Nicolas Pouvreau-Monti x Chantal Jannet : Chute vertigineuse de la natalité en France, pourquoi ?

  • il y a 8 mois
Avec Nicolas Pouvreau-Monti, Co-fondateur de l’observatoire de l’immigration et de la démographie et Chantal Jannet, Vice-présidente de Familles Rurales

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##PARLONS_VRAI_CHEZ_BOURDIN-2024-01-16##

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Transcript
00:00 Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
00:02 Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de vie gratuite.
00:06 Vérissure présente...
00:08 Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
00:13 Il est 9h35, parlons de natalité.
00:15 Nous aurons les chiffres de l'INSEE officiels tout à l'heure,
00:19 mais l'année 23 sera marquée par un nouveau recul des naissances.
00:23 Le nombre des naissances sera publié vers midi.
00:26 Les experts s'attendent à une chute de près de 7%
00:29 par rapport à 2022 depuis 2011.
00:32 Le nombre de naissances a reculé chaque année en France,
00:35 à l'exception de 2021,
00:37 légèrement bon, avec conséquence du Covid,
00:41 les confinements liés au Covid.
00:42 Entre janvier et novembre 2023,
00:45 on comptabilise 621 691 naissances.
00:48 Le chiffre sera officiel donc à midi,
00:50 la baisse est de 7%, -7% de naissances par rapport à 2022.
00:54 C'est un record malheureusement historique,
00:58 femmes malheureusement ou pas,
00:59 ça c'est un autre débat.
01:00 Certains disent,
01:02 vous avez entendu le témoignage d'Harold tout à l'heure,
01:04 Harold qui nous dit "moi je veux pas d'enfants".
01:06 Record historique depuis 1946,
01:09 le taux de fécondité des femmes chute à 1,7
01:12 enfant par femme, contre 1,8 l'année précédente.
01:15 Alors il y a des pays en Europe qui font beaucoup plus mal que nous,
01:17 l'Espagne, l'Italie par exemple, 1,2.
01:21 L'INSEE met en avant un facteur démographique,
01:24 le nombre de femmes de 20 à 40 ans,
01:26 soit en âge de procréer a diminué.
01:28 Et diminué.
01:31 En Europe on est à 1,5 enfant par femme.
01:36 C'est vrai que les femmes souvent ont des enfants de plus en plus tard,
01:40 donc quand on a un enfant de plus en plus tard,
01:42 eh bien on en a peut-être un second,
01:45 mais sans doute pas un troisième.
01:48 Alors pour parler de natalité,
01:50 nous avons deux invités ce matin,
01:52 Chantal Jannet qui est vice-présidente de Familles Rurales,
01:55 bonjour, merci d'être avec nous,
01:56 et Nicolas Pouvreau-Montique, cofondateur de l'Observatoire de l'Immigration et de la Démographie.
02:01 Bonjour. - Bonjour.
02:02 - Bien, quels commentaires, Chantal Jannet, sur ces chiffres ?
02:07 D'abord, est-ce qu'ils vous surprennent, ces chiffres ?
02:09 - Ils me sur... Non, je ne peux pas dire qu'ils me surprennent,
02:12 mais par contre, ils m'ennuient, c'est le moins qu'on puisse dire.
02:14 C'est quand même un peu attrissant, moi j'avais eu la chance,
02:17 plusieurs fois, d'être intervenue sur ce sujet,
02:19 à un moment où la natalité était au niveau de 2,
02:23 et nous étions regardés par les pays européens en disant "mais comment faites-vous, c'est assez extraordinaire".
02:27 - Oui, comment fait la France.
02:29 - Comment fait la France pour avoir un taux de natalité qui quasiment frôlait les 2 ?
02:34 - Oui. - 2%.
02:35 Et...
02:38 Et je dois dire, de voir cette chute de plus en plus forte est assez impressionnante,
02:42 mais effectivement, comme vous le disiez en arrivant,
02:45 ce qui est aussi surprenant, c'est de voir ces jeunes
02:49 qui vous expliquent que franchement, avoir un enfant,
02:53 ça n'est pas envisageable, parce que c'est trop stressant.
02:57 J'ai l'impression qu'il y a un côté de stress qui est extrêmement fort.
02:59 - Oui. - Les jeunes sont plus stressés.
03:02 - Alors, il y a beaucoup de jeunes qui ne veulent pas, d'après ce que disent toutes les études,
03:07 des jeunes qui ne veulent pas avoir d'enfants,
03:09 et puis des femmes qui font des enfants, ou qui ont des enfants,
03:13 j'ai horreur de faire des enfants. - Oui, on ne fait pas des enfants.
