- 26/11/2023
Sonia Mabrouk reçoit le député et coordinateur de la France insoumise, Manuel Bompard, dans #LeGrandRDV, en partenariat avec Europe 1 et Les Echos.
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00:00 Bonjour à tous et bienvenue à vous au Grand Rendez-vous Europe 1C News.
00:05 Les Echos, bonjour.
00:06 Manuel Bompard, bonjour.
00:07 Et bienvenue, c'est votre Grand Rendez-vous ce dimanche.
00:11 Vous êtes député de Marseille, coordinateur national de la France Insoumise.
00:14 Alors, sur le front de la guerre a pris une journée d'angoisse hier durant laquelle
00:18 le processus de libération des otages a été suspendu.
00:21 Finalement, la situation s'est débloquée dans la soirée avec la libération d'un
00:25 deuxième groupe d'otages.
00:26 Nous allons en parler.
00:27 Nous évoquerons également la trêve précaire et après, que va-t-il se passer ?
00:32 Dans l'actualité aussi, le drame de Crépole.
00:35 Le grand-père de Thomas dénonce les sauvages, je cite, qui l'ont tué.
00:38 Des tensions ont éclaté hier dans le quartier de la Monnaie à Romand-sur-Isère.
00:42 Et puis, il y a eu un débat sur, je cite, l'ensauvagement de la France qui est en cours.
00:47 Comment vous qualifiez vous-même la situation ?
00:49 D'autres thèmes à suivre également.
00:50 Et pour vous interroger, mes camarades Stéphane Dupont des Echos, bonjour à vous Stéphane.
00:55 Bonjour.
00:56 Et de l'autre côté, bonjour Mathieu.
00:57 Bonjour.
00:58 Manuel Bompard, le processus de libération des otages qui était bloqué complètement
01:02 hier s'est finalement débloqué.
01:03 On est passé par toutes les émotions.
01:06 On pense évidemment à ces familles d'otages.
01:08 Est-ce que cette méthode, justement, est selon vous le symbole du cynisme et du sadisme
01:14 des terroristes du Hamas ?
01:15 D'abord, je pense qu'il faut reconnaître et identifier dans cette situation, qui est
01:21 une situation dramatique depuis maintenant plusieurs semaines, un motif d'espoir.
01:27 Le fait que cette trêve ait pu être décrétée, le fait que les bombardements se soient arrêtés
01:33 sur la bande de Gaza et le fait qu'il ait pu y avoir la libération de ces otages est
01:38 un motif d'espoir.
01:40 Ensuite, c'est des négociations qui seront extrêmement compliquées, tout le monde le
01:43 sait.
01:44 Moi, je n'en maîtrise pas l'ensemble des détails.
01:47 Il y a un accord qui a été établi et j'espère que cet accord va être respecté.
01:53 C'est-à-dire qu'un maximum d'otages vont être libérés, que de l'autre côté, les
01:57 prisonniers politiques palestiniens soient aussi libérés.
02:01 Mais surtout, je pense qu'il ne faut pas se satisfaire d'une trêve temporaire de quatre
02:08 jours.
02:09 La question qui nous est posée, c'est comment cette trêve temporaire va se terminer par
02:16 un cessez-le-feu permanent et par une solution politique à la question palestinienne.
02:19 Est-ce qu'on peut avoir confiance dans le Hamas ? Parce que quand on voit la journée
02:22 d'hier, avec ces ordres, ces contre-ordres, est-ce que ces gens vont respecter les accords
02:27 qui ont été passés avec Israël ?
02:29 Si vous voulez obtenir la libération des otages, que faire d'autre que de négocier
02:34 avec ceux qui les détiennent.
02:35 Donc, le Hamas, sans aucun doute, dans cette situation, défend ses propres intérêts.
02:43 Et donc, il y a une négociation entre les différentes parties et il faut faire en sorte
02:47 que cette négociation puisse aboutir sur une solution qui permette la libération de
02:52 l'ensemble des otages.
02:53 Vous ne m'avez pas répondu sur la première question malgré tout.
02:56 Bien sûr, nous n'avons pas et personne n'a d'autre choix que de négocier avec eux.
03:01 Mais est-ce que, selon vous, négocier avec des terroristes suppose qu'il y ait malheureusement
03:05 passé par ces étapes où on croit qu'ils vont être libérés ?
03:08 Hier, quand même, on va rappeler que le Hamas a fait croire que les otages étaient déjà
03:12 libérés par la Croix-Rouge alors qu'ils ne l'étaient pas.
03:15 Comment vous qualifiez ces méthodes ?
03:16 Je pense que j'imagine que pour les familles des otages, c'est extrêmement difficile à vivre.
03:21 Je le comprends bien évidemment.
03:23 Moi, je ne connais pas les négociations et le détail de ces négociations.
03:27 Si j'ai bien compris, je ne dis pas que c'est la réalité, mais en tout cas, ce que disait
03:31 le Hamas, si je crois ce qu'il disait, il disait que dans l'accord, il y avait la question
03:36 de la livraison d'aide humanitaire et qu'ils avaient, de leur point de vue à eux, en tout
03:42 cas, cette partie-là de l'accord n'était pas respectée.
03:44 Je ne leur donne pas raison, je n'en sais rien, je ne suis pas dans le cœur de ces
03:47 négociations.
03:48 Mais encore une fois…
03:49 Mais à choisir, si je puis dire, entre la partie de l'État d'Israël qui dit que
03:53 c'est le Hamas qui a rompu, semble-t-il, l'accord et le Hamas, en fonction de ce
03:56 que vous dites, à qui vous prêtez davantage crédit ?
03:58 Mais à personne, madame, vous savez…
03:59 Ah, entre les deux, à personne ?
04:00 Mais non, mais bien sûr, mais attendez…
04:01 Entre un État et un groupe terroriste ?
04:03 Mais vous connaissez bien comme moi le fait que dans une discussion et dans une situation
04:08 comme celle-ci, comme disait, je crois, l'écrivain Rudyard Kipling, la première victime, d'ailleurs
04:13 il n'avait pas tout à fait raison, la première victime de la guerre, malheureusement, c'est
04:15 les gens qui meurent.
04:16 Mais peut-être que la deuxième victime de la guerre, c'est la vérité.
04:19 Et à partir de ce moment-là, forcément, tout le monde défend une option ou dit des
04:23 choses avec son propre prisme.
04:25 Et encore une fois, si nous, notre responsabilité, c'est d'obtenir la paix, c'est d'obtenir
04:30 le cessez-le-feu permanent, c'est d'obtenir un règlement et une paix durable, c'est
04:35 d'obtenir la libération de l'ensemble des otages.
04:38 Vous êtes obligé de négocier, même avec des gens qui sont sans aucun doute pas de
04:41 bonne foi.
04:42 Alors vous avez évoqué il y a quelques instants les otages d'un côté et vous avez parlé
04:46 des prisonniers politiques palestiniens, dis-je, de l'autre.
04:49 Pour vous, c'est la même catégorie de gens ?
04:51 Ben non.
04:52 D'un côté, il y a des gens qui ont été pris en otage le 7 octobre.
04:56 Et je rappelle qu'en vertu du droit international, les prises d'otages sont des crimes de guerre.
05:02 Et de l'autre côté, il y a des détenus palestiniens dont tout le monde sait, ce
05:06 que je dis, est documenté, qui pour une grande partie d'entre eux sont détenus de manière
05:12 arbitraire par des tribunaux militaires.
05:14 Si j'en crois, là aussi, les informations sur les prisonniers politiques palestiniens…
05:19 Documentés par qui, M. Bompard ? Documentés par le Hamas ?
05:21 Non, pas du tout.
05:22 Par les observateurs internationaux, par les ONG.
05:24 Enfin, je vous invite à vous renseigner sur ce sujet.
05:26 Par exemple, dans les prisonniers palestiniens qui ont été libérés hier, il y a une majorité
05:31 de femmes.
05:32 Et parmi les prisonniers politiques palestiniens qui ont été libérés hier, une majorité
05:38 d'entre eux étaient détenues pour avoir s'être opposé à l'armée israélienne
05:42 ou avoir jeté des pierres.
05:43 Permettez-moi juste une précision.
05:44 Ce n'est pas parce que ce sont des femmes qu'elles ne peuvent pas être violentes ?
05:46 Vous avez raison, bien sûr.
05:47 Vous avancez, ce sont des femmes, ça peut être aussi des personnes violentes ?
05:51 Bien sûr que malheureusement, des femmes comme des hommes peuvent être violentes.
