Éducation minimum : sachez qui vous êtes, devenez ce qu'ils sont !

  • l’année dernière
Avec Arnaud Florac et Romée de Saint-Céran, auteurs de "Éducation minimum" publié aux éditions Magnus.

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Transcript
00:00 Sud Radio Bercov dans tous ses états, le face à face.
00:05 Face à face aujourd'hui 13h03 sur Sud Radio avec non pas un mais deux invités,
00:09 Arnaud Florac et Romain de Saint-Serrant, tous deux auteurs et dessinateurs du livre "Education minimum"
00:14 c'est publié aux éditions Magnus. Bonjour à vous deux.
00:17 Bonjour. Alors je vais vous dire, j'ai lu ce bouquin, je l'ai reçu et j'ai pris un grand plaisir
00:25 mais je vous préviens, auditeurs résistants et au-dessus de Radio, c'est très fort et ce qui est très fort
00:33 c'est que ça va choquer un certain nombre de gens, ça va heurter un certain nombre de gens
00:39 mais ce qui est génial c'est mon thème qui parlait du frottis de cerveau.
00:42 Et alors comme on se plaint que personne n'est plus éduqué, qu'on n'enseigne plus l'histoire au collège,
00:50 qu'on n'enseigne plus rien, qu'on n'enseigne plus personne, et bien voilà, c'est un livre Florac
00:55 et Saint-Séran ont décidé de faire un livre qui s'appelle "Education minimum".
00:58 Ça veut dire que si vos enfants ne savent plus lire, écrire, parler, qu'ils ne parlent plus par borboric
01:03 mais que sur TikTok ils peuvent dire "attention" comme ça, et bien ce livre est pour eux, est pour vous,
01:09 bien sûr parents, parce que comme ça vous allez aller à l'essentiel, quand je dis l'essentiel, pourquoi ?
01:15 Alors voilà, nous avons Romain Saint-Séran qui est là, et pour des raisons personnelles et/ou professionnelles
01:22 Arnaud Florac ne veut pas se montrer, mais je comprends qu'Arnaud Florac ne veut pas se montrer,
01:26 c'est lui qui a écrit le bouquin, quand il commence à dire qu'en 1314 c'est là que la décadence a commencé,
01:32 évidemment il va avoir une légion, pas étrangère ou pas, qui va venir en tout cas s'occuper de lui.
01:38 Mais pourquoi c'est fort ? Parce que, effectivement, face au ronron que vous entendez du matin au soir,
01:45 face à effectivement une espèce de doxa qui dit toujours la même chose, alors Florac et Saint-Séran,
01:51 et Saint-Séran pour les dessins qui sont remarquables, d'ailleurs je vois que Rembrandt,
01:55 d'ailleurs on va vous attaquer évidemment en diffamation et en plagiat.
01:58 - On est malin. - Ah ben c'est clair, c'est clair, en ce moment ça...
02:02 Mais j'ai compris, on a fait attention aux droits d'auteur.
02:05 Mais écoutez, vous avez fait, et je vais le résumer parce que c'est là que ça donne le ton,
02:11 et ce qui donne le ton c'est le dernier paragraphe de la fin que vous avez écrit, Arnaud Florac,
02:18 je le lis parce que ça vous le coûte prendre le temps.
02:21 "Au loin, lentement, monte le niveau de la merde.
02:24 Des rats gros comme des chats sauvages dévorent des tentes Quechua sous les ponts des beaux quartiers.
02:30 La France qu'ils ont voulu, une France nulle en maths mais qui court vite,
02:34 une France tacos, Kentucky Fried Chicken, en claquettes chaussettes,
02:39 continue à changer mais tout le monde fait semblant de ne pas s'en apercevoir.
02:44 Dans les foyers morts, la lumière du dieu lard de la télé est allumée.
02:48 Une.e, présentateur.i, c'est e bien bien, écriture inclusive oblige,
02:54 reçoit des pédophiles dépoitraillés et des sénateurs sous coke,
02:58 je vais pas vous demander les noms,
03:00 qui viennent expliquer que la France a toujours été comme ça.
03:04 Tout de suite après la pub, on retrouve un reportage qui promeut l'inceste,
03:08 un film qui parle de l'accueil d'un migrant,
03:11 ou un spectacle subventionné dans lequel un objet religieux, catholique pardon,
03:16 car effectivement l'impertinence à ses limites,
03:19 est tartiné d'excréments par des performeurs en juste corps.
03:23 1000 attaques au couteau ont eu lieu dans la journée,
03:26 quelques blessures à la gorge dans le tas, des incivilités.
03:29 Vous, il s'adresse au lecteur, ça ne vous intéresse pas,
03:32 vous avez fait ces sessions, vous êtes loin dans le temps et dans l'espace,
03:36 vous méritez mieux, vous irez chez, cherchez mieux.
03:40 La vie sera belle dans ces riches, qu'ils crèvent s'ils veulent,
03:44 ce n'est plus votre affaire. Vous, vous avez les clés du cabriolet
03:48 et vous roulez sur la corniche vers un destin que vous choisissez.
03:51 Le misérabilisme, c'est pour ceux qui n'y connaissent rien.
03:54 Vous, vous avez reçu une éducation minimum.
03:57 Alors c'est ça le but, Arnaud Florac ?
04:00 - Oui, c'est un peu le but, et volontairement j'ai mis ce chapitre en dernier
04:04 pour que ça se termine sur une adresse au lecteur.
04:07 Le but c'est, vous l'avez très bien dit, il y a eu un constat général
04:12 de perte de sens, de perte de repère, de perte d'éducation.
04:16 Je commence par préciser une chose sur le titre, il n'y a aucune volonté cuistre
04:20 de dire que c'est ce qu'on décrit nous qui serait une éducation minimum.
04:23 Simplement un clin d'œil à un film que vous connaissez probablement
04:25 qui s'appelle Dick Hennec, qui est sorti en 2006,
04:27 et dans lequel l'un des personnages se plaint que
04:31 les gens qui mangent des chips trop fort n'ont pas reçu une éducation minimum.
04:34 - C'est joli, oui. Un bon rappel. - Voilà. Tout le monde s'en souvient.
04:38 Ce qui est intéressant, c'est que vous parlez à un moment donné,
04:44 il y a les chapitres, ça va du savoir-vivre à la Vendée,
04:48 ce qui s'est passé en Vendée et que le Puy-du-Fou raconte très bien,
04:52 notamment Brigitte Bardot, Michel Audillard, Arsène Lupin,
04:57 Les Trois Mousquetaires, Pierre Desproges, Paul Morand, Jean Raspail,
05:02 Fanny Ardent, Bernard Nosse, bien sûr.
05:04 Et puis on voit là quand même que, allez on peut le dire,
05:08 je crois, sans que ce soit un scoop, vous n'êtes pas spécialement de gauche.
05:12 - Je crois qu'on peut le dire, sans risque de se tromper.
05:15 - Sans risque de se tromper.
05:16 - Si toutefois les catégories de gauche et droite ont encore un sens,
05:18 je ne suis pas certain que ce soit encore le cas.
05:19 - Ah oui, pourquoi, à votre avis ?
05:21 Elles n'ont plus de sens.
05:23 Parce que je crois aussi, peut-être pas pour les mêmes raisons que vous,
05:26 mais dites-moi.
05:26 - Je pense que la gauche et la droite, telles qu'on les entend maintenant,
05:28 sont des astres morts qui traînent leur propre caricature.
05:32 La gauche telle qu'on l'entend est la gauche humaniste des années 80
05:35 qui a complètement délaissé le souci des pauvres.
05:37 Et la droite telle qu'on l'entend, c'est la droite des gens qui gagnent du fric
05:40 et qui ont complètement délaissé le combat des idées.
05:42 - La gauche a perdu le peuple, la droite a perdu la nation.
05:45 On pourrait dire ça comme ça.
05:47 - On peut.
05:48 - Et alors, c'est intéressant parce que, d'abord, je dois dire, c'est très bien écrit,
05:53 je le dis, et très bien dessiné.
05:55 Je parle pour les deux personnes qui sont là avec nous.
06:00 Et vos choix de chapitres,
06:04 je pense aux Trois Mousquetaires,
06:06 je pense aux...
06:07 Effectivement, et puis il y a de très belles expressions, les mythes.
