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  • 06/02/2024

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, Pascal Praud reçoit Marc Menant, journaliste et écrivain, pour parler de ce sondage Ifop qui révèle que l'activité sexuelle des Français est au plus bas, du jamais vu depuis les années 1970. Comment expliquer cette baisse ? Faut-il s'en inquiéter ?
Vous voulez réagir ? Appelez-le 01.80.20.39.21 (numéro non surtaxé) ou rendez-vous sur les réseaux sociaux d’Europe 1 pour livrer votre opinion et débattre sur des grandes thématiques développées dans l'émission du jour.
Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous

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Transcription
00:00 - Europe 1, Pascal Praud.
00:03 - Ça c'est l'hymne de Marc.
00:10 - L'hymne Sex Machine.
00:12 - Il faudra crier un Marc maintenant.
00:15 - C'est le sondage IFOP qui a retenu notre attention.
00:17 Une baisse inédite depuis 50 ans.
00:19 Les français font de moins en moins l'amour.
00:21 Et vous, ai-je envie de dire ?
00:23 La sexualité est en berne, moins de rencontres, absence de partenaires,
00:26 certains qui préfèrent passer du temps devant les écrans,
00:28 ceux qui se disent asexués, c'est-à-dire qui ne pratiquent pas le sexe.
00:31 Résultat, l'activité sexuelle n'a jamais été aussi faible depuis les années 70.
00:35 Et plus d'un quart des 18-24 ans n'ont eu aucun rapport au cours de l'année.
00:41 Donc c'est vrai que c'est quelque chose qui peut nous interpeller.
00:45 Marc Menand qui arrive d'une autre génération,
00:48 et je le dis évidemment sans ironie,
00:50 à un moment où vous aviez 20 ans, 25 ans, dans les années 70,
00:55 il y a eu une sorte d'explosion des sens,
00:58 où tout était permis,
01:00 et où votre génération avait un rapport peut-être plus débridé,
01:04 curieusement qu'elle n'avait évidemment de ses parents,
01:07 et qu'elle n'a de ses petits-enfants ou de ses enfants.
01:09 Donc c'est une sorte de génération à part.
01:11 - 68, c'est la conséquence de cela.
01:14 C'est-à-dire cette frustration, ce désir d'embellissement de la femme.
01:19 On la regardait comme une déesse,
01:21 et elle ne demandait qu'une chose,
01:23 pouvoir enfin s'épanouir dans l'empire des sens.
01:27 C'était quelque chose qui t'arrondait les femmes.
01:29 - Tout le monde était comme ça.
01:31 - Mais bien évidemment,
01:33 et l'un des premiers éléments d'émergence de cette sexualité débridée,
01:38 c'est "Dieu crée la femme" avec Brigitte Bardot.
01:40 - C'est 58 ça.
01:42 - Vous vous rendez compte ? 58.
01:44 Elle est là, en train de danser, elle ondule,
01:47 on sent aussitôt le bruissement de la chair,
01:51 et là, on est fasciné et par la beauté,
01:54 et on sent bien qu'en nous, nous sommes les dignes héritiers de Rabelais.
01:58 C'est-à-dire que la France, c'est le pays de la sexualité,
02:02 c'est le pays des libertins,
02:04 c'est ce pays qui a fait en sorte que l'on puisse enfin exister
02:08 dans l'envergure de notre intégrité physique.
02:12 - Ça, c'était avant. Est-ce Bitou ? Est-ce l'époque qui est plus prude ?
02:16 Ou puritaine ? Je n'en sais rien.
02:18 Est-ce aussi parce que les gosses sont souvent aujourd'hui sous psychotropes,
02:22 et lorsque vous prenez des médicaments, la première chose qui est en berne,
02:26 c'est la libido ? - Exactement.
02:28 - Je suis frappé du nombre de jeunes qui prennent effectivement beaucoup de psychotropes.
02:32 Est-ce la défiance des hommes envers les femmes ?
02:36 Une forme de peur ?
02:38 Après tout ce qu'ils ont lu sur le consentement,
02:41 ils se disent "je ne vais peut-être pas draguer de la même manière,
02:44 peut-être pas avoir une relation sexuelle de la même manière, je n'en sais rien,
02:47 je vous pose la question, l'environnement, on aura aussi des auditeurs,
02:51 mais quel regard ?" Parce que l'explication, je ne vais pas vous la demander,
02:54 parce qu'elle nécessite peut-être des heures et des heures,
02:58 et puis vous n'êtes pas sociologue, mais quel regard vous portez,
03:01 vous qui précisément venez à l'opposé de ce monde-là, Marc Menand.
03:06 - Alors je dirais que votre diagnostic docteur est dans l'ensemble parfait,
03:11 il est pertinent, mais ça va plus loin que ça.
03:14 C'est-à-dire que dans ce souci d'un puritanisme glorifié,
03:20 où les sens sont considérés, vous vous rendez compte que l'on en est
03:24 à estimer que le plaisir en tant que tel,
03:28 je me souviens d'un papier qui était paru dans Marianne,
03:31 où on disait "mais au nom de quoi serait-on obligé de jouir ?"
03:35 Mais la jouissance, si l'on est croyant, la première des jouissances
03:39 offertes par le tout-puissant, c'est la jouissance sexuelle,
03:42 c'est l'explosion, c'est l'extase, c'est le moment où on est véritablement
03:47 dans cet éparpillement où le corps, l'esprit et l'âme sont dans l'ébullition.
03:52 Et alors, que dit-on aux jeunes filles aujourd'hui ?
03:55 Ne sois surtout pas un objet, ne sois pas l'élément, le vecteur
04:01 qui donne du plaisir à l'homme, ce prédateur.
04:04 Mais moi je revendique d'être un objet.
04:06 Dans l'amour, dans la fête des sens, nous sommes tous des objets.
04:10 Et c'est ça qui est formidable, il faut se considérer en tant que tel.
04:15 Pourquoi je fais de la gym tous les jours ?
04:17 Pour essayer non seulement d'être au mieux dans ma capacité,
04:23 tel le violon, à raisonner, donc à exprimer les sens,
04:27 et puis également m'offrir à l'autre.
04:30 Voilà, et ça c'est un élément primordial à mettre en avant.
