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  • 11/02/2024
Les invités d'Olivier de Keranflec'h débattent de l'actualité dans #PunchlineWE du vendredi au dimanche

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News
Transcription
00:00:00 - Chers amis, bonjour à tous.
00:00:03 Très heureux de vous retrouver dans Punchline Week-end.
00:00:05 Nous sommes ensemble pendant deux heures pour vous livrer l'information, la décrypter,
00:00:09 l'analyser, débattre également avec nos invités.
00:00:12 Je vous les présente dans un instant.
00:00:13 Mais avant, au sommaire de l'émission cet après-midi, Gérald Darmanin face au chaos
00:00:18 à Mayotte.
00:00:19 Une visite aujourd'hui pour tenter de répondre à la colère des Mahorais face à l'insécurité
00:00:23 et l'immigration à contrôler.
00:00:25 Et des annonces, la plus forte, la fin du droit du sol sur l'archipel.
00:00:30 A Mayotte, il ne sera donc plus possible de devenir français si on n'est pas soi-même
00:00:34 enfant de parents français.
00:00:36 Une mesure qui provoque des interrogations.
00:00:39 Et comme chaque dimanche, nous vous sollicitons en vous posant cette question cet après-midi.
00:00:44 Le droit du sol doit-il être appliqué ou non sur l'ensemble du territoire national ?
00:00:50 Selon vous, dites-nous ce que vous en pensez.
00:00:53 Vos réponses en fin d'émission.
00:00:55 A la une de l'actualité, l'offensive imminente d'Israël à Rafa.
00:01:00 Paris réitère son appel à un arrêt des combats pour éviter un désastre.
00:01:04 Washington qui freine également alors que 120 otages sont toujours portés disparus.
00:01:09 Pourquoi Israël juge cette opération militaire indispensable ? Nous poserons la question
00:01:13 au porte-parole de Tsal, le colonel Olivier Rafovitch qui sera en liaison avec nous.
00:01:18 Et puis les cris de détresse en France qui se multiplient face au trafic de drogue après
00:01:22 ceux des habitants du nord de Paris gangrénés par le krach.
00:01:25 Ce sont les riverains du quartier des Capucins à Bordeaux qui alertent les autorités.
00:01:30 Malgré l'opération Place Nette lancée par le gouvernement, de nombreux habitants
00:01:33 en France se sentent délaissés.
00:01:36 Alors comment a-t-on pu laisser cette délinquance s'installer ? Est-il trop tard pour y faire
00:01:40 face ? L'avis de nos invités dans Punchline Weekend est pour vous accompagner jusqu'à
00:01:46 19h.
00:01:47 Autour de ce plateau, Fanta Berrettet, député Renaissance de Paris.
00:01:51 Bonjour Madame la députée.
00:01:52 Bonjour.
00:01:53 Muriel Wagnin-Melqui est également avec nous.
00:01:56 Bonjour.
00:01:57 Maître, avocate, président de l'organisation juive européenne.
00:02:00 Nous reviendrons avec vous bien évidemment sur la situation au Proche-Orient.
00:02:02 Le sort des otages également, je le disais encore, 120 disparus.
00:02:07 A vos côtés, Jean-Michel Fauvergle, ancien chef du RAID.
00:02:10 Bonjour mon cher Jean-Michel.
00:02:11 Bonjour Olivier.
00:02:12 Florian Tardif est également avec nous.
00:02:13 Bonjour Florian.
00:02:14 Bonjour.
00:02:15 Journaliste politique CNews.
00:02:16 Nathan Devers, écrivain, est également avec nous.
00:02:18 Bonjour Nathan.
00:02:19 Bonjour Olivier.
00:02:20 Et Sik Sou, rédacteur en chef à Causeur.
00:02:23 Bonjour mon cher Jonathan.
00:02:24 La parole à vous.
00:02:25 Dans un instant, nous allons revenir sur la visite de Gérald Darmanin à Mayotte.
00:02:28 Mais avant, un point sur les toutes dernières informations.
00:02:31 Adrien Spiteri est également avec nous.
00:02:33 Bonjour cher Adrien.
00:02:34 Bonjour Olivier.
00:02:35 Et bonjour à tous.
00:02:37 La gauche s'indigne après les propos de Gérald Darmanin.
00:02:40 Vous en parliez Olivier.
00:02:41 En visite à Mayotte, le ministre de l'Intérieur a annoncé une révision constitutionnelle
00:02:45 pour supprimer le droit du sol sur l'île alors que la situation sociale et sécuritaire
00:02:50 est explosive sur place.
00:02:51 Le parti socialiste, la France insoumise et les écologistes ont fait part de leur opposition.
00:02:56 La mobilisation des opposants au projet de l'autoroute A69 se poursuit dans le Tarn,
00:03:02 à proximité d'un camp.
00:03:03 Les forces de l'ordre ont effectué une dizaine de tirs de gaz lacrymogènes.
00:03:06 Objectif, retirer les barricades installées aux abords d'une ZAD construite pour empêcher
00:03:12 la poursuite du chantier.
00:03:13 Et puis au Sénégal, la contestation se poursuit.
00:03:17 Après l'annonce du report des élections présidentielles de plusieurs mois, un lycéen
00:03:20 de 16 ans a été tué alors qu'il manifestait dans le sud du pays hier soir.
00:03:24 Conséquence d'affrontements entre groupe de jeunes et forces de sécurité.
00:03:28 Il s'agit de la troisième personne à perdre la vie dans des heures depuis le début de
00:03:33 la contestation.
00:03:34 Merci Adrien, nous vous retrouvons à 17h30 pour un nouveau point complet sur l'actualité.
00:03:38 Et puis je vous le rappelle, nous vous sollicitons comme chaque dimanche dans Punchline Weekend,
00:03:43 après l'annonce forte du ministre de l'Intérieur cet après-midi, la fin du droit du sol à
00:03:48 Mayotte.
00:03:49 Nous vous posons cette question.
00:03:50 Le droit du sol doit-il être appliqué sur l'ensemble du territoire national et pas simplement
00:03:55 à Mayotte ? Vous scannez le QR code qui s'affiche actuellement à l'antenne et puis vous répondez.
00:04:01 Nous entendrons vos réponses en fin d'émission.
00:04:03 Je vous le disais, face au chaos, face à la situation insurrectionnelle, Gérald Darmanin
00:04:08 au secours de Mayotte.
00:04:09 Aujourd'hui, le ministre de l'Intérieur qui est arrivé ce matin dans le département
00:04:13 français.
00:04:14 Il était accompagné de la nouvelle ministre des Outre-mer, Marie Guevenou, pour répondre
00:04:18 à la colère des habitants, des habitants submergés par l'immigration massive et par
00:04:22 la criminalité.
00:04:23 Fin du droit du sol, fin des visas territorialisées, limitation du regroupement familial, des annonces
00:04:29 qui se veulent fortes.
00:04:30 Sont-elles réellement applicables ? On se posera la question notamment avec la fin du
00:04:35 droit du sol.
00:04:36 Mais avant, retour sur une situation insoluble et c'est signé Charlotte Gorzala.
00:04:41 C'est tout un mouvement de révolte qui agite les Mahorais.
00:04:46 Depuis le 22 janvier, les habitants de Mayotte se mobilisent contre l'insécurité qui gangrène
00:04:51 leur île.
00:04:52 Ils veulent faire voir et entendre leur détresse à Gérald Darmanin en visite sur l'île
00:04:57 ce dimanche.
00:04:58 Quand on circule sur les routes, on peut tomber sur des barrages qui sont éligés par des
00:05:06 voyous et qui nous agressent, qui nous rançonnent.
00:05:09 A Mayotte, près d'un habitant sur deux est étranger.
00:05:12 Des migrants, principalement venus des Comores, qui s'organisent en bande.
00:05:16 Des pillages sur les routes, des violences urbaines.
00:05:19 L'insécurité est grandissante sur une île où le taux d'homicide pour 100 000 habitants
00:05:24 est presque 5 fois supérieur à celui de la métropole et où 77% de la population vit
00:05:30 sous le seuil de pauvreté.
00:05:32 Le problème est celui des moyens pour entretenir cette population de 250 000 habitants qui
00:05:40 est fluctuante, qui est rien que du point de vue hospitalier, scolaire et autre, tout
00:05:47 ce qui attire les immigrants à Mayotte.
00:05:51 Un retour de l'autorité et de la présence de l'Etat, c'est justement ce que réclament
00:05:56 les maorais.
00:05:57 Organisés autour du collectif Force vive, ils bloquent les principaux axes de ravitaillement
00:06:02 du pays ainsi que le plus grand port de l'archipel, avec l'espoir que leur mobilisation attirera
00:06:08 l'attention du ministre de l'Intérieur.
00:06:11 Face à cette situation, des annonces fortes de Gérald Darmanin aujourd'hui.
00:06:16 Madame la députée, nous allons les analyser une par une, ces annonces, mais un constat,
00:06:20 il aura fallu attendre finalement que Mayotte soit touchée par un chaos sans nom.
00:06:23 La situation est absolument indicible sur place.
00:06:27 Pour que des mesures soient prises, la question de l'anticipation se pose finalement.
00:06:31 Pourquoi ne pas avoir pris ces décisions plus tôt ?
00:06:33 Je pense qu'on ne peut pas dire ça non plus.
00:06:37 Gérald Darmanin a pris un engagement avec Mayotte de longue date.
00:06:41 Ce n'est pas la première fois qu'il se rend sur ce territoire et nous nous souvenons
00:06:45 tous de cette grande opération d'envergure qu'il avait lancée il y a quelques mois.
00:06:50 Après, je pense que les choses doivent aussi se faire petit à petit.
00:06:53 Il y avait eu un appel des élus, je pense notamment la députée Estelle Youssoupha,
00:06:58 pour qu'ils puissent venir.
00:06:59 Ensuite, on a eu la crise de l'eau.
00:07:01 Ensuite, on a rencontré certaines contraintes administratives.
00:07:04 Et là, il était temps de revenir avec Marie Guevenou, qui vient d'être nommée, et de
00:07:10 proposer des mesures chocs, effectivement, qui sont versées en ce dimanche dans le débat
00:07:15 public et convocation aussi, à ce qu'on puisse échanger.
00:07:18 Je pense que depuis ce matin, on parle de la constitutionnalité des mesures.
00:07:23 Le débat est ouvert.
00:07:25 Les experts se déplacent sur les différents plateaux.
00:07:28 Et je pense que si Gérald Darmanin les a annoncés, c'est qu'il est sûr d'avoir de la matière
00:07:34 à proposer aux chambres pour que nous puissions faire notre travail.
00:07:38 Donc non, je ne pense pas qu'on soit, qu'il les ait abandonnés.
00:07:41 On est dans une continuité de l'action.
00:07:43 Maintenant, les défis, nous les connaissons.
00:07:44 Ils sont climatiques, ils sont sécuritaires.
00:07:46 Il concerne l'éducation aussi, parce qu'une personne sur deux est effectivement mineure.
00:07:51 Nous y reviendrons.
00:07:53 Nous aurons un témoignage dans un instant.
00:07:55 Mais Florent Tardif, c'est vrai qu'il y a un débat depuis quelques heures, débat
00:07:58 concernant notamment la fin du droit du sol.
00:08:01 Est-ce que c'est une simple annonce, une mesure choc pour calmer les esprits, finalement ?
00:08:05 Ou alors, effectivement, est-ce que c'est vraiment jouable, vraiment faisable ?
00:08:09 Beaucoup se posent la question.
00:08:10 Peut-être que vous pouvez nous recontextualiser la problématique.
00:08:13 Si on a une volonté politique et des élus également pour appuyer cette volonté politique.
00:08:21 Pourquoi ?
00:08:22 Parce que même si la Constitution nous permet d'avoir des mesures spécifiques dans les
00:08:28 territoires d'outre-mer, là, on est plus que sur un simple ajustement.
00:08:33 Donc effectivement, et c'est ce qui a été dit ce matin, pour aller jusqu'à la fin
00:08:36 du droit du sol à Mayotte, il faudra modifier la Constitution.
00:08:39 Et donc, il aura besoin pour cela de l'aval des 3/5 du Parlement réuni en congrès.
00:08:48 Donc ça fait quand même pas mal de parlementaires.
00:08:50 Alors, je pense que ça sera assez simple pour Gérald Darmanin, tout simplement parce
00:08:53 que lorsque l'on regarde le paysage politique au Sénat comme à l'Assemblée nationale,
00:08:58 au Sénat il penche plutôt à droite, l'hémicycle, et à l'Assemblée nationale plutôt au centre-droit.
00:09:02 Donc, ça sera assez simple, je pense, à faire pour lui.
00:09:07 Ensuite, oui, on est sur une annonce forte pour calmer les esprits, très certainement,
00:09:13 d'autant plus que c'est une revendication tout de même de la population sur place,
00:09:18 qui voit cette vague migratoire depuis un certain temps tout de même, puisque la population
00:09:23 à Mayotte a triplé quasiment entre 1985 et aujourd'hui.
00:09:28 Et il faut le rappeler, c'est bien toute la problématique sur l'île, c'est que la
00:09:32 moitié, et je dis bien la moitié de la population, n'est pas en situation irrégulière, est
00:09:37 étrangère.
00:09:38 Qu'ils soient en situation irrégulière ou non, la plupart est en situation irrégulière,
00:09:42 mais la moitié de la population, qu'on prenait que ça soit difficilement tenable, est étrangère.
00:09:46 On va écouter justement Gérald Darmanin qui annonce cette mesure forte, qui fait donc
00:09:51 parler depuis ce matin la fin du droit du sol.
00:09:53 Le président de la République m'a chargé de dire aux Mahorais que nous allons prendre
00:09:59 une décision radicale qui est l'inscription de la fin du droit du sol à Mayotte, dans
00:10:04 une révision constitutionnelle que choisira le président de la République, c'est-à-dire
00:10:08 qu'il ne sera plus possible de devenir français si on n'est pas soi-même enfant de parents
00:10:14 français.
00:10:15 Et nous couperons ainsi littéralement l'attractivité qu'il peut y avoir dans l'archipel mahorais.
00:10:21 Il ne sera donc plus possible de pouvoir venir à Mayotte de façon irrégulière ou régulière,
00:10:28 de mettre un enfant au monde ici et d'espérer devenir français de cette façon.
00:10:34 Donc d'abord c'est une mesure extrêmement forte, nette, radicale, qui évidemment sera
00:10:42 circonscrite à l'archipel de Mayotte.
00:10:44 Il ne s'agit pas de le faire pour d'autres territoires de la République et ce sera l'objet
00:10:47 de la révision constitutionnelle que précisera le président de la République.
00:10:51 Enjeu donc affiché en finir avec l'attractivité du territoire français, mais je vous propose
00:10:56 d'écouter l'ancien magistrat Georges Fenech, puisque pour lui, il l'a affirmé, ce n'est
00:11:01 pas sûr que ce soit jouable.
00:11:02 Écoutez-le.
00:11:03 J'en doute en réalité parce que l'article premier, non pas de la constitution mais de
00:11:10 la déclaration des droits de l'homme, l'article premier nous dit que tous les citoyens naissent
00:11:15 libres et égaux en droit.
00:11:18 Naissent libres et égaux en droit.
00:11:22 Et la déclaration des droits de l'homme fait partie de ce qu'on appelle le bloc de
00:11:27 constitutionnalité.
00:11:28 Donc je ne vois pas comment on peut enfreindre finalement cet article premier qui est immuable
00:11:36 sans poser un vrai problème de constitutionnalité.
00:11:38 Je crois, c'est mon avis, que la seule solution ce serait de généraliser le droit du sol
00:11:46 à l'ensemble du territoire français.
00:11:48 Vous ne pouvez pas distinguer, alors que Mayotte, je le rappelle, est le 101e département
00:11:54 français.
00:11:55 Muriel Ouagnin-Melqui, est-ce que, effectivement, selon vous, la seule solution pour que cette
00:12:00 mesure passe, c'est de la généraliser à tout le territoire français, comme l'a
00:12:04 exprimé Georges Fenech à l'instant ?
00:12:06 La difficulté que nous, les avocats, les juristes, avons vu dès ces annonces, c'est
00:12:11 bien ça.
00:12:12 Ça pose deux difficultés en fait.
