- 10/02/2024
Thierry Cabannes reçoit les acteurs de l'info du jour, des experts et nos journalistes dans #MidiNewsWE
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00:00:00 Il est midi, bonjour, soyez les bienvenus.
00:00:02 Je suis très heureux de vous retrouver pour ce rendez-vous que vous connaissez par cœur.
00:00:06 12h, 14h, c'est Midi News Weekend.
00:00:08 Des reportages, des débats, je vous présente l'équipe de grands témoins qui m'entoure dans quelques instants.
00:00:13 Et puis aussi des témoignages.
00:00:14 Vous verrez dans cette émission beaucoup de témoignages.
00:00:16 Mais tout de suite, voici le menu de notre première heure.
00:00:20 À la une, on vous reparle du krach à Paris avec deux reportages exceptionnels de Fabrice Elsner.
00:00:25 Fabrice est allé dans le quartier Stalingrad, dont on vous a déjà parlé sur ces news.
00:00:30 Le constat est là, rien ne bouge.
00:00:32 Les riverains n'en peuvent plus.
00:00:34 On les écoutera. Que faire ?
00:00:35 On ouvre le débat avec nos invités.
00:00:38 Dans Midi News Weekend, on vous parlera encore de sécurité.
00:00:41 C'est la deuxième préoccupation des Franciliens, juste derrière la lutte contre la pauvreté.
00:00:46 C'est le résultat, sans surprise, de l'enquête dite de victime à Sion de l'Institut Paris Région.
00:00:52 Le débat, évidemment, avec nos invités.
00:00:54 Et puis, Yohann Hussain est avec nous.
00:00:57 On va donc parler politique.
00:00:59 Gabriel Attal a réuni son nouveau gouvernement ce matin.
00:01:02 Objectif, définir les priorités.
00:01:05 Les dernières infos, le climat de ce tout premier séminaire.
00:01:09 Yohann s'engage à tout nous dire, comme d'habitude.
00:01:13 Et il tiendra ses engagements.
00:01:14 Tout de suite, on fait un tour de l'information, évidemment, avec Isabelle Piboulot, que je salue.
00:01:20 Bonjour Isabelle, en ce samedi.
00:01:21 Bonjour Thierry, bonjour à tous.
00:01:23 À la une, la militante écologiste Greta Thunberg présente à la cabanade du Tarn,
00:01:28 deux journées de sensibilisation aux enjeux environnementaux prévues aujourd'hui et demain.
00:01:34 Les opposants au projet d'autoroute A69 entre Toulouse et Castres sont réunis à Saïs,
00:01:39 malgré l'interdiction de la manifestation pour risque de troubles majeurs à l'ordre public.
00:01:44 On va retrouver en direct nos envoyés spéciaux, Jean-Luc Thomas et Nathan Thémine.
00:01:49 Bonjour à tous les deux.
00:01:51 Jean-Luc, racontez-nous, quelle est la situation sur place à midi ?
00:01:54 Écoutez, là à midi, c'est quelque chose d'un petit peu confus qui se déroule ici pour cette manifestation.
00:02:05 Alors tout d'abord, Greta Thunberg devait arriver pour 10 heures.
00:02:10 Elle a été stoppée par les forces de l'ordre, donc elle a continué à pied.
00:02:16 Et puis, il y allait avoir une conférence de presse qui a été reportée tout simplement
00:02:22 parce que là aussi, les forces de l'ordre qui sont près d'une ZAD,
00:02:27 eh bien, ont commencé un petit peu à charger, à montrer qu'ils étaient là.
00:02:32 Et il y a eu quelques grenades lacrymogènes qui ont été envoyées.
00:02:37 Depuis, ça s'est calmé.
00:02:39 Et normalement, eh bien, une conférence de presse devrait débuter d'ici quelques instants,
00:02:46 ici sous un hangar, parce qu'il faut savoir qu'il y a énormément de pluie ici dans le Tarn,
00:02:51 énormément de vent, donc une situation assez dantesque.
00:02:57 Et puis, on va voir ce qui va se dérouler, ce que va dire Greta Thunberg,
00:03:01 pourquoi elle est là, à part le soutien aux opposants à la 69.
00:03:06 Et puis, on va voir ce qui va se passer par la suite,
00:03:09 parce qu'il y a quand même des opposants qui sont assez remontés.
00:03:13 Et on suivra avec vous l'évolution de ce rassemblement.
00:03:16 Jean-Luc Thomas et Nathan Temine derrière la caméra.
00:03:19 Son gouvernement désormais au complet.
00:03:21 Gabriel Attal a réuni ce matin à Matignon l'ensemble de ses ministres.
00:03:25 Un séminaire de travail pour définir une feuille de route sur les priorités
00:03:29 et le calendrier des prochains mois.
00:03:31 Sur la table, la situation économique, internationale et les élections européennes de juin.
00:03:36 Jeudi, le Premier ministre avait affirmé qu'il continuerait à travailler sur la crise agricole
00:03:41 à l'approche du Salon de l'agriculture alors qu'une loi d'orientation est en préparation.
00:03:47 Aussitôt le séminaire gouvernemental terminé et avant de s'envoler pour Mayotte,
00:03:52 le ministre de l'Intérieur est attendu cet après-midi à Besançon.
00:03:56 Dans la ville, la police est mobilisée dans le quartier de Planoise
00:04:00 pour démanteler les trafics de drogue.
00:04:02 10 kg d'héroïne, un lance-roquettes et deux fusils d'assaut ont été découverts hier
00:04:07 lors d'une opération en place nette. Des munitions et 6 000 euros ont été saisis.
00:04:11 Cinq personnes ont été interpellées.
00:04:15 Dans l'actualité internationale, aux États-Unis, dans la course à l'investiture républicaine,
00:04:20 Donald Trump a le vent en poupe.
00:04:21 L'ancien président américain enchaîne les victoires.
00:04:24 Pourtant, sa participation à l'élection présidentielle pourrait être compromise
00:04:29 selon la décision de la Cour suprême.
00:04:31 Les précisions de Kylian Salé.
00:04:34 Face à un public conquis du Nevada, Donald Trump est souriant.
00:04:41 Il vient de signer un nouveau succès dans la course à l'investiture républicaine.
00:04:45 L'ancien président américain est plus confiant que jamais.
00:04:49 Nous dominons tout le monde. Nous en sommes là actuellement.
00:04:52 Y a-t-il un moyen de déclencher des élections pour mardi prochain ?
00:04:57 Je veux déclencher des élections pour mardi prochain.
00:05:00 Nous allons rendre à notre pays sa grandeur.
00:05:03 Nous allons le rendre génial.
00:05:04 Nous allons le rendre plus grand que jamais.
00:05:08 Donald Trump pourra-t-il se présenter à l'élection présidentielle américaine ?
00:05:12 Son sort est entre les mains de la Cour suprême.
00:05:14 Elle doit statuer sur son inéligibilité suite à son inculpation dans l'attaque du Capitole en 2021.
00:05:20 Pour l'instant, les juges sont sceptiques.
00:05:24 Ce n'est rien d'autre qu'une persécution sélective de l'adversaire politique de Biden, moi.
00:05:30 Et je ne sais pas si c'est Biden, car je ne pense pas qu'il sache qu'il est vivant.
00:05:36 Une pique envoyée sur les capacités mentales de son rival Joe Biden,
00:05:39 qui enchaîne les gaffes ces derniers jours.
00:05:41 À neuf mois du scrutin, les sondages américains placent les deux hommes au coude à coude.
00:05:47 Enfin au Brésil, le coup d'envoi de l'incontournable carnaval de Rio a été lancé hier.
00:05:53 Chars monumentaux et costumes colorés accompagnent la traditionnelle samba.
00:05:57 Au-delà des performances, au programme, exaltation de tradition plongeant leurs racines en Afrique,
00:06:03 mais aussi la mise à l'honneur des communautés indigènes.
00:06:06 Cette 184e édition du carnaval prendra fin le 17 février.
00:06:12 Voilà pour l'essentiel de l'actualité à midi.
00:06:14 Je vous retrouve dans un peu moins de 30 minutes et tout de suite, vous avez rendez-vous avec Thierry Cabane, bien sûr.
00:06:18 Merci Isabelle. Ce sont toujours des images qui nous font rêver le carnaval de Rio.
00:06:22 Allez, c'est parti pour Minidews Weekend.
00:06:24 Nous sommes ensemble jusqu'à 14 heures.
00:06:26 Je vous présente l'équipe de grands témoins qui m'entourent ce samedi.
00:06:29 Des fidèles, évidemment, Naïmah M. Fadel, essayiste.
00:06:31 Soyez la bienvenue. Merci.
00:06:33 Bonjour Thierry. Je suis ravi de vous accueillir.
00:06:35 Nathan Devers, écrivain.
00:06:37 Ravie de vous accueillir aussi. Vincent Roy, journaliste et écrivain.
00:06:43 Ravie de vous retrouver cher Thierry. J'ai eu peur.
00:06:45 Quel bel cravate encore aujourd'hui. Merci.
00:06:47 Patrice Arditi, journaliste.
00:06:49 Ravie de vous accueillir. J'accueille avec beaucoup de plaisir le docteur Dan Velea, psychiatre et addictologue.
00:06:54 On aura besoin de votre expertise, de votre regard dans le premier sujet que l'on va traiter.
00:06:58 Et puis notre ami Yoann Hussail, journaliste politique que vous connaissez tous, évidemment.
00:07:03 Prêt challenge, vous allez tout nous dire sur ce premier séminaire.
00:07:05 Promis. Du gouvernement, on veut tout savoir.
00:07:07 Les postures, les attitudes, les présents, les absents.
00:07:11 Vous allez tout nous dire.
00:07:12 Allez, ce midi, je vous l'ai dit, on a décidé de vous reparler du krach à Paris.
00:07:16 Ce n'est pas la première fois, hélas, que l'on vous en parle sur l'antenne de CNews.
00:07:20 À travers deux reportages exceptionnels réalisés par Fabrice Elsner,
00:07:24 on vous emmène dans l'enfer du krach, dans le quartier de Stalingrad.
00:07:28 Vous le savez, c'est au nord de Paris.
00:07:30 Premier reportage de Fabrice Elsner.
00:07:32 Et si Aminata Denfal.
00:07:34 Paris, en pleine journée, métro Stalingrad.
00:07:41 Deux hommes courent dans les couloirs.
00:07:44 Un policier cherche à les rattraper.
00:07:48 En vain.
00:07:51 Un peu plus loin, dans la station,
00:07:53 des agents sûretés de la RATP ont réussi à intercepter deux individus.
00:07:59 Après une première fouille, aucune trace de krach,
00:08:02 hormis une liasse de billet retrouvée dans une banane.
00:08:05 - La plupart de ces personnes-là ont le krach dans la bouche.
00:08:08 C'est des cailloux qui sont enroulés dans du cellophane,
00:08:11 qui émettent entre les dents.
00:08:13 S'ils sentent un risque important, que ce soit de nous ou de la police,
00:08:16 ils vont l'avaler.
00:08:17 Après, si c'est mal protégé, ils peuvent faire une overdose.
00:08:20 Les consommateurs sont prêts à tout pour obtenir leur dose.
00:08:24 Et tous les moyens de paiement semblent être acceptés,
00:08:26 y compris les tickets restaurants.
00:08:28 - Les kracheurs font la manche, ils récupèrent ce qu'ils peuvent.
00:08:31 Ils récupèrent ce qu'ils peuvent et après...
00:08:33 - C'est presque une preuve...
00:08:35 - Ils payent avec ça, quoi.
00:08:36 - Ils payent avec ça.
00:08:37 - Ils payent avec ça.
00:08:37 Et en plus, ça, c'est des tickets restaurants qui sont tracés.
00:08:42 N'ayant aucune drogue sur eux,
00:08:44 les agents sont contraints de laisser repartir les individus.
00:08:47 Malgré les efforts de la RATP et de la police nationale,
00:08:51 les usagers se sentent toujours abandonnés face à ce fléau.
00:08:55 - Allez, avant d'ouvrir le débat avec nos invités, nos grands témoins,
00:08:58 priorité au témoignage, on va retrouver tout de suite Frédéric Francel,
00:09:02 porte-parole du Collectif 19.
00:09:05 Bonjour Frédéric, merci d'être avec nous.
00:09:07 Je le disais en introduction, ce n'est pas la première fois
00:09:09 qu'on parle de ce quartier.
00:09:10 On a le sentiment que rien, rien, rien ne bouge.
00:09:17 - Il ne faut pas dire ça, ça bouge un petit peu quand même.
00:09:20 Vous avez bien vu, la police bouge, court dans tous les sens,
00:09:25 poursuit les toxicomanes, essaye qu'ils ne se regroupent pas.
00:09:32 Mais c'est vrai que la police ne peut pas tout faire non plus.
00:09:35 Le souci, c'est ça, c'est qu'ils peuvent interpeller les dealers.
00:09:41 Après, avec les consommateurs, c'est beaucoup plus compliqué
00:09:43 parce qu'ils sont considérés plus ou moins comme des malades.
00:09:47 Et le problème, c'est qu'il n'y a pas de solution pour essayer de les soigner.
00:09:51 Donc forcément, ils les relâchent et ils continuent de traîner dans les rues.
00:09:56 Donc c'est surtout ça le plus gros problème.
00:09:59 Donc effectivement, ça bouge, mais pas suffisamment
00:10:03 pour pouvoir nous débarrasser du problème réellement,
00:10:06 puisque pour pouvoir nous débarrasser du problème,
00:10:08 il faudrait que ces personnes soient soignées,
00:10:10 qu'elles arrêtent de consommer et donc de traîner dans les rues.
00:10:13 - Restez avec nous, Frédéric François, nous, le débat.
00:10:15 On a le docteur Dan Velléa, psychiatre et addictologue.
00:10:19 Qu'est-ce qu'on peut faire ? C'est quoi la solution ?
00:10:20 - Le problème, il existe depuis des années et des années.
00:10:23 On a connu le Jardin de Haule, on a connu la place du Stalingrad.
00:10:27 On sait tous que le fléau du crack, il est exactement dans ces endroits-là
00:10:30 qu'il est concentré.
00:10:31 On le trouve aussi dans d'autres endroits de Paris.
00:10:33 Malheureusement, c'est une situation qu'on va tourner autour sur un disque arrêt.
00:10:37 Et donc à chaque fois, on arrive avec des débats, des discussions,
00:10:40 des bonnes paroles ou des mauvaises paroles, des fois de la part de certains.
00:10:44 Tout ce qu'il ne faut pas oublier, c'est qu'il s'agit premièrement des usagers,
00:10:47 comme la plupart d'entre eux sont gravement malades par rapport à ce type de maladie.
00:10:51 Ce sont des gens qui sont SDF, c'est des gens qui vivent avec le froid,
00:10:55 avec la contrariété grâce à ce type de produit ou à l'alcoolo, mélange l'alcool.
00:11:01 Après, il faut se poser la question aussi par rapport au RIR1,
00:11:03 par rapport à tous les autres gens qui vivent dans cet enfer-là.
00:11:07 Et en sachant que ça a été pointé, et ce n'est pas la première fois qu'on le dit,
00:11:11 il s'agit de développer des structures de soins.
00:11:13 Évidemment que la non-solution qui est proposée par la mairie du Paris
00:11:16 avec les salles de shoot et compagnie, c'est une solution de type "Splash",
00:11:20 on déplace un problème vers un autre endroit.
00:11:21 - Le problème, c'est que vous mettez un centre dans un endroit,
00:11:23 on n'en veut pas et on essaie de le déplacer ailleurs.
00:11:25 - On met le centre, il y aura une concentration de population là-bas,
00:11:27 il y aura une concentration de dealers,
00:11:29 il y aura vraiment des gens qui vont augmenter le type de produit qu'ils vont proposer.
