- 06/02/2024
En 1995, Kristy Ohnstad, 14 ans, ne rentre jamais de l'école. En enquêtant sur sa disparition, la police découvre un sombre secret de famille.
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00:00 [Bruit de moteur électrique]
00:05 [Bruit de moteur électrique]
00:11 [Bruit de moteur électrique]
00:16 [Musique triste]
00:19 [Bruit de téléphone]
00:20 Urgence, j'écoute.
00:21 Je suis devant le commissariat de Bellingham.
00:24 Oui.
00:26 Envoyez un agent pour m'arrêter.
00:29 Pour quel motif ?
00:30 Meurtre.
00:32 C'était plus le voisin.
00:34 C'était plus le gars que je connaissais.
00:36 C'était un meurtrier, un violeur, coupable d'abus sur mineurs.
00:40 C'était la lie de la société.
00:43 C'était un monstre.
00:45 Alors vous vous énervez parfois et vous lui criez après ?
00:48 Oui.
00:49 Ok, et vous l'avez déjà frappé quand vous étiez énervé ?
00:52 Non.
00:53 Ok.
00:54 Pour moi, il l'avait tué.
00:57 Et je voyais qu'il avait employé plusieurs moyens.
01:00 Pendant mes années de service, j'ai enquêté sur pas mal d'homicides.
01:04 Et je dois dire que celui-ci était certainement l'un des plus cruels,
01:09 des plus féroces et des plus vicieux que j'ai jamais vu.
01:13 Maintenant, vous allez me faire pleurer.
01:18 Le sourire sur son visage.
01:25 On voit qu'elle était heureuse.
01:27 Chaque fois que je pense à elle, je lui dis que je suis désolé.
01:31 J'aurais voulu être capable de la sauver.
01:35 J'ai pas pu.
01:37 Ça fait 27 ans que j'ai parlé à personne de cette affaire.
01:44 Sous-titrage Société Radio-Canada
01:47 C'est un rêve.
01:50 Le rêve.
01:54 Le rêve.
02:22 Je ne lui ai jamais vraiment demandé pourquoi.
02:24 Ça fait trop mal.
02:29 C'est qu'on est jumeaux.
02:32 Comment peut-on commettre un acte qu'on ne devrait pas commettre ?
02:35 Il n'a pas brisé juste ma vie.
02:40 Il a brisé la vie de tout le monde.
02:42 Clark Elmore est mon frère jumeau.
02:51 Certains ont du mal à croire qu'on soit aussi différents.
02:54 Par exemple, moi, je suis resté à l'écart des ennuis, et lui, il a plongé dedans.
03:01 C'est moi au milieu, mon jumeau sur la gauche et mon grand frère sur la droite.
03:17 On est sur Elle Street, à Springfield, dans l'Oregon.
03:21 On était sept en tout.
03:23 Une grande famille.
03:25 On avait trois ou quatre lits dans un coin, et les cinq enfants endormaient dans ces lits.
03:32 On avait un poêle à bois, pas de salle de bain et des toilettes à l'extérieur.
03:38 On était une famille modeste, mais on n'a jamais pensé qu'on était pauvres.
03:42 Il y avait toujours à manger sur la table.
03:44 Alors, on était juste des enfants, on profitait de la vie.
03:49 On ne pensait jamais au côté matériel du quotidien tout ce qu'il faut avoir pour survivre.
03:54 Beaucoup de gens ne croyaient pas qu'on était jumeaux, car on était l'opposé complet l'un de l'autre.
03:59 On n'était pas des vrais jumeaux, mais des faux jumeaux.
04:03 J'étais bien plus costaud que lui, et il était bien plus petit que moi.
04:07 Il bégayait beaucoup, alors pas mal de monde se moquait de lui.
04:12 Ça le mettait en colère, il parlait mal aux gens, il disait ce qu'il ne fallait pas.
04:18 Chaque jour, on allait à l'école, et quand on revenait, il y avait toujours deux, trois ou quatre garçons qui l'attendaient dans un coin.
04:25 Mais ils ne bougeaient jamais, car j'étais toujours là pour le protéger.
04:31 On était inséparables.
04:35 On faisait tout ensemble.
04:38 Il y avait des moments où on pouvait deviner l'autre, savoir exactement ce qu'il faisait ou ce qu'il allait dire.
04:45 Les jumeaux ont ce lien, apparemment.
04:48 Je pense que c'est Christy.
05:00 Sans doute quand elle était en quatrième, elle commençait à sortir de sa coquille, elle trouvait sa personnalité.
05:09 Elle se faisait des amis, elle avait toujours le sourire.
05:13 [Musique]
05:21 Le quartier où on a grandi s'appelle Happy Valley.
05:24 Quand une nouvelle famille a emménagé dans la maison voisine, j'étais dehors, je jouais au basket dans l'allée.
05:31 Et bien sûr, j'étais curieux, "Oh, des nouveaux voisins !"
05:34 Et quand je les ai vus, j'étais encore plus curieux.
05:38 On voyait qu'ils ne roulaient pas sur l'or avec les vêtements qu'ils portaient.
05:41 Ça se remarquait certainement le plus sur Christy.
05:44 Elle avait des habits de couleurs vives, comme ses shorts en lycra ou son coupe-vent.
05:51 Un look des années 80.
