Maud Bregeon x Thomas Portes : Loi immigration / La COP 28, une victoire ? 

  • l’année dernière
Avec Maud Bregeon, députée Renaissance des Hauts-de-Seine et Thomas Portes, député LFI de la Seine-Saint-Denis

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##PARLONS_VRAI_CHEZ_BOURDIN-2023-12-14##

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Transcript
00:00 Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
00:02 Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de vie gratuite.
00:06 Vérissure présente...
00:08 Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
00:13 - Il est 9h35, comme tous les jeudis, jeudis politiques,
00:16 nous débattons sur l'actualité,
00:18 avec deux invités tous les jeudis, deux députés ou deux sénateurs.
00:23 Et aujourd'hui nous avons la chance de recevoir Maude Bréjon, qui est députée Renaissance des Hauts-de-Seine.
00:27 Bonjour. - Bonjour.
00:28 - Et avec nous Thomas Porte, député LFI de Seine-Saint-Denis. Bonjour.
00:32 Merci d'être là tous les deux.
00:34 Nous allons commencer...
00:36 Je parlerai d'international tout à l'heure parce que j'y tiens beaucoup,
00:39 mais nous allons commencer avec le projet de loi immigration.
00:42 Nous sommes en pleine tractation, si j'ai bien compris,
00:45 entre Renaissance et LR, Maude Bréjon, c'est bien cela.
00:49 Vous aviez... Sylvain Maillard était avec moi ce matin.
00:51 Je lui ai posé plein de questions sur la réunion que vous avez eue hier soir
00:55 et les lignes rouges
00:57 que... Est-ce qu'il y aura accord selon vous ?
01:00 Pensez qu'il y aura accord ou pas ?
01:02 - S'il n'y a pas d'accord sur le texte,
01:04 c'est les Français qui en paieront le prix,
01:07 avec une addition qui sera salée pour la sécurité du quotidien.
01:10 Il faut revenir un petit peu au-delà des tractations politiques.
01:13 L'objectif du texte, c'est quand même de pouvoir expulser notamment
01:18 les 4000 étrangers délinquants qui aujourd'hui sont sur notre sol
01:20 et que la loi française nous empêche d'expulser.
01:23 Moi je le dis à mes collègues les Républicains, à l'Assemblée Nationale comme au Sénat,
01:26 mais ressaisissez-vous.
01:28 Vous avez là un texte avec des mesures largement plébiscitées par l'électorat de droite
01:34 que vous êtes censé représenter,
01:36 des mesures que vous avez d'ailleurs vous-même demandées pendant des années,
01:40 et plébiscitées par 3 Français sur 4.
01:43 Moi je ne comprendrais pas que le Républicain ferme la porte à tout accord.
01:47 Personne ne peut se permettre d'avoir une posture hégémonique.
01:50 Et je dis à Eric Ciotti notamment, qui est président du parti,
01:54 vous avez fait 5% aux dernières présidentielles,
01:56 vous avez une soixantaine de députés à l'Assemblée Nationale.
02:00 - C'est un peu déprisant de lui dire ça, non ?
02:01 Vous avez fait 5% ! Vous ne comptez pas, quoi !
02:04 - Vous avez une soixantaine de députés à l'Assemblée Nationale,
02:06 vous ne pouvez pas vous permettre de dire "c'est notre texte ou rien".
02:10 Pour trouver un consensus, ce que nous demandent les Français,
02:12 chacun doit faire un pas vers l'autre.
02:14 - Bon.
02:15 Qu'en pensez-vous Thomas Porte ?
02:17 Que pensez-vous de cette tractation ?
02:19 C'est logique, non ? En politique.
02:20 Vous connaissez les tractations à gauche, vous avez bien connu.
02:24 C'est un grand classique.
02:25 - Il n'y a pas de surprise, les tractations avaient déjà commencé
02:28 avant le vote de la motion de rejet préalable
02:31 entre Gérald Darmanin et certains élus de droite,
02:33 entre la majorité et la droite, il y avait déjà eu des discussions.
02:35 C'était le cas en commission de loi,
02:36 moi je sais que j'ai une commission de loi, donc j'ai vu toutes ces discussions.
