Tuto-inFO proches aidant

  • il y a 8 mois

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00:00 Bonjour à toutes et tous, bienvenue à ce webinaire.
00:05 Comme l'a expliqué Patrick, un webinaire qui va se passer en deux temps.
00:09 Un temps de présentation et de témoignages, avec un certain nombre d'intervenants
00:13 côté force ouvrière qui se présenteront au fur et à mesure
00:17 pour vous apporter quelques éléments à la fois factuels
00:21 et puis aussi des éléments de témoignages particuliers par rapport au thème qui nous intéresse aujourd'hui.
00:25 Et puis une deuxième partie qui sera orientée plutôt sur le thème des questions-réponses
00:29 avec le petit onglet qui figure en bas de votre outil de webinaire
00:33 qui vous permettra tout au long des présentations de présenter vos questions
00:38 et on essaiera dans la deuxième partie d'y répondre pour un maximum d'entre elles.
00:43 Pour commencer, je vous propose de passer la parole à Étienne Castillaud
00:47 qui va nous faire une petite introduction sur l'importance du sujet que nous portons
00:51 au titre de force ouvrière sur la question des proches aidants.
00:55 Étienne, je te passe la parole.
00:57 Oui, merci, vous m'entendez ?
00:59 Oui.
01:00 Parfait. Je vais faire une petite introduction très rapide
01:04 pour laisser la parole à la présence d'intervenants suivants qui vont vraiment rentrer dans le concret.
01:09 Simplement pour dire que ces sujets-là, notamment l'accompagnement des proches aidants,
01:15 s'intègrent globalement dans le dialogue social ministériel
01:19 au travers de la question de la prise en compte du handicap.
01:23 C'est un sujet qui a fait l'objet d'une négociation tout au long de l'année 2021
01:27 et qui s'est terminée en 2022.
01:29 C'était la première négociation qui se faisait au sein du ministère
01:33 et une des premières aussi dans la fonction publique en général sur la question.
01:37 C'est un sujet que nous, on avait porté, ça faisait plusieurs années
01:41 qu'on réclamait une négociation sur l'adaptation des conditions de travail
01:46 et l'accompagnement du personnel concerné par le handicap.
01:50 Cette négociation a pu arriver à son terme et à l'intérieur de cette négociation,
01:56 nous avons souhaité, Force ouvrière, porter tout un brûlé sur les proches aidants,
02:00 conscient que c'est un sujet qui devient de plus en plus important
02:04 et que concerne de plus en plus de monde dans la société française
02:08 et notamment au sein du ministère.
02:10 C'était assez capital pour nous.
02:12 Malheureusement, si je puis dire, on n'a pas pu obtenir autant que ce qu'on aurait souhaité avoir.
02:17 C'est-à-dire que pour ceux qui auront la curiosité d'aller regarder le contenu de l'accord handicap,
02:22 vous verrez que sur la question des proches aidants, ça se résume au strict minimum
02:28 à un simple rappel de la loi et des droits actuels
02:32 et un engagement à mieux communiquer sur le sujet.
02:35 On verra d'ailleurs au cours du webinaire si c'est bien le cas
02:38 et si tout le monde a pu bénéficier d'une information correcte de la part du ministère ou pas,
02:43 même si on a notre petite idée sur la question.
02:46 Voilà, le strict minimum.
02:48 Alors que de notre côté, on aurait souhaité que le ministère s'engage à faciliter beaucoup plus
02:55 l'organisation du temps de travail des personnes concernées,
02:59 des agents qui sont en situation de proches aidants.
03:03 Ça pouvait passer par plusieurs dispositifs.
03:06 Alors, faciliter l'aménagement des horaires,
03:09 même si c'est prévu dans la loi et c'est rappelé dans l'accord,
03:13 on reste sur du cas par cas et c'est toujours un peu délicat.
03:17 Ça veut dire que l'agent doit aussi d'autant plus exposer sa vie privée,
03:21 sa hiérarchie, etc., rentrer dans le détail.
03:24 Sa hiérarchie demeure un agent d'état un petit peu toute puissante
03:27 par rapport à un aménagement éventuel du poste de travail.
03:30 Nous, on aurait souhaité aller sur un endroit un peu plus garanti pour l'agent
03:33 à partir du moment où il déclarait quand même une situation de ce type-là.
03:37 Et on a d'autres dispositifs qui peuvent exister et qu'on aurait souhaité voir élargis,
03:41 comme la semaine de 4 jours par exemple, et le télétravail,
03:44 qui peuvent de façon combinée permettre de faciliter,
03:47 si l'agent a besoin d'aller se déplacer auprès d'un proche,
03:51 passer plus de temps auprès d'un proche,
03:54 de concentrer son temps de travail sur 4 jours et en libérer un
03:59 pour mieux concilier avec ses contraintes familiales.
04:03 Voilà, peut-être rapidement pour vous dire dans quel cadre ça en situe
04:08 et où on ressentait le besoin, on sentait qu'il y avait auprès des agents du ministère
04:14 le besoin d'avoir une meilleure information sur ces sujets-là
04:17 et de pouvoir, pourquoi pas, continuer à faire progresser et sensibiliser
04:22 sur l'importance de ces situations, de ce qu'elles représentent au sein du ministère
04:27 pour que petit à petit, on puisse améliorer la prise en compte
04:31 de toutes ces situations avec l'acquisition de nouveaux droits.
04:36 Merci Étienne pour cette introduction qui replace un petit peu le sujet
04:39 dans un contexte y compris du dialogue social ministériel côté écologie.
04:43 Avant de passer la parole à Céline qui va vous faire une intervention
04:46 sur un petit peu l'état du droit et de la problématique,
04:49 ce qu'on vous propose pour vous rendre acteur de ce webinaire,
04:52 on va lancer un premier sondage qui va permettre de faire connaissance,
04:55 en particulier du point de vue de votre lieu d'affectation,
04:58 est-ce que vous êtes dans une direction régionale du ministère,
05:01 dans un établissement public, dans une direction départementale, etc.
05:04 Et puis est-ce que vous-même vous êtes concerné à titre personnel,
05:07 même si ce n'est qu'un sondage et qui ne sera bien entendu pas
05:10 avec une dimension d'institution individuelle,
05:14 un petit peu voir par rapport à la sociologie des participants
05:19 qu'on puisse aussi adapter derrière nos présentations.