05:54 Elle avait une belle chevelure blonde, un peu gaufré.
05:58 Et des lunettes à verre cul-de-bouteille et à monture rouge qui lui faisaient des yeux énormes.
06:04 [Musique]
06:10 J'étais en troisième, Christy en quatrième.
06:14 Comme on allait au même collège, on prenait le bus au même arrêt.
06:20 Il y avait des jeunes qui se moquaient d'elle, qui l'ennuyaient.
06:24 En général à cause de ses vêtements.
06:27 Et donc, une fois que j'ai commencé à la connaître un peu, je me suis pris d'affection pour elle.
06:34 Alors j'essayais de l'aider.
06:36 Je prenais sa défense.
06:38 Ça me faisait vraiment de la peine pour elle.
06:41 Je pense que Christy, quelques années après son arrivée, cherchait encore à se faire accepter.
06:49 Elle traînait avec un groupe, une bande, qui l'avait acceptée sur le champ.
06:55 Peut-être pas les élèves les plus recommandables.
06:59 Ils n'avaient pas de bonne note en classe, ils fumaient.
07:02 Des jeunes qui étaient plutôt rebelles, des fauteurs de troubles.
07:05 [Musique]
07:21 La première fois que Christy a fugué, j'étais vraiment pas inquiet.
07:25 Mais je suppose que je réalisais pas la gravité de ce qui se passait dans leur maison,
07:31 ou pourquoi elle avait fugué.
07:33 On n'a jamais eu, elle et moi, une conversation sur sa vie sous son toit.
07:38 Maintenant, j'aimerais vraiment lui en avoir parlé, ou avoir soulevé la question,
07:43 ou lui avoir dit qu'il y avait des gens qui tenaient à elle, qui pouvaient l'aider.
07:49 [Musique]
07:56 C'est Christy.
07:59 C'est assez triste que la cour...
08:02 ait exclu toutes les photos de Christy de son vivant.
08:09 Les jurés n'ont jamais eu la possibilité de voir une photo d'elle en vie.
08:14 [Musique]
08:22 Christy Onstad était une jeune fille de 14 ans.
08:25 Elle allait au collège Fairhaven.
08:27 Sa mère est venue signaler qu'elle avait fugué.
08:31 Elle était partie à l'école et n'était pas rentrée après les cours.
08:36 À l'époque, la première fois, rien ne laissait penser qu'il s'agissait d'une affaire plus grave qu'une simple fugue.
08:44 [Musique]
08:54 Quand on prenait ce cas au pied de la lettre, on se disait,
08:57 "Ok, c'est sans doute une façon de se rebeller ou quelque chose comme ça."
09:01 Et puis la mère m'a donné quelques photos de Christy.
09:04 Elle trouvait ça normal.
09:06 Sa fille avait fugué le week-end précédent.
09:10 Elle venait encore de fuguer et elle ne savait pas où elle était.
09:14 Mais une réflexion qu'elle m'a faite m'a paru curieuse de la part d'un parent.
09:21 C'est quand elle a dit,
09:23 "J'ai même demandé à James s'il était énervé après elle et s'il lui avait fait quelque chose."
09:29 Je lui ai dit, "Mais pourquoi demander ça ?"
09:31 Elle a répondu que c'était parce qu'il s'énervait.
09:34 "Ok, alors ça, ce n'est pas une question ou une réflexion normale que des parents ou des époux se font."
09:42 J'ai trouvé ça vraiment curieux.
09:46 Mais quand je suis allé chez eux, je n'avais aucune preuve pour lancer une accusation quelconque.
09:52 Et il faut bien faire attention au tout début de ce genre d'affaires de ne pas braquer des gens
09:58 parce qu'on n'en tire plus rien par la suite.
10:02 Mais j'ai pensé qu'il valait mieux ne pas oublier cette déclaration.
10:06 Je crois que la pire idée qui m'a traversé l'esprit,
10:09 c'est que j'ai commencé à craindre qu'il ne s'agisse pas d'une simple fugue,
10:14 mais d'une affaire bien plus grave.
10:17 Le mois d'août 1980
10:21 Après le lycée, on a suivi des chemins différents.
10:25 Clark a choisi une voie et moi une autre.
10:28 Il passait d'un endroit à l'autre. Il se déplaçait beaucoup.
10:32 Il changeait sans cesse de boulot.
10:35 Il traînait avec des gens dont la plupart étaient de gros buveurs.
10:40 Clark était très malheureux.
10:44 Je ne sais pas ce qu'il avait, pourquoi il était malheureux.
10:48 Si mes souvenirs sont bons, il s'est retrouvé en prison à Boise.
10:55 Je ne sais plus ce qu'il avait fait,
10:57 mais quelque chose qui lui avait valu 3, 4 ou 5 ans de prison.
11:02 Quand il est sorti, il a épousé une fille de Californie.
11:08 Une femme très jolie.
11:10 Je pensais qu'ils étaient heureux.
11:12 Clark a été épargné.
11:15 J'ai découvert qu'elle était enceinte de 3 mois.
11:23 Alors j'ai décidé en quelque sorte de l'aider.
11:29 Je lui ai parlé pour m'assurer qu'elle allait bien.
11:33 J'ai pris soin d'elle jusqu'à la naissance du bébé.
11:40 En fait, quand la petite est née, j'étais là et...
11:44 Désolé.