05:54 Il s'agissait de prisonniers politiques « arbitraires » ?
05:56 Peut-être pas tous, je n'en sais rien.
05:59 Je n'ai pas le détail des personnes qui ont été libérées.
06:01 Mais si vous contestez le fait qu'aujourd'hui, il y a dans les prisons israéliennes des
06:06 palestiniens qui sont détenus de manière arbitraire par des tribunaux militaires sans
06:12 avoir été jamais jugés par la justice, excusez-moi, vous êtes un peu loin de la réalité.
06:17 Mais moi, je ne mets personne sur le même plan et le sujet n'est pas de mettre un tel
06:21 ou un tel sur le même plan.
06:22 La seule question qui devrait nous guider, c'est de savoir comment on fait en sorte
06:26 d'en finir avec un conflit qui dure depuis 70 ans.
06:29 Et à partir de ce moment-là, vous êtes obligé…
06:31 Non mais j'entends très bien ce que vous dites, mais ce que je veux faire comprendre
06:34 à tout le monde, c'est que si vous voulez un accord, si vous voulez une négociation
06:38 qui permette…
06:39 Avec qui ?
06:40 Vous êtes obligé de négocier…
06:41 Alors, écoutez…
06:42 Avec qui vous voulez négocier à part avec ceux qui détiennent les otages ?
06:43 Mais je vous pose la question, vous vous asseyez à table avec ceux qui vous ont massacrés ?
06:46 Mais ça, c'est l'hypocrisie totale depuis le début.
06:49 C'est-à-dire qu'on dit « il ne faut pas négocier », etc.
06:53 Et tout le monde sait que le Qatar, que l'Egypte servent d'intermédiaire pour négocier
06:58 avec le Hamas, et bien évidemment qu'ils s'assoient à la même table que le Hamas
07:02 pour négocier.
07:03 Et donc on vit dans une forme d'hypocrisie depuis un mois et demi dans ce pays.
07:08 J'ai entendu « il n'y aura jamais de négociation avec le Hamas, il faut les éradiquer complètement
07:12 ». Vous êtes peut-être au courant que les dirigeants du Hamas sont au Qatar, pour
07:16 certains au Liban, peut-être certains en Syrie.
07:19 Qu'est-ce que vous proposez ? Vous proposez de jeter des bombes à Doha, jeter des bombes
07:23 à Beyrouth ?
07:24 Et vous vous proposez de laisser tout le monde tranquille ?
07:25 Non, pas du tout, madame.
07:26 Moi…
07:27 Vous êtes en fait d'accord.
07:28 J'en suis conscient.
07:29 Il y a la rédaction de l'État d'Israël.
07:30 C'est d'ailleurs la raison… Mais vous avez raison, le Hamas ne reconnaît pas l'existence
07:34 de l'État d'Israël et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle…
07:36 Ça va un peu plus loin, il veut l'éradiquer.
07:38 Oui, vous avez raison.
07:39 C'est une nuance qui est importante, vous en conviendrez.
07:40 Mais vu que vous êtes équilibré, monsieur Bokkoté, peut-être, sachez-vous que dans
07:45 la charte du Likoud, on ne reconnaît pas l'État palestinien.
07:49 Ça ne vous a peut-être pas échappé, le parti de monsieur Netanyahou.
07:52 Dans la charte de fonctionnement de ce parti, on ne reconnaît pas l'État palestinien.
07:56 Donc, là, peut-être que ça vous indigne au moins.
07:59 La question n'est pas là.
08:00 La question, si je peux permettre d'y revenir, c'est la volonté d'éradiquer l'État
08:03 d'Israël.
08:04 C'est une question qu'on vous distinguera de ce que vous évoquez.
08:07 La volonté d'éradiquer l'État.
08:08 Je ne crois pas, moi, monsieur.
08:09 Mais pardonnez-moi, on est dans une inversion des valeurs.
08:12 Il y a eu des massacres du 7 octobre, ils ont été commis par le Hamas.
08:15 Ou alors, dites-moi s'il y a eu d'autres massacres qui ont été commis par le Hamas.
08:18 Vous avez raison, ils ont été commis par le Hamas.
08:21 Mais attendez, ne cherchez pas à… Ecoutez, franchement, la question qui devrait nous
08:25 être posée quand on est la France, quand on est attaché à la paix, quand donc on
08:30 veut faire en sorte de pouvoir régler ce conflit de manière durable, ce n'est pas…
08:35 c'est de créer les conditions pour qu'il puisse y avoir un accord de paix qui permette
08:40 de respecter le droit international.
08:42 Et que dit le droit international aujourd'hui ? Le droit international, il dit, il faut
08:47 deux États dans les frontières d'avant 1967.
08:49 Et donc la position qu'exprime le Hamas, bien évidemment, ce n'est pas la mienne,
08:53 je la combat.
08:54 Mais la position qu'expriment monsieur Netanyahou et le gouvernement d'extrême-droite israélienne,
08:58 ce n'est pas non plus la mienne, je la combat également.
09:00 Vous les placez sur un même plan, d'un côté il y a le gouvernement Netanyahou,
09:03 de l'autre côté il y a le Hamas.
09:04 Mais ça ne veut rien dire de les positionner sur le même plan.
09:06 D'un côté vous avez le gouvernement d'un État.
09:09 Démocratique.
09:10 Enfin, pardonnez-moi, mais quand le ministre israélien de la Défense parle des habitants
09:15 de Gaza comme des animaux humains, ou quand le ministre du renseignement israélien dit
09:20 qu'il y a un plan pour déporter les habitants de la banque de Gaza dans le désert du Sinaï,
09:25 je ne suis pas sûr qu'on puisse qualifier ça d'un gouvernement démocratique.
09:28 Pour vous Israël n'est pas un gouvernement démocratique ?
09:30 Non, je dis que le gouvernement d'extrême-droite israélien est un hors-la-loi du point de
09:37 vue du droit international.
09:38 Et ce n'est pas seulement moi qui le dit, l'ONU le dit, l'ensemble des observateurs
09:42 internationaux le disent.
09:43 Mais attendez, je vous laisse vraiment vous poser votre question.
09:46 Moi je ne suis pas là pour donner des bons et des mauvais points.
09:49 Et si je devais le faire, je donne des mauvais points à tout le monde.
09:51 Donc ce n'est pas le sujet.
09:52 La question c'est comment on fait en sorte que les gens arrêtent de souffrir.
09:55 Comment on fait en sorte que dans deux jours il n'y a pas des bombes qui retombent sur
09:59 des populations civiles, qu'il n'y a pas encore 10 000 morts de plus ou 20 000 morts
10:02 de plus.
10:03 Je vous en prie, écoutez, on va en parler.
10:05 Vous êtes un responsable politique d'un haut niveau dans votre formation.
10:09 On est obligé de comprendre comment vous qualifiez d'ores et déjà ce qui est en
10:12 train de se passer avant de voir ce qui pourrait se passer.
10:14 Je crois que j'ai été clair sur ce sujet.
10:16 Les massacres du Hamas sont insupportables et les actions de l'armée israélienne qui
10:22 bombardent les populations civiles de Gaza en violation du droit international sont insupportables.
10:26 D'où ma question, parce que vous employez le même mot "insupportable" et véritablement
10:30 en fait nous crédit en tant qu'humains de penser que chaque mort, évidemment, est de
10:35 vôtre.
10:36 Mais est-ce que vous mettez, c'est une question me semble-t-il fondamentale, sur le même
10:40 plan des massacres qui ont été commis, on va en parler aussi avec des viols de femmes
10:44 qui ont été mutilées et puis des bombardements aujourd'hui qui sont dans le cadre d'une
10:49 riposte, certes avec des morts qui sont tout à fait inacceptables.
10:53 Est-ce que vous mettez ça sur le même plan ?
10:54 Madame, les actes qui ont été commis ne sont manifestement pas de même nature, donc
10:57 je ne vais pas les mettre sur le même plan.
10:59 Les personnes, par contre, qui sont mortes, je pense que tout le monde admettra l'idée
11:04 que quelle que soit sa nationalité, une personne qui meurt a la même valeur qu'une autre
11:08 personne qui meurt.
11:09 Pour le reste, excusez-moi de vous corriger sur ce sujet, non, les actions de l'armée
11:14 israélienne ne sont pas organisées dans le cadre d'une riposte qui serait une riposte
11:18 proportionnée.
11:19 J'ai dit riposte.
11:20 C'est vous qui a rinté ou vous colombiez ma…
11:22 Eh bien, je réfute ce terme, personnellement je réfute ce terme parce que ça vient à
11:28 donner une certaine forme de légitimité à des actions qui n'en ont aucune.