04:35 Nous sommes tous en attente de l'autre, et au moment de la fusion des sens,
04:41 nous sommes l'objet de l'autre.
04:43 - Nous sommes tous des violons, la difficulté c'est de trouver le bon archet.
04:47 Il est 11h42, nous marquons une pause, et nous revenons avec Marc Menand,
04:55 et on va essayer de faire intervenir quand même quelques auditeurs sur ce sujet.
05:00 Et puis vous nous direz, parce que votre personnalité m'intéresse beaucoup,
05:03 c'est vrai que là il y a une petite assiette de gâteaux qui est arrivée,
05:06 on a tous pris un gâteau, vous n'en avez pas pris un ?
05:08 - Ah non !
05:09 - Mais vous ne mangez jamais même un petit gâteau ?
05:11 - Pas de sucre ?
05:13 - Pas de sucre, par exemple j'ai pris une petite galette des rois,
05:18 j'ai pris une part de galette des rois avec mes filles, ils m'accompagnent.
05:21 - Parce que c'était la fête des rois !
05:23 - Oui, voilà, mais autrement on ne mangeait pas de viande ?
05:26 - Une fois de temps en temps, c'est-à-dire qu'ils peuvent arriver...
05:29 - Mais qu'est-ce que vous avez mangé hier soir par exemple ?
05:31 - Hier soir ? Eh bien hier soir c'était des endives avec des noix,
05:38 des amandes, des graines de courge et puis on a mis deux oeufs à la coque.
05:45 - C'est très sain !
05:46 - Non mais c'est bien ! Et là, au petit déjeuner ce matin vous avez pris quoi ?
05:50 - Alors au petit déjeuner ce matin c'était une poire, deux cuillères de pollen frais,
05:55 ensuite une mandarine, une tisane avec différents éléments de beurre...
06:03 - Vous avez du bromure ?
06:04 - Pardon ?
06:05 - Non, j'ai dit avec du bromure pour vous calmer un peu !
06:09 C'est votre compagne qui avait dit ça !
06:12 - Mais jamais de café par exemple ?
06:14 - Ah si, il peut m'arriver de prendre deux cafés dans la journée,
06:17 mais sinon moi je prends du guarana, je prends une petite cuillère de guarana.
06:21 - Vous buvez du vin rouge ?
06:22 - Non, jamais, je n'ai jamais bu une goutte d'alcool, même pas mis mes lèvres dedans !
06:26 - 11h20, c'est une des rares choses dans lesquelles vous n'avez pas mis vos lèvres,
06:31 mais c'est une autre question, il est 11h43, on est de suite !
06:34 - Vous écoutez Pascal Praud sur Europe 1, il faut réagir, vous composez sonner mes renoms sur un taxé !
06:38 Pascal Praud au 01.80.20.39.21
06:41 Europe 1
06:42 - Pascal Praud et vous, deux roussards à le confier sur Europe 1 !
06:45 - Qui a retenu notre attention, une baisse inédite depuis 50 ans,
06:51 les français font de moins en moins l'amour, et vous, on est avec Yanis !
06:55 Bonjour Yanis, vous êtes commercial, vous avez 24 ans !
06:59 - 24 ans, bonjour Pascal, comment allez-vous ?
07:02 - Bah écoutez, ça va bien, est-ce que vous faites partie de ceux qui ont changé peut-être,
07:07 même si vous êtes jeune forcément, mais est-ce que votre sexualité a changé ces derniers temps, ces derniers mois ?
07:14 - Alors changer je ne sais pas, mais ça va, moi cette année j'ai rempli mon quota,
07:20 on a des mauvaises statistiques dans notre groupe d'âge, mais j'ai rempli le quota,
07:26 j'ai couché trois fois ce début d'année avec mon ex, mais...
07:32 - C'est-à-dire que depuis le 1er janvier, vous avez fait trois fois l'amour ?
07:36 - Ah ouais, c'est pas mal.
07:38 - On est le 6 février, donc vous avez 24 ans, donc il s'est passé 37 jours, divisé par 3,
07:47 donc c'est une fois tous les 11-12 jours.
07:50 - C'est un bon ratio, oui !
07:53 - Ah bon ? Ah bah non mais pas pour Marc évidemment !
07:56 - Mais d'ailleurs c'est quoi là, il n'y a pas de normalité, combien de fois par semaine, on dit trois fois ?
08:02 - Pourquoi trois fois ? Et pourquoi avec votre ex ?
08:07 - Non, c'est parce que c'était compliqué, mais j'étais avec elle toute l'année dernière,
08:12 donc là c'est de se repasser avec elle trois fois, c'est des choses qui arrivent.
08:16 - Mais pourquoi vous vous êtes quitté alors, si vous me paraissez bien ensemble ?
08:20 - Ah bah c'est assez personnel, je n'étais pas vraiment folle d'elle, on va dire, pas amoureux.
08:25 - Et elle, elle était plutôt folle de vous ?
08:28 - Oui, ça aurait pu continuer comme ça, mais bon...
08:31 - Mais à 24 ans, c'est une envie, un désir qui est fort chez vous, de vouloir cette intimité, ou vous pouvez vous en passer ?
08:45 - Je pense que c'est le vrai sujet de la conversation, je pense que les nouvelles générations n'ont pas moins de désir sexuel,
08:53 mais le complètent d'une autre manière.
08:56 Je pense qu'internet joue beaucoup, et qu'au final, surtout au niveau des hommes, je parle pour les hommes,
09:02 d'un côté les femmes pensent que les hommes ne sont plus à la hauteur, et les hommes pensent que les femmes sont trop exigeantes,
09:09 je vais peut-être trahir mon groupe d'hommes, mais je pense que les femmes ont plutôt raison.
09:13 - Par exemple, vous, les alternatives, c'est quoi ? C'est des films pornos ?
09:20 - Ah bah oui, on va dire les termes exactement, c'est ça.
09:23 - C'est-à-dire que le désir, vous l'avez pour les films pornos ?
09:26 En marge de cette vie sexuelle que vous avez avec une partenaire, est-ce qu'il y a une vie sexuelle que vous pouvez avoir seule,
09:41 si j'ose dire, avec des vidéos porno ?
09:45 - C'est exactement ça en fait, je pense que ça en joue, il n'y a pas que ça, mais ça en joue beaucoup.
