Faut-il laisser les ados boire de l'alcool pendant les fêtes ?

Touche pas à mon poste

20/12/2023

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00:00 La Ligue contre le cancer s'est intéressée à la consommation d'alcool chez les mineurs.

00:04 Regardez le résultat.

00:06 70% des Français trouvent normal de laisser les adolescents goûter à l'alcool avant 18 ans.

00:13 Donc voilà ce sondage.

00:15 Est-ce que vous êtes d'accord avec ça ?

00:17 – Je trouve que c'est quand même beaucoup.

00:18 Moi je suis d'accord à partir du moment où c'est fait avec de manière sporadique

00:21 et juste pour le goûter.

00:24 Le goûter, pas le goûter, mais le goûter, on est d'accord.

00:27 – Sophie ?

00:27 – Moi je suis plutôt assez contre.

00:29 – Toi tes enfants ils n'ont pas bu une goutte d'alcool avant 18 ans ?

00:31 – Si, si, si, j'en ai un qui est adulte, donc lui il boit, mais il ne boit pas beaucoup.

00:38 Celui qui a 17 ans, il est assez raisonnable, mais bon il a 17 ans, il fait ce qu'il veut.

00:42 Enfin non plus, je ne vais pas l'enfermer.

00:44 Et le petit, il aime bien faire les fonds de verre.

00:47 – Oui, mais depuis toujours.

00:48 – Bon toi tu as 3 ans.

00:49 – Ça fait haut.

00:50 – Ah bon, il faut se méfier.

00:51 – Il faut faire attention.

00:52 Et moi je trouve que c'est assez dangereux en fait,

00:53 parce que c'est une vraie maladie l'alcoolisme en fait.

00:56 Et il ne faut pas les entraîner à ça.

00:57 – Non mais de ce qu'on atteigne l'alcoolisme…

00:59 – Oui mais entre les entraîner, leur faire partager peut-être un moment ponctuel.

01:03 – Trempe les lèvres le jour du 24 décembre.

01:05 – Ça en fait, je trouve que peut-être dans la mesure où en fait

01:08 on leur fait leur éducation au palais.

01:10 C'est encore autre chose.

01:11 Voilà, on ouvre une très bonne bouteille de vin.

01:13 Mais si c'est uniquement pour être un peu enivré,

01:17 pour l'effet d'être un peu grisé, je ne vois pas très bien l'intérêt.

01:21 – Damien, les petites, la tienne, mais bon, il peut avoir une avis sur la question.

01:24 – Deux ans et demi, je ne l'ai pas encore éduquée au palais.

01:26 C'est compliqué.

01:27 Même si vous savez, dans notre région, Champagne-Ardenne, c'est la région du champagne.

01:30 – Bien sûr.

01:31 – Et la tradition veut qu'on trempe le petit doigt dans la flûte de façon à faire goûter un bébé.

01:34 Donc c'est sans danger, enfin le docteur nous le dira.

01:37 Mais dans la tendance, c'est vrai que je suis d'accord.

01:39 Croire qu'un enfant ne va pas boire d'alcool avant 18 ans, c'est complètement utopique.

01:43 Parce qu'à partir de 15 ans, il va commencer à sortir avec ses amis, etc.

01:46 Donc je pense qu'il faut contrôler la consommation d'alcool.

01:48 Et éduquer peut-être, mettre une sorte de cadre, mais pas dire que c'est interdit.

01:52 Parce que moi, personnellement, j'adore braver les interdictions.

01:54 Si on me dit que c'est interdit, je vais y aller.

01:55 Et là, ce sera incontrôlé.

01:56 – Juste dans le public, je voudrais avoir votre avis.

01:57 Qui a bu d'alcool avant l'âge de 18 ans ?

02:00 Levez la main.

02:00 – Pas tous.

02:01 – Oh !

02:02 – Tout le monde.

02:03 Non mais tout le monde, mais c'est très révélateur.

02:05 C'est très révélateur.

02:06 On va en parler avec le docteur Taureau qui va nous rejoindre sur ce plateau.

02:09 Ludovic Taureau, qu'on est ravis d'accueillir.

02:10 Mais d'abord, regardez cette vidéo.

