- 01/12/2023
Tous les vendredis, les informés débattent de l'actualité autour de Jean-Rémi Baudot et Renaud Dély.
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00 C'est l'heure des informés du matin avec Renaud Delis, votre décryptage de l'actualité à la radio sur France Info et à la télévision Canal 27.
00:08 Bonjour Renaud.
00:09 - Et bien bonjour Jérémie.
00:10 - Avec nous ce matin Isabelle Raymond, chef du service économie de France Info.
00:14 À vos côtés François-Xavier Bourmeau, journaliste à l'Opinion.
00:18 Et puis on est aussi en liaison avec Thibault Lefebvre, notre correspondant en Israël, qu'on salue et qu'on retrouvera dans quelques instants.
00:24 D'abord Renaud, l'actualité de la matinée c'est évidemment la fin de la trêve et la reprise des combats sur la bande de Gaza.
00:30 - Eh oui, au bout d'une semaine donc cette trêve des combats entre Israël et le Hamas qui devait s'achever ce matin et donc s'est achevé.
00:37 De fait elle n'a pas été prolongée une troisième fois comme ça avait été le cas ces derniers jours.
00:42 Les combats ont donc repris.
00:43 Israël accuse le Hamas d'avoir rompu cette trêve en tirant des roquettes en direction de son territoire.
00:47 L'armée israélienne a donc repris son offensive et donc les échanges d'otages contre des prisonniers palestiniens vont s'interrompre,
00:57 en tout cas aujourd'hui et pour un certain temps.
00:59 Alors pourquoi est-ce qu'Israël s'est résolu à reprendre son offensive en direction de la bande de Gaza ?
01:05 Voici ce qu'en disait ce matin sur l'antenne de France Info le spécialiste du Proche-Orient et maître de conférences à Sciences Po, Guillaume Laganne.
01:12 Il y a un véritable choix cornelien, vous avez d'un côté le cœur qui vous dit qu'il faut avant tout préserver la vie des otages,
01:19 essayer de les récupérer et puis de l'autre vous avez la raison qui sait que chaque jour qui passe renforce le Hamas
01:24 puisqu'il obtient en fait un répit par rapport aux opérations militaires précédentes.
01:28 Donc au fond c'est une espèce de raison d'état qui a fini par remporter.
01:32 Sachant que côté Hamas, il n'y avait probablement pas la volonté de continuer,
01:35 on peut en tout cas lire comme cela le fait qu'ils aient revendiqué l'attentat de Jérusalem.
01:41 Ils ont en fait endossé une fois qu'il a été commis.
01:44 Voilà Guillaume Laganne, maître de conférences à Sciences Po.
01:47 Bonjour Thibault Lefebvre, on vous retrouve depuis Jérusalem, vous êtes le correspondant permanent de France Info à Jérusalem.
01:53 Peut-être un point sur la situation, les combats ont donc repris depuis 6h, heure de Paris.
01:59 Oui, le bilan est de plus en plus dramatique, notamment des bombardements israéliens,
02:04 14 morts selon le Hamas annoncé à l'instant dans un bombardement sur la ville de Hanounès.
02:08 Vous savez, cette ville de Hanounès, c'est la grande ville du sud où se sont réfugiés près de 2 millions de Gazaouis
02:15 qui ont donc fui le nord qui est actuellement en guerre.
02:18 Sur des images envoyées de Gaza ce matin par plusieurs de nos relais sur place,
02:22 on voit des enfants blessés amenés en urgence dans les hôpitaux.
02:25 56e jour de guerre aujourd'hui donc, une semaine tout juste que la trêve avait commencé,
02:30 et s'est donc terminé ce matin, et donc ces combats qui reprennent dans l'enclave.
02:33 Les hostilités ont commencé à 6h, heure de Paris, avec d'abord des dizaines de roquettes,
02:38 de tirs de roquettes en provenance de Gaza dans les villages et les kibbouts israéliens autour.
