- 04/02/2024
Retrouvez Cyril Hanouna désormais le samedi et le dimanche dès 18h50 pour Face à Hanouna !
Au programme : des débats sur l'actualité politique, mais aussi le retour de séquences cultes.
Au programme : des débats sur l'actualité politique, mais aussi le retour de séquences cultes.
Catégorie
📺
TVTranscription
00:00 On va parler de l'histoire de Lucas.
00:04 Merci d'être avec nous Damien.
00:06 Lucas c'est un jeune homme de 25 ans qui est décédé à l'hôpital de hier
00:09 dans la nuit du 30 décembre au 1er octobre.
00:11 Il a fallu attendre une dizaine d'heures à l'hôpital.
00:13 Vous étiez à l'hôpital avec Lucas Damien.
00:16 Est-ce que vous pouvez nous raconter parce que le récit de Damien est complètement fou.
00:20 – Oui moi effectivement j'étais placé à côté de Lucas
00:23 dans le couloir des urgences de hier.
00:25 Et du coup j'ai été témoin du début de la prise en charge jusqu'à la fin,
00:31 jusqu'à sa mort parce qu'il est mort sous mes yeux.
00:33 Et donc du coup j'ai été témoin de failles selon moi
00:37 où les médecins selon moi n'ont pas tout fait pour essayer de le sauver.
00:42 Ils l'ont pris un petit peu à la légère.
00:44 – Vous arrivez, il se passe quoi ?
00:49 – Moi j'arrive aux urgences, je suis venu pour un mal de dos,
00:52 un peu à contre cœur parce que j'appelle les pompiers qui me placent aux urgences
00:55 mais bon ce n'était pas très grave.
00:57 Et donc je suis placé juste à côté de Lucas.
00:59 Ce que je vois c'est un jeune en plus de mon âge,
01:02 donc ça me touche encore plus particulièrement, de 25 ans, qui souffre beaucoup.
01:07 – Il souffrait de quoi ?
01:09 – En fait il était en chien de fusil, il se plaignait de douleurs abdominales
01:13 et quand le médecin vient pour la première fois, après une longue attente déjà,
01:17 elle lui parle d'une intoxication alimentaire.
01:19 À ce moment-là, moi ça ne me choque pas plus que ça, je ne suis pas médecin.
01:22 – Le médecin il vient pour la première fois au bout de combien de temps ?
01:25 – Au bout de 3-4 heures d'attente de sa part.
01:27 – Ah d'accord, donc c'est la première fois qu'il vient,
01:29 donc là il vient, il l'ausculte ou pas du tout le médecin ?
01:31 – Non il ne l'ausculte pas, en fait il lui pose quelques questions.
01:34 D'abord il lui demande s'il fume du cannabis, comme vous l'avez vu,
01:36 Lucas avait des dreads, donc il a certainement été un peu catégorisé.
01:39 Et puis elle lui dit "qu'est-ce qui se passe, vous avez mal au ventre ?"
01:42 Lui répond qu'il a extrêmement mal, qu'il se sent très faible,
01:45 qu'il a du mal à respirer et en fait elle tire la conclusion
01:48 qu'il a mangé de la crème fraîche qui n'était pas très fraîche la veille
01:51 et qu'il a une intoxication alimentaire.
01:53 – Là vous êtes avec lui, donc il repart, le médecin repart,
01:59 il se tord toujours de douleur, elle lui dit quoi ?
02:01 Elle lui dit de rentrer chez lui ? Ils lui disent quoi ?
02:03 Ils lui disent d'attendre ?
02:04 – Non, il prévoit de lui donner les médicaments pour une intoxication alimentaire
02:08 et en fait au fur et à mesure que le temps passe,
02:11 moi je vois que son état se dégrade vraiment.
02:13 – Il se tordait de douleur, il criponnait ?
02:15 – Non, il ne hurlait pas parce que déjà il était à bout de force,
02:18 il était en chaîn de fusil, il gémissait et puis il essayait
02:22 d'attirer l'attention des infirmiers en disant "s'il vous plaît, s'il vous plaît"
02:25 mais il était quand même à bout de force et en fait au fur et à mesure du temps
02:28 il se dégrade jusqu'à arriver à 21h où il fait un malaise
02:31 et là juste à côté de moi en fait il se redresse sur son brancard,
02:33 il s'adosse sur le mur et il s'effondre littéralement.
02:36 – Personne ne le calculait ?