03:15 - Non, non, non, c'est une expression familière, mais je déteste ça.
03:18 - Qui ont des enfants plus âgés.
03:21 - Et... - Tards.
03:23 - Oui. - Et quand on a un enfant tard, évidemment, on n'en a pas d'autres, souvent.
03:26 - Alors, il y a deux choses, quand on les a tardivement,
03:29 un, on en a moins, deux, on est plus fatigable,
03:33 et ça, c'est assez marquant, les femmes nous disent que
03:36 entre avoir un enfant à 25 ans et avoir un enfant à 38 ans, c'est pas pareil.
03:40 - Oui. - Et trois, on est peut-être plus conscient des responsabilités que l'on prend,
03:45 alors qu'à 25 ans, on est tout feu, tout flamme, et on y va.
03:48 - Et on y va, voilà. Et d'ailleurs, j'avais une autre auditrice extraordinaire
03:52 dont la fille a neuf enfants. Alors là, c'est neuf enfants et elle a 38 ans.
03:57 On déconne, elle a neuf enfants, 38 ans. Donc deux exemples extrêmes,
04:01 j'ai eu tout à l'heure comme témoignage.
04:03 Quel est votre commentaire, Nicolas, pauvre mon petit ?
04:06 - Eh bien, les chiffres dont nous disposons pour 2023,
04:09 qui sont d'abord ceux de ce premier mois, mais qui seront les chiffres complets à partir d'aujourd'hui,
04:12 confirment une tendance qui est engagée au moins depuis dix ans en France,
04:15 qui est le fait que notre pays, après avoir fait exception pendant assez longtemps en Europe,
04:18 est entré dans ce qu'on appelle l'hiver démographique européen.
04:21 Alors l'hiver démographique, qu'est-ce que c'est ?
04:23 C'est une situation dans laquelle, durablement, les taux de fécondité
04:26 dans les pays européens et occidentaux sont significativement inférieurs
04:30 au seuil de renouvellement, donc qui est effectivement de 2,1 enfants par femme.
04:33 En France, la chute est vraiment frappante depuis 2010.
04:36 Depuis 2010, on a perdu chaque année 120 000 naissances
04:39 et on a gagné, si je puis dire, 120 000 décès.
04:42 C'est-à-dire que l'an dernier, pour 2022, on verra les chiffres définitifs de 2023,
04:45 on avait un solde naturel, alors vous voyez, le solde naturel, c'est la différence
04:48 sur un an entre les naissances sur le territoire et les décès sur le territoire,
04:52 qui était quasiment à zéro et qui va, en toute certitude, basculer en négatif très vite.
04:56 C'est-à-dire qu'on va avoir plus de décès que de naissances sur le territoire national.
04:59 Je me permets quand même d'apporter une petite nuance à ce que vous évoquiez, M. Bourdin,
05:03 sur le phénomène des "no kids", notamment ces jeux de coups qui ne donnent pas d'enfants.
05:08 Ça n'est pas marginal, mais je pense qu'il y a peut-être une disproportion
05:11 entre l'intérêt qu'il aurait porté et la réalité du désir d'enfant dans notre pays.
05:15 En fait, il y a une série d'enquêtes sur ce sujet qui montre que le désir d'enfant des Français
05:18 reste compris entre 2,3 et 2,7 enfants par femme.
05:22 Voyez, on était à un taux de fécondité de 1,8 en 2022.
05:24 Si on donnait aux Français les moyens concrets d'avoir le nombre d'enfants qu'ils souhaitaient avoir,
05:28 on pourrait avoir un taux de fécondité qui est bien supérieur.
05:31 - Oui, mais je regardais ce chiffre, un parent sur cinq a renoncé à avoir le
05:34 nombre d'enfants qu'il aurait souhaité.
05:36 - Oui, et en fait, ça jette une lumière qui est vraiment essentielle sur la politique familiale.
05:40 On a parfois tendance à présenter la politique familiale comme une espèce de dirigisme rétrograde
05:44 qui voudrait forcer les femmes à avoir des enfants.
05:46 En réalité, ce que vous dites soulève bien le fait que c'est une politique de liberté.
05:50 Il s'agit de donner aux gens, de donner aux Français
05:52 les moyens concrets d'avoir le nombre d'enfants qu'ils souhaitent avoir.