02:12 – C'était à Noël, l'année dernière, quand j'avais 13 ans et demi.

02:15 Je crois que c'était du vin, juste pour accompagner le repas

02:18 et un peu pour fêter Noël.

02:20 Mais ce n'est pas souvent, c'est peut-être une ou deux fois par an.

02:23 Donc, ça ne va pas faire tant de mal.

02:24 – Expérimenter l'alcool jeune, une pratique largement banalisée

02:27 selon la Ligue contre le cancer, c'est loin d'être anodin

02:30 selon le président de Fédération Addiction Jean-Michel Delisle.

02:33 – À partir du moment où on rencontre une substance potentiellement addictive

02:36 avant l'âge de 15 ans, on a d'autant plus de risques éventuellement

02:40 de perte de contrôle, puisque c'est un âge où le cerveau

02:44 est particulièrement vulnérable à l'influence des substances psychoactives.

02:48 [Applaudissements]

02:49 – Bonsoir Docteur Taureau, il faut toujours vous avoir sur le plateau.

02:52 – Ravie.

02:53 – Je suis très content.

02:54 Je vais juste apporter cette précision.

02:55 Les mineurs n'ont pas le droit d'acheter et de consommer d'alcool

02:58 car ça peut nuire à leur développement.

03:00 Voilà, c'est dit.

03:01 Il n'empêche qu'on va quand même se poser la question.

03:03 Les fêtes de fin d'année approchent, Docteur.

03:06 Damien racontait, le petit doigt dans le champagne,

03:08 aller goûter un petit flou de rouge.

03:12 – Mais c'est vrai, il y a les traditions, même quand on fait Shabbat,

03:14 il y a les qui douchent, les enfants aussi, on leur passe le verre.

03:18 – Oui, c'est vrai.

03:19 Bon, alors, qu'est-ce que vous en pensez, vous, Docteur Taureau ?

03:23 – Je vous dis docteur, donc déjà la réponse, vous allez la voir.

03:26 – Ah, c'est bon, je vous avais dit.

03:27 – C'est clair, vous me faites venir en tant que médecin,

03:29 donc Docteur Taureau, je vais vous dire,

03:30 allez-y, picolez tranquille, à partir de 2 ans.

03:31 – Non, mais arrêtez de picoler.

03:32 – Maintenant, je vais vous donner ma version.

03:33 – J'ai pas dit picoler, j'ai dit faire goûter à un adolescent.

03:38 – Attendez, déjà, arrivant en 6ème, la moitié des enfants

03:41 ont déjà touché à l'alcool au moins une fois.

03:44 Arrivé à l'âge de 17 ans, il y a 10% de ceux qui ont goûté,

03:48 qui boivent deux fois par semaine.

03:50 Vous entendez ? – Ça veut dire quoi, attendez,

03:51 boire deux fois par semaine ?

03:52 – C'est prendre deux verres par semaine.

03:53 – Ah non, ou deux verres par semaine.

03:55 – Deux verres par semaine, 10% de tous les terminales boivent deux fois par semaine.

04:00 Mais l'alcool est quand même un problème de santé publique.

04:03 Aujourd'hui, on a 5 millions de personnes en France

04:04 qui ont des problèmes d'alcool.

04:05 Et de toute façon, on sait que plus vous commencez tôt,

04:08 plus vous devenez un alcoolique potentiel.

04:10 – Oui, c'est ça.

04:11 – Et la problématique aujourd'hui, quand c'est qu'on est alcoolique,

04:14 c'est la question.

04:15 Trois verres par jour de vin, vous êtes alcoolique.

04:17 Voilà, il faut voir les choses comme elles sont.

04:20 Maintenant, il y a 10% des gens qui meurent aujourd'hui à cause de l'alcool.

04:24 Alors, je plombe un peu l'ambiance pour Noël, je vous comprends bien.

04:26 Mais quel est l'intérêt ?

04:27 Parce que le message que vous passez à ces enfants, vous faites la fête,

04:31 il y a des cadeaux, allez viens, on va boire un alcool.

04:32 Vous mettez dans la tête de l'enfant que c'est un côté un peu festif.

