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  • 11/12/2023
Aux côtés de Jean-François Achilli et Bérangère Bonte, nos informés débattent de l'actualité du lundi 11 décembre 2023.

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News
Transcription
00:00 ...
00:07 -20h, 21h, France Info, les informés.
00:11 Jean-François Ackilly, Bérangère Bond.
00:13 -Bonsoir à tous. -Bonsoir, Bérangère.
00:16 -Un seul sujet au menu des informés ce soir,
00:19 ce coup de théâtre à l'Assemblée nationale
00:21 qui adopte à 5 voix près la motion de rejet préalable
00:24 au projet de loi sur l'immigration.
00:27 Emmanuel Macron rejette ce soir la démission de Gérald Darmanin
00:31 et lui demande, ainsi qu'à Elisabeth Borne,
00:34 des propositions pour lever le blocage.
00:37 Les gagnants, les perdants de cette journée,
00:40 l'avenir de Gérald Darmanin lui-même,
00:42 l'avenir de ce texte aussi sur l'immigration,
00:45 qui pourrait soit retourner au Sénat,
00:47 passer en commission mixte paritaire
00:49 ou être abandonné autour de la table des informés pour en parler.
00:52 Ce soir, Jonathan Boucher,
00:54 Peterson éditorialiste politique à Libération,
00:57 Gilles Bornstein, éditorialiste à France Info TV,
01:01 Elisabeth Pinault, correspondante à l'Elysée,
01:04 Emma Tignon pour l'agence Reuters,
01:06 et Stéphane Zumsteig,
01:07 directeur du département Opinion et politique d'Ipsos.
01:10 Bonsoir et bienvenue à tous.
01:12 Cette motion de rejet préalable
01:16 était présentée comme un crash test,
01:18 il faut le dire, avant l'examen du projet de loi sur l'immigration.
01:22 Le résultat, c'est la présidente de l'Assemblée nationale,
01:24 Yael Broun-Pivet, qui l'a annoncé dans l'hémicycle.
01:28 Il était 17h40.
01:29 Voici le résultat du scrutin.
01:32 Votants 548 exprimés 535,
01:35 majorité 268 pour 270,
01:39 contre 265.
01:41 L'Assemblée nationale a adopté.
01:43 (Applaudissements)
01:46 En conséquence, le projet de loi est rejeté.
01:50 Prochaine séance demain à 9h.
01:54 Questions orales sans débat.
01:56 La séance est levée.
01:58 -Voilà, Jean-François, il aura manqué 5 voix.
02:00 -Oui, 5 voix, et il faut regarder ça de plus près.
02:03 En réalité, 9 voix, pour être précis,
02:07 au sein de la majorité, 5 renaissances,
02:10 3 modems, 1 voix horizon.
02:12 Certains vont peut-être mal dormir ce soir, ou pas, d'ailleurs.
02:16 C'est donc un désaveu pour Gérald Darmanin,
02:19 qui, vous le savez, a présenté ce soir sa démission
02:22 au président de la République, qui l'a refusée.
02:25 Cela s'est déroulé à l'Elysée.
02:26 Elisabeth Borne elle-même va réunir
02:29 les responsables du texte
02:32 et les patrons de groupe de la majorité à Matignon
02:35 pour essayer de trouver la suite à donner à ce texte.
02:38 C'est un désaveu pour Darmanin,
02:40 mais aussi un choc politique pour Emmanuel Macron.
02:43 Pourquoi ? Parce que ce qui s'est produit aujourd'hui
02:46 raconte une forme d'empêchement
02:48 pour le président à réformer,
02:50 à gouverner dans les années qui viennent.
02:53 Faute de majorité, du moins pour les textes importants,
02:56 ceux qui se présentent.
02:58 Choc qui peut se transformer en tournant, si d'aventure.
03:01 Dans les semaines qui viennent,
03:03 le président décide de prendre des décisions fortes.
03:06 Chacun pense à un remaniement, une dissolution,
03:09 mais nous n'en sommes pas là. Il faut tirer les principales leçons
03:12 de ce qui s'est produit aujourd'hui.
03:15 -Les uns, les autres, 1er tour de table,
03:17 c'est quoi ? Elisabeth Pinault.
03:19 -C'est une gifle politique pour le camp Macron,
03:22 pour Gérald Darmanin, bien sûr,
03:24 mais c'est quand même une surprise.
03:26 C'est un tournant, vous l'avez dit,
03:28 parce que jusqu'à présent, la majorité relative,
03:31 le gouvernement s'en est sorti,
03:33 beaucoup de textes ont été votés pendant la première année,
03:36 il y a eu tous ces 49.3 qui permettaient au gouvernement
03:40 de s'en sortir, et cette fois, patatras,
03:42 aujourd'hui, il n'a pas réussi sur ce texte essentiel,
03:46 il y a des élections qui traînent.
03:47 J'ai passé la journée à l'Assemblée,
03:50 je peux vous le raconter. -Vous allez nous le raconter.
03:53 -C'est ces journées passionnelles, électriques de l'Assemblée...
03:57 -Vous l'avez senti tout de suite ? -Non, c'est à l'écréchendo,
04:00 il y a eu différentes réunions, on savait que la balle était
04:04 dans le camp de l'opposition, les LR, d'une part,
04:07 toujours divisé, le vote l'a montré, 40 pour,
04:09 2 contre, des abstentions, 9 absentes du côté de LR,
04:13 eux aussi auraient pu faire basculer le vote,
04:16 et le RN, qui a eu sa réunion, a décidé de voter cette motion.
04:19 On savait que ça pouvait basculer,
04:21 parce qu'avec 88 députés RN,
04:24 ils sont toujours très respectueux,
04:27 ils viennent, ils votent, comme un seul homme,
04:29 on savait que le gouvernement était en danger,
04:32 et ce vote, à deux voix près, si on compte,
04:35 à cinq voix, si on veut, mais à deux voix près,
04:37 si on compte la majorité, c'est très peu,
04:40 et là, des conséquences politiques en cascade
04:43 qui commencent déjà avec cette démission de Gérald Darmanin,
04:46 refusée par le président de la République.
04:49 -Même question, Jonathan Boucher-Péterson ?
04:51 -Je vais m'en répondre. -Globalement,
04:53 ce que vous retenez, vous n'en parlez pas assez ?
04:56 -Il parle d'échec, ce soir, Gérald Darmanin,
04:59 il reconnaît, il dit que c'est un échec.
05:01 -Il devait en faire un marqueur de son savoir-faire parlementaire.
05:05 Il y avait Elisabeth Borne, qui n'est pas assez politique,
05:08 et Gérald Darmanin, par sa roublardise,
05:11 par son expérience, par son sens politique,
05:13 devait démontrer qu'il était possible,
05:15 sur des textes structurants, voire majeurs,
05:18 de dégager des majorités à l'Assemblée.
05:20 Même Gérald Darmanin, qui s'est agité,
05:23 qui n'a pas été toujours très prudent dans sa façon de faire,
05:26 qui a aussi, ça se dit, dit pas mal de cette façon de faire
05:29 de la politique par la provoque à l'égard des LR.
05:32 Il y a un certain nombre de personnes
05:34 qui voulaient se payer Gérald Darmanin.
05:37 Ça reste un chiffon rouge important pour la gauche,
05:40 pour la gauche LR. Ça, ils le payent aussi.
05:42 Pour rappeler un épisode, la semaine dernière,
05:45 la niche LR a été présentée à l'Assemblée nationale.
05:48 Ça a été vécu comme une humiliation, une vexation
05:51 par un certain nombre de parlementaires.
05:53 La politique, c'est des convictions, des moments de cristallisation.
05:57 C'est aussi une aventure humaine.
05:59 Sur le côté aventure humaine, Gérald Darmanin a encore
06:02 des progrès à faire. -Gilles Brandcham,
06:05 il voulait, comme dit Jonathan, se payer Darmanin.
06:08 -Je pense que pour la gauche, oui, d'un point de vue idéologique,
06:11 parce que Gérald Darmanin représente
06:14 l'aile répressive de la majorité, tout ce qu'il déteste.
06:17 Et effectivement, pour la droite, il représente le traître
06:20 et le traître provocateur, le traître qui en fait toujours beaucoup.
06:24 On raconte aussi que d'aller à Nice rencontrer Christian Estrosi
06:28 et s'afficher longuement avec Christian Estrosi
06:31 au moment où il a besoin d'Eric Ciotti,
06:33 on sait qu'ils sont des ennemis.
06:35 Alors là, pour le coup, jurez-lui.
06:37 -C'est une guerre, comme la politique en Rostel.
06:40 -Vous nous dites que ça peut se jouer sur ce genre de détails.
06:43 -Bien sûr que ça peut se jouer.
06:45 Il a manqué deux voix, vous le dites.
06:49 Eric Ciotti s'y balançait.
06:50 C'est vrai que dans tous les camps, pour la droite
06:53 et pour l'extrême droite, c'était pas facile à répondre.
06:56 Est-ce qu'il faut discuter du texte ou pas ?
06:59 On ne sait jamais. Le moindre détail peut faire basculer les choses.
07:03 Sinon, d'un point de vue général, ce qui est important,
07:06 c'est que ça sonne quand même la fin d'un récit.
07:09 Pendant un an et demi,
07:10 il nous a expliqué que dans majorité relative,
07:13 il y avait majorité et que les textes avançaient.