02:38 – A ce moment-là, non, c'est moi qui préviens l'infirmier
02:43 qu'il est en train de faire un malaise, à ce moment-là c'est l'infirmier
02:45 qui lui a très bien fait son travail, le remet sur son brancard,
02:48 lui prend l'attention, je ne suis pas médecin mais il avait une tension de 5,3
02:51 ce qui est hyper faible et il prend la décision du coup d'aller alerter le médecin.
02:56 Le médecin sort, lui dit "ça va monsieur ?"
03:00 et lui, Lucas, il répond que ça va extrêmement mal encore une fois
03:03 et elle peut être rassurée par le fait qu'il puisse encore parler,
03:06 elle le re-rend dans son bureau et pendant un quart d'heure rien ne se passe.
03:10 L'infirmier de sa propre décision, de son initiative,
03:14 il prend une deuxième fois l'attention qui est à 7,4,
03:16 retourne voir le médecin, donc insiste un petit peu
03:19 et là il est placé dans une salle de déchocs,
03:21 c'est une salle qui est faite pour prévenir tous les risques qu'il peut y avoir,
03:25 d'arrêt cardiaque etc. donc c'est une salle qui est mieux équipée
03:27 et Lucas meurt 4 heures après ce malaise.
03:30 – Incroyable, il est resté… ça a duré combien de temps ?
03:33 – Ça a duré longtemps, moi je suis arrivé vers 17h30-18h
03:37 et Lucas il est mort aux alentours de minuit, 1h du matin,
03:40 mais lui il était rentré aux urgences à 16h30.
03:43 – Et personne ne l'a ausculté pendant toute cette… ?
03:48 – Non, personne ne l'a ausculté, du coup je suis en contact maintenant
03:52 avec la famille de Lucas qui m'expliquait un peu comment ça s'est déroulé.
03:55 Le pire dans cette histoire c'est que Lucas avait respecté exactement le protocole,
03:58 il appelle d'abord SOS médecin, dans cette attente qui lui paraît trop longue,
04:02 sa copine prend la décision d'appeler le SAMU parce que ça ne va vraiment pas,
04:05 il y a un échange de 11 minutes avec le SAMU, même le SAMU s'inquiète
04:09 et dit à Lucas qui va lui envoyer les pompiers qu'il l'emmène à l'hôpital de toute urgence,
04:13 dans le camion des pompiers, son cœur bat à 130 pour un jeune de 25 ans en repos,
04:17 sa tension est très basse et en fait il a respecté tout ce protocole,
04:21 mais il n'a pas été pris au sérieux, ils sont passés à côté et c'est dommage.
04:25 – Gilles Verdez, il est mort de quoi ?
04:27 – D'une infection à Méningo-Cocq.
04:29 – Donc qu'est-ce qu'il avait en fait ?
04:31 – Il avait ça en fait et dès le début, une infection à Méningo-Cocq,
04:34 c'est quelque chose qui peut être mortel si ce n'est pas…
04:37 – C'est à la suite de quoi ? Il a mangé quelque chose ?
04:39 – Je n'ai pas le…
04:41 – Je l'ai su après en fait à Méningo-Cocq,
04:44 il y a des gens qui sont porteurs de cette maladie,
04:46 qui se situent dans l'arrière de la gorge et à un moment, on ne sait pas pourquoi,
04:50 mais cette bactérie peut passer dans le sang, et à ce moment-là c'est foudroyant
04:53 et ce qui compte dans ce cas-là, c'est le temps, c'est une prise d'antibiotiques en urgence.
04:57 Alors rien ne dit aujourd'hui que Lucas ne serait pas mort s'il avait été pris en charge,
05:00 mais en tout cas on ne lui a laissé aucune chance, ça c'est une certitude.
05:03 – Ce que vous dites dans le traitement de ce que vous avez appris,
05:05 c'est qu'il faut prendre très vite des antibiotiques.
05:07 – Exactement.
05:08 – Donc là de l'avoir laissé autant de temps sans médecin et sans médicaments,
05:13 ça a été… on le condamnait quoi.
05:16 – C'est terrible et le pire c'est que les pompiers dans leur rapport
05:19 avertissaient, le rapport des pompiers n'a pas été pris en compte
05:22 et après sur son brancard, il écrit, il communique avec sa famille,
05:25 il dit "c'est horrible" et en fait il est laissé à l'abandon.