04:35 Et c'est bien, il faut boire quand il y a le Père Noël.

04:37 – Oui, mais il y a enfant et enfant.

04:38 On a l'impression que boire un tout petit peu,

04:40 ça revient à être murgé comme un goré.

04:43 Mais ce n'est pas le cas du tout.

04:44 – Non, mais attendez, dans ces cas-là, faites-vous une petite ligne de cannabis.

04:47 Prenez du cannabis, vous ne serez pas murgé.

04:48 Ce que je veux vous dire par là, que est-ce que…

04:50 Non mais attendez, on sait que plus vous commencez tôt l'alcool,

04:53 plus vous risquez de tomber dans l'alcool.

04:54 – C'est clair. – Attendez, attendez.

04:56 Ludovic, je ne l'appelle plus docteur, Ludovic, le 24 au soir,

04:59 on a un adolescent de 17 ans, on lui dit,

05:02 même pas un petit fond de champagne, même pas un petit fond, rien.

05:04 Franchement, la vérité…

05:05 – Alors la vérité, je vais vous le dire, quelqu'un l'a dit parmi vous,

05:09 il faut après contrôler et éduquer.

05:10 C'est ça la problématique.

05:11 C'est comme pour les drogues, vous savez, normalement ça échappe.

05:13 Vous savez… – Non mais attendez,

05:15 la drogue, ce n'est pas légal.

05:16 – Non mais attendez, c'est interdit je crois d'acheter de l'alcool avant 18 ans.

05:19 Ça veut dire quelque part, quelque part,

05:21 si vous ne pouvez pas l'acheter avant 18 ans,

05:23 c'est qu'on a jugé au niveau de la loi, vous ne pouvez pas en boire non plus.

05:26 Parce que sinon, il faut l'autoriser.

05:28 Vous me suivez ? – Oui, je comprends.

05:29 – Ah ben oui, vous me comprenez.

05:31 Si on ne peut pas l'acheter, c'est qu'on ne peut pas le boire.

05:32 Sinon, on peut le boire.

05:33 – Mais bon, la drogue, c'est autre chose.

05:35 – Mais l'alcool, c'est une addiction.

05:36 – Non mais attendez.

05:37 – 5 millions de personnes…

05:38 – Mais je ne dis pas que ce n'est pas une addiction,

05:40 mais avouez que ça fait partie de la culture.

05:42 – Oui, mais la culture…

05:43 – La culture française.

05:44 – Non mais ça fait partie de la culture française.

05:45 – Non mais la culture…

05:46 – Non mais je me fais l'avocat du diable volontairement.

05:47 – Moi, ce qui me gêne, c'est qu'on puisse passer un message,

05:50 buvez un peu l'alcool chez les enfants, ça risque de poser un problème.

05:54 Tout dépend de l'éducation que vous ayez,

05:56 et tout dépend aussi de l'enfant au moment où il va basculer.

05:58 Parce que la puberté est un moment de révolte,

06:00 et vous le disiez tout à l'heure, je crois que c'est vous,

06:01 plus vous vous empêchez, plus vous le ferez.

06:03 C'est la problématique.

06:04 Il faut savoir l'entourage familial, comment ça se passe.

06:06 Mais surtout pas mettre dans la tête des enfants,

06:08 pour faire la fête, il faut boire.

06:10 Parce qu'il n'y a pas de limite, vous savez,

06:12 les drogues ont un peu descendu, les grosses drogues à une époque,

06:14 et après, les enfants de 17 ans, c'est des bouteilles de gin et de rhum

06:16 qui s'appellent "week-end".

06:17 Vous me regardez comme ça, donc peut-être que vous l'avez fait.

06:20 Mais ce que je veux vous dire, c'est que ça allait…

06:22 – Non, en tout cas, on ne l'a fait jamais.

06:23 – Non, mais beaucoup, beaucoup.

06:24 Donc attention, je vous rappelle que les accidents de la route,

06:26 quand même, c'est l'alcool, je veux dire.

06:28 Il ne faut pas banaliser ça en disant "c'est la fête", tout ça.

06:31 Mettez le doigt, mettez ce que vous voulez, mettez les deux doigts si vous voulez,

06:33 mais si vous voulez pas, après, lavez-vous les doigts,

06:35 et surveillez les autres doigts.