02:39 Maintenant, moi mon sujet, ce n'est pas les tractations entre la droite et la majorité,
02:43 c'est de savoir comment on fait tomber ce texte,
02:45 on l'a fait tomber une fois lors de la motion de rejet préalable,
02:48 et nous on souhaite qu'il ne soit plus débattu et qu'il soit mis à la poubelle.
02:51 Il faut que ce texte soit retiré.
02:53 Quand j'entends que c'est la priorité des Français,
02:55 avant de venir chez vous, j'ai regardé le sondage IFOP du 1er décembre 2023
03:00 qui donnait les préoccupations des Français.
03:02 Je les lis, santé 83%, inflation 80%, éducation 78%, scolaire 73%,
03:09 retraite 65%, logement 58%.
03:11 Il n'y a pas les questions d'immigration dans les préoccupations des Français.
03:15 - Pour vous, ce n'est pas une préoccupation des Français ?
03:17 - Non, quand je suis dans ma circonscription en Seine-Saint-Denis,
03:20 les gens me parlent du frigo qui est vide, du non-accès au logement,
03:23 du manque de professeurs, des services publics qui sont en déshérence,
03:26 du fait qu'ils ne peuvent pas se soigner parce qu'il n'y a pas de médecin.
03:28 Personne ne me parle des questions migratoires.
03:30 La France s'est construite sur l'immigration, c'est une richesse pour notre pays.
03:33 Et ce texte-là, ce n'est pas un texte qui était un texte de régularisation,
03:36 comme j'ai entendu Gérald Darmanin le dire.
03:38 - Texte inutile, pour vous. Inutile.
03:40 - Bien sûr, c'était la 117e loi depuis 1945,
03:44 il y en a une tous les 18 mois en France, pour quel résultat ?
03:46 - D'ailleurs, 45 ?
03:48 - Il va falloir peut-être bouger et changer l'ordonnance de 1945
03:53 sur la justice des mineurs.
03:54 Peut-être que c'est un futur projet.
03:57 - Quand je vous entends dire que l'immigration n'est pas un sujet de préoccupation des Français,
04:02 vous êtes quand même très très loin du pays,
04:05 il n'y a pas besoin d'aller à l'autre bout du monde
04:08 pour se rendre compte que c'est évidemment un sujet de préoccupation,
04:11 ça l'est en France comme ça l'est d'ailleurs partout en Europe.
04:13 Et on l'a vu sur les dernières échéances électorales.
04:15 Ça ne veut pas dire que le pouvoir d'achat ne compte pas,
04:17 ça ne veut pas dire que ce n'est pas un sujet.
04:19 Mais s'il y a besoin de davantage de fermeté en matière d'immigratoire,
04:23 et les Français nous attendent sur la question de l'immigration,
04:25 je comprends que vous ne vouliez pas...
04:27 - C'est pas qu'ils sondagent le dix !
04:28 - Je ne comprends...
04:28 - Besoin de fermeté d'autorité.
04:30 - Je comprends que vous ne vouliez pas en débattre.
04:31 Et il n'y a pas besoin de regarder les sondages, en fait.
04:36 Il suffit de discuter avec vos amis, avec votre famille,
04:39 il suffit d'aller sur les marchés et d'entendre ce que les gens vous disent.
04:42 Et ce texte-là permet de répondre de façon assez juste.
04:46 Pour moi, c'est un texte de bon sens.
04:47 Qu'est-ce qu'on dit ?
04:48 On dit au fond que les personnes qui sont délinquantes,
04:51 qui commettent des crimes et qui sont étrangers
04:53 n'ont rien à faire sur le territoire français.
04:55 Et à l'inverse, il y a besoin de mieux intégrer
04:57 des obligations d'apprentissage de la langue.
04:59 Et un travail, effectivement, qui doit être fait sur les métiers en tension,
05:03 parce qu'on sait qu'il y a des secteurs, aujourd'hui,
05:05 ça concerne, dans le texte, quelques milliers de personnes par an,
05:08 mais dans lesquels les Français ne veulent pas aller,
05:11 et pour lesquels on doit mieux intégrer les personnes issues de l'immigration.
05:14 Voilà. Et je ne comprends pas,
05:17 je terminerai là-dessus,
05:18 que quand on a 4 000 étrangers délinquants,
05:20 certains coupables de viols sur mineurs,
05:23 de violences en Réunion,
05:24 la gauche s'oppose encore à leur expulsion.