05:22 Je vous lance un petit sondage, vous devriez voir à l'écran
05:25 un petit questionnaire qui s'appelle "Faisons connaissance"
05:28 qui vous demande dans quel type de service vous êtes affecté,
05:32 et puis est-ce que vous êtes ou avez été proché dans à titre personnel.
05:37 Je vous laisse quelques secondes.
05:43 Je vois que ça se stabilise, ça bouge encore un petit peu,
05:55 je vous laisse encore cinq secondes.
05:59 Je vous propose de mettre fin au sondage.
06:06 Je vais partager avec vous en live les résultats correspondants.
06:10 On voit qu'on est à quelque chose d'assez équilibré,
06:13 on a une légère majorité de collègues qui sont en poste
06:16 dans un établissement public du ministère,
06:20 enfin je parle majorité par rapport à un peu plus nombreux
06:23 que les services du ministère eux-mêmes.
06:26 On a aussi quelques collègues qui sont connectés en DNI,
06:29 ce qui est logique, et puis quelques collègues qui viennent même d'autres horizons.
06:32 Et puis par rapport au thème que l'on développe aujourd'hui,
06:35 on voit qu'on a une grande majorité des collègues
06:39 qui ont été concernés par cette problématique à titre personnel.
06:44 C'est intéressant d'avoir fait ce premier état des lieux.
06:48 Sur ce, je laisse la parole à Céline Augès
06:53 qui va vous faire une présentation.
06:56 Céline étant membre de la formation Hygiène et Sécurité
06:59 ministérielle du ministère de l'Écologie.
07:02 Céline, à toi.
07:04 Est-ce que vous m'entendez bien ?
07:07 Il y a environ 8 à 11 millions de proches aidants en France.
07:10 6 proches aidants sur 10 sont des femmes,
07:13 61% des proches aidants sont en situation d'emploi.
07:16 Mais un aidant sur 4 seulement, on a informé son employeur.
07:19 La majorité des proches aidants accompagnent un membre de leur famille.
07:22 Il y a eu un moyen d'entrée comme proche aidant et 36 ans en 2022.
07:25 Actuellement, un français sur 10 est aidant,
07:28 mais en 2030, ce sera un français sur 4.
07:31 La problématique des proches aidants va donc devenir de plus en plus importante.
07:37 Êtes-vous un proche aidant et considérez comme proche aidant d'une personne âgée
07:41 ou handicapée, son conjoint, son concubin, le partenaire avec qui elle a conclu
07:45 un pacte civil de solidarité, un parent ou allié,
07:49 une personne résidant avec elle ou en traitant avec elle des liens étroits et stables
07:53 qui lui vient en aide de manière régulière et fréquente à titre non professionnel
07:57 pour accomplir tout ou partie des actes ou des activités de la vie quotidienne.
08:02 Le proche aidant est donc un proche non professionnel à distinguer des aidants professionnels.
08:09 Alors déjà, peux-tu nous parler aussi du droit au répit ?
08:14 Est-ce que c'est quelque chose qu'il y a qui parle ?
08:16 Déjà, quels sont vos besoins en tant que proche aidant ?
08:20 Vous avez parfois une part importante de proches aidants qui peuvent développer
08:25 des problèmes de santé physique ou psychique liés à son statut d'aidant,
08:28 d'où l'importance de ne pas s'oublier et de bénéficier notamment d'une prise en charge médicale
08:32 et d'un droit au répit.
08:34 Et ce droit au répit est une revendication forte de FO qui souhaite que ce droit
08:38 soit inscrit dans la loi.
08:42 Actuellement, l'aidant peut bénéficier d'un droit au répit de différentes manières,
08:46 soit partir en vacances seul et laisser la personne aidée dans une structure spécialisée
08:50 pendant quelques jours, soit partir en vacances avec la personne aidée
08:54 dans un village répit famille.
08:56 C'est un village vacances géré par une association.
08:59 Le droit au répit peut également se matérialiser par le recours à des congés spécifiques
09:03 aux proches aidants en fonction de sa situation.
09:06 Il y a différents congés.
09:08 Le congé de proches aidants est important.
09:12 Il permet de cesser temporairement son activité professionnelle pour s'occuper d'une personne
09:16 en situation de handicap ou âgée en perte d'autonomie.
09:19 Il s'agit d'un congé de trois mois renouvelable dans la limite d'un an pour toute la carrière.
09:24 Il est possible de transformer ce congé en période de travail à temps partiel
09:28 ou de le fractionner.
09:30 Ce congé n'est pas rémunéré par l'employeur, mais l'aidant bénéficie d'une allocation
09:33 appelée AJPA, allocation journalière du proche aidant, d'un montant de 58,59 euros par jour
09:40 dans la limite de 66 jours.
09:42 Il faut que la personne aidée présente un taux de handicap de 80% et que la personne
09:46 âgée soit évaluée en gire 1, 2, 3 ou 4.
09:51 FO souhaite améliorer la durée d'indemnisation du congé proches aidants en garantissant
09:55 l'AJPA tout au long du congé et la possibilité de prendre le congé de proches aidants
10:00 comme un temps partiel.
10:03 Peut-on parler des congés spécifiques aussi ?
10:06 Oui.
10:07 Le congé de solidarité familiale, ce congé permet d'assister à un proche en fin de vie
10:11 pour une durée maximale de trois mois.
10:13 Il n'est pas rémunéré.
10:15 Le congé de présence parentale, congé d'une période maximum de 310 jours pour s'occuper
10:20 d'un enfant gravement malade, accidenté ou handicapé.
10:23 Ce congé est rémunéré par l'AJPP, Allocation journalière de présence parentale.
10:30 Et les dons de congés RTT par des collègues, cela est géré par les services RH dont la
10:38 personne dépend.
10:39 Ce don de congé est au profit de salariés aidants d'approche en perte d'autonomie
10:44 d'une particulière gravité ou présentant un handicap ou au bénéfice d'un aidant
10:49 qui assume la charge d'un enfant de moins de 20 ans atteint d'une maladie, d'un accident
10:53 ou d'un handicap, d'une particulière gravité qui nécessite la présence soutenue de ses
10:58 parents et des soins contraignants.
11:00 Et concernant la retraite, qu'est-ce que tu peux nous dire sur ce sujet ?
11:07 La situation d'aidant peut également donner droit à une retraite anticipée, mais pour
11:13 obtenir tous ces droits, il faut souvent se déclarer à son employeur, ce que beaucoup
11:18 d'aidants ne font pas.