06:36 Vous mettez un doigt, mais vous ne mettez pas les dix doigts.

06:38 C'est ce que je veux dire.

06:39 Ben oui, c'est une image.

06:41 – Non, non, oui, je comprends, mais selon vous,

06:43 il ne faudrait pas faire boire un petit fond à un enfant de moins de 18 ans.

06:48 – On sait que plus ils boivent tôt, plus ils finissent,

06:50 ils ont plus de chances de devenir alcooliques.

06:52 Voilà le message que je veux passer.

06:54 Il faut toujours survivre, mais dans tout, quoi que ce soit.

06:56 L'abus est toujours…

06:57 Il faut toujours être là pour mettre des barrières,

06:59 mais quand la barrière n'est pas là, c'est là qu'on saute.

07:01 – Bien sûr.

07:02 – À quel âge, selon vous, on peut commencer à goûter de l'alcool ?

07:05 – Je vais vous répondre.

07:06 – 18 ans et un an, tu peux y aller, c'est combien ?

07:08 – Les médecins sont clairs.

07:11 Vous avez un cerveau.

07:13 Le cerveau, en fait, il est mature, disons à 20 ans ou 25 ans.

07:16 Mais l'alcool modifie le cerveau qui est en construction.

07:19 Donc théoriquement, je vous dis bien théoriquement,

07:20 il ne faudrait pas boire avant 21 ans.

07:22 Théoriquement, médicalement parlant.

07:24 – Mais c'est pas sûr, quand vous faites boire un enfant,

07:25 il n'est pas à l'aise.

07:26 – Mais c'est pas sûr, il ne faut pas l'alcool avant 21 ans.

07:27 – Théoriquement, si on parle médicalement par rapport à vos organes,

07:31 c'est-à-dire votre cerveau, d'accord, il n'est pas apte,

07:33 parce qu'il est en construction, à recevoir…

07:34 Parce que l'alcool a une action sur le cerveau, ça désinhibe quand même.

07:38 Et puis ça fait aussi des dépressions.

07:40 Si vous allez trop loin, l'alcool, ce n'est pas que festif,

07:42 ça devient après maladif et voilà.

07:43 Donc ce que je veux dire par là, c'est que médicalement,

07:45 votre cerveau, il est à peu près en ordre de marche à 21 ans.

07:48 – Si vous buvez beaucoup avant, il risque de modifier,

07:50 parce que ça vous donne des troubles de comportement.

07:51 – On va continuer de poser peut-être la question,

07:53 et elle se posera peut-être, soit dimanche soir,

07:56 soit lundi pour le déjeuner, soit pour le réveillon, que sache encore.

08:00 Est-ce qu'on sert un petit verre, un petit fond de verre à l'adolescent

08:03 qui est là, qui est à table, qui s'ennuie, qui voudrait bien goûter,

08:06 faire comme les autres, avoir un fond de champagne,

08:08 ou un fond de vin, ou de tout ce que vous voulez d'ailleurs.

08:10 Et Ludovic Thoreau nous dit non.

08:13 Voilà, vous avez la réponse, c'est non.

08:15 Pas avant 21 ans.

08:16 C'est ce que vous disiez il y a deux secondes.

08:18 – Vous me donnez l'avis, médical.

08:19 Après il y a l'avis humain.

08:20 Moi je vous dis contrôler, toujours dans le contrôle, d'accord ?

08:23 Mais il y a toujours des enfants qui vont échapper.

08:25 Et là ça devient dramatique, c'est comme toutes les addictions,

08:29 il faut contrôler.

08:30 Donc voilà, tout ce qu'on sait, comme je vous l'ai dit,

08:32 c'est plus vous buvez tôt, plus vous avez des chances,

08:35 hélas, de devenir alcoolique.

08:36 C'est ça le message qui a passé.

08:37 – Mais contrôler en fait, contrôler un enfant, c'est impossible.

08:40 – Mais vous avez raison, c'est pour ça que je dis non.