00:12:13 La première, c'est l'unicité du territoire.
00:12:15 Alors même si on peut comprendre qu'il y a une particularité pour Mayotte, elle
00:12:20 n'englobe pas la possibilité que M. le ministre Darmanin a évoquée.
00:12:25 Et deuxièmement, c'est le fameux principe d'égalité des citoyens.
00:12:27 Et ça, comme l'a rappelé M. Fenech, c'est un principe qui est dans le préambule de
00:12:33 la Constitution, ça fait partie du bloc de constitutionnalité.
00:12:36 Donc ce n'est pas possible en l'état, y compris par le biais d'une révision, de
00:12:40 revenir sur ce point-là.
00:12:41 Et donc à votre question, qui est posée, la question de « punchline weekend » fin
00:12:44 du Gros Sale…
00:12:45 Faut-il l'appliquer à tout le territoire national ?
00:12:46 Faut-il l'appliquer ? Peut-on l'appliquer à tout le territoire national ? Est-ce qu'on
00:12:50 en a la possibilité ou pas ? Je crois que la vraie question, elle est là.
00:12:53 Est-ce que c'est possible ou pas ? Est-ce que c'est possible d'appliquer une disposition
00:12:58 particulière à Mayotte et une autre disposition pour l'ensemble de la métropole ? Ça,
00:13:03 c'est une vraie difficulté.
00:13:04 Mais c'est déjà le cas.
00:13:05 C'est déjà le cas.
00:13:06 C'est déjà le cas.
00:13:07 Et c'est d'ailleurs dans la Constitution, c'est autorisé par la Constitution, c'est
00:13:11 l'article 73 et c'est déjà le cas.
00:13:13 Depuis 2018, la loi Collomb qui justement a fait qu'à Mayotte, il y a un dispositif
00:13:20 législatif différent concernant le droit du sol.
00:13:22 Il y a une particularité.
00:13:23 Alors là, on va à Mayotte.
00:13:24 Bien évidemment, c'est ce que j'expliquais tout à l'heure.
00:13:25 Là, on va bien évidemment au-delà.
00:13:26 On n'est plus dans l'ajustement.
00:13:27 Là, on va bien au-delà et je vous rejoins.
00:13:28 On modifie.
00:13:29 Là, je pense que c'est très compliqué sur le plan du droit.
00:13:34 Donc moi, j'attends.
00:13:35 J'imagine que bien évidemment, il y a des équipes de juristes qui ont travaillé sur
00:13:38 cette problématique et j'attends de voir les mesures et les explications qu'on va
00:13:41 nous fournir au sein du gouvernement.
00:13:42 Après, je ne sais pas encore une fois si même en légiférant de cette manière uniquement
00:13:47 sur Mayotte, on réglerait le problème dans sa globalité.
00:13:50 Est-ce qu'on n'aurait pas un appel d'air finalement qui serait fait sur le sol français,
00:13:54 tout simplement sur la métropole, sur le territoire national ? C'est l'autre question
00:13:58 qui va se poser directement après la problématique qui a été soulevée par le ministre Darmanin.
00:14:04 Donc il faut peut-être soit effectivement généraliser cette modification, ce qui
00:14:10 couperait la difficulté de modifier le bloc de constitutionnalité en appliquant la fin
00:14:15 du droit du sol, y compris sur le territoire de la métropole.
00:14:19 C'est une option, c'est une éventualité qui me semble peut-être plus cohérente avec
00:14:24 notre droit en l'état actuel.
00:14:25 Nous allons retrouver Saïd Abitan de Mayotte, entrepreneur et natif de Lille dans un instant
00:14:30 pour avoir sa réaction après la venue de Gérald Darmanin.
00:14:32 Mais avant Jonathan Sixou, vous vouliez réagir aux propos de Georges Fenech, des propos finalement
00:14:38 que vous ne rejoigniez pas.
00:14:39 Pour quelle raison dites-nous ?
00:14:40 C'est une question d'interprétation.
00:14:42 Il y a quelque chose que je ne comprends pas dans cette explication que nous a faite Georges.
00:14:47 L'article 1er nous dit que tous les citoyens naissent libre et égaux en droit.
00:14:51 Ça veut dire que toutes les personnes qui naissent françaises, citoyens français.
00:14:55 Et quand vous naissez sur le territoire français, vous êtes donc français ?
00:14:59 Vous devenez français par le droit du sol, mais vous ne l'êtes pas.
00:15:05 C'est là où je trouve qu'il y a un flou sur lequel on peut jouer.
00:15:09 C'est-à-dire que ça s'adresse, si vous voulez, le droit du sol permet à des non-français
00:15:14 de devenir français.
00:15:15 Quand vous êtes français, vous n'avez pas un intérêt particulier à ce qu'il y a un
00:15:23 droit du sol vous concernant.
00:15:24 Vous êtes déjà français.
00:15:25 Vous êtes citoyen français.
00:15:27 Et donc, vous êtes, oui, effectivement, depuis la naissance, libre et égaux en droit.
00:15:30 Moi, j'ai compris dans ce que dit Georges Fenech.
00:15:34 Alors peut-être je me trompe.
00:15:36 J'ai compris qu'il s'adressait effectivement aux citoyens français et qu'il était en
00:15:41 train de dire exactement ce que dit Muriel, c'est-à-dire que si on ne pourra pas faire
00:15:47 une exception pour Mayotte, il faudra le faire pour tout le monde.
00:15:49 C'est comme ça que je comprends l'intervention de Georges.
00:15:52 Je ne suis pas du tout d'accord non plus sur le fait qu'on ne peut pas le faire uniquement
00:15:55 pour Mayotte ou uniquement pour Mayotte et la Guyane.
00:15:58 N'oublions pas la Guyane et d'autres territoires.
00:16:00 Le droit du sol, c'est une exception française.
00:16:01 On peut le rappeler.
00:16:02 Il n'est pas appliqué dans énormément de pays, à commencer par tous les pays africains
00:16:07 déjà pour commencer, qui n'acceptent pas le droit du sol.
00:16:12 Il n'est pas appliqué par une majorité de pays européens.
00:16:15 Il n'est pas appliqué par une majorité de pays asiatiques.
00:16:17 Le droit du sol, c'est quasiment une exception française.
00:16:20 Mais est-ce qu'on peut le faire partiellement sur une partie du territoire français ?
00:16:25 Je pense que la question mériterait de être posée.
00:16:28 - Ça y est, il nous attend, habitant de Mayotte, mais on ne vous a pas entendu, Nathan Devers.
00:16:34 Effectivement, soit c'est pour tout le territoire, soit au fond, ce n'est pas possible pour vous ou pas ?
00:16:39 En termes d'égalité ?
00:16:40 - Vous avez raison.
00:16:41 Déjà, il faut partir de la réalité que Florian a rappelée, a décrite, c'est qu'à Mayotte,
00:16:44 il y a un véritable problème extrêmement grave et que les habitants de Mayotte sont
00:16:50 dans une situation tragique.
00:16:52 Ça, c'est un fait que je ne conteste pas.
00:16:54 J'aimerais faire deux remarques quand même.
00:16:56 La première, c'est que si on fait la généalogie politique de cette suppression du droit du sol à Mayotte,
00:17:00 celui qui l'a proposé, et qui l'a proposé il y a six ans, et qui l'a proposé face à Gérald Darmanin,
00:17:05 n'était autre que Jean-Marie Le Pen.
00:17:07 Et qu'à l'époque, Gérald Darmanin, d'ailleurs, lui-même, disait que c'était une mesure d'extrême droite
00:17:11 et qu'il était contre.
00:17:12 Donc là, je fais juste de la généalogie, je ne donne même pas mon avis.
00:17:14 La deuxième chose, c'est que, comme vous le remarquiez, il y a peu de pays qui appliquent
00:17:19 le droit du sol et pas depuis très longtemps.
00:17:21 Et ça fait partie, historiquement, c'est constitutif, de la grandeur de la France.
00:17:25 Quand on regarde l'histoire du droit français, le premier texte de loi qui se rapproche de près ou de loin
00:17:31 du droit du sol, ce n'était pas la même chose qu'aujourd'hui, mais ça allait dans cette direction,
00:17:35 c'est l'édit de 1315.
00:17:37 1315, ce n'est pas le 19e siècle, ce n'est pas mai 68.
00:17:41 1315, Louis X qui dit "Nous, considérant que notre royaume s'appelle le royaume des francs,
00:17:46 des francs des hommes libres, nous voulons que la chose, le fait de ce pays, soit accordante au nom.
00:17:53 Nous voulons que la France soit à l'image de l'idéal qui lui a donné son nom,
00:17:57 c'est-à-dire l'idéal de liberté."
00:17:58 À l'époque, ça était dit et concernait exclusivement, surtout, la question des esclaves.
00:18:02 Mais aujourd'hui, on voit bien que les gens qui viennent à Mayotte sont des gens qui fuient les Comores,
00:18:06 qui fuient l'Afrique, qui fuient une situation où, de toutes les manières, ils sont à peu près
00:18:10 dans la logique qui était déjà décrite par Louis X et qui, surtout, s'est continuée dans le droit français.
00:18:16 Donc, je pense que là, il y a un vrai tournant objectif du macronisme sur cette question,
00:18:21 sachant qu'il y a six ans encore, il s'inscrivait en opposition totale et radicale avec cette idée.
00:18:26 Chacun peut avoir son avis.
00:18:27 On a entendu Gérald Darmanin, il y a une vidéo qui circule, effectivement, sur cet échange avec Jean-Marie Le Pen.
00:18:32 On y reviendra à 18h, mais avant, nous allons retrouver Saïd, habitant de Mayotte.
00:18:36 Je vous le disais, entrepreneur et natif de Lille.
00:18:39 Bonsoir, Saïd. Merci d'être en liaison avec nous.
00:18:42 Nous sommes revenus sur ces annonces de Gérald Darmanin.
00:18:45 Alors, il y en a avec effet immédiat, comme le démantèlement du camp de Cavani.
00:18:49 Nous n'en avons pas encore parlé.
00:18:51 D'autres avec des effets à plus long terme, comme la fin du droit du sol.
00:18:55 En tout cas, comment est-ce que vous avez reçu ces annonces du ministre de l'Intérieur ?
00:19:02 Bonsoir. Concernant l'annonce pour le stade de Cavani, ça ne fait que déplacer le problème.
00:19:09 Parce que vous allez enlever les habitants, les immigrés du stade de Cavani.
00:19:13 Vous allez les envoyer en métropole.
00:19:14 Sauf qu'aujourd'hui, les migrants, ils se font passer le message en Afrique.
00:19:18 Ça veut dire qu'il y aura d'autres personnes qui vont arriver si on ne renforce pas la sécurité maritime.
00:19:23 Et d'autant plus qu'on ne va pas parler que des migrants africains.
00:19:27 On va parler de la délinquance aussi.
00:19:30 À Mayotte, aujourd'hui, c'est l'anarchie absolue.
00:19:34 Il n'y a plus d'état de droit.
00:19:35 Les maoris sont dans une prison à ciel ouvert.
00:19:38 Alors justement, Saïd, cette situation absolument chaotique, quand est-ce qu'elle a démarré finalement ?
00:19:45 Qu'est-ce que vous avez observé ? C'est quoi l'effet déclencheur ?
00:19:48 Pourquoi nous en sommes arrivés là aujourd'hui ?
00:19:52 C'est le laxisme de l'État tout simplement.
00:19:54 Ça n'a pas commencé aujourd'hui, mais ça n'a fait qu'empirer les choses.
00:19:58 Mais ces dernières années, c'est vrai que ça s'est réellement empiré.
00:20:02 Parce que les jeunes ne sont pas sanctionnés par la justice.
00:20:04 La justice ne prend pas les mesures nécessaires, tout simplement.
00:20:09 On laisse faire...
00:20:10 C'est des jeunes qui ont 10-11 ans, c'est des mineurs.
00:20:14 Les jeunes qui font la délinquance à Mayotte, la plupart, c'est des mineurs.
00:20:16 Bien sûr, il y a toujours des chefs de réseau, ça on ne va pas le nier.
00:20:21 Mais que fait la justice aujourd'hui pour les délinquants ? Que font-ils ?
00:20:25 Les maoris aujourd'hui, ils manifestent, ça fait trois semaines que l'île est bloquée.
00:20:29 Les gens ne travaillent pas.
00:20:31 Pas plus tard qu'hier, sur l'un des points stratégiques principaux de l'île,
00:20:34 au sud, au niveau du carrefour, les manifestants bloquaient la route,
00:20:39 comme je vous l'ai dit, depuis trois semaines.
00:20:41 Qu'est-ce qui s'est passé ? Il y a des délinquants qui sont arrivés.
00:20:43 Ils les ont agressés, ont caillassé les véhicules.
00:20:46 Il y a même mon beau-père qui a été blessé hier au niveau de la jambe.
00:20:50 Pour vous dire que même les manifestants qui manifestent de manière pacifique,
00:20:54 en revendiquant tout simplement leurs droits, ils peuvent se faire tuer.
00:20:58 Aujourd'hui, les maoris se font tuer, je vous le dis.
00:21:00 Cette semaine, on a eu trois morts, dont une personne qui a été tuée avec une balle dans la tête.
00:21:04 Et on n'aura jamais... La justice ne fait pas son travail.
00:21:07 Alors on va justement... Madame la députée Fanta Berreté est avec nous.
00:21:12 Vous pouvez peut-être effectivement répondre à Saïd.
00:21:15 Et alors ce qui est très clair, c'est qu'aujourd'hui, il y a une impimité
00:21:19 concernant les délinquants sur l'île de Mayotte.
00:21:22 On peut voir ça aussi sur les territoires.
00:21:24 Qu'est-ce que vous répondez à Saïd ?
00:21:26 J'ai envie de dire que déjà, je suis désolée.
00:21:30 Et comme tout le monde, ces images que nous voyons et les propos des populations nous choquent
00:21:35 parce qu'on n'accepterait pas dans nos quartiers qu'il se passe de telles choses.
00:21:40 Après, depuis 2017, on a quand même doublé les effectifs de police et de gendarmes sur l'île.
00:21:47 Est-ce que ça a eu un impact ? Pardonnez-moi Madame la députée, je vous coupe comme il nous reste peu de temps avant la pause.
00:21:52 Mais Saïd, est-ce que ces effectifs, vous les avez vus ?
00:21:54 Est-ce qu'il y a eu un impact très concret dans votre vie quotidienne ?
00:21:58 Honnêtement, c'est peut-être pour le ministériel, au niveau du chiffre.
00:22:03 Mais nous, dans la réalité, les effectifs, on ne les voit pas.
00:22:07 Sur le territoire de Mayotte, jamais vous allez retrouver dans une commune des gendarmes circulés,
00:22:12 patrouillés à pied pour assurer la population.
00:22:14 Jamais vous allez voir des gendarmes.
00:22:16 Vous allez voir des forces de l'ordre quand il va y avoir un incident, quand c'est trop tard en fait.
00:22:22 C'est tout le temps la même chose.
00:22:25 Si je peux me permettre, je pense que l'appréciation, elle est différente.
00:22:30 Alors effectivement, moi, j'ai travaillé beaucoup avec tous les départements français,
00:22:33 notamment avec Mayotte, et Mayotte est le seul où je n'ai jamais pu aller
00:22:37 dans le cadre de mes activités professionnelles,
00:22:39 parce qu'il nous fallait un service de sécurité digne de ce nom.
00:22:43 Donc ça, je le comprends.
00:22:44 Maintenant, des moyens ont été mis.
00:22:45 Alors, tout au long de la journée, différentes personnes qui habitent cette île
00:22:50 ont pris la parole sur votre antenne et certains ont bien spécifié que oui,
00:22:54 on a vu plus de policiers arriver et d'ailleurs, ont précisé qu'ils n'étaient jamais en congé
00:22:59 parce qu'effectivement, il y a une telle tension au niveau de l'île que c'est compliqué.
00:23:03 Maintenant, on a cette question des mineurs isolés, en fait, qui est un vrai dilemme.
00:23:07 C'est-à-dire qu'on a aussi des textes qui les protègent.
00:23:11 Donc avec les juristes, tout un tas, on l'a vu pendant la loi immigration,
00:23:14 tout un tas de questionnements importants.
00:23:16 - Et des associations qui les protègent aussi.