09:51 Il y a vraiment, chez les jeunes hommes, une misère sexuelle, je ne pense pas qu'ils le vivent bien,
09:56 le fait de ne pas avoir de relation avec des femmes, mais je pense qu'ils ne se donnent pas les moyens non plus de passer ce cap,
10:04 de réussir à trouver une femme et à se faire en faveur d'une intermédiaire.
10:07 - Et comment vous expliquez ça Yanis ?
10:08 - Je l'explique parce qu'en fait, ce n'est pas qu'une question sur les relations, c'est aussi au travail, dans plusieurs choses,
10:14 c'est générationnel je pense, c'est le fait qu'on donne moins d'efforts,
10:18 on se donne moins la peine de faire des choses parce qu'on a plus de confort chez nous par exemple.
10:23 Je pense que ça vient de là.
10:25 - Écoutez, en tout cas c'est votre explication et je l'écoute.
10:28 Vous, vous êtes commercial, donc vous rencontrez quand même beaucoup de gens, j'imagine, dans votre activité professionnelle.
10:34 - C'est ça, dites-vous que j'ai un date ce soir, j'ai un rendez-vous ce soir.
10:37 - Vous avez un date ?
10:39 - Et oui !
10:41 - Et alors comment ça se passe un date ? Comment vous savez que, comment vous avez mis en place ce date ?
10:47 - Bah écoutez, celui-ci c'est un date que j'ai eu.
10:55 Alors celui-là, vous savez, c'est le genre de date qu'on a, on rencontre une personne le samedi soir,
11:00 on fait sa meilleure prestation alcoolisée en lui posant plein de questions sur sa vie,
11:04 jusqu'à ce qu'elle se dise "waouh, il s'intéresse vraiment à moi, je lui ai laissé une chance"
11:08 et en fait, trois jours après, on ne se souvient plus de son prénom.
11:10 - Oh non !
11:12 - Vous êtes un délicat !
11:15 - Mais là, la bonne femme, vous vous souvenez de son prénom ?
11:19 - Oui, oui, là je m'en rappelle.
11:21 Mais bon, j'ai beaucoup de questions qu'il va falloir que je répète par contre.
11:24 - D'accord, parce que vous étiez en plus alcoolisé quand vous l'avez rencontrée samedi ?
11:28 - Ah bah oui, il faut...
11:30 Des fois ça marche comme ça, il faut devenir un arnaqueur.
11:33 - Mais elle est en train de se mener, désespérée de ce qu'il entend.
11:36 Et là vous allez la rencontrer ce soir dans Paris ?
11:39 - Exactement, oui.
11:41 - Et dans ces cas-là, vous allez boire un petit peu pour vous donner confiance ?
11:44 - Non, non, non, non.
11:46 - Parce que vous travaillez demain en plus.
11:48 Mais elle, elle était aussi alcoolisée samedi lorsque vous l'avez rencontrée ?
11:52 - Oui un petit peu, mais je ne me souviens pas.
11:54 - Tout le monde est gentiment alcoolisé.
11:56 Donc si je voulais résumer, on baisse plus mais on boit.
11:59 Pardonnez-moi de cette vulgarité, bien évidemment.
12:03 J'espère que les auditeurs d'Europe 1 me pardonnent cette trivialité.
12:08 Mais bon, pourquoi pas, c'est un mode de fonctionnement, moi je veux bien.
12:12 - M. Menand est terrifié de ce qu'il écoute.
12:16 - Bah oui, parce que ça veut dire quoi ?
12:19 Que l'on se fuit, que l'on n'est pas capable d'être d'abord dans l'extravagance des mots,
12:24 de chercher à faire pétiller l'œil de l'autre,
12:28 de sentir monter le désir que l'on instille
12:32 simplement par cette poésie qui peut même être ardurière,
12:35 quelque chose qui... Mais oui, c'est formidable la rencontre !
12:39 - C'est-à-dire ?
12:41 - Mais non, mais vous vous rendez compte ?
12:43 - Cette poésie qui peut être ardurière, je vois derrière ces mots,
12:47 des phrases qu'on entend parfois dans des films d'un certain genre, monsieur !
12:53 - Mais oui, mais le gris-voix, monseigneur !
12:56 - Mais bien sûr !
12:57 - C'est-à-dire qu'on s'admise, il y a tout un...
13:00 - Ah, vas-y !
13:02 - Quand vous êtes obligé, vous tournicotez la tête !
13:09 - Attention, je reviens, moi je trouve formidable qu'il ait la...
13:13 - La date !
13:14 - Non, mais le courage de ceux qu'on fait, c'est comme ça !
13:17 - Bien sûr !
13:18 - Mais si vous vous interrogez, vous vous dites, c'est quand même pas satisfaisant,
13:24 vous obtenez un rendez-vous dans de vagues brumes d'alcool,
13:28 vous savez même plus qui est qui, qui est quoi,
13:31 avouez que là, on ose davantage, Marc,
13:35 quand on a un ou deux verres dans le nez, on ose davantage !
13:38 - Mais il faut oser tout de suite !
13:40 Moi j'étais gamin, je me suis dit, je ne boirai jamais,
13:42 mais le premier à poil sur une table en train de chanter une chanson paillarde,
13:46 ce sera moi !
13:47 J'ai fait des études d'officier d'armes marine marchande,
13:50 j'avais de l'avance dans mes études,
13:52 et je me dressais, et hop, j'en voyais tout,
13:55 et je sentais la jambe, etc.
13:57 - Je me dressais, j'en voyais tout,
13:59 je n'ose imaginer ce que ces phrases veulent dire !
14:03 Bon, qu'est-ce qu'il se passe ?
14:06 - J'ai quelques messages, si vous voulez, sur nos réseaux sociaux, bien sûr !
14:09 On a Henrik qui nous écrit « Quelle tristesse, la vie, c'est le sexe ! »
14:14 Philippe nous dit « Je ne suis pas surpris,
14:16 des jeunes passent leur temps sur des applications de rencontres »
14:19 Et on finit avec Nicolas, « Tout ça, c'est à cause du porno ! »
14:23 - Avec Nicolas, c'est la bouteille aussi !
