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CNEWS
  • 05/02/2024
Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #BonjourDrMilhau

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Transcription
00:00 -Docteur Brigitte Millot est avec nous. Bonjour Brigitte.
00:02 -Bonjour.
00:03 -C'est aujourd'hui la journée nationale de prévention du suicide
00:06 et Santé publique France publie ce matin de nouveaux chiffres
00:09 et vous voulez y revenir ce matin.
00:11 Avant cela, un rappel sur les tristes chiffres du suicide.
00:16 -Oui, on va rappeler le suicide de manière globale.
00:20 C'est trois fois plus d'hommes qui se suicident que de femmes.
00:25 Le nombre de suicides est plus important dans les pays développés
00:31 que dans les pays moins développés.
00:34 On ne va pas faire un thermomètre, mais je vous ai mis quelques chiffres.
00:38 La moyenne en Europe pour 100 000 habitants est de 11,3 suicides.
00:45 Regardez en France, on est au-dessus, on est à 13,4.
00:50 On est encore au-dessus des pays comme la Belgique et la Finlande.
00:55 Voilà pour les chiffres globaux.
00:58 Il y a une saisonnalité des suicides.
01:01 Contrairement à ce qu'on pourrait imaginer, ce n'est pas en hiver,
01:05 mais c'est aux fins du printemps et début d'été
01:08 que les suicides sont plus importants.
01:11 Pourquoi ? On appelle ça le point de bascule
01:14 parce que les réflexions se font souvent pendant les mois d'hiver,
01:19 mais le passage à l'acte, lui, surviendrait en fin de printemps, en début d'été.
01:25 Les chiffres du baromètre publié ce matin de Santé publique France
01:31 révèlent un doublement des pensées suicidaires chez les 18-24 ans.
01:38 Le nombre de pensées suicidaires a doublé
01:41 et le nombre de suicides a augmenté de 50 % chez les 18-24 ans.
01:47 Donc on le voit, un mal-être terrible chez les jeunes.
01:51 Des explications sont annoncées, comme le Covid.
01:55 Je pense que c'est multifactoriel.
01:58 Le cyberharcèlement, on en a beaucoup parlé aussi.
02:01 Les réseaux sociaux aussi.
02:03 Voilà, c'est multifactoriel.
02:05 Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'en fait,
02:07 il y a énormément d'idées reçues qui circulent sur le suicide.
02:11 Des phrases qu'on ne devrait plus entendre.
02:14 "Oui, celui qui en parle ne le fait pas."
02:17 C'est faux.
02:18 75 % des personnes qui se sont suicidées en avaient parlé avant.
02:23 Donc il faut arrêter de penser,
02:25 "Oui, on le dit, on en parle, on ne le fera jamais."
02:28 Il faut toujours être à l'écoute.
02:30 C'est important.
02:31 Arrêter aussi les idées reçues.
02:33 Suicidaires un jour, suicidaires toujours.
02:35 Non.
02:36 Il faut prendre en charge ces patients.
02:38 Il faut que le plan vigilance avec les vigilanceurs,
02:41 c'est-à-dire un suivi une fois qu'il y a eu une tentative de suicide,
02:45 suivre le patient pendant les mois qui suivent cette tentative.
02:49 Il faut être présent.
02:51 On les appelle les vigilanceurs.
02:52 Comment est-ce qu'on peut aider quelqu'un qui vous dit,
02:54 "J'ai des pensées suicidaires."
02:55 D'abord, il faut être à l'écoute, évidemment.
02:57 Ensuite, il y a des professionnels.
03:00 Mais la famille, il ne faut pas penser.
03:01 Il n'y a que les professionnels qui peuvent s'en occuper.
03:03 Moi, je ne m'en occupe pas.
03:04 Non.
03:05 Il faut comprendre que pour certains,
03:07 c'est une question de courage, de lâcheté, de choix.
03:10 Non, ce n'est pas ça.
03:11 C'est une souffrance.
03:13 Quelqu'un qui fait une tentative de suicide,
03:15 c'est une réelle souffrance.
03:17 Et donc, il faut essayer d'être à l'écoute de cette souffrance.
03:20 C'est pour ça que je parle du système qui a été mis en place,
03:22 les vigilanceurs, qui malheureusement est très peu suivi.
03:25 Seule la moitié des patients qui ont fait une tentative de suicide
03:28 sont suivis après,
03:30 alors que ça devrait être 100 % qui devraient être suivis.
03:33 Alors, je vous ai mis aussi un numéro,
03:36 3114, où vous avez des psychiatres, des psychologues,
03:40 des infirmiers spécialisés qui sont à l'écoute.
03:43 C'est gratuit, c'est confidentiel, c'est 7 jours sur 7,
03:47 c'est 24 heures sur 24.
03:49 N'hésitez pas à en parler, c'est le reflet d'une réelle souffrance.
03:52 3114.
03:53 Oui, on va le voir là.
03:54 Normalement, on va le voir, mais bon, de toute façon, c'est simple à retenir.
03:57 Voilà.
03:58 C'est bon, c'est valable pour les personnes qui ont des envies suicidaires
04:03 et qui veulent être aidées.
04:04 Bon, et si on est ami ou famille.
04:09 Mais il faut vraiment arrêter toutes ces idées reçues sur le suicide
04:13 et comprendre que c'est une souffrance terrible.
04:18 [Musique]
04:22 [SILENCE]