- 05/02/2024
Avec Manuel Bompard, député des Bouches-du-Rhône et coordinateur de La France insoumise
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
---
———————————————————————
▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
———————————————————————
Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
##L_INVITE_POLITIQUE-2024-02-05##
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
---
———————————————————————
▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
———————————————————————
Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
##L_INVITE_POLITIQUE-2024-02-05##
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00 (Générique)
00:02 Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
00:08 Il est 8h34, bonjour à toutes et à tous, les Français veulent savoir, parlons vrai ce matin,
00:13 avec Manuel Bompard qui est député des Bouches-du-Rhône et coordinateur de la France Insoumise.
00:18 Manuel Bompard, bonjour.
00:19 Bonjour.
00:20 Merci d'être avec nous. Motion de censure à l'Assemblée Nationale aujourd'hui, déposée par tous les groupes de la NUPES.
00:25 Vous voulez censurer Gabriel Attal, à peine installé, pourquoi ?
00:30 D'abord parce que normalement la base c'est qu'un Premier ministre quand il vient d'arriver,
00:35 il demande un vote de confiance à l'Assemblée Nationale.
00:37 C'est donc un vote de défiance.
00:38 Et il n'a pas voulu le faire, donc on utilise l'outil à notre disposition pour le faire, c'est-à-dire une motion de censure.
00:44 Et puis depuis, depuis sa nomination, il a prononcé un discours de politique général, c'était la semaine dernière,
00:50 dans laquelle il a présenté un programme de souffrance générale.
00:54 Et qui est à l'ordre du jour aujourd'hui, c'est le doublement des franchises médicales,
00:58 c'est l'augmentation du tarif du gaz, en plus du tarif de l'électricité qui a déjà augmenté le 1er février,
01:03 c'est l'augmentation des tarifs des autoroutes, l'augmentation des tarifs des mutuelles,
01:07 c'est le fait de détricoter la loi SRU, vous savez cette loi qui oblige les communes à construire du logement social,
01:14 c'est un programme d'une brutalité sociale totale.
01:18 Et donc je pense que notre responsabilité c'est de censurer le gouvernement.
01:21 - Oui j'ai lu un tweet de Jean-Luc Mélenchon publié après le discours de politique générale de Gabriel Attal,
01:26 je cite "Gabriel Attal a tenu le discours le plus réactionnaire depuis un siècle".
01:31 - Oui c'était un discours très réactionnaire, oui.
01:35 - Pas le plus réactionnaire depuis un siècle.
01:37 - Ça se discute, tout est comparable.
01:39 - Ça se discute parce que, Bro, Pétain, Laval ou d'autres ont prononcé d'autres discours réactionnaires.
01:45 - Je ne suis pas sûr qu'ils avaient prononcé de discours de politique générale, M. Bourdin.
01:49 - On conduit une politique générale.
01:52 - Il faudrait vérifier l'histoire.
01:53 Mais en l'occurrence, oui, c'était un discours brutal d'un point de vue social,
01:57 un discours à l'image de... Vous savez Mme Moudéa Castera a eu un moment de lucidité,
02:02 elle a dit "nous sommes cette caste de privilégiés à combattre", elle a utilisé cette formule.
02:10 Et je pense que ce nouveau gouvernement exprime bien ça, c'est le séparatisme scolaire,
02:15 c'est l'entre-soi, c'est les ghettos de riches, on ne veut pas construire de logement social.
02:20 Et je pense que c'est tout ça qu'il faut censurer parce que je crois que les Français en ont assez.
02:23 Et puis c'est aussi un gouvernement qui est incapable de répondre aux raisons profondes de la colère
02:28 qui a frappé le mouvement agricole ces dernières semaines.
02:31 Peut-être qu'on va y revenir.
02:32 - Mais les agriculteurs sont rentrés dans leurs exploitations, c'est un succès, n'est-ce pas ?
02:37 Pour Gabriel Attal, je vous fais sourire, mais c'est la vérité.
02:40 C'est une crise bien gérée.
02:42 - Non, c'est vrai que je souris et je ne devrais pas.
02:45 En vérité, je vais vous dire franchement,
02:48 peut-être que certains agriculteurs sont rentrés dans leurs exploitations
02:52 parce qu'ils n'avaient pas trop le choix, qu'il fallait s'en occuper.