07:16 Quand on leur demandait si ça pouvait durer comme ça,
07:19 ils disaient que oui. La preuve, les textes passent.
07:22 Maintenant, depuis 17h30, dans majorité relative,
07:25 il y a surtout relative.
07:27 Et que ça va être assez compliqué.
07:29 On verra quelles seront les prises de parole,
07:31 mais ça va être assez compliqué de nous expliquer
07:35 que pour trois ans et demi, si un texte aussi important
07:38 est refusé, avant même d'avoir été discuté.
07:40 On a appris, il y avait plusieurs hypothèses.
07:43 Le président de la République a chargé Gérald Darmanin
07:46 et Elisabeth Borne de faire des propositions
07:49 pour trouver un texte de loi efficace.
07:51 Le texte ne sera pas abandonné.
07:53 On verra ce qu'ils feront.
07:55 Mais pour les trois ans et demi qui viennent,
07:58 c'est quand même un coup de semence important, à mon sens.
08:02 -E. Borne reçoit ce soir les présidents de groupes
08:05 parlementaires. On en parlera juste après le Fil info.
08:08 Il est 20h11. C'est FNMilum.
08:10 -Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur,
08:13 qui a présenté ce soir sa démission à Emmanuel Macron,
08:16 qui l'a refusé, annonce l'Elysée après l'adoption
08:19 d'une motion de rejet déposée par les écologistes
08:22 à l'Assemblée contre le projet de loi immigration
08:25 que le ministre a porté.
08:27 Elisabeth Borne réunit ce soir les ministres concernés
08:30 et les présidents de groupes de la majorité.
08:33 Gérald Darmanin est l'invité du 20h de TF1.
08:35 Parmi les réactions, Marine Le Pen,
08:37 la chef de file des élus RN, évoque un désaveu
08:40 extrêmement puissant du "en même temps",
08:42 fin de citation, la France insoumise et le PCF
08:45 appellent le gouvernement à retirer sa loi.
08:47 Eric Ciotti, le chef de file des Républicains,
08:50 réclame le retour au texte voté par le Sénat.
08:53 Dans l'actualité, la bande de Gaza,
08:55 théâtre de nouveaux raids aériens israéliens
08:58 meurtriers et d'intenses combats après les menaces du Hamas
09:01 de ne pas libérer vivants sans négociation
09:04 les otages qu'il détient depuis le 7 octobre.
09:07 De nouvelles frappes ont notamment visé les villes de Hanyounès
09:10 et de Rafah, dans le sud de l'enclave palestinienne.
09:13 Et bien, mot de football, les Bleus vont retrouver
09:16 leurs meilleurs ennemis. L'équipe de France recevra l'Allemagne
09:20 le 23 février en demi-finale de la Ligue des Nations féminines.
09:24 L'autre demi mettra aux prises le même jour
09:27 le titre aux Pays-Bas.
09:28 -France Info.
09:31 -20h, 21h,
09:34 les informés.
09:35 Jean-François Ackilly, Bérangère Bonte.
09:38 -En compagnie de Jonathan Boucher-Pétersen,
09:40 de Libération, Gilles Bornstein, de France Info TV,
09:43 Elisabeth Pinault, de Reuters,
09:45 et Stéphane Zumsteig, d'Ipsos,
09:47 qui n'a pas encore eu la parole.
09:49 Votre regard global sur cette journée.
09:51 -Gilles le disait, 18 mois se sont écoulés
09:54 depuis les élections législatives.
09:56 Il est le soir de cette défaite pour Emmanuel Macron,
09:59 que des majorités de circonstances, de projets seraient trouvés
10:02 en dépit des 100 jours du mandat confié à Elisabeth Borne
10:05 de débloquer la situation juste avant l'été.
10:08 Il y a ce spectre d'un quinquennat pour rien
10:10 qui ne cesse de se développer.
10:12 Un an et demi se sont passés sur cinq ans.
10:15 Un tiers du temps, c'est déjà écoulé.
10:17 À quoi vont servir les prochaines années ?
10:20 C'est ça, le vrai problème pour Emmanuel Macron,
10:23 faire la démonstration que les cinq années
10:25 ne sont pas suffisantes.
10:27 Pour l'instant, on l'a bien vu, autant les choses étaient claires
10:30 sur la réforme des retraites.
10:32 La nouveauté, ce soir, c'est qu'à l'Assemblée nationale,
10:35 le gouvernement s'est retrouvé, non pas l'otage,
10:38 mais le jouet des oppositions.
10:40 Jusqu'à la fin, on n'a pas su ce qu'allait faire l'LR,
10:43 ni ce que le groupe RN ferait.
10:45 -C'est une vraie surprise.
10:46 -Ca prouve bien qu'il y a des oppositions requinquées.
10:50 C'est l'occasion du groupe LR et du groupe RN
10:52 qui joue au jeu du chat et de la souris.
10:55 Il n'y a rien de plus humiliant.
10:57 En dépit de la tribune des 17 députés macro-compatibles,
11:00 il y a quelques jours, on pouvait s'attendre
11:02 à ce que les choses s'arrangent.
11:04 Le RN lui-même avait laissé planer l'idée
11:07 selon laquelle il pourrait s'abstenir sur ce vote,
11:10 se disant que c'était un petit projet,
11:12 mais que c'était mieux que rien.
11:14 Le gouvernement s'est fait berner par des oppositions puissantes,
11:18 mais aussi par une des oppositions,
11:20 c'est-à-dire l'LR,
11:21 officiellement très affaiblie,
11:24 mais qui s'est ouvertement moqué du gouvernement
11:26 et du président.
11:27 -On va écouter Julien Audoul,
11:29 parmi les réactions.
11:31 On va considérer qu'il fait partie,
11:33 si ce n'est que le grand gagnant de cette journée,
11:36 le Rassemblement national.
11:38 Julien Audoul, qui était votre invité,
11:40 dans le 18-20, France Info.
11:42 -C'est un camouflet, une gifle,
11:44 que vient de prendre M. Darmanin,
11:46 qui avait pesé de tout son poids
11:48 pour faire pression,
11:50 afin qu'on vote ce texte,
11:52 et surtout qu'on ne vote pas cette motion de rejet.
11:55 Donc aujourd'hui, je pense que ça doit faire grisemine
11:58 autour de Mme Borne,
12:00 compte tenu de l'importance qu'ils avaient donnée à ce texte,
12:03 qui n'a pas beaucoup d'importance, il faut bien le dire,
12:06 sur le fond, pour les politiques,
12:09 qu'il allait aggraver sur le volet migratoire.
12:11 -G.Bornstein, M.Le Pen parle de désaveux.
12:14 La cite "extrêmement puissant pour l'exécutif".
12:17 Elle dit "nous avons protégé les Français
12:20 "dans le secteur migratoire".
12:22 Vous diriez que le RN est presque le principal bénéficiaire
12:25 de ce qui s'est produit ?
12:27 -Je ne suis pas certain de l'effet bénéfique,
12:29 je ne sais pas ce que Stéphane Sonderé-Méritant pense,
12:33 pour les oppositions, de ce coup politique.
12:35 J'étais dans une émission où la parole de téléspectateurs
12:39 décryptait ça comme un coup politique.
12:41 Ils disaient que les Français voulaient,
12:43 de gauche, de droite,
12:45 que le débat sur l'immigration ne se sent pas mauvais,
12:48 qu'il y aurait le droit de débattre.
12:50 -Ce qui aura peut-être lieu.
12:52 -Mais là, en attendant, Marine Le Pen,
12:54 les Républicains et l'ANUP se sont eux-mêmes empêchés,
12:58 en tant que députés, d'accomplir leur mandat,
13:01 c'est-à-dire de discuter de textes,
13:03 éventuellement pour dire qu'ils n'étaient pas d'accord,
13:06 pour le dire même avec une insertion assez forte,
13:09 qu'ils n'étaient pas d'accord.
13:11 Marine Le Pen a deux obsessions contradictoires.
13:14 Une première, qu'elle est crédible,
13:16 qu'elle a des propositions, qu'elle est prête à gouverner,
13:20 ce qu'elle aurait pu faire si les députés avaient discuté.
13:23 Et puis, une autre, qui est de battre Emmanuel Macron,
13:26 de montrer qu'on peut le battre.
13:28 Elle a perdu deux fois contre lui.
13:30 Chaque victoire contre Emmanuel Macron est bonne à prendre.
13:34 Elle a arbitré, elle a voulu une victoire tout de suite
13:37 contre Emmanuel Macron.
13:39 Est-ce que ça sera bénéfique à terme ?
13:41 -Elle dit déjà qu'elle déposera demain une version,
13:44 enfin, pas probablement, plus dure de ce texte,
13:47 une proposition de loi.
13:49 Elisabeth Pinault, c'est une...
13:51 Vous êtes d'accord avec Gilles Brandstein,
13:53 qui nuance, en gros, pas de gagnant ?
13:55 -Oui, en effet, parce que les Français
13:58 voulaient une loi sur l'immigration,
14:00 et c'est un sujet à légiférer.
14:02 Donc, évidemment, ce soir, on repart à zéro.
14:04 Un député du RN me racontait la réunion qu'ils ont eue.
14:08 Voilà les arguments.
14:10 Il disait, voilà, le débat, c'était,
14:12 "Où on affaiblit Darmanin,
14:14 "où on décide de faire ce débat
14:16 "et de faire vos arguments ?"
