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  • 06/02/2024
Jean-Léonce Dupont, président du conseil départemental du Calvados, détaille les priorités budgétaires en 2024 dans un contexte tendu : moins de recettes et davantage de dépenses.

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Transcription
00:00 8h14, merci d'être avec nous sur France 3 et France Bleu Normandie.
00:04 Notre invité ce matin du 6/9, Didier, est Jean-Léonce Dupont, président du conseil départemental du Calvados.
00:09 Bonjour Jean-Léonce Dupont, enfin bonjour.
00:12 Depuis hier jusqu'à demain, l'examen du budget du département, près de 872 millions d'euros.
00:18 Ce qui saute aux yeux les dépenses pour l'action sociale, +4%. Elles sont dues à quoi ces dépenses ?
00:24 Oui, +4% pour vous donner une idée, c'est 66% de l'ensemble des dépenses de fonctionnement du département.
00:30 66% de 700 millions.
00:32 Très concrètement, quelles sont les personnes les plus en difficulté ?
00:34 Et si vous voulez, il évolue essentiellement sur deux thématiques.
00:37 La première, c'est l'enfance, puisque en réalité depuis la crise Covid, nous avons France entière,
00:43 une augmentation importante des déclarations de situation préoccupante.
00:47 Des enfants qui vont placer ?
00:48 Ce sont des enfants qui sont confiés au président du département du Calvados,
00:52 et à lui, ici, de placer dans des familles d'accueil, dans des établissements,
00:56 et de suivre au travers d'un service qui s'appelle la PMI, la protection maternelle infantile.
01:01 Et bien nous avons de l'ordre de 6000 enfants qui nous sont confiés, qui me sont confiés effectivement,
01:05 dans le département du Calvados.
01:06 6000 enfants dans un département de 700 000 habitants ?
01:08 De 700 000 habitants.
01:09 Et puis nous avons un deuxième élément extrêmement fort, c'est ce qu'on appelle le mur du vieillissement.
01:14 Tout le monde a en tête le baby-boom de l'après-guerre,
01:17 et bien ce baby-boom de l'après-guerre, pour les 10 ans qui viennent, va devenir le papy-boom en état de dépendance.
01:23 Et donc ce mur du vieillissement est devant nous, pour vous donner une idée quand même.
01:27 Une loi grand âge avait été promis par le président Chirac,
01:30 par le président Sarkozy,
01:32 par le président Hollande,
01:33 et désormais par le président Macron.
01:36 J'aimerais que nous passions d'un système de promesses, de lois,
01:40 à une réalité avec un partage des responsabilités, et surtout de l'économie.
01:45 Vous avez compris plus de charges effectivement pour l'enfance, pour les personnes âgées.
01:49 Vous vous trouvez où cet argent ? Est-ce qu'il faut rogner sur d'autres postes ?
01:52 Alors, je crois que tous les observateurs reconnaissent que nous avons dans ce département, me semble-t-il,
01:57 une gestion extrêmement sérieuse.
01:59 Oui, un certain nombre de départements en France ont des difficultés, j'ai négocié au niveau national.
02:03 On reste dans le Calvados, vous voulez bien ? Comment vous parvenez à compenser ?
02:07 J'ai négocié, je vous l'ai quand même interdit, 106 millions d'euros pour 14 départements en difficulté.
02:12 Vous avez des départements avec ce qu'on appelle une épargne nette négative,
02:15 c'est-à-dire qu'ils ne peuvent plus investir.
02:17 En ce qui nous concerne, nous avons effectivement mis en place,
02:20 je m'étais battu pendant 5 ans avec Bercy, une provision, une réserve, si vous voulez,
02:25 qui fait que quand vous avez des années qui sont favorables,
02:27 vous essayez effectivement de constituer ces provisions pour passer les moments de décrut.
02:34 Pour vous donner juste une idée, en 2023, sur les droits de mutation,
02:38 c'est-à-dire que vous savez quand vous achetez un appartement,
02:40 vous avez un certain nombre de taxes qui alimentent, une partie d'entre elles, le budget départemental.
02:44 Entre 2022 et 2023, nous avons perdu dans le département du Calvados 31 millions d'euros de recettes.
02:52 C'est la crise de l'immobilier, avec un nombre de ventes qui a diminué
02:57 et un prix à la vente qui commence également à diminuer.
03:00 L'autre part de vos recettes, c'est la TVA, une crise du pouvoir d'achat, moins de consommation.
03:05 Vous savez, on nous a supprimé le dernier impôt sur lequel nous pouvions fixer un taux qui était le foncier bâti.