11:57 Et la sage-femme voulait que je...
12:05 Elle m'a demandé si...
12:08 Elle m'a demandé si le papa voulait tenir le bébé,
12:12 et j'ai répondu que je n'étais pas le papa.
12:15 Alors elle m'a demandé si le père allait venir,
12:18 et je lui ai répondu non.
12:20 Le père n'est pas là pour le moment.
12:22 Je n'ai rien dit de plus.
12:24 Et donc, à partir de là, même si j'étais son oncle,
12:29 elle était mon enfant.
12:31 Il aurait dû être là, mais il n'était pas là.
12:35 Et puis, quand la petite a eu 8 mois,
12:38 Clark et son ex-femme ont divorcé,
12:41 et on a fini par...
12:43 tomber amoureux, et...
12:46 On a eu deux autres enfants par la suite.
12:50 Clark et moi, on n'a jamais parlé de tout ça.
12:55 J'aurais dû lui en parler, lui dire...
12:59 Au fait, pour elle, tu es le père.
13:02 Je suis son père.
13:04 Tu n'as rien à voir avec elle.
13:06 Il a fait quelque chose de mal,
13:09 et j'ai voulu faire quelque chose de bien pour réparer ça.
13:14 J'ai localisé plusieurs jeunes qu'elle connaissait,
13:17 avec lesquels elle traînait au collège.
13:20 J'ai parlé à chacun d'eux, et aucun ne l'avait vu.
13:23 Clark a été éliminé par la police.
13:28 Il a été arrêté par la police.
13:30 Il a été arrêté par la police.
13:32 Il a été arrêté par la police.
13:34 Il a été arrêté par la police.
13:36 Il a été arrêté par la police.
13:38 Il a été arrêté par la police.
13:40 J'ai parlé à chacun d'eux, et aucun ne l'avait vu.
13:43 Il y avait une fille qui était assez proche de Christy,
13:47 qui m'a dit qu'elle ne lui avait jamais vraiment révélé quoi que ce soit,
13:50 mais qu'elle avait failli le faire.
13:53 Elle insinuait qu'il s'était passé,
13:56 ou qu'il se passait quelque chose chez elle,
13:59 mais elle ne donnait jamais aucune précision.
14:02 Mais cette fille s'inquiétait beaucoup.
14:05 Je me souviens qu'elle était très émue,
14:08 et elle m'a dit, si je le savais, je vous le dirais,
14:11 mais je ne sais rien.
14:13 Quand je suis parti,
14:16 j'étais très soucieux qu'on ait affaire
14:19 à un cas plus sérieux que la fugue d'une ado rebelle
14:22 qui finirait par rentrer, ou qu'on allait retrouver.
14:26 [Musique]
14:29 J'ai eu copie d'un rapport d'un agent de patrouille
14:41 qui signalait la découverte d'un cartable dans un fossé
14:44 à environ 1,5 km de chez elle, plus ou moins.
14:47 Il s'est avéré que c'était le cartable de Christy Onstad.
14:51 Il contenait quelques-unes de ses affaires.
14:55 Je n'ai jamais vu de cas de fugue
14:57 où un jeune emporte des affaires pour les jeter ensuite dans un fossé.
15:01 Ça n'avait absolument aucun sens.
15:05 Et ça a vraiment commencé à déclencher des signaux
15:08 qui pointaient vers des faits bien plus graves.
15:11 James Dickey a fait venir des connaissances du quartier
15:17 et des environs pour organiser ses propres recherches.
15:22 Les gens n'allaient pas frapper aux portes
15:24 pour demander si on avait vu Christy.
15:26 Ils cherchaient dans les jardins, dans les bois, sous des branches.
15:30 Ça, pour moi, c'est ce qu'on fait quand on essaie de retrouver un cadavre,
15:34 pas quand on cherche une personne vivante.
15:36 Et pourquoi faire ça ?
15:38 Ça sortait largement, très largement de la procédure normale.
15:42 Quand j'en ai parlé avec des agents en uniforme,
15:46 ils m'ont dit que Dickey leur donnait l'impression
15:49 de suggérer une direction, d'orienter les recherches
15:52 dans une direction particulière.
15:54 Il faut aller vers l'est, il faut aller de ce côté.
15:56 Non, pas la peine de chercher ailleurs.
15:58 Ça m'a déclenché une alarme dans la tête.
16:01 Et pendant que les gens ont continué à chercher,
16:04 on a pensé qu'il fallait l'interroger de nouveau.
16:07 Alors je suis allé voir James Dickey,
16:09 et je lui ai dit "J'aimerais m'entretenir avec vous, c'est d'accord ?"
16:11 "Bien sûr."
16:13 Quel genre de problèmes vous avez à la maison ?
16:15 Vous avez plus de disputes ou de rébellions récemment
16:18 que vous n'en aviez avant ?
16:20 Ces dernières semaines,
16:23 bon sang, ça a vraiment pilé,
16:26 et on essayait de désamorcer la situation.
16:29 Ok, vous pouvez me décrire les changements qui se sont produits ?
16:33 Je suis allé à la maison,
16:37 et j'ai vu des gens qui étaient en train de se faire chier.
16:40 Et qu'est-ce qui s'est produit ?
16:42 Le comportement.
16:45 Son comportement, oui.