08:41 – Donc c'est informer plutôt, parce que contrôler…

08:43 – C'est ça, mais vous savez, comme on le disait dans la puberté,

08:45 vous le disiez tout à l'heure justement, on est un peu dans…

08:48 voilà, on veut changer, on fait plein de choses,

08:49 on fume beaucoup de cannabis, on prend beaucoup d'alcool.

08:52 Mais après, quand ça dérape, ça dérape.

08:54 Il y a les accidents de la route, il y a les maladies.

08:55 10% des gens décèdent quand même d'une maladie liée à la consommation d'alcool.

08:59 – Mais ça je pensais que franchement, c'était bien ancré

09:01 quand même dans la tête des gens aujourd'hui.

09:02 Quand on était plus jeunes, il y a 20 ans,

09:05 effectivement c'était moins présent, on le savait.

09:07 Mais aujourd'hui, voilà, la personne qui boit, qui conduit,

09:10 c'est celle qui ne boit pas, la femme de sable.

09:12 – On boit 12 litres d'alcool pur par français par an.

09:16 – 12 litres ?

09:17 – D'alcool pur, c'est-à-dire que c'est du 100%,

09:19 c'est-à-dire que quand vous prenez par exemple de la bière,

09:21 c'est qu'à 3 ou 4%, donc 12 litres, on est à peu près à la moitié…

09:24 – Mais ça fait combien par semaine ou par jour ?

09:27 Pour les Français, pour l'ensemble des Français ?

09:28 – C'est-à-dire qu'il ne faut pas que vous preniez déjà 3 verres par jour,

09:31 ça c'est clair, 3 verres de vin, vous êtes alcoolique, ça c'est clair.

09:34 Donc on n'est pas les plus gros consommateurs d'alcool pur.

09:36 Quand je dis alcool pur, c'est du 100%, personne ne boit du 100%, sinon ça…

09:40 Vous êtes vidangé tout de suite, il n'y a plus rien à l'intérieur.

09:42 Mais quand vous prenez par exemple une bière qui est à 4%,

09:45 c'est 4% d'alcool pur, et le reste, c'est de la flotte ou des excipients.

09:50 Quand vous prenez du whisky, on est beaucoup plus élevé,

09:52 on ne peut mettre que 3 cl.

09:54 Donc si vous buvez 10 grammes d'alcool, ça correspond à une bière de 25 cl,

09:59 du vin à 12 cl et du whisky à 3 cl.

10:02 – D'accord, mais à partir de quand on doit s'alerter ?

10:04 Vous dites 3 verres par jour, mais pour arriver à 3 verres de vin par jour…

10:07 – 3 verres de vin par jour, je pense que…

10:09 – C'est-à-dire 2 verres…

10:10 – Il y a à peu près 5 millions de Français qui ont un problème avec l'alcool.

10:13 – 5 millions ?

10:14 – Oui, 5 millions.

10:15 5 millions et 10% des décès liés à l'alcool, à la consommation d'alcool.

10:18 – Mais est-ce que c'est lié peut-être à notre culture ?

10:20 À la culture française ?

10:23 – Oui, oui, et non, on parlait la dernière fois du côté un peu anxiogène de notre pays, d'accord ?

10:28 Et on parlait de la consommation de cannabis,

10:30 les plus gros consommateurs, c'est la France,

10:32 les plus gros consommateurs anxiolytiques, c'est la France.

10:34 Et on consomme beaucoup tout ça…

10:35 – On consomme plus de cannabis qu'aux Pays-Bas, par exemple ?

10:37 – Ah oui, bien sûr.

10:38 – Ou au Canada ?

10:39 – On est les premiers.

10:40 – Ah bon ?

10:40 – On est les premiers, c'est pour ça qu'un jour,

10:42 il va falloir quand même se pencher sur le problème,

10:43 qui est un problème de santé publique, parce que là aussi, les enfants…

10:46 Quand on parle de l'alcool, il va falloir aussi qu'on rajoute le cannabis,

10:48 c'est plein de drogues comme ça.

10:49 Mais ce n'est pas un hasard, c'est notre pays qui est dans une anxiété majeure,

10:52 et on le voit quotidiennement quand on ouvre la télé,

10:55 les gens cherchent des moyens pour un peu oublier tout ça, ou pour se calmer.

