Agriculteurs : pour Sandrine Rousseau Gabriel Attal a "co-géré avec la FNSEA"

  • il y a 7 mois
Colère des agriculteurs : pour la député EELV, Sandrine Rousseau, Gabriel Attal a "co-géré avec la FNSEA. A la fin [les agriculteurs] ont moins de normes environnementales, mais pas de revenus".

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Transcript
00:00 Il a co-géré avec la FNSEA et les agriculteurs sont sortis dans la rue avec leur tracteur pour réclamer des revenus.
00:08 À la fin, ils ont moins de normes environnementales mais toujours pas de revenus en fait.
00:12 Il y a eu aussi des mesures concernant…
00:14 Non mais il n'y a vraiment rien de structurel qui permet de changer la donne sur le plan du revenu
00:19 et il n'y a surtout rien qui permet d'anticiper les effets que va avoir le réchauffement climatique sur l'activité agricole.
00:26 Et en fait je pense qu'il y a une inquiétude légitime et importante dans le monde agricole de ces changements
00:31 que les agriculteurs ont l'habitude de dire qu'ils gardent un an d'argent d'avance pour essayer de gérer les mauvaises récoltes.
00:39 Là on voit que les années de sécheresse par exemple se cumulent les unes aux autres
00:42 et qu'en fait les rendements agricoles dans certaines régions de France commencent à diminuer sérieusement.
00:46 Donc il y a quelque chose de structurel à aller chercher, on n'est pas du tout là-dedans.
00:50 Et je rappelle quand même que la FNSEA a une espèce de mainmise sur le monde agricole
00:54 dont il faudrait questionner la pertinence et la légitimité parce que le mode de scrutin dans les chambres d'agriculture
01:00 leur donne une espèce de pouvoir bien exagéré par rapport à ce qu'ils représentent.
01:06 – Peut-être qu'ils sont plus légitimes la FNSEA pour vous ?
01:08 – En tous les cas ils ont un mode de désignation dans les chambres d'agriculture
01:13 qui fait qu'ils ont la mainmise sur le monde agricole et là on le voit,
01:18 ils ont négocié essentiellement pour les plus gros.
01:21 Je pense qu'Arnaud Rousseau, le directeur de la FNSEA, est très satisfait des mesures qui sont prises.
01:25 Je ne suis pas certaine que les petits agriculteurs qui sont à la peine,
01:29 qui n'ont pas d'emploi ou très peu d'emploi sur leur ferme
01:32 et qui sont avec des horaires de 70 ou 80 heures par semaine soient très satisfaits de ce qui sort.
01:39 – Mais sur les revenus, il y a quand même une pression qui est mise sur les distributeurs pour revoir la loi EGalim.
01:44 Il y a 150 millions qui ont été annoncés de soutien fiscal pour vous, c'est rien ?
01:49 – Non, sur la loi EGalim, je rappelle quand même que la grande distribution à ces centrales d'achat
01:54 a mis ces centrales d'achat à l'extérieur de la France.
01:58 Leclerc est à Bruxelles, Carrefour est à Madrid et Super U est en Hollande
02:03 pour bénéficier du droit hollandais, du droit espagnol et du droit belge.
02:07 – Au-delà de tout, la volonté d'un EGalim européen et le discours de Gabriel Attal et d'Emmanuel Macron
02:12 qui disent "il faut respecter la loi française même quand on négocie hors de la France".
02:15 – Oui, mais à un moment donné, il faut s'en prendre à cette grande distribution,
02:20 y compris par une taxe sur les surprofits qu'ils ont fait pendant l'inflation,
02:23 puisque je rappelle que leurs profits ont explosé pendant l'inflation.
02:27 Donc, ils sont des profiteurs de crise et puis derrière, il faut des prix planchers.
02:31 Et il faut revoir le système agricole pour que chaque agriculteur soit respecté dans son travail,
02:37 dans sa dignité d'agriculteur. Là, on n'est pas du tout là-dedans.
02:41 Par exemple, ils ont annoncé des contrôles par la DGCCRF, 10 000 contrôles par la DGCCRF.
02:48 – Par la répression des fraudes. – Par la répression des fraudes.
02:50 – Dans les grandes surfaces. – Dans les grandes surfaces.
02:53 Les inspecteurs de la DGCCRF, donc de la répression des fraudes, ont été diminués.
02:59 Il y a un quart de ces inspecteurs qui ont disparu en un peu plus de 10 ans.
03:03 Donc, en fait, tout cela n'est que, encore une fois, un ministère de la parole.
03:07 Et je pense que là, ça commence à se voir qu'il n'y a aucune espèce de capacité