00:23:18 - Exactement, et ça reste des enfants de 10, 11 ans.
00:23:21 Donc on les prend, on les met en prison.
00:23:23 Non, on ne peut pas faire ça.
00:23:24 Donc en fait, il va falloir aller, oui, sans doute plus loin.
00:23:27 Effectivement, je comprends, ça ne va pas assez vite,
00:23:31 mais au niveau des moyens, tant en hommes qu'en matériel également,
00:23:34 que ce soit les radars, que ce soit plus de bateaux, patrouilleurs, etc.
00:23:39 On les a mis, mais on est dépassé surtout par les flux.
00:23:43 - On va y revenir, nous devons marquer une pause.
00:23:46 Le mot de la fin, Saïd, avant de vous libérer,
00:23:47 est-ce que le mouvement va se poursuivre, ce mouvement de colère, de barrage,
00:23:51 où l'on voit notamment beaucoup de mères, de mères de famille et de femmes qui crient leur détresse ?
00:23:55 Cela va continuer en quelques mots dans les prochains jours ?
00:23:58 - Bien sûr que le mouvement va s'intensifier.
00:24:00 On ne compte pas s'arrêter là tant qu'on ne va pas voir les paroles du ministre se mettre en action.
00:24:05 C'est tout ce qu'on attend. On veut du concret, on ne veut pas de paroles.
00:24:08 On nous a vendu des belles paroles à Mayotte.
00:24:11 Donc aujourd'hui, il serait temps que l'État fasse régner la justice et qu'il fasse leur travail.
00:24:18 - Merci beaucoup, Saïd, d'avoir accepté notre invitation.
00:24:21 Nous marquons une très courte pause.
00:24:22 Nous reviendrons largement sur la situation à Mayotte à 18h.
00:24:26 Et dans un instant, à la une de l'actualité, l'offensive imminente de Tzahal, l'armée israélienne à Rafa.
00:24:33 Nous en parlons. Nous serons notamment en liaison avec le colonel Olivier Rafovitch, porte-parole de Tzahal.
00:24:38 Restez avec nous sur C News. A tout de suite.
00:24:39 De retour sur le plateau de Punchline Weekend.
00:24:45 Bienvenue si vous nous rejoignez.
00:24:46 Je vous le rappelle, comme chaque dimanche, nous vous sollicitons.
00:24:49 Vous savez, face au chaos à Mayotte, Gérald Darmanin a fait des annonces,
00:24:53 dont la fin du droit du sol sur l'archipel.
00:24:56 Donc, nous vous posons la question cet après-midi.
00:24:59 Fin du droit du sol à Mayotte, faut-il l'appliquer à tout le territoire national ?
00:25:02 Vous connaissez le principe.
00:25:03 Vous scannez le QR code actuellement à l'antenne et puis nous entendrons vos réponses en fin d'émission.
00:25:09 Nous y reviendrons largement aussi sur la situation à Mayotte dès 18h,
00:25:12 avec nos invités pour vous accompagner cet après-midi.
00:25:16 Fanta Berrettet, madame la députée Renaissance de Paris.
00:25:19 A vos côtés Jonathan Cixous, Nathan Devers, Muriel Wagnin, Mel Kee, Jean-Michel Fauvergue
00:25:24 et Harold Iman, journaliste spécialiste des questions internationales pour CNews,
00:25:29 qui nous a rejoint.
00:25:30 Bonjour, mon cher Harold.
00:25:31 La parole à vous dans un instant, puisque nous allons revenir sur la situation au Proche-Orient.
00:25:35 On est avant. Point complet sur l'actualité.
00:25:37 Adrien Spiteri.
00:25:39 Le Hamas prévient Israël.
00:25:41 Une offensive militaire contre Rafa pourrait avoir de lourdes conséquences,
00:25:45 assure le mouvement terroriste.
00:25:47 Elle menacerait les négociations sur la libération des otages détenus dans la bande de Gaza.
00:25:51 Plusieurs pays ont mis en garde contre une catastrophe humanitaire en cas d'assaut sur la ville,
00:25:56 dans laquelle se sont réfugiés plus d'1,3 million de Palestiniens, selon l'ONU.
00:26:02 Charles III a assisté aujourd'hui à la messe du dimanche à Sandrigam.
00:26:05 Il s'agit de sa deuxième apparition publique depuis l'annonce de son cancer.
00:26:10 Il était accompagné de la reine Camilla.
00:26:12 Dans un message sur les réseaux sociaux hier,
00:26:14 la famille royale britannique a remercié la population pour ses messages de soutien.
00:26:19 Et puis Donald Trump menace les pays de l'OTAN.
00:26:22 En cas de retour à la Maison-Blanche, l'ancien président des États-Unis
00:26:25 assure qu'il pourrait ne plus garantir leur protection face à la Russie.
00:26:29 Il a également promis une vague massive d'expulsions à la frontière.
00:26:33 Des mots qui ont vivement fait réagir le secrétaire général de l'OTAN.
00:26:37 Jess Stoltenberg met en garde contre les propos qui sapent notre sécurité.
00:26:41 Merci Adrien.
00:26:42 Un prochain point sur l'actualité.
00:26:44 A 18h, je vous le disais, nous allons revenir sur la situation au Proche-Orient.
00:26:47 Mais avant, Harold, nous l'entendions à l'instant,
00:26:49 Donald Trump qui assure que les États-Unis ne protégeraient pas un pays membre de l'OTAN
00:26:53 attaqué par la Russie s'il n'avait pas payé ses dettes à l'organisation.
00:26:57 Cela fait beaucoup réagir ces dernières heures sur les réseaux sociaux.
00:26:59 On a pu le voir.
00:27:01 Cela nous demande quand même un petit décryptage,
00:27:03 peut-être pour nos téléspectateurs.
00:27:04 En un mot, qu'est-ce qu'il faut comprendre ?
00:27:06 Alors quand il est arrivé à la Maison-Blanche,
00:27:09 Donald Trump est allé à son premier sommet de l'OTAN
00:27:12 et il a dit "vous vous êtes construit un joli palais nouveau", ce qui est vrai,
00:27:16 et il a dit "mais vous ne payez pas assez en dépenses militaires".
00:27:21 On ne donne pas vraiment d'argent à l'OTAN, très peu,
00:27:24 mais chaque membre de l'OTAN doit faire un effort militaire
00:27:29 et dépasser les 2% de produits nationaux bruts
00:27:33 comme dépenses militaires de défense.
00:27:36 Et donc les États-Unis sont vers 7% et la France arrive à 2%.
00:27:41 Elle dépassera et d'autres pays sont à peine à 1%.
00:27:45 Donc c'est de cela qu'il parlait.
00:27:48 Et déjà Obama avait tensé un peu les alliés,
00:27:52 mais là Donald Trump l'a fait à sa manière.
00:27:55 Et aujourd'hui, enfin hier, Caroline Dussud dans un meeting,
00:27:58 il a remis ça et il a dit "racontez une histoire qui est un petit peu romancée par lui",
00:28:04 comme quoi il avait dit lors de son premier sommet de l'OTAN aux autres
00:28:07 "eh bien moi je n'ai plus envie de vous défendre si vous ne payez pas votre juste part".
00:28:14 Ils ont dit "vraiment vous ne nous défendriez pas contre la Russie si elle attaquait ?"
00:28:19 Et il a répondu, c'est ce qu'il relate hier sur le mode fanfaron,
00:28:24 "eh bien je dirais à la Russie faites donc ce que vous voulez avec ce que vous en avez".
00:28:27 - Entendu, voilà, c'était intéressant d'avoir votre décripage
00:28:31 parce qu'on le voit, je le disais, ça réagit beaucoup depuis quelques heures
00:28:35 sur les réseaux sociaux avec cette actualité liée à Donald Trump.
00:28:39 Je vous le disais à la une de l'actualité,
00:28:41 aujourd'hui l'offensive israélienne sur la ville de Rafah qui est imminente.
00:28:45 Alors Washington freine, Paris réitère son appel, aujourd'hui un arrêt des combats,
00:28:50 je cite, pour éviter un désastre.
00:28:52 On va y revenir avec vous, notamment à Haldimand.
00:28:54 Le colonel Olivier Rafovich sera également en liaison avec nous dans quelques instants.
00:28:59 Mais avant, nous allons prendre la direction de Tel Aviv.
00:29:01 On va faire un point sur la situation avec notre renvoyé spécial Régine Delfour.
00:29:07 Régine, bonjour. Je le disais, donc une opération militaire imminente sur Rafah.
00:29:12 - Oui absolument, même si pour le moment les combats sont intensifs à Ranyounès.
00:29:21 Benyamin Netanyahou a réaffirmé aujourd'hui que la victoire était à portée de main
00:29:26 mais que cette victoire, elle ne serait que possible
00:29:28 s'il y avait cette offensive sur Rafah puisqu'il y aurait quatre bastions du Hamas à Rafah.
00:29:33 Le problème c'est que depuis le début du conflit,
00:29:36 les Gazaouis du nord de la bande de Gaza et du centre de la bande de Gaza
00:29:39 se sont déplacés vers la ville de Rafah.
00:29:43 On compte environ à peu près 1,3 million de déplacés qui seraient à Rafah.
00:29:48 Donc des bombardements seraient donc une catastrophe d'ampleur.
00:29:53 La France, vous l'avez dit, s'oppose, elle a fait savoir aujourd'hui,
00:29:56 s'oppose à cette offensive, il s'oppose aussi au déplacement de la population
00:30:02 même si Benyamin Netanyahou, mercredi, a annoncé que le droit international serait respecté
00:30:07 et qu'il a demandé à l'armée israélienne de préparer un plan pour évacuer ses civils.
00:30:12 Et l'Egypte, de son côté, aurait dit que si les Palestiniens franchissaient en masse la frontière
00:30:17 et si Israël occupait Rafah, l'accord de paix entre Israël et l'Egypte serait suspendu.
00:30:24 Alors, autre actualité, Régine.
00:30:26 Israël qui affirme avoir découvert un tunnel du Hama sous le quartier général de l'Unra.
00:30:31 Alors c'est l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens de Suède et Gaza.
00:30:34 On le rappelle. Qu'est-ce que l'on sait exactement ?
00:30:37 Alors, le Sahel a annoncé hier avoir découvert l'entrée d'un tunnel près d'une école de l'Unra.
00:30:47 Ce tunnel, il mesure 700 mètres de long avec 18 mètres de profondeur.
00:30:52 Ils ont découvert des portes contre les explosions.
00:30:56 Et puis, il y avait cette pièce principale, un data center, un centre de données
00:31:00 du renseignement militaire du Hamas qui se trouvait juste en dessous du siège de l'Unra.
00:31:08 Ils ont aussi également trouvé une installation électrique reliée au siège de l'Unra,
00:31:14 ce qui signifie que l'Unra alimentait ce tunnel en électricité.
00:31:18 Alors après ces découvertes, ils ont décidé de mener un raid au siège de l'Unra.
00:31:24 Ils ont découvert de nombreux armes, mais aussi dans les bureaux des employés,
00:31:28 des documents appartenant au Hamas, ce qui signifierait que des membres du Hamas occupaient ces bureaux.
00:31:34 Le chef de l'Unra qui a réagi sur les réseaux sociaux à cette découverte,
00:31:37 il se défend d'avoir eu connaissance des activités du Hamas dans ses locaux.
00:31:41 Voilà ce qu'il déclare.
00:31:46 Oui absolument, quelques minutes après l'annonce de Tsaïl,
00:31:49 Philippe Lazzarani a fait un communiqué sur X, où il nie toute connaissance de ce centre de données.
00:31:58 Il affirme que depuis le 12 octobre, tous les employés de l'Unra ont quitté le siège.
00:32:03 Il parle aussi d'inspection des locaux de l'Unra qui ont lieu chaque trimestre.
00:32:08 La dernière aurait eu lieu en septembre 2023.
00:32:12 Il rappelle que l'Unra est une organisation humanitaire et n'a pas d'expertise militaire ni sécuritaire.
00:32:20 Donc en gros, s'ils avaient vu du matériel militaire, ils n'auraient pas su si ça en était.
00:32:26 Et puis il dit aussi qu'il n'a pas été tenu au courant de ce prétendu tunnel par Tsaïl,
00:32:33 mais qu'il l'aurait appris par les médias.
00:32:35 Merci beaucoup Régine de ce tour d'horizon des dernières actualités
00:32:39 qu'il fallait connaître liées à la situation au Proche-Orient.
00:32:42 On va parler de l'aspect diplomatique, de l'aspect militaire,
00:32:44 notamment avec le colonel Olivier Rafovitch, porte-parole de Tsaïl, qui est en liaison avec nous.
00:32:51 Mais avant, cette pensée pour les otages, je vous le rappelle, 130 personnes toujours disparues,
00:32:57 dont trois Français. Nous allons voir, nous voyons leur visage à l'antenne,
00:33:02 Orion, Ofer et Oad. Muriel ou Aknin, mais elle qui avait été particulièrement marquée,
00:33:07 particulièrement frappée par ce que vous nous disiez quelques jours après l'attaque terroriste du 7 octobre.
00:33:14 La vie s'est arrêtée pour toutes ces familles.
00:33:17 La vie s'est arrêtée pour tout un peuple même.
00:33:20 Est-ce qu'il y a des raisons tout de même d'espérer encore aujourd'hui concernant ces otages ?
00:33:25 Bien sûr qu'il y a des raisons d'espérer.
00:33:27 Et je vais vous dire, l'espoir est la marque symbolique du peuple juif de manière générale.
00:33:34 C'est un peuple qui porte l'espoir depuis sa création.
00:33:37 C'est un peuple qui a été persécuté depuis sa création.
00:33:40 Ce qui lui a permis de traverser tous les massacres, tous les pogroms, la Shoah,
00:33:46 c'est effectivement de garder l'espoir.
00:33:49 Donc pour les familles des otages que nous représentons,
00:33:53 que nous assistons à l'Organisation juive européenne,
00:33:56 et je pense notamment à la famille Ya'alomi, évidemment, c'est Oad dont vous voyez la photo ici,
00:34:02 évidemment que ces familles sont dans une attente incroyable de libération et qu'elles y croient,
00:34:08 et qu'elles attendent le moindre signe de vie,
00:34:10 qu'elles attendent la moindre information qui peut leur parvenir.
00:34:13 Elles ne vivent plus depuis le 7 octobre.
00:34:15 Leur vie s'est arrêtée, ça fait maintenant plus de quatre mois,
00:34:18 vous le rappelez, c'est le 128e jour de détention pour ces familles.
00:34:21 La vie s'est vraiment arrêtée.
00:34:23 Ce sont des familles qui ne mangent plus, qui ne dorment plus,
00:34:26 qui ne vont plus travailler, qui ne sortent plus,
00:34:28 qui ne voient plus personne, qui n'ont plus de vie sociale.
00:34:31 Elles sont suspendues dans le temps et elles sont dans l'attente,
00:34:34 dans l'espoir de retrouver le membre de leur famille qui est toujours en captivité,
00:34:39 maintenue en captivité à Gaza.
00:34:41 Il y a ces trois otages français dont vous parlez,
00:34:43 dont vous avez depuis le début rappelé les visages sur CNews,
00:34:49 et vous êtes l'une des rares chaînes à l'avoir fait, si ce n'est pas la seule.
00:34:55 Il y a toutes les autres familles.
00:34:57 J'ai une pensée aussi pour toutes les femmes qui sont aujourd'hui encore
00:35:01 entre les griffes du Hamas, dans les tunnels,
00:35:04 dont on sait aujourd'hui pertinemment qu'elles endurent tous les jours
00:35:10 des violences à caractère sexuel pour celles d'entre elles qui sont encore en vie.
00:35:15 Nous le savons, nous le savons par les personnes qui sont sorties des tunnels
00:35:19 et qui sont venues témoigner de ce qu'elles avaient vu, de ce qu'elles avaient entendu
00:35:22 et de ce qu'elles avaient vécu pour certaines femmes et certains hommes
00:35:25 qui ont été libérés, certains enfants qui ont été libérés.
00:35:27 Donc nous savons les choses très précisément aujourd'hui.
00:35:30 Et donc nous savons le cauchemar qu'elles endurent depuis le 7 octobre.
00:35:33 C'est long, c'est atrocement long.
