Les invités de Lionel Rosso débattent de l'actualité dans #180minutesInfoWE le samedi et le dimanche
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00:00:00 Bonjour à tous, ravi de vous retrouver pour votre après-midi CNews dans 180 minutes info week-end, les débats, l'actualité en direct avec nos invités en compagnie de Karim Abrik.
00:00:11 Bonjour, ravi de vous retrouver, Eliott Mamann est là, bonjour également.
00:00:15 Et soyez le bienvenu et l'information comme à chaque fois bien sûr, le point complet sur l'actualité avec Isabelle Piboulot. Bonjour Isabelle.
00:00:22 Bonjour Lionel, bonjour à tous.
00:00:24 Une révision constitutionnelle destinée à supprimer le droit du sol à Mayotte, c'est l'annonce radicale faite ce matin par Gérald Darmanin aussitôt arrivé sur l'île où un habitant sur deux est étranger.
00:00:35 En dépit de la première opération Wambushu, le 101e département français reste confronté à une grave crise migratoire, une situation sociale et sécuritaire explosive.
00:00:46 Des cryptages à suivre dans 180 minutes info week-end.
00:00:50 À Bordeaux, le quartier à proximité du marché des Capucins est en proie depuis plusieurs années au trafic de drogue.
00:00:57 L'insécurité grandit dans les rues, certains riverains envisagent de déménager, d'autres tirent la sonnette d'alarme.
00:01:04 Ils demandent à la mairie plus de moyens pour apaiser la situation.
00:01:08 Reportage d'Antoine Esteve avec le récit de Célia Gruyère.
00:01:12 Dealer en plein jour, droguer, jeu d'argent et même parfois des agressions.
00:01:18 Le quartier à proximité du marché des Capucins et notamment dans la rue Elige-un-Trac à Bordeaux est considéré comme abandonné des pouvoirs publics.
00:01:27 Une situation qui dure depuis cinq ans.
00:01:30 Un collectif de riverains épuisés a donc manifesté devant la mairie hier après-midi.
00:01:35 Il y a des jeux d'argent qui s'opèrent là.
00:01:39 Il y a beaucoup de trafic et il y a une insécurité totale.
00:01:44 Les gens, lorsqu'ils rentrent chez eux, ils n'osent même plus rentrer chez eux.
00:01:48 On les menace, les gens pissent partout, ils boivent, ils se droguent.
00:01:52 Les moyens déployés par la mairie sont jugés largement insuffisants pour répondre aux problèmes.
00:01:57 On nous répond parfois, la mairie, écoutez, c'est un quartier populaire, l'immobilier est moins cher.
00:02:03 Donc presque on considère que c'est normal, qu'on doit supporter ça.
00:02:07 Et bien ça n'est pas le cas.
00:02:09 Nous on a acheté, c'était pas comme ça. Moi je veux pouvoir garantir à mes locataires qu'ils vont dormir le soir.
00:02:14 Je veux pouvoir leur garantir qu'ils vivent tranquillement.
00:02:18 La vidéosurveillance ainsi que les effectifs de policiers municipaux devraient être renforcés.
00:02:23 Fin décembre, plus d'un kilo de cocaïne a été saisi dans ce quartier lors d'une opération des forces de l'ordre.
00:02:29 De Fillette dans un état critique après une contamination à la bactérie Echerichia coli.
00:02:36 Les enfants âgés de 18 mois et 7 ans ont été hospitalisés après avoir consommé du morbier.
00:02:42 Les explications de Célia Gruyère.
00:02:44 C'est une affaire qui rappelle celle des pizzas buttonnées l'année dernière.
00:02:49 De Fillette, âgé de 18 mois et 7 ans, ont été contaminés à la bactérie Echerichia coli.
00:02:55 La plus âgée, hospitalisée à Lyon depuis décembre, a frôlé la mort après avoir consommé du morbier au lait cru.
00:03:02 Une contamination qui peut avoir des conséquences très graves.
00:03:05 C'est un microbe qu'il y a dans l'intestin habituellement et qui aide à la digestion.
00:03:11 Mais on a de temps en temps des souches qui sont ce qu'on appelle très pathogènes
00:03:17 et qui peuvent donner des complications graves que l'on craint beaucoup.
00:03:23 Les complications sont de nature rénale ou neurologique.
00:03:28 Malgré des résultats plus positifs aujourd'hui, la fillette n'a toujours pas récupéré les fonctions de ses reins.
00:03:35 Pour éviter ce type de contamination, il n'existe qu'une seule solution pour cet infectiologue.
00:03:40 La prévention c'est la cuisson des aliments.
00:03:43 Donc les steaks hachés et la viande en général, la prévention c'est de bien la cuire
00:03:50 puisque la cuisson détruit les bactéries, donc Echerichia coli en question.
00:03:56 Il n'est évidemment pas question de cuire du fromage au lait cru quand on veut manger le fromage tel quel.
00:04:03 Le bébé de 18 mois est de son côté toujours gravement atteint.
00:04:07 Il ne peut ni manger ni marcher.
00:04:09 Des incidents qui interviennent deux mois après l'avertissement du site gouvernemental Rappel Conso
00:04:15 sur une possible contamination de plusieurs fromages.
00:04:18 Comme un air de déjà vu, une toile de Claude Monet a été aspergée de soupe par des militantes écologistes.
00:04:25 Les faits se sont passés au musée des Beaux-Arts de Lyon hier.
00:04:28 Une action du mouvement Riposte Alimentaire qui n'est pas sans rappeler celle de fin janvier
00:04:33 au Louvre contre la Joconde.
00:04:34 Retour sur les faits avec Kylian Salé.
00:04:37 15h30 ce samedi au musée des Beaux-Arts de Lyon.
00:04:45 Deux militantes de Riposte Alimentaire aspergent le tableau "Le printemps" de Claude Monet.
00:04:50 La toile de 1872, vitrée, va tout de même subir une restauration.
00:04:55 Les deux militantes ont été interpellées.
00:04:57 Une plainte a été déposée.
00:04:59 Sur les réseaux sociaux, le maire de Lyon et la ministre de la Culture ont réagi à cet acte de vandalisme.
00:05:06 Je regrette l'action menée ce jour au musée des Beaux-Arts de Lyon contre une toile de Monet.
00:05:10 Tout mon soutien aux équipes contraintes de fermer une partie du musée.
00:05:13 Mais face à l'urgence climatique, l'angoisse est légitime.
00:05:16 Nous y répondons par une action résolue.
00:05:19 Comment imaginer qu'en s'en prenant à une œuvre d'art, on fasse avancer la cause que l'on prétend servir ?
00:05:24 Plein soutien aux équipes du musée des Beaux-Arts de Lyon.
00:05:27 Riposte Alimentaire, c'est ce mouvement écologiste à l'origine de plusieurs actions de ce genre.
00:05:32 Le 28 janvier dernier, deux militantes avaient jeté de la soupe sur la Joconde au musée du Louvre.
00:05:38 Le tableau n'avait subi aucun dommage, protégé par une vitre blindée.
00:05:42 Qu'est-ce qu'il y a de plus important ?
00:05:44 L'art, le droit et l'orientation, c'est les durables.
00:05:48 Après leur acte de vandalisme à Lyon, les deux militantes vont devoir verser une contribution citoyenne à une association d'aide aux victimes.
00:05:56 Ce délit prévoit une peine maximale de 7 ans d'emprisonnement et 100 000 euros d'amende.
00:06:01 On se retrouve à 15h pour un prochain journal.
00:06:04 Tout de suite, vous avez rendez-vous avec Lionel Rousseau et ses invités.
00:06:07 Merci Isabelle Piboulot. On se retrouve en effet avec Elliot Mamann et Karim Abrig.
00:06:10 Dans quelques instants, nous évoquerons Mayotte, bien évidemment, et la visite de Gérald Darmanin,
00:06:15 avec des annonces fortes juste après la pause. A tout de suite.
00:06:18 Et retour en direction de notre plateau avec nos invités Elliot Mamann, Karim Abrig et Noemi Schultz du service Police-Justice de CNews qui nous a rejoints.
00:06:28 Bonjour, bienvenue. Nous partons à Mayotte où Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, est en déplacement.
00:06:33 Cette île de l'océan Indien, un département français, est paralysée depuis trois semaines par des barrages routiers installés par des collectifs citoyens
00:06:40 pour protester contre l'insécurité et l'immigration incontrôlée.
00:06:43 Célia Barotte, vous êtes l'envoyée spéciale de CNews. Qu'est-ce que Gérald Darmanin a prévu pour régler la situation et quel est son programme ?
00:06:50 Gérald Darmanin a fait de Mayotte l'une de ses priorités. Dans un premier temps, il s'est rendu à la préfecture,
00:06:56 puis il a rencontré les collectifs citoyens et les élus locaux au rectorat.
00:07:00 Si son emploi du temps le permet, ainsi que la météo, il doit se rendre cet après-midi au campement de Cavani,
00:07:06 un campement où se trouvent encore 500 personnes et qui est en cours d'évacuation.
00:07:11 Tout au long de cette visite ministérielle, on peut apercevoir des citoyens, des Mahorais, qui sont très en colère,
00:07:19 qui essayent d'interpeller le ministre de l'Intérieur sur leur détresse.
00:07:23 Ils dénoncent une insécurité grandissante et ils demandent à ce que le ministre de l'Intérieur reparte avec les migrants.
00:07:29 Ici, la situation est quand même très tendue, mais Gérald Darmanin a adressé un message aux Mahorais.
00:07:36 Il leur a dit "Aidez-moi à réussir à rétablir la République, discutons, travaillons ensemble et rétablissons ce que nous pensons être le mieux pour Mayotte, donc pour la France".
00:07:45 Et notamment l'annonce de supprimer le droit du sol, on va en parler dans quelques instants,
00:07:49 mais preuve du désordre qui règne à Mayotte cette séquence que je voudrais vous montrer maintenant,
00:07:54 où la population, notamment des femmes, déborde les forces de l'ordre manifestement,
00:07:58 dépassées en nombre les policiers, les gendarmes, qui sont renforcés normalement par le GIGN.
00:08:05 On peut voir cette séquence et on va entendre Paulette dans quelques instants,
00:08:09 qui est une habitante également et qui va décrire cette situation particulière.
00:08:13 Attends les images de la police, voilà, on y va pour cette séquence,
00:08:17 avec la population effectivement qui laisse penser que c'est une situation explosive, particulièrement compliquée,
00:08:26 et les forces de l'ordre sont en sous-nombre incontestablement.
00:08:30 On voit là, notamment, cette habitante, également, Paulette, qui depuis trois semaines, en effet,
00:08:36 souffre de ces risques de violence et de cette peur dans les rues à Mayotte.
00:08:41 "Tous les jours, il y a des agressions, il y a des affrontements.
00:08:44 Ici, les gendarmes ne se reposent pas, ils sont tous les jours sur le terrain, ils se font agresser,
00:08:50 agresser, arnaquer, ça ne va pas du tout, c'est devenu de pire".
00:08:56 On voit, Karim Abri, que c'est une colère populaire qui s'amplifie véritablement.
00:09:00 C'est la rue qui est en train de protester actuellement.
00:09:03 Oui, ça fait en fait quelques jours, on en parle beaucoup, mais ça fait des années,
00:09:06 on connaît le problème à Mayotte et ça s'est accentué, on peut dire, au cours des derniers mois, particulièrement.
00:09:13 Il y a eu l'opération, évidemment, Mbushu, premier pour essayer d'endiguer un peu la situation,
00:09:19 et on voit maintenant, il y a eu aussi la question des enseignants qui ont très peur,
00:09:23 certains enseignants qui ne veulent plus se rendre dans leurs établissements scolaires pour enseigner.
00:09:29 Pourquoi? Parce qu'il y a de l'intimidation, il y a certains jeunes délinquants qui arrivent
00:09:33 avec des machettes, des jets de pierre, des situations qui semblent absolument invraisemblables,
00:09:38 mais on voit qu'il y a le trop-plein, on voit qu'il y a une population qui se dit
00:09:42 "Écoutez, on est des citoyens français, est-ce qu'on est des citoyens de seconde zone?
00:09:45 On est en France, on est à Mayotte, on est en France, comment se fait-il qu'on n'arrive pas à assurer la sécurité?"
00:09:51 Donc il y a effectivement ce trop-plein et on culmine en ce moment, on voit avec ces scènes
00:09:56 qui semblent complètement des scènes de chaos urbain.
00:10:00 Plus que des manifestations à Mayotte-Mamon, ce sont des appels à l'aide en effet,
00:10:04 mais presque des postures d'autodéfense de la part de la population.
00:10:07 Oui absolument, c'est vrai que ça met en exergue une forme d'inertie dans la réponse que l'État peut donner
00:10:13 à ce type d'action qui, comme Karim Abrik vient de le dire, sont absolument invraisemblables.
00:10:17 C'est-à-dire les récits qui nous sont faits d'enfants déjectés etc. sont inimaginables.
00:10:23 Et j'ai tout de même l'impression que la réponse de l'État, malgré une surattention médiatique
00:10:27 sur la question ces derniers jours, reste assez famélique.
00:10:29 Gérald Darmanin s'est salué d'avoir fait venir 15 membres du GIGN à Mayotte.
00:10:34 Moi je ne suis pas un expert de maintien de l'ordre, mais j'ai tout de même l'impression que 15 membres du GIGN,
00:10:38 aussi professionnels soient-ils, ne vont pas pouvoir changer grand-chose.
00:10:41 Et à cela s'ajoute évidemment, et on en parle régulièrement sur les sujets de migration,
00:10:46 un problème par rapport à notre organisation, par rapport à l'État de droit.
00:10:50 On le disait, Gérald Darmanin va devoir passer par une réforme constitutionnelle,
00:10:54 et non par un simple projet de loi, pour notamment faire les mesures qu'il prévoit sur la question du droit du sol.
00:11:00 Et c'est donc le signe, finalement, des entranchements, des tranchées du droit,
00:11:07 dans lesquelles on doit à chaque fois s'engouffrer afin de réussir à faire changer les choses.
00:11:11 Et je pense qu'au vu de la gravité de la situation, il aurait aussi pu être souhaitable,
00:11:15 évidemment dans des mesures raisonnables et proportionnées,
00:11:18 d'aller un peu plus vite, et parfois peut-être en s'affranchissant de certains sur-contrôles étatiques.
00:11:24 Les forces de l'ordre sont pourtant présentes, nombreuses.
00:11:27 On se souvient que Gérald Darmanin, l'année dernière, s'était déjà rendu pour une visite
00:11:31 et pour une nouvelle opération avec un nouveau protocole, à l'époque, sur l'île de Mayotte.
00:11:36 Gérald Darmanin, qui a annoncé aujourd'hui vouloir supprimer le droit du sol sur cette île de l'océan Indien,
00:11:42 est un département français confronté à cette crise migratoire.
00:11:45 Décision forte, radicale ? Écoutez.
00:11:48 Le président de la République m'a chargé de dire au Mahorais que nous allons prendre une décision radicale,
00:11:54 qui est l'inscription de la fin du droit du sol à Mayotte,
00:11:57 dans une révision constitutionnelle que choisira le président de la République.
00:12:01 C'est-à-dire qu'il ne sera plus possible de devenir français si on n'est pas soi-même enfant de parents français.
00:12:09 Et nous couperons ainsi littéralement l'attractivité qu'il peut y avoir dans l'archipel mahorais.
00:12:15 Il ne sera donc plus possible de pouvoir venir à Mayotte de façon irrégulière ou régulière,
00:12:21 de mettre un enfant au monde ici et d'espérer devenir français de cette façon.
00:12:28 Donc d'abord, c'est une mesure extrêmement forte, nette, radicale,
00:12:33 qui évidemment sera circonscrite à l'archipel de Mayotte.
00:12:37 Il ne s'agit pas de le faire pour d'autres territoires de la République.
00:12:40 Et ce sera l'objet de la révision constitutionnelle que précisera le président de la République.
00:12:44 Et la question que nous sommes en droit de nous poser, Noémie Schultz, au moment où l'on parle,
00:12:49 c'est est-ce que cette décision, cette annonce, est applicable concrètement et rapidement ?
00:12:55 Alors, je ne vais pas répondre à la place du Conseil constitutionnel,
00:12:58 qui sera sûrement appelé à trancher, mais on peut rappeler effectivement,
00:13:01 en France, il existe deux moyens d'obtenir la nationalité française.
00:13:04 Vous avez le droit du sang si vous êtes né avec un de vos deux parents est français,
00:13:08 et sinon le droit du sol pour les enfants nés sur le sol français.
00:13:12 Aujourd'hui, si un enfant est né sur le sol français de deux parents étrangers,
00:13:15 et que depuis ses 11 ans, il a vécu au moins 5 ans en France,
00:13:18 alors à sa majorité, il peut obtenir la nationalité française s'il vit toujours en France.
00:13:22 Ce droit a déjà été durci à Mayotte par la loi Asile et Immigration de 2018.
00:13:27 A ses 18 ans, le jeune doit prouver qu'au moment de sa naissance,
00:13:30 un de ses parents vivait en France de manière régulière depuis plus de 3 mois.
00:13:35 Il y avait donc déjà une rupture des conditions d'obtention de la nationalité
00:13:39 entre le département de Mayotte et le reste de la France.
00:13:42 A l'époque, en 2018, la loi avait fait polémique,
00:13:45 certains jugeaient que c'était anticonstitutionnel,
00:13:48 et justement, le Conseil constitutionnel avait tranché.
00:13:51 Selon l'article 73 de la Constitution, les Sages avaient estimé que les lois
00:13:55 peuvent faire l'objet d'adaptations tenant aux caractéristiques et contraintes particulières.
00:13:59 Or, à Mayotte, la pression migratoire rentre dans ces caractéristiques ou contraintes particulières.
00:14:06 Mais ce matin, clairement, Gérald Darmanin nous dit qu'il veut aller bien plus loin,
00:14:10 puisqu'il ne sera plus possible de devenir français
00:14:14 si on n'est pas soi-même enfant de parents français.
00:14:18 Et là, la question de savoir si cette suppression pure et simple du droit du sol
00:14:22 va être validée par le Conseil constitutionnel.
00:14:25 Il parle de réforme constitutionnelle, Gérald Darmanin.
00:14:28 En tout cas, ce qu'on comprend, c'est que pour le ministre de l'Intérieur,
00:14:30 la lutte contre l'immigration clandestine à Mayotte
00:14:33 passe par la lutte contre l'attractivité sociale administrative.
00:14:36 En clair, il ne suffit pas de surveiller les entrées,
00:14:40 de mettre toujours plus de policiers et de gendarmes
00:14:43 pour faire en sorte que l'immigration clandestine soit limitée.
00:14:47 Il faut faire en sorte que les gens n'aient plus envie, n'aient plus de raison
00:14:50 de venir sur le sol français à Mayotte.
00:14:53 Et donc, pour atteindre ces objectifs, il compte sur cette réforme du droit du sol.
00:14:56 Je reviens vers vous dans un instant, puisque l'un des autres objectifs
00:14:59 aussi du ministre de l'Intérieur, c'est de préparer une opération,
00:15:01 une autre opération, Wambushu, dénommée donc Wambushu 2,
00:15:05 du nom de l'opération de démolition de bidonvilles
00:15:07 qui avait débouché sur des semaines d'affrontements il y a quelques mois maintenant.
00:15:10 Sur place, les maorais racontent l'impasse, le désarroi de leurs conditions de vie.
00:15:14 Écoutez le sujet de Dunia Tengour.
00:15:17 Depuis plusieurs années, le quotidien des maorais est rythmé par la violence.
00:15:23 Sur fond de tensions sociales, les bandes criminelles n'hésitent pas à attaquer la population.
00:15:28 Pour Liliane, habitante de Lille, l'immigration clandestine
00:15:32 constitue l'un des problèmes majeurs.
00:15:34 La plupart qui arrivent, c'est des clandestins,
00:15:38 qui arrivent de nos voisins à côté, de l'Afrique et d'ailleurs,
00:15:43 et qui se mélangent et qui créent une bande armée
00:15:46 qui aujourd'hui sème la panique et la terreur sur Lille.
00:15:49 Nous, mères de famille, on a la poule au ventre le matin quand nos enfants vont au travail.
00:15:54 Exaspérée par les violences et l'immigration illégale,
00:15:57 des collectifs citoyens accusent l'État de manquer à ses obligations.
00:16:01 Donc aujourd'hui, nous, le ministre arrive, la seule chose qu'on attend de lui,
00:16:05 c'est qu'il nous protège parce que c'est de leur responsabilité.
00:16:09 C'est de leur responsabilité.
00:16:11 Après les barrages routiers, c'est désormais le port de Longoni qui est paralysé
00:16:15 et la crise risque de provoquer des pénuries.
00:16:19 Pour son déplacement, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
00:16:22 a prévu une réunion de travail avec les services de l'État,
00:16:25 mais aussi des échanges avec les élus, les habitants et les acteurs économiques de Mayotte.
00:16:31 Wambushu 2, Noemi Choules, en quoi cela consiste ?
00:16:35 On a demandé des précisions à l'entourage de Gérald Darmanin
00:16:40 parce qu'effectivement, force est de constater que Wambushu 1,
00:16:43 qui avait été lancé en avril dernier,
00:16:45 qui s'était traduit par un déploiement très important de forces de l'ordre.
00:16:48 Vous parliez tout à l'heure des 15 membres du GIGN.
00:16:51 Ils ne viennent pas faire du maintien de l'ordre, les membres du GIGN.