16:47 On lui demandait de faire la vaisselle,
16:50 et elle se conduisait comme si on l'avait giflé,
16:53 comme si on abusait d'elle.
16:56 Et bon, j'ai tendance à crier beaucoup.
16:59 Ok, alors vous vous énervez de temps en temps, et vous lui criez après ?
17:01 Oh oui.
17:02 Ok.
17:03 Et vous l'avez déjà frappé quand vous étiez énervé ?
17:05 Non.
17:06 Ok.
17:07 Puis, on a enchaîné sur le fait qu'il l'avait conduite au collège.
17:10 Et c'est à ce moment-là qu'il a voulu clarifier les choses,
17:13 et qu'il a dit qu'il ne l'avait pas déposée au collège.
17:16 Alors je l'ai laissée au feu rouge,
17:18 car il y avait une bande de jeunes qui traînaient là.
17:20 Elle est descendue, j'ai fait demi-tour,
17:22 et je suis parti m'occuper de mes affaires.
17:25 Alors elle voulait descendre là ?
17:27 Oui.
17:28 Plutôt qu'à l'école ?
17:29 Oui.
17:30 Puis est arrivé un moment après ces déclarations,
17:33 alors qu'il essayait de se justifier,
17:36 que je n'oublierai jamais.
17:38 Je l'ai regardée et je lui ai demandé,
17:40 "Ok, et avec tout ça, où est-elle d'après vous ?"
17:43 Pas la moindre idée.
17:44 Mais franchement,
17:46 je ne pense pas qu'elle traîne quelque part, et vous le savez.
17:49 Donc elle est certainement morte ?
17:51 Oui.
17:52 Ok.
17:53 Je l'ai regardée et je lui ai dit,
17:55 "Mais qu'est-ce qui vous fait penser ça ?"
17:57 Parce qu'elle a une grande bouche.
18:00 Alors pour moi, il n'y avait plus de doute.
18:03 Tout ça m'amenait à croire ce qu'il venait de me dire,
18:05 qu'elle était morte.
18:07 Et comment savait-il qu'elle était morte ?
18:09 Parce qu'il l'avait tuée.
18:12 C'est la conclusion à laquelle j'ai abouti à ce stade de l'enquête.
18:15 Qu'elle était morte et que c'est son beau-père qui l'avait tuée.
18:19 Je n'avais aucune preuve ou aucun mobile plausible à ce moment-là.
18:22 C'était juste mon instinct.
18:24 Je savais qu'on n'enquêtait plus sur une disparition.
18:27 On enquêtait désormais sur un homicide.
18:31 C'est le Van Phippen.
18:34 Avant même ce drame,
18:37 mes amis et des gens qui eux aussi connaissaient Christy
18:42 savaient que ma maison était voisine de celle de la Brutovane.
18:56 Je me souviens que je rentrais du collège,
18:59 je marchais depuis la red bus
19:01 et je suis passé devant leur maison.
19:03 Il était en train de laver le van au gel.
19:06 Sur le moment, ça m'a paru tout à fait normal.
19:09 Et puis j'y réfléchis
19:11 et je me suis souvenu que James me disait toujours d'acheter un van comme le sien
19:15 parce que tout ce qu'il avait dans le van était un van.
19:18 Et je me suis dit que c'était un van qui allait à la maison.
19:21 Et je me suis dit que c'était un van qui allait à la maison.
19:24 Et je me suis dit que c'était un van qui allait à la maison.
19:27 Et je me suis dit que c'était un van qui allait à la maison.
19:30 Et je me suis dit que c'était un van qui allait à la maison.
19:33 Et je me suis dit que c'était un van qui allait à la maison.
19:36 Et je me suis dit que c'était un van qui allait à la maison.
19:39 Et je me suis dit que c'était un van qui allait à la maison.
19:42 Et je me suis dit que c'était un van qui allait à la maison.
19:45 Et je me suis dit que c'était un van qui allait à la maison.
19:48 Et je me suis dit que c'était un van qui allait à la maison.
19:51 Et je me suis dit que c'était un van qui allait à la maison.
19:54 Et je me suis dit que c'était un van qui allait à la maison.
19:57 Et je me suis dit que c'était un van qui allait à la maison.
20:00 Et je me suis dit que c'était un van qui allait à la maison.
20:03 Et je me suis dit que c'était un van qui allait à la maison.
20:06 Et je me suis dit que c'était un van qui allait à la maison.
20:09 Et je me suis dit que c'était un van qui allait à la maison.
20:12 Et je me suis dit que c'était un van qui allait à la maison.
20:15 Et je me suis dit que c'était un van qui allait à la maison.
20:18 Et je me suis dit que c'était un van qui allait à la maison.
20:21 Et je me suis dit que c'était un van qui allait à la maison.
20:24 Et je me suis dit que c'était un van qui allait à la maison.
20:27 Et je me suis dit que c'était un van qui allait à la maison.
20:30 Et je me suis dit que c'était un van qui allait à la maison.
20:33 Et je me suis dit que c'était un van qui allait à la maison.
20:36 Et je me suis dit que c'était un van qui allait à la maison.
20:39 Et je me suis dit que c'était un van qui allait à la maison.
20:42 Et je me suis dit que c'était un van qui allait à la maison.
20:45 Et je me suis dit que c'était un van qui allait à la maison.