10:58 On parlait de la malbouffe, rappelez-vous, la dernière fois que je suis venu.

11:00 C'est le même principe.

11:01 On va manger beaucoup pour se calmer.

11:03 On a besoin de se calmer dans ce pays.

11:04 – Mais pourquoi on a besoin de se calmer dans ce pays ?

11:06 – Vous allez voir à la télé !

11:07 – On fait passer une méditation.

11:09 – On fait passer une méditation, c'est marrant ça, c'est surprenant,

11:12 par rapport à nos voisins, on est très anxieux.

11:14 Les Français sont très anxieux.

11:15 – Oui, enfin je ne veux critiquer aucun politique, bien sûr,

11:18 on est la politique, mais c'est quand même assez anxiogène,

11:20 ce qui se passe en ce moment.

11:20 – Mais alors attendez, mais ça c'est sûr, c'est évident,

11:23 il y a des raisons d'être anxieux.

11:24 – Il y en a un qui s'est fait égorger, un professeur qui s'est fait égorger,

11:27 un médecin qui s'est fait attaquer,

11:28 voilà, des trucs qu'on ne vivait pas beaucoup il y a 40 ans, d'accord ?

11:31 – Ou peut-être qu'on en parlait moins il y a 40 ans.

11:32 – Le sentiment d'insécurité qu'on vous donne,

11:34 et qu'on a tous, même si ils disent que c'est un sentiment,

11:36 mais je pense qu'on a largement dépassé le sentiment, d'accord ?

11:39 Eh bien, un peu, il faut se calmer.

11:40 On est énervé, on fait deux heures de transport,

11:42 on rentre chez soi, on a envie de se poser.

11:44 – C'est pour ça que vous avez ramené votre bouteille, là, docteur ?

11:46 [Rires]

11:47 – C'est pas la mienne, promis !

11:49 – Alors, alors, attendez, je n'ai jamais bu…

11:51 – Alors, allez-y, défendez-vous.

11:53 – Je n'ai jamais bu une goutte d'alcool de ma vie.

11:55 – Ah oui, oui.

11:56 – Croyez-moi, je suis juste un baba au rhum, ça c'est parce que…

11:59 Non mais je ne suis pas bien, après, je suis rouge sur les joues, d'accord ?

12:02 – Ah, vous n'avez jamais bu une goutte d'alcool de votre vie ?

12:04 – Ni fumé, non.

12:05 – Alors, je suis triste, moi.

12:06 – Non, non, vous n'êtes pas triste du tout, vous avez plein de défauts, peut-être,

12:10 mais vous n'êtes pas triste.

12:11 – Alors, docteur, à défaut d'avoir une flûte à champagne dans votre attache et

12:15 caisse, pourquoi vous avez une flûte normale ?

12:16 – Alors, parce que je faisais d'autres plateaux dans le temps.

12:20 Et il y a des gens qui disent trop de bêtises, donc je leur sors un jaune, après je leur

12:24 sors un rouge, et si vraiment ils m'exaspèrent, je leur sors la flûte.

12:26 – Ah, vous sortez la flûte, d'accord.

12:27 – Ah bah oui, parce qu'il y a un moment…

12:28 – Et vous vouliez me faire ça, moi ?

12:29 – Non, c'était dans le passé.

12:30 – Ah, vous vouliez que je vous sors ça, moi ?

12:31 – Non, non, non, non, non, non, ils m'ont poussé.

12:32 Lui m'a poussé, il m'a dit "est-ce que tu veux lui mettre un rouge ?"

12:33 – Non, non, non, non, non.

12:34 – Non, mais je ne le ferai pas.

12:35 – Ah, oui, oui, oui, attendez…

12:36 – Sauf si je bois, si je bois après, c'est sûr, sur la flûte et tous les cartons, jaune et rouge.

12:37 – Non, non, mais c'est très intéressant, mais…

12:38 – Vous nous avez donné une analyse médicale sur les jeunes et l'alcool.

12:39 Imaginons, j'ai 17 ans, on me propose de terminer un fond de verre, une coupe de champagne,

12:52 et je me dis "ah, je vais me faire un coup de pouce", et je me dis "ah, c'est pas mal, c'est pas mal".