00:11:33 Et puis ça déplace un problème à droite et à gauche.
00:11:35 Donc ce n'est pas du tout une solution, ça fait plutôt effet démagogique
00:11:38 et un effet un peu électoraliste là-dessus.
00:11:40 Ce qu'il faut savoir, et ça ce n'est pas la première fois qu'on le dit,
00:11:43 ce serait qu'on a des tas d'hôpitaux qui sont désaffectés à Paris,
00:11:47 développer des structures où les gens peuvent venir utiliser les produits,
00:11:50 mais en même temps avec une palette de services derrière, dont le soin.
00:11:52 C'est-à-dire les soigners, leur apprendre exactement,
00:11:55 même pour les gens qui shoot, il faut savoir qu'il y en a qui shoot de telle manière
00:11:58 qu'ils vont se trouver en pute des bras ou avec des flibites terribles.
00:12:01 Donc il faudra peut-être les prendre en charge de manière globale.
00:12:04 Prendre en charge seulement l'aspect,
00:12:05 mets ton caillou dans la bouche ou fume-le et injecte-le.
00:12:09 Ce n'est absolument pas une solution.
00:12:11 - Johan, j'ai été volontairement assez lourd en interrogeant Frédéric Françel,
00:12:15 mais j'ai l'impression que ce dossier, on en parle sans arrêt.
00:12:17 Et effectivement, on verra le sujet et l'exaspération des riverains
00:12:21 qui n'en peuvent plus, mais c'est un sacré dossier pour l'Amérique de Paris.
00:12:23 - Mais c'est pour l'Amérique de Paris et pour le ministère de l'Intérieur.
00:12:25 - Et pour le ministère de l'Intérieur.
00:12:26 - C'est une question de santé publique et de sécurité.
00:12:29 Donc c'est avant tout une question régalienne, me semble-t-il.
00:12:31 Donc ça concerne davantage le gouvernement qui, manifestement,
00:12:34 là, montre son impuissance parce que ça fait des années et des années
00:12:37 maintenant qu'on parle de ce dossier-là.
00:12:39 Mais c'est sans fin tant qu'on n'arrivera pas à réguler l'immigration.
00:12:42 Pourquoi ? Parce que la majorité, la très grande majorité de ces consommateurs
00:12:46 de crack, ce sont des personnes, des étrangers en situation irrégulière
00:12:50 sur le territoire français.
00:12:51 Pourquoi est-ce qu'on dit qu'il faut maîtriser les frontières,
00:12:54 que maîtriser les frontières et empêcher cette immigration illégale,
00:12:56 ça rend à la fois service aux Français et à l'Europe,
00:12:59 mais aussi à ceux qui veulent venir en France,
00:13:01 parce que précisément une partie de ces étrangers illégaux
00:13:04 sur le territoire se retrouvent à dormir dans la rue
00:13:06 et commencent progressivement à consommer ce genre de produits.
00:13:09 Le crack, c'est une des drogues les plus addictives,
00:13:11 mais ça coûte très peu cher.
00:13:13 Quelques euros, vous pouvez acheter du crack.
00:13:15 Donc effectivement, c'est aussi une question de sécurisation
00:13:19 des frontières et d'immigration contrôlée, maîtrisée, régulée,
00:13:23 parce qu'encore une fois, la plupart de ces personnes-là
00:13:26 sont des personnes qui ne devraient pas se trouver en France
00:13:29 et qui, de fait, seraient sans doute mieux dans leur pays.
00:13:33 On va regarder le deuxième reportage tourné par nos équipes
00:13:37 et je vous fais réagir Nathan, Vincent, Patrice et Naïma
00:13:41 et on poursuit le débat avec Frédéric et le docteur Dan Velléart.
00:13:44 Deuxième reportage de Fabrice Elster.
00:13:47 À Stalingrad, les drogués sont partout.
00:13:52 Comme cette femme de 45 ans qui va se cacher
00:13:54 dans les toilettes publiques pour prendre du crack.
00:13:57 Elle a commencé il y a six ans et tente maintenant de lâcher prise.
00:14:01 Là, j'essaie d'arrêter.
00:14:02 Déjà, l'autre fois, pendant trois semaines, je ne suis pas venue.
00:14:04 Après, pendant un mois, je suis venue presque tous les week-ends.
00:14:07 Sur un mois, je suis venue trois week-ends.
00:14:09 Et puis là, pendant deux semaines, je ne suis pas revenue.
00:14:11 Et la semaine dernière, j'étais là la semaine dernière, le week-end, le vendredi.
00:14:14 Le quartier est gangréné par la drogue.
00:14:17 Et pour les riverains, c'est un véritable enfer.
00:14:20 Maintenant, je ne sens plus.
00:14:22 Je ne rentre plus à la théâtre.
00:14:23 Avant, j'allais tout le temps.
00:14:25 Ce n'est plus possible.
00:14:26 Ce n'est plus possible parce qu'ils sont en bas de l'immeuble.
00:14:28 Et puis, ils demandent toujours de l'argent, de l'argent.
00:14:31 Quelque chose, c'est des zombies.
00:14:33 J'évite de passer seule ou j'essaie d'être accompagnée par des collègues.
00:14:38 Parce que ça arrive déjà, une agression dans le quartier.
00:14:41 Notamment, c'était un garçon qui prenait du crack.
00:14:44 Selon ces habitantes, ces crises viennent par vagues.
00:14:47 Les drogués sont plus ou moins nombreux selon les périodes.
00:14:51 Frédéric, c'est votre quotidien, ça ?
00:14:54 – Oui, tout à fait.
00:14:56 On reconnaît bien la station Stalingrad en sous-sol,
00:14:59 la ligne 5 ou la ligne 7, pour ceux qui connaissent bien.
00:15:02 En fait, c'est des endroits où même moi, je ne vais plus.
00:15:05 Quand je prends la ligne 5 ou la ligne 7,
00:15:07 je m'arrête soit un arrêt avant, soit un arrêt après.
00:15:09 Je ne m'arrête plus à Stalingrad.
00:15:11 Parce que c'est vraiment trop anxiogène.
00:15:13 On se fait agresser à chaque fois.
00:15:16 Même moi, je n'y vais plus.
00:15:18 Sur la ligne 2, en aérienne, ça passe.
00:15:20 On les voit, en fait, ils font la manche,
00:15:23 justement, 3 ou 4 stations avant Stalingrad,
00:15:27 et ils descendent tous à Stalingrad pour aller acheter du crack et consommer.
00:15:31 Donc oui, effectivement, c'est notre quotidien.
00:15:34 Ensuite, ça se reporte aussi sur les quais de Seine la nuit,
00:15:39 puisque les stations de métro ferment.
00:15:41 Et du coup, ensuite, les consommateurs de crack se retrouvent dans la rue
00:15:47 et vont consommer sur les quais de Seine.
00:15:48 Et c'est un enfer, justement, pour ceux qui habitent là-bas.
00:15:52 Parce qu'ils ont des regroupements de plusieurs cinquantaines de personnes,
00:15:55 plusieurs centaines parfois, qui font du ramadan toute la nuit,
00:15:59 qui se bagarrent, qui se hurlent dessus, qui hurlent des insultes,
00:16:03 et qui ne sont pas tenables.
00:16:04 Donc tous les gens qui ont des enfants, par exemple,
00:16:07 ont des enfants angoissés, ils n'arrivent pas à dormir la nuit.
00:16:10 C'est vraiment très compliqué pour tout le monde.
00:16:13 Merci beaucoup Frédéric Fransel, porte-parole du Collectif 19.
00:16:16 On va poursuivre le débat avec nos grands témoins.
00:16:18 On sera avec Julien Chénardy dans quelques instants,
00:16:19 secrétaire Allianz Île-de-France.
00:16:20 Nathan Devers, ça vous inspire quoi cette situation ?
00:16:22 Ce n'est pas la première fois qu'on évoque la situation du quartier Stalingrad.
00:16:27 Il me semble d'abord que c'est l'incarnation parfaite de l'expression
00:16:30 "déplacer le problème".
00:16:32 C'est-à-dire que ça fait trois ans que je viens ici pour commenter l'actualité.
00:16:37 Ça fait trois ans que systématiquement, tous les trois mois, les quatre mois, les cinq mois,
00:16:42 on commence cette situation avec vraiment systématiquement
00:16:45 les mêmes termes, les mêmes problèmes, ça ne bouge pas d'un iota.
00:16:48 Bon, à la limite, on peut estimer que c'est un problème qui serait peut-être insoluble
00:16:53 et qu'en ce sens, c'est un problème face auquel la volonté politique
00:16:56 ne peut que reconnaître son impuissance.
00:16:58 Le problème, moi, ce qui me dérange beaucoup,
00:17:00 c'est de voir que les différents acteurs, que ce soit la mairie de Paris,
00:17:03 que ce soit le gouvernement, que ce soit le ministère de l'Intérieur,
00:17:06 que ce soit la préfecture, font semblant d'agir.
00:17:08 Ça veut dire que, continuellement, sur les deux ou trois dernières années,
00:17:11 ils ne cessent de dire "nous prenons le sujet à bras-le-corps,
00:17:14 nous ne sommes pas dans l'immobilisme, pardon,
00:17:17 et nous allons précisément prendre les personnes qui sont addictes
00:17:22 et les déplacer de quelques rues, de quelques centaines de mètres,
00:17:24 de quelques kilomètres, etc."
00:17:26 C'est ça que je trouve un peu indécent.
00:17:28 C'est-à-dire, si vous voulez, dans une époque de la communication,
00:17:31 dans une époque des chaînes d'information continue,
00:17:33 dans une époque des réseaux sociaux,
00:17:35 au lieu de reconnaître que peut-être la seule solution,
00:17:38 ce serait une solution à très long terme, ce que vous avez exposé,
00:17:40 de traitement, ce serait une solution aussi diplomatique,
00:17:43 avec les pays d'où le krach vient, etc.
00:17:47 Eh bien, ils préfèrent faire des solutions au jour le jour,
00:17:51 en donnant l'impression qu'ils sont dans une sorte d'action volontaire,
00:17:55 alors qu'ils sont dans une forme d'attentisme.
00:17:57 Et derrière, vous avez des populations parisiennes qui en souffrent,
00:18:00 et le reportage le décrivait très bien.
00:18:02 – Les deux reportages sont assez édifiants, Vincent, Patrice et Naïma.
00:18:06 – Ils ne vont peut-être pas être attentistes très longtemps,
00:18:08 puisque que va y avoir les choses olympiques.
00:18:10 – Eh oui, mais ça, on va en parler avec le trois policiers.
00:18:12 – Je pense qu'on peut imaginer que là, finalement,
00:18:15 les problèmes disparaissent au moins le temps des jeux.
00:18:19 Non mais écoutez…
00:18:20 – Je ne sais pas si on peut en être certains.
00:18:21 – D'abord, je suis très étonné, puisque moi, je tombe des nues,
00:18:25 j'ironise évidemment, mais le préfet Nunes nous avait expliqué
00:18:29 qu'en un an, le krach allait disparaître de Paris.
00:18:33 On peut croire également au Père Noël, mais enfin, il nous avait dit ça.
00:18:36 Bon, preuve qu'il n'a pas disparu.
00:18:38 Il y a trois problèmes.
00:18:40 Un problème de sécurité, un problème de santé publique,
00:18:43 et Johan vient de le dire, et un problème d'immigration.
00:18:47 Les trois problèmes combinés vont donner ce que l'on voit là.
00:18:50 Mais il y a aussi des méthodes.
00:18:51 Regardez la méthode Giuliani, tolérance zéro.
00:18:55 Elle a prouvé qu'on pouvait régler le problème.
00:19:01 Or, là, effectivement, personne, il semble bien que personne ne fasse rien.
00:19:06 J'imagine la personne qui a acheté il y a dix ans un appartement dans ce quartier,
00:19:09 comment le revendre aujourd'hui ?
00:19:11 Enfin, c'est une véritable catastrophe.
00:19:13 Alors, on laisse les gens dans la rue se détruire sans rien faire.
00:19:17 On les accueille, puisque la plupart du temps, effectivement, c'est lié à l'immigration.
00:19:22 On les accueille. On ne fait rien pour eux.
00:19:24 Les riverains n'en peuvent plus.
00:19:26 Ils ne mettent même plus les pieds à Stalingrad.
00:19:29 Et ça continue.
00:19:31 Je vous dis, je pense qu'on ne peut pas laisser, parce que quelle image,
00:19:34 quelle image on donne de nous ?
00:19:36 Je pense que quand les JO vont débuter, ça va être pour un temps.
00:19:40 On va nettoyer, c'est-à-dire mettre du bleu et repousser,
00:19:43 comme le disait Nathan, et en ce cas, il a raison, et repousser les populations.
00:19:46 Mais c'est indigne. Voilà où on est pari.
00:19:49 Voilà l'image que nous donnons de nous.
00:19:51 Voici l'impéricie d'un pouvoir incapable de se faire respecter.
00:19:55 C'est lamentable.
00:19:56 Vous savez, lorsque je suis allé sur cette chaîne, la première mission que j'ai animée,
00:19:59 que j'ai présentée, le premier thème abordé, c'était dans ce quartier.
00:20:04 Et c'était le krach.
00:20:05 Et j'ai le sentiment que rien n'a bougé depuis un peu plus d'un an et demi.
00:20:08 C'est mon ressenti.
00:20:09 Patrice Arditi.
00:20:10 Alors, le préfet a récemment dit, effectivement,
00:20:13 que le problème du krach serait réglé avant les jeux.
00:20:18 Bon, il ne peut pas faire un aveu d'impuissance.
00:20:21 C'est absolument certain.
00:20:22 Ça fait des années et des années que ça dure.
00:20:24 Le problème, il est déporté à chaque fois.
00:20:28 On prend des gens, on les met à côté et on respire.
00:20:32 Enfin, les riverains, pendant quelques semaines, vont respirer.
00:20:35 Ce sont d'autres riverains qui vont évidemment pleurer.
00:20:38 Maintenant, on ne peut pas dire qu'il faut faire comme Giuliani aux Etats-Unis,
00:20:44 parce que c'est vrai qu'il a eu sa méthode.
00:20:46 C'est vrai qu'il est allé avec des gros bras à régler le problème des SDF.
00:20:51 Mais il ne faut pas oublier quand même qu'au bout d'un certain temps,
00:20:54 les SDF, ils sont revenus.
00:20:56 Alors, de toute façon, il y a un aveu d'impuissance.
00:20:58 J'écoutais le docteur tout à l'heure qui parlait des problèmes de santé,
00:21:01 les problèmes de santé, c'est très, très bien, mais c'est à longue échéance.
00:21:05 Qu'est-ce qu'on fait des centaines, et beaucoup plus d'ailleurs,
00:21:08 de personnes qui s'adonnent au krach ?
00:21:10 La galette de krach, elle vaut entre 10 et 20 euros.
00:21:13 Et en principe, ça doit pouvoir donner 4 à 5 consommations.
00:21:19 On ne peut absolument rien faire sur le moment.
00:21:21 Alors, rouvrir des hôpitaux désaffectés, moi, je veux bien.
00:21:24 Mais alors, on parle en même temps, dans l'actualité,
00:21:27 des files d'attente dans les couloirs de personnes qui vont être opérées,
00:21:31 parce qu'ils n'ont pas de chambre.
00:21:32 Alors, de toute façon, je ne vois pas le moyen de régler ce problème
00:21:36 sans taper sur la table et puis faire une grosse offensive policière.
00:21:40 Mais ça, c'est politique.
00:21:42 Jamais, jamais, jamais, les Français n'accepteront qu'on y aille d'une manière trop dure.
00:21:47 Naïma, je vous donne la parole dans quelques instants.
00:21:49 Jamais les Français n'accepteraient...
00:21:51 Excusez-moi.
00:21:52 Je vous donne la parole dans quelques instants.
00:21:54 Comme vous voulez.
