Le chroniqueur politique Olivier Dartigolles était l’invité de l'Heure des Pros, ce jeudi 23 novembre, sur CNEWS. Il s’est exprimé sur la montée des violences en France : «Est-ce qu’on peut se dire que malgré les tensions et le communautarisme […], on peut dire qu’il n’y a aucune fatalité à ce processus de guerre ethnique».
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00:00 - La raison sur les mesures, mais est-ce qu'on peut, concernant Maréchal, se dire qu'il y a une société, un peuple,
00:05 qui a des tensions formidablement dangereuses, du communautarisme, mais pas virer dans un vocable...
00:11 Vous savez ce que c'est, Garek, Nick ? C'est la Bosnie, c'est le Rwanda.
00:14 - C'est le Liban. - Oui, mais la France n'est pas le Liban.
00:17 - Aujourd'hui, non. - Non. Donc c'est simplement ce qu'on veut dire.
00:20 - Mais aujourd'hui, non. Et pourquoi pas demain ? - Le fait, certains font ce récit...
00:26 - Et pourquoi pas demain ? - Je termine. Certains font ce récit, c'est leur droit de le faire.
00:30 On peut le contester. On peut dire qu'il n'y a aucune fatalité à ce processus-là.
00:35 Vous, vous pensez qu'il y a une fatalité ? Je pense que notre société recèle des potentialités très fortes pour ne pas franquer la direction.
00:43 - Écoutez, ça fait 40 ans. - Mais 40 ans quoi !
00:45 - Ça ne fait qu'empirer. - Mais je préfère les quartiers populaires dans leur situation il y a 40 ans,
00:51 quand il y avait un maillage social, quand il y avait des militants, quand les gamins partaient en colonies de vacances,
00:56 quand il y avait des éducateurs sportifs qui étaient parfois des éducateurs... Des responsables politiques d'ailleurs.
01:00 - Et pourquoi ne sont-ils plus là ? - Ah, mais parce qu'il y a eu des décisions politiques.
01:03 - Ah oui, c'est que de la faute des politiques, bien sûr. - Non, je dis qu'il y a eu des décisions politiques.
01:07 - C'est pas de la faute des gens parfois qui sont simplement dans ce quartier. - Les colonies de vacances, par exemple, c'est des décisions...
01:10 - Ils n'ont aucune responsabilité en fait. - Je connais très bien la question des colonies de vacances.
01:13 Je peux vous dire que ça, c'est des décisions politiques. Les colonies de vacances, on les développe, on les arrête.
01:17 - Ah oui. - Et donc personne n'a de responsabilité... - Moi, je préfère les gamins qui vont prendre l'oxygène ailleurs,
01:21 dans les montagnes ou à la mer, plutôt que de rester en bas des immeubles.
01:23 Oui, oui, les colonies de vacances, c'est des décisions politiques, oui. On les continue, on les développe, on les arrête.
01:28 - Et pourquoi il n'y a plus de colonies de vacances ? Interrogez-vous là-dessus. - Mais pourquoi ?
01:32 - Interrogez-vous. - Mais pourquoi ? Parce que des municipalités les ont arrêtées, parce que c'était un coup pour elles. Un coup.
01:38 - Mais c'est vrai ou faux ce que je dis ? - Ce que vous dites est faux. - Pourquoi ? Alors pourquoi elles les arrêtent ?
01:44 - Mais pour une raison simple, c'est qu'aujourd'hui tu ne peux pas... Les professeurs qui sont aujourd'hui en primaire
01:51 expliquent que lorsqu'ils veulent emmener simplement des enfants à la piscine... - Non.
01:57 - C'est pas pour ça que les colonies de vacances ont été arrêtées. - Mais bien sûr que... Mais une des raisons, c'est que tu ne peux plus mettre ensemble...
02:02 - Non, non, non. - Mais pourquoi vous dites non ? - C'est parce que l'éducation populaire, à un moment donné, est représentée.
02:06 - Mais pourquoi vous dites non ? - Parce que je connais six soirs par quart. - Moi je trouve que je la connais... - Je suis dans une colonie de vacances.
02:10 - Il y a 50 ans ? - Oui, il y a passé 50 ans. - Mais il y a 50 ans, tout le monde acceptait, dans une colonie de vacances, de manger la même chose ?
02:17 - Oui. - De manger la même chose ? - Mais ça s'est arrêté. - Ce n'est plus le cas. - Mais ça ne s'est pas arrêté sur des pressions communautaristes.
02:23 Ça s'est arrêté sur des décisions politiques, qui a été d'arrêter l'éducation populaire à Pascal.
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