00:16:53 Ils viennent pour des opérations très ciblées, des opérations coup de poing.
00:16:56 Il y a par ailleurs énormément de forces de l'ordre qui sont déployées sur l'île de Mayotte.
00:17:00 Des destructions d'habitations insalubres.
00:17:03 Vous savez, ces fameux campements où se retrouvent les clandestins quand ils arrivent.
00:17:08 Les expulsions de personnes en situation irrégulière.
00:17:11 Des interpellations aussi, de nombreuses interpellations de chefs de bande.
00:17:14 Il y avait eu vraiment tout un arsenal qui avait été déployé en avril dernier.
00:17:18 Et ça a été prolongé.
00:17:19 Et pour autant, on le voit qu'aujourd'hui, la situation est toujours très tendue.
00:17:24 Peut-être même encore plus tendue aujourd'hui qu'il y a quelques mois.
00:17:27 Donc effectivement, on attend de savoir comment ça va se traduire précisément.
00:17:31 On le rappelle, c'est la lutte contre la délinquance et l'immigration illégale.
00:17:34 Et effectivement, Gérald Darmanin, il n'est pas venu tout seul.
00:17:37 Il est venu accompagné du directeur général de la Gendarmerie nationale,
00:17:40 de la directrice générale adjointe de la police nationale, du patron de l'OFPRA aussi.
00:17:45 Et tout ça pour effectivement échanger avec les élus sur place, les citoyens,
00:17:51 et mener, nous dit-on, des opérations coup de poing ciblées.
00:17:55 Avec un projet de loi d'urgence pour Mayotte qui va être présenté aussi avant l'été en Conseil des ministres.
00:17:59 C'est ce qu'a dit la ministre déléguée aux Outre-mer.
00:18:03 Évidemment, Karim Abrik, cette situation particulièrement inquiétante,
00:18:08 on ne peut pas la régler immédiatement, même avec la présence du ministre.
00:18:11 Quand il va partir, que va-t-il se passer?
00:18:13 Et on a parfois l'impression, beaucoup de commentateurs le disent en tout cas,
00:18:17 que Mayotte, c'est l'antichambre de ce qui pourrait se produire dans quelque temps,
00:18:21 on ne le souhaite pas bien sûr, en métropole.
00:18:24 C'est sûr qu'à Mayotte, il y a une situation très particulière,
00:18:27 ne serait-ce que géographiquement.
00:18:29 La proximité avec les Comores, l'île la plus proche, c'est 70 km.
00:18:33 Donc c'est vraiment, c'est dans la cour, comme on dit, c'est à côté.
00:18:36 Les liens aussi, donc la proximité entre les deux îles.
00:18:39 Il y a quand même cette situation qui est particulière,
00:18:43 mais c'est vrai que ça fait quand même des années.
00:18:45 Moi, je pense que d'avoir laissé ce pourrissement de la situation,
00:18:48 on sait que sur la question de la Constitution, sur cette idée du droit du sol,
00:18:52 ça avait été même avancé en 2008, si je ne m'abuse,
00:18:56 cette idée déjà peut-être de restreindre ce droit du sol
00:18:59 avec des caractéristiques particulières en effet pour l'île de Mayotte.
00:19:03 Je sais que le débat maintenant, c'est quand même, c'est une grosse annonce.
00:19:06 Concrètement, est-ce que ça va être possible?
00:19:08 Est-ce qu'effectivement le Conseil constitutionnel pourra, va se rendre là
00:19:12 et accepter une telle situation?
00:19:14 Parce qu'entre les annonces et la possibilité, c'est autre chose.
00:19:16 - C'est ça, la réalisation et l'application.
00:19:18 - Et je suis d'accord que déjà aujourd'hui, le débat est déjà lancé.
00:19:21 Est-ce qu'on doit penser finalement avec les difficultés qu'on a aujourd'hui
00:19:25 de contrôler ces flux migratoires?
00:19:28 On le voit en Méditerranée, on le voit notamment,
00:19:30 que ce soit même en Italie, en Grèce.
00:19:33 Donc, cette difficulté à maintenir, à contrôler ces fameux flux.
00:19:38 Est-ce qu'on va étendre le débat?
00:19:40 Moi, je pense qu'il est déjà là, le débat.
00:19:42 Mais pour Mayotte, je pense quand même qu'il y a effectivement
00:19:45 des caractéristiques particulières qui méritent des mesures d'exception aussi,
00:19:50 même si je ne suis pas, en général, je n'aime pas trop les mesures d'exception.
00:19:53 Mais dans ce cas-ci, on parle de la sécurité, de la vie,
00:19:57 de l'accès aux soins, c'est primordial.
00:20:01 Et en ce moment, à Mayotte, tout ça est compromis.
00:20:03 Et certains Mahorais disent parfois qu'ils ont l'impression
00:20:06 de vivre à Lampedusa ou d'être le Lampedusa de l'océan Indien
00:20:09 parce qu'on l'a vu sur la carte, la proximité avec les Comores.
00:20:13 Mais il y a aussi beaucoup d'Africains qui tentent de rejoindre
00:20:16 et qui parviennent d'ailleurs à l'île de Mayotte
00:20:20 pour pouvoir bénéficier de la nationalité française.
00:20:24 Est-ce que la Constitution, en tout cas la réforme ou la décision
00:20:28 ou les annonces de Gérald Darmanin peuvent régler ce problème concrètement ?
00:20:32 Parce qu'une famille avec un enfant qui naît sur le sol français à Mayotte
00:20:37 mais qui n'obtiendrait pas la nationalité, qu'en fait-on ?
00:20:40 Oui, c'est en effet une question assez centrale.
00:20:42 Je suis d'accord sur la question des mesures d'exception,
00:20:44 tant sur la réserve de principes que sur la nécessité spécifique.
00:20:47 Je pense d'abord qu'il y a simplement un sujet territorial.
00:20:50 La densité de population à Mayotte est environ la même qu'à Paris,
00:20:53 mais avec un confinement géographique évident du fait de la situation de l'île.
00:20:57 À Paris, tout est approvisionné parce que la France est centralisée vers Paris.
00:21:01 Là, en l'occurrence, Mayotte est véritablement exclue.
00:21:04 Donc on comprend bien que pour des raisons pas uniquement politiques,
00:21:06 mais aussi simplement environnementales,
00:21:08 il n'est pas possible de faire vivre autant de personnes
00:21:10 dans un territoire aussi isolé et par ailleurs aussi petit.
00:21:13 C'est d'ailleurs précisément un problème par rapport à l'explosion
00:21:16 de l'immigration à Mayotte ces dernières années.
00:21:18 C'est que soudainement, la situation a changé
00:21:20 et il n'a plus été possible de faire face à cela.
00:21:22 En parlant sur le version plus politique,
00:21:24 en effet, le problème du conseil constitutionnel, je pense,
00:21:26 et c'est pour cela que Gérald Darmanin va devoir passer
00:21:28 par une révision constitutionnelle,
00:21:30 c'est qu'en différenciant véritablement l'admission du droit du sol à Mayotte
00:21:34 par rapport au reste du territoire,
00:21:36 ça remet en cause deux principes constitutionnels fondamentaux,
00:21:39 du moins aux yeux des sages,
00:21:41 que sont l'unicité du territoire français et le principe d'égalité,
00:21:45 qui en l'occurrence serait a priori, en effet, violé.
00:21:49 Et d'une certaine manière, ça pose tout de même la question,
00:21:51 je pense qu'il y a eu une erreur stratégique assez fondamentale
00:21:53 quant à la départementalisation de Mayotte.
00:21:55 On comprend bien qu'il y a des besoins spécifiques
00:21:57 et que de ce fait, même si évidemment je comprends les raisons
00:22:00 qui vont pousser à la départementalisation,
00:22:02 mais en l'occurrence, on comprend qu'on ne peut pas traiter Mayotte
00:22:04 comme simplement un département parmi 101 autres départements.
00:22:08 Il y a des besoins spécifiques qui vont gêner le conseil constitutionnel
00:22:11 et qui sont aujourd'hui un blocage quant aux réponses politiques
00:22:14 et sécuritaires sur place.
00:22:16 Et des particularités qui ont été soulignées,
00:22:18 comme le disait Noemi tout à l'heure, en 2018 notamment.
00:22:20 Merci Noemi Schultz, on marque une pause,
00:22:22 on se retrouve dans quelques instants avec Eliott Mamann et Karim Abrick.
00:22:25 D'autres actualités et d'autres thématiques, en effet,
00:22:28 avec notamment les opérations coup de poing des écologistes dans les musées.
00:22:31 Ça a été le cas au Musée des Beaux-Arts de Lyon,
00:22:33 vous l'avez constaté dans le journal, on verra ces images tout à l'heure
00:22:36 et on en parlera évidemment avec nos invités.
00:22:38 A tout de suite.
00:22:39 Bienvenue sur CNews à 14h30.
00:22:45 Si vous nous rejoignez dans 180 minutes info,
00:22:47 le week-end, comme chaque jour d'ailleurs, du lundi au dimanche,
00:22:49 entre 14h et 17h 180, vous accueille.
00:22:52 On évoque toutes les thématiques de l'actualité avec Eliott Mamann et Karim Abrick
00:22:56 et pour la première fois en France,
00:22:58 un trafic d'armes imprimés en 3D a été démantelé à Marseille.
00:23:02 Une technique de fabrication illégale qui émerge ces dernières années
00:23:05 a pontoise la gendarmerie, a déjà eu affaire à ce type d'armes.
00:23:08 Comment sont-elles fabriquées et surtout,
00:23:10 comment stopper ce trafic ?
00:23:12 Reportage de Fabrice Elsner avec le réchit de Charles Pousseau.
00:23:15 Voici un Glock 25.
00:23:17 Une arme régulièrement utilisée par la gendarmerie
00:23:22 et voici son équivalent, imprimé en 3D.
00:23:25 Des armes produites simplement avec une imprimante,
00:23:28 du plastique et autres matériaux classiques.
00:23:31 Dans la fabrication de cette arme en particulier,
00:23:33 on va trouver des pièces totalement imprimées en 3D,
00:23:35 comme la crosse, la carcasse, la poignée, le garde-main antérieur,
00:23:38 mais aussi des pièces qui vont être réalisées en métal.
00:23:41 Ici par exemple le canon qui est fait dans un tube d'acier.
00:23:45 Les premiers pistolets imprimés en 3D remontent à 2013 aux Etats-Unis.
00:23:49 Cette pratique illégale rend ces armes intraçables.
00:23:52 Alors pour les retrouver, la police doit recourir à différentes méthodes.
00:23:56 La force de l'ordre en France dispose de services
00:23:58 plutôt dédiés à la matière cyber et qui notamment
00:24:01 procèdent à des surveillances sur certains réseaux
00:24:04 plus ou moins fermés ou sur toute source de données.
00:24:07 Ces armes sont découvertes généralement dans le cadre d'enquêtes judiciaires
00:24:10 ayant pour support notamment du travail numérique,
00:24:12 mais pas uniquement. On peut les retrouver dans le cadre d'enquêtes judiciaires
00:24:16 sur des trafics d'armes tout à fait conventionnels.
00:24:18 Même si cette pratique n'est pour l'instant pas généralisée,
00:24:21 les forces de l'ordre restent inquiètes face à l'émergence de ce procédé
00:24:25 et son développement technologique rapide.
00:24:28 Ça pourrait ressembler à des jouets, Yotmaman, pour enfants,
00:24:32 comme on en trouve, tant la facilité de fabrication est impressionnante,
00:24:36 sauf que là on a le sentiment que les malfaiteurs, les délinquants,
00:24:39 font toujours un coup d'avance.
00:24:40 Oui absolument, ça met en exergue le caractère profondément asymétrique
00:24:44 des problèmes sécuritaires auxquels on fait face aujourd'hui,
00:24:47 puisqu'en l'occurrence on a une forme de terrorisme, de criminalité à bas coût
00:24:51 qui nécessite une réponse au coup.
00:24:54 C'est un euphémisme que de le dire, parce que comme le sujet le disait,
00:24:57 par exemple aux États-Unis, où pourtant les armes sont en réalité surtracées,
00:25:01 puisque garanties par la Constitution,
00:25:04 même aux États-Unis on ne parvient pas à tracer ces armes-là.
00:25:06 Donc ça veut dire qu'il faudrait réussir à identifier qui emploie des imprimantes 3D,
00:25:11 à quelle fin, etc.
00:25:13 Et donc en réalité, à moins de basculer dans une société de surveillance
00:25:17 dont on ne voudrait pas, je vois mal comment parvenir à mettre fin
00:25:21 à ce genre de trafic d'armes qui mettent en exergue une forme d'artisanalisation,
00:25:27 si je puis me permettre cet horrible néologisme,
00:25:30 de la délinquance et de la criminalité, et qui est absolument inquiétante.
00:25:34 - Oui, très dangereux en effet, car il ne peut y avoir qu'une prolifération de ces armes-là.
00:25:39 C'est tellement facile avec l'imprimante 3D, on peut fabriquer tout et n'importe quoi.
00:25:43 Et donc même des armes à feu, des armes létales, Karim Abri,
00:25:47 quelles solutions ont-ils ? Faut-il légiférer ?
00:25:49 Comment on peut endiguer ce qui pourrait devenir un fléau ?
00:25:52 - C'est ça tout l'enjeu, parce qu'en fait c'est ce qui peut attirer
00:25:57 certains criminels à aller chercher ce type d'armes.
00:26:00 C'est le côté un peu indétectable.
00:26:02 On dit, bon, manifestement on a réussi à faire une saisie,
00:26:06 mais c'est très difficile parce que ces armes doivent être assemblées.
00:26:09 Donc vous pouvez peut-être créer certains morceaux à une place,
00:26:12 d'autres morceaux à d'autres places, vous voyez un peu.
00:26:15 Donc c'est très difficile à détecter.
00:26:17 Et oui, ça devient une espèce de filière qui peut se développer.
00:26:20 Et moi, ce que ça me dit aussi, ça montre en fait tout ce lien avec le trafic de drogue.
00:26:25 Et son importance aussi en France, tout ça est lié.
00:26:28 Et quand on regarde, je regardais le rapport de l'Office central de lutte
00:26:32 contre la criminalité organisée, il y avait un rapport qui avait été publié en avril,
00:26:36 et on dit les saisies d'armes ont augmenté de 10 % en 2022 par rapport à l'année précédente
00:26:41 et de 30 % depuis 2016.
00:26:44 Donc tout ça est en lien avec le trafic de drogue.
00:26:47 Donc que fait le gouvernement, que font finalement nos...
00:26:51 C'est ça, que fait l'autorité en fait pour les saisies, oui, d'armes,
00:26:55 mais aussi contre la lutte pour le trafic de drogue, parce que tout ça est lié.
00:26:59 Et tant qu'on ne s'attaque pas finalement à la source des choses,
00:27:02 ce type d'armes va proliférer.
00:27:05 Et puis ça peut aller très loin, Ayotte Mamane, même pour les contrôles aériens,
00:27:09 notamment pour circuler dans les transports, quels qu'ils soient,
00:27:13 si n'importe qui peut se balader avec une arme, là ça devient extrêmement dangereux.
00:27:18 Mais d'ailleurs, au-delà du caractère loufoque de ces armes imprimées en 3D
00:27:21 et qui ont des conséquences absolument dramatiques malgré leur méthode d'impression très bas de gamme,
00:27:26 je crois qu'aller à la source, ça peut aussi être d'opposer une réponse plus culturelle que simplement pénale.
00:27:32 C'est-à-dire qu'il faudrait réussir à prévenir cette culture
00:27:35 qui s'oppose à tout ce qui constitue l'identité française
00:27:39 et qui peut motiver des gens à tomber dans ce type de délinquance-là.
00:27:43 Peut-être que par rapport à une délinquance que l'on ne peut pas tracer,
00:27:47 la question culturelle pourrait être une voie de sortie.
00:27:50 Une pause dans 180 minutes Info Weekend.
00:27:52 On se retrouve avec nos invités pour évoquer une nouvelle action du collectif écologiste Riposte Alimentaire au musée de Lyon
00:27:59 où deux militantes ont aspergé un tableau de Claude Monet avec de la soupe.
00:28:03 On marque une pause, on vous montre les images et on analyse ensemble.
00:28:06 A tout de suite.
00:28:07 180 minutes Info Weekend avec Karim Abrik et Elliot Mamann.
00:28:14 Et encore une action choquante du collectif écologiste Riposte Alimentaire hier à Lyon.
00:28:18 Deux militantes ont aspergé de soupe un tableau de Claude Monet.
00:28:21 C'est ce même collectif qui s'en était pris au tableau de la Joconde fin janvier.
00:28:25 Les précisions de Kylian Salé.
00:28:27 15h30 ce samedi au musée des Beaux-Arts de Lyon.
00:28:36 Deux militantes de Riposte Alimentaire aspergent le tableau "Le printemps" de Claude Monet.
00:28:41 La toile de 1872, vitrée, va tout de même subir une restauration.
00:28:46 Les deux militantes ont été interpellées, une plainte a été déposée.
00:28:50 Sur les réseaux sociaux, le maire de Lyon et la ministre de la Culture ont réagi à cet acte de vandalisme.
00:28:57 Je regrette l'action menée ce jour au musée des Beaux-Arts de Lyon contre une toile de Monet.
00:29:01 Tout mon soutien aux équipes contraintes de fermer une partie du musée.
00:29:04 Mais face à l'urgence climatique, l'angoisse est légitime.
00:29:07 Nous y répondons par une action résolue.
00:29:10 Comment imaginer qu'en s'en prenant à une oeuvre d'art, on fasse avancer la cause que l'on prétend servir ?
00:29:15 Plein soutien aux équipes du musée des Beaux-Arts de Lyon.
00:29:18 Riposte Alimentaire, c'est ce mouvement écologiste à l'origine de plusieurs actions de ce genre.
00:29:23 Le 28 janvier dernier, deux militantes avaient jeté de la soupe sur la Joconde au musée du Louvre.
00:29:29 Le tableau n'avait subi aucun dommage, protégé par une vitre blindée.
00:29:33 Qu'est-ce qu'il y a de plus important ? L'art, le droit et l'orientation saine et durable.
00:29:39 Après leur acte de vandalisme à Lyon, les deux militantes vont devoir verser
00:29:43 une contribution citoyenne à une association d'aide aux victimes.
00:29:47 Ce délit prévoit une peine maximale de 7 ans d'emprisonnement et 100 000 euros d'amende.
00:29:52 Un acte qui a atteint son objectif puisque ces militants cherchent à ce qu'on parle d'eux et de leurs actions.
00:29:59 Donc ça, c'est plutôt réussi parce que c'est choquant, Karim Abrique.
00:30:02 C'est choquant ce que ces militants et ces militantes font.
00:30:05 Vous dites que finalement on a attiré l'attention sur eux.
00:30:08 C'est ça le problème. On n'attire pas l'attention sur la cause,
00:30:11 mais plutôt sur ces militants qui aiment se donner en spectacle.
00:30:15 Moi, je pense qu'on a besoin d'autre chose que de l'éco-spectacle, de l'éco-perturbation,
00:30:19 mais plutôt de l'écologisme avec des projets, des choses constructives.
00:30:23 Le disque commence à être asserré. On s'entend que de plus en plus, ça dessert la cause.
00:30:28 Les gens ne comprennent pas, ne se disent pas « Ah, ces gens-là font quelque chose pour la nature ».
00:30:33 Non, au contraire. On a l'impression qu'ils s'enferment dans une espèce de spectacle un peu déjà vu,
00:30:40 alors qu'il y a plusieurs façons aussi de militer pour la cause écologiste.
00:30:45 Vous pouvez vous engager en politique, vous pouvez, oui, être dans des collectifs écologistes,
00:30:49 mais qui font des projets concrets.
00:30:51 Je ne sais pas, de planter des arbres, de mettre de la pression sur des acteurs
00:30:55 qui vont polluer, des choses comme ça.
00:30:57 Mais dans ce cas-ci, je pense que les gens sont tannés
00:31:00 et ils en ont un peu marre de voir ces espèces de scènes un peu partout.
00:31:04 S'ils font ça, c'est peut-être parce que ceux qui plantent des arbres ne sont pas entendus,
00:31:08 car ils m'ont récité pour cette raison.
00:31:10 Mais ce que je veux dire, c'est qu'il y a certains moyens d'engagement concrets,
00:31:14 que ce soit l'action politique ou d'autres.
00:31:16 Dans ce cas-ci, je pense que ça dessert la cause,
00:31:18 parce qu'on est plutôt au service d'un spectacle.
00:31:21 Le message n'est plus audible, si vous voulez.
00:31:24 Je pense que la cause écologiste comme telle, si on pense au réchauffement climatique,
00:31:29 c'est fondamental, c'est effectivement un grand chantier de notre siècle.
00:31:34 Ce n'est pas en jetant des soupes, même si c'est symboliquement.
00:31:38 Un de ces cas, qu'est-ce qui va arriver?
00:31:40 Peut-être qu'effectivement, il y a des tableaux qui vont être touchés en réalité.
00:31:43 Donc, symboliquement, je trouve que ça dessert la cause plus qu'autre chose.
00:31:47 - Oui, le tableau de Claude Monet, d'ailleurs, a été quelque peu touché.
00:31:50 Il va devoir subir une restauration pour qu'il soit de nouveau exposé dans ce musée.
00:31:55 C'est la politique et la communication du buzz, Eliott Mamman, tout simplement.