06:11 Hier c'était les mythes, aujourd'hui c'est les mythos.
06:14 Mais je voudrais que, juste qu'on commence par la France centrale.
06:17 C'est quoi pour vous la France centrale ?
06:19 - La France centrale, ce que j'essaie de circonscrire, en tout cas comme espace dans le bouquin,
06:24 c'est la France qui se situe à la périphérie de la France périphérique.
06:27 - À la périphérie de la France périphérique ?
06:30 - Oui, à la périphérie...
06:31 - Vous voulez dire à la périphérique de ce que raconte Christophe Guillouis, quoi ?
06:33 - À la périphérie des villes moyennes, que raconte Christophe Guillouis,
06:35 à la périphérie des centres commerciaux moches, des pavillons, des zones résidentielles, etc.
06:39 La zone où les départementales se terminent et où les chemins vicineaux commencent.
06:42 Donc on peut essayer de la délimiter entre le Béry, la Nièvre, la Lozère,
06:51 les confins de la Vendée, de l'Anjou, etc.
06:54 C'est une sorte d'hexagone dans l'hexagone, en plus petit.
06:56 - Elle se caractérise par quoi, cette France centrale ?
06:58 Quelles sont ses caractéristiques, aujourd'hui ?
07:00 - Aujourd'hui, cette France centrale, c'est d'abord une France qui est délaissée.
07:04 Il n'y a plus de personnes pour s'en occuper.
07:06 Il y a des gens pour s'occuper de la France périphérique,
07:08 il y a même des gens qui en font leur fond de commerce,
07:10 mais il n'y a pas grand monde pour s'occuper des gens qui sont à la périphérie de cette périphérie.
07:12 Et c'est une France qui, en revanche, a la qualité,
07:16 donc ça c'est le défaut majeur, mais la qualité majeure de cette France centrale,
07:18 c'est qu'elle a gardé des paysages, elle a gardé des maisons, elle a gardé des habitudes.
07:24 On ne peut pas dire qu'elle a gardé des traditions, il ne faut pas fantasmer la campagne telle qu'elle n'est plus.
07:28 - Mais un art de vivre quand même ou pas ?
07:30 - Une forme d'art de vivre, oui.
07:32 - D'accord. C'est pour ça qu'en fait, il y a quand même une très grande nostalgie de tout ça,
07:38 que ce soit Bardot, que ce soit Audillard, etc.
07:40 Vous dites, aujourd'hui, il y avait effectivement des dialogues,
07:44 parler d'Audillard, on sait les dialogues d'Audillard,
07:46 il y avait cette furia Bardot, si je peux l'exprimer ainsi,
07:50 il y avait tout cela et vous avez l'impression que tout cela a un peu disparu.
07:56 Il y a quand même une grande nostalgie là-dedans.
07:58 - Je ne parlerai pas de nostalgie.
08:00 Alors il y a une forme d'hommage, c'est certain,
08:02 parce qu'on est nécessairement éduqué par ces lectures, par les films qu'on a vus,
08:05 et il y a peut-être quand même, très objectivement, un pic culturel, civilisationnel,
08:10 au milieu des Trente Glorieuses, pour ceux qui les ont connus.
08:14 Pour autant, je pense que la nostalgie, au premier degré, c'est vraiment une maladie de droite,
08:18 qui peut être vraiment destructrice.
08:20 Cette façon de dire "c'était systématiquement mieux avant,
08:22 aujourd'hui on ne sait plus faire", etc.
08:24 Au contraire, l'idée de ce livre, c'est pour cela que ça se termine sur une adresse au lecteur,
08:26 c'est de faire revivre dans l'esprit des gens, les conditions qui ont permis de créer ça.
08:30 - Une mobilisation, quelque part.
08:32 - Mobilisation, oui.
08:34 - On va donner la parole évidemment à Romain Sassé-Rand.
08:39 Juste avant, je crois qu'il y a un petit cadeau de Noël à donner.
08:43 - Le cadeau de Noël qu'on prendra dans un instant après cette courte pause,
08:45 et on tirera au sort le gagnant qui nous appelait, ou la gagnante de ce magnifique cadeau.
08:49 A tout de suite sur Sud Radio.
08:51 - Parlons vrai.
08:53 - Sud Radio.
08:55 - Parlons vrai.
08:57 - Ici Sud Radio.
08:59 Les Français parlent au français.
09:04 Je n'aime pas la blanquette de veau.
09:07 Je n'aime pas la blanquette de veau.
09:10 - Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
09:13 - Et je suis avec Romain de Sassé-Rand et Arnaud Florac, éducation minimum.
09:17 Je ne vous dis pas, on les avait passé par une porte dérobée,
09:21 parce que je ne vous dis pas, enfin je veux dire, ils sont...
09:24 Quand je vous dirai de quoi ils parlent, sur la résistance, sur 1314, sur la République,
09:29 franchement, je n'ai pas encore appelé la police, mais ça ne saurait tarder.
09:34 Il y a déjà 50 fourgons de CRS qui sont devant Sud Radio pour les attraper,
09:38 comme étant sulfureux.
09:40 Allez, à dissoutre, quoi. Une ligue à dissoutre, c'est évident.
09:45 Alors, j'ai beaucoup aimé, vraiment aussi, Romain de Sassé-Rand,
09:52 - Sassé-Rand, parfait. - Je pensais à Sassé-Rand.
09:55 Vous, vous êtes dessinateur depuis toujours.
09:58 - C'est ça, oui. - C'est ça.
09:59 Et vous avez travaillé pour beaucoup de journaux.
10:02 - Oui, j'ai travaillé pour différents titres, pour La Furia, qui est le magazine...
10:06 - Le magazine, absolument.
10:07 - Lequel on s'est rencontré avec Arnaud. - On l'a reçu au Bertone.
10:10 - Exactement, voilà. Donc, pour La Furia depuis quelques années.
10:13 Je travaille pour L'Incorrect aussi, que vous connaissez peut-être depuis 7 ou 8 ans,
10:16 enfin, depuis la fondation.
10:17 - D'accord. - Conflit, qui est une revue géopolitique
10:20 qui appartient au groupe Causer, et puis quelques autres titres.
10:23 - Très bien. Vous ne travaillez pas pour l'humanité, ni pour Télérama.
10:28 - J'aimerais bien, je pense qu'on gagne mieux sa vie là-bas, mais...
10:31 - Bon, écoutez, je pourrais passer le message.
10:34 Non, mais j'aime beaucoup, vraiment, les dessins qui sont très forts,
10:38 qui sont bien faits, qui sont... - C'est gentil.
10:40 - Je pense au portrait de Jean Raspail, qui est magnifique, et puis beaucoup d'autres.
10:45 Et Arnaud Fleurac, quand même.
10:47 À un moment donné, c'est pour ça que je vous dis que...
10:50 Non, je n'allais pas vous attaquer de négationnisme.
10:53 Mais enfin, à un moment donné, vous dites quand même que la résistance était de droite.
10:56 Certes, il y a eu des résistances de droite.
10:59 Mais vous ne pouvez pas nier qu'il y a eu des résistances de gauche.
11:01 Vous savez pas ce que je dis ?
11:03 La résistance la plus courageuse, d'autant plus courageuse qu'elle a été anonyme,
11:07 et que par la suite, sa mémoire a été salie, c'est la résistance de droite.
11:10 Voir la résistance, je sais pas si on peut dire extrême, ultra...
11:13 - Vous parlez des Maurassiens ?
11:15 - Oui, des gens d'inspiration maurassienne, comme Détiendorf,
11:17 puisque j'en parle dans le livre.
11:19 Des gens d'inspiration catholique traditionnelle, l'amiral de Pafenthenio,
11:22 dont je parle aussi dans le livre.
11:24 Ou encore des gens qui étaient inspirés par la Révolution conservatrice,
11:27 puisqu'il y a eu des résistants également en Allemagne, je parle de Schnaufenberg.
11:30 - Donc dire que la résistance est de droite,
11:34 c'est une manière de donner envie au lecteur d'en savoir un petit peu plus ?
11:36 - Oui, c'est une provocation.
