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00:00 Ce choc écolo-hémer, on l'a aussi senti sur le dossier d'Epiphas, avec un Georges Louis Boucher qui a été assez virulent à votre égard, qui réclamait votre démission. Vous êtes toujours là ?
00:08 Oui, je suis toujours là parce que je trouve que parfois démissionner, c'est la solution de facilité quand on est en train de gérer une crise.
00:16 C'est vrai que je trouvais que l'attitude de Georges Louis Boucher était un petit peu culottée, puisque quand on l'interroge sur "est-ce que vous êtes prêts à interdire ces substances chimiques l'Epiphas à la source ?"
00:30 c'est-à-dire au niveau européen, là où on laisse la possibilité de diffuser ces substances partout dans notre environnement, parce qu'ici on parlait de l'eau potable, mais ces substances elles sont partout.
00:41 Elles sont dans notre alimentation, elles sont notamment dans tout ce qui est poisson, viande, légumes, mais aussi dans les poêles à frire, dans les kawé, etc.
00:48 puisque ce sont des substances qui sont utilisées aussi pour toute une série d'intérêts, d'imperméabilisation, d'anti-graisse, etc.
00:55 Donc ces substances elles sont partout, donc faire croire que le problème n'est que spécifiquement dans l'eau potable et que c'est à cause de l'amnistie sothéliée, je pense que c'est une vision très partielle des choses.
01:07 Et lorsqu'on l'interroge sur "est-ce que vous êtes prêts à interdire ces substances au niveau européen ?" ce qui permettrait de vraiment régler le problème une fois pour d'autres, il n'est absolument pas favorable.
01:17 Donc ce double discours du MR est parfois particulièrement...
01:20 - Ecologue veut l'interdire au niveau européen ?
01:22 - Tout à fait, donc ça faisait partie des choses qui étaient sur la table de l'Union Européenne à travers un règlement qui visait justement à interdire toute une série de substances problématiques,
01:31 et ça a été bloqué par les conservateurs, dont les libéraux.
01:35 - Quand ce scandale-là a éclaté, il y a aussi des députés de l'opposition qui vous ont accusé d'avoir menti.
01:41 Ici avec le recul, comment est-ce que vous expliquez les cas fouillages qu'il y a eu à l'époque au niveau du Parlement Wallon ?
01:46 - Donc effectivement il y en a qui m'ont traité de menteuse, ce qui est particulier parce que quand on n'a pas une information c'est difficile de la cacher.
01:55 Et donc effectivement j'ai toujours dit dès que je me suis défendue au Parlement que si j'avais été moi-même informée des dépassements de la future norme,
02:04 puisque c'est une norme qui n'existe pas encore au niveau de l'eau potable pour l'épiphase,
02:08 j'aurais évidemment demandé très clairement à la SEDE d'informer ses clients pour permettre une fourniture alternative, des bouteilles d'eau par exemple, etc.
02:19 Malheureusement ça n'a pas été le cas, donc l'information n'est pas remontée jusqu'à moi.
02:22 Donc il n'y a évidemment aucune volonté de cacher quoi que ce soit dans mon chef,
02:26 simplement effectivement il y a eu un problème de remontée d'informations, que ce soit de la part de la SEDE, de la part de l'administration ou de la part du conseiller de mon cabinet,
02:36 qui n'est pas remontée jusqu'à moi effectivement pour trancher cette question de "ok on a réglé le problème"
02:42 puisqu'en l'occurrence ils ont travaillé à régler le problème et ils ont mis en place notamment des filtres à charbon qui ont permis de ne plus avoir aujourd'hui de problèmes de ce type.
02:50 Mais par contre effectivement les personnes n'ont pas été informées au moment des faits, ce qui est tout à fait inacceptable.
02:56 Aujourd'hui on peut rassurer les citoyens, il n'y a pas de problème sur la qualité de l'eau en Wallonie.
03:01 Donc on a évidemment testé l'ensemble des zones de distribution, c'était prévu avant cette crise PFH puisqu'on avait commencé ce monitoring en septembre déjà.
03:10 On a accéléré les choses pour avoir les données le plus rapidement possible.
03:13 On a terminé l'ensemble des analyses en décembre, donc l'ensemble de la Wallonie est couvert, ce n'est pas uniquement les clients de la SEDE.
03:21 Et aujourd'hui effectivement on a partout des niveaux inférieurs à 100 nanogrammes.
03:26 Il y a eu quelques endroits où il y avait 3-4 zones de distribution où il y a eu des pics très légers au-dessus qui ont été constatés.
03:37 Entre temps la situation est revenue sous la barre des 100, c'était un point évidemment extrêmement important.
03:42 Et surtout le message maintenant aux distributeurs il est clair, c'est si vous avez ce dépassement de cette valeur de 100, ce qui est une future norme,
03:49 il est vrai qu'ils n'y prêtaient moins attention auparavant, mais dorénavant effectivement ils doivent informer les clients directement et fournir aussi une eau alternative.
04:00 Et vous, vous voulez mettre aussi en place un principe de précaution, ça pourrait être encore plus prudent que ce qu'impose la future norme ?
04:05 Oui, donc la future norme elle est de 100 et ma volonté c'est qu'on puisse avoir des seuils de vigilance.
04:10 Ça veut dire qu'au niveau des opérateurs distributeurs d'eau, ils puissent dès l'atteinte de certains seuils, enclencher des mécanismes de vérification plus pointus.
04:22 Ça ne veut pas dire que les gens ne pourront pas consommer l'eau, parce qu'effectivement elles respectent bien les seuils fixés par l'autorité européenne,
04:28 mais simplement qu'on permette de dire "on va éviter d'aller flirter avec cette valeur de 100 qui risque effectivement d'être atteinte le cas échéant".
04:36 Parce qu'on a quand même qui se trouve dans les 90, donc on est quand même proche de...
04:40 Voilà, il n'y en a pas beaucoup, mais effectivement on en a identifié quelques-uns.
04:43 Il y a un travail spécifique qui est fait d'ailleurs sur ces valeurs-là, puisqu'elles se situent toutes à peu près dans la même zone, autour de la même adduction d'eau.
04:50 On a vu le fait de passer de l'autre côté de la barre de 100.
04:52 Et donc voilà, pour celle-là il y a un travail spécifique qui est fait, là c'est plutôt Vivaqua qui est concerné que la SEDE comme distributeur d'eau, comme fournisseur d'eau.
04:59 Mais au-delà de ça, c'est vrai que le message général c'est de dire "on veut avoir des seuils de vigilance qui permettent d'agir sans attendre qu'on monte trop haut dans ces niveaux".
05:10 Et ça, ça se fait déjà maintenant ou ça va être mis en place ?
05:12 Ça va être mis en place, on attend encore les recommandations du conseil scientifique indépendant qui a été mis en place.
05:17 Donc des toxicologues, des médecins, vraiment des spécialistes sanitaires,
05:21 qui nous permettent de nous aider à fixer ces seuils les plus pertinents pour ne prendre aucun risque pour la santé des personnes.