02:43 Et puis ensuite l'aviation, l'artillerie israélienne qui pilonne le sud de l'enclave,
02:47 où je vous le rappelle, près de 2 millions de déplacés sont actuellement à l'abri.
02:51 Le point de désaccord concerne vraisemblablement la liste des otages transmises ou pas hier par le Hamas.
02:57 Le bureau du Premier ministre Benyamin Netanyahou a dit que cette liste des libérables du jour n'avait pas été transmise,
03:02 ou en tout cas selon d'autres sources, que cette liste n'aurait pas respecté l'accord passé à Doha il y a 8 jours.
03:08 Et il reste selon l'État hébreu, des femmes, des enfants toujours otages du Hamas ce matin.
03:13 La trêve aura donc tenu 7 jours, tout juste une semaine,
03:16 et elle aura permis l'échange de 80 otages israéliens et binationaux,
03:19 dont encore hier soir une française, la française Miecham, en échange de 240 prisonniers palestiniens.
03:25 Thibault Leferro, on vous retrouve dans quelques instants,
03:27 juste après le Fil info de Mathilde Romagnon à 9h09 sur France Info.
03:33 Emmanuel Macron est attendu aujourd'hui à la COP 28 à Dubaï.
03:37 Le président français prononcera un discours ce soir à cette conférence des Nations Unies sur le climat.
03:43 Hier, la création d'un fonds de compensation des pertes et dommages climatiques
03:47 dans les pays les plus vulnérables a été actée.
03:51 La France attend sa nouvelle note financière.
03:54 L'agence de notation S&P, nouveau nom de Standard & Poor's, doit la réactualiser ce soir.
04:00 Pour l'instant, la France est au niveau AA.
04:03 Hier, le ministre de l'Economie a confirmé ses prévisions de croissance 1,4% en 2024.
04:10 La maire de Romain-sur-Isère porte plainte après avoir reçu des menaces de mort.
04:14 Marie-Hélène Thauraval est visée, après ses prises de position publiques,
04:18 sur le meurtre de Thomas, 16 ans, tué à Crépole, dans la Drôme.
04:23 Cinq départements du Carre Sud-Est placés en végélance orange.
04:27 Pluie, inondation. Aujourd'hui, la Haute-Savoie, la Savoie-Lysère,
04:30 les Hautes-Alpées et les Alpes de Haute-Provence.
04:32 De fortes pluies sont attendues par Météo France.
04:35 En retour sur le plateau des informés avec Renaud Delis, Isabelle Raymond de France Info,
04:49 François-Xavier Bourmeau de l'Opinion et Thibaut Lefebvre,
04:51 qui est notre correspondant en Israël.
04:54 Thibaut, vous nous faisiez un point de la situation avec la reprise des combats,
04:57 la fin de la trêve sur la bande de Gaza.
05:00 Et vous nous parliez de, finalement, des tensions qui avaient fait jour ces dernières heures
05:07 sur la question de la liste des otages.
05:09 Mais en fait, il y avait d'autres éléments, des tensions qui sont montées sur le terrain ces dernières heures.
05:14 Il y a eu un peu des prémices des violences qu'on trouve aujourd'hui.
05:19 - Oui, Destinia Vancoureur, votre invité, en tout cas le spécialiste,
05:22 le son que vous avez diffusé en préambule de l'émission,
05:24 le mentionnait, cet attentat hier matin à quelques kilomètres d'ici à Jérusalem,
05:30 qui a évidemment fragilisé cette trêve.
05:32 Trois victimes, je vous le rappelle, dont deux femmes tuées alors qu'ils attendaient le bus,
05:36 ainsi que trois blessés.
05:37 Les deux assaillants originaires de l'Est de la Ville Sainte ont été très vite neutralisés.
05:42 Mais le Hamas, l'organisation islamiste, a revendiqué la taxe,
05:45 qui évidemment était un premier élément de fragilité.