11:38 Non, parce que vous le savez très très bien qu'il y a eu,
11:40 et à part, je ne parlerai pas du Parti communiste, du pacte germano-soviétique,
11:43 vous le savez très bien qu'à gauche, même dès 40,
11:46 il y a eu des résistants qui ne voulaient absolument pas du nazisme et de Hitler.
11:51 - Bien sûr, encore une fois, dans les circonstances de crise,
11:53 les catégories de gauche et de droite deviennent inopérantes.
11:55 - Comme maintenant. - Comme maintenant.
11:57 - Comme maintenant, c'est ça.
11:59 - Il faut y aller fort. Et alors, autre chose aussi quand même,
12:01 vous dites "la République dans toute sa laideur".
12:05 La République, il n'y a rien qui est bon, tout est ajeté d'un républicain.
12:10 - Alors je dis ça, je crois, dans l'article qui parle de 1314,
12:13 que j'identifie comme début du bordel, de manière un peu arbitraire.
12:17 - Alors expliquez, expliquez pourquoi.
12:19 - Alors vous savez que c'est un débat du camp,
12:21 on ne va pas trop parler en termes de camp, mais du camp conservateur,
12:23 pour le dire au sens large, de savoir quand ça a commencé à décliner.
12:25 Les gens disent "est-ce que c'était en 68 ?
12:27 Est-ce que c'était en 40 ? Est-ce que c'était en 14-18 ?
12:32 Est-ce que c'était encore avant ? Est-ce que c'était en 1789 ?
12:35 Et on peut remonter comme ça hyper longtemps, jusqu'au traité de Verdun en 843.
12:39 Jacques Barville dit ça dans "La petite histoire de France"
12:41 "Retenez bien la date de ce traité, c'est la cause de tous nos malheurs."
12:43 Donc en fait, on ne sait jamais.
12:45 - La préhistoire, la préhistoire.
12:47 - La préhistoire.
12:48 - Dans les grottes de Lascaux, tout a commencé à décliner.
12:51 Est-ce que ce n'est pas un peu, pardon, n'importe quoi ça ?
12:54 - Mais bien sûr que c'est n'importe quoi.
12:55 Donc arbitrairement, il faut choisir une date.
12:57 Vous connaissez probablement ce film "Mort d'un pourri"
12:59 dialogué par Audillard encore une fois,
13:01 dans lequel un personnage dit à Alain Delon
13:03 "Tu te rends bien compte que dans ce pays, il faudra un jour que ça craque ?"
13:06 Et Delon lui répond "Si on parle du même pays, je pense que ça craque depuis les derniers Valois."
13:09 - Ouais, c'est comme ça.
13:11 - Donc, il faut choisir arbitrairement une date. 1314, c'est pas si mal.
13:14 Puisqu'il y a un faisceau d'indices qui nous permettent de voir en germes
13:18 ce que la République apportera plus tard.
13:20 Puisqu'il y a d'autres articles qui parlent des beautés de la République.
13:23 Ce qu'évidemment, il faut argumenter.
13:25 Donc oui, il y a la République dans toute sa laideur.
13:27 - Oui, mais parce que, si vous voulez, c'est ça,
13:29 il n'y a pas une contradiction, mais quand même.
13:31 Vous savez très bien, dans tous les pays du monde,
13:33 ça a craqué, on pourrait jouer à ce petit jeu,
13:35 tout a craqué depuis 3000 ans.
13:37 Enfin, les Roms, il vous dira quand est-ce que l'Empire Romain a commencé, etc.
13:42 Mais c'est intéressant parce qu'il y a, chez vous,
13:44 cette double tentation, enfin, cette double tenté-réalisation.
13:48 Vous dites "Oui, c'est vrai, il y a des tas de choses qui ne marchent pas,
13:50 mais ce que j'ai lu à la fin, l'adresse au lecteur,
13:53 vous dites "Bon, il faut que ça aille".
13:55 - Bien sûr.
13:56 - Donc, est-ce que ce n'est pas, est-ce que c'est vraiment utile,
14:00 parce que vous vous rappelez cela,
14:02 est-ce que ce ne sont pas des polémiques
14:04 qui doivent cesser d'être et d'exister ?
14:06 Et où est-ce que vous faites ça ?
14:08 Parce que la doxa, parce qu'il y a une pensée "dominante",
14:11 parce qu'elle n'est plus tellement dominante,
14:13 qui consiste à aller à un certain nombre de vérités ou de contre-vérités,
14:17 et vous vous dites "Bon, il faut quand même rétablir un peu les choses".
14:20 - Alors, si vous parlez de la résistance de droite,
14:23 c'est juste pour mettre un coup de projecteur sur une partie de la résistance
14:26 qui a souvent été oubliée volontairement ou quand elle n'a pas été diffamée.
14:30 Si on parle de 1314, c'est vraiment un article qui est parodique, presque,
14:35 parce que, vous savez, c'est un débat qui est quasi complètement absurde.
14:38 C'est pour ça qu'il y a un point d'interrogation.
14:39 De la même façon, il y a un autre article qui s'appelle "Duguay-Clin, code chance-séduction"
14:42 qui porte aussi un point d'interrogation,
14:44 parce qu'on se doute bien que Duguay-Clin n'est pas un code chance-séduction.
14:47 Mais l'idée, c'est d'inciter le lecteur, non seulement à s'approprier certains points de l'histoire de France,
14:50 mais aussi à se poser la question d'une manière un peu oblique par rapport à ce qu'on lui apprend.
14:54 - Pour compléter un petit peu ce que dit Arnaud,
14:56 mais je pense que vous l'avez ressenti à la lecture de l'ouvrage,
14:58 on essaye quand même de mettre aussi beaucoup de légèreté et d'humour,
15:02 avec sérieux bien sûr, mais dans la lecture,
15:06 parce qu'on n'est pas des contemplateurs ou des contempteurs,
15:08 et l'idée, c'est au contraire d'amuser et d'attirer le lecteur par ce biais aussi.
15:13 - Oui, c'est réussi. C'est-à-dire que même si on n'est pas d'accord avec vous,
15:15 et que, enfin, évidemment, on n'est pas d'accord avec vous,
15:17 mais je ne l'ai pas considéré comme une grande discussion philosophique ou théologique.
15:21 - Oui, oui. Ce n'est pas une to-do liste, ni une somme théologique.
15:25 - Mais c'est pour ça. Mais pourquoi on aime un certain nombre de gens,
15:29 de Céline à Audiard et de Morand à Chardonne, etc.,
15:32 c'est parce qu'au moins ils savent écrire.
15:34 Ce qui est quand même déjà une qualité non négligeable.
15:37 Mais de ce point de vue-là, justement,
15:41 il y a quelque chose de...
15:43 Moi, le chapitre de De Gaulle m'a beaucoup amusé.
15:46 Pourquoi ? Parce que vous avez appliqué à De Gaulle ce que tout le monde dit de Mitterrand,
15:50 l'artiste. C'est Mitterrand qu'on a toujours appliqué d'artiste,
15:53 mais vous dire, attention, De Gaulle, chapeau l'artiste.
15:56 Pourquoi ? Racontez. Parce que les gens n'ont pas lu votre livre,
15:59 je les en joins à lire, mais...
16:01 - Il y a une ligne d'équilibre à trouver quand on parle du général De Gaulle.
16:03 Il y a une agéographie de De Gaulle qui est, maintenant, je pense,
16:07 parfaitement documentée, puisque tout le monde est gaulliste.
16:10 Le temps où Nicolas Sarkozy disait "être gaulliste aujourd'hui, c'est être révolutionnaire",
16:14 je pense que c'est complètement révolu. Aujourd'hui, tout le monde s'approprie De Gaulle.
16:17 Ça ne veut plus rien dire, d'ailleurs, c'est ce que je dis au début de l'article.
16:19 - Même ceux qui écrivent "Les enragés de mai 68", même les gauchistes de mai 68, pratiquement.
16:23 - Mais tout le monde se veut gaulliste parce que c'est un petit peu tout ce qui nous reste de régalien.
16:26 Là, pour le coup, il y a une vraie nostalgie stérile de la part des gens qui se proclament du gaullisme en 2023.
16:30 Et donc, c'est aussi le moment de réhabiliter certaines vérités sur le général De Gaulle.
16:34 Et en fait, chapeau l'artiste parce qu'effectivement, en termes d'illusionnisme, c'est quelqu'un qui est remarquablement doué.