02:55 Mais tout le monde sait que les raisons profondes de la colère,
02:58 elles n'ont pas trouvé en face des réponses politiques à la hauteur de la situation.
03:01 Et finalement, c'est qu'un sursis.
03:03 Parce que si on ne répond pas aux raisons profondes de la colère,
03:05 la colère va à nouveau exploser, peut-être dans quelques jours,
03:08 peut-être dans quelques semaines, peut-être dans quelques mois.
03:11 Ce sont les raisons profondes de cette colère.
03:13 C'est le fait que les agriculteurs ne disposent pas aujourd'hui de revenus
03:16 qui leur permettent de vivre dignement, de vivre à la hauteur de leur travail.
03:19 C'est le fait qu'ils soient confrontés aujourd'hui à une concurrence déloyale.
03:23 On fait venir sur le territoire national des produits
03:26 qui viennent de partout dans le monde, qui sont produits à bas coût,
03:29 sans respecter les contraintes sanitaires ou les contraintes environnementales.
03:33 Et sur ces deux sujets, il n'y a eu aucune réponse.
03:35 Voilà ce qu'il aurait fallu faire.
03:36 Décréter un moratoire sur les accords de libre-échange.
03:38 Interrompre toutes les négociations qui sont en cours, en particulier celles sur le Mercosur.
03:42 - Interdire toutes les importations de produits venus de l'étranger.
03:45 - Bien sûr.
03:46 Et écoutez, il y a quelque chose qui s'appelle la clause de sauvegarde
03:48 qu'on peut utiliser quand un produit...
03:50 - C'est-à-dire qu'on peut vider les rayons des supermarchés.
03:52 - Mais pas du tout, Jean-Jacques Bourdin.
03:54 - Une barquette de tomates cerises à 1 euro,
03:56 produite au Maroc à 1 euro de l'heure,
03:58 la main-d'oeuvre au Maroc contre 14 euros de l'heure en France.
04:01 - Mais qu'est-ce que vous proposez ?
04:03 - Vous ne vendez pas cette barquette.
04:05 - Moi, je propose que tout ce qu'on soit en capacité de produire,
04:08 tout ce qu'on est en capacité de produire sur le territoire national,
04:11 soit produit sur le territoire national.
04:13 Ça ne veut pas dire qu'on arrête tout échange commercial international.
04:16 - Ah bah oui.
04:17 - Ça veut dire que quand il y a quelque...
04:19 - On n'arrête pas les échanges commerciaux.
04:21 - Mais ce n'est pas la même chose, Jean-Jacques Bourdin,
04:23 de dire qu'il faut mettre un terme aux accords de libre-échange
04:25 qui consistent à supprimer des droits de douane
04:27 et dire qu'il faut avoir une politique commerciale,
04:29 que ce soit une politique commerciale intelligente,
04:31 c'est-à-dire ce qu'on est capable de produire ici,
04:33 et on garantit à nos producteurs des prix rémunérateurs.
04:35 Et ce qu'on n'est pas capable de produire ici,
04:37 ou ce qu'on produit ici pas en quantité suffisante
04:39 pour garantir notre souveraineté alimentaire,
04:41 on fait de l'importation.
04:43 Bon, ça me paraît être une politique plus intelligente
04:45 que de faire venir des agneaux ou du lait de Nouvelle-Zélande
04:48 qui vient concurrencer l'agneau ou le lait
04:50 qu'on est capable de produire ici
04:52 et qui met nos agriculteurs dans des situations déplorables.
04:54 Un peu d'intelligence, ça me semble quand même la bonne voie à suivre.
04:58 - Le gouvernement bientôt complété,
05:00 vous avez parlé d'Amélie Oudéa Castera,
05:03 doit-elle démissionner, être invitée à démissionner ?
05:06 - Vous l'avez déjà dit, vous dites oui, il faut qu'elle s'en aille.
05:10 - Je vais vous dire que j'ai une hésitation,
05:12 parce que finalement sa présence ici,
05:15 je le dis avec un peu d'humour,
05:17 elle permet tellement de révéler la nature de ce gouvernement.
05:20 - Vous souhaitez qu'elle reste, pour pouvoir la critiquer mieux.
05:23 - Ça a permis de mettre sur le devant de la scène
05:26 la question du séparatisme scolaire.
05:28 - Alors justement...
