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00:00 Ce point qui me paraît vraiment important, c'est que le gouvernement israélien actuel est assez singulier dans la mesure où il incorpore en effet un parti, le parti des sionistes religieux, qui est clairement le parti des colons.
00:18 C'est ça la grande nouveauté en effet, c'est-à-dire que ça n'est plus le sionisme religieux des années 70 qui était encore à l'époque, enfin il a commencé à changer dans les années 70, mais qui était finalement assez centriste politiquement en réalité.
00:34 Les sionistes religieux n'ont pas toujours été comme ça, c'est ça que je veux dire. Ce qui est frappant, c'est qu'il y a une évolution chez eux.
00:40 Et il y a une évolution qui s'est faite finalement dans ce que j'appellerais un petit peu la politisation du messianisme. C'est-à-dire qu'ils croient, dur comme fer, qu'en réalité ce qu'ils font n'est pas uniquement politique, mais que ça a une dimension religieuse.
00:56 C'est-à-dire qu'il y a une sorte d'impératif, je dirais catégorique, religieux, de s'installer dans ce qu'ils appellent la Judée Samarie. Donc ils font pas juste un geste politique.
01:07 Ils y vont parce qu'ils pensent que ça va accélérer la fin des temps et donc la venue du Messie ultimement. D'où le projet aussi qu'ils ont, et dont ils ne font pas mystère d'ailleurs en réalité, de construire le 3ème temple.
01:19 - Ça veut dire quoi construire le 3ème temple ? - Ça voudrait dire qu'à terme, la mosquée Al-Aqsa et le Dôme du Rocher, qui n'est pas une mosquée stricto sensu, seraient détruites et qu'on reconstruira le 3ème temple.
01:32 Donc il faut bien comprendre qu'on est dans ce type de logique. Et j'ajouterais une chose. Ça me rappelle un mot de Gershom Scholem, qui était un grand intellectuel d'origine allemande qui s'est installé en Palestine dès 1922-23.
01:45 - Donc bien avant la création de l'italisme. - Avant le nazisme même. Parce qu'il pensait que c'était ce qu'il fallait faire. Et lui a toujours dit que le grand risque pour le sionisme, c'était le messianisme.
01:56 Qu'il fallait surtout neutraliser le plus possible la question du messianisme. Et bien c'est exactement l'inverse qui se passe. C'est les messianistes qui sont au pouvoir en fait.
02:04 Et qui évidemment se fichent complètement du droit des palestiniens, qui ne font évidemment... qui n'accordent aucun intérêt à la communauté internationale, etc.
02:17 Il faut bien comprendre que c'est ce type de personnes qui ont un rôle clé dans le gouvernement actuel.
02:21 Justement, je voudrais vous présenter rapidement et présenter à nos téléspectateurs 3 des ministres de ce nouveau gouvernement qui est entré... enfin qui arrive au pouvoir au mois de décembre.
02:32 Donc premier personnage, Itamar Benkvir, qui est le ministre de la Sécurité Nationale. Donc lui, il est à la tête d'un parti d'extrême droite qui s'appelle Force Juive.
02:41 Après avoir été dans les années 90 membre d'un mouvement suprémaciste, le mouvement Cache. Alors il a été poursuivi de très nombreuses fois en justice pour des faits de violence, pour incitation à la haine, pour propagande terroriste aussi.
02:55 Et aujourd'hui, lui, il défend l'annexion de la Cisjordanie et il défend aussi l'idée de faire émigrer une partie de la population arabe vers les pays voisins.
03:03 Deuxième personnage qu'on peut citer, c'est le nouveau ministre des Finances. Lui, il s'appelle Bezalel Smotrich. Il est lui aussi à la tête d'une formation d'extrême droite.
03:11 C'est le parti que vous... qui est à l'instant le parti du sionisme religieux. Alors, il n'y a pas très longtemps, et c'est exactement ce que vous nous disiez, lui, il rêvait de faire d'Israël un pays qui serait gouverné par la loi de la Torah.
03:22 C'est aussi quelqu'un qui se dit homophobe et fier de l'être et qui a fait du combat contre les personnes LGBT, l'un de ses frères de l'Anse. Et ça, ça lui fait un point commun avec un troisième ministre.
03:32 Lui, il est vice-ministre. Il s'appelle Avi Mahoz. Il a été mis à la tête d'une toute nouvelle administration, un nouveau bureau qui est chargé de promouvoir et de défendre l'identité juive nationale.
03:45 Delfine Orniller, cette notion d'identité juive nationale qu'il faudrait défendre, qu'il faudrait promouvoir, qu'est-ce qu'elle recouvre ? Et est-ce que c'est quelque chose de dangereux à vos yeux ?
03:56 Oui, c'est quelque chose de problématique à partir du moment où on crée une espèce de définition, ce que souvent ces personnes ont tendance à faire, de ce que sont les valeurs juives.