Damien Adam, député Renaissance

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00:00 Vous écoutez le 6/9, France Bleu Normandie.
00:07 Il est 8h15, le projet de loi immigration arrive devant la commission mixte paritaire.
00:13 A partir de 17h, 14 députés et sénateurs vont en discuter après des négociations
00:19 entre la droite et la majorité tout le week-end.
00:22 Nous sommes Marianne avec le député Renaissance de la Seine-Maritime.
00:26 Bonjour Damien Adam.
00:27 Bonjour.
00:28 Est-ce que c'est pas facile d'être député de la majorité en ce moment ?
00:31 Je ne suis pas sûr que ce soit très différent en ce moment que depuis le début de la mandature.
00:35 Ça te fait voter difficile ?
00:36 C'est forcément challengeant d'être parlementaire, y compris de la majorité.
00:40 Effectivement, quand on est en majorité relative, en même temps, ça permet de travailler efficacement
00:45 pour les Français.
00:46 Avec cette nouvelle commission mixte paritaire, des négociations avec la droite, ce n'est
00:49 pas un échec tout ça pour Renaissance, pour la majorité, pour Emmanuel Macron ?
00:54 Ce qui est sûr, c'est que les Républicains ont voulu faire un coup et ils ont été rejoués
00:58 en ça par le Rassemblement National et plus surprenant par toute la gauche qui a décidé
01:02 de voter cette motion de rejet tout en nous reprochant à la fin de discuter avec la droite
01:07 puisqu'ils ont empêché qu'il y ait le débat à l'Assemblée et qu'évidemment, à la fin,
01:11 le texte qui sortira sera un texte certainement beaucoup plus à droite que ce qui aurait
01:14 été fait si l'Assemblée avait fait un texte.
01:17 Mais bon, ça, je vais vous dire, c'est à la gauche de se poser les bonnes questions.
01:19 Oui, mais eux, ils disent "écoutez, on a essayé de discuter avec la majorité, de
01:23 préparer le texte, on nous a sorti une version qui ne nous convenait pas, donc finalement
01:27 pas de texte".
01:28 Alors ça, je pense que c'est assez un peu, si vous me permettez une bêtise, de dire ça.
01:33 Ce qui est sûr, c'est que moi, j'écoute les Français et les Français à 80%, ils
01:36 ont envie qu'on ait un projet de loi sur l'immigration.
01:39 Et quand on regardait mesure par mesure les éléments, les Français étaient majoritairement
01:43 pour le projet de loi que nous avons présenté en Conseil des ministres et que nous avons
01:46 rétabli en Commission des lois à l'Assemblée.
01:49 Et donc, peut-être que la gauche a des positions différentes, mais si la position, c'est d'accueillir
01:53 un maximum de migrants dans notre pays, je ne pense pas que ce soit une position majoritaire.
01:56 - Ils n'ont jamais totalement dit ça non plus.
01:57 Ce qu'ils voulaient, c'était...
01:58 - Ça dépend des députés, si je peux me permettre.
01:59 C'est des députés qui sont pour une régularisation massive et un accueil sans condition.
02:03 - Bon, finalement, quoi qu'il en soit, c'est un peu la droite qui vous tient.
02:06 - On se tient les uns les autres, si je puis dire.
02:08 Vous savez, on est en majorité relative.
02:10 - Vous n'allez pas être en majorité à la Commission mixte paritaire.
02:12 - Absolument.
02:13 C'est le concept d'une majorité relative et il faut que chacun fasse un pas vers l'autre
02:18 et fasse des compromis, des concessions.
02:19 Et donc, si on arrive à faire suffisamment de concessions de part et d'autre, nous aurons
02:23 un accord en Commission mixte paritaire ce soir ou cette nuit et sinon, il n'y aura
02:27 pas de texte de loi.
02:28 Moi, je pense que le texte de loi, il est important, il est essentiel.
02:31 Il permet notamment de ramener dans leur territoire national les délinquants étrangers qui sont
02:36 dans notre pays, qui ont été condamnés par la justice française, mais qu'aujourd'hui,
02:38 nous ne pouvons pas raccompagner chez eux parce qu'ils sont arrivés chez nous avant
02:42 leurs 13 ans.
02:43 Rien que ça, c'est une raison suffisante pour permettre de voter un projet de loi.
02:46 Il y a plein d'autres mesures qui permettent de mieux réguler l'immigration de notre pays
02:50 et en même temps de mieux raccompagner les personnes qui n'ont pas vocation à rester
02:53 chez nous et en même temps, permettre une meilleure intégration des personnes qui ont
02:55 vocation à rester chez nous, ceux qui travaillent déjà en fait.
02:58 France Bleu Normandie, il est 8h17, nous sommes avec Damien Adam, député Renaissance de
03:03 la Seine-Maritime.
03:04 Damien Adam, au vu des négociations qui sont faites ce week-end entre les dirigeants des
03:09 Républicains et la majorité, Elisabeth Borne, lâcher du lest sur les prestations sociales,
03:14 par exemple, imposer aux étrangers de devoir justifier 5 ans de résidence pour bénéficier
03:18 d'aide, ça ne fait pas un peu rassemblement national ? Préférence nationale ?