05:55 Et il faut dire que j'évoquais la chute depuis 2010.
05:58 La dernière décennie a été marquée par un certain nombre de coups de rabot
06:01 en matière de politique familiale.
06:03 La fin de l'universalité des allocations,
06:05 l'abaissement du plafond pour le quotient familial,
06:08 toute une série d'autres mesures qui ont fait effectivement que la politique familiale française
06:12 qui était admirée dans toute l'Europe, se retrouve aujourd'hui
06:15 sur une pente qui va finir par ressembler à celle de l'Italie ou de l'Espagne en termes de natalité.
06:19 - Et puis il y a aussi toutes les incertitudes liées à la situation dans le monde
06:22 qui freinent certains parents.
06:25 Conjoncture économique incertaine, elle est difficile aussi.
06:28 La difficulté de boucler des fins de mois.
06:31 On se dit, si j'ai un enfant de plus, comment vais-je faire ?
06:35 - Il y a un point important qui est très sensible pour les parents.
06:39 C'est très bien d'avoir un enfant, mais a priori,
06:42 à l'heure actuelle, les deux parents travaillent, il faut donc le faire garder.
06:46 Et c'est là où le point d'interrogation est total.
06:50 Et il faut avouer qu'à l'heure actuelle, c'est un vrai point d'interrogation
06:54 parce que vous avez d'un côté le fait que le congé parental,
06:58 si par hasard les parents souhaitent s'interrompre un peu ce congé parental
07:02 qui a été très malmené à partir de 2014,
07:06 du coup ne correspond absolument pas à la réalité.
07:09 Quand on propose à des parents de s'interrompre
07:13 et qu'on leur dit, écoutez, on va vous donner 429 euros par mois
07:17 pour compenser votre salaire,
07:19 évidemment, c'est assez vite, vous avez compris,
07:23 que vous ne pouviez pas prendre un congé parental
07:25 parce que le remplacement de votre salaire, ce n'est pas 429 euros.
07:28 Ou alors vous avez un salaire très faible.
07:30 Donc il y a ce problème qui est énorme
07:32 et il y a le problème de trouver une crèche
07:34 ou de trouver une solution de garde.
07:36 Et ça je ne connais pas.
07:38 Qui que ce soit, que ce soit au niveau des parents
07:40 qui ont le moins de possibilités financières
07:44 ou ceux qui ont beaucoup de possibilités financières,
07:48 ils sont tous dans le même bateau.
07:50 Ils ne trouvent pas de garde.
07:52 Enfin, ils ont du mal et ils ont un stress fort
07:54 pour savoir s'ils vont faire garder leur enfant
07:56 facilement dans de bonnes conditions
07:58 et avec un système possible aussi de vie familiale.
08:02 - Est-ce que c'est aussi une tendance qui reflète une tendance de la société,
08:08 finalement une perte de responsabilité,
08:10 de sens de la responsabilité ?
08:12 Parce que, avoir un enfant,
08:16 pour avoir un enfant, il faut avoir le sens des responsabilités.
08:20 On est bien d'accord ?
08:22 - Il faut se projeter dans l'avenir.
08:24 - Il faut se projeter dans l'avenir.
08:26 - Et c'est là où le mal est énorme.
08:28 C'est le fait de se projeter dans l'avenir.
08:32 L'impression, vous l'avez tout à fait dit,
08:34 d'avoir un sentiment global d'une France,
08:40 et de l'ensemble des pays d'ailleurs,
08:42 qui sont malmenés, que ce soit par le problème climatique,
08:45 que ce soit par le problème international,
08:47 en ce moment on ne parle que de cela.
08:49 Ou le fait d'avoir tout compte fait une profession
08:57 qui n'a pas de visibilité sur...
09:01 - Oui, il y a de plus en plus de mobilité au travail,
09:03 il y a de plus en plus de...
09:05 - La stabilité professionnelle n'est pas forte.
09:08 - Elle disparaît.
09:09 - Tout à fait. On vit aujourd'hui aussi de plus en plus loin
09:12 du lieu sur lequel on travaille,
09:14 on vit de plus en plus loin de la famille,
09:16 un facteur d'appui important notamment pour la garde des enfants,
09:19 mais en la matière, je pense que se convergent deux phénomènes.
09:22 Il y a d'une part un enjeu culturel,
09:24 qui est celui que vous évoquez,
09:26 une perte de la responsabilité,
09:27 aussi une moindre valorisation du rôle de la famille
09:29 et du rôle de la parentalité,
09:31 et d'autre part des enjeux plus strictement politiques.