16:39 - Oui, mais il n'a pas été que illusionniste.
16:41 - Non, non. Il a réussi un numéro d'escamotage, notamment en 45.
16:46 C'est ce que dit Odiard dans "Vive la France".
16:48 Il dit que la France, grâce à lui, est passée directement de la défaite à la victoire sans passer par la collaboration.
16:53 - Odiard aussi.
16:55 - Odiard aussi. Lui, il est passé par la collaboration, mais il a récupéré une carte de résistant premium en avril 45.
17:01 Mais, voilà, quand on parle de De Gaulle, il faut lui reconnaître un talent pour avoir inventé un souffle esthétique, éthique,
17:09 dans lequel la France se retrouvait et qui lui rappelait les grandeurs qu'elle avait connues pendant des siècles.
17:15 Pour ça, il a été très bon. Et il a été une deuxième fois illusionniste en Algérie.
17:18 Parce que quand on est capable de déclarer "je vous ai compris", que tout le monde a l'impression d'être compris et que finalement, il n'a rien compris,
17:24 quand on rallume les projecteurs et que le magicien a disparu avec les portefeuilles, on se sent un petit peu floué, mais on ne peut pas s'empêcher d'applaudir.
17:30 - Et puis, est-ce que la politique peut se faire sans illusion et sans illusionnisme ? A mon avis, c'est pas possible.
17:34 - Probablement pas.
17:35 - De ce point de vue-là. Maintenant, juste un mot, je fais une parenthèse. Il y a un livre, encore une fois, je parle de votre livre,
17:41 et vraiment, j'en joue à le lire parce que vous allez passer un beau moment de plaisir, même si vous n'êtes pas d'accord du tout avec ce qui est dit,
17:48 mais au moins, il y a l'écriture et puis il y a la culture, ce qui n'est pas négligeable en ces temps opaques.
17:54 Et il y a un livre que je vous recommande à vous deux aussi, si vous ne l'avez pas lu, c'est le livre "Le paradoxe français" de Simon Epstein.
18:01 Alors écoutez, lisez-le, ça s'appelle "Antisémite avant l'occupation et résistance sous l'occupation",
18:13 c'est-à-dire qu'il raconte, mais document la puissance, il n'a rien à voir, c'est vraiment un livre d'historien,
18:17 comment les gens de l'ALICRA, de ceci, etc. ont basculé dans la Waffen-SS jusque-là, ou en tout cas dans la collaboration,
18:25 et comment dans la résistance, il y avait effectivement des gens de droite ou d'extrême qui étaient antisémites,
18:30 qui ont basculé contre les allemands, etc. Et c'est un livre extrêmement fort et documenté.
18:37 Pour revenir à... Comment vous avez choisi vos écrivains ? Il y en a, évidemment.
18:42 En fonction de quoi vous avez choisi ? Paul Morand, ou Bernanos, ou tous les autres, enfin, Jean Raspail, etc.
18:50 Alors évidemment, c'est complètement arbitraire, et évidemment c'est une liste qui n'est pas finie,
18:55 il y a de la matière pour un volume 2 qu'on écrira peut-être cette année.
18:58 On a commencé à travailler.
18:59 On sortira peut-être cette année. Alors il y a deux choses, d'abord il y a des écrivains qui sont méconnus,
19:05 et injustement, typiquement Paul Morand.
19:08 Oh, il n'est pas méconnu, Paul Morand.
19:10 Je ne suis pas sûr que dans la génération contemporaine, je ne suis pas sûr que Morand soit hyper connu.
19:14 Il y a des gens qui sont connus pour de mauvaises raisons, comme Céline.
19:18 Il y a des gens qui sont un petit peu connus, mais qui ont quelque chose encore à apporter à notre monde,
19:24 et qu'on est en train de se réapproprier, je pense à Bernanos.
19:26 Aujourd'hui, tout le monde prétend avoir lu "La France contre les robots" parce que ça s'applique à notre monde, etc.
19:31 Donc les gens sont en train de redécouvrir Bernanos.
19:33 On découvre qu'il y avait des millions de lecteurs de Bernanos qui connaissaient très bien son oeuvre,
19:36 et qu'on ne l'avait jamais soupçonné.
19:37 C'est quelqu'un qui est en train de revenir à la mode, et il faut se réapproprier complètement son discours,
19:41 voir tout ce qu'il a dit.
19:43 En tout cas, Bernanos est un des auteurs qui fait qu'il est bon revisité, il a beaucoup beaucoup appris.
19:50 On se retrouve juste après cette petite pause, et je crois que Esteban a une annonce à nous faire, et des heureux !
19:55 Ah oui, des heureux, et une heureuse, évidemment, puisque c'est Alice qui est la grande gagnante du jour.
20:01 Bonjour Alice !
20:02 Ah ! Bonjour !
20:04 Vous vous appelez depuis Talens, Alice, on est ravis de vous faire gagner aujourd'hui, Alice.
20:08 Et vous allez voir Alice, vous allez être ravis !
20:11 Vous gagnez Alice un week-end pour deux personnes dans des lieux d'exception en France,
20:16 avec notre partenaire Vacances Bleues.
20:18 Alors il y a des adresses mythiques, ou des destinations que vous connaissez.
20:20 Il y a 24 destinations en France, puis il y a aussi en Europe, il y a Biarritz, il y a Meugeve, il y a Saint-Jean-Cap-Ferrat,
20:26 il y a Paris, Saint-Raphaël, des lieux exceptionnels, pour des souvenirs exceptionnels,
20:30 un château médiéval, une résidence Art Déco, ou un ancien palace, belle époque, en hôtel-club ou en résidence.
20:36 Félicitations Alice !
20:37 Ah mais c'est merveilleux, merci beaucoup !
20:39 Alice, je peux venir avec vous ?
20:41 Vous avez déjà quelqu'un, oui j'ai compris, j'ai compris, j'ai compris !
20:45 En tout cas écoutez, on est ravis de vous faire gagner ça, pour les fêtes de Noël, et puis pour tout le monde.
20:53 Ça continue le Grand Sapin Sud Radio, jusqu'au 25 décembre sur sudradio.fr, et sur les réseaux sociaux de Sud Radio.
20:58 Félicitations encore Alice !
20:59 Merci beaucoup, et merci pour vos émissions, on écoute tous les jours, c'est génial !
21:03 Merci, merci Alice !
21:05 A tout de suite sur Sud Radio !
21:07 Sud Radio Bercoff dans tous ses états, midi 14h, André Bercoff.
21:12 Ici Sud Radio, les Français parlent au français, les carottes sont cuites, les carottes sont cuites.
21:25 Sud Radio Bercoff dans tous ses états.
21:28 Alors voilà, j'ai avec moi un duo de réac, mais qui écrivent très bien, et qui dessinent très bien.
21:35 Donc il leur sera beaucoup pardonné, parce qu'ils ont beaucoup stylisé, et c'est une bonne chose.
21:41 Et c'est un livre, encore une fois, que je vous recommande, parce qu'on y prend beaucoup de plaisir.
21:45 Alors, on parlait un peu de la République, de la Résistance, etc.
21:51 Et vous avez choisi notamment Pierre Desproges, et pas Coluche.
21:56 Oui. - Pourquoi ?
21:58 Je pense que le travail de Desproges a mieux vieilli que celui de Coluche, ça c'est vraiment mon avis personnel.
22:05 Et je pense aussi que Desproges était un écrivain, ce qui n'était pas le cas de Coluche.
22:08 Donc il y a toujours quelque chose... En fait, vous lisez les textes de Coluche, quand ils ne sont pas dits par Coluche,
22:13 bon c'est pas mal, mais... - Oui, c'est vrai, en tout cas.
22:16 Vous lisez les textes de Desproges, c'est encore... - Il est journaliste aussi, il fait pas de bêtises journalistes.
22:22 Et puis même les textes qui sont datés, je pense, au réquisitoire du tribunal des flagrants délires,
22:26 où il n'y avait pas que des gens qui sont passés à la postérité,
22:29 même si vous n'avez pas les références, même si vous n'avez pas grandi dans les années 80,
22:33 en fait c'est encore bien, c'est encore drôle, et il y a un côté éducateur chez Desproges, dans la façon d'écrire.
