VOICI - Numéro 10 : interview d'Ibrahima Diallo et Camille Chamoux

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il y a 2 ans

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00:00 Tu ne peux pas t'arrêter à un truc de trahison ou de déception.

00:03 Ouais, moi, franchement, ça m'a touché parce que quand tu es un métis dans une société,

00:10 tu as souvent, surtout étant très jeune, tu as ce truc-là de dire

00:13 "Ouais, je suis français, je suis sénégalais, je suis belge pour moi".

00:17 Et dans ce film, ça aborde ce sujet, mais de la meilleure des manières,

00:23 parce que c'est réel.

00:24 Souvent, on aborde des sujets de manière très cliché, très pas réel.

00:29 Et là, on est dans le réel, on est dans le vrai.

00:31 C'est des vrais problèmes que les métisses rencontrent dans la société.

00:35 Et aujourd'hui, de participer à un projet qui parle de ça, qui parle de notre histoire,

00:40 ça fait plaisir, même si c'est à travers un sujet comme le foot.

00:43 Ça raconte l'histoire de beaucoup de métisses dans la société.

00:46 Donc, le film n'est pas seulement pour les gens qui aiment le foot.

00:49 Il y a une certaine idée de ce que doit être un pays qui accueille

00:57 et de ce que doit être un pays où se fait bien le mélange des gens et tout.

01:01 En gros, il y a une certaine idée de la France où j'aimerais trop que ce soit ça, la France.

01:07 Et ça l'est en partie, mais malheureusement, c'est aussi autre chose.

01:10 C'est aussi ce dont parle le film, mais ça l'est aussi.

01:13 Et je trouve ça cool de retenir ça.

01:16 Et je trouve ça cool que le film parle de ça.

01:19 Vraiment, vraiment.

01:20 Moi, l'amitié, c'est hyper important pour moi.

01:25 C'est limite plus important que le couple.

01:28 Je trouve que l'amitié, ça reste.

01:30 Que tu construis ta vie, que tu choisis avec tes amis, que tu choisis ta famille amicale.

01:36 En fait, c'est la famille que tu choisis pour le coup.

01:37 Donc, et j'adore ce que le personnage de la mère dit à son fils à la fin.

01:45 Je trouve que c'est hyper beau et de dire, mais tu peux pas t'arrêter

01:48 à un truc de trahison ou de déception, parce qu'en fait, l'amitié, c'est duré à travers.

01:53 Non pas les trahisons, évidemment.

01:55 Mais en tout cas, à travers les hauts et les bas de durer, de rester.

02:00 Le sujet de trahison, moi, je l'ai aimé aussi.

02:02 Pourquoi? Parce que ça montre qu'au fait, ouais, mon meilleur ami m'a trahi,

02:06 mais m'a trahi pour certaines raisons.

02:08 C'est ses raisons à lui, c'est ce qu'il a ressenti.

02:10 Et aujourd'hui, dans la vie, parfois, on a ce truc là de se dire, il m'a trahi.

02:13 Mais au fait, il t'a trahi parce que toi aussi, t'as pu faire des conneries.

02:21 Stressé, je dirais pas, mais ouais, j'ai hâte de voir, de voir ce que ça donne.

02:25 Déjà, juste en tant que boxeur, se mettre dans la peau d'un acteur, c'est un peu.

02:29 Ouais, c'était nouveau.

02:31 Après, je vois la boxe plutôt comme un.

02:33 Comme un jeu, moi, comme je rentre dans un personnage pendant

02:37 pendant le nombre de rondes que je suis sur le ring et puis je dois en sortir.

02:41 Donc il y avait quand même pas mal de similitudes entre le monde du cinéma et la boxe.

02:44 J'ai commencé au théâtre, donc c'est différent,

02:49 mais je me souviens très bien de la première fois où j'ai tourné

02:54 et je trouvais ça hyper paralysant, alors que sur une scène,

02:59 j'avais peur de rien et j'avais commencé à 17 ans et j'avais vraiment peur de rien.

03:04 Et la caméra, les places, être dans les bonnes places et tout.

03:09 Je trouvais ça super stressant et super bloquant au début.

03:12 Et j'ai halluciné quand j'ai vu comment Ibrahima était à l'aise

03:16 parce que t'étais pas du tout stressé, toi.

03:19 Pas du tout.

03:20 Moi, c'est récent, alors que ça fait maintenant longtemps que je fais ça quand même.

03:24 C'est récent que je me sente totalement, totalement à l'aise et détendue.

03:30 Maintenant, honnêtement, ça y est, j'ai vraiment...

03:33 Je vis devant la caméra comme derrière.

03:36 La capacité d'un acteur ou d'une actrice, c'est de se projeter dans d'autres vies que la sienne.

03:43 Cela dit,

03:47 pour le coup, je trouve que le regard que tu portes sur ton enfant,

03:53 qui est un truc précis parce que c'est un amour inconditionnel,

03:56 donc il n'y en a pas beaucoup dans la vie, des amours inconditionnels.

03:59 Ça, c'est un truc, effectivement, quand tu l'as traversé, tu sais particulièrement...

04:05 Il y a un truc de regard où tu sais quel regard tu portes sur ton enfant.

04:09 Et moi, d'ailleurs, mon fils, il est petit, il a 8 ans,

04:12 mais il me dit parfois "ouais, je t'aime pas" et je suis là genre...

04:17 "Moi, je m'en fous, je t'aime quand même."

04:20 Et à chaque fois, il est hyper déstabilisé, il est là "Ah merde, ça marche pas."

04:24 Il me dit "Je t'aime pas" ou "Si tu fais ça, je te détesterais."

04:27 Et je suis là genre "C'est pas grave, parce que moi, je t'aimerais de toute façon."

04:30 C'est chiant.

04:31 Je crois que je suis assez proche de la mère du film.

04:37 Je crois que je suis assez sympa comme mère.

04:39 Franchement, je ne sais pas si je suis la meilleure amoureuse

04:43 ou la meilleure plein de trucs, mais en tant que daronne,

04:47 je pense que je suis assez cool.

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