09:33 Et on évoquait la nécessité de se projeter
09:35 en matière de politique familiale,
09:37 la stabilité est essentielle.
09:39 Savoir quand on a des enfants
09:41 que les dispositifs de soutien que l'État propose
09:44 seront encore là dans 5 ans, dans 10 ans,
09:46 quand il aura 15 ans, c'est essentiel.
09:48 C'est aussi un levier important.
09:50 Et de ce point de vue-là, l'hiver démographique
09:52 que j'évoquais est vrai dans toute l'Europe.
09:54 Il y a un certain nombre de pays qui ont mis en place
09:56 des politiques familiales bien plus ambitieuses
09:58 que par le passé au cours des dix dernières années.
10:00 Je pense notamment à la Hongrie,
10:01 qui avait un taux de fécondité parmi les plus bas d'Europe
10:03 de l'ordre de 1,25 enfants par femme.
10:05 Ce taux de fécondité a augmenté d'un tiers.
10:07 Pourquoi ? Parce qu'il y a eu à la fois
10:09 cette valorisation culturelle politique du rôle de la famille,
10:11 mais aussi et surtout une politique familiale transversale
10:13 sur le levier fiscal,
10:15 sur la construction de logements adaptés aux familles,
10:17 qui est un sujet essentiel,
10:19 sur la création de crèches.
10:21 En la matière, il n'y a pas que le culturel,
10:23 il y a aussi le politique, et l'État peut faire des choses.
10:25 Bien. 9h45.
10:27 Petite pause, et nous poursuivons tout de suite.
10:29 [Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
10:32 Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de vie gratuite.
10:36 Vérissure présente.]
10:38 [Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin.
10:41 9h10, Jean-Jacques Bourdin.]
10:43 Bien, 9h48, on parle de natalité,
10:45 avoir des enfants, n'est-ce pas ?
10:47 Avant tout, la responsabilité.
10:49 Parce qu'on ne peut pas tout attendre de l'État non plus.
10:51 Vous me dites, c'est parce que
10:53 les aides familiales ont été restreintes.
10:55 Oui, très bien, mais on ne peut pas compter
10:57 non plus sur l'État pour éduquer des hommes.
11:01 On doit compter sur, effectivement, des aides publiques.
11:03 Mais il n'y a pas que ça.
11:05 Non ?
11:07 Alors, on ne peut pas compter que sur l'État,
11:11 mais je pense que l'État,
11:13 qui pendant des années,
11:15 quasiment 1947 jusqu'en 2012-2014,
11:19 soutenait de façon, quel que soit le gouvernement,
11:22 soutenait les familles,
11:24 soutenait le...
11:26 Une direction ? Un élan ?
11:28 Un élan et surtout un appui.
11:30 On savait qu'on aurait des allocations familiales,
11:32 qu'on aurait le costaud familial,
11:34 si on a payé des impôts, bien sûr,
11:36 qu'on aurait, trouverait peut-être
11:38 un peu plus facilement une crèche.
11:40 Oui, mais...
11:42 C'était une base aussi.
11:44 C'est une base.
11:46 Et à partir de là, alors ça c'est un point,
11:48 et l'autre point, c'est que j'ai l'impression
11:50 que plus vous vous mariez,
11:52 plus vous êtes relativement jeune,
11:54 et plus vous aviez une certaine, peut-être,
11:56 inconscience, mais aussi espoir, et...
11:59 Oui, mais Chantal Jeunet,
12:01 aujourd'hui, on n'a pas besoin d'être marié,
12:03 avant l'enfance d'ailleurs, pour avoir des enfants.
12:05 Non, mais quand je dis marier, c'est vivre ensemble.
12:07 Non, non, c'est pas marier, c'est vivre ensemble.
12:09 C'est vivre en couple, à partir du moment où on est.
12:11 Et décider, donc, le mariage,
12:13 effectivement, c'est ringard.
12:15 Non, c'est pas ringard le mariage.
12:17 Non, parce que ça revient un peu le mariage,
12:19 mais c'est pas ringard, mais...
12:21 C'est le mariage, et puis une concrétisation,
12:23 une fois que l'enfant est là.
12:25 Est-ce que le catastrophisme ambiant
12:27 dans lequel nous vivons,
12:29 contribue aussi à freiner
12:32 le désir d'enfant ?
12:33 Ah ben, ça me semble incontestable.