05:48 Et puis il y a eu la mort annoncée, toujours par le Hamas, de ce bébé de dix mois,
05:53 le petit Kfir, ainsi que son frère de quatre ans, Ariel.
05:56 Eux sont otages avec leur maman, présumés otages depuis le 7 octobre.
06:00 Et ces décès que l'armée israélienne dit être en train de vérifier
06:05 ont vraiment traumatisé la population israélienne,
06:10 qui est aujourd'hui partagée, qui est même tiraillée entre la nécessité de sauver ses otages
06:14 et celle d'anéantir l'ennemi.
06:16 Et puis il y a eu enfin un autre facteur de fragilité,
06:19 ces dernières négociations qui ont patiné dans la soirée.
06:21 Anthony Blinken, le chef de la diplomatie américaine, est actuellement en visite en ce moment,
06:26 et pour la troisième fois depuis le début de la guerre dans la région.
06:29 Hier, il était à Tel Aviv et malgré ses appels au cessez-le-feu, il n'aura pas été entendu.
06:34 Il y a donc deux conséquences ce matin de cette reprise des combats.
06:38 Évidemment, les échanges d'otages s'arrêtent.
06:40 Le Hamas et d'autres groupes armés détiendraient encore plus de 150 Israéliens étrangers et binationaux.
06:46 Et puis aussi l'aide humanitaire qui n'est plus acheminée depuis ce matin à Gaza,
06:50 laissant sans ressources près de 2 millions de déplacés palestiniens au sud de l'enclave.
06:54 Des Gazaouis qui depuis un peu plus de deux heures maintenant sont sous les bombes.
06:58 Merci beaucoup Thibaut Lefebvre.
07:01 Thibaut qui parlait effectivement de la question des otages,
07:04 il y a environ 150 otages, un petit peu moins probablement,
07:06 qui sont encore dans la bande de Gaza.
07:08 Encore quatre otages français, quatre hommes,
07:11 puisque hier soir c'est la Française, la franco-israélienne Mia Hachem qui a été libérée.
07:17 François-Xavier Bourmont, la France, elle tente d'un point de vue diplomatique
07:20 de faire bouger les lignes sur la question notamment des otages.
07:23 Est-ce qu'Emmanuel Macron va poursuivre ces tentatives diplomatiques dans les prochaines heures depuis Dubaï ?
07:30 Oui, là, il a prévu plusieurs rencontres au-delà du sujet de la COP 28,
07:34 des rencontres avec les dirigeants du Proche-Orient
07:37 pour essayer d'atteindre son objectif à court terme qui est la libération des otages.
07:41 Parce que la position du président de la République,
07:43 elle est connue depuis son intervention officielle du 12 octobre dernier,
07:48 c'est droit d'Israël à lutter contre le terrorisme
07:51 et en même temps défense des populations civiles de Gaza.
07:54 Cette position d'équilibre est extrêmement compliquée à tenir
07:59 et elle est un peu contradictoire parce qu'on voit bien que la lutte contre le terrorisme
08:03 provoque des victimes civiles.
08:05 Donc pour s'en extraire, le président de la République a deux enjeux, deux objectifs.
08:09 Un à court terme, la libération des otages et un à long terme qui est la défense de la solution à deux États.
08:16 Ça lui permet de sortir de cette contradiction du moment, de cette position,
08:22 enfin en tout cas de ne plus être sur cette position qui est vraiment très compliquée à tenir d'équilibre
08:29 où on voit bien que dès qu'il donne l'impression de pencher d'un côté ou de l'autre,
08:33 il est suspecté d'être soit pro-israélien, soit pro-Gazaoui.
08:38 On ne peut pas faire en même temps dans ce type de dossier, Ronald Elie.
08:41 Ce qui est frappant, c'est que d'ailleurs dans le processus et dans le rôle diplomatique de la France,
08:47 Emmanuel Macron effectivement s'efforce de parler aux deux côtés.