12:59 Et je me dis "ah, c'est pas mal, c'est pas mal".

13:00 Et je me dis "ah, c'est pas mal, c'est pas mal".

13:01 Et je me dis "ah, c'est pas mal, c'est pas mal".

13:02 Et je me dis "ah, c'est pas mal, c'est pas mal".

13:03 Et je me dis "ah, c'est pas mal, c'est pas mal".

13:04 Et je me dis "ah, c'est pas mal, c'est pas mal".

13:05 Et je me dis "ah, c'est pas mal, c'est pas mal".

13:06 Et je me dis "ah, c'est pas mal, c'est pas mal".

13:07 Et je me dis "ah, c'est pas mal, c'est pas mal".

13:34 - On a parlé à Malbouf, on a parlé du cholestérol, des greffes.

13:39 Ce que je veux vous dire, c'est que c'est une vraie maladie d'addiction.

13:42 Et soyons prudents, attentifs, et arrivons à mettre des barrières.

13:45 Parce qu'une fois que vous êtes dedans...

13:47 - Non mais tout est une question de modération, non ?

13:49 Une question de modération.

13:50 - Oui, mais on a un P.E. où je vous rappelle que 5 millions ont un problème avec l'alcool.

13:53 C'est pas 200 personnes, je veux dire, c'est 5 millions.

13:56 - C'est difficile d'apprendre la modération à un enfant, enfin à un adolescent, et de lui dire "attention".

14:00 - Mais je sais, mais c'est ça la problématique.

14:01 C'est pour ça que je suis aussi dur en disant non.

14:03 - Mais oui, mais vous savez...

14:04 - On va pas m'écouter, là.

14:05 - Non, mais vous avez complètement raison, en fait.

14:07 - Mais si !

14:08 - Non, mais vous savez, parce qu'il y a un truc, en fait, en France.

14:10 Moi, je l'ai vu, parce que moi, j'ai fait le dry January l'année dernière,

14:14 et en fait, ça fait presque un an maintenant que j'ai tenu.

14:17 Et je me suis dit, tiens, je vais faire une expérience, justement, sur l'arrêt de l'alcool et sur la sobriété.

14:21 Dans tous les dîners, "ah, tu bois pas, ah, c'est triste, ah, t'es pénible, ah, machin".

14:27 Et en fait, c'est pas tellement...

14:29 - Mais vous avez raison. Mais c'est convivial, c'est festif.

14:31 - Mais non, mais oui, mais...

14:32 - Et si vous refusez, il se vexe un peu. C'est-à-dire que la majorité, il va boire.

14:35 - Alors le truc à faire, moi, je vous le dis, quand vous voulez pas boire,

14:38 quand on vous dit "tu vas un peu", tu dis oui, mais tu laisses ton verre.

14:41 Mais personne n'ira vérifier si tu bois ou pas.

14:43 - Oui, mais pourquoi ?

14:44 - Mais c'est vrai que le fait de refuser, oh là là, ça...

14:46 - Bah non, mais non, mais moi, je dis non.

14:48 - Alors qu'est-ce que vous dîtes au restaurant ?

14:50 - Au restaurant ?

14:51 - Bah au restaurant, ouais. "Tu bois quelque chose ?"

14:52 - Bah non.

14:53 - Moi, je prends un smoothie, les gens me regardent avec des gros yeux,

14:55 je comprends pas pourquoi.

14:56 - Oui, oui, au restaurant, c'est plus compliqué.

14:57 - Oui, c'est vraiment, il y a une tradition française de ça.

14:59 - On dit pas non, mais on n'y touche pas, si on n'a pas envie d'y toucher.

15:03 Non, c'est vrai, c'est une astuce.

15:04 - Faites tout avec modération.

15:05 - Il faut tout avec modération.

15:07 Tout, tout, tout avec modération.

15:09 Surtout le 24 au soir.

15:10 Oh, modération, modération. N'est-ce pas ?

15:13 - On va se poser sur l'alcool, moi, je vous réponds sur l'alcool.

15:15 Si on va commencer à lister tout ce qu'on peut faire un soir de réveillon, allons-y.