22:41 Ce que je dis dans le bouquin, c'est que si vous voulez apprendre à écrire, vous allez courir pendant 6 mois avec du Desproges dans les oreilles.
22:46 Je pense qu'il y a vraiment ça, et il n'y a pas ça chez Coluche.
22:49 - Et pour conclure, Coluche était quand même connu pour avoir des scouts qui faisaient le tour des cafés théâtres tous les soirs,
22:57 et les artistes amateurs retrouvaient leurs propres blagues dans la bouche de Coluche sur une radio concurrente le lendemain.
23:03 Donc Coluche avait une forme de génie... - C'est pas très très sympa ça, parce que Coluche n'était pas...
23:09 - Il n'était pas que ça, mais il y a eu beaucoup de copycats à l'époque aussi.
23:14 - Oui, mais très sincèrement, je vais vous dire, moi j'ai bien connu Coluche, c'est pas parce que je l'ai bien connu,
23:19 c'est quelqu'un qui avait son génie propre. Vous savez, ce qu'il a réussi à faire dans la grande blague des élections de 1980,
23:25 c'était assez hallucinant, quoi. Mais vous l'aimez pas parce qu'il est de gauche, c'est ça ?
23:29 - Pas du tout, j'aime beaucoup Coluche, j'aime beaucoup Coluche par ailleurs, mais s'il fallait choisir un génie propre, c'est vrai qu'on a privilégié Desproges.
23:34 - Oui. Mais parmi les humoristes, vous voyez d'autres, je sais pas parce qu'il n'est pas dans votre bouquin,
23:40 est-ce que pour vous par exemple, ce qui compte d'abord, c'est le style ?
23:44 Alors je sais que Cocteau disait que la forme c'est le fond remonté à la surface,
23:48 mais est-ce que c'est pas le style qui compte, et on dit toujours, vous savez, les écrivains de droite écrivent mieux,
23:53 ou en tout cas ont plus de style que les écrivains de gauche ?
23:55 - Alors les écrivains de droite, bon, je considère qu'effectivement ils écrivent mieux que les écrivains de gauche,
23:59 mais c'est pas une vérité absolue. Si tendanciellement ils écrivent mieux dans les gros volumes que les écrivains de gauche,
24:04 et si les gens sont plus drôles à droite qu'à gauche, pour autant encore une fois que ces catégories existent encore,
24:09 c'est peut-être parce que les gens de droite n'ont pas d'abord quelque chose de miraculeux à délivrer,
24:15 ne considèrent pas qu'ils aient un message extraordinaire.
24:18 - Que la vie est plus légère et que...
24:20 - C'est d'ailleurs le cas, on parlait en rentaine de Roger Nimier,
24:23 mais c'était d'ailleurs le cas de l'opposition entre le Nouveau Roman et les Hussars.
24:25 En fait la raison pour laquelle les Nouveaux Romans nous paraissent aujourd'hui terriblement chiants,
24:29 et je pense qu'il l'était déjà à l'époque, c'est parce que les auteurs étaient persuadés d'avoir quelque chose à dire,
24:33 et en tout cas un style à déconstruire, une forme à réinventer, etc.
24:37 Nimier et ses copains ils voulaient juste faire des bons romans.
24:40 Par ailleurs, pour terminer sur votre question sur le style,
24:43 alors effectivement je pense que forme et fond sont indissociables,
24:46 mais surtout qu'on parle de politique, de religion, d'art ou de n'importe quoi,
24:51 toute conversion est esthétique.
24:53 C'est vraiment un truc auquel je crois profondément.
24:55 - De toute façon l'art est esthétique, si il n'y a pas d'esthétique, ça ne vaut pas grand-chose.
25:02 Mais voyez par exemple, il y a des gens, les plus grands en fait,
25:06 c'est intéressant, mais je vous pose la question à vous deux,
25:08 les plus grands transcendent ces notions de droite et de gauche,
25:11 qui pour moi effectivement aujourd'hui, en tout cas,
25:13 la droite, comme on répète, la gauche a perdu le peuple,
25:17 et la droite, enfin la droite officielle a perdu la nation,
25:20 qu'est-ce qui fait qu'un Samuel Beckett, qui a écrit en français,
25:24 il n'était pas sur le mainlandais,
25:26 personne ne peut le qualifier de droite ou gauche,
25:28 c'est-à-dire on s'en fout complètement.
25:29 Est-ce que les très grands écrivains, ou artistes, ou peintres, ou interprètes,
25:35 est-ce que, et c'est ça le vrai,
25:38 est-ce qu'ils ne transcendent pas ces notions de droite ou gauche ?
25:40 On s'en fout complètement, parce qu'ils sont tellement bons dans ce qu'ils font,
25:44 et je parlais de Beckett, mais il y en a beaucoup d'autres,
25:46 je parle de Blessandrar, je, je, enfin, on pourrait en citer un certain nombre.
25:51 - Moi je pense que les plus grands, surtout, ne se définissent pas en termes de droite ou de gauche.
25:55 Si on reparle de Déproge, Déproge, cité, je ne sais pas si c'est une vraie citation,
26:00 mais Déproge dans un de ses spectacles, dit
26:02 "Qu'on soit de gauche ou de droite, on est hémiplégique",
26:05 disait Raymond Maron, qui était de droite.
26:07 - Oui, c'est une, c'est pas, il disait pas ça Raymond Maron, mais elle est très bonne.
26:11 - Et en fait, il y a ça, c'est-à-dire que les grands artistes, les grands auteurs,
26:15 sont d'abord de grands artistes, voilà, ils ne se posent pas la question.
26:19 - Mais... - Non, je partage, je partage, après,
26:22 la gauche telle qu'on la définit aujourd'hui, c'est la notion de progrès,
26:25 donc de progrès permanent, donc à partir du moment où quelqu'un
26:28 ne donne pas des gages de progrès en permanence,
26:32 il devient de facto de droite dans la lecture qu'on a aujourd'hui, donc...
26:35 - Alors, à quoi vous estribuez justement ? Parce que quand je lis ce bouquin, je me dis,
26:39 bon, le problème, on sait qu'on n'est pas dans des périodes,
26:42 enfin, je veux dire, on se dit "Ah la la, la période n'est plus possible,
26:45 c'est pas possible, le drame, les trucs", enfin, 40-44 c'était pas mal,
26:48 et puis même sur mon thème 1314, il y a eu quand même des périodes de l'histoire de France
26:52 qui étaient plus sanglantes, dramatiques, et nettement que ça.
26:55 Pourquoi il y a cette espèce, alors on va pas parler du "walk" et de la concepture,
26:59 mais quand même, pourquoi il y a cette espèce de solennité
27:04 prétentieuse et obséquieuse imbécile, où effectivement,
27:09 l'humour est en train de, je ne dis pas de disparaître,
27:13 mais enfin vraiment d'être relégué au magasin des accessoires ?
27:17 Tu vois ? Même le dessin, je veux dire, moi je pense,
27:21 encore une fois à Racky Ree ou Charlie, je parle de Charlie de ces années-là,
27:26 puis d'autres, je vais pas remonter à l'assiette au beurre, je vais pas remonter à tout ça,
27:31 et quand je relis, parce que moi j'adore les pamphletaires, les polémistes,
27:36 vous lisez l'anthologie des pamphletaires qu'a écrit mon ami Kosky, lui est là,
27:39 vous lisez Zodaksa, vous lisez Laurent Taillade, vous lisez tous ces gens-là,
27:43 ils avaient un talent de folie !
27:45 Et je me dis "C'est quoi ? C'est parce qu'on est autant de la télévision, d'Internet, etc."
27:49 Je voudrais avoir votre sentiment là-dessus.
27:52 - Je pense que la dérision est devenue une norme.
27:55 C'est beaucoup plus facile d'être subversif quand il y a une solennité dans les structures.
27:59 Si tout est dérisoire, ce qui est un petit peu le cas aujourd'hui,
28:02 si tout peut être tourné en dérision, si aucune valeur n'est digne de sacrifice,
28:07 s'il n'y a plus rien de sacré, il y a un bon bouquin de Sonia Mabrouk sur le sens du sacré
28:11 qui est sorti il n'y a pas très longtemps, c'est exactement ce qu'elle dit en fait.
28:14 Ce qui est sacré, c'est ce qui est digne de sacrifice.