14:27 - Bon, on va garder Marc, maintenant, finalement,
14:31 on va le faire venir tous les jours,
14:33 on va trouver un sujet sexe, parce que Marc, je le dis,
14:36 on ne va pas en parler trop, mais vous avez écrit un bouquin,
14:40 - « Mes divines débauches »
14:42 - Voilà, vos divines débauches, puisque vous assumez, c'est vrai,
14:45 une forme, dans votre vie privée, de libertinage, on peut dire comme ça !
14:49 - Une forme ? Je suis libertin ?
14:51 - Oui, alors, disons...
14:53 - On a le gérant d'un cas libertin qui nous arrête !
14:56 - J'imagine que...
14:57 - J'ai pris le numéro dans le téléphone de Marc !
14:59 - Voilà ! J'imagine que Marc les connaît tous, puisque...
15:02 Bon, moi, c'est un sujet que j'ai souvent eu avec l'ami Marc Menand,
15:08 je pense que tout le monde n'a pas cette vie-là,
15:12 et ça reste quand même très particulier,
15:16 comme fonctionnement amoureux,
15:19 et les femmes avec lesquelles j'ai pu vivre.
15:25 Je ne pense pas qu'elles soient, comment dire,
15:30 adeptes de ces pratiques, en tout cas de ces rendez-vous,
15:35 et c'est la discussion que j'avais avec Marc,
15:37 parce que Marc pense qu'au fond, tout le monde...
15:40 - Mais si !
15:41 - Non, je pense pas !
15:42 - On va briser les camisoles !
15:44 - Oui, on va les briser ce matin !
15:46 Laissez Géraldine tranquille !
15:48 Il est 11h57, les camisoles !
15:50 Parce que ça commence par "on va briser les camisoles"
15:54 et ça se termine par "enlève ta culotte !"
15:56 Donc moi, je sais ce que c'est !
15:58 Alors non, moi je dis non !
16:00 On ne brise pas les camisoles, il est 11h57 !
16:03 A tout de suite !
16:04 - Vous écoutez Pascal Praud sur Europe 1 !
16:06 - Europe 1.
16:08 Europe 1.
16:11 11h, 13h.
16:13 Pascal Praud, et vous ?
16:15 - Si, sex and fun !
16:20 - Mais vous voyez, par exemple, cette chanson,
16:22 je pense qu'elle ne pourrait plus exister, "Toi petite".
16:25 "Toi petite, tu es un mythe", etc.
16:27 Toutes ces chansons-là, "Si, sex and fun", je crois.
16:30 Et puis, les clips de l'époque,
16:32 Gainsbourg chantant avec des femmes,
16:34 même Claude François avec ses clodettes.
16:36 Tout ça, je pense qu'avec le regard que nous portons
16:40 sur les hommes, sur les femmes,
16:42 là, elles sont objetisées, les femmes,
16:44 évidemment, dans ces clips-là.
16:46 Regardez les cris de ces jeunes femmes.
16:48 - Pourquoi vous dites "objetisées" ?
16:50 - Pourquoi je le dis ? Parce que c'est sans doute...
16:52 Elles sont montrées comme une source de désir !
16:55 - Mais nous sommes, nous aussi, hommes !
16:58 - Oui, mais c'est plus...
17:00 Sauf qu'il n'y a pas d'hommes qui dansent comme les clodettes
17:02 et toujours les femmes, voilà !
17:04 Mais je vous dis pas, je vous donne là des arguments
17:06 et je me fais l'avocat du diable.
17:08 C'est-à-dire que c'était souvent...
17:10 - Soyez l'avocat du diable !
17:12 - C'était souvent le désir masculin, sans doute,
17:14 qui était mis en exergue.
17:16 - Sous François 1er !
17:18 - Oui, les femmes...
17:20 - Sous François 1er, il veut dire...
17:22 Vous en savez rien, moi non plus,
17:24 parce que c'est quand même très compliqué de savoir
17:26 comment la sexualité se passait sous François 1er.
17:28 - Mais si, au contraire, les femmes revendiquaient
17:30 - Oui, elles revendiquaient, je sais pas dans quoi vous avez vu ça...
17:32 - Sous la Régence !
17:34 - Oui, dans certains milieux,
17:36 c'est que la fête commence...
17:38 Sous la Régence, avec Philippe le Régent,
17:40 bien sûr, Philippe d'Orléans...
17:42 - Mais oui, mais...
17:44 - C'est un certain milieu !
17:46 - Ce sont des conditionnements qui font qu'à un moment donné,
17:48 on instaure la pudeur,
17:50 ce carcan,
17:52 qui fait que soudain, on n'est plus capable
17:54 d'être un être humain.
17:56 La sexualité, c'est la fête du corps
17:58 et en plus, qui nécessite l'apport de l'esprit.
18:00 Mais non !
18:02 - J'entends bien, mais j'entends tout ce que vous dites,
18:04 d'ailleurs, et c'est pour ça que vous êtes là,
18:06 moi je n'ai pas à le contredire,
18:08 mais j'observe simplement
18:10 qu'aujourd'hui, les choses sont un peu différentes.
18:12 - Parce que, Pascal, on conditionne par rapport à ça !
18:14 - Mais on conditionne, et pourquoi on conditionne ?
18:16 Parce que parfois, les hommes se sont conduits
18:18 n'importe comment avec les femmes.
18:20 - Mais c'est pas vrai !
18:22 - Mais dites pas "c'est pas vrai", parce que les noces, c'est vrai !
18:24 - Les années 68, les femmes se jetaient sur nous,
18:26 j'ai eu une petite célébrité !
18:28 - Oui, les femmes se jetaient sur nous.
18:30 - Mais non, mais par exemple, je me souviens
18:32 d'avoir réalisé un reportage
18:34 sur les shipundles pour TF1.
18:36 Et je suis allé, donc,
18:38 avec une petite troupe, alors les gars,
18:40 ils se faisaient appeler David,
18:42 Johnny, etc., en réalité c'était
18:44 Roger, René, etc.,
18:46 bref, et ils arrivaient
18:48 sculptés après les
18:50 grandes séances
18:52 de gymnastique,
18:54 et les femmes les attendaient
18:56 dans les boîtes de nuit où les hommes n'avaient
18:58 pas le droit de pénétrer.