00:31:59 C'est-à-dire que pour être entendu, pour être vu,
00:32:01 ou en tout cas pour agiter un mouchoir, faire du bruit avec la bouche,
00:32:06 il faut faire des actions choquantes de ce type-là.
00:32:09 - Oui, d'ailleurs, préciser que même lorsque les tableaux ne sont pas directement touchés,
00:32:12 parce qu'ils sont sous vitre, en réalité, l'effet de condensation
00:32:15 suscité par la projection de liquide sur la vitre qui protège le plateau
00:32:19 peut tout de même endommager l'œuvre en tant que telle.
00:32:21 Donc ça reste absolument dramatique.
00:32:25 En réalité, dans son tweet, Grégory Doucet dit que c'est le signe d'une jeunesse
00:32:29 angoissée par le réchauffement climatique, etc.
00:32:32 - Il excluse presque l'action. On rappelle que le maire de Lyon est un maire d'Europe Écologie-Les Verts.
00:32:37 - Oui, enfin Les Verts désormais.
00:32:38 - Donc, oui, Les Verts, ceci peut évidemment se comprendre.
00:32:42 Mais tout de même, est-ce qu'on peut légitimer un tel acte ?
00:32:46 - Non, je ne pense pas. L'angoisse est légitime, certes.
00:32:49 En récurrence, ce n'est pas l'expression d'une angoisse, c'est plutôt la manifestation d'une exhibition de vertu.
00:32:53 C'est-à-dire, comme Karim Abrique le disait très bien, attirer l'attention sur soi afin de montrer
00:32:57 que l'on parvient à dénoncer le réchauffement climatique ou du moins l'inaction face au réchauffement climatique.
00:33:04 Et je crois en effet que c'est délétère, que c'est contre-productif et que, en réalité,
00:33:09 d'une certaine manière, je ne sais pas exactement quel est le message, parce que je n'ai pas très envie
00:33:13 de sauver une planète si c'est pour vivre avec des gens qui méprisent à ce point l'art et la culture.
00:33:17 Donc je pense aussi que c'est tout un message de la pensée verte qui n'est pas tout à fait caractérisé.
00:33:24 Et d'ailleurs, Alain Finkielkraut, vous savez, écrit régulièrement sur la question
00:33:28 et il s'étonne de voir que les écologistes, d'une certaine manière,
00:33:33 ne prennent pas suffisamment en considération la beauté du monde.
00:33:36 Et c'est vrai que, d'une certaine manière, parvenir à admirer le monde,
00:33:40 que ce soit pour ce qu'il nous relègue d'un point de vue civilisationnel
00:33:44 ou simplement pour admirer des territoires qui ne sont pas pollués par des éoliennes,
00:33:49 c'est quelque chose qui échappe aujourd'hui et qui même, en contradiction avec la pensée verte,
00:33:53 et qui, je pense, nous rappelle le clivage entre pensée verte et écologie en tant que telle.
00:33:59 Tout ce qui n'est pas nature, en tout cas pour ces activistes,
00:34:02 ne correspond pas à leur manière de voir les choses et d'appréhender la société,
00:34:06 avec des méthodes qui risquent d'être au bout du compte, vous l'avez dit, en partie, Karimabrik,
00:34:10 impopulaire, un peu comme les méthodes coup de poing aussi des fémen,
00:34:14 ça peut marquer les esprits par l'effet de buzz, mais sur le fond, ça ne change rien.
00:34:19 - Mais c'est surtout qu'on a l'impression que ce n'est pas la première fois,
00:34:23 ça fait plusieurs fois qu'on voit ce genre de procédé, on a compris le message,
00:34:28 si il y en avait un, on l'a compris, maintenant on se dit, à quoi ça rime tout ça, finalement,
00:34:33 quelle est la prochaine étape.
00:34:35 Et moi, je peux comprendre cette espèce d'angoisse ou quoi que ce soit,
00:34:41 quoi que maintenant on la pousse tellement que l'éco-anxiété devient paralysante,
00:34:46 au lieu de se dire, on va essayer de trouver des solutions, on va travailler à améliorer la situation,
00:34:51 on se replie et on voit de plus en plus des actes désespérés,
00:34:56 et c'est ça sur lequel il faut se pencher et s'inquiéter,
00:34:59 parce qu'on avait vu des militants écologistes, par exemple, faire des barrages sur les routes,
00:35:04 ils allaient même, littéralement, se coucher dans la rue,
00:35:07 je veux dire, la prochaine étape, qu'est-ce qui peut arriver, ça peut être dangereux aussi,
00:35:10 il y a des risques aussi à ça, je comprends qu'eux décident de le faire,
00:35:14 mais moi, j'y vois aussi une démonstration de désespoir, donc ça, c'est une chose.
00:35:19 Et ensuite, jusqu'où on légitime au nom de la noble cause, l'usage dans ce cas-ci du vandalisme,
00:35:26 certes, il n'y a peut-être pas eu beaucoup de dommages comme tels,
00:35:29 mais jusqu'où on légitime la chose au nom de la cause juste,
00:35:33 et puis après ce qui s'est passé à Seine-Solyne, par ailleurs,
00:35:35 ça peut dégénérer dans des violences directes,
00:35:38 et je pense que quand on minimise l'impact de ce genre de manifestation,
00:35:42 c'est qu'aussi on se dit, peut-être on ouvre la voie en se disant,
00:35:45 comme la cause est légitime, on va autoriser toutes sortes de choses,
00:35:48 il faut faire attention aussi de ne pas basculer dans une espèce d'éco-terreur
00:35:52 où la violence sera légitimée.
00:35:55 - Oui, et c'est ce qui s'est produit vendredi soir, d'ailleurs, sur l'AZ de l'A69,
00:35:59 là, hier et aujourd'hui, apparemment, c'est assez calme
00:36:02 avec les forces de l'ordre et les hadistes, les écologistes qui s'observent,
00:36:06 mais cela peut dégénérer à tout moment.
00:36:08 Juste un tout petit mot encore sur ces actes,
00:36:11 et notamment ces tableaux qui sont souillés par de la soupe et par des écologistes,
00:36:16 ça veut dire aussi qu'il y a des failles dans les systèmes de sécurité des musées.
00:36:19 Sur des œuvres de très très grande valeur, Elliot Mamman,
00:36:22 on peut s'approcher, on pourrait détériorer encore plus s'il le fallait, ces œuvres-là.
00:36:28 - Oui, c'est évident, et là, j'ai deux sentiments contradictoires, d'une certaine manière.
00:36:31 En effet, on parle d'un collectif qui est organisé, qui est institutionnalisé,
00:36:34 dont on s'interroge quant à une éventuelle dissolution,
00:36:37 qui, je pense, pourrait être bienvenue, puisque vous le rappelez,
00:36:39 ce n'est pas la première fois qu'ils mènent une opération de cet ordre-là.
00:36:44 Il y avait déjà eu une opération contre la Joconde à Paris, de ce même collectif,
00:36:48 mais dans le même temps, je n'ai pas particulièrement envie de vivre dans un monde
00:36:52 où il faut soumettre au même contrôle de sécurité qu'à l'aéroport,
00:36:56 simplement pour aller voir une œuvre.
00:36:58 - Déjà qu'il y a des contrôles dans les grands musées, et ça, c'est effectivement,
00:37:02 si on bascule dans un univers où vous allez dans les musées, c'est ultra sécurisé partout,
00:37:07 on vit dans un monde, finalement, où est cette liberté,
00:37:10 cet apaisement aussi à aller contempler des œuvres.
00:37:13 Est-ce que toutes les œuvres vont finalement être derrière des vitres et tout ça?
00:37:17 Je pense qu'il faut penser, vous avez parlé tout à l'heure de la question de la beauté du monde,
00:37:20 il y a ça aussi qu'il faut protéger.
00:37:22 - Bien sûr, et ça rejoint exactement les thématiques que nous avons traitées depuis 14h30,
00:37:28 l'assoupe que l'on peut introduire dans les musées, ou les armes imprimées en 3D également.
00:37:33 - Et d'une certaine manière, c'est peut-être aussi un objectif de ces activistes-là,
00:37:36 rendre la vie impossible, précisément parce qu'il y a une dimension écologique
00:37:41 qui va bien au-delà d'un simple message d'alerte sur le réchauffement climatique,
00:37:44 pardon, une dimension idéologique, qui va bien au-delà d'un simple message d'alerte
00:37:47 sur le réchauffement climatique qui est véhiculé par ces activistes-là.
00:37:50 Vous rappelez tout à l'heure la présence de Greta Thunberg sur la ZAD de la 69 ce week-end.
00:37:55 Bon, on comprend bien que ce n'est pas simplement un message écolo,
00:37:59 il y a aussi une dimension idéologique beaucoup plus prégnante
00:38:04 qui pousse vers la décroissante, qui a une analyse très particulière du réchauffement climatique
00:38:10 et que l'on est en droit d'interroger.
00:38:12 Le problème c'est que ces activistes conduisent à monopoliser la question du réchauffement climatique
00:38:16 et à donner l'impression que dès lors qu'on la met en exergue,
00:38:19 on est plutôt dans le camp d'une société de vigilance, d'une société décroissante, etc.
00:38:25 Alors qu'en réalité la recherche et le développement,
00:38:27 et c'est le grand non-dit de ce genre d'action,
00:38:29 pourraient également nous aider à préserver à la fois la beauté du monde et la vie sur Terre.
00:38:33 Et ces activistes le plus souvent veulent en découdre,
00:38:36 ou peuvent en découdre aussi avec les forces de l'ordre,
00:38:38 et ça c'est une vraie problématique aussi.
00:38:40 J'aimerais attirer votre attention également sur cette image,
00:38:42 on parle d'image symbolique,
00:38:44 s'il en est ce qui s'est produit au musée des Beaux-Arts de Lyon, c'est le cas.
00:38:47 La politique qui s'invite dans le sport,
00:38:49 l'équipe irlandaise de basketball féminin,
00:38:51 n'a pas serré la main des joueuses israéliennes
00:38:54 avant le match de qualification pour l'Euro de basket 2025 qui s'est déroulé jeudi,
00:38:58 suite aux allégations, je cite, d'antisémitisme proférés par une joueuse israélienne.
00:39:03 La polémique a commencé quand cette joueuse a fait des déclarations
00:39:07 selon lesquelles l'équipe irlandaise serait antisémite,
00:39:09 et donc voilà pourquoi les adversaires n'ont pas souhaité leur serrer la main.
00:39:14 Votre regard, Eliott Mamann, sur ce geste symbolique,
00:39:17 on sait qu'il y a un conflit actuellement,
00:39:19 et c'est une prise de position dans ce qui oppose aujourd'hui l'État d'Israël aux terroristes du Hamas.
00:39:25 Oui, d'abord rappelez que l'Irlande est l'un des pays les plus woke d'Europe,
00:39:29 donc le contexte dans lequel évolue ces joueuses n'est pas tout à fait anodin.
00:39:32 Pour vous donner un exemple, l'actuel Premier ministre s'était illustré avant d'entrer en fonction
00:39:35 par une déclaration où il avait reproché au service civil irlandais d'être trop blanc.
00:39:40 Alors, les statistiques ethniques sont autorisées en Irlande,
00:39:42 95% de la population irlandaise est blanche,
00:39:45 donc de fait, a priori, le service civil irlandais sera lui aussi assez blanc,
00:39:49 et d'ailleurs il a décidé d'instaurer dans les charges de l'équivalent du ministère d'éducation nationale en Irlande
00:39:55 d'enseigner des questions par rapport aux privilèges blancs
00:39:58 à l'intégralité des étudiants âgés entre 13 et 16 ans.
00:40:01 Donc on comprend bien qu'il y a une dimension idéologique, un contexte très woke
00:40:05 dans lequel évoluent ces joueuses-là,
00:40:07 et ce qui est absolument regrettable, c'est de voir qu'en effet, Israël,
00:40:10 en dépit de la sororité professée par les néo-féministes woke,
00:40:15 Israël échappe à cette sororité-là, parce qu'en l'occurrence,
00:40:18 on s'oppose donc à des femmes israéliennes dont le peuple a tout de même vécu l'un des pires crimes
00:40:22 contre l'humanité de l'Histoire, des femmes qui ont été ciblées
00:40:26 précisément parce qu'elles étaient des femmes, mais aussi parce qu'elles étaient juives,
00:40:29 et je pense que ce dernier élément-là, puisqu'elles étaient juives,
00:40:32 rend impossible la compassion et l'empathie à leur égard
00:40:35 aux yeux de personnes qui sont aveuglées par une idéologie mortifère.
00:40:38 - Et ce n'est pas la première fois, Karim Amri, que le sport est instrumentalisé
00:40:41 au travers notamment d'Israël, quand il y a des matchs,
00:40:44 notamment avec les pays arabes, il est assez courant que
00:40:47 certains représentants ne veuillent pas serrer la main
00:40:50 ou saluer l'adversaire israélien.
00:40:52 Est-ce que ce qui s'est produit dans ce match d'éliminatoire de l'Euro de basket
00:40:55 est considéré comme antisémite ?
00:40:57 - Écoutez, je pense qu'il y a certaines personnes qui vont le penser,
00:41:01 parce que, disons, on peut dire à tout le moins que la situation est extrêmement tendue,
00:41:06 et je pense qu'on risque de voir ce genre de situation se multiplier malheureusement,
00:41:11 parce que je ne sais pas si vous avez vu la même chose du côté de l'Eurovision.
00:41:15 L'Eurovision, ce grand concours de chance,
00:41:18 c'est suivi par 160 millions de personnes.
00:41:21 Il y a des pétitions en ce moment, l'appel au boycott aussi d'Israël,
00:41:25 dans plusieurs pays, soit en Islande, en Suède, en Finlande,
00:41:29 il y a un appel en disant...
00:41:31 Alors, c'est ce qu'on voit un peu, ce qu'on a vu pour ce qui est du basket comme tel,
00:41:35 on voit que ça devient politique,
00:41:37 on voit que la situation au Proche-Orient est en train d'éclater un peu partout,
00:41:40 on le voyait déjà, mais maintenant, c'est le sport qu'on croyait,
00:41:44 une espèce de sanctuaire, ça a complètement éclaté.
00:41:47 Est-ce que c'est l'aspect antisémite ?
00:41:49 Écoutez, c'est, disons que...
00:41:52 Je trouve ça difficile de prononcer là-dessus,
00:41:55 parce que toutes les joueuses, manifestement, quand vous ne serrez pas la main,
00:41:58 le message que ça envoie, c'est quand même terrifiant.
00:42:01 - Bien sûr. - Vous voyez ?
00:42:02 - Oui, c'est ça. - Vous pouvez critiquer...
00:42:03 - C'est le contexte et la politique internationale
00:42:05 qui rattrapent l'actualité du sport, en fait.
00:42:08 - Et je pense que si certaines personnes veulent critiquer la politique de Netanyahou,
00:42:12 c'est une chose, mais de ne pas serrer la main à ses coéquipières,
00:42:16 on bascule dans un autre univers.
00:42:19 - Oui, et cela risque d'être délicat,
00:42:22 et on risque de marcher sur des œufs pendant les Jeux Olympiques 2024 de Paris,
00:42:25 où il peut y avoir ce genre d'actes, en effet.
00:42:28 C'est arrivé également dans les relations entre des adversaires russes et ukrainiens,
00:42:31 quand il s'agit de discipline sportive.
00:42:34 Une pause. On fait un point sur l'information avec Isabelle Piboulot dans quelques instants,
00:42:38 et on évoquera encore Mayotte, et notamment la visite de Gérald Darmanin.
00:42:42 A tout de suite sur CNews.
00:42:47 La deuxième partie de 180 minutes info, week-end en direct sur CNews,
00:42:50 avec Eliott Mamann, Karim Abrik, Pierre Lelouch nous a rejoints.
00:42:53 Bonjour Pierre Lelouch, soyez les bienvenus. On est ravis de vous retrouver, bien sûr.
00:42:56 Les débats dans quelques instants, autour notamment du droit du sol,
00:42:59 et de cette annonce de Gérald Darmanin aujourd'hui à Mayotte.
00:43:03 Mais d'abord un point complet sur l'information avec Isabelle Piboulot.
00:43:07 - A la une, vous le disiez, cette décision radicale a en déplacement à Mayotte,
00:43:11 le ministre de l'Intérieur a annoncé ce matin une révision constitutionnelle
00:43:15 pour supprimer le droit du sol sur l'île.
00:43:18 Confronté à une grave crise migratoire, le département est paralysé depuis trois semaines
00:43:22 par des barrages routiers.
00:43:24 Des collectifs citoyens en protestent contre l'insécurité et l'immigration incontrôlée.
00:43:28 Une opération au Wambushu 2 est en préparation.
00:43:32 Dans le reste de l'actualité, les cours de self-défense ne désemplissent pas.
00:43:37 Nombreux sont les Français à s'inscrire en salle pour apprendre à se défendre en cas d'agression.
00:43:42 Un moyen de se sentir plus en confiance et d'acquérir des techniques précises.
00:43:46 Reportage dans le Val-de-Marne de Jean-Laurent Constantini avec le récit de Kylian Salé.
00:43:52 - Frappes, visage, ici, en tirant le bras, je frappe.
00:43:56 - Dans ce cours, on apprend à frapper uniquement pour se défendre.
00:44:01 Une dizaine de personnes y participent avec plusieurs objectifs.
00:44:05 - Se rassurer, se protéger, protéger leurs proches.
00:44:10 Et également gérer leur stress.
00:44:15 Il y a beaucoup de chefs d'entreprise, de médecins, de pharmaciens.
00:44:19 - Pour réagir efficacement en cas d'attaque, il faut compter environ 5 ans de pratique.
00:44:24 Stéphane vient une fois par semaine depuis 2 ans et il se sent bien mieux.
00:44:28 - On se sent plus sur de soi, même des clients qui viennent.
00:44:32 On va plus au contact.
00:44:35 On pouvait avoir peur avec certaines personnes.
00:44:39 - Caroline en est qu'à ses débuts.
00:44:42 - C'est la main comme ça ?
00:44:45 - Elle participe au stage intensif de 4 heures pour travailler ses réflexes.
00:44:50 - Ça m'est déjà arrivé d'avoir un échange qui aurait pu mal tourner.
00:44:54 On n'a pas les mêmes réactions.
00:44:58 On est en confiance, le stress ne joue pas du tout.
00:45:03 - Dans la dernière enquête de l'Institut Paris Région,
00:45:06 la sécurité est la deuxième préoccupation des Franciliens.
00:45:09 Les inscriptions à ces cours augmentent.
00:45:12 Chaque semaine, Antoine est obligé de refuser des demandes de participation.
00:45:16 - Une enquête préliminaire a été ouverte pour apologie du terrorisme.
00:45:21 Hier, contre le rappeur Frizz Corleone, dans son dernier titre sorti vendredi,
00:45:26 l'artiste fait à demi-mot référence à l'attentat du 14 juillet 2016 à Nice.
00:45:31 86 personnes avaient perdu la vie, fauchées par un terroriste
00:45:35 sur la promenade des Anglais.
00:45:37 L'association de victimes Life for Nice a porté plainte.
00:45:40 Son fondateur était notre invité ce matin.
00:45:43 - L'avocat qui a déposé plainte hier matin à 10h30 auprès du professeur de Nice,
00:45:48 nous souhaitons absolument qu'il soit condamné.
00:45:52 De façon à ce que ça ne recommence pas avec d'autres chanteurs, rappeurs
00:45:57 ou n'importe quoi sur la mémoire des victimes.
00:46:00 On espère que sa chanson soit retirée du circuit et qu'il soit condamné.
00:46:07 - L'actualité internationale. Dans le sud de la bande de Gaza,
00:46:11 la ville de Rafa est toujours sur la menace d'une offensive militaire israélienne.
00:46:16 Le ministère français des Affaires étrangères, Exhort Israel,
00:46:20 a arrêté les combats pour éviter une situation humanitaire catastrophique.
00:46:24 Des dizaines de milliers de civils se sont réfugiés à Rafa.
00:46:27 Le Hamas a également prévenu que toute opération des forces israéliennes
00:46:31 menacerait les négociations pour la libération des otages.
00:46:35 Dans le même temps, à Gaza, l'armée israélienne a découvert un tunnel du Hamas
00:46:39 sous le quartier général de Luneroi.
00:46:42 L'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens est accusée par Israël
00:46:45 d'être totalement infiltrée par les terroristes du Hamas.
00:46:49 Le chef de Luneroi se défend. Le bâtiment a été évacué le 12 octobre
00:46:53 et n'a pas été utilisé depuis.
00:46:55 Selon lui, ces accusations méritent une enquête indépendante.
00:46:59 Les précisions de notre envoyée spéciale à Tel Aviv, Régine Delfour.
00:47:03 Le Bian Saab affirme avoir trouvé l'entrée d'un tunnel
00:47:07 à côté d'une école de l'UNRWA. Ce tunnel mesure 700 mètres.
00:47:11 Il est d'une profondeur de 18 mètres, équipé parfois de portes anti-explosion.
00:47:17 Ils ont trouvé dans une pièce principale un datacenter,
00:47:21 un centre de données du renseignement militaire du Hamas.
00:47:24 Cette pièce se trouvait en dessous du siège de l'UNRWA.
00:47:28 Ils ont aussi trouvé une installation électrique qui était reliée au siège de l'UNRWA.
00:47:33 Ce qui signifie que l'UNRWA alimentait le tunnel du Hamas avec l'électricité.
00:47:39 Avec ces découvertes, ils ont décidé de mener un raid au siège de l'UNRWA.