11:31 Alors, quels termes utilisez-vous ?
11:32 Les actions commises par l'armée israélienne sont un massacre, une barbarie inacceptable
11:38 et comme l'ONU, je pointe, et je reprends parce que je crois qu'en matière de politique
11:43 internationale, il faut avoir des principes, et comme l'ONU, je pointe un risque de nettoyage
11:49 ethnique voire même, et c'est une personne de l'ONU qui l'a dit, un risque génocidaire.
11:53 Voilà comment je qualifie les actions qui sont commises par l'armée israélienne.
11:57 Vous utilisez le mot massacre pour l'intervention israélienne à Gaza.
12:00 Comment vous voulez appeler des bombardements qui ont produit, à l'heure où je vous
12:08 parle, près de 20 000 morts, monsieur, si ce ne sont pas des massacres ?
12:10 Donc pour vous, Israël fait la même chose que le Hamas, parce que vous employez le même
12:13 mot massacre.
12:14 Mais je ne sais pas comment vous dire…
12:15 Je ne sais pas.
12:16 Mais non, ils ne font pas la même chose.
12:17 Israël n'a pas pris des otages.
12:19 Mais ne cherchez pas…
12:20 C'est la seule différence ?
12:21 Non, peut-être pas.
12:22 Je ne sais pas, c'est à vous.
12:24 Mais non, mais je vois bien là où vous voulez m'emmener et vous pouvez me faire confiance,
12:30 je ne tomberai pas dans les pièges que vous essayez de me tendre.
12:32 Ce ne sont pas des pièges, malheureusement.
12:34 Mais madame, depuis un mois et demi, le débat sur ce sujet se concentre sur les caractérisations,
12:45 de savoir, moi je ne suis pas intéressé à hiérarchiser les malheurs ou à hiérarchiser
12:49 les souffrances.
12:50 Et donc la question que je pose comme responsable politique, comme personne qui aspire à gouverner
12:54 ce pays, c'est de faire en sorte que la parole de la France soit un point de référence
13:00 et qu'il permette d'obtenir la paix le plus rapidement possible, comme d'ailleurs
13:03 cela a toujours été la tradition de la France, qui a toujours été une parole non alignée,
13:08 qui a toujours été un acteur qui essayait de mettre l'ensemble des belligérants autour
13:13 de la table pour trouver une solution par la négociation et une solution qui soit une
13:17 solution politique.
13:18 Voilà ce que l'on devrait faire.
13:20 Et pas comme le président de la République le fait, à changer de position en fonction
13:24 de son interlocuteur, les tergiversations permanentes qui, franchement, ont ridiculisé
13:30 la parole de la France à l'échelle internationale.
13:32 C'est insupportable.
13:33 On va y venir, Manuel Bompard.
13:34 Et maintenant, justement, quelle position, quelle politique de la France ? Et puis on
13:38 viendra aussi à quelques-unes de vos déclarations.
13:40 Une courte pause et on se retrouve.
13:41 La suite du grand rendez-vous sur Europe 1, CNews et en partenariat avec Les Echos, notre
13:50 invité Manuel Bompard.
13:52 Vous avez évoqué, Manuel Bompard, la politique, la position d'Emmanuel Macron.
13:55 On sait qu'il y a eu une lettre, ou plus précisément une note de certains diplomates
14:00 français au Proche-Orient, une note qui pointe la perte de crédibilité et d'influence
14:05 de la France dans la région.
14:07 Vous, au pouvoir, qu'auriez-vous fait à la place d'Emmanuel Macron ? Quelle position
14:10 auriez-vous tenue ?
14:11 J'aurais fait, sans doute, comme le président Jacques Chirac, après le déclenchement de
14:17 la seconde intifada, qui avait convoqué à Paris le responsable de l'autorité palestinienne,
14:25 le président de la République israélien, la secrétaire d'État américaine et qui
14:29 avait créé les conditions pour un cessez-le-feu immédiat et pour relancer un processus de
14:35 paix.
14:36 J'aurais essayé d'avoir une parole qui ne varie pas en fonction de l'interlocuteur
14:41 qu'on a en face de nous.
14:42 Je ne serais pas allé me ridiculiser en indiquant que la France proposait d'étendre la coalition
14:49 contre Daesh, contre le Hamas, pour ensuite, une heure après, faire un démenti de l'Élysée
14:54 pour dire que finalement sa proposition avait été mal comprise.
14:57 J'aurais essayé d'avoir une parole qui ait une parole claire et qui soit constante, qui
15:01 soit fiable et qui permette au peuple du monde entier de nous voir comme un interlocuteur
15:06 pour la paix.
15:07 Vous auriez pu, selon vous, recevoir les responsables israéliens sans qualifier le
15:10 Hamas de terrorisme ? Vous croyez qu'ils seraient venus à votre invitation si vous
15:14 ne qualifiez pas directement le Hamas de terrorisme ?
15:17 Sonia Mabrouk, le Hamas négocie avec le Qatar aujourd'hui.
15:20 Le Hamas négocie avec l'Égypte aujourd'hui.
15:23 Est-ce que le Qatar ou l'Égypte ont utilisé ces caractérisations ?
15:26 Monsieur Bonpar, la France n'est pas le Qatar ou l'Égypte.
15:29 Non, mais je vous pose une question.
15:30 Non, je vous confirme et heureusement.
15:31 Donc, est-ce que la France doit qualifier ou la tête de la France, pourriez-vous qualifier
15:35 le Hamas de terrorisme ?
15:36 Mais je réponds par la même à votre question.
15:38 Vous êtes en train de me dire, si vous utilisez telle ou telle caractérisation, vous ne pouvez
15:42 pas négocier avec un tel ou un tel.
15:45 Je suis en train de vous faire la démonstration que malheureusement, si, c'est le cas.
15:49 Donc, j'en suis désolé pour vous.
15:50 Pour le reste, moi, je ne propose pas de négocier directement avec le Hamas, mais tout le monde
15:55 sait qu'il y a des intermédiaires qui le font.
15:56 Et heureusement, parce qu'il faut obtenir la libération de l'ensemble des otages qui
16:01 sont détenus aujourd'hui et que, encore une fois, comme on le disait au début de l'émission,
16:04 si vous voulez obtenir la libération de ces otages, il faut bien malheureusement négocier
16:08 avec ceux qui les détiennent.
16:09 Pour le reste, la parole de la France, comme d'ailleurs, j'ai vu une tribune qui a été
16:13 publiée hier par 18 ex-ambassadeurs de France.
16:17 Qu'est-ce qu'ils disent ?
16:18 Ils disent ce que tout le monde sait et qu'il faut poser sur la table, c'est qu'il n'y
16:22 aura pas de règlement durable à cette situation qui dure depuis trop longtemps sans une solution
16:28 politique.
16:29 Qui tient un ancien Premier ministre, Dominique de Villepin, qui était notamment sur l'antenne
16:33 de CNews, tient cette ligne.
16:34 Il dit que la solution militaire ne suffit pas et il ajoute qu'Israël n'a pas retenu
16:38 les leçons du passé à l'image des États-Unis.
16:41 Est-ce que pour vous, il incarne, Dominique de Villepin, la voix qu'il faut écouter ?
16:45 Je crois que la position qu'il exprime sur ce sujet est effectivement une position juste.
16:50 Et ce que j'observe, c'est que quand des gens qui connaissent un peu quelque chose
16:55 prennent la parole, j'ai vu ce qu'a dit M. de Villepin, ce qu'a dit M. Védrine,
17:00 j'ai lu cette tribune qui a été signée par 18 ex-ambassadeurs, j'ai eu connaissance
17:07 de cette note des diplomates.
17:09 Tout le monde, tous les gens qui connaissent un peu ce conflit, qui connaissent un peu
17:13 la région, savent qu'il n'y aura pas de solution durable s'il n'y a pas d'ouverture
17:18 d'un processus de paix pour régler politiquement la question palestinienne.
17:21 Et les choses à mettre sur la table sur ce sujet, tout le monde le sait, c'est la fin
17:25 du blocus de Gaza, c'est la fin de la colonisation, c'est le retrait d'Israël des territoires
17:32 occupés, c'est la solution à deux États dans le respect du droit international, c'est
17:36 le jugement des criminels de guerre par les courts pénals internationaux, c'est la libération
17:40 de l'ensemble des otages et des prisonniers politiques palestiniens.
17:43 Tout le monde sait que c'est les conditions…
17:44 Mais pourquoi c'est si simple à vous écouter ?