19:00 Et pendant trois heures, c'était l'hystérie
19:02 générale, elles se jetaient
19:04 sur eux, les femmes,
19:06 les jeunes filles qui voyaient Claude François,
19:08 et on était obligés d'avoir des
19:10 hommes pour les jeter. Quand j'ai animé
19:12 les Jeux de 20 heures, j'ai quand même pas
19:14 un physique d'Apollon, je suis pas laid, mais bref,
19:16 mais les femmes venaient,
19:18 il y a quelque chose d'extraordinaire,
19:20 la femme, elle est comme l'homme, elle est titillée
19:22 par ses instincts, qui ne sont pas
19:24 de bains instincts, non,
19:26 c'est la nature, c'est la
19:28 fluorescence de l'être humain. - La fluorescence,
19:30 d'abord vous avez peut-être raison,
19:32 il me semble quand même, pour écouter
19:34 depuis de nombreuses années
19:36 les femmes et les hommes, que le
19:38 désir ne soit pas exactement le même
19:40 ou ne se manifeste pas de la même manière.
19:42 Il me semble, je le dis modestement,
19:44 j'ai la phrase de Guitry
19:46 qui disait "les hommes sont faits pour être célibataires
19:48 et les femmes sont faites pour être mariées",
19:50 j'ai souvent remarqué
19:52 que les femmes vivent
19:54 une histoire d'amour avec peut-être plus
19:56 d'engagement, plus de sincérité,
19:58 plus d'authenticité, que les hommes parfois,
20:00 il me semble maintenant,
20:02 tout ça est empirique, il y a sûrement
20:04 des contre-exemples. - Puis-je me prépare un petit aparté,
20:06 moi j'ai vu des hommes qui allaient
20:08 dans les boîtes Libertine,
20:10 et qui avaient
20:12 une maîtresse. - Mais dans 9 cas sur 10,
20:14 c'est les hommes qui... - Non mais attendez,
20:16 attendez, Pascal. - Dans 9 cas sur 10, c'est les hommes
20:18 qui ont posé ce rapport-là à leurs
20:20 femmes, c'est elles qui les ont même parfois
20:22 obligées à aller dans des boîtes Libertine.
20:24 - Mais non mais attendez, attendez, attendez. - Et vous le savez bien.
20:26 - Mais non, mais non, mais non. - Ben si.
20:28 - Et, ce qui est extraordinaire,
20:30 c'est que quand ils finissent par
20:32 persuader éventuellement leur femme,
20:34 lorsqu'ils voient la femme qui
20:36 soudain se révèle à elle-même
20:38 qu'elle oublie tous les carcans dans lesquels
20:40 elle était emprisonnée, et bien
20:42 ils deviennent furieux, ils sont incapables
20:44 de le supporter pour certains.
20:46 C'est-à-dire qu'il y a une logique de
20:48 possession, il faut briser cette
20:50 possession. La sexualité, c'est
20:52 un jeu. Oui, il y a quelque chose
20:54 dans l'érotisme qui est une magie. - Mais il n'y a pas que l'un j'ai,
20:56 il y a aussi, pardonnez-moi,
20:58 il y a aussi une
21:00 volonté parfois chez certains d'être
21:02 exclusif, d'être fidèle, et c'est pas
21:04 couper les
21:06 cadavres. - Mais si. - Mais non,
21:08 vous semblez dire, comme si c'était une
21:10 vérité, qu'on était fait pour avoir des
21:12 échanges multiples. Non, pas
21:14 forcément, il y a des gens qui ont envie d'être attachés
21:16 à un homme ou à une femme.
21:18 - Alors, est-ce que ça veut dire
21:20 qu'une femme qui va rencontrer un intellectuel,
21:22 avec lequel elle sera
21:24 soudain emportée par les mots,
21:26 qu'elle va conjuguer la
21:28 pensée, elle sera dans une forme
21:30 d'extase, est-ce que ça vous le tolérez
21:32 ou pas ? Ou vous considérez, parce
21:34 qu'elle s'est offerte
21:36 intellectuellement à lui pendant une heure et demie
21:38 sans vous, est-ce que c'est une trahison ?
21:40 - Mais si, c'est pareil ! - Mais c'est
21:42 exactement pareil ! - Alors je comprends comment
21:44 vous leur mettez une main dans le cerveau à vos copines
21:46 si vous leur dites effectivement
21:48 "C'est la même chose chérie, que si tu
21:50 faisais une petite conversation". - Mais oui !
21:52 - Non, en fait, c'est pas la même chose d'avoir une relation sexuelle.
21:54 - Non, non, non. - Bah non, bah non.
21:56 D'ailleurs, Géraldine peut intervenir.
21:58 C'est pas la même chose d'avoir une relation sexuelle
22:00 avec un homme que de parler avec lui.
22:02 - Non, mais vous, vous parlez de la même chose ! - Parce que
22:04 on est déconditionnés ! - Mais non, mais si, oui !
22:06 - Déconditionnés ! - Mais non ! - Les libertins,
22:08 c'est exactement le contraire, ils brisent
22:10 ces codes-là pour pouvoir être
22:12 dans cet épanouissement
22:14 de la liberté absolue. - Bon, CG Fad,
22:16 qu'est-ce que vous en pensez ? - Oui ?
22:18 - Oui, moi je suis d'accord avec Marc. - Je suis toujours
22:20 d'accord avec Marc ! - Il écoutait Fad, de toute façon.
22:22 - Mais si, j'écoutais ! - Et monsieur
22:24 Guenec, vous étiez où, là ?
22:26 Vous étiez parti où ?
22:28 - Je suis parti chercher Frédéric François !
22:30 - Ah oui, tout à l'heure ! - Vous allez le laisser avec nous,
22:32 quand même, Frédéric ! - Attendez, Pascal, vous savez pourquoi ?
22:34 - Vous savez pourquoi ? - Je t'aime à l'italienne !
22:36 - Oui !
22:38 - Je t'aime à l'italienne !
22:40 - Vous savez pourquoi c'est moi qui
22:42 suis parti le chercher ?
22:44 - Parce que Florian Carasumayan
22:46 n'est pas là, alors qu'écoutez ce qu'il disait hier
22:48 à l'antenne ! - Très très bien !
22:50 - Il allait très très bien hier, Pascal !
22:52 Et oui, oui, alors que, voilà ! Donc on pense
22:54 qu'il n'est pas vraiment malade et que
22:56 c'est une excuse pour ne pas venir travailler.