14:18 Ils ont choisi la 1re option.
14:19 Affaiblir Darmanin, c'est pas forcément
14:22 ce que les Français leur demandent.
14:24 C'est un vrai choix tactique.
14:26 -Surtout, affaiblir Emmanuel Macron.
14:28 -Oui, et Paris Cochet, également.
14:30 C'est ce qu'il m'a dit.
14:31 -Jonathan, sur le RN et sur cette stratégie ?
14:35 -Je pense qu'effectivement,
14:37 tout le monde est un peu perdant dans cette histoire-là,
14:40 mais c'était l'arbitrage le plus efficace pour Marine Le Pen.
14:43 Vu la polarisation...
14:45 Ce qui est compliqué, c'est de ne pas pouvoir tenir
14:48 sur un sujet comme ça.
14:49 On pouvait saluer le Paris en disant
14:51 qu'il y avait une demande de fermeté
14:54 de la part des Français.
14:55 Les Français étaient aussi pour un traitement pragmatique
14:59 de la question des travailleurs sans-papiers.
15:01 Quand on n'a pas de majorité relative,
15:04 quand on n'a pas une autorité institutionnelle naturelle,
15:07 on se retrouve pris par des jeux politiques.
15:10 Marine Le Pen avait plus à gagner à montrer
15:12 que ce pouvoir est empêché, stérile.
15:15 Elle est déjà le nez sur 2027.
15:17 Les LR, je ne suis pas sûr qu'ils en sortent plus renforcés.
15:21 On a compris que c'était une tonalité de texte
15:24 qui n'était pas si éloignée, comme dans la réforme des retraites.
15:27 On sent plus la petite politicaille
15:29 sans vraiment de perspective pour la suite.
15:32 Si quelqu'un est renforcé sur le RN,
15:34 ça fait du bien à la gauche qu'à faire un meeting unitaire
15:38 sans Mélenchon sur la question du projet de loi immigration,
15:41 de mettre un coup d'arrêt.
15:43 Clémence Guété disait qu'on s'épargne
15:45 des semaines de discussions xénophobes.
15:47 Gérald Darmanin avait posé les choses de façon sereine,
15:51 à égrener tous les jours les délinquants étrangers
15:55 que la nouvelle loi lui permettrait d'expulser.
15:58 Donc oui, je pense qu'il y a...
16:00 Le risque pour le débat, c'est qu'à l'arrivée,
16:03 on se retrouve... Et maintenant, évidemment.
16:06 La dissolution, je pense que Macron n'a rien à y gagner
16:09 sauf à faire l'apprenti sorcier, mais on sait jamais.
16:12 L'idée que ce texte soit redécoupé,
16:14 qu'on arrête et qu'on aille sur l'option qui satisfait LR,
16:17 l'option sécuritaire...
16:19 - L'option adoptée par le sénateur.
16:21 - Oui, globalement.
16:22 Si ça va au Sénat, c'est le texte des sénateurs.
16:25 Si ça va en CMP, ce sera une version durcie
16:28 du texte qu'espérait le gouvernement.
16:30 Il peut y avoir un nouveau texte redécoupé.
16:33 Est-ce que ce texte prend tout en même temps ?
16:35 Macron a voulu que les deux bouts soient tenus,
16:38 car c'était plus conforme à ses valeurs.
16:40 On voit les limites sur un sujet comme l'immigration,
16:43 surtout quand on n'a pas de majorité.
16:46 - On va y venir, justement, sur ce "en même temps"
16:48 qui ressurgit. Finalement, est-ce qu'on n'a pas eu
16:51 les uns les autres tord d'imaginer que ça pourrait...
16:54 - Je continue à penser qu'il est souhaitable.
16:57 - Le Fil info, c'est à 20h20.
16:59 Et c'est donc maintenant. C'est Emmanuel Langlois.
17:03 - Ce coup de tonnerre à l'Assemblée,
17:05 la motion de rejet déposée par les écologistes
17:07 contre le projet de loi immigration porté par le gouvernement
17:11 a été adoptée par 270 députés.
17:14 La gauche, les LR et le RN ont voté pour.
17:18 265 parlementaires ont voté contre.
17:20 Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur,
17:23 qui a porté le texte à présenter sa démission,
17:26 Emmanuel Macron l'a refusé.
17:27 Un invité du 20h de TF1, Gérald Darmanin,
17:30 reconnaît un échec ce soir.
17:32 Voir des LR faire la béquille du RN,
17:35 ça fait mal à tous les électeurs républicains,
17:38 réagit le ministre de l'Intérieur.
17:41 Et puis les groupes de la majorité à l'Assemblée
17:43 appellent ce soir à ce que le texte sur l'immigration
17:47 ne soit pas retiré.
17:48 Dans l'actualité, les forces de l'ordre
17:50 ont dispersé à la mi-journée plusieurs dizaines
17:53 de manifestants écologiques.
17:55 Ils étaient venus avec des tracteurs
17:57 devant un site Lafarge à Saint-Herblain,
17:59 des militants venus pour dénoncer
18:01 l'impact climatique de la production de ciment.
18:04 A la veille demain de la fin de la COP28,
18:07 justement, à Dubaï,
18:08 le président émirati de la conférence de l'ONU
18:11 propose une voie médiane
18:13 pour la réduction des énergies fossiles dans le monde.
18:16 Aux grands dames des pays et des ONG
18:18 qui réclamaient l'arrêt de cette production,
18:20 l'Union européenne et la France déplorent aussi
18:23 ce projet d'accord.
18:25 ...
18:26 -France Info.
18:27 ...
18:29 -20h, 21h, les informés.
18:31 Jean-François Ackilly, Bérangère Bond.
18:34 -On continue à décrypter les conséquences
18:37 de cette claque aujourd'hui à l'Assemblée nationale
18:40 avec Jonathan Boucher-Pétersen, Libération,
18:42 Gilles Bornstein, France Info TV, Elisabeth Pinault,
18:45 Stéphane Zumsteig-Dipsos.
18:48 On va écouter Philippe Gosselin,
18:50 le député Renaissance,
18:52 qui parle d'une situation...
18:54 -E.Ler, pardon. -E.Ler.
18:55 -Député Eler de la Manche. -Absolument.
18:57 Qui parle d'une situation inédite, évidemment.
19:00 Ecoutez-le, tout simplement.
19:03 -Je crois qu'honnêtement,
19:05 aujourd'hui, quelles que soient les positions des uns ou des autres,
19:08 il s'est passé quelque chose.
19:10 C'est la 1re fois depuis 6 ans, et en particulier
19:13 depuis ces 18 derniers mois, où on a un tel signal.
19:15 Il peut y avoir un certain nombre d'alliances
19:18 sur des textes qui font capoter les projets.
19:20 C'est un vrai coup, au-delà du camouflet.
19:23 Aujourd'hui, je pense, une page politique particulière
19:26 de l'Assemblée, et donc, dans France,
19:28 qui s'est déroulée sous nos yeux.
19:30 -Mini-motion de censure. -Allez-y.
19:32 -Je pense que chacun peut l'avoir en tête.
19:35 On dit qu'il y a eu des épisodes précédents
19:37 sur des motions de censure, déposées par les uns et les autres,
19:41 où il n'y avait pas eu ce bloc des oppositions
19:43 pour faire trébucher le gouvernement.
19:46 Là, on sent qu'en termes de panique politique,
19:48 ou de ce qu'on peut en lire ce soir,
19:51 on a eu une mini-motion de censure.
19:52 -Il y a eu un vote à 7 voix près.
19:54 -Avec des LR qui étaient un canard sans tête.
19:57 -Sur TF1, Gérald Darmanin dit à l'instant
19:59 qu'LR a été la béquille du RN dans ce vote.
20:02 Il va y avoir du... -On doit passionner les Français.
20:05 -Du règlement de compte, quand même, à la sortie de ça.
20:08 -Oui, mais tout à l'heure, on dit... Enfin, LR n'en paraît pas
20:12 plus grandi, mais enfin, LR paraît quand même plus unique
20:15 au moment des retraites. Au moment du vote des retraites,
20:19 ils étaient divisés, un certain nombre n'avaient pas voulu voter
20:22 la censure, d'autres avaient voulu les voter.
20:25 On l'a dit toute la journée, mais LR, ils vont être très divisés.
20:28 Finalement, et même les 17 signataires
20:30 de la tribune dont parlait Jonathan, je crois,
20:33 tous, il y en a un certain nombre, qui ont voté avec leur parti,
20:37 puisqu'ils ont quand même fait 40 voix.
20:39 Il n'y a eu que deux voix, il n'y a eu que deux députés LR
20:43 qui ont choisi de ne pas voter.
20:45 -Nicolas Fourissier dans l'Indre,
20:47 Vincent Desessard dans le Rhône. -Les deux LR,
20:50 plus que Macron compétitifs.
20:52 -Plus que Macron compétitifs.
20:53 L'un des deux, le LR ne veut plus qu'il assiste
20:56 aux réunions de groupe, tant il le considère déjà
20:59 proche de Macron. Donc, au moins, ils ont montré,
21:02 ils n'ont pas fait preuve d'un grand panache politique,
21:05 mais ils ont montré qu'ils étaient moins désunis que prévu.
21:09 -Elisabeth Pinot, comment s'est passée cette réunion du groupe LR ?