28:16 Et si tout est dérisoire, en fait c'est très difficile d'être drôle puisqu'on n'a rien à quoi s'opposer.
28:21 On n'a aucun pilier sur lequel on peut dire "Ah non mais ça c'est un petit peu ridicule."
28:24 C'est beaucoup plus facile de tourner en dérision la solennité du pouvoir
28:27 quand on est sous De Gaulle, on en parlait tout à l'heure, quand on est sous Macron.
28:30 - Oui. Vous voulez dire parce que le pouvoir n'existe plus ?
28:33 Ou parce que le pouvoir est devenu parodique ?
28:35 - Le pouvoir est devenu médiocre, il est sa propre parodie.
28:38 - Et c'est pour ça que c'est un peu compliqué.
28:41 Et pour le dessin, c'est vrai.
28:43 Je marque le dessin d'humour très sincèrement.
28:46 Le dessin a... Je dis pas qu'il a disparu, heureusement.
28:48 Vous êtes un certain nombre à le défendre là, et à le pratiquer.
28:51 Mais il y en a beaucoup moins qu'avant.
28:53 Et je ne veux pas dire que ce n'était pas mieux avant, ce n'est pas le problème.
28:56 Vous aviez quand même le pléiade...
28:58 Excusez-moi, vous aviez Reiser, vous aviez...
29:00 - Oui, il y a eu quelques petits événements géopolitiques
29:03 qui ont fait qu'on peut se prendre des bastos quand même.
29:06 Donc je pense que ça a pu refroidir certaines personnes.
29:09 - Un certain nombre de gens, oui.
29:10 - Non, je pense qu'il y a toujours une tradition du dessin de presse en France qui est vivace.
29:14 On le montre au sein de La Furia et au sein d'autres magazines.
29:17 Le Canard Enchaîné aussi, c'est pas propre à droite.
29:20 Il y a toujours une tradition du dessin de presse, du dessin satirique,
29:24 qui sait appuyer ou taper là où il faut.
29:28 Donc non, je ne pense pas que ça soit quelque chose qui soit mort aujourd'hui.
29:30 Au contraire, je pense qu'il y a un bel avenir.
29:33 - Mais que vous inspirent effectivement les...
29:37 Parce que vous dites, c'est pas un sacré, mais est-ce que le wok a remplacé le sacré ?
29:42 Est-ce que le fait, par exemple, qu'on arrive,
29:45 et on a un arrivé, je vais prendre un anglicisme, mais c'est exprès,
29:48 au congrès américain, vous savez, on fait toujours une prière
29:51 à la séance d'ouverture du congrès, et on a eu ça, c'est absolument authentique.
29:55 Quelqu'un a dit, il fenissait sa prière, parce qu'on dit la prière en Amérique,
29:59 il dit "Amen" et il ajoute "A woman".
30:01 - "A woman", oui.
30:02 - Voilà. Donc est-ce que ce n'est pas devenu cette espèce de parodie d'ersatz du sacré,
30:07 contre lequel, si vous dites des choses, vous risquez la chambre correctionnelle,
30:11 le procès, etc.
30:13 - Votre exemple est bon, parce qu'en plus de la culture wok,
30:16 il y a l'inculture totale de quelqu'un qui ne maîtrise même pas sa propre langue.
30:20 Je pense que dans cette imposition, dans ce sectarisme de la sous-culture wok,
30:27 il n'y a qu'une partie du sacré, en fait, c'est le tabou.
30:30 Le tabou, c'est qu'une partie du sacré.
30:32 Pour une fois, le plus important dans le sacré, c'est ce qui est digne qu'on se sacrifie.
30:35 Et je ne pense pas qu'il y ait énormément de gens qui ont envie,
30:37 sans même parler de mourir, qui ont envie de souffrir ou de donner du temps
30:40 pour que survive à travers les siècles la culture wok.
30:43 - Est-ce que ça vient par rapport à ce qu'on dit beaucoup aussi,
30:48 c'est que l'individualisme tout à fait radical, si on peut dire,
30:54 dans lequel on baigne aujourd'hui,
30:56 la notion de la cause collective, du bien collectif, etc. a un peu disparu ?
31:01 Est-ce que ça joue, ça, à votre avis ?
31:03 Je pense que ça peut revenir assez facilement.
31:05 - Je vais compléter ce que disait Arnaud.
31:08 Tu dis qu'il n'y a pas de chose digne d'être sacrifiée dans le wokisme.
31:11 Petit point d'attention, c'est qu'il y a quand même des gens qui sacrifient leur partie génitale,
31:14 qui sacrifient leur poitrine, qui sacrifient... Non mais c'est un vrai point !
31:17 Voir parfois leur vie, malheureusement, du fait de cette idéologie.
31:22 On peut jouer à la ridiculiser, même s'ils y arrivent très bien tout seuls,
31:26 ils n'ont pas besoin de nous, mais il faut quand même tenir compte
31:29 des vies qui sont durablement, voire définitivement impactées par cette idéologie.
31:35 Donc, s'il y a malheureusement des choses qui sont sacrifiables dans cette tendance,
31:39 on doit aussi en tenir compte.
31:43 - C'est vrai. Et je voudrais revenir au livre, etc.
31:47 Mais encore une fois, vraiment, il faut prendre le temps et le plaisir de le lire.
31:52 Alors, "Les Trois Mousquetaires", pourquoi "Les Trois Mousquetaires" ?
31:55 - "Les Trois Mousquetaires", c'est pour moi un incontournable de la culture française.
32:00 Il y a un tour de force absolument génial de la part de Dumas,
32:02 de réussir à retranscrire aussi brillamment l'idée qu'on se fait de ce siècle-là.
32:08 Et puis, il y a un certain nombre...
32:11 Baudelaire disait que le génie, c'est d'inventer des clichés.
32:14 Dumas a inventé quand même pas mal de clichés dans ce livre.
32:16 Il a inventé la bande de copains qui se reforment au souvenir du bon vieux temps.
32:19 - Un pour tous, tous pour un.
32:21 - Un pour tous, tous pour un.
32:22 Ses caractères qui sont complémentaires et qui, mis ensemble,
32:24 sont vraiment, à mon avis, le meilleur de l'esprit français.
32:26 "Les Trois Mousquetaires", c'est Thilina qui disait qu'être élevé par les Trois Mousquetaires,
32:30 c'était un élément essentiel de la colonne vertébrale, je crois qu'il disait, de droite.
32:34 Mais on a déjà parlé de ça.
32:36 Il y a les gens qui ont été élevés par "Les Trois Mousquetaires",
32:38 et puis il y a les gens qui ont été élevés par autre chose.
32:40 - Un fondateur, je pense, qui mérite une relecture chaque année.
32:44 - Peut-être qu'on passe à une petite pause.
32:48 - On marque cette dernière pause dans Berkhoff, dans tous ses états,
32:50 et puis après, on prendra vos appels au standard 0826 300 300
32:54 et vos questions sur le Facebook de Sud Radio, tout de suite.
32:57 - Oui, je...
32:58 - Sud Radio, Berkhoff, dans tous ses états.
33:00 Appelez maintenant pour réagir 0826 300 300.
33:04 - Joyeux Noël.
33:06 - Ici Sud Radio.
33:08 Les Français parlent au français.
33:13 Je n'aime pas la blanquette de veau.
33:16 Je n'aime pas la blanquette de veau.
33:19 - Sud Radio, Berkhoff, dans tous ses états.
33:22 - Bourvil, la tendresse, la tendresse.
33:24 Alors, vous avez écrit sur la tendresse, hein ?
33:26 - Oui.
33:27 - Et pourquoi ?
33:28 - C'est un thème qui est central et qui est probablement un petit peu négligé,
33:31 je pense, dans une éducation contemporaine futelle minimum.
33:35 Il y a quelque chose de très important dans la tendresse,
33:37 parce qu'on la confond aujourd'hui dans notre société,
33:39 où il faut être soit une victime intégrale, soit quelqu'un d'inaccessible à la pitié.
33:44 On la confond avec beaucoup trop de choses,
33:45 et il y a un travail à faire sur soi, un travail intérieur,
33:49 pour redécouvrir la tendresse qui est, je pense,
33:52 c'est ce qu'on a de meilleur au fond du cœur.