22:58 C'est notre hypothèse ! - Il ne neige pas
23:00 aujourd'hui, parce que DJ Fad
23:02 était parti parce qu'il neigeait l'autre jour !
23:04 - Oui ! - Vous savez,
23:06 je travaille avec une équipe de braquettes !
23:08 - Oui, mais j'habite loin !
23:10 J'habite très loin, c'est pour ça !
23:12 - Quand il neige, il ne vient pas, l'autre,
23:14 quand il est un peu fatigué, il ne vient pas,
23:16 le troisième... - La seule pour le moment
23:18 qui n'a jamais été absente, c'est ? - C'est moi !
23:20 - Alors que moi, j'ai été absent deux jours !
23:22 - On pense qu'il est parti sur Mars,
23:24 écoutez !
23:26 - Paka paka ! - Hein ?
23:28 - Paka foot !
23:30 - Un logo ?
23:32 - Débile !
23:34 - C'est quand il était hypnotisé
23:36 sur l'antenne ! Quand il était hypnotisé !
23:38 Mais si, c'est quand Messmer l'hypnotisait !
23:40 - Oui, mais ça, vous n'avez pas mis le vrai son !
23:42 - Si, si ! Mais bien sûr que si, c'est lui !
23:44 - Il ne parlait pas exactement comme ça ! - Il parlait avec...
23:46 ses copains martiens, exactement !
23:48 - Non, mais vous avez accéléré là, manifestement,
23:50 parce que je me souviens de cette séquence, c'est son vrai son !
23:52 - Non, non, c'est le vrai son ! - Alors, réécoute, effectivement,
23:54 il parlait comme ça, c'est vrai, ça c'est vrai, écoutez !
23:56 - Paka paka !
23:58 - Hein ? - Paka foot !
24:00 - En fait, Messmer lui avait dit
24:02 "Est-ce que vous pouvez parler dans un langage...
24:04 qu'on ne comprend pas ?"
24:08 - Le martien qui était sur Mars ! - Le martien !
24:10 Et il avait inventé ce langage-là !
24:12 - Paki ! - Beaucoup de la !
24:14 - Paka paka ! - Voilà !
24:16 - Ça me rappelle les baquets !
24:18 Vous savez, parce que Messmer,
24:20 c'était ce médecin qui avait initié
24:22 le fluide animal
24:24 et qui réunissait les gens
24:26 dans des grands baquets, et ça finit par être interdit
24:28 parce qu'on estimait que ça tournait à la débauche,
24:30 pour pouvoir retrouver la santé.
24:32 - Tout revient toujours à la débauche avec Marc Menand,
24:34 donc comme ça, on est tranquille.
24:36 Bon, et restez avec nous
24:38 sur la sexualité,
24:40 et puis on n'a pas pris notre ami Christophe,
24:42 qui est gérant d'un club libertin,
24:44 donc un de vos amis,
24:46 et qu'on va pouvoir
24:50 appeler juste après la pause, tout de suite !
24:52 - Et pour réagir avec Pascal Praud sur Europe 1,
24:54 vous composez ce numéro !
24:56 Pascal Praud, au 01.80.20.39.21.
24:58 Europe 1. - Pascal Praud et vous.
25:02 - Le sondage IFOP,
25:06 qui a retenu notre attention,
25:08 une baisse inédite depuis 50 ans,
25:10 les Français font de moins en moins l'amour,
25:12 on en parle avec notre ami Marc Menand,
25:14 et puis on voulait avoir Christophe,
25:16 puisque Christophe est gérant d'un club libertin,
25:18 et ça c'est intéressant, Christophe,
25:20 il est possible que le libertinage soit moins à la mode
25:22 qu'il l'était dans les années 70 ou 80,
25:24 si tant est que ce soit une mode,
25:26 il est possible que l'époque
25:28 soit plus puritaine, plus pudibonde,
25:30 et que certaines femmes aussi
25:32 n'aient moins envie
25:34 de venir cédant moins
25:36 aux injonctions masculines,
25:38 parce que j'ai quand même le sentiment que c'était souvent
25:40 une demande ou un désir masculin,
25:42 mais peut-être Christophe va-t-il
25:44 me déjuger sur ce que je dis.
25:46 Bonjour Christophe ! - Bonjour.
25:48 - Racontez-nous ce qui se passe, votre club libertin
25:50 est où, à Paris ou en province ?
25:52 - Non en province, à côté de Toulouse.
25:54 - Moi j'ai le sentiment que souvent
25:56 c'est l'homme qui initie,
25:58 et parfois même qui oblige ou qui contraint,
26:00 et je voulais
26:02 avoir avec les clients,
26:04 ça fait combien de temps que vous tenez
26:06 un club libertin ? - 29 ans.
26:08 - Bon, et en 29 ans,
26:10 est-ce qu'on peut tirer quelques généralités ?
26:12 - Oui,
26:14 la fréquentation est moindre,
26:16 notamment à cause d'Internet,
26:18 les réseaux sociaux et autres,
26:20 qui je pense ont
26:22 favorisé une désertification
26:24 des clubs libertins,
26:26 et puis les mœurs qui changent,
26:28 la façon de faire la fête éventuellement dans ce genre
26:30 d'établissement, mais par contre je voudrais rebondir
26:32 sur ce que vous disiez, en aucun cas
26:34 dans une soirée libertine
26:36 uniquement au couple, les femmes sont
26:38 obligées, à la demande de monsieur,
26:40 d'aller dans ce type d'établissement.
26:42 - Je ne dis pas obligées, parce que les mots
26:44 doivent être sans doute plus nuancés,
26:46 mais j'ai l'impression que souvent...
26:48 - C'est le homme qui soumet l'idée, en fait, plus que la femme.
26:50 - J'ai des témoignages de femmes
26:52 qui me disent "voilà, je suis sorti avec
26:54 un tel pendant des années,
26:56 j'étais un peu contrainte
26:58 de faire
27:00 ce qu'il avait envie que je fasse
27:02 et aujourd'hui je ne suis pas
27:04 tellement contente de tout ça". Voilà.
27:06 C'est ça que j'entends parfois.
27:08 Alors est-ce des témoignages particuliers
27:10 ou pas ? J'en sais rien, j'ai pas de stat
27:12 à vous donner là-dessus.