11:19 De plus, ces droits sont complexes à mettre en œuvre, notamment pour la retraite anticipée
11:23 qui dépend souvent du taux d'invalidité de la personne handicapée.
11:26 Le taux doit être égal ou supérieur à 80% d'invalidité.
11:30 Et il faut souhaiter, exiger même, que le droit à la retraite anticipée pour le prochain
11:35 don soit simplifié pour permettre à tous les aidants d'en bénéficier.
11:38 Alors, la retraite anticipée du fonctionnaire pour enfants handicapés.
11:45 Le fonctionnaire peut partir en retraite anticipée si l'enfant est atteint d'une invalidité
11:49 d'au moins 80%, s'il a interrompu pendant au moins deux mois consécutifs ou réduit
11:54 pendant au moins quatre mois son activité professionnelle, alors qu'il avait son enfant
11:59 à charge, et s'il a 15 ans de service effectif ou plus.
12:03 Alors, peut-être avant de passer aux ressources, juste on va lancer un deuxième questionnaire,
12:10 c'est par rapport à ces différents outils, entre guillemets, ou droits, c'est de savoir
12:14 un petit peu quel est votre état d'information avant ce webinaire, sur ce qui a pu vous être
12:19 présenté.
12:20 Donc, on va lancer un deuxième petit sondage qui s'intitule "Votre vécu" par rapport à ça.
12:29 Et donc, vous voyez apparaître normalement à l'écran une première question, c'est
12:33 "Est-ce que vous avez déjà eu des informations de la part d'administration sur ces différents
12:37 sujets ? Et puis, est-ce que vous-même, vous avez eu déjà l'occasion de faire valoir
12:42 votre statut de prochain en reprès de votre employeur ? Et puis, est-ce que vous avez
12:48 mobilisé déjà, notamment en matière de facilité horaire, entre guillemets, ou de
12:52 réduction du temps de travail, déjà des modalités de gestion de votre organisation
12:58 personnelle ?
12:59 Je vous laisse un petit peu de temps pour répondre à ces trois questions, qui nous
13:04 permettront de mesurer aussi, par rapport à notamment l'implication de l'administration,
13:09 de savoir si l'administration fait le "job", entre guillemets, sur ce sujet de l'information
13:14 des droits des aidants.
13:16 Je vous laisse encore 4-5 secondes.
13:38 Allez, on va arrêter là.
13:41 Et on va partager les résultats, que je vais laisser d'ailleurs interpréter par l'équipe,
13:48 y compris Étienne.
13:51 Donc, sur la première question, "Avez-vous des informations de l'administration ?" On
13:55 voit que là, très majoritairement, alors que pour le coup, on est sûr que vous-même,
14:00 vous êtes un public qui est concerné par le sujet, à quasiment 90%, vous n'avez pas
14:06 eu d'informations de la part de l'administration, que la connaissance de votre statut de proche
14:14 aidant est très majoritairement non connue de la part de l'administration, et puis que
14:21 sur la mobilisation des droits, notamment en termes d'aménagement horaire, vous êtes
14:26 une très grande majorité à ne pas y avoir de recours.
14:30 Donc, je ne sais pas si Étienne ou les membres de notre équipe d'intervention, aujourd'hui,
14:36 il y a des commentaires sur ce sondage qui est quand même assez intéressant.
14:41 Oui, peut-être pour réagir, mais ça correspond à ce qu'on pensait, ça correspond aussi
14:54 à ce qu'on a globalement porté, c'est-à-dire une situation de sous-estimer l'impact de
15:02 l'administration sur le nombre d'agents concernés par ce genre de situation, qui est susceptible
15:09 de créer de la souffrance au travail, parce qu'à un moment donné, on a du mal à tout
15:13 concilier, avec la souffrance au travail, l'épuisement, etc.
15:17 Au-delà de ça, j'ai envie de dire aussi, une certaine urgence à faire, beaucoup plus
15:23 que ce qui est fait aujourd'hui, sur la question des prochains ans.
15:26 Ça commence par sensibiliser sur les droits.
15:28 Nous, on le fait à titre syndical, mais il faut effectivement que du côté du ministère,
15:32 il y ait plus d'informations, et puis aller chercher de nouveaux droits, parce qu'on voit
15:36 que dans l'avenir, dans les années, c'est déjà très présent et ça va se développer
15:41 de plus en plus dans les années qui viennent.
15:43 Donc, il y a besoin d'aller beaucoup plus loin que ce qu'on fait aujourd'hui.
15:47 Je vois qu'Annie, ça voit peut-être aussi un commentaire sur le résultat de ce sondage.
15:52 Oui, merci.
15:53 Par rapport à ce que disait Étienne tout à l'heure, la présentation, que depuis
15:57 2021 et 2022, il y a quand même de la communication sur le sujet des aidants.
16:01 Et là, quand on voit la première question, 13%, je suis sûr qu'en 2020, il y aurait
16:07 peut-être 0%, parce que dans la réalité, l'administration ne communique pratiquement
16:13 jamais sur le sujet des aidants encore, et c'est pour ça qu'on souhaite que la communication
16:18 continue à se propager.
16:20 Ça serait bien que ça vienne de l'administration et pas…
16:24 Merci, merci Anis.
16:27 Puis Anis aura l'occasion de témoigner aussi dans la suite de notre présentation.
16:32 Écoutez, je ferme le sondage et puis on reprend le cours de la présentation de Céline avec
16:38 les différentes ressources qui sont à mes dispositions des Prochets d'Emploi.
16:42 C'est pour vous dire qu'en fait, déjà, il faut revendiquer que le Prochets d'Emploi
16:47 est un emploi avec la prise en compte de son statut d'aidant, mais lorsque l'aidant
16:51 doit diminuer son activité pour venir en aide à la personne aidée, il peut bénéficier
16:55 d'un dénommagement financier, notamment en cas de handicap grâce au volet élumène
17:00 de la prestation de compensation du handicap.
17:02 Il faut être conjoint, concubin ou paxé de la personne aidée, ou bien ascendant,
17:07 descendant ou collatéral.
17:09 L'aidant est autorisé à exercer une activité salariée tout en étant dédommagé à concurrence
17:14 du maximum prévu si les deux emplois du temps sont compatibles.
17:17 Un retraité peut également être dénommagé comme aidant.
17:20 Le dénommagement est de 50% du SMIC horaire et il peut se monter à 75% du SMIC horaire
17:25 si l'aidant est obligé de réduire ou cesser son activité professionnelle.