21:12 -Je ne suis pas d'accord avec vous,
21:15 mais ils ont 9 absents. On a toujours ces 2/3/1/3.
21:17 Ils étaient là au moment des retraites,
21:20 ils sont encore là. Ils ne sont que 62.
21:22 Justement, c'est bien le problème,
21:24 c'est que le gouvernement compte sur eux.
21:27 Ca fait un an qu'ils essayent de négocier
21:29 avec les Républicains, qui ne veulent pas,
21:31 qui préparent 2027. C'est vraiment pas
21:34 le bon interlocuteur. Et même encore,
21:36 cet après-midi, avant le vote,
21:38 funeste pour lui, Gérald Darmanin a dit
21:42 qu'on allait, début 2024, revenir sur la question
21:45 de l'aide médicale d'Etat, je le promets aux sénateurs.
21:48 Jusqu'au bout, il a essayé de négocier.
21:50 La gauche parle de discussions de marchands de tapis.
21:53 Et voilà le résultat, ça n'a pas marché.
21:55 Donc, les LR ne votent pas comme un seul homme,
21:59 et ça reste quand même des simples mouvements.
22:02 -Ce sont ceux qui ont la main au Sénat
22:04 sur le texte immigration, le texte qui retourne
22:07 chez les sénateurs. Il ne sera pas retiré.
22:10 -Vous avez des groupes de la majorité,
22:12 qui appellent à ne pas retirer le texte.
22:14 -Ca peut être un redépôt d'un texte.
22:16 -Ce que vous disiez, c'est juste un Jonathan Boucher-Pettersen.
22:20 Il peut y avoir une scission des deux jambes du texte.
22:23 -Il vaut mieux que l'initiative reste au gouvernement
22:26 plutôt que de se mettre dans la main du Sénat
22:28 après avoir tricoté le texte.
22:30 -Les hypothèses, si on essaie d'être pédagogique,
22:33 qui est claire sur ce que va devenir ce texte...
22:36 Il y en a trois.
22:37 -E. Macron a dit que non.
22:38 -Voilà, c'est fait, c'est réglé.
22:40 Commission mixe paritaire,
22:42 avec sept députés, sept sénateurs,
22:44 sur le texte du Sénat.
22:46 -Avec un texte qui en sortira plus dur
22:48 que la version qui a été rejetée aujourd'hui.
22:51 -Contestablement. Ou alors, le texte va au Sénat
22:54 et puis revient à l'Assemblée
22:55 avec les mêmes risques que la journée d'aujourd'hui.
22:58 -E. Macron.
23:00 -Pour revenir sur le LR, leur pari est extrêmement risqué.
23:03 C'était le grand moment des LR.
23:05 Ce débat sur l'immigration, enfin, les LR allaient pouvoir exister,
23:09 enfin, ils allaient pouvoir être audibles.
23:11 C'est de la cacophonie qui continue.
23:13 -Qu'est-ce qu'ils ont espéré, finalement, dans ce choix ?
23:17 -C'est juste exister.
23:18 Il y a les sénateurs LR et les députés LR.
23:20 On en a suffisamment parlé ces derniers mois.
23:23 On a des gens qui sont plus modérés, plus pronds
23:26 à un accord avec l'exécutif au Sénat.
23:28 C'est beaucoup plus virulent, évidemment,
23:30 contre l'exécutif à l'Assemblée nationale.
23:33 Quand on entend un député de la Manche se féliciter de ce coup,
23:36 il utilise le terme qui veut tout dire, de coup,
23:39 oui, c'est avec le RN, alors qu'il y a quelques semaines,
23:42 Bruno Retailleau se félicitait d'avoir fait passer un texte au Sénat
23:46 disant que c'était un projet LR et plus du tout du gouvernement.
23:50 La cacophonie continue.
23:51 Je trouve que le pari est très risqué
23:53 parce qu'on connaît la sensibilité de l'électorat LR
23:56 sur la question migratoire.
23:58 L'électorat LR est encore plus sensible
24:00 que celui du RN sur les questions migratoires.
24:03 Et là, quelque part, pour une partie de cet électorat de droite,
24:07 leur parti, peu de Français qui restent proches de parti...
24:10 -Stéphane Zumsteig, juste pour comprendre,
24:12 parce que les Républicains jouent leur survie politique,
24:16 il y a deux étages de la fusée.
24:17 C'est pas une question de cuisine politicienne
24:20 qui intéresse les plateaux de télé parisiens,
24:23 ça raconte les territoires, ce qui se passe dans nos régions.
24:26 Ce qui se passe aujourd'hui, c'est que le LR a besoin
24:29 d'être plus dur que moi, tu meurs,
24:31 parce qu'au fond, ils jouent leur survie
24:33 par rapport au RN.
24:34 Je vous rappelle aussi qu'il y a un scrutin
24:37 qui s'appelle "Les Européennes",
24:39 où les Républicains se demandent si ils vont passer le cap
24:42 des 5 %, et la discussion la plus forte,
24:44 elle va porter sur quoi ? Sur la question de l'immigration.
24:47 Donc on est au coeur du sujet, également,
24:49 de la campagne des Européennes et de la survie de ce parti
24:53 au sortir de ce scrutin de mi-mandat.
24:55 -On l'a dit tout à l'heure, il y a la photographie du jour
24:58 et comment l'épisode de la journée va être digéré par l'opinion.
25:02 Il y a aussi ce qu'on disait par ailleurs,
25:04 c'est que ça a toutes les chances d'aboutir à un texte plus dur
25:07 que ce qui serait sorti avec un 49-3 imposé par l'exécutif.
25:11 Qu'on aille vers une version qui est le texte originel du Sénat,
25:14 largement durci par rapport au projet de loi du gouvernement,
25:17 qu'on aille vers une CMP, ou commission mixte paritaire,
25:21 assemblée Sénat, où de toute façon, LR est dominant,
25:24 ou qu'on aille vers un nouveau texte mis sur la table
25:27 en tenant compte du fait qu'ils ne peuvent pas tenir les deux bouts,
25:30 on aura un texte plus dur que ce qu'était le projet du gouvernement.
25:34 LR pourra aussi se poser dans une semaine,
25:36 dans 10 jours, 15 jours, au moment où on fera le bilan,
25:39 en disant qu'on a obtenu, certes, quelques plumes perdues
25:42 par des pauses un peu politiciennes,
25:44 mais dans la bataille parlementaire et dans la mécanique parlementaire,
25:48 le texte ne sera pas plus proche des positions LR
25:51 et des attentes des électeurs LR
25:53 que ce qu'il aurait été avec un processus normal.
25:56 -G.Borshein ? -Quelqu'un qui nous obsède,
25:58 c'est Emmanuel Macron, et ce soir, on n'en parle pas.
26:01 Je trouve que c'est une grosse défaite pour lui,
26:03 parce qu'on a dit que c'était une remise en cause du en même temps.
26:07 Il a le droit d'avoir des convictions.
26:09 La gauche était très contre ce terme,
26:11 le texte, la droite aussi, pour des raisons opposées.
26:14 Manifestement, Emmanuel Macron était sincèrement convaincu
26:18 par le côté en même temps du texte.
26:20 Hier, il est allé rappeler l'importance du droit d'asile.
26:23 La veille du jour où vous avez besoin du vote LR,
26:27 c'était peut-être pas la déclaration la plus opportune.
26:31 -On connaît mal l'Assemblée.
26:33 Il s'est fait enfumer par Gérald Darmanin.
26:35 Il lui a dit "Patron, je m'en occupe."
26:37 -On était d'accord.
26:39 Ca correspond à ses convictions, et là-dessus,
26:41 il est vraiment très en même temps,
26:43 très pour être gentil avec les gentils
26:45 et méchant avec les méchants.
26:47 -Est-ce qu'il y avait d'autres... -C'est ça qui, d'une certaine manière,
26:51 est le but de l'histoire, ce soir, parce que je suis d'accord
26:54 avec Jonathan. Puisqu'il n'enterre pas le texte,
26:57 la seule solution, aujourd'hui, est de clairement aller
27:00 vers les Républicains, et pour dire que je pense
27:03 que la future mouture du texte sera beaucoup plus dure
27:06 et beaucoup plus à droite que celle-ci.
27:08 C'est une défaite pour le en même temps voulu
27:11 par Emmanuel Macron sur ce texte.
27:13 -On continue d'en parler de ce "en même temps"
27:15 après le point sur l'info, puisqu'il est 21h30.
27:18 ...
27:24 Bonsoir, Edouard Morguet. -Bonsoir, Bérangère.
27:27 Le ministre de l'Intérieur concède que c'est un échec,
27:30 mais il ne compte pas retirer son projet de loi immigration.
27:33 Gérald Darmanin s'est exprimé au 20h de TF1
27:35 après le rejet de son texte à l'Assemblée nationale.
27:38 Motion déposée par la gauche, votée par les Républicains
27:41 et le Rassemblement national.
27:43 Le ministre de l'Intérieur a présenté sa démission.
27:46 Macron l'a refusée. Le président demande maintenant
27:49 à sa Première ministre et à Gérald Darmanin
27:51 de faire des propositions dès demain pour sortir du blocage.
27:55 Elisabeth Borne réunit ce soir les ministres concernés
27:58 et les présidents des groupes parlementaires
28:00 du camp présidentiel.