17:45 Non, ce n'est pas simple.
17:46 Il suffit de dire "pépé" et de sauter comme un cabri sur sa chaise pour qu'il
17:50 y ait la paix ?
17:51 Je reconnaissais que mon propos a été un petit peu plus détaillé que seulement dire
17:55 "pépé".
17:56 J'essaye de poser sur la table ce qui me paraît être les ingrédients d'une solution
18:01 politique qui permet d'en finir avec un conflit qui dure depuis trop longtemps.
18:05 Je ne dis pas que c'est facile, bien évidemment que c'est très compliqué.
18:08 Mais si le président de la République, si la France n'est pas capable de porter cette
18:12 parole, qui va la porter Sonia Mabrouk ? Si la France ne le fait pas.
18:16 Vous m'avez parlé de Dominique de Villepin.
18:18 La France, le peuple français, il était fier quand Dominique de Villepin avait refusé
18:24 la guerre en Irak par exemple.
18:25 Avec Jacques Chirac, oui.
18:26 Avec Jacques Chirac.
18:27 La France, elle était fière, elle défilait dans les rues contre la guerre.
18:31 Mais revenons…
18:32 Et bien moi je dis que la France, et je m'arrête là, je dis que la France, le peuple français
18:36 doit faire entendre sa voix pour la paix.
18:38 Et samedi prochain, le 2 décembre, il y aura une grande marche pour la paix et la justice
18:43 partout en France.
18:44 Moi j'appelle tout le monde à y participer parce que c'est par la mobilisation que la
18:48 parole de la France va pouvoir enfin rejouer un rôle sur la scène internationale.
18:51 Manuel Bompard.
18:52 Sur une autre antenne, Dominique de Villepin, nous venons de parler, en parlant du conflit,
18:56 israélo-palestinien a dénoncé, je cite, « une domination financière sur les médias,
19:01 sur le monde de l'art ». Il dénonce des règles imposées aux États-Unis et en France.
19:04 Écoutons cet extrait d'un instant qui a fait beaucoup réagir.
19:07 La troisième chose, c'est qu'on voit en filigrane dans votre reportage à quel point
19:11 la domination financière sur les médias et sur le monde de l'art, de la musique pèse
19:18 lourd parce qu'ils ne peuvent pas dire ce qu'ils pensent tout simplement parce que
19:23 les contrats s'arrêtent immédiatement.
19:25 Donc on voit bien que la règle financière qui est imposée aujourd'hui aux États-Unis
19:30 dans la vie culturelle, elle pèse lourd.
19:32 Malheureusement, nous le voyons aussi en France.
19:34 De qui parle-t-il selon vous ?
19:36 Je ne sais pas, il faudrait lui poser la question.
19:37 Mais est-ce que vous dénoncez cette même domination ?
19:40 Il y a à peu près l'ensemble des médias de ce pays qui sont détenus par moins de
19:46 dix milliardaires.
19:47 Ce n'est pas ça dont il parle.
19:50 Vous me posez la question de ce dont moi je parle.
19:53 Et si je peux me permettre, on est bien placé sur cette chaîne pour le savoir.
19:56 Et quel rapport que le conflit israélo-palestinien ?
19:59 Ça c'est à lui qu'il faut poser la question.
20:02 Vous me posez la question de savoir s'il y a une domination financière sur les médias
20:10 de manière générale aujourd'hui.
20:11 Je vous réponds oui, je comprends bien que ça vous déplaît, mais c'est une réalité.
20:16 La question de la déconcentration…
20:18 Là vous êtes en train de faire diversion.
20:20 La question est posée sur le conflit.
20:25 La question que vous voulez poser c'est quoi ?
20:28 Regardez la réaction de Jacques Attali après ces propos.
20:32 On va la voir.
20:33 Certains, je dis bien certains, ont dénoncé un parfum d'antisémitisme dans ces paroles.
20:38 C'est-à-dire qu'il y aurait une domination de la part des Juifs.
20:40 C'est ça la question qui est posée.
20:41 Jacques Attali dit l'antisémitisme si longtemps masqué se déchaîne en croyant
20:45 intimidé.
20:46 Ce n'est pas la mainmise des milliardaires qui est dénoncée.
20:48 C'est la mainmise des Juifs dans les médias, dans l'art et dans la culture qui serait
20:51 dénoncée.
20:52 Je pose la question.
20:53 Oui mais vous vous rendez compte que c'est faire ce parallèle qui est précisément
20:57 antisémite.
20:58 C'est-à-dire faire un lien entre des puissances financières et des personnes de confession
21:04 juive.
21:05 Ça n'a aucun sens.
21:06 Donc Jacques Attali a basculé dans l'antisémitisme.
21:07 Non mais je ne suis pas en train de dire ça.
21:09 Mais je ne suis pas en train de dire ça et moi je ne suis pas là pour jeter des accusations
21:13 en antisémitisme ou quoi que ce soit.
21:15 Mais on peut à la fois dénoncer la mainmise des puissances de l'argent sur les médias
21:21 et excusez-moi de vous le dire c'est une réalité.
21:24 Quelle en est la réaction de ce conflit ?
21:25 Je ne sais pas, je ne connais pas ce qu'il y a avant l'interview de Dominique Diouf.
21:27 Il y a un rapport.
21:28 Oui, il y a un rapport de Dominique de Villepin.
21:29 Mais en ce qui me concerne, je considère que le poids d'un certain nombre de grands
21:36 milliardaires sur le traitement de l'information est un problème et le problème c'est leurs
21:41 intérêts économiques et quelle que soit leur confession ou leur religion bien évidemment.
21:46 Alors quel rapport a le conflit ?
21:47 C'est à Dominique de Villepin que vous poserez la question.
21:49 Mais vous venez de dire que vous êtes d'accord avec ce qu'il dit.
21:51 Non, je suis d'accord avec le fait de dire que le poids des milliardaires dans le traitement
21:55 de l'information est un problème.
21:57 C'est ce qu'il a dit selon vous ?
21:58 Attendez, attendez Sonia Mabrouk.
22:00 Et si vous ne voyez pas que depuis le début de ce conflit, la parole médiatique est extrêmement
22:10 alignée sur les intérêts et sur le gouvernement d'extrême droite israélien, je suis désolé
22:16 de vous le dire, mais il y a une grande partie de la population qui le voit.
22:19 Parce que moi, les gens qui viennent me voir dans la rue, ils me disent mais c'est insupportable.
22:24 J'ai l'impression que le traitement médiatique de ce conflit, c'est qu'il y a des vies qui
22:27 ont plus de valeur que d'autres, que de dire qu'il y a des vies qui n'existent pas, de
22:32 dire qu'il y a des propos ou des points de vue qui n'ont pas le droit d'être exprimés.
22:36 Excusez-moi de vous le dire, quand un journaliste se fait corriger, vous ne m'interdisez rien.
22:42 Je dis exactement ce que je veux, Sonia Mabrouk.
22:45 Qui a dit ici sur ce plateau que les vies ne se valent pas ? Qui ?
22:48 Peut-être pas vous directement.
22:50 Et si, c'est moi qui suis à la tête de cette émission.
22:52 D'accord, mais je ne crois pas avoir parlé de votre émission, Sonia Mabrouk.
22:55 Je crois avoir parlé des médias de manière générale.
22:57 Quand j'ai entendu dire par M.
23:00 Enthoven, par exemple, qu'il y avait certaines vies…
23:03 M. Enthoven n'est-il journaliste sur CNews Europe 1 ?
23:05 Non mais vous avez invité M.
23:08 Enthoven, il a pu s'exprimer.
23:10 M.
23:11 Villepin est venu sur CNews.
23:12 Sonia Mabrouk, Sonia Mabrouk, j'ai beaucoup de mal à dire.
23:15 Je ne peux pas laisser passer ce débat qui est faux, M.
23:18 Villepin.
23:19 Je vais vous dire quelque chose.
23:20 Franchement.
23:21 Je n'ai aucun problème à dire tout le mal que je pense du traitement médiatique qui
23:25 est le vôtre.
23:26 Mais j'allais vous dire quelque chose qui allait être agréable à votre oreille.
23:29 Je n'ai aucun problème à dire tout le mal que je pense du traitement médiatique.
23:33 Mais sur ce sujet, dans l'histoire de ce conflit, malheureusement, vous n'avez pas
23:37 l'apanage des positions déséquilibrées.
23:39 Je suis d'accord avec vous.
