Daniel Borrillo : «Les classes moyennes sont devenues pauvres en moins d’une génération. C’est une tragédie»

  • l’année dernière
Invité dans Les visiteurs du soir, le juriste Daniel Borrillo a évoqué la situation économique en Argentine : «Les classes moyennes sont devenues pauvres en moins d’une génération. C’est une tragédie». 

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00:00 c'est l'inverse, c'est la trans-classe, c'est un riche qui devient pauvre, c'est exactement le contrat.
00:03 Ce serait intéressant sociologiquement, en fait, d'étudier aussi ce phénomène.
00:06 Toute une classe moyenne, effectivement, appauvrie,
00:09 dans un pays riche, mais appauvri, très dépendant, effectivement, de matières premières,
00:14 et donc dépendant beaucoup du prix international des productions agricoles,
00:18 et un pays où, effectivement, il y avait même cette sorte d'arrogance des Argentins,
00:23 en Amérique latine, on nous prend toujours pour un peu des gens qui regardent du haut, etc.,
00:29 parce qu'effectivement, les Argentins se sentaient européens, les Argentins se sentaient riches,
00:32 les Argentins se sentaient développés.
00:35 Et donc, coup de main sud, et puis, donc, l'arrivée de mon grand-père en Argentine,
00:41 mon grand-père était plus riche que mon père, mon père était plus riche que moi,
00:45 et mes enfants seront moins riches que moi.
00:47 Enfin, vous voyez, donc, en fait, ces déclassements, ces sentiments de déclassement,
00:50 est permanent, et je crois qu'effectivement, ça donne, on ne se rend pas compte en France,
00:56 à quel point le fait de perdre sa propriété, ses économies,
01:01 de se trouver, bon, une classe moyenne aisée, qui se trouve à pouvoir quand même vivre
01:05 parce qu'elle a au prix de se décapitaliser complètement,
01:08 mais les classes moyennes normales sont devenues des pauvres,
01:11 dont des gens qui ont connu la pauvreté en moins d'une génération.
01:15 Et avec cette inflation galopante, c'est une tragédie.
01:19 Et parfois, je me dis qu'effectivement, malgré l'exubérance du candidat,
01:24 et ce qu'on voit de, comment dire, de très, très, abusif dans son langage,
01:30 mais je me dis que finalement, tout ça, c'est une sorte, en fait,
01:33 des catalysateurs de ce qui pourrait devenir une guerre civile,
01:36 parce que je ne vois pas, en fait, dans une société où on perd tellement de pouvoirs,
01:41 donc, d'achats, de capacités de pouvoir faire vivre ses enfants,
01:46 d'envoyer ses enfants à l'école, de ne pas pouvoir avoir accès à la santé,
01:49 enfin, je trouve que tout ça, ça se passe quand même de manière assez démocratique,
01:53 parce que même le discours de Maas a été un discours très, on dirait...
01:57 – Maas, c'est l'ancien ministre de l'économie.
01:59 – L'ancien candidat, donc, qui a perdu,
02:01 donc, il fait une transition contrairement à Christina Kirchner,
02:04 qui ne voulait pas de Macri.
02:06 Là, je vois qu'il y a une transition démocratique qui s'instaure,
02:09 et puis on voit quand même que, finalement, Milleu, il dépose la tronçonneuse,
02:13 et a pris le chapelet qu'il envoie les papes François.
02:15 [Musique]
02:18 [SILENCE]

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