05:28 Et clairement il y a une enquête maintenant pour savoir qui est responsable de ce décès.
05:32 – Alors comment ils l'ont annoncé à ses parents ?
05:34 – Moi j'ai pu voir du coup comment ça s'était passé,
05:37 la famille de Lucas, le papa et la maman étaient dans la salle d'attente,
05:42 la maman a insisté pour essayer d'aller voir son fils parce qu'elle avait des échanges avec lui
05:45 où elle lui disait "personne ne s'occupe de moi, maman".
05:48 La maman a même hésité à le faire sortir un moment tellement qu'elle était inquiète
05:51 du service des urgences et elle n'a pas pu le voir
05:53 et en fait elle a juste pu voir son fils mort
05:56 une fois après son deuxième arrêt cardiaque.
05:58 C'est un infirmier qui est allé les chercher dans la salle d'attente,
06:00 qui a placé deux chaises à côté du lit de mort de son fils et c'est tragique.
06:06 – Non mais c'est faux, merci Damien pour votre témoignage,
06:09 vous allez être traumatisé à vie de ce qui s'est passé non ?
06:13 – Oui, en fait ce qui se passe, du coup je sors de cet hôpital,
06:17 ça m'a marqué, j'ai pris la décision, sans connaître la famille ou quoi que ce soit,
06:21 d'écrire au procureur, au ministre, à l'ARS, juste pour essayer de tirer une sonnette d'alarme,
06:25 que ça ne se reproduise plus, je venais d'être papa,
06:29 moi j'imaginais ça pour mon enfant, je voulais juste pas que ça se reproduise
06:32 pour des personnes que je connaisse de près ou de loin.
06:34 Maintenant il y a une enquête qui est ouverte et j'espère que ça va avancer dans le bon sens.
06:36 – Vous êtes resté en contact avec la famille, avec sa petite amie ?
06:39 – En fait on a été mis en contact, elle a su qu'il y avait un témoin,
06:42 par l'hôpital dans une commission, et on a été en contact à peu près un mois
06:46 après le décès de son fils, du coup on a pu échanger,
06:49 et c'est une femme qui est très courageuse, très digne,
06:52 et qui se bat pour que son fils ne soit pas mort pour rien et que ça n'arrive plus.
06:56 – C'est incroyable, on imagine la réaction des parents,
06:59 au départ lui il y allait, il ne pensait pas que ça allait être aussi grave,
07:04 et les pompiers, ce que vous êtes en train de me dire, c'est important,
07:06 – Les pompiers ont regardé.
07:07 – Ils avaient signalé que c'était…
07:08 – Oui, et puis il avait des symptômes, il avait effectivement fièvre,
07:11 il avait vomi, il avait des douleurs aux côtes,
07:13 donc on aurait pu, avec l'aide des pompiers, on aurait dû prendre en charge.
07:17 D'ailleurs il y a eu une enquête pour homicide involontaire,
07:19 Cyril, pour établir les responsabilités, on va le dire,
07:22 il aurait sans doute pu être sauvé.
07:23 – Thierry-René, je voudrais revenir sur la journée de Lucas à l'hôpital,
07:26 parce qu'on a retracé la journée de Lucas et du drame à l'hôpital,
07:30 15h50, donc Lucas arrive à l'hôpital de hier avec les pompiers,
07:34 18h, il explique à sa mère qu'il a du mal à respirer,
07:38 mais que personne ne fait rien, regardez, on a les SMS, les échanges,
07:42 "Comment ça va ? Tu as toujours les lèvres bleues et des douleurs aux côtes ? "
07:45 " Oui. " " Tu es dans le couloir ? "
07:46 " Oui. " " Je me plains à tout le monde que j'ai du mal à respirer,
07:48 mais personne ne fait rien. "
07:50 Voilà, regardez, " Personne ne fait rien, il me dit ce qu'il faut que j'attende un médecin,
07:55 je me demande si SOS médecin n'aurait pas été plus pratique,
07:58 je suis à deux doigts de me barrer, je comprends. "
08:01 Derrière, il lui dit, quand on lit ses SMS, c'est un déchirement.
08:07 " Je ne sais pas quoi faire, j'ai tellement mal, je me sens tellement faible,
08:13 la cage thoracique est tellement douloureuse,
08:16 ils ne savent pas quand il y aura un médecin de dispo.
08:19 Je ne sais pas quoi faire, j'ai peur qu'il y en ait pour des heures encore.