17:29 Il faut que la personne aidée nécessite une aide totale pour la plupart des actes
17:33 essentiels et une présence constante.
17:35 Lorsqu'on est aidant d'une personne handicapée, on peut aussi se déclarer auprès de l'AMDPH
17:42 par le biais d'une page spécifique « Vie de l'aidant » dans le formulaire de demande
17:46 de la personne handicapée.
17:48 Le proche aidant peut indiquer ses souhaits en matière de répit ou une aide professionnelle.
17:53 Je vous donnerai le formulaire MDPH, je ne l'ai pas mis en annexe, mais je vous l'enverrai
17:59 peut-être plus tard.
18:01 Plusieurs ressources existent pour les aidants, notamment les associations qui peuvent organiser
18:05 des formations d'aidants ou du soutien psychologique, et la mise à disposition d'aidants professionnels,
18:11 ou bien les mairies qui peuvent organiser des cafés des aidants par le biais des CCAS.
18:15 Alors en fait, ce qu'on peut retenir de tout ça, c'est que les aidants sont très nombreux,
18:22 mais peu nombreux à se déclarer et à connaître leurs droits.
18:25 Les droits sont parfois très complexes à mettre en œuvre, car ils dépendent de la
18:28 situation de la personne aidée, le taux de handicap, l'autonomie liée au vieillissement.
18:35 Pour 2023, la loi de financement de la sécurité sociale a prévu la remise d'un rapport sur
18:40 le financement du congé proche aidant et l'opportunité d'élargir sa durée, ainsi
18:45 que son indemnisation.
18:47 Enfin, cette loi instaure les nouveaux rendez-vous de prévention, qui sont l'occasion de repérer
18:52 les risques liés à la condition de proche aidant.
18:55 Alors là, aujourd'hui, c'est en fait un petit focus sur les droits, mais vous pouvez
19:05 aller plus loin en vous inscrivant à une conférence sur les aidants qui peut être
19:09 organisée par votre classe, comité local d'action sociale, ou par la SRIAS, section
19:14 régionale interministérielle d'action sociale, qui organisera pour l'Île-de-France
19:19 deux séminaires aidants les 19 et 23 juin.
19:22 Et vous pouvez aussi adhérer, si vous le souhaitez, à une association d'aidants ou
19:26 à une association spécialisée dans les handicaps de la personne aidée.
19:30 Ça peut vous donner des conseils pour connaître vos droits et vos possibilités.
19:38 Alors, il y a des structures d'aide aux aidants, des possibilités d'aide par les
19:45 CLIC, les centres locaux d'information et de coordination géontologique, c'est un
19:50 centre d'accueil et d'orientation pour les personnes âgées, les MDPH, Maisons
19:54 départementales des personnes handicapées, les CCAS, centres communaux d'action sociale,
20:01 le conseil départemental, les associations d'aide et de soins à domicile, et enfin
20:07 le site Internet du ministère de la Santé, qui recense les possibilités d'hébergement
20:12 temporaire et les aides financières possibles.
20:15 Il y a aussi les associations spécialisées dans le champ du handicap, comme j'ai
20:21 trouvé deux associations que je connais, mais bon, il y en a d'autres, c'est APF
20:26 France Handicap et l'AFM.
20:29 Il y a aussi l'Agence nationale pour les chèques-vacances, qui propose des aides
20:32 financières pour les vacances de la personne aidée ou de l'aidant.
20:36 Les villages répit-familles, je vous en ai déjà parlé pour le droit au répit, ce
20:40 sont des centres de vacances spécialement aménagés pour accueillir des personnes
20:44 handicapées ou âgées, ainsi que leurs aidants, avec des auxiliaires de vie qui
20:48 sont proposés pour permettre le répit des aidants habituels.
20:52 Une association très importante, l'Association française des aidants, cette
20:56 association propose des formations gratuites pour les aidants, notamment dans le
21:00 domaine de la santé, ou encore des cafés des aidants qui permettent aux aidants
21:04 d'avoir des discussions entre eux dans un cadre convivial.
21:08 Les formations sont gratuites et peuvent être en ligne également, soit en
21:12 présentiel, soit en ligne.
21:16 Le groupe de réflexion et réseau pour l'accueil des personnes en situation de
21:19 handicap, c'est un portail d'accueil temporaire et de relais aux aidants.
21:26 Alors maintenant on va passer au témoignage d'Anis Chebli qui est militant FO
21:30 dans une entreprise informatique, qui est secrétaire adjoint de l'UL de
21:34 Nanterville, Union locale, représentant syndical au CSE de son entreprise,
21:38 conseiller du salarié pour le département des Hauts-de-Seine, défenseur syndical
21:46 en ligne de France et aidant de ses deux parents.
21:50 Alors d'abord Anis, comment es-tu devenu aidant ?
21:54 Bonjour, merci.
21:58 Je suis devenu aidant, en réalité j'ai été aidant même depuis avant mon
22:02 adolescence, mais là pour le cas pour mes parents, je suis aidant de mes
22:06 parents aujourd'hui depuis aidant, donc depuis 2014.
22:10 Enfin, depuis 2014, j'ai connu l'association française des aidants, pardon,
22:18 mais j'ai toujours été aidant pour les grands-parents ou pour les parents.
22:22 Donc c'est pour ça que dans ta présentation, tu disais qu'à partir de 36 ans,
22:26 on est aidant, enfin globalement, mais en réalité il y a même des enfants mineurs
22:30 qui sont aidants partout en France et ailleurs.
22:34 Donc comment je suis devenu aidant ?
22:38 C'est naturel, chez moi, c'est l'aide depuis mon plus jeune âge,
22:42 il faut toujours aider la famille, les proches autour de moi,
22:46 donc là il s'agit de mes parents, donc c'est l'aide qui est naturelle,
22:50 c'est l'aide de mes proches autour de moi, donc là il s'agit de mes deux parents,
22:54 c'est encore plus fort, voilà, avec ma soeur,
22:58 nous sommes deux à être aidant de mes parents.
23:02 D'accord. Et comment gères-tu le fait d'être aidant et ton activité professionnelle ?