00:47:44 Ils ont trouvé de nombreuses armes, mais aussi dans les bureaux des employés
00:47:48 des documents appartenant au Hamas.
00:47:50 Ce qui signifierait que les terroristes du Hamas utilisaient ces bureaux.
00:47:54 On se retrouve à 15h30 pour un prochain point sur l'actualité.
00:47:57 La suite est avec vous Lionel.
00:47:59 Merci Isabelle Piboulot.
00:48:00 A tout à l'heure, en effet, avec nos invités,
00:48:02 Eliott Mamann, Karim Abrik, Pierre Lelouch et Florian Tardif
00:48:04 du service politique de CNews qui nous a rejoints.
00:48:06 Nous allons évoquer la visite de Gérald Darmanin à Mayotte
00:48:09 et notamment le droit du sol qui pourrait être supprimé.
00:48:13 En tout cas, c'est ce qu'il a annoncé.
00:48:15 C'est la volonté d'Emmanuel Macron.
00:48:16 On en parle dans quelques instants.
00:48:19 Toujours en direct sur CNews, 180 minutes info week-end
00:48:23 avec Pierre Lelouch, Karim Abrik, Eliott Mamann et Florian Tardif
00:48:27 pour évoquer l'annonce radicale de Gérald Darmanin.
00:48:30 Ce matin à Mayotte, le ministre de l'Intérieur est en déplacement sur l'île
00:48:34 bloqué depuis trois semaines à cause de la délinquance, de l'immigration illégale.
00:48:37 Il souhaite inscrire la fin du droit du sol dans une révision constitutionnelle.
00:48:41 Célia Barotte, vous êtes l'envoyée spéciale de CNews.
00:48:44 Comment la population a réagi ?
00:48:46 Gérald Darmanin a fait de Mayotte l'une de ses priorités.
00:48:49 Dans un premier temps, il s'est rendu à la préfecture.
00:48:51 Puis, il a rencontré les collectifs citoyens et les élus locaux au rectorat.
00:48:55 Si son emploi du temps le permet, ainsi que la météo,
00:48:58 il doit se rendre cet après-midi au campement de Cavani,
00:49:01 un campement où se trouvent encore 500 personnes et qui est en cours d'évacuation.
00:49:06 Tout au long de cette visite ministérielle, on peut apercevoir des citoyens,
00:49:12 des maorais qui sont très en colère, qui essayent d'interpeller le ministre de l'Intérieur
00:49:17 sur leur détresse. Ils dénoncent une insécurité grandissante
00:49:20 et ils demandent à ce que le ministre de l'Intérieur reparte avec les migrants.
00:49:25 Ici, la situation est quand même très tendue,
00:49:28 mais Gérald Darmanin a adressé un message aux maorais.
00:49:31 Il leur a dit "Aidez-moi à réussir à rétablir la République,
00:49:34 discutons, travaillons ensemble et rétablissons ce que nous pensons être le mieux
00:49:38 pour Mayotte, donc pour la France".
00:49:41 Et on débat de tout cela avec le plateau dans quelques instants,
00:49:43 mais d'abord direct Mayotte avec Mariam Saïd Kalam, conseillère départementale Renaissance.
00:49:49 Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:49:51 Que vous inspirent les annonces de Gérald Darmanin
00:49:54 et les réactions également de la population au passage lors de sa visite ?
00:49:59 Bonsoir à tous. Bien sûr, c'est un sentiment quand même de reconnaissance,
00:50:07 de satisfaction, la venue des ministres pour essayer de renouer le dialogue
00:50:15 avec la population et les élus que nous sommes,
00:50:17 de manière à ce que le blocage que collait Mayotte depuis trois semaines
00:50:23 puisse enfin être résolu.
00:50:26 La suppression du droit du sol à Mayotte,
00:50:29 vous pensez que cela peut régler les problèmes de l'île et les régler rapidement ?
00:50:35 Vous savez, le problème sort de l'insécurité qui gangrène notre territoire
00:50:41 depuis plusieurs années et des études, des analyses poussées
00:50:47 autant de la part des élus que de la population civile
00:50:51 convergent vers aussi une immigration incontrôlée
00:50:56 qui participe fortement à cette insécurité sur le territoire,
00:51:01 à cette insuffisance aussi de toutes les ressources que nous avons.
00:51:05 Parce que souvent, c'est...
00:51:08 Mais je n'ai pas... Est-ce que vous m'entendez ?
00:51:11 Oui, oui, on vous entend et on vous voit avec des petits soucis techniques,
00:51:14 mais l'essentiel c'est que le message puisse passer.
00:51:16 Apparemment, c'est à couper. On vous retrouvera dans quelques instants.
00:51:19 C'était intéressant en tout cas d'avoir le sentiment de cette responsable,
00:51:23 conseillère départementale Renaissance.
00:51:25 La visite du ministre, en effet, l'immigration, Pierre Lelouch,
00:51:28 qui revient inexorablement dans la bouche des maorais.
00:51:31 Mais moi, je voudrais juste attirer votre attention sur ce que propose Gérald Darmanin.
00:51:34 Ce n'est pas n'importe quoi de dire sur le tarmac de l'aéroport en arrivant
00:51:38 "Pour régler le problème de l'immigration illégale,
00:51:41 pour régler le problème de l'insécurité à Mayotte,
00:51:43 on va supprimer le droit du sol."
00:51:45 Oui, c'est une idée ancienne.
00:51:47 J'ai le souvenir, j'étais député à l'époque,
00:51:50 que François Baroin, alors ministre des Dom-Tom,
00:51:54 avait proposé la même chose.
00:51:56 Et ça me semblait complètement logique.
00:51:59 Pour qui connaît un peu l'histoire de Mayotte,
00:52:03 j'ajoute que ça s'applique immédiatement aussi à la Guyane.
00:52:07 Si vous allez sur le Moroni, vous allez voir
00:52:11 des jeunes filles de 14 ans sur une ameise
00:52:15 qui viennent toucher la caf'.
00:52:17 On appelle ça des cafistes.
00:52:19 Le métier de ces jeunes filles, c'est de venir accoucher
00:52:22 de l'autre côté de la rivière pour toucher ensuite les alocs.
00:52:25 Et c'est de ça dont ils vivent.
00:52:27 Donc c'est pareil à Mayotte, il faut dire les choses crûment.
00:52:31 Tout ça remonte à la colonisation.
00:52:34 Les quatre îles de l'archipel faisaient partie de la France
00:52:39 depuis Louis-Philippe.
00:52:41 Au moment de l'indépendance, trois d'entre elles
00:52:44 ont choisi l'indépendance, pas Mayotte.
00:52:46 Et Nicolas Sarkozy, après avoir écouté
00:52:52 les référendums successifs à Mayotte,
00:52:55 a décidé que cette île deviendrait
00:52:59 un département français, 101ème département français.
00:53:02 Le problème, c'est qu'en même temps, au Comores,
00:53:05 la situation économique est devenue catastrophique
00:53:08 et que les gens ont fui et sont allés à Mayotte.
00:53:12 Au point que la maternité locale
00:53:15 est la plus grande maternité de France.
00:53:17 Donc on vient accocher et se brancher
00:53:20 sur les systèmes d'aide de la République française.
00:53:23 Tout ça coûte une fortune, mais pas seulement,
00:53:26 parce que maintenant vous avez aussi une immigration
00:53:28 venue d'Afrique noire, de Somalie, de la région des lacs, etc.
00:53:31 Donc l'île est submergée.
00:53:33 Les Comoriens, ceux qui peuvent, viennent en France,
00:53:35 les autres restent dans une situation
00:53:37 qui est devenue infernale.
00:53:39 Et on en est là.
00:53:41 Donc on a un département dont on ne sait pas s'occuper, vraiment.
00:53:45 Et au minima,
00:53:47 on présente ça comme une mesure radicale,
00:53:50 j'ai entendu M. Darmanin,
00:53:52 c'est radical, mais en même temps, c'est le minimum syndical,
00:53:55 puisque la première chose à faire,
00:53:57 c'est d'éviter de continuer ce flot
00:54:00 de mamans qui viennent accocher à Mayotte.
00:54:03 Maintenant, ça ne va pas régler tout le flux migratoire.
00:54:06 Il y a bien d'autres choses derrière,
00:54:08 mais rien que ça, c'est naturellement important.
00:54:11 D'abord parce que c'est nécessaire dans d'autres départements,
00:54:14 je pense à la Guyane,
00:54:16 mais c'est peut-être à un moment,
00:54:18 s'il sera nécessaire en métropole.
00:54:21 Pour l'instant, il va y avoir une réforme de la Constitution
00:54:25 qui va concerner, j'imagine, l'article 73,
00:54:28 puisque Mayotte est listée avec les quatre autres,
00:54:31 la Guyane, la Martinique, la Guadeloupe et la Réunion.
00:54:36 Donc c'est cinq départements d'outre-mer.
00:54:39 Il est indispensable de contrôler l'immigration
00:54:43 et de faire en sorte qu'on ne vienne pas simplement accoucher.
00:54:46 Mais bon, si vous allez à Marseille, on connaît la Timone et on connaît...
00:54:50 - Alors, est-ce que ça doit se répandre et s'adapter à tous les départements de France ?
00:54:53 On va en parler dans un instant.
00:54:55 Juste, on a retrouvé Maria Amsaïd-Kalam
00:54:57 et j'aimerais avoir votre réaction sur les solutions
00:55:00 que le gouvernement français tente de trouver pour Mayotte,
00:55:03 notamment parce que, vous le constatez et vous le confirmez,
00:55:06 le climat sur l'île aujourd'hui est explosif, voire insurrectionnel.
00:55:09 On est bien d'accord ?
00:55:11 - Oui, on est bien d'accord, parce qu'en fait, il y a l'insécurité.
00:55:16 Mais l'insécurité est due aussi, parce que c'est une société à base,
00:55:20 à l'origine communautaire ou dans les villages
00:55:23 où on vit tout le monde, connaît tout le monde.
00:55:26 Et là, du coup, on arrive à cette vague d'immigration incontrôlée
00:55:30 qu'on ne sait pas.
00:55:32 Ce ne sont pas des personnes qui travaillent légalement
00:55:35 ou au moins on sait que ça, c'est un collègue d'un tel, un voisin d'un tel,
00:55:39 mais des personnes qui vivent carrément dans des bidonvilles
00:55:43 qu'eux-mêmes montent du jour au lendemain.
00:55:46 Et tout ce qui se passe dans les villages, dans les villes,
00:55:49 on les attribue à ces personnes qu'on ne connaît pas,
00:55:52 qu'on ne sait pas comment elles vivent.
00:55:54 La solution que nous propose le gouvernement aujourd'hui,
00:55:57 ce sont les maoris eux-mêmes qui l'ont proposée.
00:56:00 Ce sont les maoris qui ont proposé la fin du séjour territorialisé
00:56:08 en disant que nous, on est des Français comme tous les autres Français
00:56:12 vivant dans d'autres départements français.
00:56:15 Il n'est pas question que non seulement on régularise massivement
00:56:20 des personnes qui sont rentrées sur le territoire illégalement,
00:56:24 mais en plus ces personnes, on les laisse sur le territoire.
00:56:27 Une fois régularisées, ils veulent travailler, ils veulent se loger
00:56:32 et ce sont des possibilités que le territoire n'arrive pas à les offrir.
00:56:37 D'où la tension intercommunautaire qui se développe.
00:56:41 Supprimer le droit du sol sera-t-il suffisamment dissuasif
00:56:44 pour éviter que les personnes qui viennent illégalement
00:56:49 sur le sol français, donc à Mayotte, cessent d'arriver sur ce sol-là ?
00:56:55 En tout cas, aujourd'hui, on est identifié comme étant
00:56:59 la plus grande maternité de l'Europe, en termes d'activité.
00:57:05 La maternité de Mamoudzou aujourd'hui.
00:57:07 On est à plus de 10 000 naissances.
00:57:11 L'année dernière, on avoisine les 10 000 naissances,
00:57:15 dont 73% seraient d'une mère étrangère, venue des îles voisines.
00:57:23 Donc ça, c'est quand même quelque chose d'assez parlant.
00:57:27 Pourquoi ces mères de famille viennent accoucher à Mayotte ?
00:57:31 Parce qu'il y en a qui résident et qui font beaucoup d'enfants,
00:57:34 mais il y en a qui viennent à quelques semaines de l'accouchement,
00:57:38 qui risquent leur vie pour faire des traversées et venir accoucher à Mayotte.
00:57:44 Ce n'est pas la sécurité sanitaire, en tout cas, qu'ils viennent chercher,
00:57:50 mais on soupçonne fortement, en tout cas les chiffres le montrent,
00:57:54 que ça c'est pour prétendre au droit du sol de leurs enfants.
00:57:58 Merci Marie-Hélène.
00:57:59 A Mayotte, c'est le contraire.
00:58:00 A Mayotte, ce sont les enfants qui régularisent les mères.
00:58:03 On l'a bien compris.
00:58:04 Merci Marie-Alain Msaïd Kalam d'être intervenu sur l'antenne de CNews.
00:58:07 On y voit un tout petit peu plus clair.
00:58:08 Néanmoins, si dans un monde idéal, et si le gouvernement peut aller vite,
00:58:13 constitutionnellement parlant,
00:58:15 est-ce que, très franchement, ça va régler le problème de l'immigration ?
00:58:19 Florian Tardif, si les personnes continuent à arriver sur le sol,
00:58:24 qu'il y a des naissances, les enfants n'obtiendront pas la nationalité française ?
00:58:28 En tout cas, c'est un signal qui est envoyé.
00:58:30 C'est important, les signaux en politique, les symboles en politique.
00:58:33 Est-ce que ça sera facile ? Je ne sais pas.
00:58:36 Qu'est-ce qu'on en fait surtout ?
00:58:37 Ils ne seront pas français, mais ils seront nés sur le sol français.
00:58:40 Qu'est-ce qu'on fait à ces gens-là ?
00:58:41 Ça, c'est un second problème, effectivement.
00:58:43 Mais pour le premier problème, qui concerne la modification du droit du sol,
00:58:47 il faut 3/5e des parlementaires.
00:58:49 Vraisemblablement, Gérald Darmanin peut l'obtenir,
00:58:53 compte tenu du paysage politique, que ce soit au Sénat ou à l'Assemblée nationale,
00:58:58 où tout de même, la droite est fortement représentée, le centre droit.
00:59:02 Ça, c'est le premier point.
00:59:04 Le second, et ce qui est intéressant, c'est de noter que cette proposition
00:59:10 que Gérald Darmanin fait sienne aujourd'hui,
00:59:13 et cela a été rappelé d'ailleurs à juste titre à l'instant par M. le ministre,
00:59:17 c'est qu'elle n'est pas récente, elle est ancienne.
00:59:20 Gérald Darmanin, et d'ailleurs ça commence à être exhumé sur les réseaux sociaux,
00:59:24 avait même dû répondre il y a 6 ans, lors d'un débat télévisé,
00:59:28 à Jean-Marie Le Pen, qui l'interrogeait sur cette question.
00:59:31 Alors, il n'était pas encore ministre de l'Intérieur,
00:59:33 il était ministre du Budget, mais il prétendait obtenir ce poste
00:59:38 qu'il convoitait depuis plusieurs années.
00:59:40 Il y est à présent, et il reprend effectivement une proposition de droite.
00:59:45 Il a tardé à le faire.
00:59:47 La situation actuellement à Mayotte, elle est connue quand même depuis plusieurs années.
00:59:51 La population a triplé en une quarantaine d'années.
00:59:55 La problématique d'ailleurs qui a été rappelée à l'instant
00:59:58 par cette représentante de la majorité Renaissance,
01:00:01 c'est qu'une majorité de la population à présent est étrangère,
01:00:07 n'est pas d'origine étrangère, est étrangère.
01:00:10 C'est-à-dire qu'il y a un habitant sur deux qui n'est pas français à Mayotte,
01:00:14 qui est présent peut-être depuis plusieurs mois, peut-être plusieurs années.
01:00:19 Effectivement, ce qui crée de fortes tensions sur place.
01:00:23 Après, est-ce que cela va résoudre le problème de l'immigration ?
01:00:26 Non. Vous l'avez compris, malheureusement, ça va résoudre une partie du problème,
01:00:32 parce que ça va envoyer un signal, attention, ce n'est pas en venant à Mayotte
01:00:36 que vous allez pouvoir facilement être régularisé.
01:00:39 Ça va être beaucoup plus compliqué que cela.
01:00:42 Mais ça ne résoudra pas le problème de l'immigration, c'est beaucoup plus large.
01:00:46 Est-ce que ce sera suffisamment dissuadif ?
01:00:48 Non.
01:00:49 On considère d'ailleurs que Mayotte pourrait être un laboratoire pour la métropole.
01:00:51 Je vous propose d'abord d'écouter ce que dit Georges Fenech sur notre antenne,
01:00:54 qui doute lui de l'application immédiate de cette décision. Écoutez.
01:00:59 J'en doute en réalité, parce que l'article 1er, non pas de la Constitution,
01:01:05 mais de la Déclaration des droits de l'homme, l'article 1er nous dit
01:01:09 que tous les citoyens naissent libres et égaux en droit.
01:01:13 Et la Déclaration des droits de l'homme fait partie de ce qu'on appelle le bloc de constitutionnalité.
01:01:23 Donc je ne vois pas comment on peut enfreindre finalement cet article 1er qui est immuable,
01:01:30 sans poser un vrai problème de constitutionnalité.
01:01:33 Je crois, c'est mon avis, que la seule solution ce serait de généraliser le droit du sol
01:01:40 à l'ensemble du territoire français.
01:01:43 Vous ne pouvez pas distinguer, alors que Mayotte, je le rappelle, est le 101ème département français.
01:01:50 Réaction de Pierre Lelouch à ce que vient de dire Georges Fenech ?
01:01:53 Il y a fait un peu de droit aussi, un peu, un peu beaucoup même.
01:01:56 Pas suffisamment ?
01:01:57 Je suis d'accord avec la conclusion, mais pas du tout avec l'analyse.
01:02:00 On peut naître libre et égaux, et ne pas naître français.
01:02:04 La Déclaration des droits de l'homme ne donne pas automatiquement le droit à la citoyenneté.
01:02:11 D'ailleurs, à la Révolution, on était très étroits sur le droit de la nation.
01:02:16 Franchement, il fallait adhérer aux valeurs de la Révolution pour devenir français.
01:02:21 Peu de gens y ont eu droit. Pas du tout.
01:02:25 Que le système doive être un jour généralisé à la métropole, c'est mon avis, depuis 30 ans.
01:02:33 Au vu des chiffres de l'immigration dans notre pays,
01:02:36 parce qu'on ne peut plus faire en sorte que venir en France, faire un bébé, égale devenir français.
01:02:43 C'est comme ça que ça se passe, et il faut arrêter ça.
01:02:46 Simplement, le droit du sol n'est pas dans notre tradition.
01:02:49 Notre tradition, c'est l'acquisition de la nationalité, parce qu'on rejoint un corpus d'idées,
01:02:54 ce qui n'est pas du tout la même théorie aux Etats-Unis, mais chez nous, c'est comme ça.
01:02:59 Est-ce que c'est adjugulé à l'immigration, néanmoins, Pierre Lelouch ?
01:03:01 Est-ce qu'il serait appliqué à l'ensemble du territoire, de tous les départements, véritablement ?
01:03:04 Ce serait suffisamment dissuasif ?
01:03:06 Est-ce que cela n'empêcherait pas néanmoins des migrants de tenter de venir sur notre sol ?
01:03:10 Disons qu'ils iraient ailleurs. Ils iraient dans les endroits où c'est plus facile d'avoir un jour des papiers.
01:03:16 Le sujet, c'est l'enfant.
01:03:18 Regardez, aujourd'hui, on en est à 100 000 mineurs non accompagnés dans ce pays.
01:03:23 Pourquoi vous croyez que les parents envoient les mômes traverser la Méditerranée ?
01:03:27 Parce qu'un jour, ces enfants permettront à la famille de revenir.
01:03:30 Et ça a été validé par un arrêt récent du Conseil d'État qui est passé inaperçu, mais qui est fondamental.
01:03:35 Si un jeune enfant de 12, 14, 15 ans qu'on met dans un bateau va permettre d'arriver avec toute la fratrie derrière,
01:03:44 les parents, ce que dit le Conseil d'État, là, on est parti pour la gloire.
01:03:48 Parce que les 100 000 mineurs non accompagnés, ça coûte déjà 3 milliards, vous imaginez.
01:03:53 Ce que ça veut dire en termes d'immigration de masse, de peuplement dans le pays.
01:03:56 On est chez les fous, là. Je dis à nos amis du Conseil d'État que ce serait bien d'atterrir dans le monde réel un jour,
01:04:01 parce que M. Thuot, notamment, qui est un immigrationniste forcené au Conseil d'État,
01:04:07 et qui est à l'origine de ce type de jurisprudence, je dis attention,
01:04:11 parce qu'on joue avec la stabilité politique de notre pays.
01:04:14 Moi, je n'ai rien contre l'immigration, dès lors qu'elle est utile pour la nation,
01:04:18 et dès lors que la nation puisse contrôler qui rentre.
01:04:21 Mais le fait d'envoyer un enfant ou d'accoucher en France ne doit pas automatiquement donner le droit à une famille de venir,
01:04:28 si elle n'apporte rien sauf des charpes supplémentaires.
01:04:31 Ça fait partie des données de base du droit international.