00:35:36 C'est atrocement long pour elles, bien évidemment, qui sont les premières victimes.
00:35:39 Et c'est atrocement long pour toutes celles qui les entourent,
00:35:42 pour toutes celles qui attendent leur libération.
00:35:44 Alors la France donne des conseils de cesser le feu.
00:35:47 La France indique qu'il faudrait peut-être ne pas lancer cette offensive sur AFA,
00:35:53 peut-être la lancer.
00:35:55 Moi, je dis que les conseils ne peuvent être donnés que par les personnes
00:36:02 qui sont directement en proie aux souffrances que vivent ces 130 otages aujourd'hui en Israël.
00:36:10 S'il y a des conseils qui peuvent être donnés,
00:36:13 s'il y a des positions qui peuvent être éclairées, ce sont celles des Israéliens.
00:36:16 Ce sont celles, leurs positions à eux, qu'on peut entendre aujourd'hui et qui sont audibles.
00:36:22 Venir donner des conseils depuis nos plateaux, venir donner des conseils depuis l'Elysée,
00:36:27 c'est compliqué.
00:36:28 C'est toujours très compliqué.
00:36:29 C'est toujours très compliqué.
00:36:30 Ce que je vous propose, c'est que nous interrogeons le porte-parole de Tsaï,
00:36:34 le colonel Olivier Rafovich, qui est avec nous.
00:36:36 Mon colonel, merci d'avoir accepté notre invitation.
00:36:39 Je le disais en ligne de mire désormais pour votre armée, la ville de Rafa,
00:36:43 mais Muriel Ouangtin Melki le rappelait, Israël qui fait face à des avertissements internationaux croissants,
00:36:50 puisque la ville du sud de Gaza est remplie de réfugiés.
00:36:52 Dites-nous, en quoi est-ce indispensable aujourd'hui pour Israël de mener cette opération militaire à Rafa,
00:37:00 avec le risque d'un chaos humanitaire, comme le dit notamment Washington ?
00:37:05 Bonsoir et merci de nous avoir invités dans votre émission ce soir.
00:37:09 Je vais vous répondre, je vais juste commencer par ce que vous avez dit tout à l'heure
00:37:13 sur la découverte de ce centre de renseignement électronique
00:37:17 qui peut faire pâlir les plus grandes puissances du renseignement dans le monde,
00:37:23 que le Hamas a mis en place sous le centre de l'UNRWA,
00:37:28 mais sous le bureau du chef de l'UNRWA, directement sous son bureau.
00:37:32 Et ce qu'on a trouvé, c'est inimaginable,
00:37:36 et il est hors de question de passer à cette situation sans réagir.
00:37:41 Le UNRWA, comme vous le savez, a été impliqué dans des massacres du 7 octobre,
00:37:47 une enquête a lieu je crois aux Nations Unies,
00:37:50 menée entre autres par l'ancien ministre des Affaires étrangères, madame Colonna.
00:37:53 Mais là, ce qu'on a trouvé, c'est au-delà.
00:37:56 C'est véritablement un appareil de guerre électronique
00:37:59 qui pouvait écouter tout ce qui se passait en Israël,
00:38:02 je dis bien tout ce qui se passait en Israël,
00:38:04 grâce à l'Internet et grâce à l'électricité,
00:38:07 grâce aux tuyaux et aux câbles qui reliaient UNRWA
00:38:12 avec ce centre de renseignement militaire du Hamas,
00:38:15 encore une fois, inimaginable.
00:38:17 Maintenant pour venir à votre question, écoutez,
00:38:19 nous sommes en guerre depuis le 7 octobre,
00:38:21 une guerre qui a été imposée par le Hamas,
00:38:24 une guerre qui a commencé par une tragédie,
00:38:25 je ne veux pas y revenir avec vous,
00:38:28 vous connaissez tout à fait ce qui s'est passé.
00:38:30 Maintenant il y a aujourd'hui dans la région de Rafi'ar,
00:38:33 au moins quatre bataillons du Hamas.
00:38:35 Les chefs du Hamas, semble-t-il, se cachent là-bas
00:38:38 et il est hors de question d'arrêter aujourd'hui cette guerre
00:38:42 si le Hamas ne se rend pas, ne dépose pas les armes,
00:38:47 et si les chefs du Hamas ne se rendent pas ou ne déposent pas les armes,
00:38:52 et si les 136 otages ne sont pas libérés.
00:38:56 S'ils continuent à vouloir faire la guerre,
00:38:58 s'ils continuent à être avec des bataillons là où ils se trouvent,
00:39:01 et bien ça a l'air, si nous recevons les ordres comme d'habitude,
00:39:05 nous ferons tout, comme depuis le départ de cette guerre imposée par le Hamas,
00:39:10 pour épargner les civils, trouver des corridors
00:39:13 pour protéger la population civile et trouver une solution.
00:39:16 Vous savez, cette guerre que nous menons aujourd'hui,
00:39:18 par exemple à Khanounès, elle se fait de manière extrêmement chirurgicale.
00:39:22 Nous passons tunnel après tunnel.
00:39:24 Même si les critiques et même si la propagande de l'ennemi
00:39:27 veut vendre autre chose, nous savons exactement comment faire,
00:39:30 comment agir dans ce territoire qui s'appelle la bande de Gaza,
00:39:34 et je répète, si vous me permettez,
00:39:35 nous ne sommes pas en guerre avec les Gazaouis,
00:39:38 ni avec la bande de Gaza, ni avec les Palestiniens.
00:39:40 On est en guerre avec le Hamas,
00:39:42 et pour l'intérêt d'Israël, mais aussi pour l'intérêt de tous les Gazaouis,
00:39:45 croyez-moi, il faut éliminer le Hamas.
00:39:49 Et aujourd'hui, demander un cessez-le-feu,
00:39:51 aujourd'hui à leur nous parlons,
00:39:52 c'est une capitulation devant le Hamas,
00:39:54 c'est une reddition, et il est hors de question pour l'État d'Israël,
00:39:57 je dis bien hors de question pour l'État d'Israël,
00:40:00 démocratie en guerre, de laisser un groupe terroriste salafiste,
00:40:05 qui a violé, qui a brûlé, qui a tué, qui a décapité,
00:40:08 sortir quelque part gagnant.
00:40:10 C'est absolument hors de question,
00:40:12 et si encore une fois les ordres sont donnés,
00:40:15 Sahel saura s'adapter à cette situation,
00:40:17 pour, je répète, frapper le Hamas et épargner les civils,
00:40:21 c'est le but de cette opération, c'est la lueur.
00:40:23 Merci beaucoup, Colonel Olivier Rafovitch,
00:40:26 d'avoir accepté notre invitation ce soir, donc,
00:40:29 pour revenir sur cette opération militaire à Arafat, à Roldiman.
00:40:34 On sait que des alliés d'Israël, je le disais,
00:40:37 ne sont pas à l'aise avec la poursuite de l'offensive.
00:40:40 Le colonel Olivier Rafovitch a bien expliqué
00:40:42 que s'il y avait une capitulation, ce n'était pas possible.
00:40:45 Un arrêt des combats, c'est capituler face à des terroristes du Hamas.
00:40:48 On l'a bien compris.
00:40:49 Quelle est la posture de Washington, notamment, et de la France ?
00:40:52 Alors, depuis quelques jours déjà,
00:40:55 Joe Biden a exprimé une espèce de ras-le-bol qu'il ressent
00:41:01 face aux morts civiles.
00:41:04 Donc, il dit, c'est intolérable,
00:41:06 il faut que cela cesse, trop de personnes innocentes meurent.
00:41:09 Donc, il a véritablement quitté le domaine de la prudence verbale
00:41:14 et il est soumis à une très grande pression dans son propre parti,
00:41:19 l'aile gauche, pour faire simple,
00:41:21 qui réclame un cessez-le-feu par tous les moyens
00:41:25 et une mise en question de l'alliance Washington-Jérusalem.
00:41:30 Donc, c'est très, très fort.
00:41:33 Netanyahou, lui, n'a pas tout à fait réagi frontalement,
00:41:37 mais il a juste expliqué à la télévision américaine, après cela,
00:41:42 qu'il fallait absolument continuer, car sinon, c'était la victoire du Hamas
00:41:47 et c'était une tragédie, un danger pour le reste du monde.
00:41:51 Sinon, toutes les autres diplomaties suivent,
00:41:55 en peut-être moins strident et moins surprenant,
00:41:59 la ligne de Biden, y compris Paris.
00:42:01 Quelle est la posture de l'Égypte ?
00:42:03 L'Égypte, à côté, qui a toujours refusé, on le rappelle,
00:42:06 dès le départ, d'ouvrir sa frontière pour les réfugiés palestiniens.
00:42:10 Oui, il y a deux pays qui comptent pour Israël,
00:42:12 deux pays arabes par-dessus tout, c'est l'Égypte et la Jordanie.
00:42:15 Donc, dans le cas actuel, l'Égypte, puisque Gaza borde l'Égypte.
00:42:20 Et le président Sisi, dès les premiers jours de la guerre,
00:42:23 vers le 12 octobre, par là, il avait dit,
00:42:26 bon, Israël s'est assez vengé, ça suffit, maintenant, attention,
00:42:31 n'envoyez pas de Palestiniens dans le Sinaï, je n'en laisserai pas entrer,
00:42:36 car ainsi, vous enverriez des éléments du Hamas en Égypte
00:42:41 et ils pourraient vous attaquer depuis l'Égypte et m'attaquer, moi.
00:42:45 Je caricature le "moi", c'est attaquer l'Égypte.
00:42:48 Mais lui, il a terminé une guerre contre les cousins du Hamas,
00:42:52 si on veut, les frères musulmans et l'État islamique dans le Sinaï.
00:42:56 Bon, donc, il n'accepte pas, il a réitéré que si les Palestiniens
00:43:03 venaient à être poussés vers sa frontière, là,
00:43:06 il suspendrait tous les traités de paix avec Israël.
00:43:10 Et ça, ce serait une catastrophe diplomatique en Israël.
00:43:14 - Nathan Devers, vous voulez réagir ? Je vous donne la parole dans un instant.
00:43:16 Juste cette dernière question, peut-être à Roldy Mann pour nous éclairer.
00:43:18 Il y a toujours le front nord avec le Hezbollah qui continue de tirer sur Israël,
00:43:23 on peut le rappeler également.
00:43:25 - Oui, donc, vous savez, le Hezbollah, qui est plusieurs fois plus puissant que le Hamas,
00:43:28 qui est installé juste au-dessus d'Israël, dans le sud du Liban,
00:43:33 et dont l'unique raison d'être, selon le Hezbollah lui-même,
00:43:37 c'est de "résister" à l'envahisseur sioniste
00:43:43 qui occupe quelques kilomètres carrés sur une petite bande contestée
00:43:47 qui s'appelle les fermes de Sheba.
00:43:48 Ça ne peut pas être pour ça qu'on a une armée aussi énorme que celle du Hezbollah,
00:43:52 entièrement aidée, soutenue et guidée presque par le régime de Teheran.
00:43:58 Donc, le danger, c'est qu'eux, ils déferlent par leur tunnel
00:44:02 et avec leurs missiles qui peuvent atteindre Tel Aviv et certainement Haïfa.
00:44:07 Et pour l'instant, ça ne se fait pas.
00:44:09 Mais ils continuent de tirer. Ils ont tiré trois, quatre fois aujourd'hui.
00:44:12 Le Hamas, par titre de comparaison, ne tire plus de missiles depuis trois jours.
00:44:16 Ils n'en ont peut-être pas.
00:44:18 Donc, voilà, le danger, c'est le nord d'Israël.
00:44:20 C'est pour ça que le gouvernement israélien veut absolument solder Gaza
00:44:25 pour ensuite se masser sur le nord.
00:44:27 C'est la logique en vigueur aujourd'hui.
00:44:30 Nathan de VR Washington qui freine donc, qui réitère sa demande d'arrêt des combats.
00:44:35 Est-ce qu'Israël est en train d'être lâché, si je puis dire, par la communauté internationale ?
00:44:40 Alors, il y a beaucoup de choses à dire.
00:44:41 La première chose, en effet, c'est qu'il y a cette menace sur l'alliance avec l'Égypte.
00:44:45 Alliance qui est extrêmement importante, qui a coûté la vie au président Sadat
00:44:49 et qui, depuis, fonctionne globalement bien.
00:44:51 Il y a un autre pays à surveiller, en plus de la Jordanie, qui est l'Arabie saoudite.
00:44:54 Parce que tout le monde sait que l'Arabie saoudite va jouer un rôle majeur
00:44:57 quand la guerre sera finie, qu'il s'agira de reconstruire la région.
00:45:01 C'est le point d'ailleurs où la phrase de Netanyahou est vraie, quand il dit
00:45:06 "il y aura un Moyen-Orient d'avant le 7 octobre et d'après le 7 octobre".
00:45:09 Tout le monde est d'accord pour dire que ça va bouleverser l'ordre des alliances,
00:45:12 l'ordre des frontières, des administrations, etc.
00:45:16 La deuxième chose, vous parliez des otages.
00:45:18 Et en effet, je pense que nos pensées doivent être dirigées vers eux.
00:45:22 Il y a une vidéo qui, heureusement, n'a pas fuité beaucoup sur les réseaux sociaux
00:45:25 parce qu'elle est tellement insoutenable.
00:45:27 C'est une vidéo qui a été trouvée par TSAL dans la bande de Gaza
00:45:31 et qui a été filmée par un terroriste, où on voit une quinzaine d'otages
00:45:34 dans les tunnels de Gaza, en train de se faire effrayer.
00:45:38 Alors on ne voit pas d'acte de torture, mais effrayés, menacés, etc.
00:45:41 pendant une petite minute par plusieurs terroristes.
00:45:44 Et on voit bien, en quelques secondes, le degré d'horreur qu'ils doivent vivre,
00:45:48 sachant en plus, comme vous l'avez dit, qu'au moment où nous parlons,
00:45:51 il y a des femmes israéliennes, très probablement, qui sont en train de se faire violer.
00:45:54 J'ai rencontré la semaine dernière, Morane, une otage libérée pendant la trêve
00:45:58 et on voit bien, elle le disait, mais on le voyait, qu'elle revenait littéralement
00:46:02 d'un enfer inconcevable.
00:46:04 En face, j'ai aussi une pensée pour les civils de Rafah,
00:46:08 qui sont dans une situation humanitaire déplorable, inimaginable aussi,
00:46:12 avec des épidémies, avec de la famine, etc.
00:46:14 Et en effet, il faut le rappeler, on peut avoir un regard critique,
00:46:17 et je pense même que c'est important, et en Israël, il y a beaucoup de gens qui l'ont,
00:46:20 sur la riposte israélienne, il faut quand même rappeler que là,
00:46:23 c'est le Hamas qui a refusé récemment une offre de cessez-le-feu
00:46:26 faite par Israël, incluant la libération des otages.
00:46:29 C'est le Hamas qui a décidé de les prendre en otage jusqu'à la dernière ligne,
00:46:32 jusqu'au dernier centimètre carré de Rafah,
00:46:35 et c'est le Hamas qui est responsable de cette situation.
00:46:38 Ça me semble très important de le rappeler.
00:46:40 - Situation très douloureuse. Nous marquons une très courte pause.
00:46:44 Nous allons revenir sur la situation à Mayotte dans un instant.
00:46:48 Nous vous sollicitons, comme chaque dimanche, vous le savez,
00:46:51 vous scannez le QR code, vous répondez à la question suivante.
00:46:55 Fin du droit du sol à Mayotte, faut-il l'appliquer finalement à tout le territoire national ?
00:47:00 C'était une annonce forte, vous le savez, ce matin, de Gérald Darmanin.
00:47:03 Nous y revenons dans un instant. Restez avec nous sur CNews. A tout de suite.
00:47:07 De retour sur le plateau de Punchline Weekend.
00:47:13 Bienvenue, si vous nous rejoignez à la une de l'actualité.
00:47:16 Donc, Gérald Darmanin face au chaos à Mayotte.
00:47:19 Une visite aujourd'hui pour tenter de répondre à la colère des Mahorais.
00:47:22 Face à l'insécurité, face à l'immigration à contrôler.
00:47:25 Des annonces. Et la plus forte, la fin du droit du sol sur l'archipel.
