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  • 04/12/2023
Michel Bimier, antiquaire à propos de son agression : «Je trouve ça grave, je ne comprends pas. Cela n'arrive pas qu'aux autres».

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Transcription
00:00 Je voulais vous montrer une photo, une photo qui a circulé sur les réseaux sociaux ce week-end.
00:05 Cet homme, vous le connaissez peut-être, il s'appelle Michel Bimier, il est anti-care dans l'émission "Affaires conclues" sur France 2.
00:13 Et il a été attaqué avec une lame alors qu'il était dans sa voiture à un feu rouge.
00:18 Il a baissé sa glace pour répondre poliment à un homme qui s'est approché de son véhicule.
00:23 Michel Bimier n'avait pas d'argent sur lui, il lui a expliqué qu'il ne pouvait pas lui donner d'argent.
00:27 Et Michel Bimier a donc été touché avec la lame qu'avait cet homme en étant traité, je cite, "d'enculé de français".
00:36 On est en direct avec Michel Bimier qui va justement nous raconter ce qui s'est passé.
00:42 Bonjour, merci beaucoup d'être en direct avec nous.
00:45 – Bonjour Jean-Marc.
00:46 – Je voulais que vous nous racontiez un peu, alors heureusement, on le dit, vous n'êtes pas blessé gravement
00:51 et ça c'est une bonne nouvelle, mais je trouve que c'est assez symbolique
00:55 et c'est pour ça que j'ai voulu commencer avec ça, de cette ambiance qui règne en ce moment en France.
00:59 Il y a des tas de ce qu'on appelle des faits divers comme ça, mais ça se multiplie dans tous les sens.
01:05 Racontez-nous ce qui vous est arrivé.
01:08 – Bah c'est simple, c'était dimanche dernier, il faisait très beau,
01:12 donc j'avais ma glace ouverte, évidemment, je fumais une cigarette, je me suis arrêté à un feu rouge.
01:17 Et puis là un individu de 20-25 ans me dit "tu as de l'argent ?"
01:21 Je lui fais "non désolé" et j'avais pas fini ma phrase, il me dit "enculé de français"
01:26 et je vois qu'il a quelque chose dans les mains, j'ai eu le temps de reculer ma tête dans la voiture
01:31 et de prendre les coups et je suis parti tout de suite.
01:35 – Mais ça veut dire que si vous n'aviez pas reculé votre tête, ça aurait pu être beaucoup plus grave.
01:40 – Oui, disons que sur le moment j'ai pas eu peur, j'ai été surpris,
01:44 oui ça aurait été plus grave parce que j'aurais pris vraiment la lame,
01:48 un petit peu mes lunettes m'ont sauvé, voilà.
01:50 – Ah oui, autrement c'était dans l'œil en fait, ça pouvait arriver dans l'œil.
01:54 – Ah oui, me balafrerais, mais bien, bien.
01:57 – Comment vous ressortez d'un tel événement ?
02:02 – Je ressors, on va pas dire serein, disons que je trouve ça grave,
02:08 je trouve ça grave parce que ce gars-là je le connaissais pas,
02:13 j'ai été poli avec lui et je le comprends pas, je le comprends vraiment pas, voilà.
02:19 – Je le disais en vous présentant, c'est hélas des choses qui se multiplient aujourd'hui en France,
02:25 il y a l'agression elle-même, qui est une agression totalement gratuite en plus,
02:30 et puis il y a l'insulte également qu'il vous a lancée, il vous dit "enculé de français",
02:35 ça aussi vous le vivez mal je suppose ?
02:38 – Oui, oui, parce que bon, c'était un maghrébin, je vais pas le nier,
02:44 mais qu'il me dise ça pour une pièce, il avait d'autres idées en tête, c'est pas possible,
02:51 parce que si ça aurait été une personne âgée, ça aurait été pire je crois, ça aurait été pire.
02:57 – C'était qui ce garçon ? Vous avez eu des informations sur l'enquête,
03:01 est-ce que vous savez s'il a été interpellé ?
03:03 Parce que vous avez porté plainte je suppose ?
03:05 – Non, c'est une chose, je suis parti, j'ai pas porté plainte, d'autre part pourquoi ?
03:10 Imaginez-vous que je porte plainte et que c'est lui qui porte plainte pour racisme,
03:15 ça me mettait dans quel embarras ?
03:18 – Vous êtes agressé physiquement, malgré tout vous êtes agressé physiquement,
03:21 il y a une photo en plus, donc voilà.
03:24 – La photo je l'ai mise c'est pour prévenir les gens qu'ils fassent attention,
03:28 que ça n'arrive pas qu'aux autres en fin de compte,
03:30 on dit toujours "ça peut arriver" mais ça n'arrive pas qu'aux autres,
03:33 ça arrive aussi à soi-même, voilà, c'est pour ça que j'ai pas porté plainte,
03:36 de peur que cette personne-là dise que moi c'est moi le raciste,
03:40 c'est moi qui… voilà, il s'est défendu et j'avais pas envie,
03:43 j'avais vraiment pas envie, bonjour.
03:46 – Ce garçon donc, vous dites qu'il est d'origine algérienne,
03:49 c'est un jeune, un vieux, c'est un SDF en fait,
03:52 vous avez réussi quand même à cerner un petit peu qui il était ?
03:55 – Bah pour moi il avait entre 20 et 25 ans, bon il portait une capuche,
04:00 SDF je ne pense pas, je ne pense pas, parce que le jogging était propre.
04:08 – Michel Lumier, c'est vrai que vous avez mis cette photo effectivement pour prévenir,
04:15 la photo elle est impressionnante en effet,
04:18 aujourd'hui est-ce que ça change un peu votre approche de la société
04:21 dans laquelle on vit, où déjà vous vous disiez qu'on était dans une société dangereuse,
04:25 c'est vrai qu'on fait tous attention aujourd'hui quand on sort dans la rue,
04:28 quand on marche sur les trottoirs, il faut dire les choses,
04:29 et encore plus depuis le 7 octobre hélas,
04:32 parce qu'on sait qu'il y a un peu plus de pression autour de certaines personnes,
04:36 mais vous avez-vous changé votre regard sur la société d'aujourd'hui ?
04:40 – Un petit peu oui, un petit peu,
04:42 ce n'était pas comme ça quand on était jeune, ce n'était pas à ce point-là,
04:46 et c'est vrai que là ça devient inquiétant, très inquiétant.
04:52 – Merci beaucoup Michel Lumier, merci pour votre témoignage,
04:55 merci d'avoir été avec nous, faites attention à vous bien évidemment
04:59 pour les prochains jours.
05:00 [Musique]
05:04 [SILENCE]

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