28:02 Le ministre de l'Education annonce des sanctions
28:05 envers les élèves à l'origine de rumeurs
28:07 contre une professeure de français d'un collège dissous
28:10 dont les Yvelines.
28:11 Ses collègues ont exercé leur droit de retrait.
28:14 Un fasciste islamophobe colporté par certains élèves
28:17 après un cours pendant lequel des tableaux de muses dénudés
28:21 datant de la Renaissance ont été montrés,
28:23 selon l'Académie.
28:24 À la vue de cette toile, une poignée d'élèves
28:27 a détourné ostensiblement le regard.
28:29 C'est à partir de ce cours que des rumeurs ont commencé
28:32 à circuler dans l'établissement.
28:34 La France déçue du projet d'accord à la COP28.
28:37 La ministre de la Transition écologique
28:39 juge le projet insuffisant.
28:41 C'est d'ailleurs la position européenne.
28:44 Elle demande à renforcer le projet de texte final
28:46 proposé par le président émirati de la COP28.
28:49 Il souhaite un compromis sur les énergies fossiles,
28:52 mais sans la sortie du pétrole, charbon et gaz,
28:55 pourtant responsables du réchauffement climatique.
28:58 Dans la bande de gazelles, il y a plus de 18 000 morts
29:01 depuis le début de la riposte israélienne
29:03 aux attentats du Hamas du 7 octobre,
29:05 chiffre donné par le mouvement islamiste palestinien.
29:08 Les frappes israéliennes et les combats au sol
29:11 sont en défense dans l'enclave palestinienne.
29:14 Le Hamas prévient qu'il ne libérera aucun otage
29:17 sans négociation.
29:18 Le tirage au sort des 32e de finale
29:20 de la Coupe de France de football
29:22 avec l'entrée en liste des 18 équipes de Ligue 1,
29:25 il y aura au moins un choc entre deux équipes de l'élite.
29:28 L'an s'affrontera Monaco-Toulouse.
29:30 Le talent du titre commencera la défense de son titre
29:34 par un déplacement à Chambéry, équipe de National 3.
29:37 ...
29:39 -France Info.
29:40 -20h, 21h, France Info, les informés.
29:44 Jean-François Ackilly, Bérangère Bonte.
29:47 -Quelle suite, quelle conséquence a ce coup de théâtre,
29:50 cette claque pour la majorité présidentielle,
29:53 pour Emmanuel Macron, Gérald Darmanin,
29:55 le rejet du texte de loi sur l'immigration,
29:58 ou plus exactement, l'adoption de la motion de rejet ?
30:01 On en parle avec Gilles Bornstein, éditorialiste à France Info TV,
30:05 Jonathan Boucher-Peterson, éditorialiste politique.
30:08 Elisabeth Pinault, correspondante à l'Elysée et à Matignon
30:11 pour l'agence Reuters,
30:13 et Stéphane Zumsteig, directeur du département
30:15 Opinion et politique d'Ipsos.
30:17 Jean-François, on n'a pas parlé de la gauche,
30:20 qui est arrivée...
30:21 Ce sont les écologistes dont la mécanique parlementaire,
30:25 c'était à eux de défendre cette motion de rejet.
30:28 C'est quand même peut-être même une surprise,
30:31 probablement même pour eux, d'ailleurs.
30:34 C'est le paradoxe de ce vote.
30:35 Ca part de la gauche et finit à droite.
30:38 -Ca va se terminer avec un texte qui va leur convenir
30:41 encore moins que le précédent ? -C'est probable.
30:44 Il y a eu de nombreuses voix de gauche
30:46 qui ont voté cette motion de rejet,
30:48 mais ils passent quasiment en 2e ligne,
30:50 tout simplement parce que la négociation
30:53 se faisait de majorité à LR.
30:55 Ca se passait entre ces deux groupes-là.
30:57 Jean-Luc Mélenchon a dit que c'est la Macronie
31:00 qui a finit par exaspérer toutes les oppositions.
31:03 Il estime qu'au fond,
31:06 le président aura braqué tout le monde.
31:09 Il parle du début de la fin qui est commencé.
31:11 Ce qu'a dit Jean-Luc Mélenchon, le leader insoumis.
31:14 La gauche est un peu à côté de l'histoire.
31:17 Ca se passe pas vraiment chez elle.
31:19 On va peut-être écouter ce qu'en a dit
31:21 le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure.
31:24 -C'est un water-law,
31:25 c'est une déroute que j'espère décisive pour le gouvernement.
31:29 On a aujourd'hui, en fait, un gouvernement
31:32 qui est face à ses propres contradictions,
31:35 qui nous explique qu'il est pour un équilibre,
31:37 pour un en même temps, et qui n'a pas su le trouver.
31:40 La recherche du compromis, elle l'a été exclusivement
31:43 avec la droite des Républicains,
31:45 qui lui ont renvoyé la balle en lui expliquant
31:48 que ça n'était pas suffisant.
31:49 A force de toujours vouloir chercher plus à droite
31:52 une majorité qu'il ne trouve pas, il s'est perdu.
31:55 -Olivier Faure fait référence à Water-law.
31:58 Stéphane Zumsteig,
31:59 quelle est la place de la gauche dans cette affaire ?
32:02 -Jusqu'à présent, elle a été un peu mineure.
32:04 Tout ça se joue entre la Macronie et l'extrême droite.
32:07 Après, j'observe quand même
32:09 qu'Olivier Faure se félicite de ce qui s'est passé.
32:12 Les leaders de gauche, il faudra s'en souvenir.
32:14 J'espère que l'électorat de gauche s'en souviendra.
32:17 On fait voter cette motion de rejet,
32:19 avec la pointe, c'est inédit,
32:21 des 88 députés du Rassemblement.
32:23 -C'est la même qu'il n'était impossible de défiler
32:26 le jour de la mobilisation contre l'antisémitisme.
32:28 -C'est un fait.
32:30 Ce n'est pas neutre, ce qui s'est passé.
32:32 On en pense ce que l'on veut, évidemment,
32:34 mais la gauche, Olivier Faure n'en parle pas là,
32:37 mais la gauche a fait chuter le gouvernement.
32:39 Le gouvernement ne chute pas,
32:41 mais fait reculer le gouvernement
32:43 avec la pointe du RN.
32:44 C'est aussi la preuve, au-delà de tout ce qu'on a dit
32:47 sur l'institutionnalisation du RN,
32:49 de l'utilité politique électorale du RN
32:52 dans l'Assemblée nationale.
32:55 Il sert à quelque chose, à d'autres forces politiques
32:58 pour faire reculer un gouvernement.
33:00 C'était impensable durant la réforme des retraites.
33:02 Vous avez évoqué les manifestations
33:04 contre l'antisémitisme,
33:06 mais le RN, au lieu de la gauche et des ALR,
33:08 constitue une force politique d'opposition
33:10 comme les autres oppositions.
33:12 -Jonathan Boucher-Pétersen,
33:14 ils ne doivent pas être bien à l'aise à gauche.
33:16 -Pour rebondir, je pense qu'on ne peut pas...
33:19 Vous connaissez la mécanique parlementaire.
33:21 Plusieurs motions de rejet ont été déposées.
33:24 On avait déjà eu un psychodrame un peu équivalent
33:26 au moment de la réforme des retraites,
33:29 c'était celle du RN qui avait été tirée au sort
33:31 et la gauche avait refusé de la voter
33:33 car elle se faisait dans des termes
33:35 où la gauche ne se reconnaissait pas.
33:37 C'est Benjamin Lucas, député du groupe Écolo,
33:39 qui a défendu la motion de rejet
33:41 avec des valeurs qui ne sont pas du tout
33:43 celles du RN.
33:44 Si quelqu'un a utilisé jusqu'au bout
33:46 la mécanique parlementaire au-delà de ses convictions,
33:49 c'est plus le RN en embrayant derrière cette motion de rejet
33:52 que la gauche en n'empêchant pas le RN,
33:54 on se demande comment, de voter de façon politicienne.
33:58 Il y a une malaise de la gauche de se dire que...
34:00 - Si, en ne la votant pas...
34:01 - En ne votant pas leur motion de rejet ?
34:04 Je veux bien qu'on fasse tous les proches de la gauche
34:07 de compromission avec le RN,
34:08 mais là, ça me paraît être un peu capiclo-practé.
34:11 Après, la gauche est à côté de l'opinion
34:13 sur cette question de l'immigration.
34:15 On a vu qu'il y avait une majorité de l'opinion
34:18 qui est favorable à un durcissement.
34:20 C'est pas juste par conviction qu'Emmanuel Macron,
34:23 Gérald Darmanin vont dans ce sens-là.
34:25 Ils n'arrivent pas à trouver le "go between"
34:27 avec une droite qu'on n'a pas envie.
34:29 Formellement, ce durcissement continue au fil des années.
34:32 Il se traduit législativement.
34:34 Si on prend, depuis 1980, la 30e loi,
34:37 c'est à chaque fois un cliquet en plus, un cliquet en plus.
34:40 La gauche doit s'interroger sur comment connecter avec l'opinion.
34:44 Elle n'a pas à avoir honte d'avoir voté la motion de rejet.
34:47 - Deux choses.
34:48 C'est vrai qu'il était logique qu'ils votent leur motion,
34:51 mais comme ils ne peuvent pas s'associer sur une motion de fond
34:54 avec le RN... - Encore heureux.