23:41 Quand je vois que certains journalistes se font rappeler à l'ordre parce qu'ils
23:45 interrogent le porte-parole de l'armée israélienne de manière un peu vive ou quand je vois…
23:51 Par exemple, par exemple…
23:54 Précisez les choses parce que là vous êtes en train de tout mélanger.
23:56 Ah non, non, je ne mélange rien.
23:58 Je ne mélange rien.
23:59 Moi, je ne laisserai pas dire sur cette antenne qu'ici même…
24:01 Mais je dis exactement ce que je veux, Sonia Mabrouk.
24:03 Non, non, vous pointez.
24:04 Moi, je vous dis.
24:05 Vous n'êtes pas capable de citer une phrase qui montre que nous n'avons pas mis les
24:11 vies sur le même plan.
24:12 Toutes les vies.
24:13 Vous n'êtes pas capable.
24:14 Vous êtes des pseudos intellectuels qui se sont exprimés sur vos antennes sans qu'à
24:18 aucun moment vous leur reprochiez ces propos.
24:21 Non, absolument pas.
24:22 Non.
24:23 Dans quelle émission ?
24:24 Voilà.
24:25 Maintenant, je ne suis pas venu pour régler des comptes avec vous.
24:26 Vous étiez en train de m'interroger sur les propos de M.
24:27 de Villepin.
24:28 Non, monsieur Bonpart, c'est trop facile.
24:29 Mais non, mais si vous pensez que vous faites très bien votre travail, Sonia Mabrouk, c'est
24:30 la vie.
24:31 Je ne le pense pas.
24:32 Je pense avoir un minimum d'humanité pour ne pas tomber dans ce travers et je ne laisserai
24:37 pas dire l'inverse dans un contexte aussi inflammable.
24:40 Moi, je dis ce que je pense.
24:41 Vous avez des faits inessentiels pour savoir qui a dit qu'une vie, si je comprends bien,
24:47 palestinienne vaut moins qu'une vie israélienne.
24:48 Je vous ai cité ce qu'a dit M.
24:50 Enthoven, par exemple.
24:51 Mais qu'est-ce que c'est que ce journaliste, M.
24:53 Enthoven ?
24:54 Mais ce n'est pas parce qu'il n'est pas journaliste qu'il ne l'a pas dit.
24:55 Mais vous ne faites pas responsable de ces médias.
24:56 Mais je ne suis pas en train de vous dire que vous êtes responsable.
24:59 Mais vous avez commencé à en dire la médiatique.
25:00 Mais c'est incroyable.
25:01 Le traitement médiatique, on ne peut pas le mettre au cause.
25:03 C'est interdit.
25:04 C'est ça.
25:05 On n'a même pas le droit de vous dire que…
25:07 Non, mais vous avez des accusations à ce sujet.
25:08 Non, mais vous avez des accusations à ce sujet.
25:09 Vous avez une référence imprécise.
25:10 Mais ne vous inquiétez pas.
25:11 Et à partir de cette date…
25:12 Vous passez votre temps à critiquer les positions de la France insoumise.
25:16 Excusez-moi de vous le dire.
25:17 Quand vous mettez sur vos antennes, vous voulez vraiment que je rentre dans le détail
25:20 de ce que vous, CNews, vous faites à propos de la France insoumise ?
25:23 Quand vous mettez un bandeau en demandant si le nazisme, c'était maintenant la France insoumise,
25:27 vous avez l'impression que c'est un traitement médiatique équilibré ?
25:30 C'était une citation.
25:31 Vous voulez vraiment que je rentre là-dedans ?
25:32 Parce que je peux rentrer là-dedans si vous voulez, mais ça ne va pas être à votre avantage.
25:35 Donc moi, personnellement, ce n'est pas ce que j'étais en train de vous dire.
25:37 J'étais en train de vous poser et de répondre à la question.
25:39 Si je peux me permettre, monsieur, chacun de vous fait référence.
25:40 Non, mais calmez-vous.
25:41 Non, non, non, on est en train de faire des résultats.
25:42 Monsieur, de votre côté, calmez-vous.
25:43 Chacun fait référence.
25:44 Soyez tranquille.
25:45 C'est une citation.
25:46 On peut attaquer votre travail.
25:47 Et je vais vous répondre.
25:48 C'est une citation.
25:49 Et chacun fait référence.
25:50 Est-ce que le nazisme n'est pas à l'extrême-gauche ?
25:51 Je suis condamné par l'ensemble de la chronique qui a été consacrée.
26:01 Soyez précis dans vos accusations, monsieur.
26:02 Monsieur Bonpard, ça va être compliqué pour vous de nous prendre.
26:03 Non, non, ça ne va pas être compliqué.
26:04 Soyez précis dans vos accusations.
26:05 Je n'ai pas assez de cinq minutes à vous défendre, monsieur, dans cette chronique.
26:06 Calmez-vous.
26:07 Vous l'avez fait, l'accusation est suite.
26:08 Vous êtes calme.
26:09 Oh là là.
26:10 Si moi, je me mettais dans cet état à chaque fois que sur votre antenne, vous critiquez
26:11 les positions de la France insoumise, je pense que la situation serait un peu tendue.
26:12 Monsieur Bonpard, on va reconnaître deux choses.
26:13 On va reconnaître deux choses.
26:14 Vous pouvez venir, monsieur Bonpard.
26:15 Vous pouvez venir, monsieur Bonpard.
26:16 Vous, depuis un mois et demi, franchement, vous caricaturez les positions de la France
26:21 insoumise.
26:22 Depuis un mois et demi, vous essayez de nous faire dire des choses que nous n'avons jamais
26:25 dites.
26:26 Et maintenant, vous faites les indignés parce que je viens pointer votre traitement médiatique
26:29 à géométrie variable.
26:30 Je ne fais aucune indignation.
26:31 Excusez-moi de vous le dire, je ne reculerai pas sur ce sujet.
26:33 Eh bien, vous me trouverez toujours en face pour dire la réalité de nos travails.
26:36 Eh bien, vous avez le droit.
26:37 C'est le débat démocratique.
26:38 À moi, j'en ai ici à tous les autres.
26:39 Mais moi aussi, j'ai encore le droit de dire ce que je pense.
26:40 Vous n'avez rien trouvé à redire sur ce que vous m'avez reproché tout à l'heure.
26:44 Je vous ai donné un exemple de bandeau.
26:46 Vous me condamnez ce bandeau, monsieur Yamabou.
26:47 Pouvez-vous nous marquer une courte pause ?
26:48 Est-ce que vous pensez que la France insoumise, c'est le nazisme ?
26:50 Est-ce que vous pensez que la masse ne sont pas des terroristes ?
26:52 Monsieur, si je peux permettre, c'est moi qui vous ai attaqué.
26:53 Ici, j'ai pris, sur ce bandeau qui citait quelqu'un, j'ai pris cinq minutes à expliquer
26:56 qu'il était faux.
26:57 Et j'ai condamné ceux qui vous ont nazifié.
26:58 Si vous me permettez.
26:59 Vous voulez une médaille ?
27:00 Vous auriez le souci, monsieur, de citer ce qu'il dit exactement.
27:03 Vous voulez une médaille ? Écoutez.
27:04 Non, pas du tout.
27:05 Vous m'accusez de quelque chose de faux.
27:06 Écoutez, non, je ne vous accuse de rien de faux.
27:08 Ce bandeau a existé.
27:09 Pour le condamner.
27:10 Et franchement, il y a une très bonne caricature de certaines de vos émissions qui circulent
27:13 sur les réseaux sociaux.
27:14 Arrêtez, parce que là, j'ai un peu l'impression d'être dans la caricature.
27:17 Mais, monsieur, quand il y a des caricatures qui font rire, on va rigoler ensemble.
27:20 Mais quand vous allez voir dans quelques instants Ersilias ou des souris sur les massacres du Hamas,
27:24 c'est autre chose.
27:25 Une courte pause, on se retrouve.
27:26 Bien sûr.
27:27 La suite du grand rendez-vous européen, CNews en partenariat avec Les Echos.
27:35 Notre invité, Manuel Bompard, député de Marseille, coordinateur national de la France Insoumise.
27:40 Manuel Bompard, on souhaite vous faire réagir à cette vidéo qui a suscité beaucoup de réactions.
27:45 Alors, je précise quand même le contexte.
27:47 C'est votre collègue Ersilias Oudé, l'invité d'une émission qui s'appelle Parole d'honneur.
27:50 Et elle revient sur la diffusion d'un film, Yalla Gaza.
27:54 Et ce qui a suscité beaucoup de réactions, c'est la manière dont elle parle des massacres du 7 octobre.
27:59 Regarde.