05:26 Ce texte, il ne dit pas que ça.
05:29 Il réduit, par exemple, les questions de regroupement familial.
05:32 Il fixe des quotas.
05:33 Vous avez échangé le mot, vous avez dit "objectif chiffré",
05:36 mais en vérité, c'est des quotas.
05:37 C'est une machine à expulser.
05:38 Ce n'est pas toujours très clair, les quotas, d'ailleurs.
05:41 Il s'attaque aussi aux droits d'asile,
05:44 puisque vous restreignez les voies de recours,
05:46 vous remettez en cause la collégialité
05:48 de ce qu'on appelle la Cour Nationale du Droit d'Asile.
05:50 Donc c'est un texte qui est extrêmement répressif.
05:53 C'est un texte qui va stigmatiser.
05:55 Et vous faites le lien entre étrangers et délinquants.
05:58 Et ça, pour nous, c'est absolument inacceptable.
06:00 Et quand j'entends que vous dites "les Français, il faut les écouter",
06:03 mais à l'époque, 90% des Français
06:06 voulaient le retrait de la réforme des retraites,
06:07 et vous vous êtes assis dessus,
06:09 et vous avez dit "ça ne nous intéresse pas, on pense sans force".
06:11 Donc votre écoute des Français,
06:14 elle est à géométrie variable,
06:15 elle va sur les textes qui seuls vous intéressent à vous.
06:17 Ça, c'est une réalité.
06:18 Moi, je comprends tout à fait.
06:19 9 Français sur 10 voulaient le retrait de la réforme des retraites.
06:22 Pourquoi vous ne l'avez pas fait ?
06:23 Si vous dites que c'était majoritaire dans le pays.
06:25 J'entends que vous puissiez être...
06:26 Mais les Français veulent ce projet de loi immigration.
06:28 C'est à franc renversé, ça.
06:29 Et j'entends que vous puissiez être...
06:30 Vous êtes tous les deux à franc renversé.
06:32 J'entends que vous puissiez être...
06:33 Moi, je défends une position qui est la mienne,
06:35 et je ne revendique pas qu'elle soit hégémonique dans l'hémicycle.
06:37 Mais c'est la position qui est la mienne en tant que responsable politique de gauche,
06:40 et que j'assume sur les questions migratoires.
06:42 Et moi, je respecte ça.
06:43 On n'est pas obligé d'avoir la même position sur la question.
06:46 En revanche, ce que je ne peux pas entendre,
06:48 c'est que les Français ne seraient pas du tout intéressés par les questions d'immigration.
06:51 Ça, c'est fondamentalement faux.
06:53 Mais ce texte ne parle pas d'immigration, il parle de sécurité.
06:55 On a le droit d'avoir des avis différents sur la question.
06:57 Et si vous voulez parler d'immigration, parlez des conditions d'accueil.
06:59 Parlez des causes migratoires. Pourquoi les gens quittent leur pays ?
07:02 La majorité des migrations sont des migrations qui sont subies.
07:04 Ça, c'est une question migratoire.
07:06 Là, vous faites un texte sécuritaire,
07:07 vous faites un lien entre l'immigration et la délinquance,
07:09 qui pour nous, n'existe pas.
07:10 Indéniablement, le sujet migratoire est un sujet qui est extrêmement complexe.
07:14 Je ne dis pas que ce texte répond à l'ensemble des questions que pose la question migratoire.
07:20 Je dis juste qu'aujourd'hui, il y a besoin de pouvoir...
07:22 Je vais vous donner un exemple.
07:23 On va rentrer un peu dans le concret, parce que là, on est un petit peu...
07:26 Allez, allez, allez, allez.
07:27 Aujourd'hui, un étranger qui arrive en France à 12 ans et demi,
07:31 qui commet un viol à 19 ans, il est arrivé avant 13 ans.
07:35 Le ministre de l'Intérieur ne peut pas l'expulser.
07:38 Quelqu'un qui arrive à 13 ans et demi, donc un an après,
07:40 qui vole une voiture à 19 ans, lui, on peut l'expulser.
07:44 C'est absolument aberrant.
07:45 Ce texte permet de donner les moyens au ministre de l'Intérieur
07:49 d'expulser quelqu'un, même s'il est arrivé avant 13 ans, sur le sol français.