03:11 ni à négocier, ni à monter un rapport de force et qu'à la fin, on tape sur ce qu'il y a de plus facile,
03:16 c'est-à-dire les normes environnementales.
03:18 Mais je rappelle que les normes environnementales ne sont pas là pour embêter qui que ce soit,
03:21 elles sont là pour protéger notre santé et la planète.
03:23 – Justement, on va parler de l'écologie.
03:25 Vous nous dites que l'écologie est perdante dans cette négociation.
03:28 – Elle n'est pas perdante, elle est piétinée.
03:31 Est-ce qu'aujourd'hui, à l'heure où le réchauffement climatique s'emballe
03:34 et où il devient hors de contrôle, est-ce qu'il est vraiment pertinent
03:37 d'aller piétiner les normes environnementales ?
03:39 Enfin, vraiment, est-ce la priorité du monde agricole ?
03:42 Les chercheurs parlent de maladaptation quand on fait ça,
03:45 c'est-à-dire qu'on ne trouve pas les bonnes réformes
03:48 dans un problème qui est structurel et systémique.
03:51 Donc, non, là, l'écologie est piétinée.
03:53 Est-ce que c'est vraiment responsable de la part d'un chef de l'État
03:57 et d'un Premier ministre que d'accréditer le fait que le problème, c'est l'écologie ?
04:01 Honnêtement, je pense qu'on n'est pas du tout au rendez-vous de l'histoire.
04:04 – Ce n'est pas ce qu'ils disent, en tout cas,
04:06 Gabriel Attal n'a jamais dit le problème, c'est l'écologie.
04:09 – Si, il parle d'écologie punitive en permanence
04:11 et l'écologie n'est ramenée qu'à quelque chose de punitif.
04:14 Je rappelle quand même que dans le plan éco-phyto,
04:17 il y avait cette volonté de diminuer les pesticides.
04:20 – Qui n'est pas remise en cause.
04:22 – Bien sûr que si, c'est en pause.
04:24 – C'est une pause de trois semaines.
04:27 – Il y a des clusters de cancers d'enfants,
04:30 dont on soupçonne que les causes soient liées aux pesticides.
04:33 Je rappelle qu'en Charente-Maritime, il y a des parents qui se battent, par exemple,
04:36 pour que le cancer de leurs enfants soit reconnu comme étant lié aux pesticides.
04:40 C'est ça qu'on est en train de casser avec le plan…
04:43 – Avec quand même un problème en France, et pas seulement qu'en France,
04:48 c'est qu'on demande aux agriculteurs de faire autrement,
04:51 mais ils n'ont pas franchement d'alternative quant au produit à utiliser.
04:55 – Non mais la question, ce n'est pas une alternative quant au produit à utiliser
04:59 sans changer le mode, la manière de faire agricole, c'est ça le sujet.
05:04 C'est que si vous continuez à vouloir faire du maïs de manière intensive
05:09 pour aller les vendre à des centrales d'achat qui vont les revendre sur des marchés financiers
05:14 pour une spéculation mondiale et être en concurrence avec le maïs du monde entier,
05:18 si vous voulez faire ça, alors évidemment vous avez besoin de produits phytosanitaires,
05:22 mais précisément la question c'est comment assure-t-on la souveraineté alimentaire de la France
05:27 et non pas une agriculture exportatrice qui est en concurrence
05:31 avec les pires pratiques agricoles mondiales ?
05:34 – Mais l'année dernière, Sandrine Rousseau, on a moins produit de maïs,
05:39 on a produit plus de tournesols, c'est bien la preuve que les agriculteurs changent.
05:43 – Mais les exportations agricoles, si vous regardez les exportations agricoles,
05:48 ça reste majoritairement des grands céréaliers qui sont en concurrence,
05:52 encore une fois avec des pays qui n'ont pas la même législation écologique.
05:56 – Est-ce qu'il faut s'aligner sur le bas ? La réponse est non.
05:59 Et puis par ailleurs, je le pose ici parce que je n'ai pas beaucoup entendu,
06:03 mais il va falloir aussi qu'on s'intéresse à la manière dont nous consommons,
06:07 puisque aujourd'hui la part des produits transformés dans notre alimentation a progressé,
06:13 c'est-à-dire qu'on prend des plats tout faits, des petits fours déjà faits, etc.
06:17 Tout cela met en danger le monde agricole,
06:20 puisque à chaque fois que vous utilisez un produit transformé,
06:23 ce produit transformé peut avoir 10, 50 ou 100 ingrédients
06:27 dont on ne sait pas d'où ils viennent et à quel prix ils ont été achetés.
06:30 [Musique]

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