08:51 Il va encore le faire d'ailleurs à l'occasion de cette COP28 à Dubaï
08:54 puisqu'il doit rencontrer aujourd'hui le président égyptien al-Sissi
08:57 et surtout que demain, retour de Dubaï, il doit faire une halte au Qatar, à Doha,
09:03 pour un dîner en l'occurrence avec l'EMIR.
09:05 Et évidemment, il sera question notamment en particulier des otages français
09:09 qui demeurent détenus par le Hamas.
09:11 Et on le voit notamment à travers le rôle de la diplomatie française,
09:15 mais pas seulement, à quel point tous les chemins mènent à Doha, si j'ose dire, dans cette affaire.
09:19 Et c'est assez stupéfiant, c'est assez fascinant et inquiétant d'ailleurs.
09:23 On voit avec la reprise des combats que très clairement,
09:25 c'est le Hamas qui était à l'origine de la rupture de cette règle.
09:28 D'abord avec l'attentat d'hier à Jérusalem, revendiqué par le Hamas,
09:31 lequel Hamas a d'ailleurs appelé à l'escalade.
09:34 Et cet attentat, dans la logique meurtrière du Hamas,
09:36 visait à bien montrer au gouvernement israélien
09:38 que l'organisation était toujours capable de frapper sur le territoire d'Israël,
09:43 en l'occurrence, comme il l'a fait évidemment dans les proportions qu'on connaît le 7 octobre.
09:48 Et puis avec ces tirs de roquettes qui ont immédiatement déclenché la riposte israélienne.
09:52 Et il y a comme une liaison, un lien extrêmement pervers entre le Hamas d'un côté et le Qatar de l'autre.
09:58 On sait que le Qatar héberge la direction politique du Hamas.
10:01 On sait que le Qatar finance aussi le Hamas.
10:03 Et il s'impose à mesure que le conflit reprend au gré des évolutions du Hamas.
10:08 Souvenons-nous que samedi dernier, quelques heures après le déclenchement de cette règle,
10:11 au premier jour, déjà le Hamas avait menacé de rompre pendant quelques heures.
10:15 Et que c'était deux émissaires qu'à Tahrir qui étaient arrivés
10:17 et qui étaient allés parler notamment aux Israéliens,
10:20 mais aussi côté palestinien pour rétablir cette règle.
10:24 Donc on voit que les décisions du Hamas, qui visiblement a quand même,
10:29 et c'est le drame de ce piège, c'est lui qui donne le la,
10:32 c'est lui qui donne le ton en quelque sorte,
10:34 et bien contribue à un intervalle régulier, à renforcer la position diplomatique du Qatar.
10:39 – Parmi les acteurs de ces négociations, il y a donc le Qatar, vous en parliez,
10:42 et puis il y a les États-Unis qui tentent malgré tout d'appeler Israël à la retenue.
10:48 Thibault Lefebvre, un dernier mot, vous êtes notre correspondant à Jérusalem.
10:51 Les États-Unis, dans la voix d'Antony Blinken,
10:54 ont demandé finalement est-ce qu'Israël épargne les civils
10:57 et qu'il y ait des zones qui soient protégées des bombardements,
11:00 mais est-ce que ce message est entendu au niveau israélien ?