00:21:54 Parce qu'on va poursuivre après la pub.
00:21:55 Mais je voudrais d'abord saluer Julien Chénardy,
00:21:57 qui est secrétaire à l'Alliance et à l'Ile-de-France.
00:21:59 Et on va prolonger le débat juste après la pause publicitaire, évidemment.
00:22:02 Mais je voulais tout d'abord donner la parole à Julien Chénardy.
00:22:05 Quel regard portez-vous sur notre débat et sur la situation à Stalingrad ?
00:22:10 On dit que rien ne bouge et vous ne pouvez pas être partout.
00:22:13 En plus, en perspective, les JO, dont on vient de parler,
00:22:15 qui vont pointer le bout de leur nez.
00:22:17 Alors oui, effectivement, votre invité, tout à l'heure,
00:22:23 m'a dit que la police ne peut pas être partout et ne peut pas tout faire.
00:22:27 Et là, je confirme, en l'occurrence, en ce qui concerne ce sujet-là,
00:22:32 on ne peut pas tout gérer parce que je pense que ce n'est pas
00:22:35 qu'un problème sécuritaire, c'est également un problème sanitaire.
00:22:39 Il faut bien comprendre qu'aujourd'hui, les craqueurs,
00:22:42 les usagers de craques, sont dépendants à vie.
00:22:46 C'est une drogue qui est extrêmement addictive.
00:22:48 Ils sont dépendants dès la première pipe à craque.
00:22:51 Donc, dès l'instant où ils sont dépendants,
00:22:53 en fait, on les interpelle.
00:22:55 Ils sont placés ou pas en garde à vue,
00:22:57 ils peuvent être libérés quelques heures plus tard.
00:23:00 Et ensuite, ils recommencent, puisque toute leur vie
00:23:02 consiste à acquérir un cailleu de craque.
00:23:05 Et pour ça, tout est bon, des larcins, des agressions,
00:23:08 même entre eux, ils s'agressent.
00:23:09 On a des cas d'agression, on a des cas parfois d'agression très violente,
00:23:13 plutôt entre craqueurs ou usagers.
00:23:15 Des cas de viol également, puisque ce sont vraiment des individus
00:23:20 qui sont complètement désociabilisés et qui sont prêts à tout commettre
00:23:23 pour avoir un cailleu de craque.
00:23:24 Donc, le problème, pour moi, il est également sanitaire.
00:23:27 Il est également migratoire, ça a été rappelé,
00:23:29 puisque beaucoup des usagers, des détenteurs de craque
00:23:32 sont également des migrés en situation irrégulière.
00:23:36 Donc, ça, c'est aussi un autre débat.
00:23:38 Et puis, c'est un problème sécuritaire,
00:23:41 puisque, je veux comprendre, pour les migrants,
00:23:43 c'est absolument insupportable d'avoir...
00:23:46 On l'a vu déjà avec le jardin des Hodes,
00:23:48 c'était déjà un problème.
00:23:49 On a eu des enfants qui ont été agressés par des usagers
00:23:53 et ça, on ne peut pas le colérer individuellement.
00:23:56 Donc, c'est un triple problème, à la fois sécuritaire,
00:23:58 sanitaire et puis aussi migratoire.
00:24:01 Vous restez avec nous, Julien Chénardy ?
00:24:02 On poursuit le débat, on part en pub et on vous retrouve juste après ?
00:24:05 Allez, à tout de suite.
00:24:06 On marque une première pause dans ce mini-news week-end
00:24:09 et on continue sur ce gros dossier sur lequel nous avons décidé
00:24:12 de faire un focus dans ce samedi.
00:24:14 Allez, à tout de suite, c'est sur CNews que ça se passe.
00:24:21 Il est 12h30, merci de nous accueillir chez vous.
00:24:24 Nous sommes ensemble jusqu'à 14h avec beaucoup de sujets
00:24:26 dans mini-news week-end ce samedi.
00:24:27 Mais tout de suite, on fait un tour de l'info avec Isabelle Piboulot.
00:24:31 La militante écologiste Greta Thunberg
00:24:33 s'est jointe à la mobilisation dans le Tarn,
00:24:36 un rassemblement d'opposants au projet d'autoroute A69
00:24:39 entre Toulouse et Castre, étant en cours à Saïs.
00:24:41 L'événement a pourtant été interdit
00:24:43 pour risque de troubles majeurs à l'ordre public.
00:24:45 Les forces de l'ordre sont déjà intervenues hier
00:24:48 à proximité du lieu du rassemblement.
00:24:50 À l'est de l'Ukraine, à Kharkiv, au moins 7 personnes ont été tuées,
00:24:54 dont 3 enfants.
00:24:55 Des frappes nocturnes de drones russes ont atteint une station service
00:24:59 et provoqué un déversement de carburant enflammé.
00:25:02 14 maisons ont été incendiées et une cinquantaine de personnes évacuées.
00:25:07 Enfin, au Proche-Orient, l'armée israélienne a bombardé tôt ce matin
00:25:10 le secteur de Rafah, à la pointe sud de la bande de Gaza.
00:25:13 Benyamin Netanyahou a ordonné aux militaires
00:25:15 de préparer un plan d'évacuation.
00:25:17 Des centaines de milliers de civils sur place
00:25:20 avant une éventuelle offensive terrestre.
00:25:22 Dans le même temps, les combats restent intenses
00:25:24 dans l'hôpital Nasser à Ragnounès.
00:25:26 Merci Isabelle.
00:25:29 On se retrouve dans 30 minutes pour un nouveau tour de l'information.
00:25:32 Je vous présente le grand plateau de grands témoins
00:25:35 qui m'accompagnent en ce samedi.
00:25:36 Nam'em Fadel, à qui je n'ai pas encore donné la parole.
00:25:39 Il excuse Nathan Devers, Patrick Sarditti, Vincent Roy,
00:25:42 Yoann Hussein évidemment, et le docteur Dan Velléa.
00:25:45 Aujourd'hui, on a commencé notre émission par un focus
00:25:48 sur le krach à Paris, plus précisément
00:25:51 dans le quartier de Stalingrad.
00:25:52 Nous sommes toujours avec Julien Chénardy,
00:25:54 secrétaire Allianz Île-de-France,
00:25:56 qui est avec nous pour participer au débat.
00:25:59 Nam'em Fadel, qu'est-ce qu'on peut se dire
00:26:02 sur le dossier du krach qu'on n'a pas encore évoqué ou encore dit ?
00:26:07 Écoutez, moi je voudrais rebondir sur ce qu'a dit
00:26:10 notre ami Patrick Sarditti quand il dit que les Français
00:26:13 ne seraient pas d'accord avec une méthode forte.
00:26:16 Les Français en ont assez en fait.
00:26:17 Cette situation est insupportable.
00:26:19 Il est quand même inadmissible qu'à chaque fois
00:26:22 on parle de cette situation d'une manière comme si c'était un fait.
00:26:27 Ça devient un fait de société d'ailleurs,
00:26:29 comme si c'était un fait divers, etc.
00:26:31 Donc on nous montre des photos, des images,
00:26:33 on nous dit qu'on les déplace, etc.
00:26:35 On nous parle des salles de shoot,
00:26:36 on sait très bien que ça n'a servi à rien
00:26:38 et qu'au contraire ça a été des points de fixation.
00:26:42 Et que le pire, le pire dans un pays,
00:26:44 septième puissance au monde,
00:26:45 où on organisait aussi les choses de telle manière
00:26:49 à ce qu'il y ait un périmètre de sécurité autour de ces salles de shoot
00:26:52 pour que justement nos policiers n'y aillent pas
00:26:54 et que tranquillement, tranquillement,
00:26:57 les dealers qui viennent aussi de l'étranger,
00:27:00 qui sont aussi dans une situation illégale.
00:27:02 Je voudrais aussi rappeler que je crois que c'est en 2022,
00:27:06 en décembre, le ministre Darmanin avait été au Sénégal
00:27:09 pour essayer de voir ce qui pouvait être fait
00:27:12 pour lutter contre ce fléau.
00:27:14 Écoutez, c'est absolument, absolument inadmissible
00:27:19 qu'on soit encore dans cette situation.
00:27:21 Effectivement, je crois que c'est Nathan qui a parlé
00:27:24 des différents collectivités qui se passent un peu
00:27:28 la patate chaude, si je puis dire,
00:27:30 et qui n'arrivent pas à se mettre d'accord.
00:27:32 Je rappelle que normalement,
00:27:34 c'est un sujet pour la mairie de Paris,
00:27:36 c'est un sujet pour l'État.
00:27:38 C'est un sujet pour la région.
00:27:41 Et qu'il y ait une telle mésentente entre eux
00:27:44 qui n'arrivent pas à se mettre d'accord
00:27:46 pour tout simplement se retrouver pour régler ce problème.
00:27:49 Et en attendant, eh bien, c'est les Français,
00:27:51 c'est ces riverains-là qui sont empêchés dans leur vie,
00:27:54 qui sont dans l'insécurité, qui ne sortent plus de chez eux,
00:27:58 qui ont peur de sortir avec leurs enfants,
00:28:01 qui ont peur d'emmener leurs enfants à l'école,
00:28:03 qui sont obligés d'accompagner même des adolescents.
00:28:06 C'est inadmissible.
00:28:07 Donc à un moment, il faut qu'on nous dise,
00:28:08 on est la 7e puissance au monde.
00:28:10 Le Salvador, par exemple, avec le président Najib Khele,
00:28:13 a réglé quand même le problème d'une manière...
00:28:16 Mais évidemment, alors...
00:28:19 Mais Thierry, on va me parler de l'État de droit,
00:28:23 mais à un moment, quand cet État de droit se retourne
00:28:25 contre les citoyens,
00:28:28 quel est cet État de droit dans ce cas-là
00:28:30 qui protège les citoyens ?
00:28:32 Il est vrai que l'État de droit actuel
00:28:35 ne me paraît plus adapté à la situation qu'en est la France,
00:28:39 mais sur tout un tas de sujets, notamment pour régler celui-ci.
00:28:42 Nous vivons dans un État de droit.
00:28:44 Vous avez parlé du Salvador.
00:28:45 Quand on voit ce qui se passe au Salvador,
00:28:47 il est heureux que la France soit encore à un État de droit.
00:28:50 Mais précisément, si nous voulons que ce pays reste un État de droit,
00:28:53 il est urgent de régler ce genre de problème.
00:28:55 Sinon, les Français seront de plus en plus nombreux
00:28:58 et les politiques également,
00:28:59 à demander des mesures d'exception précisément
00:29:02 pour pouvoir régler ce type de problème.
00:29:04 Parce que là, la réalité, c'est que pour avoir un rendez-vous
00:29:07 en addictologie aujourd'hui, en France, il faut des mois.
00:29:10 Nous n'avons pas les moyens de soigner les Français.
00:29:13 Comment voulez-vous que nous puissions soigner également
00:29:15 les étrangers qui viennent de manière irrégulière sur le territoire,
00:29:19 comme la plupart de ces consommateurs de drogue ?
00:29:21 Ça n'est absolument pas possible.
00:29:22 Donc, on voit bien que c'est un problème régalien,
00:29:25 je le maintiens, qui concerne avant tout l'État,
00:29:28 à côté de la mairie, de la préfecture,
00:29:30 le département, la région, si vous voulez,
00:29:32 mais avant tout l'État.
00:29:34 L'État doit prendre ses responsabilités.
00:29:35 Effectivement, Johan, l'État,
00:29:38 parce que rien que pour expulser les dealers,
00:29:41 on sait très bien que la majorité, ils sont illégaux.
00:29:44 On n'est pas en capacité de les...
00:29:46 Julien Chénardy, qui est avec nous, secrétaire à l'Iance,
00:29:49 Ile-de-France, a envie de réagir à ce qui se dit autour de ce plateau.
00:29:53 Quel est votre ressenti, votre perception ?
00:29:55 Ma perception, c'est que je pense que les Français
00:30:01 sont mûrs pour qu'on ait aujourd'hui des solutions
00:30:03 qui soient beaucoup plus dures.
00:30:05 Le problème de Stalingrad, ça fait plus de 30 ans que ça dure.
00:30:10 Déjà dans les années 90, c'était un coup de gorge,
00:30:12 il y avait des problèmes de drogue, des problèmes de trafic.
00:30:15 Aujourd'hui, ce problème, il s'aggrave,
00:30:19 il est de pire en pire,
00:30:20 et je pense que les gens en ont véritablement marre,
00:30:23 mes collègues en ont marre, ils n'ont pas le bol.
00:30:25 On parle du Salvador, oui, effectivement,
00:30:28 il y a eu un président qui a été élu
00:30:31 et je crois qu'il a enfermé 80 000 membres en prison,
00:30:34 80 000 membres de gangs,
00:30:36 et il a réglé le problème de la sécurité,
00:30:38 et je crois qu'il a été réélu à plus de 80%.
00:30:41 Donc je pense que ça peut laisser aussi penser qu'en France,
00:30:45 on peut appliquer des solutions.
00:30:47 Je ne dis pas qu'il faut aller jusqu'au Salvador,
00:30:50 mais on peut quand même appliquer des solutions
00:30:52 qui sont beaucoup plus fermes et beaucoup plus radicales
00:30:54 pour régler un problème, parce qu'on a toujours tendance
00:30:58 à penser au bien-être des gens qui commettent des crimes
00:31:01 et des délits, en tout cas certains,
00:31:03 mais je pense qu'il faudrait aussi parfois penser aux victimes,
00:31:05 aux riverains, aux gens qui subissent ça,
00:31:08 et quand vous habitez dans ces coins-là,
00:31:10 que vous subissez ça, que vous subissez de trafic de drogue,
00:31:12 que vous subissez des agressions tous les jours,
00:31:15 que vos enfants baignent dans une ambiance de violence,
00:31:18 dans une ambiance qui est malsaine,
00:31:21 eh bien je pense que vous en avez ras le bol,
00:31:24 et tout ce que vous attendez,
00:31:25 c'est que les pouvoirs publics agissent enfin.
00:31:27 – Nathan Devers.
00:31:28 – Deux remarques, la première sur l'exemple du Salvador
00:31:31 qui est cité là depuis quelques jours souvent dans le débat public,
00:31:35 moi j'aimerais juste rappeler…
00:31:36 – Avec des images spectaculaires des arrestations.
00:31:38 – Images spectaculaires des arrestations,
00:31:39 et un président qui pour le coup a vraiment détruit l'État de droit,
00:31:43 enfin détruit, gravement abîmé l'État de droit,
00:31:46 qui a très souvent intimidé le Parlement,
00:31:48 qui a envoyé des milices armées au Parlement
00:31:51 pendant que les parlementaires se réunissaient
00:31:53 pour intimider l'opposition, c'est ça le Salvador,
00:31:55 et qui a changé la constitution pour devenir potentiellement
00:31:58 une sorte d'autocrate qui a réduit la liberté d'expression etc.
00:32:00 Mais je voulais rebondir là-dessus justement,
00:32:02 parce que moi je ne trouve pas du tout
00:32:04 que l'État de droit empêche d'agir sur la question du krach.
00:32:06 Il y a des sujets où l'État de droit pose des limites,
00:32:09 et comme le dit Johan et je suis d'accord c'est heureux,
00:32:11 heureusement qu'il y a des limites,
00:32:12 mais là sur la question du krach,
00:32:14 me semble que le diagnostic ce n'est pas de dire
00:32:15 que l'État de droit pose problème, c'est de dire deux choses,
00:32:18 c'est de dire premièrement qu'il y a un manque de volonté politique,
00:32:21 avec manifestement un certain nombre de politiques
00:32:23 qui chacun dans son échelle, mairie de Paris, région, gouvernement,
00:32:27 s'amusent plutôt à vouloir renvoyer la balle et accuser les autres,
00:32:30 et deuxièmement un état délabré du service public.