05:30 - Comment vous pouvez comprendre,
05:32 comment les français pourraient comprendre
05:34 que vous imposez Parcoursup pour tous les autres enfants,
05:36 mais vous ne l'imposez pas à vos propres enfants,
05:38 que vous gorgez d'argent public des établissements privés
05:40 comme le collège Stanislas,
05:42 comme l'école alsacienne dans laquelle le Premier ministre
05:44 a fait son cursus scolaire,
05:47 et que dans le même temps, vous n'êtes pas capable
05:49 de répondre aux problèmes gigantesques de l'école publique,
05:52 les revenus trop bas, l'absence de professeurs,
05:55 les manques d'enseignants au cours de recrutement...
05:58 Voilà, il y a tellement des choses à faire,
06:01 que bien sûr elle est incapable d'y répondre.
06:03 - Déjà, entre l'école Alsacienne et Stanislas,
06:05 il y a une grande différence, c'est que
06:07 à l'école Alsacienne, les classes sont mixtes.
06:09 - Vous avez raison.
06:10 - La non-mixité dans les classes
06:12 devrait-elle être interdite dans les établissements privés sous contrat ?
06:15 C'est une question que je vous pose.
06:17 - C'est une bonne question.
06:19 Moi je suis favorable à la mixité scolaire,
06:22 et donc je pense qu'il pourrait y avoir...
06:25 - Est-ce qu'on devrait interdire la non-mixité dans les établissements privés sous contrat ?
06:28 - J'y suis plutôt favorable.
06:29 C'est-à-dire qu'il pourrait y avoir,
06:31 et il y a déjà en fait, quand on fait un contrat
06:33 avec un établissement privé, un certain nombre de conditions,
06:35 et bien il pourrait y avoir davantage de conditions.
06:37 Moi je suis favorable à ce qu'il y ait davantage de conditions.
06:39 La question de la mixité peut en faire partie,
06:43 tout comme par exemple un certain respect de la carte scolaire.
06:46 Comment vous pouvez justifier qu'une école publique
06:49 elle est obligée de prendre tous les élèves qui sont sur un territoire donné,
06:52 mais une école privée elle n'est pas obligée de le faire ?
06:54 - La non-mixité dans tous les établissements privés sous contrat,
06:56 on est bien d'accord, catholique ou musulman.
06:58 - Honnêtement, si on l'applique, on l'applique bien évidemment pour tout le monde.
07:02 Maintenant, Jean-Jacques Bourdin, je vais vous dire les choses franchement.
07:04 Je ne connais pas, parce que là vous me posez une question
07:07 à laquelle je n'étais pas préparé, mais c'est le jeu, il n'y a pas de problème,
07:10 mais je ne connais pas les règles qui sont aujourd'hui,
07:13 les règles qui régissent l'encadrement de ce type d'enseignement
07:16 entre les établissements privés, et si elles sont autorisées,
07:20 oui, je pense que ce serait bien de revenir dessus, effectivement.
07:23 - Bien. Manuel Bompard, mercredi 7 aux Invalides,
07:26 hommage national aux 42 victimes françaises du massacre
07:30 perpétré par le Hamas.
07:32 La France rend hommage à ses enfants.
07:35 Cette cérémonie est-elle aussi pour vous un hommage
07:38 aux franco-palestiniens tués à Gaza par l'armée israélienne ?
07:42 - Ben non, ce n'est pas le choix qui a été fait par le président de la République.
07:45 Ce que nous avons dit, c'est qu'il est normal d'organiser un moment d'hommage
07:51 pour les 42 franco-israéliens qui ont été tués
07:55 après les meurtres commis par le Hamas le 7 octobre dernier.
08:00 Nous avons dit aussi, qui nous semblait légitime par ailleurs,
08:03 mais ça n'enlève rien à l'importance de ce moment,
08:06 d'organiser un moment d'hommage pour des franco-palestiniens
08:09 qui sont aussi morts dans le cadre de ce conflit.
08:12 Et je pense qu'effectivement le président de la République
08:15 se grandirait à organiser les deux.
08:17 - Un autre hommage ?
08:19 - Un autre hommage, ou le même, pourquoi pas, peu importe.
08:22 Mais je trouverais ça légitime qu'on rende hommage à l'ensemble de nos enfants
08:26 qui sont morts dans ce conflit meurtrier.
08:32 Voilà, et je pense que c'est normal, que c'est légitime,
08:36 que c'est important de rendre hommage.