01:04:35 Le droit international, il est fondé sur la souveraineté des nations, lesquelles élisent des gouvernements.
01:04:41 Si les gouvernements laissent passer des choses aussi énormes,
01:04:44 donc ne contrôlent plus la frontière, donc la sécurité économique et physique de leurs concitoyens,
01:04:49 vous aurez une crise politique gravissime, qui profitera à tous ceux que ces beaux esprits veulent aujourd'hui combattre.
01:04:56 Donc, revenons à Mayotte.
01:04:58 La limitation du droit du sol et la particularité, elle est prévue à l'article 73 de la Constitution.
01:05:05 C'est un costume sur mesure, c'est comme ça que le législateur a voulu concevoir
01:05:12 les articles concernant les dom-toms et aussi les territoires du Toubère, comme la Calédonie,
01:05:17 de façon à prévoir des ajustements en fonction des problématiques locales.
01:05:21 Dans le cas de Mayotte, comme dans le cas de la Guyane, il y a un problème migratoire évident.
01:05:27 Que les élus locaux puissent bénéficier d'une modification de ça pour maintenir la paix civile
01:05:34 et la composition démographique de leurs territoires, ça me paraît être évident.
01:05:39 Après, est-ce qu'il faut un jour l'élargir à la totalité des départements, ce que souhaite M. Fenech, et je le rejoins,
01:05:46 c'est une autre affaire, c'est une question de politique nationale migratoire.
01:05:50 Est-ce que oui ou non la France veut continuer une politique de peuplement ?
01:05:54 Moi je dis que non, qu'on ne peut pas le faire, qu'on ne doit pas le faire, mais après c'est un débat vraiment politique.
01:06:00 Est-ce que Gérald Darmanin joue gros sur ce dossier et justement sur cette thématique Mayotte ?
01:06:05 Oui, tout simplement parce que, et je le disais tout à l'heure, en politique les symboles sont importants
01:06:12 et Mayotte est souvent décrit comme un laboratoire de ce qui pourrait se passer en cas de fort afflux migratoire.
01:06:22 C'est déjà le cas là-bas et c'est ce qui est redouté aussi en France.
01:06:28 Métropolitaine.
01:06:30 En France métropolitaine, bien évidemment, dans l'Hexagone.
01:06:33 Donc oui, de ce point de vue là, oui, après politiquement on verra ces prochains mois s'il arrive jusqu'à ses fins.
01:06:44 On a très bien vu que même si la Constitution permet un certain nombre d'ajustements en vue de l'article 73 de cette dernière,
01:06:54 là c'est un petit peu plus loin que quelques ajustements, donc il faudra, et c'est ce qu'a annoncé Gérald Darmanin, modifier la Constitution.
01:07:02 C'est pour ça qu'on passe par une réforme constitutionnelle qui va réaliser, dans le cadre de l'article 73 ou autre, cette dérogation.
01:07:09 Karim Abrik et Eliott Mamann vont pouvoir réagir sur cette thématique parce qu'on ne vous a pas entendu.
01:07:13 Après on évoquera aussi le calendrier de Gabriel Attal, mais il est l'heure de retrouver Isabelle Piboulot pour le point sur l'information.
01:07:19 Isabelle.
01:07:20 À Saïs, dans le Tarn, à proximité d'un camp d'opposants au projet d'autoroute A69,
01:07:25 les forces de l'ordre ont effectué une dizaine de tirs de gaz lacrymogènes pour retirer les barricades installées aux abords de la ZAD.
01:07:32 Depuis vendredi, des militants occupent des cabanes construites dans les arbres pour tenter d'empêcher la poursuite du chantier de l'A69.
01:07:40 Face à la crise agricole, des agriculteurs italiens ont apporté une vache au Vatican afin de sensibiliser sur leur situation.
01:07:48 L'animal en question, baptisé Ercolina II, a une histoire. Sa mère avait été bénie par le pape Jean-Paul II en 1997.
01:07:56 Afin de tenter de calmer la colère en Italie, la première ministre Giorgia Meloni a annoncé vendredi la restauration d'exemptions fiscales pour les agriculteurs à bas revenus.
01:08:06 Enfin, le roi Charles III et son épouse ont assisté à la messe de l'église Sainte-Marie-Madeleine dans leur domaine royal de Sandringham.
01:08:14 C'est la deuxième apparition en public pour le souverain de 75 ans depuis l'annonce de son cancer.
01:08:19 S'il poursuivra certaines de ses fonctions administratives, le roi s'absentera de la vie publique pour une durée indéterminée.
01:08:26 Merci Isabelle, on vous retrouve à 16h pour un point complet sur l'information.
01:08:31 Mayotte encore un tout petit peu avec la réaction de Nicolas Dupont-Aignan ce matin dans Le Grand Rendez-Vous.
01:08:35 C'est News Europe, les échos.
01:08:38 Par rapport à la suppression du droit du sol à Mayotte, notamment, peut-être à l'ensemble du territoire,
01:08:43 Eliott Mamann et Karim Abri vont pouvoir réagir dans un instant.
01:08:46 Lui, il préconise un référendum.
01:08:48 Si vous allez dans le détail, on nous parle de Français, parents Français ou réguliers, depuis moins d'un an, moins de six mois.
01:08:57 Ça va finir comment ? Au terme du processus.
01:09:01 Et puis est-ce que le conseil constitutionnel qui gouverne à notre place va censurer ou pas ?
01:09:05 Alors moi j'ai une solution, beaucoup plus simple.
01:09:08 C'est le référendum.
01:09:10 Et puis c'est pas que pour Mayotte, c'est pour toute la France.
01:09:14 Karim Abri, qu'on le met à toutes les sauces le référendum, mais serait-il pertinent dans ce cas-là pour le droit du sol, sur tous les départements français ?
01:09:22 Moi je suis pour les référendums.
01:09:24 Je pense que sur des questions fondamentales comme celle-là, sur l'avenir du pays, sur même le présent, on voit la situation catastrophique à Mayotte.
01:09:32 Je pense que sur des grandes questions, oui, je suis tout à fait pour des référendums.
01:09:37 Sauf qu'on a vu au cours des derniers mois, ça a été assez rapidement évacué.
01:09:41 Je pense que souvent les politiques n'ont pas envie de donner ce choix, si vous voulez, cette voie, malheureusement, au peuple.
01:09:48 Donc ça va passer par d'autres manœuvres, disons-le, ou d'autres façons de faire.
01:09:53 Sinon pour revenir à Mayotte, sur la question du conseil constitutionnel, moi je pense juste à la loi immigration.
01:09:59 On a montré les muscles, on a voulu durcir les choses, on est arrivé avec un projet, finalement 50% de la loi immigration a été retoqué.
01:10:07 Donc dans ce cas-ci, même si c'est une situation d'exception, Mayotte a ses caractéristiques.
01:10:11 Et on sait que dans le conseil constitutionnel, on peut autoriser certaines choses dans un contexte, quand il y a des caractéristiques particulières, une situation particulière.
01:10:21 Oui, c'est possible de le faire, mais rappelez-vous juste, il y avait eu des changements quand même, parce qu'avant c'était pour qu'un enfant obtienne la nationalité française à Mayotte, c'était trois mois.
01:10:32 Il fallait que les parents soient en situation régulière pendant trois mois sur l'île de Mayotte.
01:10:37 Autant dire finalement que c'était presque quelque chose d'administratif.
01:10:40 On est loin du grand principe, finalement, vous accédez droit du sol, c'est pratiquement, on met un tampon sur un papier et c'est tout, c'est complètement dévoyé.
01:10:49 Alors, il faut faire quand même attention.
01:10:51 Et moi, c'est surtout dans l'application.
01:10:53 Oui, on parle de réforme constitutionnelle, mais concrètement, est-ce que ça va être possible?
01:10:56 Est-ce qu'on lance un ballon?
01:10:58 Est-ce qu'on achète du temps du côté du gouvernement?
01:11:01 Ou est-ce que c'est quelque chose de sincère, qu'on veut vraiment aller dans cette direction?
01:11:05 En tout cas, on verra.
01:11:06 Mais à tout le moins, ce qu'on peut dire aussi, c'est qu'aujourd'hui, c'est un des grands enjeux de notre siècle, c'est la question du contrôle des flux migratoires.
01:11:13 On le voit dans différents pays.
01:11:14 Et comme on a laissé pourrir la situation pendant des dizaines et des dizaines d'années, M. Lelouch a parlé tout à l'heure que ça avait même été, on en avait parlé en 2008, cette idée de réformer tout ça, ça n'a pas été fait.
01:11:27 Ben oui, alors on se retrouve dans la situation qu'on veut appliquer ça un peu partout.
01:11:31 C'est vrai qu'on peut comprendre le scepticisme de certains élus après cette annonce, puisque, et pour le coup, le gouvernement a tenté, je dis juste tenté, de résorber un petit peu ce qui se passe en ce moment à Mayotte, et d'ailleurs depuis de nombreuses années,
01:11:48 puisque la loi Colomb en 2018 a restreint déjà le droit du sol, ça a été évoqué je crois à l'instant.
01:11:54 Et ce territoire est déjà un territoire qui vit avec une législation spécifique.
01:12:02 Oui, un autre rapport de la loi Colomb en 2018 avait été de territorialiser les demandes d'asile, c'est-à-dire que quelqu'un qui avait obtenu l'asile à Mayotte devait tout de même obtenir un visa ensuite pour accéder à la métropole.
01:12:14 Donc le Conseil constitutionnel n'avait en effet pas censuré l'intégralité des mesures qui pouvaient donner l'impression qu'il y avait une rupture du principe d'égalité.
01:12:21 Maintenant je me réjouis tout de même de voir quant à l'adoption de la réforme constitutionnelle annoncée par Gérald Darmanin, je me réjouis de voir la posture, la position du Rassemblement national.
01:12:32 Comment voteront-ils lorsque les deux chambres parlementaires seront réunies en congrès ?
01:12:36 En effet, ils pourraient décréter que puisqu'ils réclament en réalité la fin du droit du sol sur l'intégralité du territoire français, qu'ils ne vont pas soutenir la réforme constitutionnelle proposée par Gérald Darmanin,
01:12:50 afin de pousser vers soit un référendum, soit une nouvelle proposition constitutionnelle, afin de permettre cette généralisation de la suppression du droit du sol.
01:12:59 Et en réalité je pense qu'une majorité de français les rejoindraient sur cette question-là.
01:13:02 Conclusion de Pierre Lelouch sur cette thématique, avant de parler du calendrier de Gabriel Attal et son interview dans le Parisien.
01:13:07 Le référendum est prévu à l'article 89 de la Constitution.
01:13:10 Le président ne peut pas utiliser l'article 11, mais il peut utiliser l'article 89, qui prévoit soit de passer par le congrès avec une majorité des 3/5, soit de passer par référendum dès lors que les deux assemblées ont adopté le texte en termes identiques.
01:13:24 Il faudrait qu'ils le décrètent alors que le président de la République l'a mentionné tout simplement.
01:13:27 Si ils veulent faire comme ça, ils peuvent. Je pense que les deux assemblées adopteront le texte en termes identiques pour soulager Mayotte et peut-être même la Guyane.
01:13:36 Ensuite, si le président le souhaite, il pourrait obtenir facilement un référendum, ce qui politiquement pour lui n'est pas négligeable.
01:13:44 Mais la vraie question de fond qui est posée à long terme, c'est évidemment l'application de cela à l'ensemble du territoire et ce changement par rapport à son histoire.
01:13:56 Contrairement à ce que disent les partisans de l'immigration sans limite en France, nous ne sommes pas un pays d'immigration historiquement.
01:14:04 Ce n'est pas vrai. Nous ne sommes pas un pays d'immigration parce que les Français ont horreur de quitter leur pays.
01:14:09 D'ailleurs, nous avons bien foutu de coloniser le Canada ou l'Alisone parce que personne ne voulait y aller. C'est quand même ça le sujet à l'époque.
01:14:16 Et puis, en matière d'immigration, nous avons commencé à faire rentrer des gens après le grand massacre de la Première Guerre mondiale.
01:14:25 Mais il s'agissait surtout d'Italiens, de Portugais, de Polonais et autres de traditions chrétiennes.
01:14:30 La grande différence qui se passe depuis les années 60, c'est que vous avez maintenant un afflux de gens qui viennent d'Afrique du Nord, d'Afrique noire, avec une autre religion, une autre culture.
01:14:40 C'est ça qui est le défi auquel le pays est confronté aujourd'hui.
01:14:43 Le gouvernement de Gabriel Attal en tout cas est à l'action. On le voit avec son ministre de l'Intérieur, Amaiote.
01:14:48 Le Premier ministre d'ailleurs qui a détaillé sa feuille de route et son calendrier dans les colonnes du Parisien aujourd'hui en évoquant la crise agricole.
01:14:54 Et on va l'évoquer avec notre invité dans quelques instants, l'éducation nationale ou encore la sécurité de nombreux chantiers.
01:15:00 Attendent le pensionnaire de Matignon les détails avec Maxime Lavandier.
01:15:04 Après les grandes lignes, place aux détails.
01:15:08 Gabriel Attal a dévoilé ce samedi son calendrier. Première urgence et de taille, répondre à la crise agricole.
01:15:14 Le Premier ministre recevra en début de semaine les représentants des agriculteurs, avant de dévoiler le projet de loi d'orientation agricole au Salon de l'agriculture.
01:15:23 Le nouveau pensionnaire de Matignon n'oublie pas son ancien ministère, l'éducation, qu'il considère comme sa grande cause.
01:15:29 Parmi les mesures qu'il envisage, la plus concrète, renforcer la médecine scolaire.
01:15:34 Au mois de mai, les infirmiers scolaires recevront une prime exceptionnelle de 800 euros et seront tous augmentés de 200 euros par mois à compter de cette date.
01:15:42 Autre chantier dans l'éducation, le numérique.
01:15:44 Le Premier ministre compte poursuivre les mesures déjà évoquées pour réduire le temps d'écran chez les jeunes et lutter contre le cyber harcèlement.
01:15:51 « Je veux travailler avec les plateformes à un vrai verrou numérique, permettant de garantir qu'aucun mineur de moins de 13 ans ne puisse accéder aux réseaux sociaux. »
01:15:59 Autre priorité pour le Premier ministre et les Français, la sécurité.
01:16:03 Avec le déploiement de 230 nouvelles brigades de gendarmerie pour lutter contre le trafic de drogue, un plan anti-stupe sera présenté en mars, tourné vers les villes moyennes.
01:16:12 « On va notamment taper les dealers aux portes-monnaies en donnant la possibilité de geler et de saisir les avoirs des trafiquants. »
01:16:18 Printemps des urgences, été social ou encore automne du travail, malgré une feuille de route billard remplie,
01:16:23 Gabriel Attal compte mener à bien sa mission, sans aucun temps mort.
01:16:27 Et vous l'avez entendu, prochaine étape et point chaud pour le Premier ministre, les agriculteurs.
01:16:32 Il doit les revoir cette semaine pour confirmer les annonces qui ont mis fin aux différentes manifestations.
01:16:37 José Pérez, co-président de la coordination orale du Lot-et-Garonne, est en direct avec nous.
01:16:40 Merci d'avoir accepté notre invitation.
01:16:42 Avec un petit peu de recul aujourd'hui, est-ce que vous avez toujours confiance dans les annonces du gouvernement ?
01:16:49 Non, pas du tout aujourd'hui. On reste sur ce qu'on a dit jusqu'à maintenant.
01:16:54 Il n'y a rien de concret qui a été annoncé.
01:16:57 Les mesurettes qui ont été annoncées, c'est le GNR, mais ça c'était déjà acté.
01:17:03 Après qu'est-ce qu'il y avait ? Un peu la jachère et quelques bricoles pour les éleveurs.
01:17:07 Mais il n'y a rien du tout qui a été annoncé.
01:17:10 Aujourd'hui, il a fait beaucoup de promesses.
01:17:12 Les plaies cofito, ok, mais quand est-ce que ça va être mis en place ?
01:17:16 Les mêmes normes européennes partout, même chez nous, est-ce que ça va être appliqué ou pas ?
01:17:23 Pour l'instant, on n'en sait rien.
01:17:25 Il n'y a rien, rien, rien qui a été mis en place de concret aujourd'hui pour aider l'agriculture française.
01:17:31 Donc vous n'avez aucune garantie. Comment allez-vous continuer à exercer la pression ?
01:17:36 De toute façon, aujourd'hui, on a rendez-vous avec nos préfets de département à partir de cette semaine qui arrive.
01:17:45 Donc on va voir comment on reprend toutes les mesures.
01:17:48 Mais après, la pression, de toute façon, on va la maintenir.
01:17:51 On va la maintenir. Si il faut monter au salon de l'agriculture, on montera au salon de l'agriculture.
01:17:56 Et cette pression, il faut la maintenir parce qu'il n'y a rien qui est annoncé.
01:18:01 Aujourd'hui, les agriculteurs continuent dans leur détresse, continuent à ne pas pouvoir payer ce qu'ils doivent.
01:18:07 Et tout le monde se moque de l'agriculture française.
01:18:09 Quand on écoute Gabriel Attal, ou plus exactement quand on le lit dans Le Parisien, avec son calendrier,
01:18:13 le calendrier de ses priorités sur toute une année, il y a beaucoup de priorités.
01:18:18 Le trafic de drogue, il y a la scolarité, l'éducation, bien sûr, le temps passé sur les écrans.
01:18:23 Il y a aussi les agriculteurs. Donc vous êtes une priorité parmi d'autres priorités.
01:18:29 Oui, mais les priorités, le problème, c'est que je reviens toujours pareil.
01:18:33 Ils annoncent beaucoup de choses, mais ils savent annoncer des chiffres pour certains métiers.
01:18:38 Et tant mieux, tant mieux pour eux. Mais pour nous, on nous annonce rien.
01:18:41 On ne demande pas le monde. On demande juste qu'on ait les mêmes normes que partout en Europe,
01:18:46 qu'on nous laisse travailler. Et puis voilà. Et puis c'est tout.
01:18:49 Et aujourd'hui, un plan d'urgence avec des report d'encouragement bancaire qui sauverait beaucoup d'agriculteurs en France.
01:18:54 Ça, c'est le premier plan, c'est le premier point d'aide efficace et immédiatement qu'il devrait mettre en place.
01:19:00 Mais M. Attal n'écoute pas ses agriculteurs.
01:19:03 Nous, je m'accroche au président qu'il a rencontré à Matignon, qui lui a apporté tout ce que je suis en train de vous dire.
01:19:10 Et il n'en est ressorti rien du tout de ça.
01:19:12 Qu'attendent les représentants qu'il va rencontrer dans quelques jours, Gabriel Attal ? Selon vous, José Pérez ?
01:19:18 Il faut que concrètement, il mette en place tout ce qu'il a annoncé.
01:19:25 Tout ce qu'il a annoncé, ce serait déjà un bon début.
01:19:28 L'interdiction des produits phytosanitaires, les mêmes interdictions partout en Europe,
01:19:34 interdiction de rapporter des fruits et des légumes qui ne sont pas sous les mêmes contraintes phytosanitaires que les nôtres.
01:19:41 Ça, ce serait un bon point qu'ils le fassent.
01:19:44 Mais ils ne le feront pas parce que s'ils font ça, on crève de faim en France.
01:19:48 En France, avec le système de production de notre État français, on ne produit plus rien.
01:19:53 On pourrait produire beaucoup plus, mais on nous pousse à déproduire
01:19:57 puisque nous avons des contraintes européennes qui sont au-dessus de toutes les contraintes européennes partout.
01:20:03 Il n'y a qu'en France. En France, on a les contraintes européennes et on a des sur-contraintes sur les contraintes.
01:20:08 Et c'est invivable. Aujourd'hui, les agriculteurs français n'en peuvent plus.
01:20:12 Merci José Pérez, merci de nous avoir accompagnés et d'être intervenu sur ces news.
01:20:17 On a voulu vous inviter, évidemment, aujourd'hui, au cœur de ce calendrier présenté par Gabriel Attal aujourd'hui,
01:20:23 pour savoir effectivement si sa parole, la parole donnée, était respectée ou si Florian Tardif, il y avait beaucoup de communication.
01:20:28 Car communication, il y a. C'est incontestable.
01:20:31 Que ce soit pour les agriculteurs, que ce soit aussi peut-être pour Mayotte,
01:20:34 parce qu'on est d'accord pour dire que peut-être que ce qu'a annoncé le ministre de l'Intérieur
01:20:38 ne sera pas appliqué dans les faits de manière assez rapide pour régler les problèmes.
01:20:42 Vous connaissez un tout petit peu comment fonctionne le pays.
01:20:46 On aimerait bien pouvoir, d'un claquement de doigts comme cela, changer la vie des personnes.
01:20:52 Et je pense que même Gabriel Attal aimerait bien le faire concernant les agriculteurs.
01:20:56 Malheureusement, il est vrai que ça prend du temps. On peut comprendre la frustration qui a été exprimée à l'instant.
01:21:02 Il y a eu des annonces il y a moins d'une dizaine de jours maintenant, un début de déploiement.
01:21:07 Est-ce que ça va assez vite ? Non. Est-ce qu'il y a eu un effet de communication ? Bien évidemment, comme toujours en politique.
01:21:14 Mais est-ce que Gabriel Attal est sincère ? Je veux le croire.
01:21:18 Et je pense qu'il y aura un point d'étape qui sera fait au moment du Salon de l'agriculture fin février.