20:48 Et je me suis dit que c'était un van qui allait à la maison.
20:51 Et je me suis dit que c'était un van qui allait à la maison.
20:54 Et je me suis dit que c'était un van qui allait à la maison.
20:57 Et je me suis dit que c'était un van qui allait à la maison.
21:00 Et je me suis dit que c'était un van qui allait à la maison.
21:03 Et je me suis dit que c'était un van qui allait à la maison.
21:06 Et je me suis dit que c'était un van qui allait à la maison.
21:09 Et je me suis dit que c'était un van qui allait à la maison.
21:12 Avez-vous regardé dans le van pour voir si elle n'avait pas laissé tomber un mot ou quelque chose sur le plancher ?
21:17 Non.
21:18 On a presque fini.
21:20 Ensuite, on pourrait regarder dans votre van si elle n'a rien laissé.
21:23 Bien sûr.
21:25 J'ai dit "Ok, alors je vais remplir une autorisation écrite de perquisition en précisant bien ce que je cherche."
21:32 Le comportement de James Dickey a changé du tout au tout.
21:36 Il était pâle, il tremblait.
21:38 Et d'un coup, il était docile, tout en retenue.
21:42 Il faisait ce qu'on lui demandait.
21:45 Je me suis demandé de nombreuses fois pourquoi il m'avait laissé fouiller le van.
21:57 Je crois qu'il pensait qu'il n'y avait aucun indice à trouver dedans.
22:01 Alors je l'ai inspecté.
22:04 J'ai emprunté une lampe-torche à l'un des agents.
22:08 Je suppose que je cherchais une trace de sa présence à l'arrière du véhicule, bien sûr.
22:15 Je me disais à ce moment-là, si elle est morte, il est fort probable qu'elle ait été tuée dans ce van.
22:22 C'est pourquoi je voulais le passer au crible.
22:26 Mais à ce moment-là, je n'ai rien trouvé.
22:30 Et ça nous a mis dans la situation où on a dû le relâcher.
22:34 Je n'avais pas de preuves.
22:36 Je ne pouvais rien faire.
22:38 Je l'ai donc laissé partir.
22:40 C'était quand même terrifiant.
22:46 On a un individu dont on est quasiment sûr qu'il a commis un meurtre.
22:50 On ne sait pas ce qu'il va faire.
22:52 S'il a été capable de tuer quelqu'un, à quoi s'attendre ?
22:56 Va-t-il s'enfuir ?
22:58 Va-t-il tuer à nouveau ?
23:00 C'est difficile à dire.
23:02 Alors ma plus grande crainte, mon souci numéro un, c'était de ne pas perdre ce gars-là.
23:07 Il représentait un danger.
23:09 Et de ne rien avoir contre lui m'inquiétait encore plus.
23:12 Il risquait de s'enfuir.
23:14 J'ai fini par rentrer chez moi.
23:20 Mais c'était une de ces nuits où on camberge.
23:25 À un moment donné, le lendemain matin, j'ai essayé de l'appeler chez lui.
23:29 Je suis tombé sur sa mère, qui m'a dit qu'il n'était pas là.
23:33 Qu'il était parti faire des courses et qu'il n'allait pas tarder à rentrer.
23:37 Ça m'a inquiété.
23:39 Alors j'ai patienté un moment, je ne sais plus combien de temps,
23:44 puis j'ai rappelé. Il n'était toujours pas rentré.
23:47 J'avais peur qu'il se soit envolé.
23:54 Le lendemain, je suis revenu chez lui.
23:57 On a parlé à sa mère.
23:59 On lui a demandé où il avait bien pu aller.
24:02 Et elle nous a répondu, "Je pensais qu'il était allé faire des courses, qu'il ne devait pas tarder.
24:07 Je ne sais pas où il est ou ce qu'il fait."
24:10 Et bien sûr, pendant ce temps-là, on a fouillé la maison.
24:14 Je pense que c'était un moment de la vie.
24:20 Et je crois que c'est pendant cette fouille qu'on a fini par trouver une boîte
24:30 qui renfermait différentes pièces d'identité de plusieurs États.
24:35 Elles avaient toutes la photo de James Dickey, mais portaient des noms différents.
24:40 J'avais un gros problème. Mais qui est ce gars-là ?
24:44 Maintenant, vous allez me faire pleurer.
24:47 C'est le souvenir que j'ai d'elle quand elle était nue.
25:00 La seule fois où je l'ai vue, elle avait toujours le sourire.
25:04 À chaque fois que je pense à elle, je me rends compte qu'elle était là.
25:11 À chaque fois que je pense à elle, la seule chose que je fais, je lui dis que je suis désolé.
25:18 J'aurais voulu pouvoir la sauver.
25:21 Elle et moi, on a bien accroché.
25:45 On s'est bien entendus d'entrer.
25:48 Clark semblait heureux.
25:51 Je me disais, bon, il va l'élever comme si c'était sa fille.
25:56 Mais il semblait davantage se conduire comme un père le ferait.
26:00 Et il m'a demandé de l'appeler James.
26:06 Je lui ai demandé pourquoi tout le monde l'appelait James.
26:09 Il m'a répondu qu'il était connu sous le nom de James Lee Dickey.
26:13 Je lui ai dit, mais enfin, qui c'est ce James Lee Dickey ?
26:17 Il m'a répondu, eh bien, c'est moi.