28:00 Alors, il faut savoir qu'au départ, ce ciné-débat, on l'avait prévu avant le 7 octobre.
28:06 Sauf qu'évidemment, on a eu tellement de bol qu'avec Charlotte, on avait préparé notre com' genre la veille.
28:13 Et forcément, dans le week-end, il y a eu des fuites.
28:16 Caroline Niaddan et Mehrabi, toutes, ils sont montés au créneau.
28:20 Yael Brown-Pivet, c'est scandaleux.
28:22 En plus, j'ai invité Marianne Aboudaka, alors là, c'était le bonbon.
28:25 Bref, alors du coup, Yael Brown-Pivet avait demandé à ce que Marianne ne soit pas reçue.
28:32 Bon, elle n'a pas dit non au film.
28:34 - Au égard à la situation qui est la nôtre, est-ce que vous estimez qu'elle est une attitude convenable, respectueuse, digne ?
28:41 - Écoutez, ne dites pas qu'elle rigole à propos des massacres du 7 octobre.
28:45 Je pense que Arsilia Souley, comme l'ensemble des députés de la France Insoumise, ont condamné fermement la barbarie des actes qui ont été commis le 7 octobre.
28:55 Après, elle raconte une projection de film qui était prévue à l'Assemblée nationale.
29:00 Sans doute le fait-elle avec trop de légèreté, je veux bien vous donner le point sur ce sujet.
29:03 Mais en l'occurrence, ça ne veut pas dire qu'elle ne considère pas que les actions du 7 octobre sont insupportables et inacceptables.
29:09 Et franchement, je ne suis pas sûr que ça mérite qu'on passe plusieurs minutes de discussion dans une émission comme aujourd'hui.
29:15 - Hier, c'était la journée contre les violences faites aux femmes.
29:18 Dans Le Parisien, ce matin, Manuel Bompard, on peut lire le calvaire d'Esther.
29:22 Alors, le prénom a été changé. Elle a été violée, mutilée par les terroristes du Hamas.
29:26 Et lors de ce rassemblement hier contre les violences faites aux femmes, il y a eu un collectif qui a voulu se joindre à ce mouvement.
29:35 Et c'est le collectif, évidemment, contre ces massacres du 7 octobre.
29:39 Il a été, en tous les cas, il n'a pas été considéré comme le bienvenu.
29:44 Et on s'étonne de ne pas entendre toutes les voix féministes, les vôtres aussi, mais aussi Mathilde Panot,
29:51 - Vous ne les entendez pas, Sénérabeauc. - Ersélia Soudé, Clémentine Autain, sur ces femmes israéliennes qui ont été violées, qui ont été mutilées.
29:57 - Bien sûr que si, vous les entendez. - Allez-y, c'est encore mieux quand vous le rappelez.
30:01 On a dit depuis le premier jour que les atrocités qui ont été commises le 7 octobre sont insupportables et inacceptables.
30:08 - Mais sur les femmes en particulier, qu'est-ce qui s'est passé ? - Et s'il y a eu effectivement...
30:12 - Ah ben, c'est facile, il y a eu. - S'il y a eu effectivement des viols ou des atrocités particulières commises à l'égard des femmes, elles sont encore plus insupportables.
30:23 Et je ne sais pas pourquoi vous dites "on n'entend pas". Je veux dire, sur ce sujet, nous avons...
30:28 - Non mais hier, c'était des manifestations à l'occasion de la journée mondiale pour l'éradication des violences faites aux femmes.
30:35 Et toutes les violences faites aux femmes sont bien évidemment concernées, quels qu'en soient les auteurs et quel qu'en soit le contexte, bien sûr.
30:44 Et d'ailleurs, cette manifestation, c'est bien qu'on puisse en parler. - Donc le sort des israéliennes violées, mutilées par les terroristes du Hamas n'est pas un tabou ?
30:51 - Heureusement que non, que ce n'est pas un tabou. - Vous avez l'impression qu'on en parle beaucoup, que c'est un sujet qui a été porté dans cette manifestation hier ?
30:57 - Peut-être pas suffisamment. Et peut-être dans ce cas-là, faut-il en parler davantage. Je n'ai pas de problème sur ce sujet.
31:03 Moi, vous savez, je n'ai pas d'indignation à géométrie variable. Donc quand une femme est victime de violences sexistes ou sexuelles,
31:11 quelle que soit sa nationalité, qu'elle soit israélienne, qu'elle soit française, qu'elle soit palestinienne, quelle que soit sa nationalité,
31:19 ça m'indigne et ça m'écœure et je n'ai bien évidemment aucun problème à le dénoncer.
31:23 - Autre sujet, Manuel Bompard, dans l'actualité. Hier soir, à Romain-sur-Isère, il y a eu des manifestants d'ultra droite qui ont réclamé justice pour Thomas.
31:31 Ils se sont présentés dans le quartier de la Monnaie avant d'être refoulés par les forces de l'ordre. Il y a eu beaucoup de tensions.
31:37 Gérald Darmanin indique que de nombreuses forces de l'ordre ont été dépêchées sur place.
31:42 Comment vous caractérisez ce qui s'est passé ? Notre société est-elle malheureusement appelée à avoir ces tensions entre populations, entre communautés ?
31:49 - Vous avez une manière de présenter les manifestations d'hier qui est extrêmement effémisante, si je peux me permettre Sonia Mabrouk.
31:54 - J'ai cité l'AFP et Gérald Darmanin. - Vous pouvez citer ce que vous voulez.
31:58 - Vous citez tout à l'heure l'ONU. Vous citez l'AFP ou ça vous intéresse ?
32:01 - Mais attendez madame, je ne suis pas en train de contester les citations que vous avez faites.
32:05 Je suis en train de vous dire qu'hier ce n'était pas une manifestation pour obtenir la justice pour Thomas,
32:11 qu'hier c'était une tentative de ratonnade organisée par des groupes d'extrême droite qui se sont donné rendez-vous à Romain-sur-Isère
32:17 et qui criaient des slogans racistes et islamophobes. Voilà ce qui s'est passé hier soir.
32:21 Ce n'était pas une manifestation pacifique pour obtenir justice pour Thomas.
32:25 Voilà, ce n'est pas ça qui s'est passé hier. Et les actions violentes qui ont été commises hier sont inacceptables.
32:32 Et moi, je souhaite et je demande que le ministre de l'Intérieur prenne les dispositions nécessaires
32:38 pour faire en sorte que ce type de ratonnade de ces groupuscules d'extrême droite s'arrête immédiatement,
32:44 que les boucles sur les messageries numériques qui sont mises en place pour leur permettre de s'organiser soient fermées,
32:50 que les groupuscules violents qui sont pointés d'ailleurs dans un rapport d'information de l'Assemblée nationale
32:55 comme une menace majeure pour l'ordre public avec 1300 personnes de l'ultra-droite qui sont fichées S soient mis hors d'état de nuire.
33:01 Voilà ce que je vous dis et voilà comment je réponds aux manifestations qui ont eu lieu hier.
33:05 Et je n'oublie pas la responsabilité d'un certain nombre de responsables politiques depuis le début de la semaine
33:11 qui cherchent sur un drame humain. Bien sûr qu'il y en a une, mais d'abord je veux dire,
33:17 parce que moi, contrairement à d'autres, je n'oublie pas qu'il y a une famille qui a une douleur,
33:22 qu'il y a des gens qui ont perdu un être cher et qu'en France, on ne doit pas mourir à 16 ans
33:28 quand on fait la fête dans une salle de fête des villages.
33:31 Et quand on veut respecter la douleur de cette famille, la première chose qu'on fait, c'est qu'on écoute aussi ce qu'elle a à dire.
33:38 Alors qui a exploité ?
33:40 Quand elle prend l'initiative d'organiser une marche blanche et qu'elle demande à ce qu'elle soit apolitique,
33:44 alors le principe des responsables politiques, c'est de se taire.
33:48 Qui a exploité politiquement ce drame ?
33:51 Bah écoutez, vous avez bien vu la multiplication des prises de position de l'extrême droite,
33:56 de Mme Le Pen, de M. Bardella, de Mme Maréchal Le Pen, de M. Zemmour,
34:02 qui tous sont venus sur des plateaux de télévision pour essayer de donner, sur la base d'informations
34:07 qui d'ailleurs pour certaines ont depuis été contestées par le procureur de la République,
34:12 pour essayer de donner une lecture politique à ces actes, alors que l'enquête est toujours en cours,
34:16 que ce matin encore le procureur dit que le déroulé des faits n'ont pas encore été élucidés,
34:21 que c'est bien sûr un événement dramatique.