00:32:33 Prenez la question de la santé publique en général,
00:32:36 les drogues, l'état de la psychiatrie etc.
00:32:39 Vous voyez bien qu'aujourd'hui l'hôpital public est déjà saturé,
00:32:42 l'hôpital public peine à assurer les fonctions les plus élémentaires,
00:32:46 alors évidemment que sur une question comme le krach,
00:32:48 il est encore plus saturé.
00:32:49 Ce n'est pas une question d'État de droit, c'est une question de l'État.
00:32:51 On accueille, Johan l'a dit, on accueille toute la misère du monde,
00:32:58 tout en sachant qu'on n'a pas la capacité à gérer, à accompagner etc.
00:33:03 L'élément santé est quelque chose qui permet à des personnes de rester,
00:33:07 alors la psychiatrie notamment,
00:33:10 alors qu'on n'a pas la capacité d'accueil et de soin.
00:33:13 On n'a pas le désir d'avoir cette capacité.
00:33:15 Aujourd'hui, et l'État de droit aujourd'hui, on sait très bien,
00:33:17 il y a l'Europe, le Conseil constitutionnel, le Conseil d'État, la Cour des comptes,
00:33:23 enfin bref, on a tous ce problème qui fait qu'aujourd'hui,
00:33:26 on n'a pas la possibilité d'expulser.
00:33:31 C'est très bien.
00:33:32 Une personne par exemple qui est addictive au krach,
00:33:36 on ne peut pas l'expulser.
00:33:38 Vous voyez ?
00:33:38 Et en même temps, on n'a pas la capacité de la soigner.
00:33:42 Quand on dit l'air, c'est pareil.
00:33:44 On arrive… L'État de droit dont vous parlez Nathan,
00:33:46 est-ce qu'aujourd'hui, l'État de droit permet d'expulser des gens qui posent des problèmes ?
00:33:51 Mais je voudrais qu'on avance aussi, les amis.
00:33:54 Je voudrais qu'on entende également…
00:33:55 L'État de droit a aujourd'hui malheureusement…
00:33:59 est dans l'incapacité.
00:34:00 Je voudrais qu'on entende également Dan Velléa,
00:34:02 qui est le spécialiste, qui est psychiatre et addictologue aussi.
00:34:07 Le pire, c'est qu'il y a d'autres produits qui ne sont pas encore sur notre territoire
00:34:11 et qui pourraient aggraver la situation.
00:34:13 Il y a les produits qu'on voit régulièrement dans le reportage aux États-Unis,
00:34:17 à New York, avec les gens.
00:34:18 On parle de centaines de milliers ou de dizaines de milliers de personnes
00:34:21 qui sont dans des situations terribles.
00:34:23 Et on a peut-être la chance pour le moment de ne pas avoir le peur
00:34:25 par le prank et toutes ces fentanyls dérivés de fentanyl.
00:34:28 Mais je vais intervenir parce qu'évidemment, la santé publique,
00:34:31 c'est un sujet dont je suis aussi concerné.
00:34:33 L'état de la psychiatrie en France et des services d'urgence et des services de soins,
00:34:38 il est à la limite de la catastrophe.
00:34:40 On ne peut pas se vanter de dire qu'on peut soigner les gens.
00:34:43 Les délais d'attente en consultation à l'hôpital ou dans des structures XAPA
00:34:46 ou dans des structures privées par la suite,
00:34:49 où les médecins ont libéral, dépassent des fois six mois.
00:34:51 Trouver une place d'hospitalisation qui va durer deux, trois semaines,
00:34:55 mais sans qu'il y ait de projet derrière, ça ne sert absolument à pas.
00:34:58 Donc, il faut vraiment revoir tout à la base et trouver des solutions au niveau médical.
00:35:01 - Un dernier mot sur le sujet, Patrice, parce que je vois qu'on enchaîne.
00:35:05 On a beaucoup de sujets à évoquer ce matin.
00:35:06 - L'état de droit, c'était extrêmement important, c'est vrai.
00:35:10 Mais il y a la solution à court terme et la solution à long terme.
00:35:14 Là, à long terme, bien entendu, et ça a été dit,
00:35:17 on peut se débrouiller pour essayer de faire avancer les choses,
00:35:20 de soigner les gens qui sont soignables, si l'on peut dire,
00:35:23 de rassurer un certain nombre d'habitants.
00:35:26 OK, mais il ne faut quand même pas exagérer.
00:35:29 On ne peut pas, on ne peut pas transformer le nouveau gouvernement
00:35:32 qui vient d'être nommé en petite fée avec des baguettes, des baguettes magiques.
00:35:38 Il y a pour un gouvernement, quel qu'il soit,
00:35:40 un certain nombre de problèmes cruciaux à régler.
00:35:44 Alors pourquoi ce serait plus important que ce qui se passe dans les cités à Marseille,
00:35:47 qui sont de véritables zones de non-droit, dans des cités d'Ile-de-France ?
00:35:53 Le krach, évidemment, on vient d'en parler.
00:35:55 Les problèmes de santé, ils ne vont pas disparaître comme ça d'un coup de baguette magique.
00:36:00 Je veux dire, il y a des priorités et justement,
00:36:02 les priorités, c'est probablement le thème du séminaire d'aujourd'hui.
00:36:07 - Vous êtes un peu optimiste, monsieur Blot-Chénier.
00:36:10 - Je ne veux pas vous décevoir, mais manifestement,
00:36:13 si vous comptez sur ce séminaire pour résoudre l'ensemble de ces problèmes,
00:36:16 je pense que vous faites fausse route.
00:36:17 - Oh non, pas là, dans quelques instants.
00:36:18 - Une phrase, juste une phrase.
00:36:20 Le problème de l'état de droit, c'est quand il se met en travers du bon sens.
00:36:25 - On va, Julien Chénardy, vous restez.
00:36:27 - C'est quand il se met en travers de l'état de droit.
00:36:29 Excusez-moi, Vincent.
00:36:30 - Alors là, on atteint des niveaux, mes amis, on atteint des niveaux.
00:36:34 Julien Chénardy, je vous propose de rester avec nous
00:36:36 parce que j'aimerais vous faire réagir sur un autre sujet.
00:36:38 On va évoquer maintenant,
00:36:40 c'est en lien un petit peu avec ce qu'on vient de dire.
00:36:43 Savez-vous quelle est la deuxième préoccupation des Franciliens,
00:36:46 juste derrière la lutte contre la pauvreté ?
00:36:49 Je vous pose la question.
00:36:50 - Comment la sécurité ?
00:36:52 - Eh bien, vous avez gagné.
00:36:53 C'est la sécurité, évidemment, et c'est le résultat de l'enquête
00:36:56 dite de victimisation de l'Institut, j'arrive à le dire, de l'Institut Paris Région.
00:37:00 On voit cela avec Ami Guédon et on ouvre le débat avec nos invités.
00:37:04 Puis, on parlera évidemment de ce séminaire avec Johan.
00:37:07 C'est un suspens insoutenable, mais d'abord, le sujet de Camille Guédon.
00:37:11 - La sécurité au cœur des préoccupations des Franciliens.
00:37:17 Dans la dernière enquête de l'Institut Paris Région,
00:37:20 la sécurité et la lutte contre la délinquance
00:37:22 sont repassées devant la lutte contre le chômage.
00:37:25 Sur 9000 personnes interrogées de plus de 15 ans,
00:37:27 la lutte contre la délinquance est une priorité pour 31% des plus de 65 ans.
00:37:32 Alors que chez les jeunes de 15 à 24 ans, le chiffre baisse à 12%.
00:37:36 - Ça arrive en deuxième position parce que ça fait 24 mois
00:37:39 que l'insécurité est grandissante en France et en Ile-de-France.
00:37:44 On a une insécurité qui explose, des actes de délinquance qui explosent également.
00:37:50 Et aujourd'hui, vous avez un relais dans les médias et un relais médiatique
00:37:53 qui est tel que personne ne peut être dupe et personne ne peut tromper la vérité.
00:37:58 - Les agressions sexuelles sont en forte hausse.
00:38:01 Quatre franciliens sur dix ont été victimes dans les trois ans précédant l'enquête.
00:38:05 - On ne pense pas que ce soit une hausse à proprement parler des actes,
00:38:08 mais certainement par une parole un peu plus libérée des victimes.
00:38:12 À savoir qu'aujourd'hui, il y a le ministère de l'Intérieur
00:38:14 qui a mis en marche dans différents commissariats
00:38:18 des protocoles pour sécuriser les victimes
00:38:20 et qu'elles soient prises en compte avec une oreille un peu plus exercée,
00:38:25 un peu plus professionnelle.
00:38:26 - Les transports en commun demeurent anxiogènes pour la plupart des franciliens.
00:38:30 Près d'un tiers des agressions s'y passent.
00:38:32 Un sentiment d'insécurité qui est partagé par plus de la moitié des franciliens.
00:38:36 - Julien Chénardy, donc ce n'est pas une surprise évidemment
00:38:40 et ça fait sens à ce qu'on a évoqué juste auparavant
00:38:43 sur la situation au quartier Stalingrad.
00:38:45 - Non, ce n'est pas une surprise.
00:38:48 Ça rejoint un peu ce qui se passe effectivement dans le quartier Stalingrad.
00:38:53 Aujourd'hui, la région parisienne et personnellement,
00:38:56 pour y vivre, ce n'est effectivement pas quelque chose qui fait rêver.
00:39:01 Très clairement, je connais beaucoup de gens qui en partent.
00:39:04 Mes collègues, personnellement, n'y restent pas toujours très longtemps.
00:39:08 Quand ils y sont affectés, la première chose qu'ils y pensent,
00:39:11 c'est à partir et à retourner dans leur département natal
00:39:15 parce qu'il y a une explosion de l'insécurité, de l'incivilité.
00:39:19 Vous avez une ambiance générale qui n'est pas à la sérénité,
00:39:23 que ce soit dans les transports en commun, dans la rue.
00:39:25 Très clairement, aujourd'hui, la région parisienne,
00:39:27 c'est clairement une région qui, je pense que tout le monde le sait,
00:39:32 tout le monde le voit.
00:39:33 Et j'ai envie de dire que ce n'est pas nouveau.
00:39:35 Ça fait quand même déjà un certain temps que c'est comme ça.
00:39:38 On a l'air de le découvrir, mais je pense que c'est un phénomène
00:39:41 qui s'est ancré déjà depuis des décennies,
00:39:45 depuis les années 80-90 et qui s'est aggravé avec plein de facteurs.
00:39:52 Et je pense que c'est quelque chose qu'il faut prendre en compte.
00:39:55 C'est pour ça aussi qu'on a énormément d'effectifs en région parisienne,
00:40:00 mais malheureusement pas assez.
00:40:01 On aimerait en avoir plus parce que c'est une des raisons
00:40:05 pour lesquelles on se bat, c'est pour avoir des effectifs et des moyens
00:40:08 pour qu'on puisse assurer la sécurité des Franciliens.
00:40:12 Merci beaucoup, Julien Chénardi, d'avoir accepté de participer à notre émission
00:40:15 et tout sera réglé, évidemment, pour les JO.
00:40:17 Bien sûr.
00:40:20 Écoutez, j'espère en tout cas, mais je ne suis pas certain pour l'instant,
00:40:23 tout est encore très, très flou.
00:40:26 Et quand on voit la situation, notamment à Stalingrad,
00:40:28 on se dit les JO, c'est dans quelques mois, c'est inquiétant.
00:40:32 Et quand on voit aussi l'agression qu'il y a eu beaucoup tôt,
00:40:35 le week-end dernier à la gare de Lyon, il y a quand même de quoi être encore très inquiet.
00:40:40 Vous comprenez le sens de mon affirmation.
00:40:42 Évidemment, c'était un peu taquin.
00:40:44 Je le sais, je le reconnais.
00:40:45 Merci en tous les cas d'avoir été avec nous, Vincent.
00:40:48 Oui, l'équation est très simple.
00:40:50 Plus vous laissez rentrer dans un pays d'immigration illégale,
00:40:53 c'est le cas pour la France,
00:40:54 évidemment, le bassin d'emploi le plus important, c'est la région parisienne.
00:40:58 Donc, les gens qui cherchent à trouver un emploi vont vers la région parisienne.
00:41:03 Plus vous faites rentrer d'immigration illégale, plus vous avez d'insécurité.
00:41:07 L'équation est implacable.
00:41:09 Alors, de deux choses l'une, où on veut la regarder en face,
00:41:13 parce que dans cette équation là, ce qui est très curieux, c'est qu'il n'y a pas d'inconnu.
00:41:16 On connaît, on connaît les inconnus.
00:41:18 Il n'y a pratiquement plus d'équation, hélas.
00:41:22 Donc, soit on la regarde en face, on prend le problème à bras le corps.
00:41:26 Je vous rappelle, tout à l'heure, nous allons parler de M. Badinter, Mitterrand.
00:41:29 En 86, dis-je déjà, du point de vue d'immigration illégale,
00:41:32 nous sommes arrivés au maximum.
00:41:33 C'est Mitterrand qui le disait.
00:41:34 1988.
00:41:35 Le 88, pardon.
00:41:36 En 88, déjà, il avait posé un diagnostic très clair.
00:41:40 Aujourd'hui, on en est là.
00:41:42 Personne ne veut regarder.
00:41:43 Alors, ça commence à se dire,
00:41:45 mais personne ne veut vraiment affronter le problème à bras le corps.
00:41:49 C'est vrai qu'il y va aussi de l'intervention de l'Europe.
00:41:51 Enfin, il y a mille phénomènes qui rentrent en jeu.
00:41:54 Mais enfin, il faut poser un diagnostic et ensuite essayer de trouver des solutions.
00:41:58 Je sais que je vais choquer mon camarade à côté de moi.
00:42:01 Deux mots d'Anthoven Lea et le mot de la fin avec Johan.
00:42:03 Malheureusement, le baromètre que j'ai par rapport à la situation,
00:42:06 l'insécurité des Français, ce sont les patients.
00:42:10 La plupart de mes patients disent éviter le métro.
00:42:12 S'ils peuvent y aller à pied, même si c'est 15, 20 minutes sous la pluie,
00:42:15 ils préfèrent le faire.
00:42:17 Les sorties de soir sont très limitées.
00:42:19 Tous, en tant que parents, on a très peur quand les enfants sortent la nuit,
00:42:21 même si c'est dans des quartiers sécures ou quoi que ce soit.
00:42:24 Et ça se traduit vraiment, déjà, ça se rajoute un sentiment d'anxiété qui est global.
00:42:29 Et ce n'est pas seulement entretenu par les médias,
00:42:30 parce qu'on a souvent tendance à dire, attends la télé,
00:42:32 tu auras une visite de bisounours.
00:42:35 C'est exactement ce que les patients disent.
00:42:37 Et ça se traduit par des consommations de médicaments,
00:42:39 solutions d'évitement et autres.
00:42:41 - Votre témoignage est important, évidemment.
00:42:43 Johan.
00:42:44 - Oui, on parlait de l'immigration.
00:42:45 Naturellement, le ministre de l'Intérieur lui-même a fait un lien
00:42:48 entre l'immigration et l'insécurité.
00:42:50 C'est vrai, notamment en Ile-de-France, notamment dans les transports en commun.
00:42:53 C'est certain, on voit que les étrangers, notamment en situation irrégulière,
00:42:56 sont très largement surreprésentés dans l'ensemble des violences
00:42:59 qui sont commises et les vols en France.
00:43:02 Donc l'équation de l'immigration, pour reprendre votre terme,
00:43:05 je n'ai pas l'impression que le gouvernement ait décidé de s'y attaquer.
00:43:08 Donc de fait, faire baisser l'insécurité dans ce contexte-là,
00:43:11 alors même que depuis 2017, il n'y a jamais eu autant d'entrées légales
00:43:14 et illégales en France depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron au pouvoir.