26:19 Je ne me suis pas trop creusé la tête.
26:21 Je me suis dit qu'il avait fait un virage à 180 degrés, qu'il avait enfin pris sa vie en main.
26:26 Il semblait plus heureux que jamais.
26:29 Du moins, je le croyais.
26:31 Les filles étaient au sous-sol.
26:41 Elles chahutaient, elles s'amusaient.
26:43 Et les adultes, on était tous en haut.
26:45 On discutait, on prenait du bon temps.
26:48 Et à l'époque, ils n'arrêtaient pas de descendre.
26:53 Je trouvais ça plutôt curieux.
26:56 Mais Clark descendait sans cesse au sous-sol.
27:01 Pour moi, ça n'avait aucun sens.
27:06 Laisse-les tranquilles, c'est des ados, elles veulent s'amuser.
27:10 Elles n'ont pas besoin qu'un adulte aille les ennuyer.
27:14 Je ne sais pas à quoi rimait ce manège.
27:16 Peut-être qu'il voulait s'assurer qu'elles se conduisaient bien.
27:20 Peut-être qu'il était plus sévère que moi.
27:23 Mais il descendait voir ce qu'elles faisaient, puis ils remontaient.
27:29 Et il redescendait encore les voir et ils remontaient encore.
27:33 Je ne comprenais vraiment pas cette façon de se comporter.
27:37 [Musique]
27:48 Tout à coup, ma mère m'a appelé et m'a dit,
27:51 "Tu as vu ton frère? Christy a disparu."
27:54 Et de suite, ce pressentiment.
27:56 Dès qu'elle a dit ça, j'ai automatiquement su.
27:59 J'ai eu un déclic.
28:01 J'ai compris pourquoi il descendait au sous-sol.
28:03 Il devait abuser d'elle.
28:06 Il allait l'intimider pour qu'elle ne dise rien à personne.
28:09 Il avait peur qu'elle parle.
28:13 Et c'est là que j'ai tout de suite compris.
28:17 J'ai dit, "Il l'a tuée."
28:21 [Musique]
28:31 J'ai dit à ma mère qu'il avait tué Christy.
28:34 Et elle m'a demandé d'où je sortais ça.
28:37 Je lui ai répondu qu'il l'avait fait.
28:39 Je lui ai dit que je le savais, je le sentais.
28:42 [Musique]
28:45 Alors j'ai appelé le commissariat là-bas
28:48 et je leur ai dit qu'ils cherchaient la mauvaise personne,
28:51 que le vrai nom du coupable, c'était Clark Richard Elmore.
28:54 Ils m'ont demandé comment je savais ça, j'ai répondu,
28:57 [Musique]
29:02 "Je suis son frère jumeau."
29:05 [Musique]
29:14 Dans la soirée, j'ai reçu une alerte du sergent du bureau du shérif
29:19 qui était dans les bois.
29:21 Alors je lui ai téléphoné.
29:24 Et il m'a annoncé que son équipe de recherche avait trouvé un corps.
29:29 À ce moment-là, sans avoir besoin qu'il me le dise,
29:32 j'ai su que c'était elle, qu'il venait de trouver Christy Honstad.
29:35 Je n'avais pas le moindre doute.
29:37 Vers 20h hier soir, les recherches ont abouti
29:41 à la découverte du corps dénudé d'une jeune fille dans les bois.
29:45 La scène est en cours d'analyse pour le moment.
29:48 [Musique]
29:52 James Dickey voulait que tout le monde cherche vers Bellingham.
29:55 Le corps a été trouvé à 13 km de là,
29:59 quasiment dans la direction opposée vers laquelle il orientait les recherches.
30:03 Le sergent et moi avons été conduits près du cadavre.
30:11 Elle avait la partie supérieure du corps enveloppée dans du plastique.
30:16 Elle portait un chemisier à moitié arraché.
30:20 Elle était nue à partir de la taille.
30:23 On lui a enlevé le plastique de la tête et je l'ai aussitôt identifiée.
30:27 C'était bien Christy Honstad.
30:29 Elle correspondait parfaitement à la photo et à la description que j'avais.
30:33 On était sûrs que c'était elle.
30:35 Je voyais qu'il avait employé plusieurs moyens pour la tuer.
30:40 Je peux les visualiser, je vois son visage.
30:44 Oui, juste comme si c'était hier.
30:46 On n'aurait pas pu faire plus impitoyable.
30:51 Elle avait d'abord été étranglée à main nue,
30:55 puis avec un lien qui devait être la ceinture.
30:59 Il y avait une sorte de long aiguille qui sortait de son oreille
31:04 qui avait été enfoncée à travers la tête jusqu'au cerveau.
31:08 Puis, elle avait reçu des coups sur la tête avec un objet contendant.
31:17 Pendant mes années de service, j'ai enquêté sur pas mal d'homicides.
31:21 Et je dois dire que celui-ci était certainement l'un des plus cruels,
31:25 des plus féroces et des plus vicieux que j'ai jamais vus.
31:29 Je savais que James Dickey l'avait tué.
31:32 Il n'y avait pas l'ombre d'un doute pour moi.
31:35 Au bout de quelques heures, on ne l'avait toujours pas retrouvée.
31:42 Je me suis dit qu'il avait appris qu'on avait trouvé le corps
31:45 et qu'il avait filé.