01:21:25 Et à ce moment-là, les agriculteurs pourront voir si les annonces qui ont été présentées il y a moins d'une semaine
01:21:32 par Gabriel Attal et différents de ses ministres commencent à être perceptibles sur le terrain pour les agriculteurs.
01:21:39 Mais par exemple, pour reprendre une des revendications qui a été exprimée à l'instant sur les règles au niveau européen,
01:21:46 comprenez que malheureusement, et je dis bien malheureusement, ça prend un petit peu de temps.
01:21:51 Donc voilà, il faudra faire un premier point d'étape à la fin du mois et puis peut-être voir si d'ici quelques mois, il y a eu une évolution ou non.
01:22:00 L'interview dans Le Parisien, en tout cas Pierre Lelouch, donne plutôt l'impression que Gabriel Attal présente non pas un bilan,
01:22:06 mais toute une prospective de ce qu'il va avoir à faire avec à chaque fois des priorités, une communication avec des objectifs
01:22:12 pour un gouvernement qui est tout le temps en mouvement, tout le temps en action.
01:22:16 Et là, on est vraiment au cœur d'une communication politique.
01:22:18 Oui, sauf que moi je ne mets pas en doute ni son honnêteté personnelle, ni ses capacités.
01:22:26 Encore une fois, je ne suis pas là pour critiquer quelqu'un avant même qu'il ait fait quoi que ce soit.
01:22:31 Ce que je sais, c'est que à l'éducation nationale, il avait plutôt choisi le bon chemin.
01:22:36 Après, ça s'est arrêté, j'espère que ça va continuer, on va bien voir.
01:22:40 Là, il a fait un catalogue de la redoute, d'un certain nombre de choses.
01:22:45 Le problème des catalogues de la redoute, c'est que bon, qu'est-ce qui est important là-dedans ?
01:22:49 Qu'est-ce qui va venir en priorité ? On ne sait pas.
01:22:51 La vie politique, c'est un peu comme la guerre, aucun plan ne résiste à l'épreuve des faits.
01:22:58 Vous aviez tout à l'heure parlé de Mayotte.
01:23:01 Quand est-ce qu'on fait Mayotte ? J'ai entendu la ministre en charge dire que ce serait dans les trois mois.
01:23:07 Elle pourrait le faire beaucoup plus vite que ça, elle pourrait le raccrocher probablement au texte qui vient sur la Calédonie.
01:23:12 Mais bon, après, ça se gère, quel est le calendrier de l'Assemblée ?
01:23:16 C'est un métier, comme on dit.
01:23:18 Après, il y a un rendez-vous immédiat qui est le Salon de l'agriculture.
01:23:22 Ils ont fait un certain nombre de promesses, assez contradictoires, sur les phytosanitaires.
01:23:29 Ils ont dit "on suspend" ou "on retire".
01:23:31 Après, j'ai entendu la présidente de la Commission dire qu'on ne retirait rien du tout.
01:23:35 À moins que je sois malentendant, je n'ai pas cru comprendre que la Commission européenne soutenait la France.
01:23:43 Même si Mme von der Leyen a besoin de Macron pour être réélue.
01:23:46 Parce qu'au final, c'est le chancelier allemand et le président français qui choisissent le président.
01:23:50 Donc elle, elle est en réélection, si j'ose dire, dans cinq mois.
01:23:53 Elle a besoin de la France.
01:23:55 Qu'est-ce qu'il a pu dealer le président avec Mme von der Leyen ? J'en sais rien.
01:23:59 Qu'est-ce qu'il a pu obtenir, par exemple, sur Mercosur ? J'en sais rien non plus.
01:24:03 Est-ce qu'on peut ou pas interdire, comme demande M. Perez, à l'instant,
01:24:09 l'entrée de tous ces maraîchages fruits et légumes qui viennent d'Espagne,
01:24:13 ou d'ailleurs, bourrés de pesticides ?
01:24:16 Alors là, moi, j'en achète pas. Je garantis que je touche, je regarde le supermarché,
01:24:20 je sais d'où ça vient, je sais le niveau de pesticides, j'y vais pas.
01:24:23 Mais beaucoup de gens achètent ces produits, parce qu'en général,
01:24:26 ils sont moins chers que les produits français, quand les produits français existent.
01:24:29 Pourquoi ? Parce qu'on tolère, dans le marché unique,
01:24:33 que certains pays produisent maraîchages fruits à fond la caisse, sous plastique,
01:24:39 toute l'année, avec des phytosanitaires hollandais, et qu'on ne le fasse pas en France.
01:24:45 Alors, moi, je voudrais qu'on ait des produits de qualité, et qu'on ait moins de phytosanitaires.
01:24:49 C'est ça, l'objectif.
01:24:51 Et peut-être moins de communication.
01:24:53 Est-ce qu'il va pouvoir livrer ça, fin du mois, au sein de l'agriculture ?
01:24:58 A voir. J'aimerais qu'on termine cette séquence de politique intérieure,
01:25:01 et de communication notamment, avec Gabriel Attal, cette semaine,
01:25:05 qui a été surpris à l'Assemblée nationale, en train de montrer des photos,
01:25:07 et donc de ne pas écouter les questions, ou plus exactement, le discours d'un député.
01:25:12 C'est le député Valot, justement, qui présentait...
01:25:17 - Boris Valot. - Boris Valot, absolument,
01:25:19 qui a souligné cette attitude. On l'écoute tout de suite.
01:25:23 Ce dont il faut se débarrasser, outre vous, monsieur le Premier ministre,
01:25:28 ce n'est pas du travail, mais des rapports de domination.
01:25:31 Voilà pourquoi, toujours dans l'indifférence,
01:25:33 puisque vous continuez de discuter avec vos voisins de derrière,
01:25:37 loin du réarmement civique, de la recivilisation,
01:25:40 vous continuez, par votre attitude même, d'être le symbole d'un mépris
01:25:44 dont vous saviez que vous ne vous départiriez pas.
01:25:47 Monsieur le Premier ministre, occupez à rire avec vos ministres,
01:25:50 alors que 152 travailleurs sont morts dans notre pays l'année dernière,
01:25:55 que les maladies professionnelles explosent,
01:25:58 que la pleine santé au travail devrait être l'un de vos objectifs.
01:26:01 Vous préférez continuer de vapoter et de papoter.
01:26:05 Et de montrer des photos. Cette photo, il se justifie, d'ailleurs,
01:26:08 Gabriel Attal, on le voit, c'est des photos de son chien,
01:26:11 qu'il est en train de montrer, alors qu'il est haut de mortant
01:26:13 et très mignon, en effet. Mais est-ce qu'un Premier ministre
01:26:15 peut faire ça, pour conclure ?
01:26:17 Est-ce qu'un Premier ministre peut faire ça ? Oui.
01:26:20 Est-ce qu'il devrait faire ça ? Peut-être pas, au moment où,
01:26:22 effectivement, d'autres députés s'expriment à la tribune
01:26:26 de l'Assemblée nationale. Je ne vais pas juger du comportement
01:26:30 des uns ou des autres au sein de l'hémicycle, qui est plutôt déplorable
01:26:33 depuis un certain nombre d'années, où, effectivement, en général,
01:26:36 maintenant, les députés, même, je dirais, l'ensemble
01:26:40 des représentants de la nation ne s'écoutent plus
01:26:43 lorsque les uns ou les autres s'expriment à l'intérieur
01:26:47 de cet hémicycle.
01:26:49 Merci, Florian Tardif. Merci à Karim Abric,
01:26:51 Jolivert Deliote, Mamane et Pierre Lelouch
01:26:53 et d'autres invités qui nous rejoignent pour brosser l'actualité.
01:26:55 Encore une pause, d'abord, et on fera un point sur l'information,
01:26:58 bien sûr, avec Isabelle Kiboulou. À tout de suite.
01:27:00 On se retrouve dans quelques instants avec Pierre Lelouch,
01:27:07 Eliotte Mamane et Amaury Brelet, qui nous a rejoints.
01:27:09 Et je vous salue, cher Amaury, pour débattre, encore une fois,
01:27:12 mais d'abord, un point sur l'information. Avec vous, Isabelle.
01:27:15 On va prendre la direction du Tarn à Saïs.
01:27:18 Les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène
01:27:21 face aux opposants au projet d'autoroute A69.
01:27:24 Nos envoyés spéciaux sont sur place,
01:27:26 Jean-Luc Thomas et Nathan Thémine.
01:27:28 Bonjour. Jean-Luc, les gendarmes ont retiré des barricades
01:27:31 installées aux abords de la ZAD. Racontez-nous.
01:27:34 - Eh bien, écoutez, c'était en tout début d'après-midi.
01:27:39 Depuis ce matin, les zadistes, en fait,
01:27:43 avaient mis des barricades, pardon, sur la route.
01:27:50 Et ensuite, eh bien, les gendarmes,
01:27:53 comme ils l'ont fait vendredi, comme ils l'ont fait hier,
01:27:56 ont décidé d'enlever ces barricades, tout simplement,
01:28:00 pour que la route puisse être accessible à tout le monde.
01:28:05 Il faut savoir qu'il y a encore des riverains qui habitent ici.
01:28:09 Donc, forcément, ils ont besoin d'utiliser cette route.
01:28:13 Et par exemple, ce matin, quand nous sommes arrivés,
01:28:16 eh bien, les opposants au projet de l'A69
01:28:20 eh bien, barraient tout simplement cette route.
01:28:23 Donc, c'est pour ça que les forces de l'ordre
01:28:25 sont intervenues en début d'après-midi.
01:28:28 Ce qu'il faut savoir, c'est que les forces de l'ordre
01:28:31 vont partir d'ici quelques heures.
01:28:35 Et puis, eh bien, le site va retrouver un petit peu son calme,
01:28:39 on va dire. Ce qui est sûr, c'est que toutes les personnes
01:28:43 qui sont sur la ZAD vont y rester pour le moment,
01:28:47 puisqu'il y a encore des recours qui sont faits par la Voie libre,
01:28:53 qui est le groupement qui, en fait, est là pour aider les opposants.
01:28:59 Et les recours seront examinés prochainement
01:29:04 par le tribunal de Castres.
01:29:07 Et c'est à ce moment-là qu'ils pourront éventuellement
01:29:10 être délogés par les forces de l'ordre.
01:29:14 - Merci, Jean-Luc Thomas, pour ces précisions.
01:29:16 Merci à Nathan Temine qui vous accompagne.
01:29:19 L'actualité, c'est aussi cette décision radicale
01:29:22 annoncée depuis Mayotte par le ministre de l'Intérieur ce matin.
01:29:25 Une révision constitutionnelle pour supprimer le droit du sol sur l'île.
01:29:29 Le département est confronté à une grave crise migratoire
01:29:32 entraînant une insécurité préoccupante.
01:29:35 Écoutez Mariam Saïd Kalam, conseillère départementale Renaissance.
01:29:39 - 73% seraient d'une mer étrangère,
01:29:43 venues des îles voisines.
01:29:46 Donc ça, c'est quand même quelque chose d'assez parlant.
01:29:50 Pourquoi ces mères de famille viennent accoucher à Mayotte ?
01:29:53 Parce qu'il y en a qui y résident et qui font beaucoup d'enfants,
01:29:57 mais il y en a qui viennent à quelques semaines de l'accouchement,
01:30:01 qui risquent leur vie pour faire des traversées
01:30:04 et venir accoucher à Mayotte.
01:30:06 C'est pas la sécurité sanitaire, en tout cas,
01:30:10 qu'ils viennent chercher.
01:30:13 Mais on soupçonne fortement, en tout cas les chiffres le montrent,
01:30:17 que ça c'est pour prétendre au droit du sol de leurs enfants.
01:30:21 - Enfin comme un air de déjà-vu.
01:30:23 Une toile de Claude Monet a été aspergée de soupe
01:30:26 par des militantes écologistes.
01:30:28 Les faits se sont passés au musée des Beaux-Arts de Lyon hier.
01:30:31 Une action du mouvement Riposte Alimentaire,
01:30:34 qui n'est pas sans rappeler celle de fin janvier au Louvre,
01:30:37 retour sur les faits avec Kylian Salé.
01:30:41 - Merde, qu'est-ce qu'il fait ?
01:30:44 - 15h30 ce samedi au musée des Beaux-Arts de Lyon,
01:30:47 deux militantes de Riposte Alimentaire
01:30:50 aspergent le tableau "Le printemps" de Claude Monet.
01:30:53 La toile de 1872, vitrée, va tout de même subir une restauration.
01:30:57 Les deux militantes ont été interpellées,
01:31:00 une plainte a été déposée.
01:31:02 Sur les réseaux sociaux, le maire de Lyon
01:31:05 et la ministre de la Culture ont réagi à cet acte de vandalisme.
01:31:08 - Je regrette l'action menée ce jour au musée des Beaux-Arts de Lyon
01:31:11 contre une toile de Monet.
01:31:13 Tout mon soutien aux équipes contraintes de fermer une partie du musée,
01:31:16 mais face à l'urgence climatique, l'angoisse est légitime.
01:31:19 Nous y répondons par une action résolue.
01:31:22 - Comment imaginer qu'en s'en prenant à une oeuvre d'art,
01:31:25 on fasse avancer la cause que l'on prétend servir ?
01:31:28 Plein soutien aux équipes du musée des Beaux-Arts de Lyon.
01:31:31 - Riposte Alimentaire, c'est ce mouvement écologiste
01:31:34 à l'origine de plusieurs actions de ce genre.
01:31:37 - Le lendemain, deux militantes avaient jeté de la soupe
01:31:40 sur la Joconde au musée du Louvre.
01:31:43 Le tableau n'avait subi aucun dommage, protégé par une vitre blindée.
01:31:46 - Qu'est-ce qu'il y a de plus important ?
01:31:49 - L'art, le droit et l'allondation saine et durable.
01:31:52 - Après leur acte de vandalisme à Lyon,
01:31:55 les deux militantes vont devoir verser une contribution citoyenne
01:31:58 à une association d'aide aux victimes.
01:32:01 Ce délit prévoit une peine maximale de 7 ans d'emprisonnement
01:32:04 et 100 000 euros d'amende.
01:32:06 - Merci Isabelle Piboulot.
01:32:09 - Merci à vous Lionel.
01:32:12 - Nous parlons encore de Mayotte avec nos invités
01:32:15 avec Pierre Lelouch, Eliott Mamann et Amaury Brelé.
01:32:18 L'île de Mayotte traverse un climat insurrectionnel
01:32:21 sur fond de violence, d'immigration illégale
01:32:24 avec des collectifs qui dressent des barrages.
01:32:27 Gérald Darmanin a annoncé la fin du droit du sol sur cette île
01:32:30 qui est un département français.
01:32:33 Nous sommes connectés avec Ouza,
01:32:36 une habitante de la localité de Bandra Boua.
01:32:39 Vous êtes professeure des écoles.
01:32:42 Vous êtes engagée dans un collectif
01:32:45 et vous participez aux actions de blocage.
01:32:48 Que nous décriviez-vous de la situation à Mayotte
01:32:51 pour vous dans votre quotidien ?
01:32:54 Comment se déroulent vos journées d'action ?
01:32:57 - Les journées d'action du matin au soir,
01:33:00 il y a certaines personnes qui restent sur les barrages
01:33:03 toute la journée. Le soir, c'est pareil.
01:33:06 On reste sur les barrages pratiquement tous les soirs,
01:33:09 tous les jours, toute la journée. C'est essentiellement ça.
01:33:12 C'est ce qui rime notre quotidien. Actuellement, on ne fait que ça.
01:33:15 On ne vit que pour ça et on a bien l'intention d'aller jusqu'au bout
01:33:18 parce qu'on estime tous que la cause que nous défendons
01:33:21 est légitime et juste.
01:33:24 Donc, on ira jusqu'au bout jusqu'à ce qu'on parvienne
01:33:27 à trouver une solution à la problématique qui nous inquiète à ce jour.
01:33:31 - La problématique, quelle est-elle ? L'immigration illégale,
01:33:34 l'insécurité ou l'association des deux ?
01:33:37 - L'association des deux parce que
01:33:40 souvent, on nous dit qu'on fait l'amalgame entre les deux
01:33:43 mais fort est de constater qu'en fait, les deux sont liés.
01:33:48 Immigration clandestine et insécurité.
01:33:51 On constate très souvent parmi les personnes
01:33:54 qui sont interpellées, souvent quand on regarde les origines,
01:33:58 ils ont souvent des origines comoriennes pour la plupart,
01:34:02 il faut dire ce qu'il en est, sans forcément vouloir stigmatiser,
01:34:05 mais c'est une réalité.
01:34:07 Même si certaines personnes refusent aujourd'hui de voir ce qu'il en est,
01:34:10 mais c'est une réalité sur le territoire à ce jour.
01:34:12 Donc oui, on parle d'immigration clandestine et d'insécurité
01:34:15 parce que les deux problématiques sont effectivement liées.
01:34:17 - On le voit sur nos images, il y a un climat, je disais tout à l'heure,
01:34:20 insurrectionnel. En tout cas, les forces de l'ordre sont parfois
01:34:23 un peu dépassées parce qu'il y a des mouvements de foule
01:34:25 et des mouvements de colère. Mais ce qu'il faut dire,
01:34:27 sans doute aussi Ouza, c'est que la population a peur
01:34:30 et se confine pour la plupart le soir quand la nuit tombe,
01:34:34 car il y a des gangs qui errent dans les rues
01:34:37 et qui peuvent être extrêmement violents.
01:34:39 - Effectivement, ça aussi, ça fait partie de la réalité,
01:34:43 malheureusement, ça fait partie de notre réalité quotidienne.
01:34:46 Du matin au soir, on vit, on vit la peur au ventre.
01:34:49 Le matin, on se réveille pour nous autres, on va aller travailler,
01:34:52 on travaille la peur au ventre parce qu'on a toujours peur
01:34:55 d'être appelé à tout moment pour nous dire "ben voilà, rentrez,
01:34:57 parce qu'il y a un problème, parce qu'il y a telle bande
01:34:59 qui a attaqué le village, parce qu'un tel établissement scolaire
01:35:01 qui a été attaqué". C'est notre quotidien,
01:35:04 c'est notre quotidien, nous vivons constamment dans la peur.
01:35:07 Nous, les maisons sont toutes barricadées,
01:35:09 la plupart des morts, toutes les maisons sont barricadées,
01:35:11 on est sur des clôtures qui font 2-3 mètres de haut,
01:35:14 mais malgré tout, nous ne nous sentons pas en sécurité.
01:35:17 Ni en dehors de nos maisons, ni à l'intérieur de nos maisons,
01:35:22 partout où on est, nous nous sentons en insécurité
01:35:25 et c'est une réalité. Ce n'est pas juste des paroles
01:35:27 parce que souvent quand on le dit, on nous pointe du doigt,
01:35:30 oui on exagère, oui on est ça, mais en fait c'est une réalité.
01:35:33 C'est ce que nous vivons au quotidien,
01:35:35 notre quotidien est fait de peur.
01:35:37 En métropole, vous avez connu le confinement
01:35:39 comme la plupart des citoyens métropolitains et du monde d'ailleurs.
01:35:44 Nous avons connu ce confinement à ce moment-là,
01:35:46 mais nous ici à Mayotte, le confinement il est quotidien.
01:35:48 C'est tous les jours, nous nous sentons confinés,
01:35:51 on ne vit plus normalement.
01:35:52 Ici à Mayotte, désormais on survit, on ne vit pas, on survit.
01:35:56 En gros, c'est notre réalité aujourd'hui.
01:35:59 La venue aujourd'hui de Gérald Darmanin,
01:36:01 le ministre de l'Intérieur, avec une délégation,
01:36:03 avec des membres aussi du GIGN,
01:36:07 cette venue est-elle porteuse d'espoir pour vous ?
01:36:09 Est-ce que vous avez le sentiment que cela peut changer les choses ?
01:36:12 Rappelant qu'il y a quelques mois, il était déjà venu
01:36:15 pour essayer d'apaiser ce climat.
01:36:18 Alors, la venue de monsieur Darmanin aujourd'hui,
01:36:24 on espère qu'elle réussira à débloquer la situation,
01:36:30 mais très honnêtement, moi pour ma part,
01:36:32 de manière personnelle, je reste assez sceptique,
01:36:34 puisqu'il faut quand même rappeler qu'il y a eu l'opération
01:36:36 Ouang Bouchou qui a été annoncée avec plein de promesses.
01:36:40 Cela a nourri pas mal d'espoir au sein de la population mahoraise.
01:36:43 Nous étions tous persuadés que cela allait être
01:36:45 une solution à part entière de nos problèmes,
01:36:49 mais il faut constater qu'en fait, c'était que de la communication,
01:36:52 parce qu'au final, l'opération a été mal préparée,
01:36:54 alors qu'il savait que sur les terrains,
01:36:56 on allait être confronté à ces pseudos-associations
01:36:59 financées par l'État, qui allaient tout faire
01:37:01 pour empêcher cette opération de se dérouler dans des bonnes conditions.
01:37:05 Et pourtant, l'État n'a pas pris les dispositions nécessaires.
01:37:07 Donc aujourd'hui, si le ministre s'en félicite en se disant
01:37:11 "Ça a été une réussite en partie",
01:37:15 moi pour ma part, j'estime que ce n'était pas une réussite.
01:37:18 Au contraire, ça a juste été fait de la communication et puis c'est tout.
01:37:22 Donc aujourd'hui, il revient avec plein de promesses.
01:37:25 Là, ce matin, j'ai vu qu'il a annoncé la suppression du droit du sol à Mayotte.