00:47:29 À Mayotte, il ne sera plus possible de devenir français
00:47:32 si on n'est pas soi-même enfant de parents français, a déclaré le ministre de l'Intérieur.
00:47:36 Une mesure qui provoque des interrogations. Nous y reviendrons.
00:47:39 Mais comme chaque dimanche, nous vous sollicitons, ce soir, en vous posant cette question.
00:47:43 Le droit du sol doit-il être appliqué ou non sur l'ensemble du territoire français ?
00:47:47 Vous connaissez le principe. Vous scannez le QR code qui s'affiche actuellement à l'antenne.
00:47:52 Nous entendrons vos réponses en fin d'émission.
00:47:55 Nous allons y revenir dans un instant. Nous allons retrouver Célia Barotte,
00:47:58 qui a suivi Gérald Darmanin. Mais avant, un point sur les dernières actualités.
00:48:02 Il est 18h. Il est temps de retrouver Adrien Spiterist. À vous, Adrien.
00:48:06 - 4 départements du Sud-Ouest maintenus en vigilance orange par Météo France,
00:48:11 sans raison des risques de crues. Vous le voyez sur cette carte.
00:48:14 Il y a notamment la Gironde ou encore les Landes.
00:48:17 En revanche, la vigilance orange pour vagues submersion a été rétrogradée au niveau d'alerte jaune.
00:48:23 Benjamin Netanyahou persiste pour une offensive à Rafah, selon le Premier ministre israélien.
00:48:29 La ville du sud de la bande de Gaza est l'un des derniers bastions du Hamas.
00:48:33 La victoire est à portée de main. Nous allons le faire, a-t-il déclaré dans un entretien.
00:48:37 Il assure qu'Israël assurera un passage sécurisé pour la population civile,
00:48:42 alors que de nombreux pays craignent une catastrophe humanitaire.
00:48:47 Et puis on termine avec cette image insolite.
00:48:49 Cette vache apportée par des agriculteurs au Vatican.
00:48:52 Le but sensibiliser sur la situation, alors que des manifestations sont observées depuis plusieurs jours en Italie.
00:48:59 En 1997, la mère de cette vache avait été bénie par le pape Jean-Paul II.
00:49:05 - Merci beaucoup mon cher Adrien.
00:49:08 On vous retrouve à 18h30 pour un nouveau point complet sur l'actualité.
00:49:12 Cette vache au Vatican qui fait sourire autour de ce plateau.
00:49:15 - C'est une très belle image.
00:49:18 - Je vous le disais à la une, face au chaos, face à la situation insurrectionnelle,
00:49:22 Gérald Darmanin au secours de Mayotte.
00:49:25 Le ministre de l'Intérieur arrivait ce matin dans le département français.
00:49:29 Il était accompagné de la nouvelle ministre des Outre-mer, Marie Guevenou,
00:49:33 pour répondre à la colère des habitants submergés par l'immigration massive,
00:49:37 par la criminalité également.
00:49:39 Fin du droit du sol, c'est une annonce forte annoncée par Gérald Darmanin ce matin.
00:49:45 Nous vous posons la question ce soir à cette occasion.
00:49:48 Fin du droit du sol à Mayotte, faut-il l'appliquer à tout le territoire national ?
00:49:52 Nous allons y revenir, mais avant nous allons retrouver sur place notre envoyé spécial Célia Barotte.
00:49:58 Célia, bonsoir.
00:49:59 Vous avez donc suivi Gérald Darmanin tout au long de cette journée à Mayotte.
00:50:04 Que faut-il en retenir ?
00:50:07 Eh bien Olivier, il faut en retenir que malgré la visite du ministre de l'Intérieur à Mayotte,
00:50:14 les Mahorais continuent les barrages.
00:50:16 Les barrages sont maintenus en attendant que les engagements du gouvernement soient signés.
00:50:21 Les Mahorais et surtout les collectifs de citoyens attendent que les mesures prises par Gérald Darmanin
00:50:27 et annoncées soient signées, soient tactées.
00:50:30 Gérald Darmanin, vous l'avez rappelé, a annoncé dès son arrivée sur l'archipel plusieurs mesures,
00:50:36 dont la suppression du droit du sol pour couper l'attractivité de l'immigration irrégulière
00:50:42 ou encore un resserrement des conditions du regroupement familial,
00:50:47 la suppression également des titres de séjour à validité territoriale limitée à Mayotte.
00:50:52 Gérald Darmanin a également annoncé qu'une fois la paix républicaine retrouvée,
00:50:56 l'opération Wambushu 2 sera lancée pour lutter contre la délinquance et l'immigration irrégulière,
00:51:02 notamment grâce à l'arrivée d'une quinzaine d'hommes du GIGN.
00:51:06 Marie Guévenoux, la nouvelle ministre déléguée aux Outre-mer a déjà prévu de revenir dans un mois
00:51:11 pour faire un état des lieux sur la situation.
00:51:13 Merci beaucoup ma chère Célia Barhot, en duplex de Mayotte, on l'entendait Florian Tardif,
00:51:19 Wambushu 2 annoncée, on peut dire tout de même que Wambushu 1 qui avait commencé au printemps dernier,
00:51:25 eh bien constat, ça a été un échec.
00:51:28 Oui, ça a été même assez compliqué de le mettre en place dans un premier temps,
00:51:33 échec partiel tout simplement parce qu'il y a eu tout de même une légère amélioration.
00:51:40 Oui, il y a eu une légère amélioration, mais il faut constater que si on passe à Wambushu 2,
00:51:45 c'est que Wambushu 1 n'a pas permis d'améliorer de manière durable la situation sur place.
00:51:51 C'est assez compliqué, après cela fait des années, cela fait des années également que les gouvernements successifs
00:51:57 se refilent entre guillemets la patate chaude en ne faisant pas grand chose non plus,
00:52:02 en ne résolvant pas de manière pérenne les différents problèmes qui sont sur place,
00:52:08 à commencer par ceux de l'immigration qui vient en fait saturer l'ensemble des services de l'île,
00:52:14 c'est-à-dire que l'immigration est peut-être le problème qui est à la racine de nombreux maux MAUX sur l'île,
00:52:22 et ça les Mahorais le savent très bien, et d'ailleurs les mesures qu'ils demandent au gouvernement
00:52:28 et dont certaines vont être mises en œuvre prochainement, en tout cas c'est l'annonce du ministre de l'Intérieur,
00:52:35 concerne ce premier point.
00:52:37 Parler d'immigration, on verra les images dans un instant de notre confrère Eric Tegner,
00:52:42 directeur de la rédaction de Livre Noir, qui a filmé un départ de 50 Africains à l'aéroport,
00:52:48 départ donc vers la métropole. Vous réagirez dans un instant.
00:52:52 On va retrouver Paulette également qui était avec nous sur l'antenne ce matin,
00:52:55 mais avant sur l'opération Hambouchou, effectivement, pourquoi elle a été si compliquée à mettre en œuvre,
00:53:00 pourquoi elle n'a pas réussi à être efficace finalement cette opération,
00:53:04 avec énormément de forces de l'ordre mobilisées, on peut le rappeler.
00:53:07 Alors ça n'a pas été un échec patent, il y a eu des résultats sur l'opération Hambouchou,
00:53:11 il n'y a pas eu des résultats attendus pour plusieurs raisons.
00:53:14 D'abord parce que les juges administratifs s'y sont posés d'une manière très forte.
00:53:19 Il y en a eu une vraie problématique avec les juges administratifs.
00:53:22 Un volet diplomatique aussi avec les Comores.
00:53:25 Un volet diplomatique avec les Comores, mais qui s'était arrangé sur le final.
00:53:30 Et puis des troupes qui avaient été dispatchées sur le territoire de Comores,
00:53:34 qui ont dû être rappelées pour cause d'émeutes en France métropolitaine.
00:53:39 Donc du coup cette opération-là n'est pas allée au bout de ce qu'elle devait faire.
00:53:45 Et maintenant il est temps de la reprendre, en plus de toutes les autres mesures qui ont été annoncées.
00:53:50 Mais elle ne sera pas immédiate, puisque Gérald Darmanin veut attendre que la paix sociale soit de retour à Mayotte.
00:53:56 On va retrouver Paulette, qui est justement à Mayotte.
00:53:59 Merci Paulette d'être à nouveau en liaison avec nous ce soir,
00:54:03 je dis à nouveau puisque vous avez témoigné ce matin,
00:54:06 c'était avant la visite de Gérald Darmanin.
00:54:10 Paulette, qu'est-ce que vous retenez ce soir des annonces de la visite du ministre de l'Intérieur ?
00:54:17 Bonsoir. Alors le ministre de l'Intérieur, il arrive, il commence à choquer les manifestants,
00:54:25 parce qu'il traite les Mahorais des surjets.
00:54:30 Il a clairement dit que les Mahorais sont à la limite de l'insurrection.
00:54:38 Non, c'est pas du tout ça, on ne veut pas renverser le gouvernement.
00:54:42 On est là pour lutter pour la convergence des droits, pour demander plus de moyens,
00:54:49 pour éradiquer la délinquance juvénile qui grandit de plus en plus, et c'est tout.
00:54:55 Mais on n'est pas là pour renverser le gouvernement.
00:54:57 Ça, c'est le premier choc. Et ensuite, il arrive sur Mamoudzou, en grande terre,
00:55:02 il ne regarde même pas les manifestants.
00:55:05 Pas de mot pour les manifestants qui sont dans la rue depuis trois semaines.
00:55:12 Qu'est-ce qu'il a fait à la place ?
00:55:15 Il a donné l'ordre à ce qu'on soit gazés, aspergés de gaz lacrymogènes.
00:55:21 Donc on n'a pas du tout apprécié cela.
00:55:23 Et puis, au niveau des annonces, honnêtement, je n'ai pas du tout confiance.
00:55:29 Je n'ai pas confiance parce que je ne vois pas comment il va réussir à mettre fin
00:55:41 au visa territorialisé, sachant que des voix au niveau national commencent à s'y opposer.
00:55:48 Apparemment, le PS commence à s'y opposer.
00:55:50 Du coup, comment il va faire ? J'aimerais bien savoir.
00:55:53 On va y revenir, justement, à cette affaire des visas territorialisés dans un instant.
00:55:57 Mais peut-être que, Mme la députée, vous souhaiteriez répondre à Fanta Bereté.
00:56:01 On l'entendait, qui n'est pas satisfaite ce soir, Paulette, de la venue du ministre de l'Intérieur
00:56:08 et qui ne s'est pas sentie écoutée, en tout cas malgré les annonces fortes, on le disait.
00:56:13 Bonsoir, Paulette.
00:56:15 Écoutez, c'est-à-dire que nous assistons tous en direct à la visite du ministre sur place.
00:56:22 On voit un certain nombre d'images.
00:56:24 Moi, je n'ai pas vu les images dont vous parlez, là, sur les gaz.
00:56:27 Néanmoins, les annonces ont été faites.
00:56:31 Je trouve que c'est difficile de juger d'annonce.
00:56:34 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, quand vous faites de la politique, vous avez une problématique,
00:56:38 vous avez un constat, vous avez des analyses, vous avez des chiffres.
00:56:41 Et puis, vous faites des propositions.
00:56:43 Elles tombent dans le débat public et vous n'avez même pas le temps de tirer le fil.
00:56:47 En fait, tout le monde apporte son jugement.
00:56:49 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, que le PS dise "je ne suis pas en phase",
00:56:53 effectivement, c'est un point sur le droit du sol qui nous a animés pendant de longues semaines
00:57:00 dans le cadre de la loi Immigration.
00:57:02 Donc, le PS n'allait pas dire aujourd'hui "je suis en phase".
00:57:04 Ça, c'est normal.
00:57:05 Maintenant, ce qui nous intéresse, c'est est-ce que la mesure annoncée,
00:57:08 en tout cas cette mesure phare qui, en tout cas, est portée par les élus locaux
00:57:14 et les députés maorais, ils nous l'ont dit à plusieurs reprises,
00:57:19 sur la fin du droit du sol,
00:57:20 exactement, également par des collectifs d'habitants.
00:57:24 Donc, le ministre l'annonce.
00:57:27 Je pense qu'on doit laisser une chance à cette annonce
00:57:30 et faire en sorte que l'on puisse commencer le travail au niveau parlementaire
00:57:35 et voir jusqu'où nous pouvons aller.
00:57:36 Alors, effectivement, les experts sont là pour nous dire quelles sont les limites,
00:57:40 nous montrer le chemin.
00:57:41 Donc, ça, c'est tout à fait normal.
00:57:43 Mais je pense qu'effectivement, les maorais sont empêchés depuis de nombreuses années
00:57:49 sur tout un champ de leur vie, vie professionnelle, difficulté d'aller au travail,
00:57:53 ces histoires de machettes quand vous voulez sortir la nuit,
00:57:55 les enfants et les enseignants qui ont des difficultés à l'école.
00:57:58 Donc, on se donne une chance complémentaire.
00:58:00 Il y avait un premier plan.
00:58:02 Il a été suspendu pour des raisons,
00:58:04 en tout cas, il n'a pas été au bout sur les raisons qui ont été évoquées tout à l'heure.
00:58:07 Maintenant, il faut se remettre au travail
00:58:10 et accompagner le désenclavement de l'île.
00:58:14 Donc, effectivement, Paulette, attendre un petit peu la mise en œuvre,
00:58:18 c'est ce que nous dit Madame la députée de ces mesures.
00:58:20 Je voulais m'arrêter sur ce que vous disiez il y a un instant,
00:58:24 ces mineurs isolés, ce qui finalement qui sème le trouble, le chaos à Mayotte.
00:58:30 Qui sont-ils ? D'où viennent-ils ?
00:58:32 Alors, les mineurs isolés, en fait,
00:58:36 la plupart, c'est que les parents ont été expulsés
00:58:39 et les parents les ont laissés exprès à Mayotte avec la famille.
00:58:45 La famille, elle est surchargée déjà.
00:58:48 Elle ne peut pas s'occuper de…
00:58:50 Par exemple, chez la tante, la tante ne peut pas s'occuper de ses enfants
00:58:53 et s'occuper des enfants de sa sœur.
00:58:58 Et forcément, ces enfants se retrouvent livrés à eux-mêmes à un moment donné.
00:59:02 Et puis, on a aussi une autre problématique,
00:59:04 c'est celle des élèves, en fait, que les enseignants accompagnent jusqu'au bac.
00:59:08 Une fois le bac approche, les élèves sont dehors.
00:59:11 Ils n'ont pas de perspective d'avenir.
00:59:13 Ils ne peuvent pas poursuivre des études parce qu'ils n'ont pas de papier.
00:59:17 Ça, c'est une question aussi à voir.
00:59:19 Les élèves sont frustrés, les enseignants sont déçus.
00:59:24 Comment on peut régler ça ?
00:59:26 Apparemment, le ministre était au rectorat.
00:59:31 Je me demande, je suis curieuse de savoir, qu'est-ce qu'il est parti dire au recteur ?
00:59:35 Est-ce que…
00:59:37 Peut-être que Florian Tardif a des éléments d'ailleurs à nous apporter à ce sujet-là.
00:59:40 Pas du tout.
00:59:41 Pas du tout, pas encore.
00:59:42 Ça viendra, mais…
00:59:43 Sur le rectorat, j'ai…
00:59:45 J'adorerais.
00:59:46 Jean-Michel Fauvert, il y avait une question à vous poser, Paulette, me semble-t-il.
00:59:50 Oui, je voulais vous poser une question parce que,
00:59:52 dans une vidéo, le ministre de l'Intérieur, avant de partir, a fait une petite vidéo
00:59:59 et a demandé à ce que la population maoraise l'aide aussi à régler le problème.
01:00:04 Et en particulier, il a dit que dans la population maoraise,
01:00:07 et en particulier la population supérieure maoraise,
01:00:11 enfin l'intelligentsia maoraise,
01:00:13 il y avait des choses qui favorisaient l'immigration clandestine,
01:00:18 des certificats abusifs d'hébergement, des reconnaissances abusives de paternité, etc.
01:00:24 Est-ce que vous partagez aussi cette vision-là ?
01:00:29 Est-ce que vous êtes prêts aussi à aider le gouvernement français
01:00:33 pour rétablir tout cet équilibre-là ?
