00:06 Bonjour Alba Ventura. Bonjour à tous. Les premiers jours du gouvernement ont été marqués par la polémique autour des enfants de la ministre de
00:12 l'éducation Amélie Oudea Castellar, enfant scolarisé dans le privé. C'est vraiment aussi gênant que ça Alba ?
00:17 C'est à dire que dans cette affaire ce qui frappe c'est la maladresse de l'expression d'Amélie Oudea Castellar et peut-être aussi le mensonge, je
00:24 vais y revenir.
00:25 Mais d'abord bon je voulais dire que sur le fond on a tout à fait le droit de mettre ses enfants dans le privé. L'enseignement privé
00:30 cela fait partie de l'éducation nationale.
00:32 Il y a deux millions d'élèves dans le privé, c'est presque un élève sur cinq.
00:35 Par ailleurs tous ceux à gauche qui font le reproche à la ministre d'avoir scolarisé ses enfants dans le privé, moi ça me fait doucement
00:41 rigoler.
00:42 Bon l'ancien ministre de l'éducation Pap Ndiaye, homme plutôt de gauche, avait mis ses enfants dans le privé et il n'a pas été le seul.
00:47 Quant au socialiste Jérôme Gage qui attaque la ministre en parlant de
00:52 disparatisme social, pourquoi pas d'apartheid tant qu'il y est, il a fini par reconnaître que son fils
00:57 avait fait une partie de sa scolarité dans le privé.
01:00 Alba vous parliez aussi de maladresse à propos de la ministre.
01:03 Oui maladresse parce qu'au moment où elle est accusée par un journaliste d'avoir mis ses enfants dans le privé, elle n'a pas un mot pour
01:10 l'éducation nationale. C'est son premier déplacement, il faut le rappeler.
01:13 Elle n'a pas un mot pour le million de personnels de l'éducation, pour les profs, pour les équipes pédagogiques,
01:18 souvent remarquables, parfois dans des conditions très difficiles.
01:22 Quand elle affronte la question, elle l'affronte en tant que mère de famille, elle oublie qu'elle est ministre.
01:26 Par ailleurs, il semble qu'elle se soit un peu arrangée avec la vérité.
01:30 Alors que voulez-vous dire ? Qu'elle a menti ?
01:32 Il va falloir en tout cas qu'elle éclaircisse ses propos parce que sa défense a reposé sur le fait que son fils aîné
01:37 a été envoyé dans le privé parce qu'il y avait un paquet d'heures non remplacées dans le public, c'est ce qu'elle a dit.
01:42 Or l'enfant en question n'aurait fait que six mois d'école publique en maternelle et en demi-journée
01:48 et son institutrice n'aurait jamais été absente, c'est ce qu'elle a confié au journal Libération.
01:52 Et c'est face au refus de le faire passer dans le niveau supérieur que les parents auraient changé d'établissement.
01:58 Alors Amélie Oudea Castera s'en défend, elle dément, mais c'est elle qui a tenu à répondre sur le terrain privé.
02:04 Elle s'est exposée, elle aurait dû assumer son choix de mettre ses enfants dans le privé, ce n'est pas honteux.
02:10 Parce que c'est d'ailleurs le sujet le plus important, pourquoi les parents choisissent le privé ?
02:14 Elle aurait dû par ailleurs en profiter pour parler des décisions engagées par Gabriel Attal
02:19 sur les heures de formation qui ne doivent plus être prises sur les heures de cours.
02:23 Enfin, deux tiers des absences des profs non remplacées, ce sont des heures de formation, des heures de cours perdues.
02:28 Elle aurait dû dire que le paquet d'heures non remplacées, c'est aussi une revendication des syndicats de l'enseignement.
02:33 Autant de fautes accumulées alors qu'elle n'a même pas commencé à travailler, franchement c'est inouï.
02:38 Écoutez, Gabriel Attal lors de son discours de nomination avait déclaré qu'il emportait avec lui le dossier de l'école à Matignon.
02:44 Eh bien, il est urgent qu'il le fasse.
02:45 La ministre qui doit recevoir les syndicats aujourd'hui même.