23:06 Alors, il y a quelques années en arrière,
23:10 c'était plus compliqué en effet,
23:14 parce que là, aujourd'hui, j'ai quand même, comme tu l'as dit,
23:18 plusieurs mandats syndicaux, donc avec l'employeur,
23:22 je ne suis pas directement, actuellement, en poste,
23:26 je suis à disposition de l'employeur, je dirais,
23:32 donc c'est un peu plus souple par rapport aux communications téléphoniques,
23:38 aux points qu'on fait avec les parents, etc., j'ai un peu plus de liberté,
23:42 mais sinon on arrive à gérer avec ma soeur,
23:46 c'est compliqué, et aujourd'hui, heureusement qu'il y a le statut
23:50 de l'aidant avec le congé aussi,
23:54 ce qu'on a obtenu il y a deux ans,
23:58 donc c'est très bien, parce que toujours l'aidant, partout, on le retrouve encore aujourd'hui,
24:02 on est obligé de mentir des fois, de poser des congés,
24:06 c'est une vie pas facile dans la relation travail.
24:12 Aujourd'hui, moi avec les parents qui sont sur Paris,
24:18 on a une organisation avec ma soeur, on arrive quand même à gérer
24:22 l'aide des parents.
24:26 Et quels seraient tes besoins en tant qu'aidant actuellement ?
24:30 Alors les besoins, mes besoins à moi,
24:34 je me dis que peut-être, je donnais l'exemple de,
24:38 j'ai acheté une voiture, moi, que pour balader un petit peu mes parents
24:42 qui ne sortent plus depuis le Covid, avec du âge et l'handicap aussi,
24:48 donc j'ai acheté un véhicule sur Paris, alors que j'en ai pas spécialement besoin,
24:52 uniquement pour les balader, pour faire les courses, etc.
24:56 Donc quand je suis avec eux, ils ont la carte handicap, etc.,
25:00 mais souvent, comme je fais faire des courses, faire des choses pour eux,
25:04 je me disais, il faudrait peut-être trouver une solution pour les aidants,
25:08 pour éviter de prendre des PV à chaque fois, alors que le but est d'aider les parents.
25:16 Ça, ça m'arrive souvent, moi, de prendre des contraventions
25:20 pour des choses que je dois faire pour mes parents, alors que j'ai pas,
25:24 à la base, spécialement besoin d'un véhicule, je l'ai acheté uniquement,
25:28 essentiellement pour les balader, pour eux.
25:32 Donc il y a ça, je me dis aussi, peut-être que,
25:36 parce que la santé des aidants, quand même, aujourd'hui,
25:40 on se sent toujours fort, etc., mais on s'aperçoit que l'aidant
25:46 finit souvent par tomber avant l'aider, quelquefois,
25:50 et moi, je me dis, avec la relation travail, peut-être que des professionnels
25:55 pourraient réfléchir à la visite médicale, par exemple, au travail,
25:58 on sait que ceux qui font les 3-8, ils ont le droit, peut-être,
26:01 à deux visites par an, etc., il y en a d'autres qui ont une fois tous les deux ans.
26:07 Ça serait bien de se pencher sur le sujet des aidants avec cette relation de travail
26:12 et que quelqu'un puisse réellement checker la santé de l'aidant,
26:19 parce que, bon, là, on a le réconfort avec le café des aidants,
26:23 avec toutes les choses qui existent, dont vous avez parlé avant,
26:28 mais l'aidant reste toujours quand même assez renfermé sur lui
26:32 et il faudrait plutôt qu'on vienne vers lui.
26:38 Je ne sais pas si je me fais bien comprendre, mais…
26:41 Oui, il faut vérifier comment c'est fait.
26:44 Voilà, ce serait bien que des professionnels puissent avoir le déclic
26:48 sur certains checks qu'ils pourraient faire, des préventions à faire pour les aidants.
26:55 Et que penses-tu qu'il faudra améliorer concernant le droit des aidants, alors, du coup ?
27:03 Ça rentre un peu à ce que je disais, le droit des aidants.
27:07 Honnêtement, je pense qu'on voit bien qu'à chaque fois qu'on parle des aidants,
27:12 il y a toujours cette souffrance d'essayer que les professionnels,
27:18 avec le temps, puissent réfléchir sur des choses qui pourraient l'aider.
27:25 Il y a des choses qui sont faites aujourd'hui, heureusement.
27:28 Moi, je suis content parce que, comme disait Étienne, en 2021,
27:32 nous avons essayé de communiquer sur le sujet des aidants.
27:36 Et à un moment, on parlait de l'aidant sur BFM,
27:39 on parlait de l'aidant sur les réseaux sociaux un petit peu pour le projet des aidants.
27:42 C'était super.
27:44 Et moi, j'aimerais qu'aujourd'hui, ça sonne dans les oreilles de beaucoup de personnes.
27:47 J'ai fait moi-même une interview dans notre entreprise
27:50 où j'ai eu plein de salariés qui sont venus vers moi après cette publication.
27:56 Et on s'aperçoit qu'il y a plein d'aidants dans l'entreprise,
27:59 alors qu'avant, personne n'en parlait.
28:01 Du coup, tout le monde se met à communiquer et ça fait du bien.
28:04 Et moi, je porte la parole des aidants.
28:06 Je suis membre de l'association française des aidants.
28:10 Et c'est bien qu'il y ait cette connexion comme ça pour celui qui est aidant,
28:17 qui est dans sa coquille, qui ne connaît pas ses droits,
28:20 qui n'a pas spécialement l'échange pour le temps de répit.
28:25 Il y a plein d'idées.
28:27 Et quand on est ensemble, on est plus fort et on est mieux.
28:30 On vit mieux, même si c'est quelque chose de difficile.
28:32 On le vivra naturellement mieux.
28:35 Justement, tu parlais de l'association française des aidants.
28:38 Peux-tu nous en dire deux mots éventuellement ?
28:40 Alors, l'association française des aidants,
28:43 moi, je l'ai connue cette association en 2014,
28:46 parce que j'ai aidé la maman qui avait un cancer.
28:51 Et puis après, en 2014, mon papa a eu le troisième AVC.
28:55 Et c'était très compliqué pour ma sœur et moi, le quotidien.
29:00 Tous les soirs, on finissait le travail, on était à l'hôpital.
29:03 Ça a duré plusieurs mois comme ça.
29:06 Et à un moment, je craquais.
29:08 Je parlais avec une amie qui m'a fait connaître l'association française des aidants.
29:13 Elle m'a dit, essaye de les contacter, tu vas voir, etc.
29:17 Il y a des échanges, le café des aidants, etc.
29:20 Et j'ai adhéré à l'association française des aidants.
29:23 Et donc là, dès la première rencontre, le premier échange,
29:26 on voit qu'on n'est pas seul à vivre ce qu'on vit là.