00:43:18 Première chose. Deuxième chose, je parlais du droit tout à l'heure.
00:43:20 Pourquoi je disais que le droit n'était plus adapté à la société que nous connaissons ?
00:43:24 Parce que c'est une société qui est de plus en plus violente,
00:43:26 parce que c'est une société où il y a de plus en plus d'insécurité,
00:43:29 où les actes augmentent fortement, y compris les actes les plus graves,
00:43:32 les homicides, les tentatives d'homicide.
00:43:34 Je parlais du droit parce qu'il faudrait, par exemple,
00:43:36 peut-être songer à modifier la Constitution de manière à ce que cette Constitution
00:43:40 permette d'appliquer, de faire voter par le Parlement des peines planchées
00:43:44 qui dissuaderaient peut-être avec une législation beaucoup plus sévère
00:43:48 de manière à tenter de faire baisser précisément ces crimes et ces délits en France
00:43:53 qui augmentent de manière exponentielle.
00:43:55 Merci Johan.
00:43:56 J'ajoute que sur le bandeau, il y a marqué le sentiment d'insécurité.
00:44:00 C'est l'expression de Madame Borne.
00:44:02 Il n'y a pas d'insécurité, il n'y a qu'un sentiment d'insécurité.
00:44:04 C'est une idée véhiculée par la gauche depuis très très longtemps, cette idée.
00:44:10 J'en reparlais déjà en 97.
00:44:12 C'est-à-dire qu'il y a dans le gauchisme le mensonge permanent du sentiment d'insécurité.
00:44:19 C'est comme si un poison, un virus avait été inoculé dans le gauchisme généralisé.
00:44:27 Il y a dans le discours sécuritaire à Réverso,
00:44:30 à contrario, il y a dans le discours sécuritaire un faux monopole de la réalité.
00:44:34 Parce que vous plaquez des abstractions, vous parlez d'un lien.
00:44:37 Moi, voir le problème de l'insécurité en face,
00:44:40 évidemment qu'il faut le voir, tout le monde le voit.
00:44:41 Mais plaquer tout de suite des grands concepts, tout le monde le ressent.
00:44:44 Plaquer tout de suite des grands concepts comme ce lien entre immigration et insécurité,
00:44:47 moi je vous dis, c'est exactement la même chose que si on disait
00:44:49 qu'il y avait un lien par exemple entre la masculinité et l'insécurité.
00:44:52 Il y avait un lien entre la pauvreté et l'insécurité.
00:44:55 Ce n'est pas comme ça que le réel fonctionne.
00:44:57 Je siffle là, mi-temps, parce qu'on pourrait poursuivre le débat,
00:45:00 mais vous savez, il y a des règles, il y a une pause publicitaire.
00:45:02 - On respecte vos règles.
00:45:03 - Il faut respecter la règle, je sais Naïma.
00:45:05 Mais là, le temps déjà est dépassé.
00:45:08 Regardez, il y a un petit QR code qui s'affiche.
00:45:11 C'est important, notez-le, parce qu'en fait, si vous retrouvez toutes les infos,
00:45:15 toutes les chroniques, tous les journalistes de CNews,
00:45:18 eh bien vous scannez ce QR code qui s'affiche
00:45:21 et ça vous permet de télécharger cette application sur votre téléphone.
00:45:25 On aurait pu se parler encore beaucoup de tout cela.
00:45:28 Merci Docteur Dan Velléa.
00:45:30 On se retrouve dans quelques instants et on parlera évidemment de ce séminaire
00:45:33 dans la deuxième partie.
00:45:35 Suspense insoutenable avec Yoann Ussah qui va tout nous dire.
00:45:38 Allez, on marque une pause et à tout de suite.
00:45:39 Il est quasiment 13h01.
00:45:46 Merci de nous accueillir.
00:45:47 C'est la dernière partie de Mini-News Week-end.
00:45:50 Nous sommes ensemble jusqu'à 14h.
00:45:52 Je vous présente l'équipe de grands témoins, Kim Anto.
00:45:54 Ils sont en pleine forme d'ici quelques instants,
00:45:55 mais tout de suite, le sommaire de votre deuxième heure.
00:45:59 On ira pour débuter dans le Tarn avec cette nouvelle mobilisation
00:46:03 contre le projet d'autoroute A69.
00:46:05 On vous en a déjà parlé.
00:46:07 La préfecture a interdit les rassemblements.
00:46:09 Les opposants à ce projet doivent recevoir le soutien de Greta Thunberg,
00:46:14 la célèbre militante écologiste, à nos reportages évidemment.
00:46:18 Et on sera sur place avec nos correspondants Jean-Luc Thomas et Nathan Thémin.
00:46:23 Dans Mini-News Week-end, on reviendra sur la situation explosive à Mayotte.
00:46:27 On vous en a longuement parlé hier dans cette émission
00:46:30 avec la députée de Mayotte, Estelle Youssoupha, témoignage poignant d'ailleurs.
00:46:35 Gérald Darmanin et la nouvelle ministre des Outre-mer, Marie Guevenoux,
00:46:39 se rendront demain sur place.
00:46:40 Et nous, on sera en direct avec Eric Tegner,
00:46:43 directeur de la rédaction Livre Noir.
00:46:46 Enfin, à la fin de notre émission, on ira à Besançon.
00:46:50 Pourquoi Besançon, me direz-vous ?
00:46:52 Eh bien jeudi, 10 kilos des ruines, un lance-roquettes
00:46:55 et deux fusils d'assaut ont été saisis.
00:46:58 C'est le résultat d'une opération place nette.
00:47:00 Et Gérald Darmanin, avant d'aller à Mayotte,
00:47:03 sera sur place aux alentours de 14h.
00:47:06 Et on trouvera là aussi notre correspondant sur place, Olivier Malinier.
00:47:10 Voilà pour le programme très chargé de cette deuxième heure.
00:47:14 Mais tout de suite, on fait un nouveau tour de l'information
00:47:17 avec Isabelle Piboulot, que je re-salue.
00:47:20 Bonjour Thierry, bonjour à tous.
00:47:22 Au Proche-Orient, les combats se poursuivent dans la bande de Gaza.
00:47:25 Des frappes de l'armée israélienne ont ciblé la ville de Ranyounès,
00:47:28 mais aussi le secteur de Rafah.
00:47:31 Notre envoyée spéciale à Tel Aviv est avec nous, Régine Delfaux.
00:47:34 Bonjour.
00:47:35 Régine, Rafah est désormais au cœur des préoccupations.
00:47:38 Oui, absolument.
00:47:43 Même si pour le moment, les combats se poursuivent
00:47:45 dans le centre de la bande de Gaza et dans le sud à Ranyounès,
00:47:50 il y a des opérations ciblées à Rafah.
00:47:53 L'offensive n'a pas encore commencé.
00:47:55 Ce matin, trois policiers du Hamas auraient été tués.
00:47:58 Mercredi, Benyamin Netanyahou a annoncé l'offensive sur feu Rafah
00:48:02 puisqu'il y aurait des bastions du Hamas dans cette ville.
00:48:05 Le problème, c'est que depuis le début du conflit,
00:48:08 des millions et des milliers de Palestiniens
00:48:11 se sont déplacés du nord de la bande de Gaza
00:48:13 et du centre de la bande de Gaza vers le sud, vers Rafah.
00:48:16 Donc, on parle de près d'un million de Palestiniens
00:48:19 qui seraient à Rafah.
00:48:20 Et s'il y a des frappes, il y aurait évidemment
00:48:23 des pertes extrêmement lourdes.
00:48:24 Benyamin Netanyahou a demandé hier à l'armée israélienne
00:48:28 d'évacuer les civils.
00:48:30 De son côté, l'Egypte aurait déclaré que si les Palestiniens
00:48:34 franchissaient en masse la frontière et s'Israël occupait Rafah,
00:48:39 l'accord de paix entre Israël et l'Egypte serait suspendu.
00:48:43 - Régine Nelfouran, du Plex de Tel Aviv,
00:48:46 merci pour ces précisions.
00:48:48 Gérald Darmanin et la nouvelle ministre des Outre-mer
00:48:51 sont attendus demain à Mayotte, où la crise sécuritaire bat son plein.
00:48:55 Une opération en Wambushu 2 est en préparation pour renforcer
00:48:59 la lutte contre la délinquance et l'immigration illégale.
00:49:02 Alors, comment expliquer les tensions qui persistent
00:49:04 dans le département ?
00:49:06 Les précisions de Chloé Tarka.
00:49:07 - A Mayotte, la colère semble avoir atteint
00:49:12 un point de non-retour pour ses citoyens.
00:49:14 Le département français, déjà touché par une crise de l'eau,
00:49:17 est quasiment à l'arrêt depuis près de trois semaines
00:49:20 suite au barrage routier installé par les habitants,
00:49:22 excédé de la situation sur place.
00:49:24 - Quand la population paralyse l'île,
00:49:28 on la prive de son droit de manifester
00:49:30 parce que se mêlent à eux des gangs.
00:49:34 Et là, on est quand même à trois morts violentes à Mayotte
00:49:38 en l'espace de quelques jours.
00:49:39 - Dans le viseur de la population,
00:49:41 une insécurité croissante et une immigration incontrôlée.
00:49:44 Selon l'INSEE, en 2017, 48% de la population
00:49:47 était de nationalité étrangère, dont la moitié se trouvait
00:49:50 en situation irrégulière.
00:49:52 Des chiffres qui ne cessent d'augmenter depuis
00:49:54 et des violences qui paralysent la vie quotidienne.
00:49:57 - On est tous désespérés de ne plus pouvoir vivre normalement.
00:50:01 Tous les fonctionnaires qui doivent nous aider
00:50:03 à construire l'île fuient parce que cette vie est invivable.
00:50:07 Que quand vous avez vos enfants qui vont à l'école
00:50:09 sous protection des gendarmes,
00:50:11 qui ont des gaz acrymogènes dans la cour,
00:50:13 qui ont des affrontements tous les jours,
00:50:17 je veux dire, ce n'est plus possible.
00:50:18 - Précarité, immigration, violence.
00:50:21 Gérald Darmanin et la nouvelle ministre des Outre-mer
00:50:23 se rendront demain à Mayotte pour aborder ces crises.
00:50:26 - Gabrielle Attal a réuni ce matin à Matignon
00:50:30 l'ensemble de ses ministres.
00:50:32 Un séminaire de travail pour définir une feuille de route
00:50:35 sur les priorités, le calendrier et la méthode à employer
00:50:38 dans les prochains mois.
00:50:39 Sur la table, la situation économique, internationale
00:50:43 et les élections européennes de juin.
00:50:45 Une démarche de dialogue explique la porte-parole du gouvernement.
00:50:48 - Dialogue et on met en place des décisions qu'on suit également.
00:50:55 On a un certain nombre d'outils qui nous permettent aussi
00:50:57 aujourd'hui de pouvoir voir comment ces actions sont mises en œuvre
00:51:00 et pouvoir voir en toute transparence,
00:51:03 responsabilité s'il y a des trous dans la raquette
00:51:05 et si nous devons accentuer un certain nombre de choses.
00:51:07 Encore une fois, il ne s'agit pas ici
00:51:09 de venir se faire péter les bretelles,
00:51:10 mais bien d'être dans la réalité du quotidien de chacun
00:51:13 et de dire en transparence, en honnêteté, mais en responsabilité
00:51:16 là où ça a fonctionné et là où nous devons pouvoir
00:51:19 revoir la copie s'il y a besoin.
00:51:21 Enfin, un hommage national sera rendu mercredi à Robert Badinter.
00:51:27 Il se tiendra à midi, place Vendôme à Paris,
00:51:30 au siège le ministère de la Justice.
00:51:32 L'ancien garde des Sceaux est décédé dans la nuit de jeudi à vendredi,
00:51:35 à l'âge de 95 ans.
00:51:37 Robert Badinter avait notamment exercé sous François Mitterrand.
00:51:40 Il restera dans les mémoires celui qui a porté
00:51:43 l'abolition de la peine de mort en France,
00:51:45 adoptée en septembre 81.
00:51:47 Voilà pour l'essentiel de l'actualité.
00:51:50 Je vous retrouve dans un peu moins de 30 minutes.
00:51:51 La suite, c'est avec vous Thierry.
00:51:53 Vous savez quoi ? On sera là, on sera présent dans 30 minutes,
00:51:55 ma chère Isabelle, évidemment.
00:51:57 Merci de nous accueillir chez vous.
00:51:58 C'est la dernière heure de Midi News Weekend.
00:52:00 Je vous présente l'équipe de grands témoins qui m'entourent
00:52:02 en très grande forme ce samedi.
00:52:03 Naïm M. Fadel, Nathan Devers, Patrice Arditi, Vincent Roy,
00:52:07 Yoann Ussaï.
00:52:08 À la demande générale, avec un suspense insoutenable,
00:52:11 il y avait donc nouveau gouvernement,
00:52:13 nouveau séminaire.
00:52:14 Yoann Ussaï, on a entendu Prisca Tévenot.
00:52:18 Dialogue, dialogue, dialogue.
00:52:20 On veut tout savoir.
00:52:21 Comment les choses se sont passées.
00:52:22 Climat, les petites phrases, les attitudes.
00:52:24 Je compte sur vous.
00:52:25 Vous avez une minute.
00:52:26 Une minute.
00:52:27 Ça suffit ou c'est trop ?
00:52:28 Non, c'est largement suffisant.
00:52:29 Ah d'accord.
00:52:30 C'est largement suffisant.
00:52:31 On va y arriver.
00:52:32 On est à qu'un.
00:52:34 Non, non.
00:52:35 Vous savez, un séminaire gouvernemental,
00:52:37 d'abord c'est classique.
00:52:38 Quand il y a la formation d'un nouveau gouvernement,
00:52:39 le Premier ministre réunit traditionnellement
00:52:42 à Matignon l'ensemble des ministres.
00:52:43 On appelle ça un séminaire.
00:52:44 Vous pouvez l'appeler comme vous voulez,
00:52:45 une réunion gouvernementale pour expliquer sa méthode,
00:52:49 pour fixer les priorités,
00:52:50 dire quelles sont les priorités des prochaines semaines,
00:52:53 des prochains mois pour l'action de ce gouvernement.
00:52:56 Il ne s'agissait pas là de prendre des décisions.
00:52:58 C'est une feuille de route, une feuille de méthode.
00:53:01 Vous appelez cela comme vous voulez.
00:53:03 Et puis, ça permet aussi aux nouveaux venus
00:53:06 de faire connaissance éventuellement avec leurs collègues.
00:53:08 Voilà, c'est simplement ça.
00:53:10 Il y avait un absent, me semble-t-il,
00:53:12 le ministre de la Défense, M. Lecornu,
00:53:14 qui n'était pas présent, qui était en déplacement.
00:53:16 Mais sinon, je crois que l'ensemble des ministres étaient présents.
00:53:19 Le ministre des Armées, je ne croyais pas.
00:53:20 Oui, c'est ce que je viens de dire.
00:53:21 M. Lecornu, le ministre des Armées, qui était en déplacement.
00:53:23 On pourrait peut-être suivre Patrick Sardiqui.
00:53:25 Non, non, c'est vrai.
00:53:26 C'est France Armée.
00:53:27 Voilà, mais c'est quelque chose de tout à fait classique.
00:53:31 Il ne s'agissait pas d'une réunion exceptionnelle.
00:53:32 On n'attendait pas de décision.
00:53:33 Voilà, il n'y a rien de plus que ça.
00:53:35 Pas de commentaire, pas de... Non ?
00:53:37 L'entente sur le signal.
00:53:38 Il y aurait un réunion totalement complet,
00:53:40 évidemment, comme d'habitude.
00:53:41 En moins d'une minute.
00:53:42 En moins d'une minute.
00:53:43 C'était le challenge.
00:53:44 Oui ?