34:56 Encore heureux. Ils ont cherché...
34:58 Il ne faut pas être plus naïf que ça.
35:00 Ils ont cherché une motion de procédure
35:03 parce qu'ils savaient que c'était plus facile de voter avec eux.
35:06 Donc, bon, voilà.
35:07 Par ailleurs, sur la gauche,
35:09 Mélenchon les divise et Darmanin les rassemble.
35:12 Dès que Jean-Luc Mélenchon ouvre la bouche
35:14 ou écrit un mot de tweet, ça canarde dans tous les sens.
35:17 Au bout de 20 minutes, tout le monde dit
35:19 qu'on n'est plus ensemble, qu'on ne peut plus rien faire ensemble.
35:23 Olivier Faure déclare un moratoire
35:25 pour les Nupes et Mortes.
35:26 Là, ils étaient très contents.
35:28 La Nupe est morte, mais on sent qu'il y a un malaise.
35:31 Ils voient que c'est pas possible de faire ensemble,
35:34 mais qu'ils ne peuvent arriver à rien.
35:36 Provisoirement, ils ont retrouvé un semblant d'unité.
35:39 Olivier Faure dit qu'on voit les contradictions du gouvernement.
35:43 Bon courage à lui, maintenant qu'il a remontré
35:45 qu'il était content et qu'il votait les mêmes choses
35:48 que Mélenchon, pour surmonter ses propres contradictions
35:52 vis-à-vis de ses partenaires de gauche.
35:54 - On a parlé de Mélenchon, mais peut-être pas.
35:56 - Je vous en prie.
35:58 - Il y a un problème.
35:59 Mélenchon, personne ne va le découvrir.
36:01 Il n'est pas le fédérateur de la gauche.
36:04 - Il existe encore quelque chose de la Nupe ?
36:06 - Sur un certain nombre de thématiques et de valeurs.
36:09 Sur le projet de loi immigration,
36:11 il y a eu un meeting avec des communistes, des écolos,
36:14 des socialistes, quelques insoumis en disgrâce dans leur propre camp,
36:18 mais qui sont des insoumis,
36:20 Raquel Garrido, Alexis Corbière ou Clémentine Autain.
36:23 C'est une Nupe qui n'a plus d'existence formelle.
36:26 Des gens ont l'habitude de travailler ensemble.
36:29 Il y a une demande d'union des électeurs.
36:31 On peut enterrer le logo si ça satisfait.
36:34 Il faudra un chef.
36:35 On ne sait pas qui sera le chef côté Macron,
36:38 qui sera le chef côté gauche,
36:39 et qui sera le chef côté droite.
36:41 - Tout à fait.
36:43 - Dans le scénario possible, on n'a pas parlé de dissolution,
36:46 mais dans ce cas de figure, Stéphane Zoumzègue,
36:49 Jean-Luc Mélenchon pourrait rester le leader de cette Nupe ?
36:53 - On a du mal à imaginer qu'elle serait...
36:55 Compte tenu des réactions du PS, du PC et des écologistes.
37:00 En revanche, s'il devait y avoir une dissolution
37:03 dans les semaines ou les mois qui viennent,
37:05 on est dans le virtuel.
37:07 Là, la Nupes, en tant que cartel électoral et alliance électorale,
37:11 ne disparaîtrait pas.
37:12 Qu'est-ce qui s'est passé il y a un an ?
37:14 150 sièges de gauche, une surprise.
37:16 La moitié des insoumis et l'autre moitié,
37:19 parce que des circonscriptions avaient été laissées
37:22 et que les partis qui avaient...
37:24 PS, PC et écolo, qui avaient enregistré, pardon,
37:28 des résultats très décevants à la présidentielle,
37:31 avaient réussi à sauver leur groupe.
37:33 Ce n'est possible. La gauche ne peut sauver ses sièges.
37:36 C'est une partie de ses 150 sièges
37:38 que si elle se présente unie aux élections.
37:41 - L'électeur de gauche continuerait à aller mettre son bulletin
37:44 avec cette étiquette Nupes, malgré tout ce qui s'est passé ?
37:48 - Que l'alliance de gauche veuille dire quelque chose,
37:51 c'est que voter pour un candidat unique à gauche,
37:53 c'est encore possible.
37:55 Après, s'il devait là encore avoir une dissolution,
37:58 il se passerait des choses brutales en termes d'évolution.
38:01 Je ne suis pas sûr que les députés sortant,
38:03 disposant de l'étiquette LFI,
38:05 s'en sortiraient aussi bien qu'il y a un an et demi.
38:08 Je pense qu'il y aurait un rééquilibrage
38:10 au sein de ces quatre formations qui constituent la Nupes,
38:14 qui aura lieu s'il n'y a pas de dissolution
38:16 lors des élections européennes de juin prochain.
38:19 - Le fil info, Emmanuel Langlois.
38:21 - C'est donc une très lourde défaite politique
38:24 pour le gouvernement par 270 voix contre 265.
38:27 L'Assemblée adopte la motion de rejet
38:29 du projet de loi immigration,
38:31 déposée par les écologistes,
38:33 avec les voix de la gauche, des Républicains
38:36 et du Rassemblement national.
38:38 Les réactions se multiplient ce soir pour Marine Tondelier,
38:41 la secrétaire nationale d'Europe Écologie-Les Verts.
38:44 Le gouvernement n'a pas d'autre choix politique
38:47 que d'abandonner ce texte.
38:49 "Nous avons protégé les Français d'un appel d'air migratoire",
38:53 réagit Marine Le Pen, la présidente du groupe RN à l'Assemblée.
38:57 Et puis à inviter ce soir du 20h de TF1,
38:59 Gérald Darmanin lui reconnaît un échec personnel.
39:03 Le ministre de l'Intérieur a présenté sa démission.
39:06 Emmanuel Macron l'a refusé.
39:08 Le chef de l'Etat a chargé, selon lui,
39:10 le gouvernement de lui proposer dès demain une suite pour ce texte.
39:14 C'est ce qu'a dit le locataire de Beauvoir.
39:17 Dans ce contexte, Elisabeth Borne réunit ce soir
39:20 les ministres concernés pour établir une stratégie.
39:23 C'est ce que fait savoir Matignon,
39:25 la présidente renaissance de l'Assemblée,
39:28 Yael Broun-Pivet, sera également présente.
39:31 Trois options sont sur la table.
39:33 Le retrait pur et simple du texte, une nouvelle lecture au Sénat
39:37 ou son envoi en commission mixte paritaire député-sénateur.
39:40 A l'étranger, c'est l'appel de la dernière chance
39:44 pour Volodymyr Zelensky.
39:46 Le président espère obtenir le déblocage pour son pays
39:49 en guerre d'une enveloppe capitale,
39:51 mais très discutée au Congrès américain.
39:54 -France Info.
39:55 -20h, 21h,
39:59 les informés.
40:00 Jean-François Ackilly, Bérangère Bonte.
40:03 -On est en compagnie d'Elisabeth Pinault de Reuters,
40:06 Gilles Bornstein de France Info TV,
40:08 Jonathan Boucher-Peterson de Libération
40:11 et Stéphane Zumsteig d'Ipso.
40:13 -Ces premiers mots, c'était au 20h de TF1 ce soir.
40:16 Vous l'avez entendu, il parle d'un échec.
40:18 -Je suis à disposition du président de la République.
40:21 J'ai présenté ma démission car c'est normal.
40:24 Quand on a un échec, c'est un échec.
40:26 Je veux donner des moyens aux policiers,
40:29 aux gendarmes, aux préfets, aux magistrats
40:31 pour lutter contre l'immigration.
40:33 Le Parlement me l'a refusé,
40:35 une alliance entre la LFI et les RN, aidée par les LR.
40:38 Ca les déshonore, mais ça ne nous empêche
40:41 pas de protéger les Français.
40:43 Après les retraites, où il y a eu une comédie,
40:46 on a vu que les LR n'ont pas pris leur responsabilité
40:49 pour protéger les Français.
40:50 Après l'immigration, les LR ne prennent pas leur responsabilité.
40:54 On était prêts au compromis, on l'a dit, on l'a redit
40:57 avec l'ensemble des forces politiques.
41:00 Là, manifestement, les LR font la politique du pire.
41:03 Je le regrette. On doit prendre nos mesures
41:05 pour protéger les Français.
41:07 Après, les électeurs choisiront.
41:10 J'ai jamais eu peur de retourner devant les électeurs.
41:12 -Elisabeth Pinault, vous entendez quoi ?
41:15 -C'était un jour important dans la carrière politique
41:18 de Gérald Darmanin. On va le lui rappeler sans cesse.
41:21 Il a 41 ans, c'était le bon élève,
41:24 c'était le surdoué, celui qu'on parait à Nicolas Sarkozy,
41:27 qui avait eu le ministère de l'Intérieur,
41:30 qui voulait Matignon, qui voulait plus.
41:32 On avait déjà imaginé un ticket avec Edouard Philippe
41:35 pour 2027. Tout s'écroule un peu aujourd'hui pour lui.
41:39 Il le sait. En même temps, la vie politique est longue.
41:42 Et voilà, c'est fait d'expérience.
41:46 -Je suis pas forcément d'accord avec vous.