29:28 Parce que quand on vit un moment comme ça difficile,
29:32 au bout d'un moment, on peut voir noir.
29:35 Et donc, voilà, ça fait du bien.
29:38 Ça remet un peu, ça redonne un peu d'énergie.
29:41 Et puis voilà, moi, moi, j'aime m'aider.
29:43 C'est ça, c'est ce qui me donne l'énergie.
29:45 Je suis aidant depuis mon plus jeune âge et je continuerai à faire ça.
29:50 Même, même d'ailleurs, mes mandats syndicaux, là, ce que je fais,
29:54 tout ça, c'est à titre gratuit.
29:56 C'est dans le but d'aider les salariés.
29:58 Et il m'est arrivé aussi d'assister à un salarié,
30:02 à un entretien préalable.
30:05 Et puis derrière, ça m'est arrivé le mois dernier.
30:07 Je vous donne l'exemple.
30:08 Il m'a payé un café pour connaître la suite et pour me remercier.
30:12 Et puis il a craqué.
30:13 Il me disait je craque parce que l'employeur ne payait pas pendant 30 mois son salaire.
30:18 Donc, et il m'a dit je craque parce que je, je, j'ai, j'ai, j'ai mon père qui est alcoolique.
30:24 Et quand je rentre à la maison, je nettoie son pipi, etc.
30:27 Et il est tout seul dans sa coquille en train de vivre tout ça.
30:31 Donc, je lui ai parlé de l'Association française des aidants.
30:35 On a échangé ensemble sur ce que je vivais, etc.
30:38 Et puis, boum, il a repris une bonne respiration en me disant vraiment merci.
30:44 Et je vais regarder l'association, etc.
30:47 Et voilà, on a gardé un échange comme ça.
30:50 Donc, finalement, même mes mandats syndicaux, ce que je fais là,
30:54 c'est aussi des fois ça peut aussi.
30:57 Là, l'exemple que je vous ai donné, c'était le mois dernier.
31:00 Voilà donc. Et moi, je dis que pour quelqu'un qui connaît pas bien ses droits, etc.
31:05 L'Association française des aidants, c'est la première porte sur le sujet.
31:09 Et puis, comme le rappelait Céline, il y a les formations gratuites en ligne,
31:15 des formations qui sont très intéressantes pour l'aidant, pour savoir sur ce qui,
31:19 où il est, ce qu'il a, ses droits, etc.
31:21 Et pour les professionnels pour former sur le, la santé également.
31:27 Donc, naturellement, avec tout ça, les cafés des aidants, les échanges,
31:33 ça peut être bénéfique d'aller jeter un coup d'œil sur ce que fait l'Association française des aidants.
31:40 Merci, Anis. On voit aussi l'intérêt d'avoir le croisement entre l'action syndicale
31:45 et l'action au sein d'une association qui sont complémentaires et qui font tout l'intérêt.
31:50 Alors, ça fait la transition d'ailleurs avec le témoignage de deux de nos camarades,
31:54 Sophie Fournier et Eric Drago, qui eux sont impliqués dans les instances confédérales
32:00 et fausses sur le thème du handicap, puisque avant de pouvoir bénéficier d'un droit,
32:04 il faut pouvoir le créer. Et là, c'est bien par la revendication au niveau syndical que ça se fait.
32:10 Donc, en petit complément par rapport aux présentations,
32:13 Sophie et Eric peuvent apporter quelques éclairages complémentaires,
32:18 en se disant par contre que vers 13h20, par contre, on commence le jeu de questions-réponses
32:23 pour laisser suffisamment de temps à l'échange ensuite.
32:27 OK, qui commence ? Eric ou moi ?
32:33 Vas-y Sophie !
32:34 Bonjour à tous et merci d'être là pour écouter ces supports qu'on est en train de vous fournir.
32:46 On l'a fait en sachant pertinemment que malheureusement, aujourd'hui,
32:53 la reconnaissance de l'Aidan est bien un sujet ô combien d'actualité
33:00 et malheureusement largement écarté des réflexions sur tous les acteurs sociaux
33:08 qui devraient les mettre en place.
33:10 Je crois que le petit récapitulatif et le petit questionnaire que vous a fait Laurent dit long
33:19 sur les informations que vous avez et celles que vous devriez avoir de main droite.
33:30 Alors, la situation d'Aidan, en tous les cas, c'est bien cette reconnaissance de statut
33:38 qui nous fait travailler de cette façon-là et c'est bien ça qu'on a envie de mettre en place
33:48 parce qu'il est porteur d'un accompagnement de handicap et que cet accompagnement
33:57 est une prise en compte dans son travail quotidien et que ce travail quotidien
34:13 a des répercussions sur l'évolution de carrière et sur l'évolution sociale tout court.
34:25 Donc, la première chose qu'il faut faire effectivement, c'est de ne se faire que sur ce support-là.
34:38 Et ça, c'est la première étape.
34:41 Alors, l'Aidan garde le droit de déclarer ou non son statut d'Aidan,
34:49 en tous les cas, ou qu'il ne le fasse pas parce qu'à tout moment,
34:55 ça pourra se déclencher quand la situation est vraiment trop imprenable.
35:00 Et du coup, là, l'employeur aura l'obligation d'avoir cette reconnaissance
35:07 et cette reconnaissance aura des répercussions sur toutes les possibilités
35:15 qui seront offertes pour permettre un équilibre entre le travail et la vie de la famille.
35:29 Et la vie des… s'il y a besoin, je répondrai à quelques questions.
35:35 Je vais laisser Éric dire de son côté comment on fonctionne.
35:41 Au CCIPH, ça a été présenté au démarrage.
35:47 Donc, c'est la considération d'avoir beaucoup d'outils pour pouvoir aider toutes les personnes.
36:02 Voilà, je te laisse parler, Éric.
36:05 Oui, Éric.
36:06 Oui, OK.
36:07 Bonjour tout le monde, merci de votre accompagnement et de m'accueillir dans ce webinaire.
36:11 Moi, j'apporterai plusieurs témoignages de manière ce qu'on appelle interprofessionnelle.
36:14 J'ai une fonction où je conseille à Pôle emploi auprès de mendeurs d'emploi.
36:18 Donc, on ne parle pas de ces gens-là.
36:20 Je suis référent d'ICAPE au niveau de l'Union départementale de Perpignan
36:23 sur le département des Pyrénées-Orientales.