07:53 Cet exemple, il est extrêmement parlant,
07:55 parce qu'en fait, ça montre le caractère ubuesque de la situation.
07:57 Et moi, je pense que ça, c'est des limites législatives
08:00 qu'aujourd'hui, les Français ne supportent plus.
08:03 Et moi, je ne le supporte pas.
08:05 - Thomas Portes.
08:05 - C'est intéressant de vous entendre parler du droit et de l'état de notre législation.
08:10 Parce que hier, j'ai entendu le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
08:12 qui s'est quand même fait retoquer par le Conseil d'État sur une expulsion.
08:16 Et le ministre est venu dire à la télé...
08:18 - Et vous ne répondez pas au fond de ma question.
08:19 - Si, je vais répondre. L'avis du Conseil d'État, ça ne m'intéresse pas.
08:21 Et je vais faire tout pour que la personne que j'ai expulsée ne revienne pas.
08:24 Donc on a un ministre de l'Intérieur qui ne respecte pas le Conseil d'État.
08:27 - Est-ce que la personne arrivée à 12 ans et demi,
08:30 vous êtes pour pouvoir l'expulser si elle commet un viol à 19 ans ou pas ?
08:34 - Nous, on considère qu'elle doit être jugée en France
08:36 et que sa peine de prison doit être effectuée en France
08:38 si elle est arrivée avant son âge là.
08:40 Mais qu'est-ce que c'est ce sujet d'expulser les gens ?
08:42 C'est la double peine en fonction de la nationalité.
08:43 Aujourd'hui, le principe de la loi française,
08:47 il est fait que la loi, ça pique à tous, quels que soient les nationalités.
08:50 - Mais vous construisez une politique sur des faits divers, c'est ça la réalité ?
08:54 - Non, c'est pas des faits divers, c'est insupportable.
09:00 - Attention, il y a des victimes !
09:03 Non mais je pense aux victimes !
09:07 - La loi française, elle est construite sur un principe,
09:09 c'est que la peine, elle s'applique pour tous.
09:13 Elle ne s'applique pas en fonction de la nationalité.
09:15 Et faire ça, c'est une mesure discriminatoire, qui est contraire à nos principes.
09:19 Une personne qui commet un crime ou un délit, elle doit être jugée, condamnée, et changée sa peine.
09:24 - Mais on a été, je dis changée ou pas.
09:28 - Est-ce que vous pensez que les personnes qui sont victimes de ces actes horribles,
09:31 est-ce que vous pensez que ça va changer quelque chose,
09:35 que ces personnes soient expulsées après ?
09:36 La priorité c'est d'arrêter ces personnes, de les juger,
09:39 et quand elles commettent des crimes et des délits, de les condamner,
09:41 et qu'elles purgent leur peine de prison en France.
09:43 Ça c'est une réalité, c'est la justice dans notre pays.
09:45 - Pardonnez-moi, quelqu'un qui encore une fois est coupable de viols,
09:50 - Mais vous pouvez expulser des gens aujourd'hui,
09:53 notamment avec le CDF, vous pouvez expulser des gens.
09:55 - Et que vous ne pouvez pas expulser parce qu'ils sont arrivés avant 13 ans sur le sol français,
09:59 ou parce qu'ils sont résidents en France depuis plus de 10 ans,
10:02 les gens ne le comprennent pas, et nous on a été élus.
10:04 On a été élus pour éventuellement modifier la loi si on estime qu'elle n'est pas bonne.
10:08 Et bien moi j'estime que la loi aujourd'hui, elle n'est pas suffisamment ferme.
10:11 Vous pouvez vous y opposer, mais au moins assumez le vote.
10:15 - Assumez le fait de vouloir maintenir ces personnes dangereuses sur le sol français,
10:21 et donc de refuser de protéger davantage les gens.
10:23 - Il n'y a pas de majorité contre, et il n'y a pas de majorité pour.
10:25 - Il y a une majorité contre ou pas Thomas Porte ?
10:27 - Il n'y a pas de majorité sur ce texte.
10:29 - Quand vous votez le Rassemblement National, il y a une majorité contre.
10:32 - Il y a une majorité qui s'est dégagée pour dire qu'il n'y avait pas de majorité sur ce texte.