27:14 - Oui, oui, alors ça c'est tout à fait
27:16 probable, mais tout simplement parce qu'admettons
27:18 un couple qui
27:20 vit 20 ou 30 ans, pendant une
27:22 dizaine d'années ils vont fréquenter ce genre d'établissement
27:24 et puis après ça passe à autre chose,
27:26 mais c'est pas pour autant qu'il y avait...
27:28 C'est une entente
27:30 entre le couple, quoi.
27:32 - En même temps, ces lieux-là, par définition,
27:34 il n'y a pas de souci de consentement, vous ne pouvez pas vous retrouver
27:36 au tribunal le lendemain, il n'y a pas de
27:38 juge d'instruction qui va venir
27:40 chez vous, puisque tous les gens qui, par définition,
27:42 sont dans votre établissement,
27:44 ils sont tous consentants pour avoir une sexualité
27:46 dite de groupe ou du mélangisme,
27:48 ou de l'échangisme,
27:50 je ne sais pas comment qualifier ça.
27:52 - Ça va plus loin
27:54 que ça, Christophe, il faut signaler que
27:56 vous pouvez venir simplement
27:58 en étant, je dirais,
28:00 l'adulateur des scènes
28:02 qui sont proposées sans jamais y participer.
28:04 - Ça s'appelle amateur.
28:06 Ça s'appelle un voyeur.
28:08 Si vous voulez.
28:10 Mais bien sûr.
28:12 Pour exciter sa libido.
28:14 Ça, ça se comprend. Un couple qui arrive,
28:16 il ne va rien faire, mais ça excite sa libido,
28:18 de voir les autres...
28:20 - Je peux vous dire que les femmes se mettent
28:22 à bruiser devant ces situations-là.
28:24 Et il n'y a aucune raison
28:26 qu'elles soient, je dirais...
28:28 - Géraldine, il y a une femme sur ce plateau.
28:30 - Moi, ça ne me tente pas.
28:32 Non, non, ça ne va pas.
28:34 Ça ne va me faire aucun effet.
28:36 - Ça veut dire quoi, alors que Géraldine, elle ne bruise pas ?
28:38 Vous pensez que Géraldine, elle est coincée ?
28:40 - Oui, oui, mais...
28:42 - Mais ce n'est pas méchant de dire ça.
28:44 - Non, mais c'est...
28:46 - Vous pensez par exemple que Géraldine,
28:48 vous l'emmenez avec vous un soir et elle va bruiser ?
28:50 - Mais d'abord, j'emmène pas
28:52 quelqu'un pour emmener quelqu'un.
28:54 - Non, mais vous voyez ce que je veux dire.
28:56 - Je pense, d'abord parce qu'elle serait étonnée
28:58 du respect qui lui serait accordé.
29:00 Personne ne tenterait
29:02 quoi que ce soit...
29:04 - Le respect pour quand même, c'est pas quelque chose qui va...
29:06 - Pourquoi vous imaginez
29:08 simplement, et c'est ça qui m'étonne toujours,
29:10 que tout le monde puisse aimer ce type de sexualité ?
29:12 - Parce que ce que vous disiez tout à l'heure,
29:14 vous avez utilisé une époque puritaine,
29:16 une époque pudibonde,
29:18 etc. C'est une authenticité !
29:20 C'est-à-dire
29:22 que c'est une analyse.
29:24 Quand Christophe dit "il y a moins de monde aujourd'hui",
29:26 ce qui est étonnant,
29:28 c'est quand vous parlez
29:30 de rapports Internet.
29:32 Vous savez que nombre de jeunes filles
29:34 regardent des films, dans les sondages
29:36 apparaissent, elles regardent ces films-là !
29:38 Donc, elles se caressent
29:40 en regardant ces films-là !
29:42 Les jeunes femmes que je connaissais
29:44 en 68, qui avaient
29:46 été dans ce...
29:48 dans...
29:50 cet interdit dont elles souffraient,
29:52 elles ont été parmi les premières
29:54 à demander
29:56 de pouvoir entrer dans les chambres des étudiants,
29:58 etc. On voulait dans l'amour libre !
30:00 - Christophe,
30:02 quel est le type de clientèle que vous avez ?
30:04 Est-ce que c'est une clientèle d'abord
30:06 particulière en termes
30:08 d'âge, en termes
30:10 de sociologie également ?
30:12 Est-ce qu'il y a... Elle est dans
30:14 Toulouse, à l'extérieur de Toulouse ?
30:16 - Oui, elle est principalement
30:18 citadine, mais maintenant elle est
30:20 ouverte... - C'est ouverte tous les jours ?
30:22 - Non, c'est ouverte que les week-ends, jeudi, vendredi, samedi.
30:24 - Et c'est ouvert uniquement aux couples,
30:26 on ne peut pas entrer tout seul ?
30:28 Les hommes seuls peuvent entrer ?
30:30 - Oui, il y a des soirées thématiques où les hommes seuls
30:32 peuvent rentrer les jeudis et vendredis, par exemple,
30:34 mais le samedi, c'est uniquement aux couples.
30:36 Mais par contre, la moyenne d'âge, c'est une quarantaine d'années,
30:38 à peu près, et ça s'est rajeuni
30:40 avec le temps, mais
30:42 moi j'appelle ça, cette
30:44 clientèle qui s'est rajeuni, c'est la génération
30:46 YouPorn, moi j'appelle ça génération
30:48 Internet...
30:50 - Mais dans une ville comme Toulouse, où tout le monde se
30:52 connaît, à Paris c'est un peu différent,
30:54 mais c'est peut-être compliqué quand même
30:56 pour l'anonymat, parce que je ne suis pas sûr que ceux qui
30:58 viennent dans votre boîte aient envie que
31:00 ça se sache. - Non mais plus que
31:02 les personnes qui viennent dans ce genre d'établissement
31:04 savent que ce qui se passe dans l'établissement ne sort pas de l'établissement.
31:06 - Non mais j'ai entendu, c'est entendu, mais
31:08 en même temps, dans une
31:10 ville de province, les choses
31:12 se savent peut-être davantage
31:14 que dans une grande ville comme Paris.
31:16 - C'est vrai, la différence c'est que
31:18 je veux dire, la moitié, voire les trois quarts
31:20 de la clientèle, assument leur sexualité
31:22 et leurs identités. - Mais ça j'en suis sûr !