08:38 - Manuel Bompard, 5 familles de victimes ne souhaitent pas votre présence.
08:42 Vous êtes invité par le protocole, vous irez, vous serez présent mercredi, vous l'avez dit.
08:47 "Votre présence est une injure à nos morts", c'est ce que dit l'une des familles de victimes.
08:53 Et voilà ce que dit la présidente du groupe d'études sur l'antisémitisme à l'Assemblée Nationale.
08:57 "La décence de ne pas aller à un endroit où leur présence ajouterait de la douleur aux familles des victimes,
09:02 il ne faut pas ajouter du malheur au malheur", c'est ce qu'elle dit.
09:06 Comment expliquez-vous votre présence ?
09:10 - Mais d'abord, il y a effectivement 5 familles de victimes qui ont écrit, pas à moi, pas à la France Insoumise,
09:15 ils ont écrit au président de la République pour lui demander de ne pas nous inviter.
09:18 Le président de la République a décidé de nous inviter.
09:21 A partir de ce moment-là, et parce que je pense que c'est important d'être présent pour rendre hommage
09:26 à l'ensemble des familles de victimes, vous entendez bien que si je vous dis que je ne vais pas à cet hommage,
09:32 vous allez aussi me le reprocher en me disant que je ne suis pas sensible à la nécessité de rendre hommage aux familles de victimes.
09:39 Donc moi, ce que je dis, c'est très simple, je dis que c'est un moment d'hommage national.
09:43 Les familles dont je comprends la souffrance, la peine, et dont je peux même comprendre,
09:48 au regard de tout ce qui a été dit, de toute la désinformation qui a été faite sur les positions qui sont les nôtres depuis maintenant 4 mois,
09:55 je peux même comprendre leur réaction, je les rassure, je veux les rassurer en tout cas,
09:59 je leur dis qu'il est nullement dans notre intention de participer à une quelconque polémique en participant à cet hommage,
10:05 mais tout simplement de rendre hommage à l'ensemble des familles de victimes,
10:08 et il me semble que quand on rend hommage à des morts, la polémique peut passer et peut être mise sur le côté.
10:13 - Oui, mais vous rendez hommage aux victimes d'un mouvement de résistance ?
10:17 - Jean-Jacques Bourdin, soyez un petit peu honnête s'il vous plaît.
10:20 Personne, aucun d'entre nous, n'a dit que le Hamas était un mouvement de résistance.
10:26 Vous avez posé 10 fois la question à une de mes collègues, mais c'est vous d'ailleurs,
10:31 vous lui avez posé à Madame Obono, et Daniel Obono a dit précisément,
10:36 et vous pourrez repasser le passage si vous voulez,
10:38 que le Hamas était un mouvement qui se qualifiait lui-même comme un mouvement de résistance,
10:42 d'ailleurs son acronyme veut dire cette chose-là.
10:44 - Je lui ai posé la question, elle m'a répondu oui.
10:46 - Vous avez posé 10 fois la question et elle vous a répondu exactement dans les termes que je viens de vous indiquer.
10:51 Maintenant, soyons clairs, on ne va pas rouvrir une polémique qui date maintenant d'il y a 3 mois.
10:56 Monsieur Bourdin, moi j'ai dit très clairement que ni les méthodes d'action,
11:01 ni l'idéologie du Hamas, ni son projet politique étaient le mien et que je l'ai combatté.
11:06 Je ne peux pas être plus clair sur ce sujet.
11:08 - Donc ce n'est pas un mouvement de résistance ?
11:10 - Bah clairement, donc clairement, mais je vous ai répondu là, je crois.
11:15 Je vous ai dit que je combattais son idéologie, je combattais ses méthodes d'action,
11:19 et je combattais son projet politique.
11:21 - Donc ce n'est pas un mouvement de résistance ?
11:22 - Lui il se dit qu'il l'est, moi je considère qu'il n'est pas habilité à porter la résistance nécessaire du peuple palestinien.
11:27 - Que ce n'est pas un mouvement de résistance ?
11:29 - Je vais vous répondre 4 fois, je peux vous répondre 6 fois si vous voulez.
11:31 - Non, c'est pas ça, mais c'est si simple de dire "ce n'est pas un mouvement de résistance".
11:36 - C'est simple, non ?
11:37 - Et qu'est-ce que je viens de dire ?