10:35 - Donc une majorité contre.
10:36 - Une majorité contre ce texte.
10:37 - Mais il y a une majorité contre, mais pas une majorité pour gouverner.
10:40 - Bien sûr, puisque ici le vote qui a été fait sur la motion de rejet préalable
10:45 n'est pas un vote d'adhésion sur un projet,
10:48 c'est un vote pour dire que ce texte-là, il n'y a pas de majorité pour le voter.
10:51 - Néanmoins, en une phrase, quand il y a plus de 75% des Français qui sont favorables à un texte,
10:56 il est quand même dommage qu'une majorité de Français ne soit pas représentée sur ce sujet
11:00 par une majorité de députés à l'Assemblée Nationale.
11:02 - Pourquoi vous n'avez pas eu cette même phrase lors de la réforme de la traite alors ?
11:05 - 9h46, à tout de suite.
11:09 - Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
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11:15 Vérissure présente...
11:16 - Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin.
11:20 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
11:22 - Tiens, oui, si on parlait de Bruno Le Maire,
11:25 vous avez mis le sujet sur la table.
11:28 Curieuse cette intervention dans le Figaro quand même, non ?
11:30 On manque d'autorité, on manque de fermeté dans ce pays,
11:34 il faut absolument reprendre le texte du Sénat,
11:37 il se positionne pour 2027 ?
11:39 - Il y a plusieurs choses.
11:41 Moi, ma conviction, c'est qu'effectivement,
11:43 il y a besoin de remettre de l'autorité en France, à tous les étages,
11:46 et c'est ce que souhaitent les gens.
11:47 Ça veut dire plus d'autorité dans la rue,
11:49 plus d'autorité à l'école,
11:51 plus d'autorité dans la sphère familiale,
11:53 je fais notamment référence aux propositions d'Aurore Berger
11:56 le week-end dernier chez vos confrères de la Tribune du Dimanche.
11:59 Quant à la question du texte,
12:02 de toute façon, on va repartir du texte du Sénat.
12:04 Maintenant, moi, ma position personnelle,
12:06 c'est qu'on ne doit pas reprendre l'intégralité du texte du Sénat.
12:09 Sur la question de la régularisation,
12:12 on doit trouver un accord avec eux,
12:15 l'article tel qu'il était sorti du texte initial du Sénat,
12:18 pour le coup, me convient bien.
12:20 En revanche, la question qui revient à toucher au droit du sol,
12:23 pour nous, c'est une ligne rouge.
12:25 La question de la suppression de l'aide médicale de l'État
12:28 est également une ligne rouge.
12:29 Donc, on est prêt à des compromis,
12:31 mais personne ne peut avoir aujourd'hui
12:34 une position hégémonique sur la question.
12:36 - Pour dialoguer, il faut être dedans.
12:37 - Oui.
12:38 - Ça présage de dissensions au sein de la majorité, Thomas Forth ?
12:42 - Il y en a déjà, parce que j'ai vu le tweet...
12:44 - Comme chez vous, d'ailleurs, il y en a partout.
12:46 - J'ai vu le tweet d'un des députés de la majorité ce matin,
12:49 qui a dit qu'il se réservait le droit de voter ou pas
12:52 selon ce qu'elle sortait de la CMP.
12:54 J'ai lu, comme tout le monde, le fait que M. Maillard ait organisé un vote
12:57 et que certains députés aient été contre le fait de voter un texte
13:01 qui était encore plus dur que la version initiale.
13:02 - Ce n'était pas la question posée pour le vote, mais bon...
13:05 - Mais Bruno Le Maire est en campagne présidentielle.
13:08 Gérald Darmanin a été affaibli après sa défaite,
13:11 et directement derrière, Bruno Le Maire vient faire une interview
13:14 où il tend la main aux Républicains en disant "il faut prendre votre texte".
13:16 Personne n'est dupe sur la menace de Bruno Le Maire
13:18 qui était déjà en campagne présidentielle
13:20 et qui là s'engouffre sur le cadavre politique de Gérald Darmanin
13:24 pour dire "je veux être candidat pour la droite".
13:25 C'est ça ce qu'a fait Bruno Le Maire.
13:28 - La campagne présidentielle a commencé, elle a commencé,
13:30 Bruno Le Maire, oui, là, marque son territoire.