03:11 On l'a remplacé par de la TVA. Pour vous donner quand même une idée,
03:14 les bases de foncier pour les communes ont augmenté de 9%, la TVA a augmenté de 3% cette année.
03:19 Donc oui, il y a une vraie question, un effet ciseau pour les départements qui, je le rappelle,
03:25 sont la collectivité qui s'occupe du champ de la solidarité.
03:28 Une manifestation avait lieu hier devant l'hôtel du département,
03:32 150 agents, des travailleurs sociaux qui s'inquiètent d'une réorganisation.
03:37 On va fermer des centres médicaux, sociaux. Est-ce que les usagers doivent s'inquiéter ?
03:42 Eux disent oui.
03:43 Alors, c'est en réalité tout l'inverse.
03:46 Tout changement, toute évolution crée forcément un certain nombre de questionnements,
03:53 voire un certain nombre d'inquiétudes.
03:54 Quand on ferme quelque chose, on est moins présent par définition.
03:57 Alors, il n'est pas du tout question de fermer, il est question effectivement de réorganiser
04:00 et d'essayer d'aller au plus près de la population.
04:03 Tout le but de cette réorganisation, qui se fait vraiment en discussion avec l'ensemble des personnels,
04:08 c'est d'être en capacité en réalité de démultiplier les points d'accueil.
04:12 Donc nous avons réorganisé les têtes de réseau qu'on appelait circonscriptions d'action sociale
04:17 et qu'on va appeler demain les maisons départementales de solidarité.
04:20 Et puis nous utilisons un certain nombre de relais que sont les points Info 14, Espaces France Service.
04:25 Vous savez que le département du Calvados, il y a plus de 20 ans, a couvert le département d'une quarantaine de points Info 14.
04:32 Nous allons en utiliser un certain nombre pour que nos personnels puissent aller à la rencontre de l'ensemble de la population.
04:37 Donc des présences futures, pas permanentes mais ponctuelles.
04:39 Exactement. Et donc effectivement, derrière cette réorganisation, il n'est pas illégitime qu'il y ait des questionnements.
04:45 Mais je vous assure que nous mettons en place un temps de travail, d'échange et nous le faisons dans le temps.
04:51 Bientôt les Jeux Olympiques à Paris, au mois de juillet. J'en ai 11 du pont.
04:55 Vous avez décidé d'inclure le Calvados sur le parcours de la flamme olympique, moyennant 180 000 euros pour l'accueillir.
05:01 Dans quel but ? S'offrir une festivité ou se donner une plus grande visibilité ? Quelle est la stratégie derrière ça ?
05:07 Vous savez, je pense qu'au travers du champ de la solidarité dont on parlait, solidarité aux personnes, solidarité au territoire,
05:13 il y a deux domaines qui pour moi sont extrêmement importants, au-delà en plus de l'enseignement et des collèges.
05:18 C'est le domaine de la culture et du sport.
05:20 Et nous savons bien que le sport est extrêmement porteur d'énormément de valeurs et de démultiplication, j'allais dire, d'énergie positive.
05:27 Donc là on s'adresse aux calvadosiens ?
05:28 On s'adresse absolument aux calvadosiens.
05:30 Sur un circuit, alors tout ça est validé par le COJO et vous faites des propositions.
05:34 Le comité olympique.
05:35 Le comité olympique, bien sûr, merci.
05:37 Et donc nous avons évidemment essayé d'aller dans un maximum d'endroits possibles.
05:41 Vous savez que le point de départ de la flamme que nous avons proposé, c'est la plage de Marat.
05:47 Et nous l'avons fait évidemment quelques jours avant les cérémonies du 80e anniversaire.
05:52 Le 30 mai.
05:53 Autre grand événement.
05:54 Le 30 mai, là.
05:55 Et donc effectivement, nous avons donc un certain nombre de points d'étape et nous avons mobilisé les territoires qui sont venus nous aider évidemment sur la mise en place de ce parcours.
06:05 Peut-être certains auraient envie de la porter cette flamme, c'est pas de votre ressort de désigner les porteurs ?
06:10 Alors, oui, il y a à peine 10 parce que c'est un nombre limité que nous autorise le comité olympique.
06:16 Mais je voudrais dire quand même le 20 février, l'inauguration de la maison départementale des sports qui se fera 100 jours tout juste avant effectivement les Jeux olympiques.
06:26 Merci.
06:27 Jean-Léonce Dupont, président du conseil départemental du Calvado, s'inviter ce matin France Bleu France 3.
06:32 Bonne journée.
06:33 Merci à vous.
06:34 En podcast sur votre application ici, voilà une projection des différents projets et événements du Calvado.

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