En immersion avec Enza, la candidate rock de Miss Cagole Nomade 2024

  • il y a 6 mois
Il fallait voir la file s’étendre sur de longs mètres devant l’Espace Julien, samedi soir 9 décembre, avant même que les portes ne s’ouvrent. Une foule de personnes archi lookées, vêtues de motifs léopard, de collants résille, recouvertes de paillettes et prêtes à élire leur nouvelle guide : Miss Cagole 2024.

Près de l’entrée, un jeune homme propret détonne et tente de faire passer auprès de la sécurité une immense pancarte recouverte d’une nappe de table en papier. "On craint dégun, tu es notre cagole préférée Jade", peut-on lire en lettres roses et strass assortis. "C’est ma première fois dans une soirée comme ça, je n’en ai entendu que du bien et je viens soutenir ma candidate", s’amuse François-Robert, 21 ans, qui découvre presque penaud, l’ambiance électrique des "Cagole nomade parties" (fêtes).

"Trop puissant"
Depuis deux ans, la marque de vêtements Cagole nomade, qui se revendique comme éco-responsable et féministe, bouleverse l’événementiel marseillais en remettant au goût du jour ce concours de Miss Cagole.

Cette soirée qui avait pignon sur rue jusque dans les années 90, attire de nouveau un public aussi divers que passionné. Ouvert à tous et à toutes, qu’importe l’âge ou le genre, l’événement, porté par Lisa, la fondatrice de la marque et son équipe, entend "casser les clichés qui entourent la figure de la cagole", prôner la "bienveillance" et la "diversité". Le tout dans une ambiance safe (sûre) et "sans jugement". Et il suffit de franchir la porte de la salle de spectacles pour entrer dans un nouveau monde, plein de peaux qui bougent librement, de messages politiques, de sketchs grinçants et engagés. Dans le public chauffé à blanc - plus de 1 000 personnes, la vente de billets était épuisée depuis des jours - on recroise François-Robert et ses copines qui restent bouche bée.

Éclairés de mille feux par les projecteurs, les treize candidats et candidates - un nombre choisi volontairement - se succèdent sur la scène dans des performances dansées ou chantées, envoûtantes, sensuelles et touchantes. "C’est trop puissant ce qu’il se passe", s’émeut Chrystel, 40 ans, qui avait enfilé son meilleur top doré pour se déhancher avec ses copines et se "sentir libre".

Kalach rose
Au fil des plus de trois heures de soirée, les tubes des années 2000 s’enchaînent, les épreuves aussi, et la ferveur du public, toujours indulgent, s’accroît à mesure que les participants révèlent leurs talents. "Je suis époustouflée, on ne s’attendait pas à un tel niveau. Ça a tellement pris d’ampleur depuis deux ans ! Je crois que Miss Cagole est devenue un révélateur de talents artistiques en plus d’être un porteur de l’identité locale", nous indiquait, hier, Lisa. Une culture marseillaise qui n’a pas manqué d’être testée en direct sur scène. "Comment appelle-t-on les fesses en Provençal ?", "tafanari !", répond la foule, hilare.

Recommandée