01:00:36 Écoutez, moi je pense que les moyens, l'État a les capacités de vérifier
01:00:43 toutes les informations concernant les reconnaissances frauduleuses.
01:00:47 Ce n'est pas à moi de faire le travail, c'est à l'État de vérifier les informations
01:00:53 pendant la déclaration de naissance et de venir sur le terrain pour faire une enquête.
01:00:59 C'est le travail de la population, mais plutôt de l'État.
01:01:02 Merci en tout cas, Paulette, d'avoir accepté de témoigner,
01:01:05 de livrer votre sentiment après cette visite de Gérald Darmanin.
01:01:08 On l'a bien compris, vous attendez maintenant la mise en œuvre concrète de ces mesures.
01:01:12 Je voulais vous montrer cette vidéo, je vous le disais,
01:01:15 vidéo filmée par notre confrère Éric Tegner, directeur de la rédaction du Livre noir.
01:01:21 Et on y voit un premier départ de 50 Africains à l'aéroport,
01:01:25 organisé finalement loin des projecteurs, pendant les réunions de Gérald Darmanin.
01:01:29 On va peut-être recontextualiser, puisque c'est vrai que Mayotte finalement avait un problème
01:01:33 d'immigration illégale, notamment avec les Comoriens,
01:01:37 mais depuis quelques mois il y a également des Africains du Congo, de la Somalie,
01:01:42 et là des personnes qui ont accepté le droit d'asile et donc qui vont arriver en métropole.
01:01:51 Certains craignent une nouvelle route migratoire finalement en attente de verre.
01:01:55 Est-ce que ces images que l'on vient de voir montrent qu'une nouvelle route migratoire
01:02:00 est en train de s'ouvrir vers la France ?
01:02:02 Alors ce qui est intéressant en effet, c'est que le cas de Mayotte,
01:02:05 j'ai dit tout à l'heure ce que je pensais du droit du sol,
01:02:07 mais le cas de Mayotte, il est présenté dans le débat public en France
01:02:11 comme une sorte d'expérience paroxystique de la question migratoire,
01:02:15 et certains disent que c'est l'incarnation de ce que l'on verra plus tard,
01:02:20 dans 20 ou 30 ans, à l'échelle de la métropole.
01:02:22 C'est intéressant de voir ça.
01:02:24 Et en effet, je pense que là-dessus, la différence entre, je caricature,
01:02:29 mais entre la droite et la gauche, comme disait Deleuze,
01:02:32 ce n'est pas une différence morale, c'est avant tout,
01:02:34 ce n'est pas une différence du bien contre le mal,
01:02:36 c'est ce que Deleuze appelait une différence de perception.
01:02:38 Il disait que la différence, c'est que la droite commence d'abord
01:02:40 par voir les choses à la petite échelle,
01:02:42 pour ensuite penser les phénomènes à l'échelle mondiale.
01:02:44 Elle commence toujours par penser à moi, mon voisin, ma patrie, etc.
01:02:47 et puis l'international, tandis que la gauche commence par l'international
01:02:50 et voit ensuite à la petite échelle.
01:02:52 C'est intéressant parce que c'est exactement ce qui se passe.
01:02:54 Aujourd'hui, vous avez, et personne ne le nie,
01:02:56 le mot mal-être est faible des maorais,
01:02:58 une situation qui est dramatique, qui est invivable,
01:03:01 on entend régulièrement les témoignages,
01:03:03 et cette situation-là, personne ne la nie.
01:03:06 Mais ensuite, la question est, à quelle échelle
01:03:08 on peut analyser de manière pertinente cette situation ?
01:03:10 Et moi, il me semble que la seule échelle valable,
01:03:13 c'est l'échelle précisément internationale.
01:03:16 Ça veut dire, qu'est-ce que vous avez ?
01:03:17 Vous avez à quelques kilomètres de Mayotte,
01:03:20 vous avez les Comores, et qu'est-ce que les Comores ?
01:03:22 C'est un régime autocratique, corrompu, fondamentalement corrompu,
01:03:26 où les conditions de vie sont catastrophiques,
01:03:28 et avec donc des gens qui fuient dans la misère la plus absolue,
01:03:31 et qui sont prêts à tout, mais vraiment à tout,
01:03:33 à mourir, à vivre dans des conditions terribles, etc.,
01:03:36 pour rejoindre la France, pour avoir des enfants en France.
01:03:38 Vous avez la même chose avec les pays africains,
01:03:40 qui sont un peu plus éloignés d'un point de vue maritime,
01:03:43 mais où on se retrouve dans la même situation.
01:03:45 Donc je finirai en citant ce que disait Nicolas Sarkozy,
01:03:47 au début de l'année, Nicolas Sarkozy,
01:03:49 qui n'est pas un marxiste-léniniste,
01:03:50 qui ne chante pas l'international sous la douche,
01:03:52 mais Nicolas Sarkozy lui-même, qui disait,
01:03:53 "Si je devais revenir président, je comprendrais bien
01:03:56 que la France ne peut pas gérer la question migratoire
01:03:58 comme si c'était une question de politique intérieure."
01:04:00 Et Nicolas Sarkozy disait, à long terme,
01:04:02 ça veut dire sur une échelle de 50 ans,
01:04:04 mais c'est à cette échelle-là qu'on pense la grande politique,
01:04:06 il faudra poser la question du co-développement.
01:04:08 Ça veut dire, ce n'est pas possible
01:04:10 qu'à quelques dizaines ou quelques centaines de kilomètres,
01:04:13 il y ait un hiatus aussi fort dans les conditions de vie
01:04:16 entre deux pays.
01:04:17 Et tant qu'on sera dans une situation qui sera de cette nature,
01:04:19 on a beau prendre toutes les mesures en politique intérieure qu'on veut,
01:04:22 ça fera des volontés viscérales et nombreuses
01:04:24 de partir et de changer de pays.
01:04:26 Mais là, finalement, Jonathan Sixou,
01:04:27 ça tire tout le monde vers le bas,
01:04:28 quand on voit la réalité, le quotidien
01:04:31 de ces mères de famille mahoraises
01:04:33 qu'on entend depuis quelques jours.
01:04:34 C'est épouvantable, ils ne sortent plus,
01:04:36 c'est une prison à ciel ouvert, voilà les termes.
01:04:38 Donc personne ne s'en sort.
01:04:40 Il faut bien, finalement, à un moment, se dire,
01:04:43 aidons dans un premier temps nos concitoyens.
01:04:46 Peut-être que c'est ça aussi la logique.
01:04:47 Un peu de pragmatisme, dirais-je.
01:04:49 Pour compléter ce que dit Nathan,
01:04:52 c'est aussi intéressant de voir,
01:04:55 à la petite échelle et à l'échelle nationale,
01:04:58 ce que font, par exemple, les pays du Nord,
01:05:00 notamment le Danemark,
01:05:01 qui, au nom de la cohésion nationale,
01:05:03 au nom de l'État-providence,
01:05:05 estiment qu'il faut rétropédaler
01:05:08 dans la politique migratoire
01:05:09 qui a été la leur depuis des années.
01:05:12 Ils ont essayé, ils ont ouvert les portes
01:05:15 au tout-venant, et 10, 15 ans après,
01:05:18 ils ont découvert que ça ne marchait pas.
01:05:19 Eux, ils reconnaissent leurs erreurs
01:05:21 et ils décident de porter une autre politique.
01:05:24 Je vois dans ce que nous annonce
01:05:27 le ministre de l'Intérieur aujourd'hui,
01:05:29 un premier pas.
01:05:30 C'est ce que j'appelle du pragmatisme.
01:05:32 Sur le point précis du droit du sol,
01:05:35 la gauche monte au rideau.
01:05:38 - On va peut-être voir quelques réactions,
01:05:40 d'ailleurs, pendant que vous parlez.
01:05:41 - Je vois ça comme une mesure de réajustement.
01:05:44 Il y a des choses qui marchent,
01:05:45 on les poursuit.
01:05:46 Il y a des choses qui ne marchent pas,
01:05:47 on change.
01:05:49 Il se trouve que le droit du sol,
01:05:50 c'était une très belle idée,
01:05:51 ça demeure une belle idée,
01:05:53 ça a marché, ça ne marche plus
01:05:55 pour des raisons de flux migratoires internationaux,
01:05:58 pour le coup.
01:05:59 Donc, il faut arrêter de défendre une politique
01:06:01 qui nous a mené ou qui nous mène dans le mur
01:06:04 de façon définitive.
01:06:06 Et c'est juste le conclus sur ça.
01:06:08 Ce que je retiens également des annonces
01:06:09 de Gérald Darmanin,
01:06:11 qui sont un peu passées inaperçues
01:06:12 parce que le droit du sol
01:06:14 prend le devant de la scène,
01:06:16 c'est tout de même l'instauration
01:06:17 d'un mur de fer au large
01:06:19 pour pouvoir contraindre
01:06:21 la navigation maritime
01:06:23 en provenance des Comores
01:06:24 et du continent africain.
01:06:26 C'est plus de radars,
01:06:27 c'est plus de bateaux.
01:06:28 J'imagine, je ne sais pas si la France
01:06:29 va s'en donner les moyens,
01:06:31 mais je souhaiterais justement,
01:06:33 ça n'est pas sombrer dans la terrible dictature.
01:06:36 Il y a des démocraties
01:06:37 qui se défendent très bien de ce point de vue-là.
01:06:39 Je pense notamment à l'Australie
01:06:41 qui a une politique
01:06:43 de ses frontières maritimes
01:06:44 qui est quasiment exemplaire.
01:06:46 C'est dur, on ne fait pas dans la dentelle,
01:06:48 mais au moins, ce pays, cette démocratie,
01:06:50 sait défendre et s'est réunie.
01:06:52 Il y a une autre mesure
01:06:54 qui provoque le débat
01:06:56 ces dernières heures,
01:06:57 c'est celle concernant
01:06:58 la fin du visa territorialisé.
01:07:00 C'est un dispositif qui empêche
01:07:02 les détenteurs d'un titre de séjour à Mayotte
01:07:04 de venir dans l'Hexagone.
01:07:07 C'est ce que réclamaient d'ailleurs
01:07:08 de nombreux Mahorais.
01:07:09 Pour Marion Maréchal,
01:07:10 qui a réagi,
01:07:11 cette mesure va conduire,
01:07:13 je la cite,
01:07:14 à organiser le transfert
01:07:15 de l'immigration de Mayotte
01:07:16 vers la métropole.
01:07:17 Le ministre de l'Intérieur
01:07:18 est en train de vouloir renvoyer
01:07:19 cette immigration vers la métropole
01:07:21 et la répartir dans nos campagnes.
01:07:24 Gérald Darmanin qui lui a répondu d'ailleurs.
01:07:26 Madame Marion Maréchal-Le Pen,
01:07:29 non seulement,
01:07:30 elle n'aime manifestement pas
01:07:31 Mayotte et les Mahorais,
01:07:32 elle veut sans doute
01:07:33 qu'on abandonne Mayotte à son sort
01:07:34 et ne pas respecter la parole
01:07:36 de la France prise dans les années 70.
01:07:38 Deuxièmement,
01:07:39 elle fait semblant de confondre
01:07:40 régulier et irrégulier,
01:07:42 ce qui est évidemment très important,
01:07:45 sinon, évidemment,
01:07:46 on fait peur à tous les Français
01:07:47 qui nous écoutent.
01:07:48 Et puis troisièmement,
01:07:49 elle fait semblant de ne pas voir
01:07:50 que nous prenons la mesure
01:07:51 qui a souvent été demandée
01:07:53 par beaucoup de gens
01:07:54 ici ou là,
01:07:55 et que seul le président de la République
01:07:57 a le courage de prendre,
01:07:58 c'est la modification de la Constitution.
01:07:59 Donc ce qui serait bien,
01:08:00 c'est que Mme Marion Maréchal-Le Pen
01:08:02 travaille un petit peu plus cet ossier,
01:08:04 ça nous ferait un peu
01:08:05 de repos démocratique.
01:08:06 Ceci étant,
01:08:07 dans les faits,
01:08:08 Jean-Michel Fauvert,
01:08:09 quand vous avez désormais
01:08:10 un titre de séjour à Mayotte,
01:08:11 vous pouvez aller vers l'Hexagone.
01:08:12 Ah pas désormais,
01:08:13 si c'est mis en heure,
01:08:15 ce sera le cas.
01:08:16 Non seulement à Mayotte d'ailleurs,
01:08:17 mais je tiens à le préciser,
01:08:18 mais en Guyane aussi
01:08:19 où il y a une très forte immigration,
01:08:20 où il y a un visa local.
01:08:23 Par exemple,
01:08:24 un Brésilien qui vient en Guyane,
01:08:26 s'il a un visa pour venir en Guyane,
01:08:28 ne peut pas aller en France métropolitaine.
01:08:30 Donc si c'est fait pour Mayotte,
01:08:32 ça sera fait sans doute sur la Guyane
01:08:34 et on verra ce que ça donne.
01:08:35 Mais les gens qu'on a vu
01:08:36 prendre l'avion tout à l'heure,
01:08:37 ce sont des personnes
01:08:40 qui viennent donc d'Afrique
01:08:41 et qui ont le droit d'asile,
01:08:44 qui sont éligibles,
01:08:46 non pas éligibles,
01:08:47 qui ont eu le droit d'asile
01:08:49 et qui maintenant peuvent se déplacer
01:08:50 sur l'ensemble du territoire national.
01:08:52 Je tenais à le préciser.
01:08:53 Mais je voulais aussi reparler
01:08:54 du co-développement
01:08:56 que parlait Nathan tout à l'heure.
01:08:57 Nathan nous disait,
01:08:58 il a raison dans la construction
01:09:01 intellectuelle des choses,
01:09:02 mais de manière pragmatique,
01:09:05 ça ne va pas être possible
01:09:06 parce qu'il nous disait
01:09:07 qu'il y a un tas de pays
01:09:09 qui sont des pays autocratiques
01:09:10 et donc accueillons leur population chez nous
01:09:12 qui sommes un pays démocratique.
01:09:14 Ce n'est pas exactement ce qu'il a dit.
01:09:16 Ce n'est pas ce que vous avez dit,
01:09:17 c'est ce qu'on a pu comprendre.
01:09:18 Ce n'est pas exactement ce qu'il a dit.
01:09:20 Il a rajouté aussi
01:09:21 que ce qui est important,
01:09:22 c'est de faire en sorte
01:09:23 que ces pays-là se développent
01:09:24 et de les aider à se développer.
01:09:26 Or, c'est ce que nous faisons
01:09:27 en particulier depuis
01:09:28 les indépendances africaines.
01:09:31 Nous ne cessons d'avoir
01:09:34 une aide publique au développement
01:09:35 qui s'est d'ailleurs multipliée
01:09:37 ces derniers temps.
01:09:38 Elle est de 0,7 % de notre PIB.
01:09:41 On est un des pays
01:09:42 qui donnons le plus en termes d'argent
01:09:45 pour le développement
01:09:46 de tous les pays d'ailleurs
01:09:48 et en particulier des pays africains.
01:09:50 Or, que voyons-nous
01:09:51 sur le territoire africain ?
01:09:53 Aujourd'hui même,
01:09:54 on est en train de parler
01:09:55 de la crise au Sénégal.
01:09:56 On a vu des coups d'État un peu partout.
01:09:58 C'est-à-dire qu'on a une vraie problématique.
01:10:01 Il faut bien revenir
01:10:02 à des choses qui sont pragmatiques
01:10:04 et qui sont intéressantes
01:10:05 pour notre pays à nous,
01:10:06 défendre nos frontières à nous.
01:10:08 Et là, pour le coup,
01:10:10 la défense de nos frontières,
01:10:11 c'est la défense franco-française
01:10:13 des frontières de Mayotte.
01:10:14 Et pour tout savoir
01:10:15 sur l'actualité concernant Mayotte,
01:10:18 n'hésitez pas, vous,
01:10:19 scannez ce QR code
01:10:20 pour arriver directement
01:10:21 sur notre application,
01:10:22 l'application CNews
01:10:23 sur votre téléphone.
01:10:24 C'est pratique,
01:10:25 vous avez toutes les dernières actualités.
01:10:27 Vous pouvez revoir également
01:10:28 les replays des émissions
01:10:30 et réécouter Nathan Devers.