08:23 J'ai les lèvres gelées. "
08:25 Sa maman crie, " J'en peux plus, au secours, je veux partir. "
08:28 " Commence à essayer de partir, dis que tu veux voir tes parents qui sont dehors. "
08:31 " Ok. "
08:33 Ça justement, on va avoir d'autres SMS, mais Damien, il a essayé de le faire ça ?
08:38 Oui, il a essayé de le faire, après, il faut s'imaginer que c'était peu de temps avant sa mort
08:43 et imaginer son état, du coup, en n'ayant pas beaucoup de force.
08:46 Et puis en plus, quand j'ai parlé avec la maman de Lucas,
08:49 elle m'expliquait que Lucas était une personne qui ne se plaignait jamais.
08:52 Ce n'était pas le genre de mec à crier haut et fort.
08:54 Peut-être qu'il aurait dû le faire, malheureusement, mais c'est dommage de devoir en arriver là.
08:58 Donc oui, il a essayé d'interpeller les infirmiers qui passaient,
09:01 mais il ne se passait rien, ils ne l'ont vraiment pas pris au sérieux.
09:04 Et c'est vrai, quand on lit ses SMS, c'est poignant.
09:07 J'ai une infirmière qui s'occupe de moi.
09:10 Elle m'a choqué, elle m'a mis du spas-fond en perf,
09:13 elle m'a prélevé du sang qu'elle envoie à Toulon.
09:15 Il y en a pour minimum deux heures encore.
09:17 Là, justement, sur ça, on va continuer ensuite.
09:19 Mais donc cette infirmière, elle s'est quand même occupée de lui.
09:22 Oui, en fait, ce qui s'est passé, c'est qu'ils lui ont fait une prise de sang à 18 heures.
09:27 Malheureusement, hier, il n'y a plus de service d'analyse du sang,
09:29 donc ils l'ont dû l'envoyer à Toulon, à une vingtaine de kilomètres.
09:32 Le sang est arrivé à Toulon, de mémoire, dans un délai d'une heure et demie ou deux heures,
09:36 donc c'est déjà assez long.
09:38 Et puis après, en commission, on ne sait pas si les résultats ont été transmis à l'hôpital.
09:42 C'est la maman qui me raconte ça.
09:44 Il n'y a pas de trace de l'appel du service d'analyse qui envoie les résultats à l'hôpital d'hier.
09:50 Enfin, il y a un dysfonctionnement global.
09:54 Et la preuve en est, en fait, il fait sa prise de sang à 18 heures,
09:56 et jusqu'à minuit, il ne se passe rien.
09:58 Et à minuit, alors qu'il a fait son premier arrêt cardiaque,
10:00 il décide de lui mettre la dose d'antibiotiques.
10:03 Mais c'est forcé de constater que c'est déjà trop tard.
10:06 Alors, elle lui dit donc, parfait, ça avance.
10:09 Et là, les SMS encore sont insoutenables.
10:12 Horrible maman, horrible.
10:14 "On est là, chéri.
10:16 Si ça ne va pas, on force l'entrée.
10:18 Je vais essayer de dormir un peu.
10:20 D'accord, chéri."
10:21 Et là, donc, c'est le dernier échange avec sa maman.
10:24 - C'est le dernier échange avec sa maman.
10:25 La maman, pendant ce temps-là, elle essaye de rentrer dans le service des urgences.
10:28 Elle est dans la salle d'attente.
10:30 Et l'infirmière d'accueil lui dit que son fils a 25 ans,
10:33 que ça va aller, qu'il n'a pas véritablement besoin d'elle.
10:37 Et elle, elle a tous ses échanges.
10:39 Elle est très inquiète.
10:40 Et en fait, elle verra son fils 6 heures après, sur un lit de mort.
10:43 Donc, non, franchement, c'est bouleversant.
10:46 Et c'est une histoire poignante.
10:47 Moi, je veux juste insister sur une chose.
10:49 C'est que dans la mort de Lucas, il y avait vraiment eu 2 phases.
10:51 Cette phase où l'équipe médicale a été un peu laxiste,
10:55 n'a pas pris son cas au sérieux, il ne se passe rien.
10:57 Et à partir du moment où Lucas fait son malaise,
10:59 puis ses arrêts cardiaques, tout s'accélère.