31:47 J'ai lancé un avis de recherche.
31:52 La difficulté, c'était qu'il disposait de plusieurs identités.
31:56 Alors, quel nom fallait-il rechercher ?
31:58 Et ça ne faisait qu'empirer les choses.
32:00 Si c'était juste James Dickey, d'accord, il n'y avait qu'à rechercher cette identité-là.
32:05 Mais on avait James Dickey, Clark Elmore et un autre, je crois,
32:09 Mark Stephens ou quelque chose comme ça.
32:11 Il y avait donc plusieurs identités.
32:13 Et bien sûr, ça ne faisait que compliquer les choses.
32:16 En fait, on croyait tenir quelqu'un et tout d'un coup, il avait disparu.
32:20 On ne savait pas où il était passé.
32:22 Et ça, c'était une horreur.
32:24 Il était tard le soir.
32:33 Je me souviens que la police avait trouvé le corps de Christie
32:37 et déjà prévenu sa mère.
32:40 Même si on avait nos soupçons envers James,
32:43 c'était un meurtre tellement horrible qu'on avait du mal à y croire.
32:47 Elle avait été brutalement violée, tuée et balancée dans les bois.
32:53 Je parlais avec lui.
32:56 Ah, il donnait la collade à mes parents,
32:59 il donnait le change alors qu'il savait exactement ce qu'il avait fait.
33:02 C'était presque surréaliste.
33:04 On ne savait pas de quoi il était capable ou à qui il allait s'en prendre ensuite.
33:08 Il prétendait aimer Christie alors,
33:10 qu'est-ce qui allait l'empêcher de s'en prendre à ses voisins ou à ses amis ?
33:15 C'est un meurtrier et il est dans la nature.
33:31 Je ne sais pas où il est.
33:33 Va-t-on arriver à le trouver ?
33:36 C'est un énorme problème.
33:38 Et je n'ai pas la moindre piste.
33:40 On peut partir où l'on veut dans le monde.
33:43 C'était un très mauvais moment.
33:45 Ici les urgences.
34:02 Je suis devant le commissariat de Bellingham.
34:05 Oui.
34:06 Envoyez un agent pour m'arrêter.
34:09 Pour quel motif ?
34:11 Meurtre.
34:12 Qui avez-vous tué ?
34:14 Christian Stade.
34:16 Votre nom ?
34:17 James Dickey.
34:19 Il a dit qu'il voulait se constituer prisonnier pour le meurtre de sa fille.
34:25 Un agent et le lieutenant l'ont informé de ses droits,
34:30 l'ont conduit dans une salle d'interrogatoire
34:32 et l'ont surveillé jusqu'à mon arrivée.
34:34 Je voulais ses aveux, bien sûr.
34:36 C'était le plus important.
34:38 Il décide de la tuer.
34:50 Il commence à l'étrangler à main nue.
34:55 Puis il lui prend sa ceinture,
34:59 la lui passe autour du cou.
35:02 Et il s'en sert pour continuer à l'étrangler.
35:05 Ensuite, il prend une longue aiguille dans sa boîte à outils.
35:09 Il décide de la lui planter dans l'oreille gauche
35:14 et de l'enfoncer jusqu'au cerveau.
35:17 Il dit qu'elle bouge encore, qu'elle gémit.
35:21 Alors il prend du plastique, du genre sac poubelle,
35:24 qui lui met autour de la tête.
35:26 Christy a ensuite été matraquée à mort.
35:31 Il a sorti une masse, toujours de sa boîte à outils,
35:34 et il l'a frappée sur la tête, jusqu'à ce qu'elle ne bouge plus.
35:38 Il a reconnu qu'il avait abusé d'elle par le passé.
35:49 Et selon ses dires, quand il voulait la punir,
35:55 elle le menaçait de tout révéler sur ses agissements.
36:00 Ce matin-là, je pense qu'elle l'a de nouveau menacée.
36:05 Alors, au lieu de la conduire au collège,
36:10 il a décidé de l'emmener dans les bois,
36:14 là où l'a retrouvée.
36:17 Et ce qu'il y a de plus sordide dans cette tragédie, c'est
36:22 a-t-elle réalisé une fois dans le van qu'elle n'allait pas revenir vivante ?
36:25 Je me demandais si elle avait compris ça.
36:27 J'ai tendance à croire qu'à un moment donné, elle s'en est rendue compte.
36:31 Pour moi, le fait qu'elle ait finalement compris qu'il allait la tuer,
36:36 constitue une circonstance aggravante à ce meurtre impitoyable,
36:40 cruel et féroce.
36:42 Je pense que c'est un sociopathe.
36:53 Il n'a aucune empathie pour quiconque.
36:57 Toute cette affaire est une terrible tragédie qui n'a fait que des perdants.
37:02 Cette jeune fille a été injustement violentée et privée de sa vie.
37:11 Et ce crime a détruit toute sa famille.
37:15 Ce genre de choses n'auraient jamais dû arriver à Christy.
37:20 J'étais vraiment soulagé quand il a été arrêté et mis en prison.
37:24 Je me sentais en sécurité.
37:27 Et pas soulagé juste pour moi et ma famille, mais aussi pour la famille de Christy.
37:32 Une fois son corps retrouvé et James incarcéré,
37:38 son frère est venu voir la mère de Christy.