11:03 – Écoutez, j'ai envie de vous dire, c'est le message des États-Unis d'Antony Blinken,
11:07 c'est son troisième voyage dans la région depuis le début de la guerre,
11:10 donc évidemment il veut imposer une certaine forme de mesure à l'armée israélienne,
11:15 mais actuellement on apprend que des messages ont été envoyés par avion au sud de l'enclave,
11:22 donc vous savez l'armée israélienne communique de différentes façons,
11:24 elle essaie de prévenir la population civile de ses intentions,
11:28 et notamment des bombardements, donc on peut y avoir des messages envoyés
11:31 quand les bombardements sont ciblés par SMS,
11:34 et à ce moment-là les Palestiniens qui sont visés, les civils,
11:38 ont quelques minutes seulement pour quitter la zone,
11:40 et bien là ce sont des messages qui ont été envoyés par avion,
11:43 donc des petits bouts de papier qui ont été reçus au sud de l'enclave à Hanounès,
11:47 ce qui signifie qu'Israël a l'intention,
11:50 et d'ailleurs les bombardements ont commencé dès ce matin,
11:53 mais de bombarder cette partie de l'enclave,
11:55 je vous rappelle qu'il y a plus d'un million et demi,
11:58 près de deux millions de déplacés du nord de Gaza,
12:01 qui à la demande d'Israël ont fui vers cette zone,
12:04 cette zone qui est actuellement bombardée,
12:06 et évidemment il y aura des conséquences sur les civils qui ont commencé,
12:11 donc l'appel à la mesure des Etats-Unis n'a pas été entendu,
12:14 et puis vous le disiez, Renaud le disait tout à l'heure,
12:16 il y a la COP28 en ce moment à Dubaï,
12:18 avec des pourparlers entre différentes délégations diplomatiques,
12:22 et puis on apprend ce matin que le président Isaac Herzog,
12:24 président israélien, a rencontré l'émir du Qatar,
12:26 Tami Maltani, et évidemment on ne parlera pas que de climat.
12:30 Évidemment, merci beaucoup, et on suit la situation avec vous,
12:32 Thibaut Lefebvre, depuis Jérusalem.
12:34 On va passer au deuxième débat de ces informés, Renaud,
12:36 l'exécutif, le gouvernement français, un peu fébrile, disons-le,
12:40 en attendant le verdict de l'agence de notation Standard & Poor's.
12:43 Ce soir tombera ce fameux carnet de notes,
12:45 en l'occurrence c'est l'agence de notation financière Standard & Poor's,
12:48 qui peut dégrader ou non la note financière de la France,
12:51 évidemment au regard de la situation des finances publiques,
12:54 et puis au-delà d'ailleurs de la situation de notre économie,
12:57 au vu des derniers chiffres en termes de déficit et de dette,
13:00 eh bien une bonne partie des membres du gouvernement,
13:04 on va dire, s'attendent à potentiellement une dégradation,
13:06 en tout cas elle pourrait sembler relativement logique,
13:08 et pourtant le ministre de l'économie et des finances, Bruno Le Maire,
13:11 qui était l'invité de nos confrères hier de France Inter,
13:14 le dit et le répète, il a tout fait pour éviter une telle perspective.
13:18 Je pense que nous avons apporté des arguments solides
13:21 sur la crédibilité de notre détermination à baisser la dette,
13:25 à ramener les déficits sous les 3% et à tenir la dépense publique.
13:29 Nous avons pris des décisions fortes avec la première ministre,
13:32 nous tiendrons nos 4,9% de déficit en 2023,
13:35 nous avons engagé des revues de dépenses publiques,
13:38 nous avons gelé un certain nombre de dépenses que nous estimions pas utiles.
13:42 Bruno Le Maire, Isabelle Raymond,
13:45 chef du service d'économie de France Info,
13:47 pourquoi le gouvernement est inquiet à ce moment-là ?
13:48 Parce que les indicateurs sont pas bons, les indicateurs économiques français.
13:51 Le chiffre de la croissance pour le troisième trimestre est tombé hier,
13:55 il est en baisse, -0,1%.
13:57 On a le chômage aussi qui repart à la hausse, à plus de 7% de la population active.
14:02 Et puis vous avez un contexte macroéconomique qui n'est pas bon,
14:06 avec notamment l'Allemagne qui est en récession.
14:09 C'est encore pire chez eux.
14:10 C'est encore pire chez eux et c'est pas bon pour nous,
14:12 parce que quand même l'Allemagne c'est le moteur économique de l'Europe.
14:15 Donc il y a tous ces indicateurs qui sont pas bons.