41:48 Ce que nous entendons, là, c'est un ministre
41:51 qui a failli rendre son tablier, paraît-il,
41:53 à l'Elysée ce soir et qui est rebouté, si je puis dire,
41:57 par le président de la République.
41:59 Il y a une histoire à suivre.
42:01 Il y a un texte qui va sortir du chapeau dans les jours,
42:04 les semaines qui viennent,
42:06 avec la majorité républicaine du Sénat,
42:08 un texte sans doute durci, mais lui, rappelez-vous ce qu'il disait,
42:12 comme le rappelait Gilles Bornstein,
42:14 "Méchant avec les méchants, gentil avec les gentils".
42:17 Donc, lui va s'occuper de la partie méchant avec les méchants
42:21 et gentil avec les gentils.
42:22 L'histoire risque d'être tout à fait différente
42:25 si, d'aventure, des textes finissent par sortir du chapeau
42:28 après cette déconvenue. -Il a plus la main.
42:31 -Gilles Bornstein, sincèrement, il avait imaginé,
42:34 d'après vous, Gérald Darmanin, ce scénario-là,
42:37 ou pas du tout ?
42:38 -Moi, enfin... -On est sans bonhomme.
42:40 -J'ai du mal à le dire.
42:42 Nous, on l'a pas vu venir, en tout cas.
42:44 Cette motion de rejet, c'est arrivé au milieu de la semaine dernière,
42:48 ça a pris de la consistance en fin de semaine,
42:51 puis ce week-end, puis aujourd'hui.
42:53 Vous aurez demandé si ce scénario était possible.
42:56 Aucun n'aurait dit oui.
42:57 Maintenant, j'ai entendu ses déclarations ce week-end,
43:00 où il a redit, avant ce texte, où il espérait obtenir une victoire,
43:04 "le mieux placé, c'est Édouard Philippe,
43:06 "j'ai pas d'ambition pour 2027, je refais allégeance à lui."
43:10 Est-ce qu'il sentait venir une difficulté ?
43:12 J'ai trouvé cette déclaration bizarre.
43:14 Est-ce qu'il sentait venir une difficulté politique ?
43:18 Est-ce qu'il sentait que dans les heures et les jours qui viennent,
43:21 il n'allait pas être dans la disposition
43:24 de marquer un coup politique ?
43:26 Je n'en sais rien.
43:27 Il y a eu cette déclaration, qui vient juste avant cet échec.
43:31 Lui, il y a eu le flair que nous n'avons pas eu,
43:34 peut-être.
43:35 Ce soir, j'entends un Gérald Darmanin qui dit que c'est un échec,
43:39 mais qui dit même pas mal.
43:40 "On va refaire un texte, on va rediscuter,
43:43 "on continue comme avant."
43:44 Je reçois des textos de responsables de la majorité
43:47 qui disent qu'on va s'en tirer avec le texte du Sénat.
43:50 Il apparaît de plus en plus clairement
43:53 que la porte de sortie du gouvernement,
43:55 ça va être de faire ce qu'ils n'ont pas voulu faire
43:58 depuis 3 ou 4 mois,
43:59 3 ou 4 mois de perdus,
44:00 pour aller dans la version méchante
44:03 qui, finalement, satisfait Gérald Darmanin.
44:05 - Et avec, politiquement, cet argument
44:08 sur l'alliance des oppositions, l'alliance improbable ?
44:11 - Peut-être que ça vient convaincre le noyau des gens
44:14 qui considèrent que Macron...
44:16 Mais ça ne fait pas tellement bouger les lignes,
44:18 cette façon de décrire les choses.
44:20 Pour revenir sur Gérald Darmanin et cet avenir entravé,
44:23 on a toujours tendance à décrire Gérald Darmanin
44:26 comme plus beau qu'il est en termes de profil d'opinion.
44:29 C'est un poids lourd politique du gouvernement
44:32 qui est très loin de la différence.
44:34 Il va à la bataille,
44:35 dans la dynamique parlementaire, il joue son rôle.
44:38 Mais quand on regarde les enquêtes d'opinion de Darmanin,
44:41 il est très loin d'Edouard Philippe.
44:43 S'il se rend compte qu'il y a un problème de lucidité,
44:46 il est très loin de Gabriel Attal,
44:48 il est même en dessous d'un Bruno Le Maire.
44:50 C'est quelqu'un qui a des marqueurs très forts,
44:53 mais très limités.
44:54 C'est M. Sécurité, M. Intérieur,
44:56 mais ce n'est pas quelqu'un qui suscite une adhésion au-delà.
45:00 Il était presque Premier ministre.
45:02 Une étude sorti quand la question du remplacement d'Elisabeth Borne
45:05 se posait. Gabriel Attal était sorti comme un boulet de canon
45:09 en rassemblant 30 % des répondants.
45:11 Derrière, c'était Bruno Le Maire.
45:13 Et enfin, beaucoup plus loin, c'était Gérald Darmanin.
45:16 Il ne faut pas confondre poids lourd de la Macronie
45:18 et homme qui a un avenir tout tracé.
45:20 - Que dit le sondeur ?
45:22 Comment est perçu Gérald Darmanin,
45:24 au-delà des scores de popularité ?
45:26 - Je suis d'accord avec ce que vous venez de dire.
45:29 Il a le profit idéal de Premier flic de France
45:31 pour les gens de droite.
45:33 Mais dans la Macronie, dans ce bloc présidentiel,
45:36 dans ce tiers de Français qui accordent sa confiance à l'exécutif,
45:39 il y a des gens de la gauche.
45:41 C'est une personnalité très clivante qui déplaît
45:44 aux Français de centre-gauche.
45:46 Certes, c'est un poids lourd de la Macronie,
45:48 mais le pari qui avait été fait par Emmanuel Macron
45:51 de le faire monter dans la sphère gouvernementale,
45:54 c'était d'être aussi un alibi populaire,
45:56 de drainer vers la Macronie.
45:58 Les milieux populaires, c'est-à-dire la catégorie de Français
46:01 qui votent le moins pour Emmanuel Macron,
46:04 c'était déjà le cas en 2017, et ça a été encore plus le cas
46:07 l'année dernière.
46:08 Et ça, il a totalement échoué.
46:10 Le gain électoral, ou en tout cas le gain
46:12 en termes de popularité d'exécutif que devait représenter
46:15 l'arrivée de Gérald Darmanin ne s'est jamais concrétisé.
46:18 Les milieux populaires ont parfois une bonne image de Gérald Darmanin,
46:22 mais ça n'a en rien profité, que ce soit au gouvernement
46:25 ou au président.
46:27 -Vous avez parlé de Gérald Darmanin, Jean-François,
46:29 sur le départ-pas-départ.
46:31 Là, il est maintenu, confirmé,
46:33 mais est-ce qu'il peut décemment imaginer rester durablement
46:37 dans ce gouvernement ?
46:38 -Gérald Darmanin, oui, bien sûr.
46:40 Bien évidemment, à la limite, il va rester avec,
46:43 quelque part, là, pour la séquence à laquelle nous avons assisté,
46:46 un genou à terre, mais comme nous l'avons dit,
46:49 redit autour de cette table, l'histoire continue.
46:52 Ca ne veut pas dire non plus que ce quinquennat repart
46:55 dans la vie de la France, c'est un peu comme ça,
46:58 cette double difficulté qui consiste à avoir
47:01 cette majorité relative, et on voit que sur un texte
47:04 très important, ça coince, ça bloque, ça ne fonctionne pas,
47:07 et ça raconte aussi que nous sommes,
47:09 vous le disiez tout à l'heure, Gilles Bornstein,
47:12 3 ans et demi avant l'élection présidentielle,
47:15 et comme Emmanuel Macron ne peut pas se représenter,
47:18 nous sommes tous dans une espèce de scénario
47:20 de course de petits chevaux... -Une très longue course.
47:24 -Oui, parce qu'au fond, c'est presque...
47:26 Elle est là, cette course à occulter
47:28 ce que devrait être la vie politique,
47:30 la vivacité politique de ce pays, Gilles Bornstein.
47:33 Vous êtes d'accord ? -Je suis d'accord.
47:36 -Vous avez 15 secondes. -Gérald Darmanin aurait pu
47:39 démissionner et dire "moi, on m'a entravé,
47:41 "l'aile gauche de Renaissance m'a entravé,
47:44 "tout le monde sait que j'étais d'accord sur un texte plus à droite,
47:47 "je n'ai pas pu le faire", c'était risqué,
47:50 mais il aurait pu prendre ce...
47:52 -Il y a le risque du "rien ne change".
47:54 -Il aurait pu prendre ce parti, prendre l'opinion à témoin.
47:57 "J'étais pour un texte de droite plus claire."
48:00 -Ca n'a pas porté chance à Jean-Pierre Chevènement.
48:03 -Ni à Michel Rocart. Il aurait pu.
48:05 -Il nous reste quelques minutes pour se pencher sur l'après.
48:09 Que fait demain matin le gouvernement ?
48:11 Que fait Elisabeth Borne ?
48:13 -On écoute la droite. -Et Manuel Langlois, 20h51.
48:16 -Les 3 groupes du camp présidentiel Renaissance Modem Horizon
48:20 appellent ce soir dans un communiqué commun
48:22 à ne pas retirer le projet de loi immigration
48:24 et à poursuivre le processus législatif
48:27 le plus rapidement possible après le rejet du texte
48:30 porté par Gérald Darmanin.
