La Syrie et l'Irak ont dénoncé samedi les frappes de représailles menées par les États-Unis contre des forces d'élite iraniennes et des groupes armés pro-iraniens sur leurs territoires, qui ont fait au moins 45 morts, dont des civils.
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00:00 Le conseil de sécurité de l'ONU se réunira en urgence ce lundi à la demande de la Russie.
00:03 C'est une demande donc de Moscou.
00:05 Après les frappes américaines en Irak et en Syrie,
00:08 18 combattants pro-iraniens tués hier dans des frappes menées dans l'est de la Syrie,
00:13 16 morts, dont des civils en Irak.
00:16 Une riposte qui survient après la mort de 3 militaires américains en Jordanie.
00:20 Bonsoir Général Jérôme Pellistrandi, consultant Défense BFM TV.
00:24 Merci d'être le 120 minutes ce soir pour nous expliquer le pourquoi et le comment de ce qui s'est passé.
00:29 Tout d'abord les chiffres, 85 cibles sur 7 sites différents.
00:33 Ce sont des opérations, des tirs importants.
00:36 Oui tout à fait, et des tirs qui ont été préparés depuis, on va dire plusieurs jours.
00:42 Il faut bien voir que sur le territoire irakien et syrien,
00:46 vous avez des bases qui sont quasiment en fait en extraterritorialité,
00:50 dans lequel vous avez des milices qui sont soutenues par l'Iran.
00:54 Et donc à la suite de l'attaque la semaine dernière d'une base américaine
00:59 qui a fait donc ces 3 morts comme vous l'avez rappelé, et une vingtaine de blessés,
01:03 Washington ne pouvait que répliquer et faire mal à ses milices,
01:08 tout en évitant une escalade avec Téhéran.
01:12 C'est ça ce qui est compliqué pour Washington, en tout état de cause.
01:14 Et bien l'US Air Force a frappé, il s'agit en quelque sorte de venger les 3 morts américains.
01:21 Ce qu'il faut bien comprendre, et ce que vous nous dites en substance,
01:24 c'est que côté américain et d'ailleurs côté iranien,
01:28 on ne veut pas d'une confrontation directe.
01:31 Oui absolument, et d'ailleurs les pays de la région qui sont eux aussi concernés,
01:37 je pense à l'Arabie Saoudite, le Qatar dont on parle beaucoup
01:40 dans le cadre de la médiation avec le Hamas et Israël,
01:43 aucun de ces pays n'a intérêt à ce qu'il y ait une déflagration régionale majeure.
01:47 Or il y a déjà suffisamment de difficultés, en mer rouge avec les outils
01:52 qui poursuivent le harcèlement contre le trafic maritime,
01:54 et puis ces attaques contre la base américaine.
01:57 Donc il faut trouver une espèce de juste déséquilibre en quelque sorte,
02:03 venger, frapper, sans pour autant rentrer dans une escalade
02:07 qui aurait des conséquences dramatiques non seulement pour la région,
02:11 mais aussi pour l'économie mondiale.
02:13 Ça dit, du rapport de force, cette attaque justement sur le sol jordanien qui a fait trois morts ?
02:19 Alors en fait il faut bien voir que les Américains depuis le 7 octobre
02:24 subissent de nombreuses attaques sur les bases qui sont disséminées
02:28 un petit peu partout dans le Proche et Moyen-Orient,
02:31 avec le fait que pour le moment il n'y avait pas eu de mort,
02:35 et là en quelque sorte une ligne rouge a été franchie,
02:38 et c'est la raison pour laquelle il fallait répliquer.
02:41 Maintenant on va voir ce qui va se passer dans les jours à venir,
02:45 est-ce qu'il va y avoir d'autres frappes américaines ?
02:49 En tout cas la réunion en urgence demandée par la Russie est plus un exercice de forme,
02:55 parce qu'effectivement les Etats-Unis avaient en quelque sorte le droit de légitime réponse
03:00 face à ces attaques faites par des milices soutenues par Téhéran.