14:18 Certes, il y a plusieurs agences de notation qui se sont déjà exprimées,
14:23 il y a Moody's, il y a Fitch, qui n'ont pas dégradé la note de la France.
14:28 Mais Standard & Poor's, c'est la plus importante.
14:30 Et puis, la semaine dernière, il y a un dernier signal qui est tombé de Bruxelles.
14:34 La Commission européenne a tancé la France pour dépenses excessives.
14:37 C'est également un mauvais signal.
14:39 Donc là, les planètes s'alignent pour qu'on soit dégradés, c'est ce qu'on pressent.
14:43 En tout cas, le contexte n'est pas bon.
14:45 D'où cet activisme de Bruno Le Maire, de la Première ministre également,
14:48 Elisabeth Borne, pour dire "les fondamentaux sont bons,
14:51 on fait attention à nos finances publiques, on réduit le déficit, on réduit la dette,
14:55 et il n'est pas question de nous dégrader".
14:57 Parce que si on nous dégrade, ça veut dire que derrière, l'argent va coûter plus cher.
15:01 Isabel Rémond, on vous retrouve dans un instant avec les informés,
15:03 juste après le Fil info de Mathilde Romagnon à 9h21.
15:06 Après une semaine de trêve, les bombardements et les échanges de tir ont repris.
15:11 Ce matin, entre le Hamas et Israël, dans la bande de Gaza,
15:14 cela veut dire la fin des échanges entre otages et prisonniers palestiniens.
15:18 Au total, 80 otages et 240 prisonniers ont été libérés.
15:23 Mais cela veut dire aussi la fin de l'acheminement de l'aide humanitaire dans l'enclave palestinienne.
15:28 On estime à 200 000 le nombre de personnes séropositives en France.
15:31 C'est la journée mondiale de lutte contre le sida aujourd'hui.
15:34 Et 40 ans après la découverte du virus,
15:37 plus de 5000 nouveaux cas sont détectés chaque année en France.
15:41 La cérémonie d'ouverture de la COP28 ce matin à Dubaï,
15:44 Emmanuel Macron y prononcera un discours ce soir.
15:48 Hier, la création d'un fonds de compensation des pertes et dommages climatiques
15:52 dans les pays les plus vulnérables a été actée
15:55 à cette conférence des Nations Unies sur le climat.
15:58 Le football, Marseille, Rennes et Toulouse continuent l'aventure en Ligue Europa.
16:02 A noter hier soir la performance de l'OM,
16:04 vainqueur 4 buts à 3 de la Jacques-Amsterdam.
16:07 En Ligue Europa-Conférence, Lille reste aussi dans la course.
16:10 (Générique)
16:13 France Info
16:14 (Générique)
16:16 Les informés, Renaud Delis, Jean-Rémi Baudot
16:19 (Générique)
16:21 Les informés avec Renaud Delis, avec Isabelle Raymond de France Info
16:24 et avec François-Xavier Bourmont, journaliste à l'Opinion.
16:27 François-Xavier, quels sont les critères comme ça ?
16:31 Isabelle nous disait les critères ne sont pas bons.
16:33 Mais alors sur quoi S&P va se baser pour éventuellement bouger notre note ?
16:37 Alors il y a deux critères que l'agence de notation va regarder
16:41 pour décider de dégrader ou de maintenir la note.
16:43 Le premier, c'est est-ce que la France va réussir à tenir son objectif
16:47 de réduction de la dette ou pas entre 2023 et 2025 ?
16:50 C'est une évaluation qui se fait sur des prévisions.
16:54 Bercy, pour l'instant, prévoit une quasi-stabilité de cet indicateur
16:58 à 109,6% en 2023 jusqu'à 109,4% d'endettement en 2025.
17:04 Mais il y a d'autres organismes qui prévoient un taux d'endettement à 110%.
17:10 Donc là, la question va être de savoir si Standard & Poor's
17:14 choisit plutôt les prévisions de Bercy ou s'attache à d'autres organismes.
