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  • 25/11/2023
Le psychiatre, Professeur Louis Jehel, sur l'état des otages après leur libération  : «Ils ont vécu un tel cauchemar qui a duré, pour eux, une éternité, que le climat reste extrêmement douloureux»

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Transcription
00:00 Le moment de la libération est un moment très intense, très intense, ça veut dire extrêmement bouleversant
00:05 sur le plan émotionnel, sur le plan global de la personne qui voit bien là que sa vie est fragile
00:11 et cette confrontation à la mort, elle persiste au moment de la libération
00:15 puisqu'on voit bien que la survie est dépendante d'accords dans lesquels les otages n'ont aucune prise, aucun contrôle.
00:22 Donc cette absence de contrôle de la situation, ce niveau d'incertitude qui persiste
00:27 et avec l'impression qu'ils sont proches peut-être de la sécurité
00:31 mais avec un vécu d'un tel cauchemar qui a duré pour eux une éternité,
00:36 que le climat reste extrêmement douloureux.
00:39 Et donc il faut bien comprendre que ce sont des blessés psychiques qui vont être reçus
00:43 et on a cette expérience depuis maintenant malheureusement un certain nombre d'années,
00:48 que ce sont des blessures psychiques qui nécessitent une très grande attention,
00:52 une très grande compétence dans la sécurité qu'on va leur apporter,
00:56 dans lequel on doit laisser en premier la sécurité physique
00:59 mais également la dimension émotionnelle qui paraît parfois secondaire et qui est là très intense
01:04 parce qu'on a tous vécu des moments avec des émotions
01:07 mais là les émotions sont d'une telle intensité que la personne se sent en danger.
01:11 Il faut réussir à contenir et à trouver des mots qui vont permettre de contenir l'intensité de cette émotion
01:18 qui peut être aussi marquée par l'assidération,
01:20 comme peut-être on le voyait dans des images où vous disiez que la personne était très silencieuse.
01:24 C'est ce qu'on retrouve aussi comme manifestation de ce stress très intense et une sidération
01:29 qui abrase tout et qui donne une impression de cauchemar qui continue.
01:32 [Musique]
01:36 [SILENCE]

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