12:35 On évoquait, tout à l'heure, en tête,
12:37 la question d'une forme de catastrophisme climatique,
12:39 par exemple, avec cette idée folle, selon laquelle,
12:41 pour préserver une planète viable
12:43 pour les générations futures, il faudrait qu'il n'y ait pas
12:45 de générations futures, ces espèces de discours absurdes.
12:47 Je me permets de dire, M. Bourdin, sur ce que vous évoquiez,
12:49 quant au fait qu'il ne faut pas tout attendre de l'État
12:51 en matière de natalité, vous avez évidemment raison,
12:53 mais attention toutefois, la politique familiale,
12:55 ce n'est pas l'État qui est gentil envers les familles.
12:57 C'est une forme de compensation,
12:59 parce qu'élever des enfants, investir sur des enfants,
13:01 c'est investir pour l'avenir du pays.
13:03 Un pays qui se dépeuple, c'est un pays
13:05 qui ne renouvelle pas sa population active,
13:07 c'est un pays qui n'innove pas, c'est un pays
13:09 qui perd en poids sur la scène géopolitique mondiale,
13:11 et en la matière, l'État, en soutenant les familles,
13:13 soutient l'intérêt national.
13:15 Les trois pays sont confrontés à une immigration
13:17 forte, une immigration
13:19 choisie ou pas choisie,
13:21 tout dépend des pays,
13:23 tout dépend comment l'immigration
13:25 est régulée,
13:27 mais une immigration de travail
13:29 qui devient nécessaire dans de très nombreux
13:31 pays. Comme on fait moins d'enfants,
13:33 on a besoin de main-d'oeuvre.
13:35 Donc on a besoin d'une immigration
13:37 qui apporte cette main-d'oeuvre.
13:39 Ça pose aussi ces questions-là.
13:41 J'ai deux points qui me viennent en tête
13:43 sur ce que vous évoquez.
13:45 Le premier, c'est que, c'est déjà le cas, en France,
13:47 depuis l'an 2000, le nombre annuel
13:49 de naissances issues de deux parents français
13:51 a baissé de 22%, et dans le même temps,
13:53 le nombre annuel de naissances issues d'au moins un parent
13:55 né hors de l'Union Européenne a augmenté
13:57 de 40%, augmentation de 72%
13:59 quand les deux parents sont nés hors de l'Union Européenne.
14:01 Alors, je vous préviens,
14:03 ces chiffres sont totalement
14:05 vérifiés. Je rappelle
14:07 aussi un point, c'est que
14:09 un couple d'immigrés
14:11 qui s'installe en France, première génération
14:13 a beaucoup d'enfants, et puis,
14:15 plus les générations sont anciennement
14:17 installées en France, et moins
14:19 le couple a d'enfants.
14:21 C'est-à-dire que le couple
14:23 s'assimile
14:25 et devient comme les Français
14:27 d'origine.
14:29 - Alors, là-dessus, deux points. Cette convergence, évidemment,
14:31 elle existe, mais elle est lente.
14:33 Et deuxièmement, ces effets démographiques globaux
14:35 sont en quelque sorte annulés par l'accélération
14:37 des flux miratoires, par l'arrivée des nouveaux flux.
14:39 Depuis la fin des années 90, on a un nombre
14:41 annuel de premiers titres de séjour délivrés dans notre pays
14:43 qui a augmenté de 153%.
14:45 Ce qui explique aussi
14:47 les évolutions contradictoires de la natalité
14:49 sur notre sol. On a une natalité native
14:51 qui se contracte, et on a une natalité
14:53 issue de l'immigration extra-européenne
14:55 qui augmente très fortement. Et le deuxième point
14:57 que je souhaitais souler, M. Bourdin, sur
14:59 ce que vous évoquiez
15:01 au regard de l'immigration comme substitue à la natalité,
15:03 fondamentalement, ça ne me sent pas
15:05 être une solution viable, pour différentes raisons.
15:07 D'abord parce qu'en termes économiques, on a une structure
15:09 de l'immigration aujourd'hui en France qui est globalement peu qualifiée.
15:11 On a un taux d'immigrés qui n'ont
15:13 aucun diplôme ou seulement un niveau brevet CEP
15:15 qui est 2,5 fois
15:17 supérieur à celui des Français. On est à
15:19 50% dans certaines origines migratoires.