01:10:32 L'argumentaire de Nathan Devers,
01:10:34 il dit à l'instant,
01:10:35 si vous n'étiez pas là,
01:10:37 en scannant donc
01:10:39 ce QR code
01:10:41 pour télécharger l'application CNews.
01:10:43 On marque une très courte pause,
01:10:44 on va revenir dans un instant
01:10:45 et on nous parlera de ces appels au secours
01:10:47 qui se multiplient en France
01:10:49 face au trafic de drogue.
01:10:50 Hier, nous avons largement parlé
01:10:51 de la situation dans le nord de Paris.
01:10:53 Eh bien, c'est une situation
01:10:54 qui n'est pas esselée.
01:10:55 Les Bordelais, également,
01:10:57 font face aujourd'hui
01:10:58 à des trafics de drogue
01:10:59 et ils n'en peuvent plus.
01:11:00 Vous allez le voir
01:11:01 à tout de suite sur notre antenne.
01:11:07 De retour sur le plateau de Punchline Weekend
01:11:09 pour cette dernière partie.
01:11:10 Toujours avec Muriel Wagnin-Melki,
01:11:14 toujours avec Fanta Berretté,
01:11:15 député Renaissance de Paris,
01:11:17 Jonathan Cixous,
01:11:18 Nathan Devers
01:11:19 et Jean-Michel Fauvert.
01:11:20 Et dans un instant,
01:11:21 nous allons revenir sur ces appels au secours
01:11:23 qui se multiplient en France
01:11:24 face au trafic de drogue.
01:11:25 Mais avant, on fait un point
01:11:26 sur les dernières actualités
01:11:27 avec vous, Adrien Spiteri.
01:11:29 À Mayotte, Gérald Darmanin
01:11:31 annonce une révision constitutionnelle.
01:11:34 Le but, supprimer le droit du sol sur l'île.
01:11:36 Le département est confronté
01:11:38 à une grave crise migratoire
01:11:39 et à une situation sanitaire,
01:11:41 sécuritaire, explosive.
01:11:43 Depuis le 22 janvier,
01:11:44 Mayotte est paralysée
01:11:45 par des blocages
01:11:46 et des barrages routiers
01:11:47 installés par des collectifs citoyens.
01:11:50 La France appelle à un arrêt des combats
01:11:52 dans la bande de Gaza.
01:11:53 Le pays s'inquiète des frappes
01:11:55 intervenues à Rafah
01:11:56 alors qu'une offensive israélienne d'ampleur
01:11:58 se prépare dans cette ville du sud
01:12:00 de l'enclave palestinienne.
01:12:02 Plus d'1,3 million de personnes
01:12:04 sont réfugiées sur place.
01:12:05 Certains pays craignent
01:12:06 une catastrophe humanitaire.
01:12:08 Et puis au Sénégal,
01:12:09 la contestation se poursuit
01:12:11 après l'annonce du report
01:12:12 des élections présidentielles
01:12:13 de plusieurs mois.
01:12:15 Un lycéen de 16 ans a été tué
01:12:17 alors qu'il manifestait
01:12:18 dans le sud du pays hier soir.
01:12:20 Conséquence d'affrontements
01:12:21 entre groupe de jeunes
01:12:22 et forces de sécurité.
01:12:24 Il s'agit de la troisième personne
01:12:25 à perdre la vie dans des heures
01:12:27 depuis le début de la contestation.
01:12:29 Merci beaucoup mon cher Adrien.
01:12:32 Allez, il vous reste quelques secondes
01:12:34 encore pour répondre à nos questions.
01:12:35 Vous êtes déjà très, très nombreux
01:12:37 à y participer.
01:12:38 Vous scannez le QR code
01:12:39 après les annonces de Gérald Darmanin.
01:12:41 Nous vous posons cette question ce soir.
01:12:43 Fin du droit du sol à Mayotte,
01:12:44 faut-il l'appliquer
01:12:45 à tout le territoire national ?
01:12:48 Vous n'hésitez pas à répondre
01:12:49 vos réponses
01:12:50 juste dans quelques minutes
01:12:52 à la fin de cette émission.
01:12:53 Mais avant, face au trafic de drogue,
01:12:55 les appels au secours
01:12:56 qui se multiplient en France
01:12:57 après l'enfer des riverains
01:12:58 du nord de Paris,
01:13:00 face au trafic de crack,
01:13:01 nous vous en parlions largement hier,
01:13:03 cette fois l'enfer des riverains
01:13:05 à Bordeaux, face aux dealers.
01:13:07 Le quartier des Capucins est en proie
01:13:09 et cela fait plusieurs années
01:13:11 au trafic de drogue,
01:13:12 du trafic qui provoque
01:13:14 bien évidemment beaucoup d'insécurité
01:13:16 dans le quartier.
01:13:17 Face à cette situation,
01:13:18 les riverains poussent un cri d'alarme
01:13:21 et demandent à la mairie
01:13:22 plus de moyens pour réduire le problème.
01:13:25 Sont-ils écoutés ?
01:13:26 Visiblement pas.
01:13:27 On voit ce reportage de Célia Gruyère.
01:13:31 Deux dealers en plein jour,
01:13:32 drogués, jeux d'argent
01:13:34 et même parfois des agressions.
01:13:36 Le quartier à proximité
01:13:37 du marché des Capucins
01:13:38 et notamment dans la rue
01:13:40 élige un trac à Bordeaux
01:13:41 et considéré comme abandonné
01:13:43 des pouvoirs publics.
01:13:44 Une situation qui dure depuis cinq ans.
01:13:47 Un collectif de riverains épuisés
01:13:49 a donc manifesté devant la mairie
01:13:51 hier après-midi.
01:13:52 Il y a des jeux d'argent
01:13:54 qui s'opèrent là.
01:13:56 Il y a beaucoup de trafic
01:13:59 et une insécurité totale.
01:14:01 Les gens, lorsqu'ils rentrent chez eux,
01:14:03 n'osent même plus rentrer chez eux.
01:14:05 On les menace.
01:14:06 Les gens pissent partout.
01:14:08 Ils boivent, se droguent.
01:14:09 Les moyens déployés par la mairie
01:14:11 sont jugés largement insuffisants
01:14:13 pour répondre au problème.
01:14:14 On nous répond parfois
01:14:16 que c'est un quartier populaire,
01:14:18 l'immobilier est moins cher.
01:14:20 On considère que c'est normal,
01:14:23 qu'on doit supporter ça.
01:14:25 Et bien, ce n'est pas le cas.
01:14:27 Nous, on a acheté.
01:14:28 Je veux pouvoir garantir
01:14:30 à mes locataires qui vont dormir le soir,
01:14:32 je veux pouvoir leur garantir
01:14:34 qu'ils vivent tranquillement.
01:14:36 La vidéosurveillance ainsi que les effectifs
01:14:38 de policiers municipaux
01:14:39 devraient être renforcés.
01:14:41 Fin décembre,
01:14:42 plus d'un kilo de cocaïne
01:14:43 a été saisi dans ce quartier
01:14:45 lors d'une opération des forces de l'ordre.
01:14:47 Madame la députée,
01:14:48 nous entendions Stéphanie s'exprimer.
01:14:50 Stéphanie porte parole de ce collectif
01:14:52 et elle ne faisait pas des retours
01:14:54 assez incroyables de la mairie
01:14:56 qui faisait comprendre
01:14:57 que vous êtes dans un quartier populaire,
01:14:59 vous payez moins cher,
01:15:01 donc finalement,
01:15:02 vous pouvez supporter aussi de la délinquance.
01:15:05 C'est un petit peu cela que ça veut dire.
01:15:07 C'est quand même incroyable
01:15:08 d'avoir ce type de réponse aujourd'hui.
01:15:09 C'est intolérable.
01:15:11 Je comprends la stupeur de ces habitants.
01:15:14 Ce n'est pas parce qu'on vit
01:15:15 dans un quartier populaire
01:15:16 qu'on a moins le droit à la tranquillité.
01:15:18 On a le droit de vivre
01:15:19 dans un endroit sécurisé,
01:15:21 dans un endroit propre
01:15:22 où il n'y a pas de squatters, etc.
01:15:24 Donc ça, je l'entends.
01:15:26 Maintenant, il s'agit d'une collectivité,
01:15:29 je crois, de mémoire,
01:15:30 Europe Écologie Les Verts.
01:15:32 Sans rentrer dans le détail de tout ça,
01:15:37 je ne sais pas si c'est la raison,
01:15:38 mais je pense que là,
01:15:39 il est temps de mettre les moyens.
01:15:41 Mais la mairie vous dira
01:15:42 que c'est le rôle de l'État.
01:15:43 Alors effectivement,
01:15:44 il y a cette espèce de ping-pong,
01:15:49 mais en fait, c'est comme pour Paris.
01:15:50 Vous le savez,
01:15:51 nous avons aussi nos zones, etc.
01:15:52 Et moi, je dis souvent
01:15:53 à tous ceux qui lèvent la main pour Paris,
01:15:55 en fait, on a des quartiers entiers
01:15:58 où les vies sont empêchées,
01:15:59 où les gens ne peuvent pas
01:16:00 envoyer leurs enfants dehors,
01:16:02 où les gens ne peuvent pas circuler,
01:16:04 les jeunes filles ne peuvent pas sortir le soir.
01:16:06 Ce n'est pas normal.
01:16:07 Et là, les habitants n'ont pas envie de savoir
01:16:09 si c'est le job de la police municipale,
01:16:11 le job de la police de la préfecture.
01:16:14 Il faut des solutions.
01:16:15 Donc en tout cas,
01:16:16 moi, ce que je peux vous dire,
01:16:18 c'est que dans de nombreuses villes moyennes,
01:16:21 en tout cas en lisant les journaux,
01:16:23 on a l'impression qu'il y a
01:16:24 une recrudescence,
01:16:25 qu'il y a des points de deal
01:16:26 qui sont importants.
01:16:28 Nous, on a remis les moyens
01:16:30 avec notamment le texte,
01:16:32 la loi de programmation
01:16:34 du ministère de l'Intérieur
01:16:35 pour avoir des effectifs supplémentaires
01:16:37 parce qu'il y avait aussi
01:16:38 cette question d'effectifs sur le terrain
01:16:40 avec la création aussi
01:16:42 de points de gendarmerie complémentaires.
01:16:45 Et il y a un travail
01:16:46 sur toute la filière qui est faite
01:16:48 parce qu'effectivement,
01:16:49 il y a la question de l'entrée
01:16:50 de ces drogues en France.
01:16:51 Il y a la question des consommateurs aussi
01:16:53 qui est souvent remise
01:16:55 dans le débat public,
01:16:57 qui consomment où et pourquoi.
01:16:59 On a notamment vu l'entrée des drogues
01:17:01 dans nos campagnes.
01:17:02 Donc, cette dame a raison.
01:17:04 Maintenant, je pense que la mairie
01:17:05 doit faire son travail.
01:17:06 Si elle n'est pas en capacité de le faire,
01:17:07 s'il manque des effectifs,
01:17:08 qu'elle fasse appel au préfet
01:17:10 pour voir comment nous devons faire.
01:17:12 Hier, nous avions Isabelle
01:17:13 qui témoignait aussi sur ce plateau.
01:17:15 On va l'entendre.
01:17:16 Et quand elle parlait de son quotidien,
01:17:18 c'était la même chose qu'à Mayotte.
01:17:20 C'est-à-dire que c'était une prison.
01:17:22 Elle ne pouvait pas sortir le soir.
01:17:23 Les enfants, c'est la même chose.
01:17:24 Elle ne pouvait pas, elle ne peut pas.
01:17:26 Aujourd'hui, c'est leur quotidien.
01:17:27 C'est comme à Bordeaux.
01:17:29 Elle ne peut pas sortir le soir.
01:17:31 Elle vit en fonction de l'activité
01:17:33 des délinquants, des dealers.
01:17:35 On va écouter l'appel au secours
01:17:36 justement d'Isabelle.
01:17:37 On espère qu'il y aura un travail,
01:17:39 mais c'est un travail de longue haleine
01:17:41 et qui est très, très difficile.
01:17:43 C'est un appel au secours qu'on fait
01:17:45 à toutes ces personnes qui nous dirigent,
01:17:48 puisque nous, citoyens,
01:17:49 on se sent complètement abandonnés.
01:17:51 C'est un enfer.
01:17:52 C'est nos vies, notre santé.
01:17:54 On ne dort plus, on ne vit plus.
01:17:56 On en tombe malade.
01:17:58 Ça ne peut pas durer.
01:17:59 Ça fait des années, des années.
01:18:00 Et on a commencé à se constituer
01:18:02 en collectif d'habitants
01:18:04 depuis 2016-2015.
01:18:06 Et voilà.
01:18:07 Jean-Michel Fauvert,
01:18:09 et ensuite je vous donnerai la parole Muriel.
01:18:11 Effectivement, il y a les opérations Plasnet.
01:18:13 Il y a eu des mesures de prise,
01:18:14 beaucoup sur les banques de l'Assemblée nationale.
01:18:17 Et en même temps, on a l'impression
01:18:18 que c'est insoluble,
01:18:20 qu'on a laissé faire depuis trop longtemps
01:18:21 et qu'aujourd'hui, on ne peut plus rien faire.
01:18:23 Est-ce qu'on, effectivement, ne peut plus rien faire ?
01:18:24 Puisque les alertes, elles ne datent pas d'hier.
01:18:26 Non, bien sûr que non.
01:18:29 On peut faire énormément de choses.
01:18:31 Et d'ailleurs, il y a des choses qui sont faites régulièrement.
01:18:34 Je tiens à dire que les policiers, les gendarmes, les douaniers...
01:18:37 C'est pas tant sur l'action des policiers.
01:18:40 Par contre, je rejoins ce qu'a dit Fanta Berretti
01:18:46 sur ce qui a été dit tout à l'heure.
01:18:48 C'est-à-dire que les gens en ont marre d'entendre cette réponse
01:18:51 "C'est pas moi, c'est l'État",
01:18:53 "C'est pas l'État, c'est la police municipale", etc.
01:18:55 En fait, en réalité, moi, j'ai porté une loi
01:18:57 qui s'appelait la loi Sécurité globale.
01:18:59 Et c'était une philosophie.
01:19:01 La Sécurité globale, c'est une philosophie.
01:19:03 C'est que tous les acteurs de sécurité doivent travailler ensemble.
01:19:06 Police nationale, police municipale.
01:19:08 Ça marche pas, Jean-Luc Mélenchon, pardonnez-moi.
01:19:10 Ça marche dans certains cas.
01:19:13 Là, on est dans une...
01:19:15 On l'a souligné tout à l'heure.
01:19:17 On est dans une municipalité
01:19:19 qui ne croit pas trop à la sécurité.
01:19:21 Donc, on a un vrai gros problème.
01:19:23 Mais ça marche ailleurs.
01:19:25 Et ça marche plutôt pas mal.
01:19:27 Mais ça devrait mieux marcher.
01:19:29 Pourquoi ? Parce que l'ensemble des acteurs doivent travailler ensemble.
01:19:31 Ils doivent être présents sur le terrain.
01:19:33 Et pour éradiquer ça, vous n'avez pas 36 solutions.
01:19:36 Vous devez avoir une présence plus importante sur le terrain.
01:19:39 Une présence de bleu, comme disait le président de la République sur le terrain.
01:19:42 Qu'elle soit municipale ou autre.
01:19:44 Et vous devez avoir derrière, dans ce continuum de sécurité,
01:19:47 parce que la sécurité se joue aussi sur le ministère de la Justice,
01:19:51 vous devez avoir aussi des réponses pénales
01:19:54 qui soient des réponses adaptées.
01:19:56 Elles ne le sont pas aujourd'hui.
01:19:57 Muriel Ouagnin-Melkhy, il y a un paradoxe.
01:19:59 Puisqu'on entend effectivement sur les plateaux
01:20:01 "il y a eu des mesures", "il y a plus de bleu",
01:20:04 "aujourd'hui, il y a des systèmes qui fonctionnent"
01:20:07 et dans le même temps, on entend des témoignages de riverains
01:20:10 qui continuent et qui appellent à l'aide.
01:20:13 Alors qu'est-ce qui ne va pas selon vous ?
01:20:14 C'est effectivement un problème de justice avant tout ?
01:20:17 C'est les deux.