37:41 Et il a dit à sa mère, "Je suis là pour toi."
37:46 Et son frère est venu voir la mère de Christy.
37:49 Et c'est là que j'ai appris que son nom était un alias et pas sa véritable identité.
37:58 Le frère de James avait rien à voir avec lui.
38:01 Il avait l'air normal comparé à lui.
38:15 Après la découverte du corps et après le procès, j'ai beaucoup réfléchi.
38:20 Ça m'arrive encore aujourd'hui quand j'y repense.
38:23 Pendant un moment, j'ai cru qu'elle voulait s'intégrer, être cool.
38:27 Et ensuite, je me suis demandé
38:29 et si toutes les fois où elle était dehors, c'était pour éviter qu'il abuse d'elle ou qu'il l'abatte.
38:36 Elle était littéralement coupée du monde dans cette maison.
38:42 Je devais craindre chaque jour d'être réprimandé, battu ou agressé sexuellement.
38:48 Ma relation avec Christy m'a aidé à me construire en tant que personne et en tant que parent.
38:54 J'ai appris à ne pas me fier à ma première impression concernant les gens
38:59 et que les apparences pouvaient dissimuler bien des choses qu'on ne soupçonnait pas.
39:04 [Musique]
39:27 En 27 ans, je l'ai vue 4 fois.
39:31 Je ne lui ai jamais vraiment demandé pourquoi ou posé de questions.
39:35 Je me suis forcé d'éviter le sujet.
39:37 Je veux discuter avec mon jumeau.
39:44 J'ai pas envie de parler de ça.
39:46 Je ne savais pas qu'il était capable d'un tel acte.
39:52 Je ne sais pas comment il a pu arriver à faire une telle chose.
39:55 Je ne sais pas comment on peut être capable de commettre une telle horreur.
39:59 J'ai un sentiment d'échec.
40:01 Je pense que je m'en veux, car je ne savais pas si j'avais su,
40:13 les choses auraient tourné différemment.
40:16 Mais je ne savais pas.
40:19 J'ai essayé de me réconcilier avec lui.
40:27 J'ai essayé de corriger tout ça, de redresser les torts,
40:31 mais ça c'est quelque chose que je ne peux pas arranger.
40:36 Je ne peux pas la faire revenir.
40:41 Parfois, ça m'ennuie vraiment de ne pas pouvoir...
40:50 Excusez-moi, de ne pas pouvoir changer ça.
40:54 J'ai du mal à croire que quelqu'un puisse avoir autant de rage en lui pour faire ça,
41:01 et faire ce qu'il a fait.
41:04 C'était inimaginable.
41:06 Comme je l'ai dit, Christie ne méritait rien de tout ça.
41:10 Il aurait pu s'en aller, mais il n'a pas fait ce choix-là.
41:13 Je ne sais pas d'où lui venait cette rage pour commettre un tel acte.
41:17 Je ne devrais pas culpabiliser, mais je culpabilise.
41:22 Si j'avais eu le moindre soupçon qu'il abusait d'elle avant le meurtre,
41:27 j'aurais réglé le problème.
41:30 Même s'il avait fallu l'envoyer en prison,
41:34 j'aurais réglé le problème et Christie serait toujours parmi nous.
41:37 Je pense qu'il n'a pas le moindre remords.
41:42 Au téléphone, une fois,
41:45 il a dit que même si sa peine de mort était très grave,
41:48 il n'aurait pas eu besoin de la remorque.
41:51 Même si sa peine de mort était suspendue,
41:53 il serait enfermé pour au moins 20 ans.
41:55 Il a ajouté, "Est-ce que je dois souffrir encore davantage?"
41:59 Tu n'as pas assez souffert.
42:02 Quand tu seras sur ton lit de mort, tu pourras y penser.
42:05 Mais regarde toute la souffrance que tu as causé, tout le malheur.
42:11 À maman, à papa, à tes soeurs, aux soeurs de Christie, à sa mère.
42:17 Ça fait beaucoup de souffrance.
42:20 Il n'a aucun regret.
42:22 Pas le moindre pour tout ce qu'il a fait.
42:24 Il n'en aura jamais.
42:26 Il ne sortira jamais.
42:28 Et c'est tout ce qu'il mérite.
42:31 Pourquoi devrait-il être libre alors qu'il a pris la vie de Christie?
42:48 La compagnie de mon jumeau me manque.
42:51 Mais on ne sera plus jamais ensemble.
42:54 Comme je l'ai déjà dit,
42:59 il m'a pris une grande partie de moi-même.
43:04 Ça fait 27 ans que je n'ai parlé à personne de cette affaire.
43:12 Je garde tout ça pour moi.
43:17 C'est dur pour moi d'en parler.
43:19 Dur d'expliquer ce que son propre jumeau a fait.
43:25 Je n'arrive pas à tourner la page.
43:32 Je ne tournerai jamais la page.
43:36 Mais si ça peut aider des gens à comprendre
43:40 qu'ils doivent dialoguer avec leurs enfants,
43:43 et si ça aide,
43:45 et si jamais je sauve un enfant,
43:48 j'aurai rempli mon rôle.
43:54 L'ÉTUDIANTE
43:59 L'ÉTUDIANTE
44:03 L'ÉTUDIANTE
44:06 L'ÉTUDIANTE
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