11:01 Il faut imaginer un service des urgences où il y a des va-et-vient,
11:04 des médecins du SMUR qui viennent, qui essayent et qui se battent
11:06 pour sauver Lucas.
11:07 Eux ont bien fait leur travail, mais c'est trop tard.
11:09 Et ce qui est horrible, c'est qu'on voit qu'ils avaient les moyens de le faire.
11:14 Quand on voit comment tout s'est accéléré quand il a fait son arrêt cardiaque,
11:17 ils avaient les moyens d'agir avant.
11:20 Et ils se sont passés à côté.
11:22 Et c'est dommage parce qu'on ne va pas aux urgences pour mourir.
11:26 C'est ça sur quoi il faut insister, en fait.
11:28 – Donc 15h, il est arrivé. 20h, un médecin vient enfin voir Lucas.
11:33 Il lui demande s'il a fumé du cannabis et conclut rapidement
11:36 qu'il s'agit d'une simple indigestion.
11:38 Lucas continue de se tordre de douleur.
11:40 Quand il lui demande s'il a fumé du cannabis, il lui dit quoi, Lucas ?
11:43 – Il répond que non.
11:45 Et puis en plus, après, il lui demande juste ce qu'il a mangé la veille.
11:48 La question auxquelles il répond qu'il a mangé du poulet et de la crème.
11:52 Et il lui dit, mot pour mot, la crème ne devait pas être très fraîche.
11:55 Et cet échange-là, il a duré peut-être une trentaine de secondes.
12:00 Et puis après, elle est passée à autre chose.
12:02 Et pour moi, cette erreur médicale, c'en est une.
12:07 Et le médecin, même si dans ce service des urgences,
12:09 il y a des gens qui viennent pour rien, c'est la vérité.
12:11 Moi, j'ai vu des gens ce jour-là qui venaient pour les symptômes de grippe haute.
12:14 Même moi, j'ai été placé aux urgences alors que j'avais mal au dos.
12:16 Mais moi, c'était le choix des pompiers.
12:18 Mais c'est le but du médecin pour moi, de savoir, d'essayer le vrai du faux
12:21 et de voir quand il y a des vrais problèmes médicaux,
12:23 comme c'était le cas de Lucas.
12:25 – Mais là, surtout qu'il y avait le rapport des pompiers.
12:27 21h, Lucas fin malaise, vous nous l'avez dit, il est enfin pris en charge,
12:31 mais c'est trop tard, l'affection s'est déjà répandue dans son sang.
12:34 Ce que vous disiez, il faut réagir très très vite dans ce cas.
12:38 Et là, de 15h à 21h, imaginez bien que le mal était fait.
12:44 Minuit, Lucas fait deux arrêts cardiaques, il tombe dans le coma.
12:48 Juste entre 21h et minuit, il se trouve où, Lucas ?
12:51 – Lucas était placé à côté de moi sur un bancaire dans le couloir.
12:54 Et ensuite, il est placé dans une salle qu'on appelle déchoc, en face de moi.
12:57 Et pour un souci de simplicité, il laisse les portes ouvertes,
13:00 parce qu'il y a beaucoup de va-et-vient entre les médecins,
13:02 un anesthésiste qui est là, il laisse les portes ouvertes.
13:05 Et moi, du coup, j'assiste à sa réanimation, au massage cardiaque,
13:09 à son intubation et tout ça.
13:11 Et il est placé en salle de déchoc, mais c'est trop tard.
13:17 La septicémie, c'est quand tous les organes sont infectés par cette bactérie.
13:22 Et donc, en fait, c'est une infection généralisée, presque de tout le corps,
13:25 qui est partie de son ventre, et c'est trop tard.
13:27 – Lucas fait deux arrêts cardiaques, minuit.
13:31 Deux arrêts cardiaques, il tombe dans le coma, 2h, Lucas décède à l'hôpital.
13:35 Est-ce que vous avez pu croiser le regard de la médecin,
13:38 qui l'avait vu au tout début, une fois que Lucas a été annoncé
13:43 comme décédé à 2h du matin ?
13:46 – Non, moi, la médecin, je ne l'ai pas revue.
13:48 Je l'ai vue quand elle est venue voir Lucas.
13:51 Je ne l'ai pas revue par la suite.
13:55 De toute façon, en toute honnêteté, je n'aurais pas su quoi lui dire.
14:00 Mais voilà, c'est tout.
14:03 C'est incroyable.
14:04 [Musique]
Recommandations
25:25
|
À suivre