11:38 - Alors dites-le.
11:39 - Bah je l'ai dit, voilà.
11:40 - Ce n'est pas un mouvement de résistance.
11:42 - Monsieur Bourdin, franchement, je peux vous dire les choses comme telles,
11:46 je combats son idéologie, je combats...
11:49 - Chacun jugera, chacun jugera.
11:50 - Chacun jugera précisément ce que j'ai dit.
11:52 Pour le reste, dans le courrier auquel vous avez fait référence,
11:58 il est indiqué par exemple que nous n'aurions pas condamné les actions commises par le Hamas,
12:02 et bien évidemment nous l'avons fait, nous l'avons fait de toutes nos forces.
12:07 Nous avons parlé de criminels de guerre,
12:09 et je rappelle que les crimes de guerre sont un droit international,
12:12 les crimes les plus graves du droit de la guerre,
12:14 et je ne crois pas que ce soit euphémisé de dire que les actions qui ont été commises par le Hamas le 7 octobre
12:18 soient des crimes de guerre.
12:19 Vous voyez, si vous essayez de faire croire que j'aurais une quelconque sympathie pour ce mouvement,
12:23 je crois que j'ai répondu précisément à cette question.
12:25 - J'essaie d'entendre votre opinion, votre position.
12:30 - Je crois que mon opinion, je l'ai exprimée assez clairement.
12:32 - A Rafa en Égypte, des députés de gauche, dont des députés LFI,
12:36 sont allés demander l'arrêt des bombardements israéliens, c'est bien cela.
12:40 Et un cessez-le-feu à Gaza. Un cessez-le-feu à Gaza. Unilatéral ?
12:46 - Un cessez-le-feu unilatéral ?
12:48 - Il faut qu'Israël cesse le feu ?
12:51 - Bah oui, qu'ils jettent les bombes, pour l'instant.
12:53 C'est bien l'armée israélienne, mais il faut qu'il y ait un accord dans un cessez-le-feu.
12:57 - Sans condition ?
12:58 - Bien évidemment, ça doit s'inscrire dans une négociation
13:00 qui inclut la libération de l'ensemble des otages qui sont détenus par le Hamas.
13:03 - Non parce que je n'ai pas entendu cela. Vous le dites !
13:06 - M. Bourdin, pardonnez-moi, parce que je n'ai pas envie de remettre en cause votre travail,
13:11 mais là aussi vous n'êtes pas très honnête.
13:13 - Ah bon ? Pourquoi ?
13:14 - Oui parce que cette délégation a publié une déclaration officielle,
13:16 que vous pouvez retrouver sur les réseaux sociaux si vous voulez,
13:19 qui a été lue à Rafa, à la frontière entre la bande de Gaza et l'Égypte.
13:23 Et dans cette déclaration officielle, il est indiqué effectivement
13:26 que nous demandons un cessez-le-feu, et que nous demandons la libération de l'ensemble des otages.
13:30 Donc là, je pense que vous n'êtes pas très honnête quand vous attribuez à cette délégation
13:34 une position qui ne sont pas laissée.
13:36 - Je vous pose la question.
13:37 - Donc je vous réponds précisément, vous étiez en train de dire qu'il n'y avait que moi qui disais ça et pas eux.
13:40 Donc je vous dis, s'ils le disent aussi, bien évidemment.
13:42 Et donc il faut un accord.
13:44 - Mais il parle de génocide à Gaza, c'est bien cela.
13:46 - Il parle d'un risque de génocide, comme l'a dit la Cour internationale de justice.
13:50 - Risque de génocide ? Jean-Luc Mélenchon parle de génocide à Gaza ?
13:53 - Jean-Luc Mélenchon a dit...
13:54 - C'est ce qu'il a dit à Genève.
13:55 - Oui, mais Jean-Luc Mélenchon se réfère au jugement de la Cour internationale de justice,
14:01 dont je veux rappeler ici que c'est le principal organe du système,
14:04 qui a parlé de risque de génocide, effectivement.
14:06 - Jean-Luc Mélenchon parle de génocide, Louis, ce qui n'est pas pareil.
14:09 - Mais Jean-Luc Mélenchon a le droit de caractériser, lui, les éléments comme il l'entend.
14:13 Et ensuite il y a un organe international qui s'appelle la Cour internationale de justice
14:18 et qui prend une mesure qui devrait être une mesure contraignante.