48:31 C'était tout à l'heure, en fin d'après-midi, à l'Assemblée.
48:35 Ce soir, le ministre de l'Intérieur reconnaît un échec personnel.
48:38 Il a présenté sa démission à Emmanuel Macron,
48:41 qui l'a refusé.
48:42 Au covoiturage, pour aller chez le médecin,
48:45 des milliers de taxis ont manifesté ce matin
48:47 contre la nouvelle loi de finances de la sécurité sociale.
48:52 Le texte mutualise les trajets des patients médicalisés.
48:56 Et puis, le Louvre va augmenter le tarif de son billet d'entrée
49:00 dès la mi-janvier prochain. Il passera ainsi de 17 à 22 euros.
49:03 Ce sont les touristes étrangers qui seront les plus touchés
49:07 par cette hausse du prix d'entrée au musée le plus visité au monde.
49:10 Enfin, un mot de football, l'Anse recevra Monaco
49:13 pour le choc des 32e de finale de la Coupe de France.
49:16 Le 1er janvier, un tirage au sort effectué ce soir.
49:19 Metz recevra de son côté Clermont
49:21 pour une autre opposition entre Clubs de Ligue 1.
49:23 Guingamp, pensionnaire de Ligue 2, recevra de son côté Rennes
49:27 pour un derby breton.
49:28 ...
49:29 -France Info.
49:31 ...
49:32 -20h, 21h, les informés.
49:35 Jean-François Aquilli, Bérangère-Bonte.
49:38 -Les conséquences de cette folle journée
49:40 de l'Assemblée nationale,
49:42 le rejet par 270 voix contre 265
49:45 du projet de loi immigration, rejet préalable sans même le débat.
49:49 On en parle avec Jonathan Boucher,
49:51 Pétersen, Libération, Gilles Bornstein,
49:53 France Info TV, Elisabeth Pinault-Reuters
49:56 et Stéphane Zoumsek-Ipsos.
49:57 On évoquait la suite.
49:59 Demain matin, ce soir,
50:00 Elisabeth Borne reçoit les présidents de groupe parlementaire.
50:04 Elisabeth Borne, tiens, dans cette histoire,
50:07 son nom n'a même pas été prononcé dans la journée.
50:09 Matignon n'existait pas, finalement,
50:11 après l'échec du débat sur les retraites.
50:14 Finalement, la balle avait vraiment été donnée à Gérald Darmanin.
50:18 Exit Matignon, Jonathan Boucher-Pétersen.
50:20 -Exit Matignon.
50:21 Après, on va se reposer la question de l'initiative politique
50:25 du chef de l'Etat.
50:26 Il peut reprendre la main.
50:28 Après, il y a une difficulté inhérente au macronisme,
50:31 l'absence de bandetouche.
50:32 Ça se pose pour un départ de Gérald Darmanin
50:35 qui était légitime ou en situation pour le remplacer.
50:38 Elisabeth Borne, de fait, malgré,
50:40 on peut dire qu'elle fait le job, d'une certaine manière.
50:43 Elle passe le job avec le côté un peu apprenti sorcier
50:46 du chef de l'Etat.
50:47 Moi, je me disais, juste en entendant le lancement,
50:50 qu'en gros, la seule option,
50:52 et elle avait été évoquée à un tout petit moment,
50:55 c'est de faire l'espèce de tapis en disant Gérard Larcher, par exemple.
50:59 Si Emmanuel Macron arrive à convaincre Gérard Larcher
51:02 de dire "Viens à Matignon, il y a quelque chose à faire",
51:05 là, je pense que ça rebâte, d'une certaine manière,
51:08 l'équilibre de la majorité.
51:09 Je pense plus vers un statu quo nécrosé
51:12 que le nécrosé du gouvernement.
51:14 Si il y avait quelque chose à jouer,
51:16 plus qu'un Gérald Darmanin, qui était déjà un peu carbeau,
51:19 il voudrait mieux un Gérard Larcher,
51:22 qui a un peu de mal à tenir sa langue,
51:24 mais a un peu de métier dans la capacité à rassembler
51:27 la droite et le centre.
51:28 - Qui a envie d'aller se cogner,
51:30 pour l'expression, une situation politique pareille ?
51:34 - Ne me dis pas... - Personne refuse jamais.
51:36 - Ça va pas s'arranger avec les Européennes.
51:39 - Gérard Larcher avait dit refuser.
51:41 - Ça va être encore plus difficile dans six mois.
51:44 À très court terme, il faut en finir avec ce texte.
51:47 Vous disiez ce qu'on fait demain matin.
51:49 Demain matin, il va falloir faire un choix.
51:52 J'ai vu quelques députés Renaissance à l'Assemblée
51:55 qui me disaient qu'on allait plutôt vers la solution
51:58 "commission mixte paritaire".
52:00 On verra si c'est celle qui est choisie.
52:02 Il y a toujours la possibilité d'un 49-3,
52:04 c'est-à-dire choisir la procédure classique
52:07 et terminer par un NIM 49-3,
52:09 avec cette épée de Damoclès du RN
52:11 qui a saisi le Conseil constitutionnel
52:13 parce qu'on ne peut utiliser qu'un 49-3
52:15 par session hors texte budgétaire.
52:18 Ils ont déjà utilisé.
52:19 C'est toujours compliqué, un peu technique.
52:22 C'est à l'image de la Macronie.
52:24 Tout sort au forceps.
52:25 Pour l'instant, il faut s'en sortir par le haut.
52:28 C'est également très important pour Gérald Darmanin,
52:31 qui pourrait rebondir à cette occasion, de ce texte.
52:34 - Sur votre question, Bérangère Bonte,
52:37 vous avez un rôle très relatif, désormais,
52:39 du Premier ministre de la Ve République.
52:41 Sa date de Nicolas Sarkozy,
52:43 souvenez-vous, elle est cinq années de collaborateur
52:46 de François Fillon.
52:47 Nous sommes dans ce scénario où la Première ministre
52:50 est là quand c'est nécessaire, mais ce n'est pas un rôle
52:54 prépondérant sur une crise politique comme celle-ci,
52:57 dans la mesure où le président de la République
52:59 occupe le devant de la scène sur tous les sujets
53:02 et prend de nombreuses initiatives.
53:04 Le rôle d'Elisabeth Borne, il est relatif dans cette histoire.
53:08 - Il est relatif, d'autant plus que c'était Gérald Darmanin,
53:11 poids lourd du gouvernement...
53:13 - Et incarnation de la sécurité de l'immigration.
53:16 - Il y a une sorte de court circuit.
53:18 Il y avait le président de la République,
53:20 un ministre qui pesait très lourd et qui incarnait la fonction.
53:24 Gérald Darmanin a le profil idéal pour une partie des Français,
53:27 en tout cas pour un durcissement des questions migratoires.
53:31 Elisabeth Borne s'est retrouvée un peu cornérisée,
53:34 mais elle a été très intéressante.
53:36 Ça se reproduira sans doute sur des questions économiques
53:39 avec Bruno Le Maire.
53:40 Ce n'est pas le signe d'un affaibissement particulier.
53:43 Elle paye les institutions de la Ve République.
53:46 - On n'exagère pas si on précise
53:48 qu'elle n'était pas forcément totalement en phase
53:51 avec ce texte aussi ?
53:52 - Pas totalement.
53:53 En tout cas, elle était en phase avec le côté équilibré,
53:56 la première version.
53:58 Elle n'était vraisemblablement pas en phase
54:00 avec le durcissement du texte.
54:02 La balle est dans les mains d'Emmanuel Macron.
54:05 Depuis 6 ou 7 ans, quand ça va mal,
54:07 il a toujours trouvé de la ressource.
54:09 Pendant les Gilets jaunes, on se souvient,
54:12 il n'arrivait plus à sortir de sa voiture.
54:14 - 15 milliards, au passage.
54:16 - Non, mais d'accord.
54:17 Il a quand même été...
54:19 - Je sais, la Vista.
54:20 - Je ne dis pas la Vista, il a été réélu.
54:22 - Oui, bien sûr.
54:23 - Il a toujours trouvé des trucs.
54:25 On verra ce qu'il trouve.
54:27 En attendant, je persiste à dire
54:29 que quelque chose s'est brisé aujourd'hui,
54:32 qu'il ne peut pas nous dire un coup à gauche,
54:34 et qu'il est très urgent
54:35 qu'il trouve un narratif pour ce second quinquennat.
54:39 Le monde a dit qu'il voulait s'adresser aux Français en janvier.
54:42 Là, il a vraiment quelque chose à nous dire.
54:45 - La seule certitude pour demain,
54:47 ce sera la une de libération avec vous,
54:49 Jonathan Boucher-Pétersen.
54:51 - Darmanin débouté.
54:52 - Voilà. - Très bon.
54:54 - Très bien. Photo ?
54:56 - Photo de Darmanin, avec ce petit rictus vers le bas
54:58 qui montre que la journée a été dure.
55:01 - Débouté, oui.
55:02 - Merci à tous.
55:03 - Je m'en demanderai. - Stéphane Zumsteig,
55:05 Elisabeth Pinault, Gilles Bernstein.
55:08 Demain, les informés seront là
55:10 et y reviendront longuement.
55:12 C'est à 9h, Célia Braclia et Renaud Dely.
55:16 Nous serons là aussi à 20h. Bonne soirée.
55:19 ...
55:22 ...

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