17:18 Le deuxième critère que va choisir S&P, c'est de savoir si la charge
17:23 des intérêts de la dette va dépasser ou pas les 5% d'ici 2025.
17:29 La charge de la dette, c'est ce qu'on dépense pour rembourser la dette ?
17:32 Les intérêts de la dette.
17:35 Donc Bruxelles dit que ça va passer de 3,3% en 2023 à 4,4% en 2025.
17:41 Là, on est dans les clous.
17:43 Mais le FMI dit que le seuil des 5% sera franchi en 2028.
17:48 Donc Standard & Poor's, c'est vraiment la question de savoir
17:51 s'il se fonde sur les critères un peu à court terme du gouvernement
17:54 ou à long terme d'autres organismes.
17:56 Et vous qui avez des contacts à l'Élysée et au sommet de l'État,
18:01 la fébrilité, elle est réelle ?
18:02 Oui, la fébrilité, elle est vraiment réelle parce que déjà,
18:05 il va y avoir des conséquences politiques.
18:07 Parce que, Renaud l'a dit, c'est le carnet de notes de Bruno Le Maire.
18:11 S'il a une mauvaise note, ça peut invalider, enfin pas invalider,
18:14 mais en tout cas remettre en perspective toute la politique économique
18:17 qu'il applique à Bercy depuis qu'il y est, c'est-à-dire 2017,
18:21 depuis bientôt 7 ans.
18:23 Or, Bruno Le Maire, il a fait de la longévité à Bercy.
18:26 Un des critères ou une des forces sur lesquelles il compte s'appuyer
18:31 pour éventuellement bâtir une candidature en 2027,
18:34 voire pour jouer une carte si Matignon devait se libérer
18:38 dans les semaines, mois qui viennent.
18:40 Donc ce sera un mauvais signal politique pour lui ?
18:41 Ce sera un mauvais signal politique pour Bruno Le Maire
18:44 et par ricochet pour Emmanuel Macron.
18:46 D'ailleurs, la semaine dernière, on a vu que les deux ont mené
18:48 une offensive conjointe.
18:50 Dans la Tribune du Dimanche, Bruno Le Maire a appelé à la poursuite
18:52 et à l'amplification des réformes pour faire baisser le chômage.
18:56 Et Emmanuel Macron, deux jours plus tard, a tensé les patrons
19:00 qu'il recevait à l'Élysée pour leur demander de se réveiller.
19:02 Réveillez-vous.
19:03 Réveillez-vous.
19:03 Parce qu'il y a cette idée selon laquelle si la France
19:06 atteint l'objectif de plein emploi,
19:08 en fait la question de l'endettement de la dette publique
19:11 ne sera plus vraiment une puisque les rentrées fiscales
19:13 permettront de réduire le montant de la dette.
19:15 Avant de vous entendre, Arnaud, juste une question Isabelle.
19:17 C'est très concret en fait, cette histoire de notes.
19:19 Ça va changer le prix de l'argent pour nous, Français,
19:23 mais pas que pour l'État.
19:24 Oui, mais c'est aussi en fait, c'est une question de confiance.
19:27 En fait, le problème, c'est qu'on s'adresse à la fois aux Français
19:31 et aux investisseurs et que le discours n'est pas le même
19:33 en fonction de à qui on s'adresse.
19:36 On a quand même des taux d'intérêt qui ont augmenté,
19:37 qui ont grippé la machine économique.
19:39 Les gens ne peuvent plus se loger.
19:42 On voit le chômage qui remonte.
19:43 Donc d'un côté, il ne faut pas des mesures d'austérité trop importantes
19:47 parce que vous risquez de grimper une machine
19:49 qui repose quand même essentiellement sur la consommation des ménages.
19:53 Donc on voit que la consommation des ménages aujourd'hui,
19:54 elle s'arrête un peu.
19:55 On a aussi des chefs d'entreprise qui sont un peu fébriles
19:58 et qui attendent de voir un petit peu comment ça va se passer derrière.