14:21 Et la France occupait le mois dernier la présidence du Conseil de sécurité des Nations unies.
14:26 Que fait la France ? Elle n'a rien fait.
14:28 Elle n'a même pas demandé de résolution pour obtenir un système immédiat.
14:32 - Génocide à Gaza, pogrom le 7 octobre ?
14:36 - Si on parle de pogrom, ça signifie que des actions qui ont été commises contre des juifs.
14:42 Donc oui, il me semble que les actions commises le 7 octobre peuvent rentrer dans cette catégorie, bien sûr.
14:48 - Bien. Êtes-vous persuadé que la volonté de Benjamin Netanyahou
14:53 est de coloniser Gaza, de chasser les Palestiniens de Gaza ?
14:56 - Persuadé ?
14:58 - Vous pensez que c'est son objectif ?
15:02 - Ce que je sais, monsieur Bourdin, c'est qu'il y a eu des déclarations d'un certain nombre de ministres
15:09 du gouvernement de monsieur Netanyahou.
15:12 Il y a eu des notes secrètes qui ont été révélées d'un plan qui visait à expulser l'ensemble
15:18 de la population palestinienne de la bande de Gaza en Égypte, par exemple.
15:22 Il a été évoqué la solution de construire une île artificielle au large de Gaza
15:28 sur laquelle on allait mettre l'ensemble de la population palestinienne de Gaza.
15:31 Et que ça, c'est des plans qui ont été évoqués par des ministres du gouvernement de monsieur Netanyahou.
15:36 Et que ça devrait quand même tous nous alerter.
15:39 Enfin, je trouve quand même stupéfiant que, alors qu'on est face à un crime qui est un crime de masse,
15:43 qu'on est confronté à des risques de génocide, qu'on parle d'enfants, de femmes, d'hommes qui meurent,
15:48 qui sont confrontés à des famines, qui n'ont pas d'eau potable, qui ne peuvent pas se soigner,
15:52 qu'on vienne me chercher des noix sur tel mot ou tel mot, alors que la France ne fait rien,
15:56 alors que ça se fait dans le silence de la communauté internationale,
15:59 alors qu'on aura sur la conscience pendant des années, des décennies,
16:02 les meurtres qui ont été commis à Gaza et que le gouvernement français n'utilise même pas
16:07 la capacité qu'il a en tant que président du Conseil de sécurité des Nations Unies
16:11 pour obtenir un cessez-le-feu le plus rapidement possible.
16:13 Et franchement, je trouve que le débat sur ce sujet n'est pas à la hauteur de l'horreur de ce qui se passe là-bas.
16:18 - Cessez-le-feu à condition que toutes les parties prenantes acceptent le cessez-le-feu.
16:23 C'est pas si facile que ça.
16:25 - Bien sûr que c'est pas facile.
16:26 - C'est difficile entre l'Ukraine et la Russie de la même manière.
16:28 - Bien sûr que c'est pas facile.
16:29 - J'entends.
16:30 - Mais puisque vous parlez de l'Ukraine et de la Russie, monsieur Bourdin, puisque vous êtes un observateur attentif,
16:35 peut-être savez-vous que la Cour internationale de justice que j'évoquais tout à l'heure
16:39 a pris une décision dans le conflit entre l'Ukraine et la Russie
16:42 et qu'à ce moment-là, la France a réagi en rappelant que les décisions de la Cour internationale de justice devaient s'appliquer
16:47 puisque c'était un organe qui était l'organe le plus important du droit international.
16:51 Alors pourquoi la France est capable de réagir comme telle quand la Cour internationale de justice
16:55 prend une décision dans un conflit entre l'Ukraine et la Russie
16:58 et n'est pas capable de réagir de la même manière quand la Cour internationale de justice
17:01 prend une décision entre Israël et la Palestine ?
17:04 Pourquoi ce deux poids deux mesures ? Pourquoi ces doubles standards ?
17:07 Pourquoi cette hiérarchisation dans les victimes ?
17:10 C'est ça que nous n'acceptons pas et que nous ne comprenons pas.
17:12 C'est ça que nous dénonçons tout simplement.
17:14 - Est-ce que vous avez vu cette vidéo de Dmitri Medvedev, ancien président russe ?
17:19 Il appelle à soutenir de toutes les manières possibles les partis antisystèmes aux européennes.