13:34 Jean-Luc Mélenchon ne rêve que d'une chose, c'est d'être candidat.
13:36 Vous aussi vous rêvez qu'il soit candidat en 2027.
13:38 - Moi je souhaite que Jean-Luc Mélenchon soit candidat à l'élection présidentielle,
13:41 j'ai pas de soucis à le dire.
13:42 - Bah oui, oui, non, non, Marine Le Pen ne pense qu'à ça
13:44 et a fait du 9 juin prochain, élection européenne,
13:49 un genre de tremplin et un sondage national.
13:52 On est bien d'accord.
13:53 Ça va jalonner vos travaux,
13:57 les débats dans les médias qui vont se régaler,
14:00 tous les journalistes vont se régaler, on va parler que de ça,
14:03 jusqu'en 2027, la présidentielle, j'en suis persuadé,
14:05 je prends les paris, moi, le Bréjan.
14:07 - Alors, vous connaissez bien mieux le système médiatique que moi,
14:10 donc je vous fais complètement en confiance.
14:12 Moi, ce que je peux vous dire, à mon humble niveau,
14:16 c'est que quand je vais dans ma circonscription,
14:18 et je pense que c'est pareil pour vous,
14:20 les gens ne me parlent pas de tel ou tel candidat.
14:23 Ils sont pas dupes, ils sont pas dupes sur les intentions des uns et des autres,
14:26 ils ont bien compris qu'il y aurait une élection présidentielle en 2027
14:29 avec peut-être une recomposition partielle du paysage politique.
14:33 Mais ce qui les intéresse, à mon sens,
14:36 c'est effectivement la question du pouvoir d'achat,
14:37 c'est la question de la sécurité, c'est la question de l'écologie.
14:40 Et on dit beaucoup, je termine là-dessus,
14:43 que les Français prennent de la distance avec la classe politique.
14:49 Je pense que si on reste uniquement dans des considérations électorales,
14:53 alors qu'on est fin 2023 pour une élection qui arrivera mi-2027,
14:57 il ne faudra pas s'étonner d'une baisse de participation
14:59 et de la montée de Marine Le Pen à la fin.
15:00 - Bien, oui, et d'ailleurs le président de l'APU veut passer à autre chose rapidement,
15:06 vous aussi tout le monde veut passer à autre chose,
15:08 espérons que ce sera le cas la semaine prochaine,
15:10 et qu'il y aura un accord ou pas,
15:11 s'il n'y a pas d'accord le texte sera retiré et on passera à autre chose.
15:14 Bien, autre chose, la COP28,
15:16 est-ce que vous pensez que c'est une avancée,
15:18 la décision qui a été prise, ou pas ?
15:21 Bonne Bréjon.
15:22 - Ça dépend si on regarde le verre à moitié plein ou le verre à moitié vide.
15:26 Une COP, c'est d'abord une grande instance de diplomatie écologique internationale.
15:32 Il y a des avancées, notamment le fait que pour la première fois,
15:36 les énergies fossiles soient citées,
15:37 et la nécessité d'opérer une transition soit inscrite dans l'accord qui sort de la COP,
15:42 et ça c'est une très bonne chose.
15:44 Je rappelle qu'à l'heure où on se parle,
15:45 80% de l'énergie consommée dans le monde provient des énergies fossiles,
15:49 80%, et c'est stable, ça ne diminue pas, 60% en France.
15:53 Et pour autant, moi je le dis à titre personnel,
15:56 cet accord ne va pas assez loin.
15:58 Cet accord ne va pas assez loin parce que dire qu'on va sortir des énergies fossiles,
16:03 c'est une excellente intention,
16:05 mais il faut que ce soit daté,
16:07 il faut qu'il y ait des objectifs précis sur la durée, quantifiables,
16:10 il faut que ce soit financé,
16:12 il faut que ce soit financé, notamment pour les pays du Sud.
16:15 Et donc, je salue ce qui va dans le bon sens,
16:19 l'implication de la France,
16:20 mais il faut aller bien plus loin,
16:22 l'urgence climatique auxquelles on est confronté, abyssal.
16:25 - Thomas Porte ?
16:27 - C'est une COP qui ressemble aux précédentes,
16:29 c'est-à-dire beaucoup d'annonces mais peu d'actes concrets,
16:31 parce qu'effectivement il y a la mention énergie fossile.