15:21 On a un coût annuel net de l'immigration
15:23 pour les finances publiques qui est estimé
15:25 par l'OCDE sur deux générations à
15:27 1,4 point de PIB par an, donc ça fait 35 milliards
15:29 d'euros. Vous voyez, 35 milliards d'euros, c'est le budget
15:31 du ministère de l'Intérieur, c'est un tiers
15:33 des recettes annuelles de l'impôt sur le revenu.
15:35 - Donc en la matière, penser
15:37 l'immigration comme seul palliatif à nos difficultés
15:39 démographiques...
15:41 - Non, il n'est pas question de penser l'immigration comme
15:43 palliatif, comme seul palliatif,
15:45 mais il est question
15:47 de prendre en compte
15:49 cette donnée-là.
15:51 Est-ce qu'on arrivera à faire
15:55 en sorte... Enfin, on
15:57 ne peut pas fermer
15:59 la France
16:01 entièrement. Ça me paraît vraiment
16:03 difficile. Donc
16:05 il faut prendre en compte
16:07 ce facteur-là.
16:09 Mais
16:11 seul, avec
16:13 des natifs...
16:15 - Les gens nés en France, simplement.
16:17 - Des gens nés en France,
16:19 on n'arrivera pas à renouveler les générations.
16:21 Comment faire ?
16:23 Vous aurez beau mettre en place
16:25 une politique familiale
16:27 très forte, on n'y arrivera pas, non ?
16:29 La tendance est là.
16:31 - Vous me précitiez la Hongrie,
16:33 mais c'est un petit pays, la Hongrie,
16:35 5 millions d'habitants ?
16:37 - Ceci dit,
16:39 la baisse de la natalité
16:41 a quand même été aussi
16:43 en parallèle avec
16:45 la perte de confiance
16:47 des Français dans la politique
16:49 familiale. - Oui, ça c'est vrai.
16:51 - Il y a quand même cet aspect-là.
16:53 Et ça nous apparaît très important. A partir du moment
16:55 où on a cassé cette confiance
16:57 qu'avaient les Français dans le soutien
16:59 de l'État, si on peut parler
17:01 de la politique familiale de l'État,
17:03 il y a eu, du coup,
17:05 une perte de confiance, et qui a été suivie
17:07 par une perte de nombre d'enfants.
17:09 - Alors les nouveaux arrivants en France
17:11 ont plus d'enfants, est-ce qu'on doit s'en réjouir ou pas ?
17:13 - Ce qui est certain, c'est que ça pose à terme
17:17 des enjeux sur la cohésion de la société.
17:19 - Je pose la question, c'est une question majeure.
17:21 - Aujourd'hui, on a un équilibre démographique
17:23 très particulier, selon lequel le continent
17:25 le plus vieux du monde, l'Europe,
17:27 se trouve à quelques encablures du continent le plus jeune du monde,
17:29 qui est l'Afrique. A titre d'exemple,
17:31 il naît chaque année plus d'enfants dans le sol
17:33 de Nigeria que dans tous les pays de l'Union Européenne réunie.
17:35 Et ça ne va pas s'arrêter.
17:37 D'ici à 2050, l'Afrique va gagner
17:39 un milliard d'habitants, dont la moitié aura moins de 25 ans.
17:41 Donc le défi migratoire et démographique,
17:43 de ce point de vue-là, il est devant nous.
17:45 Et compte tenu de ces équilibres très déséquilibrés,
17:47 si les politiques publiques
17:49 ne marchent pas sur deux jambes,
17:51 d'une part, un contrôle des flux migratoires,
17:53 qui ne s'apparente pas nécessairement à une fermeture complète,
17:55 et d'autre part, une relance de la natalité
17:57 native, française,
17:59 on se condamne à avoir une société qui sera sans doute
18:01 beaucoup plus fracturée qu'elle ne l'est déjà aujourd'hui.
18:03 - Vous êtes d'accord ?
18:05 - Je suis tout à fait d'accord là-dessus.
18:07 - Vous êtes tout à fait d'accord là-dessus ? Alors on va terminer là-dessus.
18:09 Merci à tous les deux.
18:11 9h56,
18:13 vous êtes sur Sud Radio.
18:15 Merci d'être venu nous voir
18:17 dans un instant. Sud Radio Média,
18:19 avec Valéry Expergile-Gansman, qui reçoive
18:21 Nathalie Marquet-Pernaud. Il est 9h56.
18:23 Sud Radio,
18:25 parlons vrai chez Bourdin.
18:27 9h10,
18:29 Jean-Jacques Bourdin.
18:31 - Avec Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
18:33 Rendez-vous sur verissure.fr
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