17:25 Vous avez vu ça ?
17:26 - Non, je n'avais pas vu.
17:27 - Vous êtes un parti antisystème !
17:28 - Je ne sais pas. En tout cas, ce que je peux vous dire, c'est que en Russie, mes amis,
17:32 ils sont persécutés par le régime de monsieur Poutine et de monsieur Medvedev
17:36 et parce qu'on nous a cherché pendant des mois et des mois des formes,
17:40 soit disant, de complicité avec le régime poutien.
17:42 Quelle autre formation politique en France a accueilli des réfugiés russes ?
17:46 Elle les a accueillis, les a pris en charge financièrement, les a hébergés.
17:50 - Mais vous êtes un parti antisystème !
17:52 - Oui, bien sûr. En tout cas, si vous entendez comme système,
17:55 le système capitaliste qui organise l'économie aujourd'hui...
17:57 - Le soutien de Medvedev, ça ne vous va pas.
18:00 - Je n'imagine que ça ne vous va pas.
18:01 - Je ne crois pas qu'il me soutienne et en tout cas, ce que je peux vous dire,
18:03 c'est que en ce qui me concerne, en Russie, les personnes que je soutienne
18:06 sont des adversaires résolus du régime de Vladimir Poutine.
18:09 - Bien, la haine de l'Occident est-elle en train de se répandre dans le monde, selon vous ?
18:14 - Je ne sais pas, déjà, je ne sais pas, je n'aime pas cette notion d'Occident.
18:18 Ce qui est clair, c'est que la parole de la France, qui faisait notre fierté,
18:23 c'est-à-dire une parole non alignée, une parole indépendante,
18:26 une parole qui ne donnait justement pas l'impression de lui faire du deux poids, de mesure...
18:30 - Nous devrions être non alignés aujourd'hui.
18:32 - Bien sûr, bien sûr. - Par le monde, eux ?
18:34 - Non alignés dans la guerre entre les deux pays de la Russie,
18:39 non alignés dans le conflit entre la Chine et Taïwan...
18:44 - Jean-Jacques Bourdin, le non alignement...
18:46 - Je me souviens de ce que disait Jean-Luc Mélenchon au propos de Taïwan.
18:48 - Jean-Jacques Bourdin, le non alignement ne veut pas dire l'indifférence.
18:51 Être non aligné ne veut pas dire ne pas prendre parti dans un conflit,
18:55 ne veut pas dire soutenir les uns plutôt que les autres.
18:58 Être non aligné, ça veut dire qu'on décide de notre politique extérieure,
19:01 indépendamment des pressions ou des soumissions à la politique extérieure
19:05 d'autres États ou d'autres nations dans le monde,
19:07 tout simplement d'avoir une politique extérieure indépendante.
19:10 En l'occurrence, cette politique extérieure indépendante, par exemple,
19:13 elle devrait nous conduire dans le conflit entre la Russie et l'Ukraine,
19:16 à soutenir les Ukrainiens comme on le fait, mais à essayer d'agir
19:18 pour obtenir la paix le plus rapidement possible.
19:20 Et dans le conflit entre Israël et la Palestine,
19:22 cette position non alignée, elle devrait nous amener à demander,
19:25 à exiger un cessez-le-feu immédiat et une solution politique
19:28 avec deux États qui permettent aux deux peuples de vivre en liberté,
19:31 en sécurité, parce que tout le monde sait que c'est la seule solution
19:33 pour s'en sortir durablement.
19:34 - Et dans le possible conflit entre Taïwan et la Chine ?
19:36 - Elle devrait, à ce stade à mon avis, nous inviter à ne pas mettre de l'huile sur le feu.
19:41 Et à essayer de rester dans ce qu'a été la tradition de la France
19:46 depuis le général de Gaulle.
19:47 Depuis le général de Gaulle, la France est sur une position
19:50 qui dit "une seule Chine", c'est la position qui a été exprimée
19:54 par la France depuis le général de Gaulle.
19:56 C'est la position de la France depuis le général de Gaulle,
19:58 c'est pas juste la mienne, c'est celle de la France.
20:00 Donc si certains maintenant veulent changer par rapport à la position de la France,
20:03 qu'ils le disent, mais en tout cas c'est pas maliné à moi.
20:05 - Aujourd'hui, la position d'Alephi est claire, "une seule Chine".