34:23 Mais je redis que quand on veut être en compassion sincère avec la famille de l'actif, victime,
34:29 on écoute ce qu'elle a à dire.
34:31 Et donc quand elle dit qu'elle ne veut pas qu'il y ait d'instrumentalisation politique, on l'écoute.
34:36 Cette phrase est très importante. Ce que vous venez de dire est très très important.
34:40 À quel sujet ?
34:41 C'est majeur ce que vous dites, parce qu'on va le retenir pour la suite,
34:44 parce qu'on se souvient de ce que vous avez dit après la mort de Naël.
34:47 Oui, et ? Quelle est la contradiction ?
34:49 Vous n'avez pas attendu la fin de l'enquête ?
34:51 Mais je ne suis pas en train de vous parler de la fin de l'enquête, Sonia Mabouk,
34:54 je suis en train de vous parler de la volonté de la famille.
34:56 Vous n'avez pas cherché à instrumentaliser, vous, ce qui s'est passé à ce moment-là ?
34:58 Non, pas du tout.
34:59 Ah, pas du tout.
35:00 Mais pas du tout, madame.
35:01 Donc vous, à ce moment-là, vous pouvez avoir des réactions politiques,
35:05 vous pouvez parler sans que l'enquête soit terminée,
35:08 mais ceux qui parlent là pour la mort de Thomas, veulent que ce soit instrumentalisé ?
35:10 Madame, je vous ai dit qu'il fallait respecter la volonté de la famille.
35:12 Quelle était la volonté de la famille après le meurtre du jeune Naël ?
35:15 C'était qu'on en parle.
35:16 Ah d'accord, donc c'est en fonction de…
35:18 Ah, bah je pense que quand on veut…
35:19 Ah, c'est différent alors.
35:20 Ben non, c'est pas différent.
35:21 C'est que moi, je considère que quand on a une compassion sincère pour une famille de victimes…
35:25 Et vous avez le monopole de la sincérité ?
35:27 Je… Peut-être, sans doute, que je n'ai pas le monopole de la sincérité.
35:30 Je ne sais pas, peut-être que les autres politiques ne l'ont pas.
35:31 Je l'espère pas.
35:32 Je n'espère pas avoir le monopole de la sincérité, Sonia Mabrouk.
35:35 Mais ce que je dis, c'est que la manière avec laquelle un certain nombre de dirigeants politiques
35:41 ont essayé de sauter sur ce drame sordide et insupportable, pour essayer de pointer du doigt…
35:47 Vous n'expliciez jamais le drame.
35:48 Non, mais le point de départ, c'était que les manifestations qui ont eu lieu hier,
35:52 ces ratonnades qui ont été organisées par l'ultra-droite,
35:55 je dis qu'elles ont été encouragées par des propos insupportables de dirigeants politiques
35:59 qui, depuis le début de la semaine, n'ont cessé que de jeter de l'huile sur le feu.
36:03 Voilà ce que je suis en train de vous dire.
36:05 Pour le reste, si vous voulez comparer, moi je ne compare pas les choses.
36:08 Je pose la question.
36:09 Mais quand il y a eu le meurtre du jeune Nahel…
36:10 Je vous demande, est-ce que jamais il ne vous est arrivé, non pas de l'expérimentaliser,
36:13 mais de réagir trop vite avant qu'une enquête soit terminée ?
36:15 Sonia Mabrouk, franchement, soyez honnête, s'il vous plaît, dans la discussion.
36:18 Ça va être compliqué, monsieur Bonpart.
36:19 Non, je pense que ça ne va pas être si compliqué que ça, pour vous d'être honnête, normalement.
36:22 Parce que je n'ai pas les réponses qu'il faut aux questions, monsieur Bonpart.
36:25 Mais madame, ce que vous savez peut-être, c'est qu'au moment de l'affaire du jeune Nahel,
36:29 la réalité, c'est que la version policière qui a commencé à être installée,
36:33 et y compris relayée médiatiquement, elle a été contrée par une vidéo.
36:38 Et bien sûr qu'il fallait en parler pour faire en sorte que cette version policière
36:41 ne s'installe pas parce qu'elle était mensongère.
36:43 Et vous le savez très bien que la version qui commençait à circuler
36:45 sur l'ensemble des plateaux de télévision,
36:47 c'était que les policiers étaient en état de légitime défense
36:50 et qu'ils n'avaient pas utilisé leurs armes.
36:52 Si, si, c'est vrai, bien sûr.
36:53 Vous avez tout le monde pour retrouver les archives du moment.
36:56 Monsieur Bonpart, quand il s'agit de Nahel, ça se justifie ?
37:00 Quand il s'agit de Thomas, ça ne se justifie pas ?
37:02 Qu'est-ce que vous voulez dire par là ?
37:03 Je ne sais pas, c'est ça ce qui m'inquiète.
37:04 Moi, je pose la question avec inquiétude, c'est-à-dire pourquoi il y a deux poids, deux mesures ?
37:07 Il n'y a aucun deux poids, deux mesures.
37:08 Parce que vous pouvez le dénoncer pour l'extrême droite, mais on pose la question pour vous aussi.
37:11 Non, non, moi je crois que j'ai été extrêmement clair sur le caractère dramatique de ce qui s'est passé
37:18 et le refus des instrumentalisations politiques de ce type de drame.
37:21 Alors, lorsqu'on lit dans le Dauphiné libéré, si je ne me trompe pas,
37:24 que certains des agresseurs disaient qu'ils voulaient planter du blanc, je cite,
37:28 ce ne sont pas mes mots évidemment, ce sont les mots des témoins.
37:30 Pour vous, qu'est-ce que vous comprenez là-dedans ?
37:31 Non, ce ne sont pas les mots des témoins.
37:33 Et je vous invite à vérifier les informations qui sont les vôtres,
37:35 parce qu'il y a eu effectivement dans le Dauphiné libéré
37:38 une personne qui a été citée et qui aurait dit ça,
37:40 et depuis cette information, elle a pour l'instant été contestée,
37:44 puisque dans les 80 procès verbales qui pour l'instant ont été réalisés
37:47 et qui se sont retrouvés dans la presse, aucun de ces procès verbales ne reprend ce propos.
37:52 Donc ce témoignage est soit faux, soit non pertinent ?
37:54 Non, je ne suis pas en train de dire que ce témoignage est soit faux, soit non pertinent,
37:57 je dis qu'il n'est pas pour l'instant corroboré par les informations officielles
38:01 qui ont été reçues par la justice.
38:03 Donc voilà, et je pense que, excusez-moi, je ne veux pas vous réénerver, M. Bocoté,
38:08 mais normalement quand on fait un travail de journaliste,
38:10 on essaye de s'appuyer sur des faits qui sont des faits recoupés,
38:13 et là en l'occurrence, les faits recoupés n'accréditent pas ce propos.
38:17 Juste une question, parce qu'on doit passer à d'autres sujets,
38:18 est-ce que connaître les identités des suspects, des interpellés dans l'affaire Crépole,
38:22 c'est un élément qui vous semble important ?
38:24 Pourquoi ?
38:26 Je ne sais pas, est-ce que ça vous semble important ?
38:29 De toute façon, il y a une enquête et j'imagine qu'à l'issue de cette enquête,
38:32 il y aura des personnes, et je l'espère qu'elles vont être jugées,
38:35 sans doute condamnées, et qu'on connaîtra l'identité de ces suspects.
38:38 Est-ce que ça vous semble important de connaître l'identité des suspects ?
38:40 Avant, moi je suis toujours très...
38:42 Avant, quand on sera sûr qu'ils sont vraiment...
38:44 On les connaîtra, ce n'est pas que c'est important ou pas,
38:46 on va les connaître, Sonia Mabrouk, mais j'ai de manière générale
38:49 plutôt tendance à considérer qu'il vaut mieux permettre à une enquête d'aller à son terme
38:54 que tout ce qui est fuite des enquêtes dans la presse,
38:57 ce n'est pas toujours une bonne chose.
38:59 Oui, mais encore une fois, vous pouvez, si vous voulez, refaire,
39:01 remettre la question, Naël, sur le devant de la table,
39:04 et donner l'impression qu'il y aurait une forme d'indignation
39:06 en géométrie variable chez moi, mais il n'y en a aucune, premièrement.
39:09 Et deuxièmement, la différence avec la situation...
39:11 Vous pouvez répondre ici, totalement tranquillement.
39:13 Vous pouvez tout à fait le reconnaître, c'est qu'il y avait une vidéo
39:16 d'un policier qui tirait sur un jeune homme de 16 ans.
