“La fin du droit du sol à Mayotte” annonce Gérald Darmanin

Sud Radio

11/02/2024

Avec Mansour Kamardine, député LR Mayotte.

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00:00 (Générique)

00:02 On en parle tout de suite avec notre invité, le député LR de Mayotte, Mansour Kamardine. Bonjour à vous.

00:07 Bonjour.

00:09 Soyez le bienvenu sur Sud Radio.

00:11 Cette annonce fracassante et presque historique en quelque sorte du ministre de l'Intérieur depuis votre département, Mayotte,

00:18 le droit du sol ne s'appliquera plus à Mayotte si la réforme constitutionnelle est votée par vos collègues députés.

00:26 Est-ce que vous soutenez cette réforme ?

00:28 Ça fait au moins 20 ans que je suis dessus, que j'ai proposé tous les amendements possibles.

00:35 À chaque fois, les gouvernements successifs l'ont repoussé, y compris le gouvernement actuel.

00:41 Je me réjouis enfin que nous soyons tous entendus, puisque c'est aussi une révendication de tous les élus.

00:49 Mais nous sommes dans un système où on nous dit démocratique, où quand les élus s'expriment, ils ne sont pas entendus.

00:56 Il faut qu'ils s'expriment pour qu'ils soient entendus.

01:00 Donc je me réjouis que la rue se soit mobilisée et que le gouvernement, enfin, ait compris que c'était effectivement une révendication légitime

01:08 portée par l'ensemble d'un peuple uni.

01:11 Parce que nous considérons qu'effectivement le droit du sol fait partie de ces phénomènes mortifères qui gangrènent la vie et qui asphyxient la vie sociale à Mayotte.

01:24 - Alors on le rappelle sur l'ensemble du territoire français, le droit du sol, c'est ce qui permet à un enfant qui est né sur le territoire français d'acquérir la nationalité française.

01:35 Concrètement, si on le supprime à Mayotte, c'est pour empêcher que des enfants d'immigrés comoriens qui sont nés sur le sol de Mayotte ne deviennent français plus tard, c'est ça ?

01:47 - Ce qui est proposé, c'est de décourager les Comoriens à venir à Mayotte parce qu'il y a une espèce de coup d'état par la démographie des Comoriens

01:57 qui est bien organisée par les pouvoirs comoriens d'envoyer toute leur population à Mayotte et à travers les naissances de créer un rapport de force qui nous est désormais d'ailleurs défavorable.

02:07 Plus de Comoriens, plus de Français d'origine comorienne viennent à Mayotte pour ensuite prendre le contrôle de ce territoire.

02:16 Donc ça, cette perspective-là, les Maorais ne peuvent l'entendre.

02:19 Donc l'idée, c'est de décourager tous ceux qui veulent venir à Mayotte afin de faire obtenir à leurs enfants la nationalité française de ne pas le faire, mais cela ne sera pas suffisant.

02:30 C'est pour cela que j'ai salué également depuis hier la décision ou les déclarations de Gérald Darmanin de dresser entre Mayotte et les Comoriens un rideau de fer pour empêcher l'arrivée des Kwasa et des migrants venus d'un peu partout, y compris en Afrique des Bac.

02:49 - Un rideau de fer donc, mais dans la mer ? Ce serait la construction d'un chantier qui serait presque un mur en fait dans l'océan indien ?

02:56 - Non, ce serait simplement le positionnement d'un bateau de la Marine nationale, ce que nous proposons là aussi depuis plusieurs années,

03:04 et la construction d'un port naval de l'armée de la Marine nationale pour pouvoir mieux contrôler les activités dans les canals du Mozambique.

03:24 Parce qu'il n'est pas pensable que sur 70 km qui séparent Mayotte des Comores, qu'on n'ait pas les moyens, comme pour la France, d'avoir une maîtrise de ses frontières,

03:38 quid des côtes européennes.

03:46 - On a parlé aussi des côtes européennes, notamment dans la Méditerranée, on en parlait notamment avant-hier sur Sud Radio, Frontex s'est débordé aussi en Méditerranée.

03:57 Il y a 270 000 habitants à Mayotte, c'est la population officielle, est-ce qu'on a une idée du nombre de ressortissants comoriens qui se trouvent sur cette île ?

04:07 - Permettez-moi de vous corriger, officiellement il y a 310 000-320 000 habitants, mais la réalité, la population réelle, il y a la population légale, puis la population réelle,

04:20 c'est tout de suite 450 000 habitants, et aujourd'hui Mayotte c'est un tiers de français, deux tiers d'étrangers, un tiers d'irréguliers, un tiers de clandestins.

04:31 Voilà, ça c'est les chiffres officiels de l'INSEE, ce qui fait qu'aujourd'hui nous ne sommes plus chez nous, et cette perspective-là nous hante énormément, nous voulons avoir le contrôle.

04:42 Quand on parle de remplacement de population, c'est exactement le cas aujourd'hui, puisque les maorais fuient la misère et le chaos des violences,

04:56 et laissent la place aux clandestins qui arrivent. - Alors vous avez parlé tout à l'heure à l'instant de coup d'état migratoire, je cite vos propos, c'est ce que vous avez dit,

05:05 là vous parlez de remplacement de population, vous parlez presque comme Éric Zemmour en métropole en fin de compte ?

05:14 - Non, nous n'avons pas la même notion de remplacement de population. Le remplacement de population à Mayotte, c'est que 1) on encourage les déplacements des maorais vers la métropole,

05:26 en raison des régimes sociaux qui sont mis en place et qui sont en dessous des réalités du coup de la vie, ici les aides sociales sont fixées à 50% quand le coup de la vie est une fois et demie supérieur au coup de la vie de la métropole,

05:44 et les personnes qui partent, quand les maurais partent, ils laissent leur petite case ici, et ce sont les comoriens qui viennent, qui prennent la place, et c'est ce qui crée ce rapport de force aujourd'hui, un tiers de tiers.

05:57 Donc nous n'avons pas la même notion de remplacement de population, et puis ça, ça fait partie du vocabulaire de notre lexique, je dirais, franco-français, je n'ai pas d'autre, donc si vous en avez, je suis prêt à l'entendre.

06:10 Vous prenez les mots que vous souhaitez utiliser sur Sud Radio, Mansour Kamardine, c'est vous qui parlez, pas moi en tout cas, et puis notre lexique sur Sud Radio, c'est parlons vrai, je sais que vous l'assumez.

06:22 Merci à vous Mansour Kamardine de nous avoir accordé cette interview de si bon matin un dimanche. Je rappelle que vous êtes député Les Républicains de Mayotte.