01:37:28 Le droit du sol, sa suppression, ça va peut-être minimiser les naissances,
01:37:34 ça va peut-être ralentir un petit peu,
01:37:36 faire baisser un petit peu le taux de naissance qu'on connaît actuellement,
01:37:39 parce qu'on sait que Mayotte, c'est la plus grande maternité,
01:37:42 c'est la Siama Moudzou, ça, tout le monde le sait.
01:37:45 Donc peut-être que ça aura une petite influence, mais vraiment minime.
01:37:49 Là-dessus, moi, je ne suis pas totalement convaincue.
01:37:51 Comme je vous le disais, je reste assez sceptique sur ce sujet.
01:37:54 Mais la vraie problématique qu'on attend aujourd'hui d'être résolue,
01:37:59 c'est ce problème de séjour territorialisé.
01:38:02 Parce qu'il faut dire que jusqu'à maintenant,
01:38:05 le séjour territorialisé s'est considéré,
01:38:07 enfin, c'est vécu comme une véritable injustice pour les Mahorais.
01:38:10 En métropole, la plupart des gens, ils regardent le problème de très loin,
01:38:13 ils ne se sentent pas concernés.
01:38:15 À l'Assemblée, c'est la même chose, tout le monde ne se sent pas concerné,
01:38:18 chacun regarde le problème de loin.
01:38:20 On en voit nos parlementaires, ils ne sont pas écoutés,
01:38:22 malgré le fait qu'ils rapportent des faits,
01:38:24 ce ne sont pas juste des paroles pour parler,
01:38:27 c'est vraiment des faits qui sont rapportés régulièrement au niveau de l'Assemblée.
01:38:31 On a l'impression que le problème de Mayotte, aujourd'hui, il ne concerne que Mayotte.
01:38:35 Au niveau national, personne ne se sent concerné,
01:38:37 limite même les médias nationaux n'en parlent que très peu,
01:38:41 pour ne pas dire qu'ils n'en parlent jamais.
01:38:43 Donc aujourd'hui, le fait de supprimer,
01:38:45 de faire une demande sur la suppression du séjour territorialisé,
01:38:48 à partir du moment où cela sera fait, sera mis en place,
01:38:52 je pense que désormais, au niveau national,
01:38:55 les départements n'auront pas d'autre choix
01:38:58 que de prendre le problème à bras-le-corps et de le traiter
01:39:01 en essayant de trouver des solutions pérennes.
01:39:03 Parce que jusqu'à maintenant, il n'y a que Mayotte qui est concernée.
01:39:06 Il n'y a que Mayotte qui est concernée.
01:39:08 Et tout le monde regarde le problème de très loin sans agir.
01:39:10 Bien sûr, on sent votre colère et le fait que vous soyez désemparée, Ouza.
01:39:14 Il est vrai que pour la métropole, pour l'Hexagone, Mayotte, c'est très très loin,
01:39:18 c'est à des milliers de kilomètres, mais c'est la France,
01:39:20 c'est un département français.
01:39:21 Est-ce que vous vous sentez, en tant que Française, abandonnée par votre pays ?
01:39:25 Totalement.
01:39:28 Et c'est un sentiment qui est partagé, je pense, par la plupart des Maorais,
01:39:32 peut-être ne pas dire tous, mais c'est un sentiment qui est partagé
01:39:35 par tout le monde aujourd'hui parce que c'est un cri d'alarme,
01:39:37 c'est un cri qui est lancé depuis plusieurs années déjà.
01:39:40 En 2018, ce mouvement a duré un peu plus de deux mois.
01:39:46 Et au final, on n'a eu que des promesses qui n'ont pas été tenues.
01:39:50 Il y a eu tout un tas de promesses, de petites mesurettes
01:39:54 qui ont été mises en place, mais qui n'ont pas forcément fonctionné.
01:39:57 Et aujourd'hui, on se retrouve encore dans les rues à toujours crier les mêmes choses,
01:40:01 les problèmes d'insécurité, les problèmes d'immigration clandestine.
01:40:04 Et ça, ça ne date pas d'aujourd'hui.
01:40:06 Donc nous trouvons dommage qu'à chaque fois qu'il y a une crise à Mayotte,
01:40:10 ça concerne toujours les mêmes choses et qu'au final, l'État ne réagit pas.
01:40:14 Paris reste silencieux, il ne bouge pas.
01:40:17 Donc oui, on se sent abandonné.
01:40:19 Nous nous considérons français, mais on a l'impression que Paris
01:40:22 ne partage pas tellement cela.
01:40:24 Donc à se demander, à se poser des questions.
01:40:26 Merci Ouza, merci pour votre témoignage.
01:40:28 Témoignage très fort et vibrant.
01:40:30 Merci infiniment. Bon courage, effectivement, pour la Suisse.
01:40:33 On ne vous abandonne pas puisqu'on vous donne la parole sur l'antenne de CNews.
01:40:37 Et on le fait depuis hier déjà.
01:40:39 Et on cède la parole évidemment aux Mahorais, aux habitants
01:40:42 et aux habitants français de ce département.
01:40:45 Témoignage très fort à Maury Brelet, qui décrit quand même une situation d'abandon,
01:40:49 quelles que soient les décisions qui vont être prises et le droit du sol,
01:40:52 on va y revenir dans quelques instants.
01:40:54 C'est un département français qui se sent lâché par son gouvernement, par son pays.
01:40:59 Cet habitant a parfaitement raison et on comprend tout à fait sa colère.
01:41:02 L'État a laissé pourrir la situation depuis des années.
01:41:05 Il était au courant de ce qui se passait.
01:41:07 L'opération Embouchoux de l'année dernière n'a pas montré son efficacité.
01:41:10 C'est d'ailleurs pour cela, c'est un aveu d'échec que Gérald Darmanin a annoncé,
01:41:15 une nouvelle opération dans les jours qui vont venir.
01:41:19 Et il l'a très bien dit aussi, malheureusement, la suppression du droit du sol
01:41:24 n'aura des effets que très limités.
01:41:26 D'abord parce que ce droit du sol avait déjà été durci par la loi Asile et Migration en 2018,
01:41:31 sans effet notable particulier.
01:41:33 Et ensuite, effet pervers consécutif, c'est la suppression.
01:41:38 La suppression du droit du sol entraînera la suppression de ces visas territorialisés
01:41:42 et donc créera de facto une nouvelle filière migratoire depuis Mayotte vers la France.
01:41:47 Et en fait, le vrai problème ici, il est politique.
01:41:50 Il s'appelle Azali Asoumari, c'est-à-dire c'est lui le président des Comores.
01:41:54 Et c'est lui qui, depuis des années, refuse d'empêcher les Comoriens de quitter l'archipel vers Mayotte.
01:42:00 Parce qu'en réalité, on arrive assez efficacement à expulser les clandestins de Mayotte
01:42:05 vers les Comores et vers l'Afrique.
01:42:07 On a un taux en 2022 d'expulsion de 76%.
01:42:10 Donc on y parvient.
01:42:12 Le seul problème, c'est que cet homme, qui a accédé au pouvoir en 1999 par un putsch
01:42:17 et qui a été réélu pour la quatrième fois en janvier dernier,
01:42:21 trompe la France, ne fait rien, maintient un double discours
01:42:24 et considère que Mayotte est comorien et refuse donc d'empêcher les habitants de son état de rejoindre Mayotte.
01:42:32 Et la France a vraiment intérêt à peser, à mettre tout son poids à la fois politique et diplomatique
01:42:37 pour obliger cet homme, qui d'ailleurs piétine la démocratie naissante dans son pays depuis des années,
01:42:43 à l'obliger à collaborer avec la France et à empêcher les habitants de son archipel de rejoindre Mayotte.
01:42:48 Peut-être faut-il agir différemment alors par rapport à ce qu'a annoncé Gérald Darmanin,
01:42:52 Pierre Lelouch et traité directement avec les Comores pour juguler cette immigration.
01:42:57 Parce que même si c'est dissuasif de supprimer le droit du sol,
01:43:00 si l'immigration continue et qu'il y a encore des naissances sur le sol français et à Mayotte,
01:43:05 que fait-on des enfants et que fait-on des mères qui donnent naissance ?
01:43:09 - Non, clairement, bien entendu, la proposition Darmanin d'aujourd'hui ne va pas tout régler.
01:43:14 Je n'ai jamais prétendu ça tout à l'heure.
01:43:16 J'ai dit que c'était un signal très important, qui était indispensable dans des départements
01:43:21 qui sont absolument ouverts à une immigration de masse clandestine,
01:43:25 où maintenant les immigrés sont plus nombreux que la population locale.
01:43:29 C'est très très compliqué à gérer.
01:43:33 Surtout quand on a affaire à une situation, en fait, coloniale.
01:43:37 Parce qu'il ne faut pas payer un mot les chats à un chat.
01:43:41 Mayotte faisait partie d'un archipel qui a obtenu son indépendance en 1974.
01:43:47 C'est vrai que les maorais de Mayotte ont voté contre.
01:43:50 Mais enfin, le président de Mayotte de l'époque a considéré que le référendum,
01:43:55 c'est un peu ce qui s'est passé en Ukraine.
01:43:57 Vous savez, en Ukraine, il y a eu, au moment de l'indépendance de l'Ukraine,
01:44:00 90% des Ukrainiens étaient pour l'indépendance et en Crimée seulement 60.
01:44:05 Il n'empêche que le président ukrainien de l'époque a considéré que toute l'Ukraine était indépendante.
01:44:11 Bon là, au Comores, c'est pareil.
01:44:14 Sauf que, en pire, si j'ose dire, la communauté internationale locale soutient les Comores.
01:44:20 L'ONU soutient les Comores. L'OUA soutient les Comores.
01:44:23 Donc nous, on a, sous Nicolas Sarkozy, créé un département français dans cette île,
01:44:29 parce que les Mahorais du coin voulaient être français.
01:44:32 On les comprend parce qu'on vit mieux en France qu'en Jouan et dans le reste de l'archipel.
01:44:40 Maintenant, on a affaire à des voisins qui sont tout à fait hostiles,
01:44:44 je viens de le dire, toi justement, qui ne coopèrent pas du tout,
01:44:47 qui noient Mayotte sous le flot d'immigration clandestine.
01:44:52 Et donc la situation, elle est très très compliquée,
01:44:55 sauf à mettre toute la marine française autour de Mayotte,
01:44:59 pour empêcher que les pirogues arrivent.
01:45:03 - Et les Mahorais sont désemparés.
01:45:05 - Voilà pourquoi il y a ce qu'il faut faire.
01:45:07 - Beaucoup d'entre eux viennent, il faut savoir qu'une ville comme Marseille,
01:45:09 il y a plus de Mahorais à Marseille qu'il y en a à Mayotte.
01:45:13 - On va juste retrouver Jean Bexon, pour justement témoigner,
01:45:16 Jean Bexon, l'un des envoyés spéciaux de CNews sur place,
01:45:20 pour témoigner du climat et de l'atmosphère,
01:45:21 puisque Jean, vous êtes déjà depuis plusieurs jours,
01:45:24 au cœur de ces barrages et de ces rassemblements dans les rues de Mayotte.
01:45:30 - Oui tout à fait, aujourd'hui c'était un jour de colère pour les Mahorais,
01:45:33 lors de l'accueil du ministre de l'Intérieur, Gérard Ledermannin,
01:45:36 celui-ci a été sifflé dès son arrivée ici, à la place de la République,
01:45:40 qui accueille la barge de Mamoudzou.
01:45:44 Les Mahorais, il résume une crise de confiance entre les Mahorais
01:45:49 et l'exécutif et le gouvernement, puisqu'on leur avait promis
01:45:52 beaucoup de choses lors de l'opération Ouam Bouchou en avril dernier,
01:45:56 et selon eux, ils n'ont pas été satisfaits.
01:45:59 De fait, ce qu'ils attendent de Ledermannin, ce ne sont pas des paroles,
01:46:02 ce sont des actes, et c'est pourquoi il y a quelques minutes,
01:46:04 ici sur cette place, a été décidé que le mouvement des blocages
01:46:08 allait se maintenir jusqu'à mercredi,
01:46:11 tant que Gérard Ledermannin n'a pas posé les gages,
01:46:13 par exemple qu'il supprimerait concrètement le séjour territorialisé à Mayotte.
01:46:22 Et donc, jusqu'à mercredi, les barrages sont maintenus,
01:46:25 et mercredi se tiendra un congrès à Pamandzi qui déterminera,
01:46:28 oui ou non, la poursuite du mouvement de blocage,
01:46:32 qui, je le rappelle, pour ne pas confondre,
01:46:33 il y a les blocages qui peuvent être faits par les coupeurs de route,
01:46:35 par les délinquants, et puis, depuis quelques jours,
01:46:37 les blocages faits par les militants qui s'activent contre la délinquance
01:46:41 et contre l'immigration clandestine.
01:46:44 Merci Jean-Bexence, merci pour ce témoignage et pour cette information.
01:46:47 Effectivement, la colère ne passe pas, malgré la présence de Gérald Darmanin et Eliott Mamann.
01:46:51 Il y a même un sentiment de défiance,
01:46:53 plutôt que de non-confiance à l'égard du ministre de l'Intérieur,
01:46:57 de la part des Maorais.
01:46:58 Absolument, il y a presque des relations bilatérales, en fait,
01:47:00 entre Mayotte et la France, et précisément la question
01:47:03 du séjour territorialisé en est une manifestation.
01:47:06 Ce que l'on comprend, en réalité, c'est que c'est dans l'intérêt des Maorais
01:47:09 de mettre fin à la territorialisation du séjour,
01:47:12 parce qu'ainsi, la France sera beaucoup plus répressive
01:47:15 à l'égard des immigrants illégaux sur place,
01:47:17 mais qu'en revanche, ce n'est pas tout à fait dans l'intérêt de la métropole,
01:47:21 puisque, à l'heure actuelle, il faut un visa pour passer de Mayotte à la métropole,
01:47:26 et que la suppression de ce visa-là pourrait constituer une forme d'appel d'air
01:47:30 de plus d'immigration illégale directement en métropole.
01:47:34 Maintenant, il y a en effet une question plus internationale.
01:47:37 L'ONU, par exemple, a une position très ambiguë par rapport à Mayotte,
01:47:41 elle ne reconnaît pas tout à fait son appartenance à la France,
01:47:45 puisqu'il considère que ça fait partie des territoires
01:47:47 qui sont toujours à décoloniser,
01:47:49 et ce qui précisément met en exergue, d'une certaine manière,
01:47:52 la différence, c'est dans un nouvel épisode médiatique,
01:47:54 on voit le clivage entre l'expérience et l'expertise,
01:47:57 parce que nous, on a beau disserter sur les problèmes constitutionnels
01:48:00 qui peuvent s'opposer à la gestion de la situation sur place,
01:48:04 sur les immigrations avec le droit international,
01:48:06 on voit bien que l'expérience de ces gens-là est absolument inqualifiable.
01:48:11 Je pense que nous, sur notre plateau,
01:48:13 on ne pourrait pas vivre à la place de ces gens-là,
01:48:15 c'est absolument abominable.
01:48:17 - On a entendu le témoignage d'Ouza, qui était très fort tout à l'heure.
01:48:20 - Oui, précisément, et qui était très précis,
01:48:22 et je crois que cela met tout de même en exergue
01:48:24 le besoin d'un peu plus de fermeté, une fois encore,
01:48:26 sur ces questions-là.
01:48:27 Par exemple, sur la question des OQTF à Mayotte,
01:48:30 il y a beaucoup moins de recours administratif possible
01:48:32 après la prononciation d'une OQTF par une autorité administrative,
01:48:36 parce qu'il considère que, précisément,
01:48:38 il faut être plus efficace sur place,
01:48:40 et puisque la jurisprudence européenne ne s'applique pas
01:48:43 tout à fait de la même manière à Mayotte,
01:48:46 s'agissant d'un territoire tout de même ultramarin
01:48:48 par rapport à la métropole que directement dans l'Hexagone,
01:48:51 il est possible d'aller plus vite.
01:48:52 - On a déjà du mal à appliquer les OQTF dans l'Hexagone,
01:48:56 alors si c'est encore plus compliqué à Mayotte,
01:48:58 où il y a une immigration illégale qui est déferlante,
01:49:01 la problématique reste entière.
01:49:02 On marque une pause, on se retrouve dans quelques instants
01:49:04 avec nos invités.
01:49:05 Point sur l'information, et nous évoquons également
01:49:07 l'insécurité grimpante sur le territoire français,
01:49:10 dans l'Hexagone, à Bordeaux notamment,
01:49:12 mais vous allez voir que ce n'est pas un phénomène
01:49:14 qui est uniquement franco-français,
01:49:15 qui est un phénomène également européen.
01:49:17 On ira en Espagne également.
01:49:18 A tout de suite.
01:49:19 Nos débats autour de la sécurité en France dans quelques instants.
01:49:26 D'abord, un point sur l'information.
01:49:27 Isabelle Piboulot.
01:49:29 A Saïs, dans le Tarn, les forces de l'ordre ont débarrassé
01:49:32 les barricades installées aux abords de la Zahade.
01:49:35 Les gendarmes ont fait usage de gaz lacrymogènes cet après-midi.
01:49:38 Les opposants au projet d'autoroute A69 entre Toulouse et Castres
01:49:42 sont mobilisés depuis vendredi.
01:49:44 Les militants ont occupé des cabanes construites dans les arbres
01:49:47 pour tenter d'empêcher la poursuite du chantier de l'A69.
01:49:50 Afin de sensibiliser à la crise agricole,
01:49:53 des agriculteurs italiens ont apporté une vache
01:49:56 à Saint-Pierre au Vatican.
01:49:58 Baptisée Ercolina II, l'animal a une histoire.
01:50:01 Sa mère avait été bénie par le pape Jean-Paul II en 1997.
01:50:05 Pour tenter de calmer la colère en Italie,
01:50:08 la première ministre Giorgia Meloni a annoncé vendredi
01:50:11 la restauration d'exemptions fiscales pour les agriculteurs à bas revenus.
01:50:15 Enfin, la situation préoccupe au Sénégal.
01:50:18 L'Union européenne appelle les autorités à garantir
01:50:21 les libertés fondamentales et présente ses condoléances.
01:50:24 Depuis vendredi, trois Sénégalais ont été tués lors de manifestations.
01:50:28 Le président Makisal a pris de court la population
01:50:31 avec un report surprise de l'élection présidentielle.
01:50:34 Une nouvelle manifestation lancée par un collectif de la société civile
01:50:38 est prévue ce mardi.
01:50:40 Merci Isabelle Piboulot.
01:50:42 L'information revient à 17h sur CNews.
01:50:44 Toujours en direct, bien sûr.
01:50:46 Toujours en compagnie de nos invités, bien évidemment.
01:50:49 On évoque l'insécurité.
01:50:50 Pierre-Marie Sève nous a rejoint,
01:50:52 directeur de l'Institut de la Justice.
01:50:54 Merci d'être avec nous en direct.
01:50:55 On évoquait hier la situation du quartier de Salingrade à Paris
01:50:58 avec ce marché du krach à ciel ouvert.
01:51:01 Aujourd'hui c'est à Bordeaux que nous allons nous rendre,
01:51:02 où le quartier des Capucins est en proie depuis plusieurs années
01:51:05 au trafic de drogue.
01:51:06 Il provoque une grande insécurité dans les rues
01:51:08 et face à cette situation, les riverains poussent un cri d'alarme.
01:51:11 Ils demandent à la mairie plus de moyens pour résoudre leurs problèmes.
01:51:14 Célia Gruyère.
01:51:16 Dealer en plein jour, droguer, jeu d'argent
01:51:20 et même parfois des agressions.
01:51:22 Le quartier à proximité du marché des Capucins
01:51:25 et notamment dans la rue Elige-un-Trac à Bordeaux
01:51:28 est considéré comme abandonné des pouvoirs publics.
01:51:31 Une situation qui dure depuis cinq ans.
01:51:34 Un collectif de riverains épuisés a donc manifesté
01:51:37 devant la mairie hier après-midi.
01:51:39 Il y a des jeux d'argent qui s'opèrent là.
01:51:43 Il y a beaucoup de trafic et il y a une insécurité totale.
01:51:48 Les gens, lorsqu'ils rentrent chez eux,
01:51:50 ils n'osent même plus rentrer chez eux.
01:51:52 On les menace, les gens pissent partout,
01:51:54 ils boivent, ils se droguent.
01:51:56 Les moyens déployés par la mairie sont jugés largement insuffisants
01:51:59 pour répondre aux problèmes.
01:52:01 On nous répond parfois, la mairie,
01:52:03 c'est un quartier populaire, l'immobilier est moins cher.
01:52:07 Donc presque on considère que c'est normal,
01:52:09 qu'on doit supporter ça.
01:52:11 Et bien ça n'est pas le cas.
01:52:13 Nous on a acheté, c'était pas comme ça.
01:52:15 Moi je veux pouvoir garantir à mes locataires
01:52:17 qu'ils vont dormir le soir.
01:52:19 Je veux pouvoir leur garantir qu'ils vivent tranquillement.
01:52:22 La vidéosurveillance ainsi que les effectifs de policiers municipaux
01:52:26 devraient être renforcés.
01:52:28 Fin décembre, plus d'un kilo de cocaïne a été saisi dans ce quartier
01:52:31 lors d'une opération des forces de l'ordre.
01:52:34 Merci d'avoir accepté notre invitation, Pierre-Marie Sèvres.