03:23 Alors écoutez, je pense que les étrangers, quand ils viennent légalement dans notre
03:26 pays pour travailler, ils ne viennent pas chercher des prestations sociales et donc
03:29 je pense qu'ils ne vont pas aller faire des manifs pour dire "c'est honteux ce que vous
03:32 avez fait".
03:33 La réalité pour les allocations féminines, c'est qu'il y a déjà 12 mois de carence
03:36 avant de pouvoir en bénéficier quand on est étranger en situation légale.
03:39 Là, on parle uniquement des personnes qui sont en situation légale, qui ont un titre
03:41 de séjour, qui sont dans notre territoire.
03:44 Donc effectivement, les Républicains ont souhaité augmenter ce délai à 5 ans et nous
03:48 verrons bien en commission de Max Pariter qu'on arrive.
03:50 Mais ça ne vous gêne pas ça ? Comment ?
03:51 Ça ne vous gêne pas parce que Gérald Darmanin, il l'a dit lui-même hier, il a dit "on n'était
03:55 pas pour cette mesure-là".
03:56 Oui, on n'était pas pour cette mesure-là, effectivement, mais à la fin, comme je vous
04:01 dis, il faut un compromis.
04:02 Et moi, si vous voulez, ça ne me choque pas et je ne crois pas que ce soit un sujet du
04:05 rassemblement national.
04:06 Là, pour le coup, c'est de dire à quel moment on déclenche l'arrivée des prestations
04:10 sociales.
04:11 Aujourd'hui, c'est 12 mois, est-ce qu'on va un peu plus loin demain ? Je pense que
04:14 c'est, à la fin, c'est un faux sujet parce qu'encore une fois, quelqu'un qui arrive
04:17 légalement dans notre territoire, il vient pour travailler et donc, pour avoir un titre
04:21 de séjour, il faut des conditions très spécifiques.
04:23 Ce n'est pas n'importe qui qui peut les avoir et donc, avoir ensuite des allocations
04:26 familiales, c'est donner comme à n'importe quelle personne qui est en France, il y a
04:29 déjà un délai de 40 ans.
04:30 Il faudra voir comment on atterrit sur ce sujet, mais je ne crois pas que ce soit un
04:33 élément fondamental horrible si ça devait être 5 ans, mais je ne crois pas qu'on arriverait
04:37 à 5 ans.
04:38 Donc voilà, on verra bien l'atterrissage, mais encore une fois, ça ne me paraît pas
04:40 choquant, effectivement, de se dire, avant de pouvoir bénéficier de l'allocation familiale
04:45 et des APL, parce que c'est les deux sujets qui sont en parallèle, qu'on ait un petit
04:48 délai avant d'en bénéficier.
04:49 Je ne pense pas que ce soit être du Rassemblement National que de dire ça, pas du tout.
04:52 Pour le coup, je pense que c'est extrêmement majoritaire dans l'opinion publique.
04:56 En tout cas, on sait que certains membres de la majorité sont peu à l'aise avec cette
05:01 idée-là et l'ont dit à Elisabeth Borne en disant "Nous, on n'était pas pour ça".
05:05 Donc, on va être obligés de s'y mettre.
05:06 Et encore une fois, la situation n'est pas idéale en termes de négociation puisque
05:09 l'Assemblée a renvoyé une copie blanche aux commissions de mixtes paritaires, donc
05:11 on n'a pas non plus les coups des franches pour négocier.
05:13 - Alors, si la commission de mixtes paritaires se met d'accord, le texte sera présenté
05:17 devant l'Assemblée Nationale en l'état.
05:19 - Mardi après-midi.
05:20 - Le gouvernement peut accepter des amendements, mais aussi peut refuser.
05:25 Est-ce que dans ces cas-là, ce sera 49-3 et vous, vous êtes pour ?
05:29 - Alors, le gouvernement, à l'issue d'une commission de mixtes paritaires, peut mettre
05:32 uniquement des amendements plutôt rédactionnels, comme on l'appelle dans le jargon, donc pas
05:35 qui vont changer les dispositions sur le fond.
05:37 Le président de la République s'est engagé à ne pas avoir de 49-3 sur ce texte et donc
05:42 s'il n'y a pas d'accord en commission de mixtes paritaires ou pas de vote dans une
05:46 des deux chambres, mais effectivement c'est plutôt l'Assemblée qui pourrait poser difficulté,
05:50 il n'y aura pas de texte d'immigration.
05:51 Et donc on aura passé 18 mois dans notre pays sur un sujet qui est une des priorités
05:54 des Français et à la fin nous n'aurons pas de texte, nous n'aurons pas de capacité
05:58 à pouvoir reconduire chez eux les délinquants qui ont été condamnés chez nous, nous n'aurons
06:02 pas la capacité à pouvoir régulariser des personnes qui travaillent déjà et qui ont
06:05 des métiers difficiles et pénibles et nous n'aurons pas la capacité de pouvoir mieux
06:08 réguler l'immigration dans notre pays.
06:10 - On verra ce que donnera cette commission mixte paritaire.
06:12 Merci beaucoup Damien Adam, député Renaissance de la Seine-Maritime.
06:15 Bonne journée à vous.
06:16 - Merci à vous pour l'invitation.
06:17 - Interview à retrouver, à revoir, à réécouter sur francebleu.fr.
06:21 Il est 8h21.
06:22 [Musique]
06:24 L'infotrafic 100% local.

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