20:01 Donc d'un côté, vous ne devez pas gripper trop la machine économique
20:04 parce que vous avez une croissance qui baisse.
20:06 Et de l'autre, il faut dire à Bruxelles, il faut dire aux investisseurs,
20:10 la note de la France, elle est bonne.
20:11 On peut maintenir des réformes, on peut les continuer.
20:14 Regardez d'ailleurs effectivement cette sortie de Bruno Le Maire sur
20:17 on va remettre les seigneurs au travail pour faire baisser le chômage
20:20 en baissant, alors pas les indemnités chômage,
20:25 mais en tout cas la façon dont ils sont traités par...
20:29 En réduisant la durée de l'indemnisation.
20:30 En réduisant la durée d'indemnisation chômage.
20:32 Merci Renaud.
20:33 Et donc on est dans un jeu d'équilibriste un petit peu compliqué
20:37 parce que finalement, le discours, il n'est pas le même
20:39 qu'on s'adresse aux Français, aux investisseurs.
20:41 Il faut parler en même temps sans gripper la machine économique.
20:45 Et il est d'autant plus compliqué qu'il ne fait pas l'unanimité au sein du gouvernement.
20:48 C'est-à-dire que Bruno Le Maire et Bercy
20:49 ont souvent l'impression de prêcher un peu dans le désert.
20:52 D'une part parce que les ministres eux-mêmes se font tirer l'oreille
20:55 pour réduire les dépenses publiques globalement.
20:56 Et d'ailleurs, on me disait du côté de Bercy cette semaine
20:58 que même un ministre qui avait occupé le poste de ministre des Comptes publics
21:01 comme Gabriel Attal, qui était à l'époque, on va dire,
21:04 qui tenait un discours un peu plus rigoureux,
21:05 est devenu automatiquement un ministre entre guillemets "dépensier"
21:08 dès lors qu'il a pris en charge l'éducation nationale.
21:10 Tout ça dans un contexte qu'on connaît, celui du quoi qu'il en coûte,
21:12 qui a duré quand même un certain temps et dont on a peut-être du mal
21:15 et dont les ministres eux-mêmes ont du mal à sortir dans leur mode de fonctionnement.
21:19 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, dès qu'ils se heurtent à une revendication,
21:21 à un problème, à une crise, ils ont tendance à se tourner vers Bercy
21:24 pour demander une petite rallonge.
21:25 Et tout dernier point, c'est que le moins dépensier, on va dire,
21:30 n'est pas celui qui loge à l'Élysée.
21:32 C'est-à-dire qu'on voit bien aussi qu'Emmanuel Macron est le premier,
21:35 au gré de ses déplacements et au gré des difficultés,
21:38 eh bien, vendications, eh bien, à égrener les chèques, les ristournes
21:42 ou les annonces, parfois assez coûteuses,
21:46 qui irritent à gaz du côté de Bercy.
21:50 – Adan, un tout dernier mot.
21:51 – Juste pour signaler les conséquences de l'abaissement de la dette,
21:54 ce serait à terme 6 milliards d'euros de dépenses en plus
21:57 et le coût du remboursement de la dette deviendra le premier poste
22:00 des dépenses de l'État derrière l'éducation nationale.
22:03 – On verra ce soir si l'agence Standard & Poor's change notre note.
22:07 Aujourd'hui, notre note c'est AA, un groupe que Renaud Delis
22:10 aimait évidemment beaucoup.
22:11 – Vous êtes sûr ? Hop !
22:13 Oh là, elle vient de loin celle-là, j'aurais aimé.
22:15 Vous voulez que je vous le chante ?
22:16 – Merci beaucoup les informés Renaud Delis, Isabelle Raymond de France Info
22:20 et François-Xavier Bourmont, les informés qui reviennent ce soir.
22:22 – Vous c'est plutôt Zizi Top non ?
22:23 [Rires]
22:25 [Musique]
Recommandations
23:30
|
À suivre