39:19 Et une enquête toujours en cours.
39:20 Et je pense que ça vous a ému aussi.
39:21 Et une enquête toujours en cours.
39:22 Ça m'a ému, en tout cas.
39:23 Il y a une enquête toujours en cours.
39:24 Et simplement, pour être tout à fait précise sur les témoignages
39:27 qui ont rapporté "on est là pour tuer des Blancs",
39:29 il y a quatre témoins qui y rapportent, selon le...
39:31 - Madame... - Écoutez, j'essaie d'être factuelle, monsieur Bamba.
39:33 - Mais soyez factuelle jusqu'au bout. - Je n'ai coloré aucune...
39:35 - Là, j'ai la part d'un fait. - Soyez factuelle jusqu'au bout.
39:37 Est-ce que quand je vous dis qu'il y a 80 procès verbals
39:39 qui, pour l'instant, ont été reçus dans le cadre de l'enquête
39:41 et qu'il n'y en a aucun qui reprend ce terme, est-ce que je suis factuel ?
39:43 Vous êtes factuel, tout comme je le suis quand je dis
39:45 quatre témoins ont rapporté ces propos.
39:46 - Et bien, reconnaissez, reconnaissez. - Simplement.
39:48 - Reconnaissez. - Calmez-vous.
39:49 Je ne vais pas finir ma phrase. Tout se passe très bien dans cette émission.
40:13 - Je ne suis pas là pour vous tenir tête, Sonia Mabrouk.
40:16 Je n'ai pas de compte personnel à régler avec vous.
40:18 Je vous dis juste que dans une enquête, on prend les informations
40:20 qui ont été reçues dans l'enquête. Ça me paraît être une base.
40:23 - On note vraiment que vous êtes attaché à l'enquête,
40:25 ce que vous n'avez pas fait quand c'était le cas de Nael.
40:27 - Mais si, si, c'était le cas. Ne chassez pas à résumer ma position comme ça, Sonia Mabrouk.
40:32 - La suite du Grand Rendez-vous avec Manuel Bompard.
40:35 Et la première question de cette dernière partie, vous est posée par Stéphane Dupont.
40:38 - Oui, Manuel Bompard. Cette semaine, à l'Assemblée, ce jeudi,
40:41 L'EFI va déposer une proposition de loi qui stigmatise un peu
40:46 les marges des entreprises, qui aurait fait beaucoup d'argent
40:49 pendant ce pic d'inflation. L'inflation est en train de refluer.
40:53 Est-ce que vous n'y arriverez pas trop tard ?
40:55 Et est-ce que ce n'est pas une manière de stigmatiser les entreprises ?
40:58 - Non, il s'agit de dire que depuis deux ans, dans ce pays,
41:01 les prix alimentaires ont augmenté de plus de 20 %.
41:03 Il y avait d'ailleurs un reportage ce matin sur votre antenne à ce sujet.
41:07 Et que dans le même temps, les marges des industries agroalimentaires
41:09 ont augmenté de 70 %. Selon l'EFMI, à l'échelle internationale,
41:13 l'augmentation des profits des entreprises sont responsables
41:16 de quasiment la moitié de l'inflation.
41:18 Donc à partir de ce moment-là, quand vous êtes responsable politique,
41:21 vous ne pouvez pas faire uniquement ce que fait le gouvernement,
41:23 c'est-à-dire Bruno Le Maire supplie, Bruno Le Maire demande,
41:26 Bruno Le Maire prie, s'il vous plaît, faites un effort.
41:29 Vous devez légiférer, vous devez passer par la loi.
41:31 Et comme le gouvernement ne le fait pas, nous proposons,
41:34 et effectivement, à l'occasion de notre niche parlementaire,
41:36 une proposition de loi pour encadrer par la loi les marges
41:40 de l'industrie agroalimentaire, les marges de la distribution,
41:44 les marges aussi des activités de raffinage de carburant,
41:47 parce que le prix du carburant est autour de 2 euros le litre
41:50 et que les marges des raffineurs ont été multipliées par 5
41:53 au cours de l'année 2023.
41:55 Donc je pense que tout le monde, toutes les personnes qui nous écoutent,
41:58 comprennent l'injustice totale qu'il y a dans une situation
42:01 où vous avez des Françaises et des Français qui tirent la langue,
42:03 qui n'arrivent plus à finir les fins de mois,
42:05 et de l'autre côté, un petit noyau d'acteurs économiques
42:07 qui s'en mettent plein les poches.
42:08 C'est en légiférant que vous allez régler le problème ?
42:10 Ben manifestement.
42:11 Parce que ça a l'air d'être une usine à gaz, votre proposition de loi.
42:13 Non, pas du tout. Je vais vous expliquer.
42:15 Ce n'est pas du tout une usine à gaz.
42:17 Il s'agit de dire que quand on observe qu'on est dans une situation
42:20 dans laquelle les marges augmentent davantage que le prix des matières premières,
42:24 on fait en sorte par la loi de dire que les marges ne peuvent pas
42:27 excéder les marges moyennes qui ont été réalisées sur les 10 dernières années.
42:30 Ce n'est pas du tout une usine à gaz.
42:32 C'est extrêmement simple à mettre en place.
42:34 Il y a 4 articles dans cette proposition de loi.
42:37 Vous pouvez me dire que ce n'est pas la bonne solution.
42:39 Mais en tout cas, pour l'instant, le gouvernement, depuis un an et demi,
42:42 fait du blabla sur ce sujet, ne fait rien.
42:45 Et on est dans une situation dans laquelle les gens souffrent.
42:48 Et de l'autre côté, vous avez des entreprises qui s'en sont mis plein la poche.
42:51 Et c'est insupportable.
42:52 Ce sera aussi l'un des enjeux, à part d'autres sujets, des européennes.
42:55 Pour conclure sur ce point, Manuel Bampard, on a appris qu'il y a une nouvelle liste.
42:59 Je ne sais pas si elle ira jusqu'au bout, ou de gauche, qui est d'actualité.
43:02 C'est le président du parti radical de gauche qui devrait
43:04 annoncer cette liste pour un large rassemblement aujourd'hui.
43:07 Cet émiettement des forces de gauche, à quoi peut-il conduire aujourd'hui ?
43:11 Écoutez, moi, vous savez, depuis deux ans, enfin depuis un an et demi,
43:14 je dis que je suis favorable à une liste commune de la NUPES aux élections européennes.
43:19 C'est la proposition que j'ai faite déjà l'été 2022.
43:22 À l'époque, on m'a dit non, non, il ne faut pas, parce que si on fait une liste commune de la NUPES,
43:26 il va y avoir d'autres listes à gauche qui vont se mettre en place.
43:29 Et j'observe qu'il n'y a pas de liste commune de la NUPES,
43:31 et qu'il y a quand même d'autres listes à gauche qui se mettent en place.
43:35 Donc, bien sûr, ce n'est pas une bonne nouvelle.
43:38 Moi, je reste favorable à l'idée qu'il y ait une liste de rassemblement.
43:41 Je profite d'ailleurs ici pour m'adresser à toutes celles et tous ceux,
43:46 formations politiques, individus, militants associatifs, syndicalistes,
43:51 tous ceux qui veulent continuer à rassembler, y compris aux élections européennes,
43:55 autour du programme de la NUPES.
43:57 Je leur dis, venez, on va le faire ensemble.
43:59 – Non, je vois bien que la NUPES, elle est bloquée par le fait que les communistes,
44:04 Fabien Roussel a quitté quatre fois la NUPES sans l'avoir rejoint une seule fois.
44:08 Les écologistes sont entêtés sur l'idée qu'ils vont faire leur propre liste.
44:13 Les socialistes ont décrété un moratoire qui devient de plus en plus définitif.
44:17 Donc, je vois bien les difficultés.
44:19 Mais moi, je ne me résigne pas, si vous voulez, à que cette situation
44:23 marque la fin du rassemblement autour du programme de la NUPES.
44:26 Donc, je dis tous ceux qui, eux, veulent continuer à se rassembler,
44:30 je leur dis, venez, on va le faire ensemble.
44:32 – À bon entendeur. – À bon entendeur.
44:34 – Merci, Manuel Mopar. – Merci à vous.
44:35 – Ce fut vif, mais direct. Je vous dis à la prochaine fois.
44:37 – À la prochaine fois.
44:38 – Merci encore d'avoir été notre invité.
44:40 Je salue mes camarades Stéphane Dupont et Mathieu Bocoté.
44:43 Bon dimanche à vous.
44:45 [SILENCE]
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