01:20:18 En fait, il y a deux piliers fondamentaux dans notre société.
01:20:21 C'est la police, la justice.
01:20:24 Ce sont des piliers qui sont là et qui permettent justement,
01:20:27 en principe, d'éviter ce type de situation.
01:20:31 Moi, ça me fait mal au cœur quand j'entends cette habitante de Bordeaux
01:20:34 dire qu'elle a investi, qu'elle a acheté un bien immobilier
01:20:37 et que finalement, elle ne peut pas.
01:20:40 C'est sans doute le fruit de son travail sur des années et des années.
01:20:42 Et finalement, elle ne peut pas en jouir, elle ne peut pas en profiter.
01:20:44 Elle ne peut plus sortir de chez elle.
01:20:46 Ses locataires ne peuvent pas y habiter tranquillement.
01:20:48 C'est une situation qui est véritablement très difficile à vivre au quotidien
01:20:51 pour ces personnes-là.
01:20:53 Donc, ce ne sont pas des situations abstraites.
01:20:55 On n'est pas en train de philosopher sur des problèmes de droit,
01:20:58 de justice, de police. Non.
01:21:00 C'est très concret. Au quotidien, cette femme ne peut pas vivre tranquillement.
01:21:03 Pour y remédier, il y a deux options.
01:21:06 Un, renforcer la police.
01:21:07 Et vous évoquiez tout à l'heure la difficulté qu'on peut avoir
01:21:10 entre police nationale et police municipale.
01:21:12 Moi, je vous le dis, fort heureusement,
01:21:14 ce sont deux polices qui arrivent à travailler ensemble.
01:21:17 Et sinon, ce serait catastrophique.
01:21:19 Elles arrivent tout à fait à collaborer dans plein de situations
01:21:22 qu'on connaît sur Paris, entre le 94, le 93, le 95.
01:21:27 Tous ces départements-là fonctionnent un peu avec la police municipale,
01:21:30 un peu avec la police nationale.
01:21:32 Donc, ça marche et ça fonctionne.
01:21:33 Ça, c'est la première chose.
01:21:34 La deuxième chose, évidemment, c'est la justice.
01:21:37 C'est-à-dire qu'une fois qu'on a dit ça,
01:21:40 que la police est posée et qu'elle fait son travail,
01:21:42 qu'est-ce que ça donne sur le plan de la justice ?
01:21:44 Qu'est-ce que donnent ces dossiers une fois qu'ils sont entre les mains de la justice ?
01:21:47 Une fois que la justice s'est saisie de ces filières,
01:21:49 comment est-ce que ces personnes sont traitées ?
01:21:51 Qu'est-ce qu'on fait au début pour les interpeller ?
01:21:53 Quelles sont les procédures qu'on initie ?
01:21:55 Et in fine, quelle condamnation on obtient ?
01:21:58 Et c'est ça, c'est toujours l'éternelle question.
01:22:01 C'est toujours l'éternelle question.
01:22:02 On en a débattu à de nombreuses reprises sur votre plateau.
01:22:04 On a une difficulté en France aujourd'hui à faire respecter notre droit,
01:22:08 à le faire respecter de manière ferme et sans équivoque,
01:22:11 à donner des sanctions qui soient dissuasives,
01:22:13 parce que si elles ne dissuadent pas,
01:22:15 derrière on a une récidive,
01:22:16 et derrière c'est exactement ce type de témoignage qu'on a en permanence.
01:22:21 Et du coup, autre conséquence.
01:22:22 Alors il y avait Isabelle, cette riverainière qui alertait.
01:22:25 Si rien n'est fait, les habitants finiront par se défendre par eux-mêmes.
01:22:29 C'est ce qu'elle a dit.
01:22:30 Face à l'insécurité grandissante,
01:22:31 je vous le rappelle, c'est plus de 350 000 agressions volontaires
01:22:34 qui ont eu lieu en 2022,
01:22:35 une hausse de 15% par rapport à 2021.
01:22:38 Dans ce contexte, beaucoup de Français ont passé le cap
01:22:40 et se sont inscrits dans des cours de self-défense.
01:22:43 L'objectif, se sentir plus en confiance
01:22:45 et acquérir des techniques pour se protéger.
01:22:47 Jean-Laurent Costantini a été justement dans un club de self-défense.
01:22:50 Regardez.
01:22:51 Dans ce cours, on apprend à frapper uniquement pour se défendre.
01:23:00 Une dizaine de personnes y participent avec plusieurs objectifs.
01:23:04 Se rassurer, se protéger, protéger leurs proches.
01:23:09 Et également gérer leur stress aussi.
01:23:15 Il y a beaucoup de chefs d'entreprise, des médecins, des pharmaciens.
01:23:18 Pour réagir efficacement en cas d'attaque,
01:23:20 il faut compter environ cinq ans de pratique.
01:23:22 Stéphane vient une fois par semaine depuis deux ans
01:23:25 et il se sent bien mieux.
01:23:27 C'est-à-dire qu'on se sent plus sûr de soi,
01:23:29 même des clients qui viennent.
01:23:31 On va plus au contact.
01:23:34 On pourrait avoir peur avec certaines personnes.
01:23:38 Caroline n'en est qu'à ses débuts.
01:23:40 Elle participe au stage intensif de quatre heures pour travailler ses réflexes.
01:23:49 Ça m'est déjà arrivé d'avoir un échange qui aurait pu mal tourner.
01:23:53 Et en fait, j'ai bien vu qu'on n'a pas les mêmes réactions.
01:23:58 Là, on est en confiance, donc le stress ne joue pas du tout.
01:24:02 Dans la dernière enquête de l'Institut Paris Région,
01:24:04 la sécurité est la deuxième préoccupation des franciliens.
01:24:08 Les inscriptions à ces cours augmentent.
01:24:10 Chaque semaine, Antoine est obligé de refuser des demandes de participation.
01:24:14 Muriel Ouagnin-Mell qui s'est quand même révélateur.
01:24:18 Secteur de celles des forces en plein essor,
01:24:20 nous pourrions ajouter aussi les inscriptions dans les clubs de tir qui ont explosé.
01:24:24 On en a parlé régulièrement, plus de 70% du nombre d'inscrits.
01:24:28 C'est ce que l'avait révélé la Fédération française en novembre dernier.
01:24:32 Moi, je suis plus que favorable et je l'ai dit dès le début.
01:24:37 C'est une nécessité pour les citoyens français d'apprendre à se défendre.
01:24:41 C'est une nécessité, ça doit faire partie maintenant de l'enseignement.
01:24:44 Et je le dis même au sein de l'éducation nationale.
01:24:46 Vous seriez favorable au sein de l'éducation nationale à des cours de self-défense ?
01:24:49 Des cours de self-défense pour apprendre aux enfants, aux adolescents,
01:24:53 d'abord à savoir gérer les émotions et puis à savoir éventuellement faire face à des attaques.
01:24:57 C'est l'évolution de notre société qui fait qu'on a un degré de violence tel aujourd'hui
01:25:02 qu'il faut enseigner à nos jeunes et à nos moins jeunes aussi,
01:25:04 à savoir pratiquer les premiers gestes pour apprendre à parer éventuellement des coups,
01:25:09 pour apprendre à avoir des réflexes de sécurité,
01:25:11 pour apprendre à savoir gérer en cas d'attaque terroriste,
01:25:14 pouvoir avoir les premiers réflexes pour intervenir.
01:25:16 Il y a des choses très simples qu'on peut enseigner et c'est déjà le cas dans certaines écoles.
01:25:21 On apprend aux enfants les bons réflexes en cas d'attaque terroriste.
01:25:24 Il faut généraliser.
01:25:26 Donc je suis complètement favorable aux sports de défense,
01:25:28 il y a la pratique des sports de défense, sur le tir, je pense aussi,
01:25:33 puisqu'on n'a plus aujourd'hui de services militaires
01:25:36 et puisque nos jeunes ne savent pas aujourd'hui comment manier une arme,
01:25:40 comment s'en emparer.
01:25:42 Et on l'a vu aussi dans le cadre des attaques terroristes
01:25:44 et notamment au Bataclan et à l'Hypercacher en 2012 et en 2015.
01:25:48 On voit bien que si on a une connaissance des armes,
01:25:51 on a la possibilité aussi, en cas d'attaque terroriste,
01:25:55 de se savoir, de se saisir d'une arme et de pouvoir éventuellement
01:25:58 participer à la défense des citoyens autour de soi.
01:26:00 C'est très intéressant ce que vous disez, effectivement, Jean-Michel Fauvergue.
01:26:03 Aujourd'hui, est-ce qu'on en est à ce point-là ?
01:26:05 C'est-à-dire qu'il faut, même à l'école,
01:26:07 bien que la genèse de France apprenne à savoir se défendre
01:26:12 comme nous apprenons à sauver une personne avec des cours de secourisme.
01:26:17 Quel est votre regard, vous, en tant qu'ancien chef du RED, à ce sujet-là ?
01:26:21 Moi, je suis assez favorable à ce qu'on puisse savoir se défendre,
01:26:25 non pas pour se défendre soi-même, mais pour défendre aussi les autres.
01:26:27 C'est quelque chose d'important.
01:26:28 Face au stress, vous avez trois situations.
01:26:30 Soit vous êtes figé, et à ce moment-là, c'est la plus mauvaise des situations.
01:26:33 Soit vous fuyez, vous faites un retrait, ce qui n'est pas toujours négatif,
01:26:38 puisque ça permet de revenir après ou ça permet d'appeler les gens.
01:26:41 Soit vous êtes en situation de combat et vous rentrez dans le combat.
01:26:44 C'est absolument important de savoir faire les choses de cette manière-là,
01:26:48 justement pour vous aider à vous et pour aider les autres.
01:26:50 Ce qu'il y a d'important, ce qu'il faut savoir,
01:26:53 c'est que vous devez pouvoir être maître de vous-même pour pouvoir alerter,
01:26:57 pour pouvoir faire en sorte que les effectifs vont arriver après.
01:27:02 Donc, il faut que quelqu'un les alerte de cette manière-là.
01:27:05 En capacité d'avoir du sang froid, en capacité aussi de déployer son courage, peut-être,
01:27:09 qu'on a un petit peu oublié. C'est un courage important.
01:27:12 C'est quelque chose d'important que d'avoir ce courage-là,
01:27:15 d'affronter et de désigner les objectifs, désigner ce qui agresse,
01:27:21 pour pouvoir faire en sorte de faire bloc autour de soi.
01:27:24 Mais ce que je voulais vous dire aussi, c'est que la confrontation physique,
01:27:29 c'est pas seulement dans ces cours-là, on n'apprend pas seulement
01:27:32 le fait d'être en face-à-face et de travailler en face-à-face.
01:27:35 On apprend aussi la manière de se saisir de quelque chose dans son entourage, une chaise.
01:27:41 Comme vous avez pu voir dans l'individu qui poignardait les bébés,
01:27:46 il y avait quelqu'un qui avait une chaise et qui essayait de le repousser,
01:27:49 prendre un vêtement pour essayer de se défendre avec le vêtement, etc.
01:27:52 Il y a plein de choses à faire et ça, c'est important.
01:27:55 Sur le tir, je suis beaucoup plus circonspect.
01:27:58 On n'est ni aux États-Unis ni en Israël, on est en France.
01:28:02 Et le tir, c'est quelque chose d'important et intéressant pour le sang-froid
01:28:07 et pour la concentration, mais ça demande ensuite d'avoir des armes.
01:28:11 Et de ce point de vue-là, je préfère que les spécialistes...
01:28:13 Tout le monde n'est pas...
01:28:14 Je préfère que les spécialistes...
01:28:15 Les personnes ne sont pas en mesure de posséder une arme aujourd'hui.
01:28:19 Il nous reste un peu plus d'une minute.
01:28:20 Beaucoup de téléspectateurs ont participé à notre question,
01:28:22 mais je sais que Nathan Devers, il me semble que vous connaissez un peu Bordeaux.
01:28:24 Et vous vouliez rajouter...
01:28:26 Oui, je voulais juste très rapidement nuancer un tout petit peu le diagnostic
01:28:29 sur le quartier des Capucins, qui est vraiment plein centre-ville de Bordeaux,
01:28:32 entre Victoire, Cours de la Marne, jusqu'à la gare et aux fleuves.
01:28:35 C'est un quartier qui est très central et qui a connu une évolution
01:28:38 un peu plus complexe sur les dernières années,
01:28:39 notamment parce qu'il y a eu une explosion du prix de l'immobilier.
01:28:41 C'était un quartier très, très populaire.
01:28:42 Aujourd'hui, c'est un quartier assez bobo, où il y a une vie étudiante,
01:28:45 où il y a plein de bars.
01:28:46 Paul Melun a très bien décrit ça dans Libérez la gauche.
01:28:49 Que y ait des sujets d'insécurité, notamment liés à la drogue, c'est une chose.
01:28:52 C'est pas non plus un quartier où on ne peut pas vivre
01:28:54 et où les gens ne peuvent pas dormir.
01:28:56 Je connais plein d'amis qui y vivent.
01:28:57 On a entendu les alertes, on n'habite pas dans le quartier des Capucins.
01:29:00 Ne nous mettons peut-être pas à la place de ces gens.
01:29:02 Non, mais j'ai plein d'amis qui y habitent, je connais très bien.
01:29:04 Ils n'en peuvent plus. Je ne connais pas, mais effectivement, j'entends les alertes.
01:29:08 Très nombreux, très beaucoup, énormément de participation ce soir.
01:29:12 On va écouter vos réponses. Nous vous posions la question ce soir.
01:29:14 Droits du sol, fin du droit du sol à Mayotte,
01:29:17 est-ce que c'est tout le territoire national qui doit être concerné ?
01:29:20 On écoute vos réponses.
01:29:22 Si vous n'avez pas compris que l'immigration, c'est le feu
01:29:25 et que la suppression du droit du sol, c'est la bassine d'eau qui éteint le feu,
01:29:29 vous n'avez rien compris.
01:29:31 Voilà, moi qui suis frontalier, qui travaille en Suisse,
01:29:34 je peux vous dire qu'il faut attendre dix ans avant d'avoir la nationalité suisse
01:29:38 et sans avoir eu aucun litige avec la loi
01:29:41 et payer toutes ces factures dans les temps impartis.
01:29:44 Sinon, c'est juste impossible.
01:29:46 Une nationalité, ça ne s'acquiert pas comme ça
01:29:49 parce qu'on est dans un pays.
01:29:52 Ça s'acquiert surtout avec la volonté d'appartenir à une population, à un peuple.
01:29:59 Il n'est absolument pas normal que quelqu'un né en France de parent étranger
01:30:03 devienne Français. Il faut pouvoir acquérir ce droit.
01:30:06 Voilà, certains de vos avis, un grand merci.
01:30:09 En tout cas, c'est toujours très intéressant, très pertinent de vous entendre.
01:30:12 On arrive au terme de cette émission.
01:30:14 Alors, je suis vraiment navré, mon cher Jonathan.
01:30:16 Je voulais vous donner la parole sur cette question de la fin du droit du sol à Mayotte.
01:30:20 Nous sommes pris par le temps, malheureusement,
01:30:22 mais les téléspectateurs vont pouvoir vous entendre à nouveau en scannant l'application CNews.
01:30:27 Vous voyez qu'il s'affiche actuellement et vous avez donc toutes les dernières informations
01:30:31 et vous retrouverez les replays, notamment de Punchline Weekend.
01:30:35 Et mon cher Jonathan, les téléspectateurs pourront vous réentendre une nouvelle fois.
01:30:40 Un grand merci en tout cas à tous les cinq.
01:30:42 Merci Madame la députée. Merci beaucoup Muriel.
01:30:44 Merci Jean-Michel. Merci Nathan. Merci Jonathan.
01:30:47 Dans un instant, c'est votre rendez-vous du dimanche soir à ne pas manquer,
01:30:50 vous le savez bien évidemment, le face-à-face.
01:30:52 Julien Dray, Gilles William, Gol Nadel, c'est tout de suite orchestré par Eliott Deval.
01:30:57 Merci à Sabrina Slimani et à toutes les équipes techniques pour cette émission.
01:31:01 A très vite, je vous retrouve à 22h, soir info week-end.
01:31:04 Excellente soirée sur notre antenne.
01:31:06 ...

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