33:54 - Oui.
33:55 Et vous trouvez qu'elle n'est pas...
33:57 On ne la sent pas beaucoup aujourd'hui, enfin...
33:59 Il n'y a pas beaucoup de manifestations de tendresse, quoi.
34:01 - Ce que je dis dans l'article, c'est qu'on a déplacé
34:03 le centre de gravité affectif, collectif, de la société,
34:07 vers la bienveillance.
34:08 Un mot creux et nul,
34:11 qui correspond très bien au régime sous lequel on vit.
34:14 On s'extasie sur les petits chats,
34:16 et on écrase les enfants.
34:18 On trouve ça génial d'accueillir des centaines de millions de gens en zodiaque,
34:21 mais on laisse crever les petits vieux dans des Ehpad.
34:23 On s'est trompé de combat, on est devenu bienveillants,
34:25 et on a cessé d'être tendres.
34:27 Et en fait, on a perdu, je pense, une partie de notre...
34:30 pas une partie de notre humanité, mais une partie de notre...
34:32 de notre capacité d'émerveillement,
34:33 puisqu'il y a une notion d'émerveillement dans la tendresse.
34:35 - Romé ?
34:36 - Oui, je complète.
34:37 Et puis la tendresse, c'est le corollaire de la force.
34:39 C'est-à-dire que c'est la force qui...
34:41 Donc la force, en l'occurrence, du père,
34:43 du père de famille, de l'homme,
34:44 qui décide, parce qu'il sait que c'est bon,
34:47 d'accorder de la tendresse.
34:49 C'est pas quelque chose qui est subi, la tendresse.
34:51 C'est quelque chose qu'on décide et qu'on donne,
34:53 et c'est quelque chose qui est important.
34:54 - Et la femme n'a pas la tendresse ?
34:56 Vous parlez du père de famille, évidemment.
34:58 - On ne parle que de notre point de vue.
35:00 - On ne parle que de notre point de vue, évidemment.
35:02 - Encore des machos, encore des machos...
35:04 - Bien sûr.
35:05 - Pas plus de 50 ans, je pense pas.
35:07 - Encore, encore.
35:08 - Encore, vous n'êtes pas loin.
35:09 - C'est parce qu'il est chaud.
35:10 - Machos, blancs, hétérosexuels...
35:11 - C'est parce que je suis chaud, c'est ça.
35:12 - Téléfiant.
35:13 - On s'aime une autre chose.
35:14 - Bien sûr.
35:15 - Je pense que c'est plus naturel pour nos épouses,
35:18 pour une femme en général,
35:19 de faire preuve de tendresse,
35:20 parce qu'il y a un lien qui la rattache à la vie,
35:22 quand elle accepte de la donner.
35:24 - Et justement, il y a une lecture virile,
35:27 voire parfois viriliste, même à droite,
35:29 qui fait qu'on confond virilité, force et puissance,
35:34 et que la tendresse est justement
35:36 une composante intégrale de cette virilité
35:40 et qu'on a voulu rappeler dans le bouquin.
35:43 - Vous le faites bien.
35:44 D'ailleurs, pourquoi dit-on "la" virilité ?
35:46 Il faut se poser la question.
35:47 - Et le féminisme.
35:48 - Le féminisme.
35:49 - Le féminisme.
35:50 - Terrible, terrible.
35:51 Il faut changer tout ça.
35:52 - Il faut changer tout ça.
35:53 Vous savez, c'était Jean-Paul Orquilles qui disait,
35:55 ce qui est embêtant en ce moment,
35:56 c'est que les mots ont changé de sens,
35:57 et les sens de mot.
35:59 Nous, ils vont tous là, depuis Orwell,
36:00 et même avant Orwell, etc.
36:02 Alors, je voudrais qu'on parle,
36:03 vous avez dit, on l'a un peu oublié,
36:05 et c'est vrai, Paul Moran.
36:07 - Oui.
36:08 - Pour prendre cet exemple,
36:09 parce que Paul Moran, c'est vraiment le prince du style,
36:12 enfin, un des princes du style, je dirais.
36:15 J'ai relisé son bouquin sur Fouquet,
36:17 sur le surintendant Fouquet, magnifique.
36:19 "Le soleil s'est effusqué".
36:20 - "Le soleil s'est effusqué".
36:21 - Voilà, magnifique.
36:22 Et au fond, je crois que,
36:24 ce qui est intéressant dans ce que vous racontez,
36:26 c'est quand même, il y a, vous dites,
36:28 je ne suis pas à la nostalgie,
36:29 il y a une nostalgie quand même,
36:31 d'un art de vivre à la française.
36:33 Je veux dire, que ce soit l'aimer, le vin,
36:37 l'amour courtois, enfin, voilà,
36:41 remplacé par un certain,
36:43 même pas remplacé, remplacé par rien,
36:45 mais ce qu'il y avait, moi, ça m'a frappé,
36:48 quand effectivement, Emmanuel Macron a dit
36:52 "il n'y a pas de culture française".
36:53 C'est intéressant, parce qu'au-delà de dire
36:55 "oui, qu'est-ce que c'est que cette guerre",
36:56 mais qu'est-ce que ça veut dire ?
36:58 Comment on peut dire aujourd'hui,
37:00 aujourd'hui, hier, ou avant-hier,
37:01 qu'il n'y a pas de culture française ?
37:03 C'est étonnant.
37:04 Comment vous dites, encore une fois,
37:06 ne l'accablons pas, mais comment on peut dire ça ?
37:08 Je suis même étonné,
37:10 quelles que soient les tendances,
37:11 et où on se situe.
37:13 Bon, déjà, c'est pas la peine de l'accabler.
37:15 Il le fait très bien tout seul,
37:17 et ensuite, je crois qu'il a précisé sa pensée,
37:18 en disant que s'il y avait une culture française,
37:21 il ne savait pas ce que c'était.
37:22 Je pense que c'est beaucoup plus vrai de dire ça.
37:24 C'est pour ça qu'il faut une éducation, en fait.
37:27 Oui, à un minimum.
37:29 Même minimum, et qui n'est jamais finie,
37:31 puisqu'on peut faire dix bouquins, encore.
37:33 C'est vrai, mais j'espère que vous les ferez,
37:35 parce que très sincèrement,
37:36 je crois que toute pédagogie, aujourd'hui,
37:38 est à prendre.
37:39 Après, on peut être pour, on peut être contre,
37:41 d'ailleurs, dans tous les domaines.
37:43 J'espère que, par exemple,
37:45 les Républicains ou à gauche,
37:47 il y a des gens formidables,
37:48 qui ont écrit magnifiquement,
37:49 et qui le fassent aussi.
37:51 Enfin, ça existe.
37:52 Mais je crois que...
37:53 Vous savez, moi, au fond,
37:55 quand je vous lis, quand j'ai lu ce livre,
37:57 et encore une fois, je l'ai lu avec beaucoup de plaisir,
37:59 je me dis, mais là-dessus,
38:01 est-ce qu'on ne peut pas se retrouver sur des nominateurs communs ?
38:04 Je veux dire que ce soit la qualité,
38:06 le style, l'intelligence,
38:08 et de ne pas être enfermé dans une espèce
38:10 de carcan et de hier, quoi.
38:12 - Je pense que c'est en train de tomber,
38:14 ce carcan idéologique.
38:16 Et encore une fois, toute conversion est esthétique,
38:17 moi, c'est vraiment quelque chose que je crois profondément.
38:19 Et si les gens se rejoignent sur ce...
38:21 ce qu'on pourrait appeler un programme commun,
38:23 dans ce livre,
38:24 c'est très bien.
38:25 - Et d'ailleurs, vous verrez qu'on n'a pas...
38:27 Enfin, les lecteurs verront dans le bouquin
38:29 qu'il n'y a pas une dimension métapolitique, évidemment,
38:31 mais il n'y a pas de dimension politique,
38:33 on ne va pas donner des grandes idées,
38:35 parler de faits d'actualité, prendre position.
38:37 On parle de gens, on parle d'événements,
38:39 etc. et les gens s'y retrouveront, plus ou moins,
38:41 adhéreront plus ou moins, accrocheront.
38:43 Mais l'idée, c'est de mettre les gens en branle, en fait.
38:45 C'est de les mettre en marche.