00:53:45 Deux heures, quand même, pour essayer d'appliquer une méthode
00:53:49 qu'on ne connaît pas encore, qu'on connaîtra probablement après.
00:53:52 Mais enfin, il y a un certain nombre de crises à essayer de régler.
00:53:57 Alors, on a beaucoup parlé de la santé,
00:53:59 mais l'éducation nationale, l'accès au logement.
00:54:04 Il y a une foule de choses.
00:54:05 Et les ministres délégués qui ont été nommés il y a quelques heures
00:54:09 vont devoir s'adosser à des ministres qu'ils ne connaissent peut-être pas totalement.
00:54:16 Alors, il faut qu'il y ait également...
00:54:18 Là, Johan est plus fort que moi là-dedans.
00:54:20 Il y a également une sorte de complicité à pouvoir obtenir
00:54:26 dans un duo de ministres pour que ça fonctionne.
00:54:28 C'est vrai, vous avez raison.
00:54:29 Vous avez raison.
00:54:30 Mais il y avait Mme Oudéa Castera ?
00:54:32 Elle est dans le séminaire ?
00:54:33 Ah oui, bien sûr.
00:54:34 Elle est membre du gouvernement.
00:54:35 Vous savez qu'elle est membre du gouvernement ou pas ?
00:54:37 C'est extraordinaire.
00:54:38 Non, mais ça, c'est extraordinaire.
00:54:39 Parce que, sur un plan strictement humain,
00:54:42 c'est-à-dire qu'elle est débarquée, manu militari, on peut le dire comme ça,
00:54:46 elle est débarquée, manu militari de l'éducation nationale,
00:54:49 mais quand même, plutôt que de dire,
00:54:51 "Bon, ben écoutez, j'ai pas...
00:54:52 Il y a une question de tenue, quand même, dans la vie."
00:54:55 Eh ben non, je garde quand même l'autre ministère.
00:54:57 Alors ça, je trouve ça...
00:54:59 Mais alors, vraiment...
00:55:00 On a levé le dos parce qu'on a un autre sujet.
00:55:02 On va pas te séparer, on va pas te faire quatre minutes.
00:55:04 Il y a d'autres spécialistes.
00:55:06 Si ça vous dérange pas, on avance ?
00:55:07 On avance.
00:55:08 On avance ?
00:55:09 Vous voulez dire quelque chose, Neymar ?
00:55:10 Non.
00:55:11 Ah bon ?
00:55:12 Non, j'ai été sain.
00:55:13 Vous voulez passer, je vous laisse.
00:55:14 On va prendre la direction du CARN, les amis, du TARN.
00:55:17 C'est Jour de Mobilisation pour les Opposants au Projet d'Autoroute A60.
00:55:21 L'opération, vous savez comment elle s'appelle ?
00:55:23 La Camanade.
00:55:24 Je me devais d'en parler, évidemment, avec le nom que je porte.
00:55:27 Je sais pas si c'était fait exploit ou pas.
00:55:29 Mais en tous les cas, pour info, la préfecture a interdit les rassemblements prévus.
00:55:34 Et la jeune militante Greta Thunberg est attendue sur place.
00:55:38 Évidemment, c'est l'inquiétude.
00:55:39 On regarde le reportage de Nathan Thémin.
00:55:42 Et c'est un son.
00:55:44 Un son d'inquiétude.
00:55:45 On appréhende toujours les désordres qui sont commis par ces hors-la-loi.
00:55:50 Mais on a une certaine habitude et lassitude par rapport à ces sujets.
00:55:55 On craint toujours le débordement.
00:55:57 Les affrontements avec l'agenda de riz.
00:56:00 C'est toujours compliqué quand même.
00:56:02 Ils ont leurs idées, pourquoi pas.
00:56:04 Tant qu'ils restent un peu dans leur secteur, hors des commerces.
00:56:07 Inquiétude des habitants sur place.
00:56:12 Et on va retrouver Jean-Luc Thomas et Nathan Thémin.
00:56:15 Bonjour Jean-Luc.
00:56:17 Quel est le climat ambiant autour de ce rassemblement ?
00:56:20 On veut tout savoir, comme d'habitude, avec vous, mon cher Jean-Luc.
00:56:26 Pour le moment, c'est un rassemblement festif.
00:56:30 Puisqu'il y a une fanfare qui vient de débuter.
00:56:34 Juste après la conférence de presse qui a été interminable.
00:56:39 Une conférence de presse un petit peu carnavalesque.
00:56:42 Puisqu'au départ, les premières personnes qui ont parlé étaient tout simplement masquées.
00:56:48 Pour qu'on ne puisse pas les reconnaître.
00:56:51 Puisqu'elles sont dans l'hasard.
00:56:53 Ensuite, d'autres personnes dont les porte-parole de la Voie Libre.
00:56:58 L'association qui gère un petit peu toutes les personnes autour de cette autoroute A69.
00:57:06 Et contre cette autoroute.
00:57:08 Et puis ensuite, ça a été les soutiens.
00:57:10 Et Greta Thunberg est montée sur l'extrade, ici.
00:57:15 Mais elle n'a rien dit.
00:57:17 Elle n'a pas été...
00:57:19 On n'y a pas donné le droit à la parole, je ne sais pas.
00:57:22 En tout cas, elle est montée, elle est redescendue.
00:57:25 Et là, elle est en train de parler avec certains de nos confrères.
00:57:29 Ce qu'il faut savoir, c'est que tout à l'heure, quand même,
00:57:32 les forces de l'ordre sont intervenues dans la zone à défendre.
00:57:38 Ça a été juste pour montrer qu'ils étaient bien présents.
00:57:42 Et que les zadistes ne pouvaient pas faire ce qu'ils voulaient.
00:57:47 Le préfet, comme vous le disiez, a bien dit qu'ils ne pouvaient pas être présents indéfiniment sur le site.
00:57:54 Merci, vous nous tenez au courant.
00:57:56 Évidemment, s'il se passe quelque chose, Jean-Luc Thomas, nous sommes ensemble jusqu'à 14h.
00:57:59 Je compte sur vous.
00:58:01 Rappel des faits de cette histoire.
00:58:03 Et puis on ouvre le débat.
00:58:04 Réaction évidemment sur ce qui va se passer.
00:58:05 Parce que pour le moment, c'est calme.
00:58:06 On espère que ça le dure.
00:58:08 Yorane, vous êtes un peu plus pessimiste.
00:58:09 Non, à mon avis, ça ne sera pas festif très longtemps.
00:58:11 Allez, Maxime Lavrandy nous rappelle l'histoire de cette affaire.
00:58:15 Une contestation qui s'est peu à peu durcie avec le temps.
00:58:19 En avril 2023, des militants campaient dans des tentes.
00:58:23 Et s'étaient perché pendant plusieurs semaines dans les arbres.
00:58:26 Pour dénoncer l'impact écologique du chantier.
00:58:28 Il y a beaucoup d'arbres qui vont être impactés.
00:58:30 Et notamment des platanes qui sont en haut de la pyramide de la biodiversité.
00:58:37 C'est des corridors écologiques.
00:58:39 Une mobilisation jusque là pacifique.
00:58:41 Mais qui va rapidement dégénérer.
00:58:43 En octobre, selon la préfecture du Tarn,
00:58:45 près de 4 900 manifestants s'étaient rassemblés pour dire non au projet.
00:58:49 Des militants radicaux s'étaient alors détachés du cortège
00:58:52 pour commettre des exactions contre deux entreprises du BTP
00:58:55 engagées sur le chantier de la 69.
00:58:57 Dans cette cimenterie, les bureaux et plusieurs engins de travaux publics
00:59:01 avaient été incendiés.
00:59:02 Détégradation que le ministre des Transports de l'époque, Clément Bonne,
00:59:06 avait fortement condamné.
00:59:07 Je condamne ces violences scandaleuses et inexcusables.
00:59:10 Beaucoup n'étaient là que pour en découdre.
00:59:12 En démocratie, manifester est un droit, casser est un délit.
00:59:16 Une manifestation qui s'émuait en affrontement
00:59:19 lorsque les forces de l'ordre ont investi la ZAD,
00:59:22 occupée illégalement par des manifestants,
00:59:24 déterminés à en découdre.
00:59:26 Face à des contestations de plus en plus violentes,
00:59:31 Clément Bonne avait annoncé l'abandon de plusieurs projets routiers controversés.
00:59:35 Celui de la 69, en revanche, sera bel et bien mené à son terme.
00:59:40 - Jean-Luc Thauvin, vous disiez que tout était calme pour le moment,
00:59:44 mais vous êtes un peu pessimiste, mon cher Yannick Jail.
00:59:47 - Si vous voulez, tout cela démontre parfaitement la faillite de l'État.
00:59:53 On entendait dans le sujet, Clément Bonne a renoncé à différents projets
00:59:57 parce que quelques centaines d'extrémistes,
00:59:59 appelons-les comme ça, des extrémistes,
01:00:01 ce ne sont pas des militants de l'écologie,
01:00:03 ce sont des extrémistes qui militent pour la décroissance,
01:00:06 il faut dire les choses clairement.
01:00:07 Donc l'État renonce à des projets,
01:00:10 il y a des impacts d'études qui sont faits.
01:00:12 Construire une autoroute, les études durent des années,
01:00:15 ça ne se fait pas comme ça du jour au lendemain.
01:00:17 Et parce que quelques centaines d'extrémistes manifestent, l'État recule.
01:00:20 Et depuis qu'Edouard Philippe a renoncé à la construction de l'aéroport
01:00:24 Notre-Dame-des-Landes à côté de Nantes,
01:00:26 ces extrémistes se sont sentis galvanisés, se sont sentis pousser des ailes.
01:00:31 Donc maintenant, il y a des ZAD qui poussent un peu comme ça,
01:00:33 comme des champignons, et qui arrêtent des projets qui ont été votés,
01:00:37 qui ont été validés après des années de débats, des années d'études.
01:00:40 Donc quelques centaines de personnes font la loi au nom de 68 millions de Français.
01:00:45 C'est quand même complètement incroyable.
01:00:47 Et Greta Thunberg qui est sur place, un dernier mot quand même,
01:00:51 parce que, encore une fois, Greta Thunberg, ce n'est pas une militante de l'écologie,
01:00:55 c'est une militante de la décroissance.
01:00:57 Si vous écoutez les quelques centaines d'extrémistes qui sont sur place,
01:01:00 vous ne construisez plus d'autoroutes,
01:01:02 vous ne construisez plus d'aéroports,
01:01:04 vous avez le droit de prendre l'avion quatre fois dans votre vie,
01:01:06 vous ne mangez plus de viande.
01:01:08 Donc en fait, il propose un appauvrissement de la France,
01:01:11 alors même que les autres pays, naturellement, vont continuer à se développer.
01:01:15 Donc ces personnes-là sont hors de la réalité, me semble-t-il.
01:01:17 Et vous parliez de la ZAD de Nantes, vous avez vu, on l'a évoqué sur ce plateau la semaine dernière,
01:01:21 il y a les nouveaux ZADIS qui chassent les anciens ZADIS.
01:01:24 Enfin bref, on vit dans un monde merveilleux.
01:01:26 Nathan et Patrice.
01:01:27 D'abord, j'apprends avec étonnement que je ne savais pas qu'Israël
01:01:31 était responsable aussi du réchauffement climatique
01:01:33 et de la construction des autoroutes en France,
01:01:35 parce que Greta Thunberg est venue avec un keffier palestinien
01:01:38 dans le cadre de cette mobilisation contre l'autoroute 69.
01:01:41 Bon, Israël est décidément partout, derrière chaque problème.
01:01:45 Voilà, bon, passée la plaisanterie, je pense qu'il y a un double sujet.
01:01:50 Je suis d'accord avec vous, mais je mettrais quand même une nuance.
01:01:53 Il y a un sujet, c'est qu'en effet, il y a clairement une minorité d'individus
01:01:57 qui utilise chaque mobilisation politique, civique, relative à l'écologie
01:02:02 pour avoir des méthodes qui sont des méthodes clairement violentes,
01:02:05 qui sont des méthodes de dégradation de biens.
01:02:07 On le voit dans plein de sujets qui sont des sujets intéressants.
01:02:09 Les bassines de Saint-Sauline, l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, etc.
01:02:12 Le deuxième sujet, c'est que là, quand même, il faut reconnaître les choses.
01:02:17 J'ai moi-même émis une critique sur la manière dont Greta Thunberg était venue.
01:02:21 Mais pour l'instant, cette manifestation-là, il n'y a pas de violence.
01:02:25 On l'a vu d'ailleurs dans les images. Elle est bonne enfant. Il y a un concert, etc.
01:02:29 On peut estimer que la cause est légitime ou que la cause n'est pas légitime,
01:02:33 mais là, force est de constater que pour l'instant, elle est pacifique.
01:02:36 En droit français, le concept de trouble à l'ordre public,
01:02:39 il veut quand même tout et rien dire. C'est un concept qui est très plastique.
01:02:42 On peut estimer que tout est un trouble à l'ordre public,
01:02:44 pourquoi pas même une discussion dans un café.
01:02:46 On peut même estimer que par rapport à la dignité humaine…
01:02:49 Je trouve que la pulsion liberticide d'interdire systématiquement des manifestations,
01:02:53 surtout quand elles ont le nom d'un formidable présentateur et animateur
01:02:57 et qu'elle s'appelle la cabanade, je trouve que c'est quelque chose
01:03:00 qu'on doit aussi questionner, qu'on peut critiquer une manifestation,
01:03:03 comme je viens de le faire, sans avoir le désir, si vous voulez, d'empêcher ces mobilisations.
01:03:07 Parce que plus on interdit et plus on crée aussi en face un désir de violence.
01:03:10 Il y a quand même une chose, pardon, en une seconde, qui me frappe,
01:03:13 c'est que les responsables de ces zadistes, de ces extrémistes,
01:03:17 ont tenu une conférence de presse masquée avec une cagoule sur la tête.
01:03:21 Qui fait cela ? Qui fait cela à part des groupes terroristes ?
01:03:24 Alors je ne les compare pas à des terroristes, mais ça montre bien quand même
01:03:27 l'extrémisme de ces gens-là.
01:03:30 Il y a des constats à établir quand même.
01:03:33 Un, le projet d'autoroute, il est légal.
01:03:36 Il faut quand même asséner ça dans la tête de certaines personnes
01:03:40 qui viennent manifester, mais qui viennent manifester pour n'importe quoi,
01:03:44 de toute façon. C'est de la contestation primaire.
01:03:47 Et d'ailleurs, la venue de Greta Thunberg comme égérie,
01:03:52 le prouve qu'est fié ou pas.
01:03:55 Elle doit être de toute façon en train de préparer de Silex pour son déjeuner.
01:03:59 Ça, on fait du feu avec de Silex.
01:04:02 Mais de toute façon, il y a quand même un truc que tout le monde peut comprendre.
01:04:05 Il y a des choses qui sont autorisées, il y a des choses qui ne sont pas autorisées.
01:04:08 Dans un terrain privé, on peut manifester.
01:04:11 Dans un terrain public, on ne peut pas manifester.
01:04:14 Alors là, on va voir ce qui va se passer lorsque tout à l'heure,
01:04:18 probablement des black blocs vont intervenir.
01:04:20 On va voir la réaction des fans de l'autoroute.
01:04:22 - On va suivre ça avec attention avec Jean-Luc Thomas.
01:04:24 Un mot très rapide parce que je vois qu'on retrouve une invitée juste après.
01:04:27 - Greta Thunberg n'habite pas chez nous.
01:04:29 Elle s'est déplacée pour défendre l'autoroute A69.
01:04:34 Je voudrais connaître son empreinte carbone, puisque si ça se trouve, c'est pas génial.
01:04:39 Il me faut des chiffres.
01:04:41 - Elle est venue à pied.
01:04:42 - Elle est partie il y a un an.