31:24 Mais alors ça j'en suis sûr !
31:26 Mais c'est par rapport au regard extérieur,
31:28 si il y a par exemple ce qu'on appelait
31:30 jadis des "notables", s'il y a
31:32 des gens importants de la ville,
31:34 est-ce qu'ils ont envie qu'on sache précisément
31:36 leur pratique sexuelle ? Je n'en suis pas certain.
31:38 - Ça oui, moi non plus je ne suis pas certain,
31:40 c'est sûr. - Sans pression professeure ?
31:42 - Pardon ? - Sans pression professeure ?
31:44 - Non mais oui, bien sûr !
31:46 (rires)
31:48 - J'ai vu ta prof d'anglais !
31:50 - J'ai vu ta prof d'anglais
31:52 hier soir. Ah bon ?
31:54 Ah bah oui, elle était au "oui toutou".
31:56 (rires)
31:58 - Mais alors ce qui est extraordinaire,
32:00 le premier ministre peut dire
32:02 "je suis homosexuel",
32:04 ça n'offusque personne,
32:06 "je suis libertin", ça deviendrait
32:08 le scandale ignorant ! - Alors je pense que
32:10 celui qui se présente à la présidentielle
32:12 et qui expliquerait qu'il est libertin,
32:14 je ne suis pas sûr effectivement
32:16 que ce soit un argument de campagne.
32:18 - Mais vous vous rendez compte
32:20 cette société dans laquelle
32:22 nous vivons ?
32:24 C'est une société moraliste, c'est une société...
32:26 C'est pour ça que c'est une société qui est dépressive !
32:28 C'est une société dans laquelle
32:30 on s'emmerde !
32:32 - Bah écoutez, c'est possible
32:34 d'ailleurs, moi j'ai jamais écouté toutes les...
32:36 - On n'a jamais pris autant
32:38 de médicaments pour se tournicoter
32:40 la tête, ou alors de l'alcool,
32:42 comme notre camarade tout à l'heure. - Oui mais on n'a pas besoin d'aller
32:44 dans des clubs pour apprécier
32:46 l'amour, vous voyez ce que je veux dire ?
32:48 - Mais c'est pourquoi on ne pourrait pas y aller ?
32:50 - Pourquoi on ne peut pas y aller ? Pourquoi il faut y aller ?
32:52 - Il n'y a pas d'injonction !
32:54 Il n'y a pas d'injonction !
32:56 Il y a un inventaire !
32:58 C'est comme si vous me disiez
33:00 "Je ne suis pas obligé d'aller voyager en Alaska"
33:02 Non ! Mais si vous allez en Alaska,
33:04 vous allez découvrir des paysages extraordinaires !
33:06 Et vous n'allez pas vous dire
33:08 "A priori, je ne vais pas en Alaska !"
33:10 C'est-à-dire qu'il y a d'abord un travail intellectuel !
33:12 - J'ai jamais été en Alaska !
33:14 - J'ai jamais été en Alaska !
33:16 - Bon Christophe,
33:18 on peut passer vous voir ?
33:20 - Oui !
33:22 - Non, je blague !
33:24 - Oui, bien sûr !
33:26 - En équipe !
33:28 - C'est une expérience !
33:30 Moi, je me demande
33:32 effectivement
33:34 j'ai toujours des interrogations sur la clientèle
33:36 et je pense que la clientèle, vous me dites
33:38 c'est tout milieu, toutes origines
33:40 - Oui, maintenant, oui !
33:42 Il faut être dans un endroit où ça s'adresse peut-être à une catégorie sociale différente
33:44 Mais non, non !
33:46 - Et alors pour rentrer, il faut être en costume cravate ?
33:48 Ou en basket jeans ?
33:50 - Alors non, il faut être
33:52 - Il faut être en tenue correcte exigée ?
33:54 - Voilà, une tenue correcte exigée
33:56 pour monsieur, soignée
33:58 et plutôt subjective au programme, on va dire
34:00 - Et être propre aussi !
34:02 - Oui, être propre !
34:04 - S'être lavé, ne pas avoir plus de douche avant !
34:06 - Non mais attendez !
34:08 - Et puis après, ton café !
34:10 - Bon bah écoutez, c'est bien
34:12 cette petite conversation, Christophe !
34:14 Merci beaucoup à vous !
34:16 On va recevoir notre ami Frédéric François
34:18 qui attend devant le studio !
34:20 - Oui, tu nous attends !
34:22 - Vous voulez rester avec nous quelques secondes ?
34:24 - Frédéric François, on l'a reçu au jeu de 20h
34:26 quand je présentais les jeux de 20h !
34:28 - Vous avez connu ça ?
34:30 - Non, moi j'ai pas connu !
34:32 - J'ai pas connu !
34:34 - Et l'Alaska ?
34:36 - L'Alaska !
34:38 - Non mais c'est formidable les jeux de 20h avec Maître Camelot !
34:40 Bonsoir Madame !
34:42 Est-ce que dans la phrase il y a un adjectif ?
34:44 - Excellent Madame ! Je vais s'enfrondre
34:46 dans le petit nourrin ! J'attends votre phrase !
34:48 - Et puis il y avait quelqu'un qui disait
34:50 "Le pullover de Monsieur Benan
34:52 a été tricoté par sa grand-mère"
34:54 - Un mot nouveau !
34:56 Je remets s'enfrondre au nourrin !
34:58 - Tu vois c'était un truc que j'étais...
35:00 Et ça durait la phrase de Maître Camelot !
35:02 - Je me disais, Marc, c'est un peu
35:04 le minecord du sexe ! C'est vrai, c'est un grand explorateur !
35:06 Non ?
35:08 - Ah oui !
35:10 Je sais bien !
35:12 - Il a pas trouvé grand-chose !
35:14 - Ça c'est...
35:18 - C'est générique les jeux de 20h !
35:20 Parce qu'il a présenté les jeux de 20h !
35:22 - J'ai compris !
35:24 - Quelle année ?
35:26 - 1981
35:28 à 1983
35:30 - Allez, la pause !
35:32 Et Émilie Deyze
35:34 dans une seconde !
35:36 Et notre ami Frédéric François !
35:38 - A tout de suite sur Europe 1 avec Pascal Praud !

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