38:46 - Alors, il y a deux actrices dans ce livre,
38:48 je ne sais pas si vous allez me dire, il y a Fanny Ardant
38:50 et Brigitte Bardot.
38:52 Alors ça, c'est un choix
38:54 extrêmement subjectif, bien sûr,
38:56 parce qu'il y a beaucoup d'autres actrices qui pourraient l'avoir,
38:58 mais pourquoi Fanny Ardant et pourquoi Brigitte Bardot ?
39:00 - Alors d'abord, pourquoi seulement deux actrices ?
39:02 Parce qu'il fallait laisser la place pour d'autres figures de femmes,
39:04 qui sont peut-être moins connues parce que moins passées à la télévision,
39:06 et étant ça deux actrices, on est obligés de prendre des
39:08 des icônes et on est obligés de faire le tri.
39:10 Alors Brigitte Bardot, évidemment, parce que Brigitte Bardot,
39:12 c'est un tournant dans le cinéma français.
39:15 C'est... qu'on peut peut-être dater à "Eliot Créa la femme".
39:18 Il y a un avant et un après Brigitte Bardot,
39:20 dans plein de choses, y compris dans la discographie de Serge Gainsbourg, d'ailleurs.
39:23 Et Fanny Ardant, parce que...
39:26 Alors, encore une fois, vous parliez d'art de vivre,
39:28 et vous parliez de...
39:30 de se mettre d'accord sur le style, etc.
39:32 Je pense qu'on peut se mettre d'accord sur le fait qu'il n'y a pas beaucoup plus français
39:34 que la voix de Fanny Ardant.
39:36 Et ce qu'on dit dans le livre,
39:38 elle pourrait faire une pub pour des aspirateurs,
39:40 on aurait l'impression qu'elle lise vagues.
39:42 C'est quand même quelqu'un d'incroyable, ne serait-ce que pour ça.
39:44 Et puis, en dehors de sa voix,
39:46 c'est une icône,
39:48 elle véhicule un style au point qu'elle a été reprise
39:50 dans...
39:52 dans "La Grande Bellezza"
39:54 de Sorrentino.
39:56 - Oui, vous en parlez d'elle. - Oui, il y a une scène coupée
39:58 où elle croise... la scène est beaucoup plus longue
40:00 dans la version originale,
40:02 où elle croise Jep Gambardella,
40:04 ils échangent quelques mots, et en fait, il n'y a pas plus français qu'elle.
40:06 Ils échangent quelques mots en français.
40:08 - Oui, c'est vrai, mais ça en tout cas...
40:10 Et Bardot, pour vous, c'est la quintessence
40:12 de l'esprit français.
40:14 - C'est une partie de la quintessence de l'esprit français.
40:16 Il y a quelque chose de...
40:18 Il y a quelque chose qui traverse les siècles, quand même, dans ce genre de figure de femme
40:20 très libre, très libérée,
40:22 sensuelle, érotique,
40:24 mais sans obscénité, ce qu'on a également un peu perdu,
40:26 ce sens de l'équilibre entre la...
40:28 entre la grâce, la séduction...
40:30 - Au tome 2, il faudra mettre un "le" qui...
40:32 - Il y aura probablement un "le" dans le tome 2, vous n'êtes pas le premier à me le dire.
40:34 - Ah bah, allez.
40:36 - Oui, Brigitte Bardot, c'est...
40:38 On peut presque dire que Brigitte Bardot,
40:40 c'est Madame Dubarry avec
40:42 une jupe biji et des ballerines.
40:44 Il y a quelque chose de très traversant
40:46 les siècles dans la personnalité de Brigitte Bardot.
40:48 - Et c'est très bien d'arriver
40:50 à Naharent, "Candida libre".
40:52 J'ai vraiment beaucoup aimé ce passage,
40:54 parce que "femme libre",
40:56 "femme libre" au sens le plus littéral du terme.
40:58 Et...
41:00 En fait,
41:02 ce qu'on retire...
41:04 Alors pour vous, vous avez...
41:06 D'abord, l'intention quand vous avez commencé
41:08 cela, c'était quoi ? C'est de dire
41:10 "Attendez, il y a un certain nombre de repères,
41:12 peut-être que ce serait bon de rappeler un certain nombre de repères
41:14 dans cette éducation, vous dites ?
41:16 Vous savez, c'est l'éducation sentimentale, le Flaubert,
41:18 et puis il y a Blondin qui a écrit aussi
41:20 sur l'éducation européenne.
41:22 - En rencontrant un certain nombre de lecteurs,
41:24 notamment de la FURIA,
41:26 on s'est aperçu qu'ils avaient tous en commun
41:28 deux choses. D'abord, un amour très profond
41:30 de notre pays, de ce qu'il était,
41:32 et ensuite,
41:34 une idée, en tout cas
41:36 pour les plus jeunes, de ne pas nécessairement savoir
41:38 par où commencer. Ils savent
41:40 très bien pourquoi ils croient ce qu'ils croient,
41:42 ils sont très solides,
41:44 probablement beaucoup plus militants et beaucoup plus
41:46 engagés que notre génération de l'été, puisqu'ils voient
41:48 que les choses peuvent très bien s'effondrer.
41:50 Nous, on prenait ça pour... On se disait "Bon, voilà, on restera
41:52 au marge, et puis de temps en temps,
41:54 on fera un coup d'éclat,
41:56 et ça sera toujours comme ça, et c'est très bien."
41:58 Et eux ont une conscience aiguë
42:00 de ce qu'ils risquent de perdre.
42:02 En revanche, et encore une fois,
42:04 c'est pas de la faute de cette génération-là, c'est de la faute des parents,
42:06 c'est de la faute des profs, c'est de la faute de la télé, c'est de la faute de ce que vous voulez,
42:08 mais c'est pas de leur faute à eux.
42:10 Ils ont pas lu ça, ils ont pas lu Morand, ils connaissent pas Narend,
42:12 ils connaissent pas Fanny Ardant.
42:14 - Il serait temps que
42:16 les professeurs se remettent à l'ouvrage, et nous aussi.
42:18 Merci.
42:20 - Merci à vous.
42:22 - Merci à tous.
42:24 - C'est disponible, si vous voulez faire un petit
42:26 cadeau de dernière minute, à Noël,
42:28 c'est encore disponible aux éditions.
42:30 - Toujours disponible.
42:32 - C'était la dernière de Berkhoff dans tous ses états
42:34 pour l'année 2023.
42:36 - La dernière de l'année.
42:38 - Pour la culture avec Séine Alonso, vous recevrez
42:40 Daniel Oteu. - Daniel Oteu, qui a fait un superbe
42:42 album de chansons.
42:44 Daniel Oteu, acteur, enfin,
42:46 Daniel Oteu, compositeur et chanteur.
42:48 Magnifique, c'est la première fois qu'il vient,
42:50 et vraiment, c'est très très
42:52 beau ce qu'il a fait. Et puis nous,
42:54 d'abord je voulais remercier, vraiment, je voulais
42:56 remercier les auditeurs de ce radio qui sont
42:58 aujourd'hui, il faut dire, on voit sur Youtube
43:00 il y a des millions
43:02 qui nous suivent et qui nous
43:04 écoutent et
43:06 vous nous encouragez beaucoup. Vous savez,
43:08 les radios libres, en tout cas la liberté,
43:10 ça ne se divise pas,
43:12 ça ne se dissocie pas, et c'est très
43:14 important pour nous que vous ayez,
43:16 et on n'aura jamais une réponse à tout,
43:18 et vous le savez, je le redis, nous avons question à tout.
43:20 Et nous continuerons de voir. Alors,
43:22 très bonne année, très bonne fête, très bon Noël,
43:24 amusez-vous et dites-vous
43:26 que, n'oubliez jamais que la vie
43:28 est une maladie mortelle sexuellement transmissible.
43:30 Alors, soyez dans
43:32 l'intensité, l'amour, le bonheur,
43:34 la tendresse, évidemment.
43:36 Et puis on se retrouve début janvier.
43:38 Encore plus fort.
43:40 Et demain c'est Alexis Poulin qui prendra les rênes
43:42 de midi à 13h. Tout de suite, c'est Brigitte
43:44 Lay sur Sud Radio.
43:46 Sud Radio, parlons vrai.

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