01:04:44 - Formidable.
01:04:46 - Un dernier mot, Naïma, sur le sujet peut-être.
01:04:49 - Non, moi je pense que c'est des bobos repus qui s'amusent, qui donnent sens à leur vie.
01:04:59 Pour rejoindre ce qu'a dit Johan tout à l'heure, ils prennent aussi la dénatalité.
01:05:04 - Des croissants, dénatalité, tout ce que vous voulez.
01:05:07 - Rien à rajouter.
01:05:09 - Il faut avoir le temps quand même de passer des jours, des semaines, des mois dans une ZAD.
01:05:15 C'est extraordinaire.
01:05:16 Moi j'aimerais bien avoir le temps de prendre comme ça des semaines, des mois pour aller camper quelque part.
01:05:21 - Camper sur un terrain qui ne vous appartient pas tout de même.
01:05:26 C'est-à-dire utiliser les infrastructures, les biens de quelqu'un d'autre.
01:05:30 - Que font ces gens dans la vie ? C'est une véritable interrogation.
01:05:33 Ce sont des manifestants professionnels, des dégradeurs professionnels.
01:05:38 Ils passent leur vie à dégrader, à protester contre tout, y compris contre le bon sens.
01:05:42 - Je vous invite à visiter la ZAD de Nantes, à côté de Nantes.
01:05:44 - Non, je vous remercie.
01:05:45 - Je vous remets un autre week-end si vous voulez.
01:05:47 - On peut même pénétrer.
01:05:49 - C'est une zone de non-droit.
01:05:51 C'est ce que disait une élue qui était invitée sur notre plateau.
01:05:54 Elle disait que ça n'a jamais changé.
01:05:56 Ça a été une zone de non-droit et c'est toujours une zone de non-droit.
01:05:58 Sauf que l'histoire c'est que les nouveaux zadistes chassent les anciens.
01:06:01 - Ça fait beaucoup de zones de non-droit dans ce pays quand même.
01:06:03 - Ça fait beaucoup de zones de non-droit.
01:06:05 - On voit tout de suite le QR code qui s'affiche juste à côté de moi.
01:06:10 C'est plutôt là d'ailleurs.
01:06:12 C'est de l'autre côté.
01:06:14 Si vous voulez tout savoir sur CNews, retrouver vos chroniques,
01:06:18 les journalistes, Yann Hussaï et ses regards et ses analyses toujours aussi pertinentes,
01:06:23 vous scannez le QR code et vous savez tout sur CNews.
01:06:26 On se retrouve dans quelques instants et on ira du côté de Mayotte.
01:06:30 On évoquera à nouveau la situation de, on peut le dire,
01:06:33 on a évoqué sur ce plateau hier avec les députés de Mayotte
01:06:35 qui étaient notre invité, une situation de chaos.
01:06:38 Allez, on en parle juste après.
01:06:40 13h28, rebonjour.
01:06:44 C'est la dernière ligne droite, la dernière demi-heure de Premier News Week-end.
01:06:47 On fait un tour d'horizon de l'information avec Isabelle Piboulot.
01:06:50 Rebonjour Isabelle.
01:06:52 - Les tensions se poursuivent à Mayotte.
01:06:55 Le ministre de l'Intérieur et la nouvelle ministre des Outre-mer
01:06:58 sont attendues demain dans le département
01:07:01 accompagnées de directeurs généraux et d'une quinzaine de gendarmes du GIGN.
01:07:05 Gérald Darmanin et Marie Guevenoue reviendront sur la crise sécuritaire.
01:07:09 Une opération Wambushu 2 est en préparation
01:07:12 pour renforcer la lutte contre la délinquance et l'immigration illégale.
01:07:16 À l'est de l'Ukraine, à Kharkiv, au moins 7 personnes ont été tuées,
01:07:21 dont 3 enfants.
01:07:22 Des frappes nocturnes de drones russes ont atteint une station de service
01:07:26 et provoqué un déversement de carburant enflammé.
01:07:29 14 maisons ont été incendiées et une cinquantaine de personnes évacuées.
01:07:34 Et puis cette image tragique aux Etats-Unis.
01:07:37 Un jet privé s'est craché sur une autoroute du sud de la Floride.
01:07:41 5 personnes se trouvaient à bord de l'engin, 3 ont survécu.
01:07:45 Deux minutes avant l'atterrissage, le pilote avait averti
01:07:48 le poste de contrôle aérien qu'il avait perdu les deux moteurs de l'avion.
01:07:52 Une enquête doit déterminer les circonstances exactes du drame.
01:07:56 - Merci beaucoup, chère Isabelle.
01:07:59 Je vous présente le plateau de grands témoins qui m'accompagnent
01:08:02 depuis le début de cette émission.
01:08:03 Naïma Haim-Fadel, Nathan Devers, Patrice Arditi, Vincent Roy et Yoann Hussaï.
01:08:08 On va commencer par un témoignage, si vous voulez bien,
01:08:10 avant de prendre la direction de Mayotte.
01:08:12 On va parler encore des agriculteurs,
01:08:14 cette colère qui continue d'embraser plusieurs pays européens.
01:08:17 L'Espagne, l'Italie ou la Bulgarie où les mobilisations se poursuivent.
01:08:20 Et nous, on a voulu donner un petit coup de projecteur sur Caroline,
01:08:24 qui est avec nous, qui est agricultrice dans les Bouches du Rhône.
01:08:27 Bonjour Caroline, vous êtes membre de la coordination rurale.
01:08:30 Merci d'avoir accepté de témoigner.
01:08:32 L'heure para, notre correspondante à Marseille vous a rencontré
01:08:35 durant les dernières manifestations.
01:08:38 Vous étiez sur le terrain, vous êtes retournée au sein de votre exploitation.
01:08:42 Que s'est-il passé depuis Caroline ?
01:08:45 On avait envie de vous entendre.
01:08:47 - Bonjour, déjà merci à vous de nous donner la parole.
01:08:52 Alors effectivement, après une semaine de très forte mobilisation,
01:08:56 on a tous eu besoin d'une part de retourner travailler,
01:08:59 parce qu'on est quand même des opérationnels,
01:09:02 qu'on n'a pas tous des salariés, ce qui est mon cas.
01:09:05 Donc si je ne suis pas dans mes parcelles, je ne produis pas.
01:09:08 Ça nous a aussi permis de prendre un petit peu de recul
01:09:13 par rapport aux actions qui ont été entreprises
01:09:15 et aux propositions qui nous ont été faites.
01:09:19 Et je pense notamment au volet VictiCol,
01:09:22 puisqu'on est en train depuis hier de travailler sur le contenu
01:09:26 du fonds d'urgence qui est déployé pour notre département des Bouges-du-Rhône.
01:09:32 Donc là, on rentre vraiment dans une réflexion concrète
01:09:37 sur les réponses qui nous ont été apportées.
01:09:40 Comment nous, au niveau de la coordination rurale,
01:09:43 et je dirais plus largement au niveau des agriculteurs
01:09:45 qui ont été mobilisés, qui n'étaient pas tous syndiqués,
01:09:48 comment on va réagir, comment on va répondre à ce fonds d'urgence
01:09:53 et plus largement aux réponses qui ont été proposées
01:09:55 au niveau régional et au niveau national face à nos difficultés.
01:09:58 Caroline, est-ce que vous n'avez pas le sentiment,
01:10:00 parce que je l'évoquais, ça bouge dans les autres pays européens,
01:10:03 vous êtes rentrée dans vos exploitations,
01:10:04 est-ce que vous n'avez pas le sentiment que vous êtes rentrée un peu trop tôt
01:10:06 et qu'il fallait maintenir la pression ?
01:10:17 On a perdu Caroline.
01:10:19 On a perdu Caroline.
01:10:21 Nathan Devey, une petite réaction sur la position de Caroline,
01:10:25 le temps qu'on retrouve Caroline.
01:10:27 Écoutez, je pense que deux choses.
01:10:29 Premièrement, il s'est joué quelque chose de très important
01:10:32 ces dernières semaines sur les agriculteurs,
01:10:34 qui était comparable à ce qu'on a connu avec les Gilets jaunes.
01:10:38 Ça veut dire le surgissement, dans le débat public,
01:10:42 d'une souffrance sociale dont tout le monde sait qu'elle existe,
01:10:45 mais dont personne ne parle.
01:10:47 Parce qu'en fait, au moment des Gilets jaunes,
01:10:49 tout le monde savait bien qu'il y avait un peuple français,
01:10:51 une partie du peuple français, dont on savait à peu près exactement
01:10:54 quelles étaient ces catégories sociales,
01:10:56 qui étaient noyées dans une perte de pouvoir d'achat,
01:10:59 dans une sorte de dépossession, etc.
01:11:01 Mais on n'en parlait pas.
01:11:03 De même, les agriculteurs, c'est pas vrai de dire
01:11:05 que les gens ignoraient que les agriculteurs étaient en souffrance.
01:11:08 C'était un sujet qui était presque une sorte de lieu commun du débat public.
01:11:11 Tout le monde savait qu'il y avait entre un et deux agriculteurs
01:11:14 qui se suicidaient tous les jours.
01:11:15 Le film de Guillaume Canet a ce sujet.
01:11:17 Mais même en dehors de ça, à chaque salon de l'agriculture,
01:11:19 on le disait, mais on n'en parlait pas.
01:11:21 Et il s'est joué là quelque chose d'important.
01:11:24 Ça veut dire cette colère qui est remontée.
01:11:26 Et c'est ça, à mon avis, qui doit être souligné,
01:11:28 c'est que ça ne s'est pas passé comme au moment des Gilets jaunes.
01:11:31 Ça veut dire que du côté du gouvernement, il faut le reconnaître,
01:11:33 il y a eu beaucoup plus d'écoute que lorsque Edouard Philippe
01:11:36 a eu à réagir aux premières mobilisations
01:11:38 contre la taxe carburant initialement,
01:11:40 et puis contre tout un tas de choses.
01:11:42 Et du côté aussi des manifestants,
01:11:44 même s'il y a eu des débordements,
01:11:46 même s'il y a eu quelques dégradations, quelques violences,
01:11:48 une mutuelle brûlée à Narbonne, etc.
01:11:50 Globalement, ça s'est fait de manière très constructive.
01:11:53 - Et beaucoup de dignité, on l'a évoqué sur ce plateau.
01:11:54 - Et donc voilà, là tout l'enjeu, à mon avis, de ce témoignage et des autres,
01:11:57 c'est que les mesures qui ont été prises,
01:11:59 peut-être qu'elles sont encore insuffisantes.
01:12:01 Il y a surtout la question de savoir si c'était uniquement
01:12:03 annoncée une mesure de communication
01:12:05 ou si elles vont être tenues, appliquées dans la durée.
01:12:09 Mais surtout, je dirais que ça doit collectivement nous appeler
01:12:12 à changer peut-être notre rapport à l'écoute de la souffrance sociale.
01:12:16 Ne pas avoir besoin d'attendre que les choses explosent,
01:12:19 que la cocotte minute explose,
01:12:21 pour, si vous voulez, être à l'écoute, être dans le dialogue,
01:12:25 et puis être aussi dans une remise en cause, peut-être parfois,
01:12:27 de nos automatismes politiques et sociaux.
01:12:29 - Mais quand vous dites "nous", c'est de la seule responsabilité de l'État ?
01:12:33 - Non, c'est le débat public aussi.
01:12:35 - Écoutez, il y a 50 ans, il y avait 5 millions d'agriculteurs en France.
01:12:38 Aujourd'hui, il y en a 400 000.
01:12:40 Enfin, si l'État n'a pas compris qu'il y avait un problème,
01:12:43 ça fait 40 ans que l'État sait très bien où sont les problèmes
01:12:47 et c'est à lui de réagir.
01:12:48 Quand vous dites "nous", moi je me désolidarise totalement.
01:12:51 C'est à l'État de comprendre où sont les problèmes.
01:12:55 Il connaît parfaitement les profils sociologiques.
01:12:58 Vous le disiez pour les Gilets jaunes, c'est vrai aussi pour les agriculteurs.
01:13:01 C'est à lui de prévoir ce qui peut se passer
01:13:05 et effectivement de ne pas attendre que les tracteurs soient aux portes de Paris.
01:13:09 - On a retrouvé Caroline.
01:13:11 Caroline, désolé pour cette interruption.
01:13:13 La question que je vous posais, est-ce que vous n'avez pas le sentiment
01:13:15 d'être rentrée un peu trop tôt par rapport à la mobilisation qui a eu lieu
01:13:18 et qui continue de se poursuivre dans les autres pays européens ?
01:13:21 - Je vous vois, oui.
01:13:26 - Vous m'entendez ou pas, Caroline ?
01:13:27 - Si je vous vois, je vous entends.
01:13:29 Vous m'entendez ?
01:13:30 - Parfaitement. Vous avez entendu ma question ?
01:13:33 - Est-ce que vous avez entendu ma question, Caroline ?
01:13:35 - Absolument, oui, oui, tout à fait.
01:13:36 - Alors, quelle est votre réponse ?
01:13:37 - Oui, absolument, j'ai entendu votre question.
01:13:40 Alors, moi, je pense qu'il faut essayer de se détacher un petit peu du calendrier.
01:13:46 On est sur un mouvement de fond.
01:13:48 Aujourd'hui, on est arrivé à un tel point d'épuisement,
01:13:52 de manque de réponse, d'incompréhension,
01:13:55 qu'on a engagé des manifestations sans préméditation.
01:14:02 C'est juste qu'on était arrivé au bout d'un cycle.
01:14:05 On avait vraiment l'impression qu'il fallait qu'on monte des barricades pour être entendus.
01:14:11 Donc, aujourd'hui, on a besoin aussi de nous recentrer
01:14:18 sur nos problématiques de filière et de région,
01:14:22 de discuter entre nous.
01:14:24 Et il y a énormément d'échanges entre les différentes sensibilités
01:14:26 et les différentes filières.
01:14:27 On est beaucoup avec les agriculteurs du 84
01:14:30 qui nous ont accompagnés dans le blocage de la 51,
01:14:32 qui sont sur d'autres problématiques que les nôtres pour certains.
01:14:35 Les problématiques du maraîchage ne sont pas les mêmes que la viticulture.
01:14:38 Mais on a clairement des revendications communes
01:14:41 parce qu'aujourd'hui, on est tous dans l'endettement,
01:14:43 on est tous dans la suradministration,
01:14:46 on est tous dans les problèmes de mévente de nos produits.
01:14:51 Décidément, vous m'entendez ?
01:14:53 - Oui.
01:14:54 - Carole, on va peut-être interrompre
01:14:58 parce qu'on a vraiment des problèmes de connexion.
01:15:00 Merci en tous les cas.
01:15:02 On aura l'occasion de se reparer évidemment
01:15:04 de votre situation, de la situation des agriculteurs.
01:15:06 Un mot, Yoann, très rapidement,
01:15:08 parce qu'ensuite je voudrais que vous vous ameniez du côté de Mayotte.
01:15:10 - Rapidement pour dire qu'effectivement,
01:15:11 le salon de l'agriculture va ouvrir maintenant dans deux semaines,
01:15:13 me semble-t-il.
01:15:14 Ce sera évidemment un moment clé
01:15:16 puisque le président de la République va aller l'inaugurer.
01:15:18 Le Premier ministre ira, le ministre de l'Agriculture.
01:15:21 Donc ça va être extrêmement compliqué pour eux.
01:15:23 Ils vont véritablement être confrontés
01:15:25 à la colère des agriculteurs.
01:15:26 Et on verra à ce moment-là si Emmanuel Macron
01:15:28 apporte de nouvelles réponses.
01:15:29 Parce que manifestement, même si les blocages ont été levés,
01:15:32 les agriculteurs ont encore de très nombreuses revendications.
01:15:35 Et tout cela va se jouer au salon de l'agriculture dans deux semaines.