01:52:37 Je voudrais avoir votre sentiment, votre regard
01:52:39 sur ce qui est constaté depuis de nombreux jours,
01:52:42 voire depuis de nombreuses semaines, voire des mois,
01:52:44 en France notamment, parce que cela ne concerne pas que les grandes villes,
01:52:47 cela concerne aussi parfois des petites communes,
01:52:49 cette augmentation, voire cette prolifération de la violence.
01:52:53 Comment vous l'expliquez ?
01:52:55 Comment je l'explique ?
01:52:57 Alors, la criminalité en France est à mon avis
01:52:59 le résultat de deux phénomènes distincts,
01:53:03 mais finalement assez proches,
01:53:05 qui sont premièrement, tout le monde le sait,
01:53:07 tout le monde le voit, l'immigration,
01:53:09 qui en France depuis 40 ans n'est pas mal régulée,
01:53:11 elle n'est pas régulée du tout.
01:53:13 Depuis plusieurs décisions du Conseil constitutionnel,
01:53:15 enfin du Conseil d'État en 1977,
01:53:17 pour la première fois, on n'a pas pu,
01:53:19 le gouvernement et le pouvoir exécutif
01:53:21 ont perdu, ont enlevé les mains du tableau de bord de l'immigration,
01:53:24 donc on ne sait pas qui entre en France.
01:53:26 On a donc des gens tout à fait honnêtes et travailleurs
01:53:28 qui cherchent une vie meilleure,
01:53:30 et puis on a des gens qui fuient effectivement
01:53:32 la guerre ou la criminalité dans leur pays,
01:53:34 et puis on a des gens qui ont commis des crimes
01:53:36 et des délits dans leur pays,
01:53:38 et qui se retrouvent, parfois d'ailleurs,
01:53:40 les deux premières raisons, et parfois juste parce qu'ils veulent fuir
01:53:42 la police dans leur pays, qui se retrouvent en France.
01:53:44 Et comme on ne contrôle personne,
01:53:46 que ce soit le casier judiciaire,
01:53:48 ni pour l'immigration légale, ni pour l'immigration illégale,
01:53:50 on la contrôle.
01:53:52 Donc le résultat c'est simple, les immigrés
01:53:54 en France et en Europe d'ailleurs,
01:53:56 de manière générale, puisque dans le reste de l'Europe,
01:53:58 on a des statistiques beaucoup plus précises
01:54:00 qui permettent de le mesurer avec beaucoup plus de certitude
01:54:03 que l'immigration, est un facteur
01:54:05 de surcriminalité en Europe.
01:54:07 Et le deuxième phénomène,
01:54:09 c'est le laxisme judiciaire.
01:54:11 Alors je ne suis pas le premier à en parler,
01:54:13 il se trouve qu'à l'Institut pour la justice,
01:54:15 c'est vraiment le phénomène principal
01:54:17 contre lequel nous nous battons.
01:54:19 Depuis les années 80-90,
01:54:21 les magistrats, mais aussi les politiques,
01:54:23 ont décidé, ont fait voter des lois,
01:54:26 par exemple, la fin des peines planchers.
01:54:29 Les peines planchers existaient
01:54:31 depuis le Code Napoléon jusqu'en 1994,
01:54:34 et en 1994, ce sont les parlementaires
01:54:36 qui ont voté, c'était la gauche au pouvoir,
01:54:39 qui a voté un nouveau Code pénal
01:54:41 qui supprimait toutes les peines planchers.
01:54:43 Et à partir des années 2000,
01:54:45 on a eu plus que des peines
01:54:47 qui sont donc peu prononcées,
01:54:49 les peines planchers, ça veut dire que les peines prononcées sont plus faibles,
01:54:51 mais en plus de peines plus faibles,
01:54:53 on a des peines qui ne sont plus exécutées,
01:54:55 ou si peu qu'on peut dire qu'elles ne sont plus exécutées.
01:54:57 Depuis les années 2000,
01:54:59 on a tout un tas de mécanismes,
01:55:01 que ce soit l'aménagement de peines à l'initio,
01:55:03 c'est-à-dire en dessous de deux ans de prison ferme,
01:55:05 vous ne mettez plus les pieds en prison,
01:55:07 que ce soit la libération conditionnelle à mi-peine,
01:55:09 avec les réductions de peine automatiques,
01:55:13 enfin bref, etc.
01:55:15 Tout ça fait que la justice ne dissuade plus personne,
01:55:17 elle ne neutralise que très peu les délinquants,
01:55:20 et in fine, quand vous avez une immigration massive,
01:55:24 non régulée et surcriminelle,
01:55:26 qui rencontre une justice laxiste par-dessus le marché,
01:55:30 vous ne pouvez que créer plus de violence,
01:55:32 et donc le résultat ne peut étonner que les plus ingénues d'entre nous.
01:55:36 - Ce qui veut dire, Pierre-Marie Sèvres,
01:55:38 que vous faites allusion au laxisme judiciaire,
01:55:41 que la police travaille bien,
01:55:43 la police interpelle, la police arrête,
01:55:45 fait son travail, même si parfois,
01:55:47 elle manque de moyens, mais qu'à l'arrivée,
01:55:49 les personnes qui sont interpellées
01:55:51 sont parfois relâchées par ce laxisme judiciaire,
01:55:54 et que donc les opérations qui sont mises en place,
01:55:57 on a évoqué hier les opérations Place Net,
01:55:59 Gérald Darmanin était à Besançon,
01:56:01 dans un fameux quartier perdu de la République,
01:56:04 que cette République aimerait bien récupérer,
01:56:07 mais in fine, cela ne servira peut-être à rien
01:56:10 si en effet, les malfaiteurs ne sont pas incarcérés.
01:56:15 - Ah mais moi je vous le confirme,
01:56:17 quand je lis régulièrement, là je voyais encore
01:56:19 les annonces du Premier ministre concernant la sécurité,
01:56:21 quand je les lis, ce sont exactement les mêmes
01:56:23 qu'on pouvait lire dans les années 80, 90, 2000,
01:56:26 à chaque fois, on a préconisé les mêmes solutions,
01:56:28 avec des mots creux, une opération Place Net,
01:56:31 un grand plan anti-stupe, j'ai vu ça,
01:56:33 le principe payeur-casseur, on entend ça
01:56:35 depuis les années 80, 90, ça n'a jamais donné de résultat.
01:56:39 Donc oui, effectivement, au bout d'un moment,
01:56:40 il va falloir changer, et si la justice,
01:56:43 vous avez raison de revenir sur ce point-là,
01:56:46 parce que c'est une réflexion que j'ai ces derniers temps,
01:56:48 j'ai beaucoup de griefs à l'encontre de la politique
01:56:50 qu'a menée Gérald Darmanin, que ce soit le stade de France,
01:56:53 avec les fameux Anglais, enfin bref,
01:56:56 on peut avoir beaucoup de griefs à son encontre,
01:56:58 mais sur l'insécurité, sur la criminalité,
01:57:01 je pense que ce n'est pas le responsable,
01:57:03 c'est vers le ministre de la Justice qu'il faut se tourner.
01:57:06 Gérald Darmanin, vous savez, les effectifs de police en France
01:57:09 sont beaucoup plus élevés aujourd'hui qu'ils ne l'étaient il y a 10 ans.
01:57:12 On a énormément de policiers, la France est un des pays d'Europe
01:57:15 avec le plus de policiers par habitant,
01:57:17 on a un pays très policé.
01:57:18 Mais en revanche, vous avez raison,
01:57:20 c'est qu'une fois que la police arrête
01:57:22 ces délinquants et ces criminels,
01:57:24 ça ne donne rien, on ne neutralise pas,
01:57:27 et on ne dissuade pas les autres criminels
01:57:30 et les criminels qu'on arrête,
01:57:31 puisque, on avait encore un exemple cette semaine,
01:57:34 vous avez certainement vu à Paris,
01:57:36 il y a un clandestin tunisien sous OQTF
01:57:39 qui a tenté de rentrer dans une école maternelle,
01:57:42 qui a tenté de menacer des enfants,
01:57:43 enfin bref, qui a été arrêté in extremis
01:57:45 par une dizaine de policiers,
01:57:46 et qui le jour même a été libéré
01:57:49 par le juge des libertés de la détention.
01:57:52 Il a été libéré le jour même.
01:57:54 Quelle dissuasion peut-on avoir
01:57:57 quand on a des décisions judiciaires
01:57:59 aussi inexistantes ?
01:58:01 Eh bien, on n'en a pas.
01:58:02 Et c'est effectivement une des raisons
01:58:04 pour lesquelles l'insécurité et la criminalité augmentent.
01:58:07 Voilà, l'homme auquel vous faites allusion
01:58:08 a été libéré dans l'attente de son procès,
01:58:10 mais en effet, après être intervenu,
01:58:11 être entré dans une école avec une arme létale,
01:58:15 il a été libéré,
01:58:16 et donc il est en liberté,
01:58:17 ou en tout cas, il peut circuler librement.
01:58:20 Ce qui provoque le postulat que vous faites,
01:58:22 et le constat que vous faites,
01:58:23 ce qui provoque une augmentation de l'insécurité,
01:58:25 notamment dans les transports en commun,
01:58:26 on le voit notamment dans la région Île-de-France,
01:58:28 les agressions sexuelles.
01:58:30 Est-ce que c'est un phénomène franco-français ?
01:58:32 La réponse est sans doute non.
01:58:34 Je vais vous montrer au plateau,
01:58:36 et vous aussi, Pierre-Marie Sèvres,
01:58:38 un reportage qui vient en provenance de Barcelone
01:58:41 où un homme s'en est pris à plusieurs femmes
01:58:43 sur un quai du métro
01:58:44 en les agressant violemment, gratuitement.
01:58:47 Il est connu des services de police,
01:58:48 il a été arrêté grâce à la vidéosurveillance.
01:58:50 Mais regardez, les images sont particulièrement choquantes,
01:58:53 donc je préfère prévenir nos téléspectateurs.
01:58:55 Avec ce sujet préparé par Maxime Lavandier.
01:58:58 Barcelone, vendredi matin,
01:59:02 dans une des stations du métro.
01:59:04 Un homme marche lentement sur le quai.
01:59:07 Il gifle une femme, une seconde,
01:59:10 puis une troisième,
01:59:12 jusqu'à frapper violemment celle-ci,
01:59:15 qui attendait le prochain métro.
01:59:18 Grâce aux vidéosurveillances de la station,
01:59:21 les policiers catalans ont pu localiser l'assaillant
01:59:24 et l'arrêter dans la soirée.
01:59:26 L'agresseur, un homme d'une trentaine d'années
01:59:28 d'origine nord-africaine,
01:59:30 est connu des services de police.
01:59:32 Les forces de l'ordre ont lancé un appel
01:59:34 sur les réseaux sociaux pour inciter d'autres victimes
01:59:37 à se signaler et à porter plainte.
01:59:39 L'unité opérationnelle chargée de la lutte
01:59:41 contre les crimes haineux a repris l'enquête.
01:59:44 À l'heure actuelle, une victime a porté plainte,
01:59:46 mais selon les images de vidéosurveillance
01:59:48 de l'entreprise publique de transport métropolitain
01:59:50 de Barcelone, qui ont enregistré l'incident,
01:59:53 il pourrait y en avoir dix.
01:59:55 Il est très important que les personnes agressées
01:59:57 lors de ces incidents portent plainte
01:59:59 auprès du commissariat de Mossos d'Escuadra.
02:00:01 En attente de son procès, l'homme a été placé
02:00:03 en détention provisoire.
02:00:05 Il est poursuivi pour crimes de haine
02:00:07 et pour un nombre encore indéterminé
02:00:09 d'agressions envers des femmes.
02:00:11 On vient de le voir, même si l'homme n'est pas armé,
02:00:14 cela rappelle ce qui a pu se passer
02:00:16 à la gare de Lyon, notamment, à Paris,
02:00:18 Pierre-Marie Sèvres.
02:00:20 Cela dénote aussi que ce n'est pas
02:00:22 qu'un phénomène franco-français,
02:00:24 c'est-à-dire que ce genre d'actes de violence
02:00:26 gratuite peut arriver
02:00:28 n'importe où en Europe aujourd'hui.
02:00:30 Oui, vous avez raison,
02:00:32 ce n'est pas un phénomène franco-français.
02:00:34 Je pense tout de même que
02:00:36 la France est dans une situation particulière.
02:00:38 Il y a tout un tas
02:00:40 d'indices qui nous le montrent.
02:00:42 Je pense par exemple à un classement
02:00:44 NUMBO, qui est un classement
02:00:46 dans lequel
02:00:48 les habitants et les touristes
02:00:50 notent les pays et les villes qu'ils visitent.
02:00:52 Il se trouve que la France, depuis près de 10 ans,
02:00:54 est systématiquement dans les
02:00:56 pays les plus mal notés.
02:00:58 Là encore, cette année, nous sommes deuxième
02:01:00 plus mal notée d'Europe, derrière la Biélorussie,
02:01:02 qui n'est pas dans
02:01:04 une situation politique très calme.
02:01:06 Il y a ça, il y a Eurostat qui nous donne
02:01:10 pour la plupart des grandes catégories
02:01:12 d'infractions, que ce soit les vols,
02:01:14 que ce soit les agressions, les agressions sexuelles,
02:01:16 etc. Systématiquement, la France
02:01:18 est dans les pays les plus mal classés.
02:01:20 On est systématiquement dans le top 3.
02:01:22 Pour les homicides, prenez un autre exemple,
02:01:24 les homicides en France, on a à peu près la même population
02:01:26 que l'Italie, mais on a pratiquement 3 fois
02:01:28 plus d'homicides qu'en Italie.
02:01:30 Donc oui, certes, ce n'est pas un phénomène
02:01:32 franco-français. Je pense que tout l'Occident
02:01:34 est victime
02:01:36 d'une certaine
02:01:38 décadence
02:01:40 de la pensée, mais en matière judiciaire,
02:01:42 c'est pratiquement vers ça qu'on va quand même.
02:01:44 Quand on inverse le rôle de victime
02:01:46 et de coupable, c'est qu'à mon avis
02:01:48 on est dans une déliquescence
02:01:50 de la pensée judiciaire et de la pensée
02:01:52 juridique. Mais
02:01:54 en France, il se trouve qu'on est parmi les pays les plus
02:01:56 avancés dans le phénomène.
02:01:58 Il se trouve que, du point de vue
02:02:00 judiciaire, une nouvelle fois, puisque c'est celui que je connais
02:02:02 le mieux, mais les théories de
02:02:04 Foucault, Sartre, etc.
02:02:06 ont quand même eu toujours beaucoup de
02:02:08 puissance en France, plus qu'ailleurs.
02:02:10 Et donc oui, la France, il faut le savoir,
02:02:12 est tout de même un des pays les plus avancés en la matière.
02:02:14 Il faut espérer
02:02:16 d'agir pratiquement en
02:02:18 sorte d'épouvantail à l'égard
02:02:20 des autres pays. C'est déjà pratiquement ce qui se passe.
02:02:22 Il y a beaucoup de pays d'Europe de l'Est. Je me souviens
02:02:24 pendant les émeutes de l'été dernier,
02:02:26 le président, ou le Premier ministre polonais, disait
02:02:28 "Nous ne voulons pas ressembler
02:02:30 à la France". Vous imaginez.
02:02:32 Pendant les deux millénaires précédents,
02:02:34 la Pologne n'avait qu'une envie, c'était de ressembler
02:02:36 à la France. Aujourd'hui, la grande
02:02:38 majorité des pays d'Europe de l'Est n'ont aucune envie
02:02:40 de ressembler à la France.
02:02:42 - Merci Pierre-Marie Sèvres, merci pour ce constat
02:02:44 qui n'est pas très glorieux, effectivement, pour le
02:02:46 classement de la violence, si tant est qu'on doit
02:02:48 en faire un en Europe
02:02:50 notamment. Avant de céder la parole à Pierre Lelouch,
02:02:52 votre réaction à Marie Brelet, effectivement,
02:02:54 sur cette progression
02:02:56 des violences, qu'elles soient un peu partout en Europe,
02:02:58 mais le fait que la France soit vraiment
02:03:00 le mauvais élève en matière
02:03:02 à la fois de répression, mais surtout de justice.
02:03:04 - Oui, c'est
02:03:06 la conjonction de ces deux laxismes
02:03:08 qui ont été évoqués, le laxisme judiciaire
02:03:10 et le laxisme migratoire.
02:03:12 Et pour la question, on montrait cet
02:03:14 exemple très frappant et violent
02:03:16 de cette agression dans le métro
02:03:18 à Barcelone, mais en France aussi,
02:03:20 on constate une surreprésentation massive
02:03:22 des étrangers parmi les mises en cause
02:03:24 dans les transports en commun. À l'échelle de la France,
02:03:26 c'est 45 % qui sont des étrangers
02:03:28 et à l'échelle de l'Île-de-France, c'est 62 %.
02:03:30 Et à l'échelle nationale, pour toutes
02:03:32 les violences sexuelles, c'est
02:03:34 13 %, alors que les étrangers en France
02:03:36 ne représentent que 8 %. Donc, il y a
02:03:38 une surreprésentation importante
02:03:40 des étrangers parmi les mises en cause
02:03:42 dans tous les faits, d'ailleurs, de délinquance,
02:03:44 y compris dans toutes les catégories de vol.
02:03:46 Il suffit de voir
02:03:48 les statistiques, les dernières statistiques
02:03:50 publiées par le ministère de l'Intérieur il y a quelques jours.
02:03:52 On constate cette surreprésentation
02:03:54 et le pire, c'est que la loi immigration
02:03:56 qui a été adoptée et vidée de sa substance
02:03:58 à moitié par le Conseil constitutionnel
02:04:00 ne fait rien pour s'attaquer
02:04:02 au problème migratoire et notamment au problème
02:04:04 des mineurs isolés qui, à Bordeaux,
02:04:06 puisqu'on parlait de Bordeaux au début
02:04:08 de l'émission, représentent plus de
02:04:10 40 % des vols à la tire et plus de 30 %
02:04:12 des cambrianages. - Pierre Lelouch, est-ce que
02:04:14 c'est à l'image de
02:04:16 la décadence de notre pays
02:04:18 aujourd'hui ? Est-ce qu'on peut parler de décadence ? C'est le terme
02:04:20 qu'a utilisé Pierre Marissef tout à l'heure. - Il n'a pas
02:04:22 tort, parce que malheureusement, ce n'est pas des nouveautés.
02:04:24 Quand on parla,
02:04:26 on en parlait il y a 20 ans, il y a 30 ans,
02:04:28 mais sans réagir.
02:04:30 Moi, je note que les pays scandinaves
02:04:32 qui ont connu des vagues migratoires
02:04:34 sont en train de réagir.
02:04:36 Parce qu'eux croyaient naïvement que
02:04:38 les gens qui arrivaient allaient devenir
02:04:40 automatiquement de bons Suédois
02:04:42 ou de bons Danois. Ce n'est pas du tout ce qui
02:04:44 s'est passé et du coup, y compris
02:04:46 dans les côtes de ces pays scandinaves
02:04:48 qui étaient
02:04:50 traditionnellement très ouverts. Prenez aussi la
02:04:52 Hollande, un pays extrêmement
02:04:54 libéral, ouvert.
02:04:56 Ces pays ont resserré
02:04:58 drastiquement les conditions
02:05:00 de répression judiciaire
02:05:02 et surtout, fermé les portes
02:05:04 à l'immigration de façon considérable.
02:05:06 Nous, on continue
02:05:08 à discuter encore, au point de savoir
02:05:10 s'il y a un lien entre immigration et sécurité.
02:05:12 Aujourd'hui, on peut le dire, mais il y a un an
02:05:14 ou deux, dire ça dans une
02:05:16 chaîne de télé, c'était que vous passiez
02:05:18 automatiquement pour un fasciste
02:05:20 ou un suppôt de Jean-Marie Le Pen.
02:05:22 C'est une réalité de base.
02:05:24 C'est quand même catastrophique d'avoir
02:05:26 laissé... Aujourd'hui,
02:05:28 on crie,
02:05:30 on pleure, on dit "oh mon
02:05:32 Dieu, l'extrême droite". Mais à force
02:05:34 de laisser ces thèmes de
02:05:36 bon sens en jacher, il est
02:05:38 normal que quelqu'un s'en occupe.
02:05:40 Et après, on s'étonne que, en France,
02:05:42 l'alternative à M. Macron soit
02:05:44 l'extrême droite. Mais c'est consternant.
02:05:46 Ça veut dire que les gouvernements, les
02:05:48 partis politiques ne se sont pas vraiment occupés
02:05:50 et la dernière loi est un véritable
02:05:52 scandale. On a fait deux ans à discuter
02:05:54 de la loi de soi-disant l'immigration, il y a eu un immense débat
02:05:56 et au final, ça ne touche en rien
02:05:58 ni la répression,
02:06:00 ni le contrôle des fonds. - Merci à tous les trois de nous avoir
02:06:02 accompagnés. Le QR code à votre disposition pour
02:06:04 télécharger l'appli CNews, vous le savez,
02:06:06 si vous voulez revoir l'émission, écouter les chroniques
02:06:08 ou encore découvrir les toutes
02:06:10 dernières informations. Et dans un instant,
02:06:12 sur CNews, c'est Punchline avec Olivier
02:06:14 de Caronflec. Merci de nous avoir accompagnés.
02:06:16 Et bonne soirée. - Merci monsieur.
02:06:18 (Générique)
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02:06:22 [Musique]