36:25 Donc, j'accompagne des référents, des personnes en situation d'ICAPE reconnue
36:29 ou en instance de lettres, ou voire des aidants familiaux.
36:33 Il y a plus tard que la semaine dernière, j'ai eu une personne, un aidant familial,
36:37 d'un militant qui était une grand-mère dont le mari était aveugle,
36:42 atteint d'une retinopathie pigmentaire.
36:46 Qu'est-ce qui se passe ?
36:47 La personne vient, elle fait des marches, la personne est âgée,
36:49 on ne lui parle pas aussi des personnes âgées.
36:52 Il a fallu d'abord l'informer, l'écouter, l'informer, l'accueillir.
36:56 Il a formé sur ses droits, il a pris en charge de ses droits.
36:59 Il fallait régler la problématique de la personne,
37:01 de la personne en situation d'handicap qui était le mari,
37:03 mais c'est aussi la personne.
37:05 La personne était aidante familiale sans statut.
37:08 Donc, je lui ai dit « mais madame, après une analyse infinie de la situation,
37:12 c'est-à-dire une sorte de diagnostic, madame, vous avez rencontré des difficultés,
37:16 je vous ai évoqué vos difficultés. »
37:17 Elle me dit « oui, qu'est-ce que vous faites ? »
37:19 Elle me parle de son parcours de vie,
37:20 de la difficulté qu'elle a à s'occuper de son mari toute la journée,
37:23 qu'elle est même âgée depuis 80 ans,
37:25 dont l'accès à la défense des droits, on s'occupe dans un premier temps.
37:29 Et la personne, elle était âgée, à la retraite,
37:33 à 100 % aidante, mais non reconnue en statut administratif.
37:38 Je l'ai orientée vers ce qu'on appelle la commission locale d'insertion d'informations,
37:43 la CLIC, qu'on parlait tout à l'heure,
37:45 et la maison de proximité de l'antenne sociale,
37:47 pour pouvoir l'aider, qu'elle a dû m'aider au répit.
37:49 Cette situation, on la retrouve chez les personnes âgées qui,
37:51 de par leur santé de fragilité, ont aussi des troubles psychologiques,
37:56 et qui n'osent pas parler parce que le tabou par rapport à la famille
37:58 ne veut pas déranger les enfants, elles demandent de l'aide.
38:00 Cette aide, on la voit, quel que soit le statut,
38:02 en fonds de salariés de droits privés ou publics,
38:05 de manière interprofessionnelle, dans les trois fonctions publics
38:08 ou parapublics, comme à Pôle emploi.
38:10 On retrouve cette situation aussi pour les demandeurs d'emploi.
38:14 Un demandeur d'emploi, c'est quelqu'un qui inscrit à Pôle emploi,
38:16 qui recherche un emploi, il peut travailler partiellement,
38:19 ou être indemnisé, pas être indemnisé,
38:21 et qui est ce qu'on appelle des freins d'accès à l'emploi périphériques.
38:24 Dans mon activité de conseiller Pôle emploi,
38:27 j'ai une demande en termes de témoignages.
38:29 J'avais une personne qui était demandeur d'emploi,
38:31 qui avait un contrôle de recherche d'emploi,
38:33 qui ne pouvait pas activer sa recherche d'emploi de manière accélérée.
38:38 Pourquoi ? Parce qu'elle avait un enfant qui était handicapé à 80%,
38:41 qui nécessitait sa présence parentale en permanence.
38:45 L'enfant était atteint de ce qu'on appelle un TDAH,
38:48 trouble des enjambements de l'attention, l'hyperactivité,
38:50 et qui avait des soins médicaux et paramédicaux.
38:52 À 100%, sa présence était permanente, était bientôt fin de droit.
38:58 Il fallait l'aider d'abord pour vivre les besoins primaires
39:02 pour elle-même et pour son enfant.
39:03 Et comment aussi concilier vie professionnelle et vie d'articulation familiale,
39:08 et aussi pour la retraite.
39:09 Donc, je l'ai informé sur l'aide de l'NDPH,
39:12 qu'on a évoqué précédemment, l'aide de la CAF.
39:14 Avec ceci, à la fin de demande, aujourd'hui,
39:16 il y a quand même un petit frein qui est levé.
39:19 Ce genre de situation, c'est les mamanciers pour les enfants, c'est un exemple.
39:22 Il y a aussi des jeunes, des jeunes qui sont inscrits pas pour l'emploi,
39:25 pas pour l'emploi, comme disait le camarade,
39:27 qui ont été aidants familiales depuis l'âge d'enfant.
39:29 J'ai aussi une témoignage d'une personne qui est étudiante,
39:32 qui a des enfants qui ont moins de 12 ans, qui adorent parents
39:36 qui sont gravement handicapés, par exemple, atteints d'une sclérose en plaques.
39:39 Ça, je l'ai vu dans mon rôle de référent handicap à l'Union départementale de Perpignan.
39:44 On a une population très âgée sur les Pyrénées-Orientales,
39:47 depuis 60 ans, 6 000 nouveaux habitants par an.
39:50 Et ces enfants de 12 ans, ils sont aussi avec son frère, ils sont plusieurs dans une fratrie.
39:54 Et ils alternent, donc ils ont un système de compensation,
39:57 de système D, si je puis me permettre,
39:59 où les jeunes ne font pas d'activités scolaires,
40:03 ils font leur école, mais ils doivent s'occuper de leurs parents.
40:05 Alors, leurs parents, soit parce qu'ils ont divorcé,
40:07 soit parce que les parents sont au chômage,
40:09 soit parce que les parents sont aussi en invalidité ou l'allocation en handicapé,
40:12 c'est différentes situations.
40:13 Et ces jeunes, ils oublient leur enfance, lors de leur adolescence, ils s'épuisent.
40:18 Et ces jeunes deviennent aussi dans les burn-out, dans les risques psychiques,
40:24 on va dire, se mettent en danger.
40:26 Donc, ces jeunes-là s'épuisent et s'effacent dans la vie sociale.
40:29 Donc, ils ne participent plus à la vie sociale qu'au sens de la loi 2005,
40:32 et il y en a de plus en plus.
40:34 Et il y a aussi des jeunes qui étudient en plus de 26 ans,
40:38 je n'aime pas dire ces choses-là, qui aident,
40:40 qui aident soit leurs compagnons, leurs compagnes, leurs parents, leurs grands-parents.
40:44 Alors, ça peut être en présentation financière, d'aide existentielle,
40:47 ou des allers-retours, on en voit de plus en plus.