01:15:38 - Oui, parce que les paroles c'est bien,
01:15:39 mais les actes c'est mieux évidemment.
01:15:40 Et ils seront attendus au tournant au salon de l'agriculture.
01:15:44 - Je voudrais juste niancer les propos de Nathan.
01:15:47 Je ne pense pas que la grande majorité des Français
01:15:50 était au courant de ce que vivaient
01:15:52 et de la détresse de nos agriculteurs.
01:15:55 Je crois qu'on a pris conscience lors de ces manifestations
01:15:58 de la concurrence déloyale, de leur astreinte à des normes
01:16:03 qui n'étaient pas imposées à d'autres pays européens
01:16:06 et notamment lors des importations d'extérieur.
01:16:09 Et on n'était pas assez conscients aussi
01:16:12 qu'on nous faisait importer des produits
01:16:15 qui n'étaient pas aux normes françaises
01:16:18 et donc qu'on nous faisait avaler.
01:16:20 Et je pense que ce mouvement a été extrêmement important
01:16:24 aussi pour les Français pour prendre conscience encore une fois
01:16:27 de la désespérance de nos paysans.
01:16:29 - Je peux juste répondre en une demi-phrase.
01:16:32 En effet, je pense qu'on n'était pas conscients
01:16:35 de ce qu'il y avait derrière cette souffrance.
01:16:37 Mais enfin, peut-être à part des gens très déconnectés,
01:16:39 tout le monde savait que les agriculteurs
01:16:41 n'allaient pas très bien globalement.
01:16:42 Et c'est pour ça d'ailleurs que je voulais juste répondre aussi sur ce point.
01:16:45 C'est quand je dis "nous", nous avons une responsabilité,
01:16:47 c'est que c'est trop facile de renvoyer la balle
01:16:49 uniquement au gouvernement.
01:16:50 C'est aussi les stratégies, les réflexes de débat public.
01:16:52 Le débat public et tous les gens qui y participent,
01:16:54 et nous y participons, nous devons aussi ne pas avoir besoin
01:16:58 d'attendre qu'il y ait des manifestations ou des explosions
01:17:00 pour parler de la souffrance.
01:17:01 - D'ailleurs le service public a très peu parlé
01:17:04 de la souffrance de nos agriculteurs.
01:17:06 - Et souvenez-vous, vous étiez une des premières...
01:17:08 - C'est CNews qui a été la première chaîne à leur donner la parole.
01:17:11 Donc ça c'est important aussi.
01:17:12 - En disant "attention, ça risque de faire boule de neige en France".
01:17:15 - Là, le gouvernement est obligé de travailler à court terme
01:17:20 parce qu'il y a l'échéance du salon.
01:17:22 - Il peut aussi tremper les Français et les agriculteurs.
01:17:25 - C'est une catastrophe qui soit évidemment fichue.
01:17:28 - Il peut aussi les endormir.
01:17:30 - Effectivement, il y a certains agriculteurs qui pensent
01:17:33 que le gouvernement adopte une stratégie de pourrissement
01:17:37 de la situation.
01:17:38 Il ne faut pas exagérer, et j'en veux pour preuve d'ailleurs.
01:17:40 Il y a effectivement le ministre de l'Agriculture, M. Feneau,
01:17:44 mais qui s'est adjoint, la présence d'une ministre déléguée
01:17:47 qui est Françoise Pagny-Runacher, qui est habituée aux gros dossiers
01:17:52 parce que la transition énergétique c'était quelque chose d'énorme.
01:17:55 Qu'est-ce qu'elle avait avant ? L'industrie.
01:17:58 L'industrie également, et ça prouve quand même que le gouvernement
01:18:01 prend ça à bras le corps, non pas par appréhension, par peur,
01:18:04 mais parce que c'est nécessaire.
01:18:05 - Allez les amis, je vois qu'on parle à nouveau de Mayotte.
01:18:08 On en a beaucoup parlé dans cette émission hier,
01:18:10 avec un témoignage très poignant, avec beaucoup d'émotions d'Estelle Youssoufa.
01:18:14 On va retourner à Mayotte, puisque Gérald Darmanin et Marie Guevenou,
01:18:21 la nouvelle ministre, c'est cela, des outre-mer vont y partir dès demain.
01:18:24 Johan, je parle sous votre gouverne, afin de préparer l'opération
01:18:28 Wambushu 2.
01:18:32 On va retrouver tout de suite Kala, qui est une habitante de Mayotte,
01:18:37 membre de Force Vive.
01:18:38 Merci Kala d'être avec nous et d'accepter de témoigner.
01:18:42 La situation, c'est quasiment une situation de chaos.
01:18:45 On évoquait cela avec Estelle Youssoufa.
01:18:47 Racontez-nous un petit peu quel est votre quotidien Kala ?
01:18:50 - Est-ce que vous m'entendez Kala ?
01:18:58 - Oui, je vous entends.
01:19:00 - Merci, merci beaucoup d'être avec nous.
01:19:03 Je disais que c'est une situation de chaos à laquelle vous êtes confrontés sur Mayotte.
01:19:08 Racontez-nous votre quotidien.
01:19:09 - Notre quotidien est voué à la violence.
01:19:15 On subit des violences tous les jours.
01:19:17 En plus des violences, il y a l'immigration clandestine qui gangrène Mayotte.
01:19:23 Malgré les manifestations, malgré qu'on ait fait ériger des barrages partout,
01:19:28 tous les jours, ça arrive par centaines, par soixantaines, ça n'arrête pas.
01:19:34 - Kala, jamais la situation n'a été aussi tendue.
01:19:37 On a déjà parlé de la situation de Mayotte.
01:19:39 Mais là, on a le sentiment, quand on écoutait Estelle Youssoufa,
01:19:43 qu'on a encore franchi une étape.
01:19:46 - Effectivement, oui, la situation à Mayotte a toujours été tendue.
01:19:51 Mais là, c'est vrai qu'elle est devenue plus que tendue.
01:19:55 Parce qu'on a l'impression que l'État ne nous entend pas.
01:20:00 L'État ne nous écoute pas.
01:20:01 L'État n'entend pas le cri d'alarme des Mahorais.
01:20:05 Aujourd'hui, oui, on peut dire que la situation est très critique à Mayotte.
01:20:12 - Le fait que Gérald Darmanin et la nouvelle ministre des Outre-mer
01:20:15 viennent sur vos terres demain, c'est important.
01:20:18 Mais est-ce que vous en attendez concrètement quelque chose ?
01:20:21 - C'est très important qu'ils viennent.
01:20:24 D'ailleurs, nous avons toujours demandé, depuis le début de notre manifestation,
01:20:28 on a toujours demandé à avoir un interlocuteur qui puisse venir représenter l'État.
01:20:35 Parce que visiblement, on s'est rendu compte que le préfet en soi,
01:20:39 il n'arrivait pas à nous écouter.
01:20:45 Il ne nous écoutait pas à un moment donné.
01:20:47 Et il a décidé de venir nous déloger.
01:20:50 Donc on a refusé, on refuse de parler avec le préfet.
01:20:53 Et on a demandé à avoir un interlocuteur.
01:20:56 Aujourd'hui, monsieur Darmanin et la ministre des Outre-mer arrivent demain.
01:21:00 C'est une très très bonne chose.
01:21:03 Mais nous attendons aussi des réponses.
01:21:06 Et tant que nous n'aurons pas de réponse, nous ne lèverons pas les barrages.
01:21:10 - Merci pour ce témoignage.
01:21:12 Merci d'avoir accepté de témoigner dans Minnews Weekend.
01:21:15 On va suivre le dossier avec attention.
01:21:17 Avec nous également, Eric Techner, directeur de l'indaction Livre Noir.
01:21:21 Bonjour Eric, merci d'être avec nous.
01:21:24 Vous avez visité le fameux camp de migrants de Cavani.
01:21:27 Où vous vous trouvez ?
01:21:28 Précisément, qu'avez-vous vu ou appris, mon cher Eric ?
01:21:32 - Exactement, je suis dans le camp de Cavani.
01:21:36 Vous savez, ce fameux camp que le gouvernement avait promis de démanteler
01:21:39 il y a déjà plusieurs semaines.
01:21:41 Donc là, je suis au niveau du stade.
01:21:42 Il y a une cinquantaine de jeunes qui sont en train de jouer au foot devant moi.
01:21:45 Et derrière, vous pouvez voir l'ensemble de ces tentes.
01:21:48 Et vous pouvez constater par vous-même que ce camp,
01:21:50 il n'est absolument pas démantelé.
01:21:52 Il y a seulement un quart du camp qui a été démantelé.
01:21:55 Il y en a déjà 600 encore qui sont à l'intérieur.
01:21:57 Sachant que de toute façon, lorsqu'il est démantelé,
01:21:59 c'est un déplacement de camp à l'extérieur.
01:22:02 Cette nuit, en allant à Mamoudzou, j'ai pu découvrir ainsi un nouveau camp
01:22:06 qui était en train de se constituer, un camp sauvage,
01:22:09 derrière l'association Solidarité Mayotte, où il y avait près de 150 migrants.
01:22:14 Donc de toute façon, ce démantèlement ne change pas grand-chose.
01:22:17 Lorsqu'on va rencontrer ces habitants, moi je me suis rendu hier
01:22:20 et à nouveau tout à l'heure, ce qu'on constate aussi,
01:22:22 c'est que ce sont essentiellement des Africains qui sont dans ce camp.
01:22:25 Ça, c'est vraiment la nouveauté que vos téléspectateurs doivent comprendre.
01:22:29 Ça fait effectivement des années qu'on parle du problème de Mayotte,
01:22:31 mais à chaque fois on parle des arrivés de Comoriens.
01:22:34 Et en fait, depuis quelques mois, ce sont surtout des Africains qui arrivent,
01:22:37 essentiellement des Congolais et des Somaliens.
01:22:40 Et il y a un an, quand on les interroge, ils ne connaissaient pas cette voie migratoire.
01:22:43 Mais arrivés en Tanzanie, les passeurs Comoriens qui se sont spécialisés là-dedans,
01:22:47 vous savez, il y a des usines de construction de Kwasa Kwasa qui sont connues au Comor,
01:22:52 leur ont dit "Vous savez Mayotte, il y a le droit d'asile pour la France et pour la métropole".
01:22:56 Et donc, de plus en plus de migrants ont pris les bateaux directement vers Mayotte.
01:23:00 Ils ne s'arrêtaient plus au Comor, ils changeaient simplement de bateau.
01:23:04 Et ici, ils demandent le droit d'asile.
01:23:06 Alors, il y a une information que je voulais confirmer,
01:23:09 c'est que dès demain, il y a un avion qui part de Mayotte pour la métropole,
01:23:13 avec 50 Africains qui ont vu leur demande de droit d'asile acceptée.
01:23:18 Parce qu'ici, encore une fois, c'est la nouveauté,
01:23:20 c'est que ces Africains viennent de pays comme le Congo, comme la Somalie,
01:23:23 où ils peuvent justifier de conflits.
01:23:25 Et donc, ils peuvent rentrer dans la définition de ce qu'on appelle aujourd'hui le droit d'asile.
01:23:29 Et les associations ici, comme Solidarité Mayotte, leur expliquent très bien comment faire.
01:23:34 Donc là où ça concerne aussi les habitants de la métropole,
01:23:37 c'est qu'une grande partie de ces migrants derrière, en fait, vont être délogés
01:23:41 parce qu'ils vont être, in fine pour la plupart, envoyés vers la métropole.
01:23:45 Et on le voit déjà, il y en a eu 40 il y a 10 jours, 50 demain.
01:23:48 Merci beaucoup pour votre témoignage, Eric Tegner, directeur de l'adaction de Livre Noir.
01:23:53 Un mot sur la situation de Mayotte, Patrice ?
01:23:55 Bon, elle est catastrophique.
01:23:57 On parlait des Africains qui ont réussi à rentrer en métropole, ça c'est tout à fait normal.
01:24:02 Le problème, il est lié à l'immigration clandestine.
01:24:05 Et puis, surtout au niveau de vie de la population,
01:24:08 c'est 7 fois plus faible qu'au niveau national, c'est quand même quelque chose d'épouvantable.
01:24:12 Il faut savoir quand même que 77% des habitants vivent sous le seuil de pauvreté,
01:24:16 c'est 5 fois plus qu'en métropole.
01:24:19 Alors, je sais que le ministre de l'Intérieur s'envole pour Mayotte dans pas longtemps.
01:24:24 Le directeur général de la police, de la gendarmerie, pardon,
01:24:28 ça fait son sixième voyage pour essayer de régler le problème
01:24:31 et surtout de protéger la population contre des bandes rivales
01:24:35 qui se rapprochent terriblement de la situation qui prévaut en Haïti.
01:24:39 Allez, on va prendre maintenant la direction de Besançon.
01:24:41 Pourquoi Besançon ? Parce que dans le cadre d'une opération Plasnet menée dans un quartier de la ville,
01:24:45 c'était jeudi, 10 kilos d'héroïne à lance-roquettes et de fusils d'assaut ont été saisis.
01:24:50 Et Gérald Darmanin, avant d'aller à Mayotte, est attendu sur place d'une minute à l'autre.
01:24:54 Et on va retrouver sur place justement notre correspondant Olivier Madini.
01:24:57 Est-ce que Gérald Darmanin est arrivé ? Que va-t-il faire ? Que va-t-il se passer mon cher Olivier ?
01:25:04 Et bonjour d'abord.
01:25:05 Écoutez, Gérald Darmanin est attendu ici, bonjour,
01:25:09 ici dans le quartier de la Planoise d'ici une vingtaine de minutes.
01:25:14 Il va rencontrer des habitants de ce quartier sensible de l'agglomération de Besançon.
01:25:21 Un tour de table est organisé et ensuite il se rendra au commissariat de Besançon
01:25:27 où il va rencontrer les forces de l'ordre et notamment les policiers
01:25:30 qui ont participé à cette opération dont vous parliez, cette opération Place Nette
01:25:35 qui a duré trois jours dans le quartier de la Planoise.
01:25:38 Il s'agissait pour les forces de l'ordre de sécuriser ce quartier.
01:25:42 Et le bilan de cette opération, c'est 10 kilos d'héroïne qui ont été saisis à un lance-roquettes,
01:25:47 des fusils d'assaut et 6000 euros d'argent liquide.
01:25:51 Voilà, une visite express pour le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
01:25:55 qui voulait faire le bilan de cette opération Place Nette qui s'est tenue à Besançon cette semaine.
01:26:00 Merci Olivier Madelier et vous allez nous faire vivre dans les différentes émissions de CNews
01:26:05 cette visite de Gérald Darmanin.
01:26:07 Les amis, ainsi se termine Minute News Weekend. On a été très complets.
01:26:10 Merci pour votre grande fidélité, merci à vous de m'avoir accompagné.
01:26:13 Merci à l'équipe qui m'a entouré pour préparer ces deux heures d'information.
01:26:16 Merci à François Eppelor, David Brunet, Jérôme Vitté.
01:26:19 Merci à la programmation, Marc-Daniela Dervish.
01:26:21 Merci aux équipes en régie, réalisation Thibaut Palfroy, Visions Ludovic Liebherr, Ausson Amanda.
01:26:27 Vous pouvez évidemment revivre cette émission sur notre site CNews
01:26:30 et vous pouvez charger encore une fois, je vous le dis,
01:26:32 avec le QR code qui s'affiche sur votre écran pour tout savoir sur la chaîne.
01:26:36 Je vous place tout de suite à 180 minutes info avec l'ami Lionel Rousseau.
01:26:41 Moi je vous dis bye bye, belle journée sur CNews et on se donne rendez-vous.
01:26:44 Eh oui, demain on ouvre à 11h, la lumière sera allumée, on sera présents. Belle journée.
01:26:48 Bonne journée.
01:26:49 ...
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