20:08 - C'est la position traditionnelle de la France et sur laquelle effectivement
20:12 nous nous référons, ce qui ne veut pas dire qu'il ne peut pas y avoir...
20:16 - Taïwan, c'est la Chine.
20:18 - C'est la position, oui, pourquoi vous voulez changer de position
20:21 par rapport à celle-là ? Je ne comprends pas tout à fait votre question.
20:23 Et je ne vois pas et je n'avais pas l'impression que ce sujet était particulièrement
20:26 dans l'actualité ces derniers jours.
20:28 Mais c'est la position que nous exprimons, que nous avons déjà exprimée
20:31 et qui est effectivement la nôtre.
20:33 - Politique, votre appel à une liste commune aux européennes a fait long feu.
20:37 - Je regrette, je trouve irresponsable le fait que les partis...
20:45 - Ils sont irresponsables ?
20:46 - Je trouve irresponsable de refuser la liste commune pour les élections européennes
20:50 dans un contexte où tout le monde dit qu'en gros, avec le vote de la loi immigration
20:55 par exemple, la Macronie a franchi une étape supplémentaire
20:59 dans son rapprochement avec l'extrême droite.
21:01 Et tout le monde dit qu'il y a un danger immense, l'extrême droite peut arriver
21:04 au pouvoir demain, mais chacun continue à faire ses petites listes
21:07 dans son petit coin, sur son petit feu.
21:09 Pardonnez-moi, je ne suis pas d'accord avec ça.
21:11 Et il me semble qu'on avait proposé les conditions permettant effectivement
21:15 à cette liste commune de voir le jour.
21:17 Je peux quand même vous dire, si par hasard, il y avait un éclair de lucidité
21:21 et que tout le monde disait "bon ok, vous aviez raison, on va faire cette liste commune"
21:24 moi j'y suis toujours prêt. Parce que jusqu'au dernier moment,
21:27 je continuerai à porter la possibilité de cette liste commune.
21:30 Mais en même temps, je vois bien que à ce stade, nos partenaires ou ex-partenaires
21:34 je ne sais pas comment je dois les qualifier, ont fait le choix
21:37 que je considère comme irresponsable de partir de manière solitaire.
21:40 - Merci, ah si j'ai une dernière question.
21:43 - Ah une dernière question.
21:44 - Non, non, non, je ne vais pas vous parler de Gérard Miller.
21:46 Vous soutenez la présomption d'innocence le conseil ordinaire ?
21:50 - Bien sûr, je soutiens la présomption d'innocence, mais je soutiens aussi
21:53 et j'ai aussi un mot de pensée pour les présumés victimes.
21:55 - Mais pour Depardieu, vous soutenez la présomption d'innocence ?
21:57 - Et aussi pour les présumés victimes, bien évidemment, auxquelles je pense.
22:00 - Et pour Depardieu aussi, vous soutenez la présomption d'innocence ?
22:02 - Sauf que quand je vois des images... Ah c'était ça la dernière question ?
22:05 - Non, non, non, j'ai une autre question.
22:07 - Non, parce que si vous voulez on peut parler de Depardieu,
22:08 mais peut-être pas à la fin de l'émission comme ça en 10 secondes.
22:10 - Non, parce que je pense que les images qu'on a vues dans le complément d'enquête,
22:12 personnellement je les soutiens pas.
22:14 - Bien, augmentation du tarif de stationnement des SUV à Paris,
22:18 6% de votants, 3% de suffrage exprimé...
22:22 - Oui, bah... - Ça n'a pas beaucoup de sens.
22:25 - Bah c'est-à-dire ? - À Marseille, que va-t-il se passer ?
22:28 - Je sais pas, il faut demander à l'équipe municipale marseillaise,
22:31 je ne suis pas membre de l'équipe municipale marseillaise.
22:34 Ce que je sais, et je m'en félicite, c'est que la mise en place
22:37 de la zone à faible émission a été suspendue ces derniers temps.
22:40 Il se trouve que ça fait un an que je le demande,
22:42 donc je suis content que ça arrive enfin.
22:44 - Merci Emmanuel Depardieu d'être venu nous voir ce matin sur l'antenne de Sud Radio.
Recommandations
1:26
|
À suivre
1:26:16
10:43
17:29
1:35:15
23:07
9:44
1:43:16
1:28:28