40:49 Ça touche tous les studies de société.
40:51 Ce qui est important, alors, la première chose, c'est l'écoute,
40:54 c'est l'accès à l'information, l'accès aux droits, des fonds de droits dans l'entreprise,
40:57 mais c'est aussi hors entreprise, c'est aussi être présent aussi chez les étudiants,
41:02 dans les associations qui jouent tout ça en rôle acteur.
41:04 Et il faut faire un état de lieu de savoir qui fait quoi,
41:07 qui sont les acteurs, qui sont les aides et les dispositifs,
41:09 ça, c'est du matériel, mais plus important, je pense que c'est une écoute, une présence.
41:13 Nous, on est là pour des intermédiaires, on a des rôles, on n'est pas le seul,
41:16 bien sûr, il y a d'autres structures qui le font.
41:18 Et à Pôle emploi, par exemple, pour les salariés, je reviens là-dessus,
41:23 on a un accord handicap 2022 qui a été resigné,
41:26 on aborde le statut d'aidant pour les personnes en situation de handicap
41:30 qui le sont, travailleurs handicapés qui peuvent être aidants,
41:32 ou pour leurs enfants.
41:33 Et il y a aussi dans l'accord à QVT, qualité liée au travail,
41:36 où il y a des dérogations, de non-d'autorisation d'absence exceptionnelle,
41:43 etc., demandées. Après, c'est faire valoir les droits.
41:46 Alors, il y a une communauté sur le niveau national, on est 54 000 salariés,
41:50 il y a à peu près 4000 travailleurs handicapés reconnus à Pôle emploi en France,
41:56 400 en région Occitanie.
41:58 Je ne connais pas le nombre d'aidants, ça, c'est quelque chose qu'il va falloir
42:01 évaluer de manière qualitative.
42:03 Il y a peut-être des outils d'extraction, du éclairage,
42:06 et le rôle en comité social d'entreprise, régional et national,
42:09 c'est important. Il faut questionner aussi les adhérents, les militants,
42:14 les salariés. Il y a une communauté qui s'est faite en interne pour les salariés,
42:18 une communauté d'aidants, un forum au niveau de Pôle emploi,
42:21 et je pense qu'il y a des formations qui se font aussi petit à petit
42:23 pour les conseiller auprès des demandeurs d'emploi.
42:25 Ça, ça commence à bouger aussi, peut-être par des MOOC,
42:28 des choses comme ça, mais je pense qu'il y aura des besoins,
42:31 parce qu'il y a des cours en ligne, mais aussi des cours en présentiel,
42:34 et des partenariats qui doivent se faire avec les associations
42:37 d'information à terme. On doit apprendre tout au long de la vie,
42:40 en permanence, et connaître ces dispositifs, ça évolue très vite
42:43 dans le secteur public et le secteur privé, les aides de la CAF,
42:46 et aussi le secteur agricole et MSA. Ça, on le retrouve, moi,
42:49 je le retrouve à la fois en tant que référent handicap à l'union départementale,
42:52 en tant que CSE à Pôle emploi, en tant que référent handicap à Pôle emploi,
42:56 et en tant que demandeur d'emploi. Et je suis aussi formateur dans ce domaine,
42:59 et dans le domaine de l'insertion des traits à handicapés,
43:02 et ce statut, ça touche tout le monde. Et il y a des gens qui viennent
43:06 vous voir petit à petit, et que lorsqu'on fait une action de sensibilisation,
43:09 c'est-à-dire que le rôle des élus, il faut qu'on communique auprès
43:12 des salariés, et bien sûr des salariés indirectement de leur environnement,
43:15 leur entourage familial ou même amical, parce qu'il y a aussi des amis qui aident,
43:20 c'est important, parce que ça les rassure, ça lève un frein,
43:25 ça lève un pied, une difficulté, ça permet d'avancer.
43:28 Et aussi, ce qui est important, après, c'est cela pour le...
43:31 Il y a les accords, ce qui est très bien, avec des budgets,
43:34 mais c'est l'accès à la défense des droits, parce qu'il faut, croyez-moi,
43:37 c'est pas facile, il y a aussi des managers qui interprètent,
43:39 des managers qui ne savent pas, des managers qui interprètent les textes,
43:42 des directions par méconnaissances aussi, il faut les sensibiliser,
43:46 former, voir les plus hauts parfois, et défendre les droits.
43:50 Et là, c'est le rôle des élus, du local au national,
43:52 de manière interprofessionnelle, en interne à l'époque.
43:55 Merci Eric pour cet éclairage.
43:58 Je veux juste rajouter, après Eric, c'est pour ça que c'était bien que Eric parle,
44:04 c'est qu'en fait, là, il a déroulé toutes les possibilités qui existent partout,
44:13 que ce soit dans le secteur privé ou le secteur public.
44:16 Et c'est là où on se rend compte quand même que le secteur public
44:20 est un peu pauvre sur le sujet parce qu'il s'en est pas emparé,
44:26 alors qu'il y a tous les outils pour pouvoir le faire.
44:30 Et là, du coup, en ayant cette pannelle d'outils existants et utilisables
44:37 à mettre en œuvre au terrain facilement, on se rend bien compte
44:41 de la pauvreté aujourd'hui des interlocuteurs qui devraient prendre ce sujet-là en main,
44:48 c'est-à-dire les services sociaux, les RH.
44:52 [BIP]
44:56 Sophie, on t'a perdue.
45:00 On a eu un problème de connexion.
45:01 Je suis là pourtant.
45:02 On t'a perdue.
45:03 Ah mince.
45:04 Ah zut.
45:05 Là, c'est bon, on t'a retrouvée.
45:08 Ah d'accord.
45:09 Bon, ben c'est pas grave, vous n'avez pas entendu ce que j'ai dit.
45:13 Juste la dernière phrase, le reste était bon.
45:16 Peut-être que le flux, depuis tout à l'heure, c'est un peu haché.
45:20 Peut-être qu'on prend peut-être la vidéo, Sophie, pour faire un test,
45:24 parce qu'on n'entendrait pas mieux le son.
45:26 Je ne sais pas, parce que souvent, quand on fait des réunions, c'est un peu ça,
45:29 la vidéo vient bouffer le flux.
45:32 Ouh là, tu me demandes des choses qui sont compliquées.
45:35 Ce que je vous propose, de cette façon, on va passer maintenant
45:38 à la séquence de questions-réponses.

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