16:33 Dans la version premium, il y avait écrit la sortie des énergies fossiles,
16:36 ce qui a été retoqué sous la pression des lobbies.
16:39 - C'est la transition.
16:40 - C'est la diminution.
16:41 - On a quand même assisté à une COP
16:43 où il y avait 2500 lobbies
16:46 qui étaient représentés pour la seule question des énergies fossiles,
16:48 contre 600 à la dernière COP.
16:50 Et je rappelle qu'à la dernière COP à Glasgow,
16:52 il y avait écrit qu'il fallait baisser le recours au charbon.
16:55 Ça n'a pas été fait, et pour 2024,
16:58 on annonce que ça va encore croître.
17:00 Donc il y a besoin d'avoir, pas des mots,
17:02 mais des actes concrets.
17:04 On a aujourd'hui des pays
17:06 qui subissent déjà les ravages du réchauffement climatique.
17:09 Il y avait un engagement qui avait été pris à la première COP,
17:12 de mettre un fonds de 100 milliards
17:14 pour aider ces pays-là.
17:16 On est à peine aujourd'hui à 150 ou 200 millions d'euros.
17:19 Donc on a des gens qui subissent le réchauffement climatique,
17:21 qui subissent déjà les conséquences.
17:22 Et on a une COP qui se paye de mots
17:24 et qui ne met pas d'actes concrets.
17:26 Et c'est quand vous voyez la communication de TotalEnergie
17:29 qui se félicite de la COP,
17:30 on sait bien qui a gagné derrière au final.
17:32 - Alors, juste un petit point.
17:33 Moi, je peux rejoindre en partie ce que vous dites
17:36 sur le fait que ça ne va pas assez loin.
17:39 Néanmoins, je voudrais juste vous mettre deux secondes
17:41 en face de vos contradictions.
17:43 Comment est-ce qu'on sort des énergies fossiles aujourd'hui ?
17:45 On s'en sort en faisant appel à des énergies décarbonées.
17:48 Il y en a essentiellement deux,
17:50 les énergies renouvelables et l'énergie nucléaire.
17:53 Il se trouve qu'en France, on a voulu accélérer
17:55 sur ces deux piliers-là.
17:56 Pourquoi ? Parce qu'encore une fois,
17:57 avec 60% d'énergie fossile,
17:59 on n'a pas le luxe de choisir.
18:00 Eh bien, vous avez voté contre l'accélération
18:03 sur les énergies renouvelables à l'Assemblée nationale
18:05 et contre l'énergie nucléaire,
18:07 ce qui est votre position historique.
18:08 Donc en fait, quand on rejette le développement
18:10 de l'ensemble des énergies...
18:12 - Jean-Luc Mélenchon a été favorable au nucléaire à des temps.
18:14 C'est une évolution politique, effectivement.
18:16 - Quand on rejette le développement de l'ensemble
18:18 des énergies décarbonées en France,
18:20 on est quand même très mal placé pour aller critiquer
18:22 ce qui s'est passé à la COP28 à Dubaï.
18:24 - Merci à tous les deux d'être venus nous voir.
18:26 C'était très bien parce qu'on peut discuter.
18:30 On montre qu'on peut discuter, et j'aime bien ça,
18:32 sans s'écharper, comme parfois vous le faites
18:34 à l'Assemblée nationale.
18:36 - Ça arrive.
18:38 - Parfois, parfois. Un peu trop.
18:40 - Ça arrive, d'accord. Un peu trop.
18:42 Un peu trop, vous dites aussi ?
18:44 - Non, mais c'est vrai que, historiquement,
18:46 l'Assemblée nationale a toujours été un lieu
18:48 où le débat était plutôt chaud.
18:50 Et moi, je considère que c'est simple pour la démocratie.
18:52 - Merci à tous les deux.
18:54 9h57, vous êtes sur Sud Radio.
18:56 Tout de suite, Sud Radio Média,
18:58 Valérie Rexpert, Gilles Gansman,
19:00 recevront le réalisateur Dimitri Courchine
19:02 et Emmanuel Goubert, responsable du département
19:04 Création éditoriale et Produits numériques de l'INA.
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19:12 - Avec Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
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