Cinq minutes avec Nicolas Thuries

ici Occitanie

22/11/2023

Nicolas Thuries, le co-secrétaire général des Jeunes Agriculteurs

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00:00 le mercredi 22 novembre, il est 8h14 ce matin, on passe 5 minutes avec un agriculteur, Mathieu Ferré.

00:06 - Et c'est Nicolas Turies, bonjour. - Bonjour.

00:09 - Vous êtes co-secrétaire général des Jeunes Agriculteurs à Haute-Garonne,

00:12 des agriculteurs qui manifestent aujourd'hui à Toulouse. Pourquoi cette manifestation d'ailleurs ?

00:17 - C'est assez simple, parce que plus rien n'est cohérent.

00:20 Les politiques de l'Europe nous parlent souvent de souveraineté alimentaire,

00:25 mais dans le concret ils font tout l'inverse. On a toujours plus de réglementations sans solution réelle.

00:32 Ils nous imposent la fin du gasoil agricole, GNR, on n'a aucune solution alternative aujourd'hui.

00:39 Les tracteurs électriques ne sont pas répandus, très onéreux et pas aussi puissants.

00:44 Ensuite, il y a eu une forte incitation de passer en agriculture biologique,

00:48 mais il n'y a eu aucune visibilité sur les prix, résultat des choses,

00:52 il y a beaucoup d'exploitation en agriculture biologique en faillite.

00:55 - Nicolas Turiès, quand vous parlez des charges et des revenus,

00:57 on a l'impression que vous tenez ce discours depuis 100 ans, il n'y a rien qui bouge ?

01:01 - Il n'y a rien qui bouge, parce que malheureusement les charges augmentent pour tout le monde aussi.

01:06 Mais nous on a toujours plus de charges, et le seul problème c'est que nos produits de vente

01:11 sont au niveau mondial, c'est la bourse.

01:14 Et en France, avec toutes les réglementations qu'on a en plus des autres pays, on n'est pas du tout compétitif.

01:21 - Expliquez-nous ce matin, la mobilisation sur Toulouse,

01:24 vous avez déjà manifesté les agriculteurs du côté de Castel-Sarrazin,

01:29 du côté d'Albi, du côté du Gers ces derniers temps, la mobilisation régionale aujourd'hui,

01:33 ça va consister en quoi ? Pour ceux qui nous écoutent, qui sont en voiture ce matin,

01:36 est-ce qu'ils vont se retrouver dans les bouchons ? Ils le sont déjà d'ailleurs.

01:39 - Il y aura des bouchons, mais la priorité ce n'est pas d'embêter nos concitoyens,

01:44 il n'y a pas de soucis là-dessus.

01:46 Il y a plusieurs convois tout autour de Toulouse qui vont converger vers la cité administrative.

01:51 On ne va pas boucher les trois voies du périph' on ne va boucher que deux,

01:56 mais on va rouler, il n'y aura pas un vrai blocage du périphérique.

02:00 - Deux voies bouchées gardées sur trois, ça fait un pataquès quand même.

02:04 - Oui, ça fait toujours un pataquès, mais là, on va faire du mieux possible.

02:09 - Bon, vous dites cinq convois, rappelez-nous d'où ils partent ces convois autour de Toulouse.

02:13 Vous venez de Carman je crois.

02:15 - Oui, moi je viens de Carman, donc on est Revel, Carman, Lanta, en ronde-tage sur Toulouse.

02:20 Il y en a un du côté de Villefranche-le-Royer, il y en a un du côté de Muray,

02:24 un du côté de Cadour là-bas, un du côté Nord et un autre du côté de Verfeuille.

02:31 - Et quand vous arrivez à Compens à la cité administrative, vous faites quoi ?

02:33 Vous faites un pique-nique ? Vous voulez des pneus comme ça arrive parfois ?

02:38 - On va faire un pique-nique si vous voulez, mais on va surtout rencontrer le DRAF à la cité administrative

02:44 pour discuter de tous ces problèmes-là.

02:46 - Rappelez-nous ce que c'est le DRAF ?

02:48 - C'est le directeur régional agricole.

02:53 - D'accord, et vous allez donc lui demander notamment des aides, des baisses,

02:57 ou du moins un maintien du prix du gazoil non routier ?

03:02 - Oui, on va lui demander de faire remonter toutes nos problématiques,

03:05 parce que c'est pas en Togaronne, c'est pas la région qui peut charger toutes leurs problématiques.

03:10 C'est la Cap-France, mais si tous les départements, toutes les régions feront remonter les problématiques,

03:15 on espère que les choses vont changer.

03:17 - Il y a quand même des choses qui vont plutôt dans votre sens,

03:19 il y a le glyphosate qui est maintenu pour 10 ans notamment,

03:22 ça c'est pas une chose que vous réclamiez, qui vous convient ?

03:26 - Si, on n'est pas pro-glyphosate, nous on est pour la solution que ça nous propose en fait.

03:33 Aujourd'hui le glyphosate c'est un produit parmi d'autres,

03:36 tout le monde parle de ça, mais c'est pas...

03:40 Nous ça nous permet beaucoup de choses, ça nous évite surtout du travail du sol,

03:44 avec tous les problèmes d'érosion que ça engendre.

03:47 Nous on n'est pas pour le glyphosate, on est pour la solution que ça nous propose surtout.

03:52 - Vous avez l'impression qu'on vous comprend pas, que l'Etat ne vous comprend pas,

03:56 que l'Europe ne vous comprend pas, que les consommateurs aussi ne vous comprennent pas ?

03:59 - Parce qu'on est très mauvais en communication,

04:02 on est très mauvais en communication, et ça c'est niveau consommateur,

04:06 et niveau Etat, niveau Europe, niveau région.

04:09 Le problème c'est que quand on est dans un bureau,

04:11 on peut pas se rendre compte réellement de ce qui se passe sur le terrain.

04:14 - Vous dites que vous êtes très mauvais en communication,

04:16 mais quand même des manifestations agricoles, il y en a souvent, il y en a régulièrement,

04:19 des tracteurs qui viennent sur Toulouse, du fumier déversé,

04:23 c'est des actions de choc que vous menez, les agriculteurs, depuis plusieurs années,

04:27 et ça ça marche pas ?

04:29 - Ça marche, sinon il y a longtemps qu'on aurait arrêté d'embêter tout le monde,

04:32 ça marche, mais ce que veut dire qu'on est mauvais en communication,

04:35 grand public, pour redonner une belle image de l'agriculture,

04:40 alors que ça a toujours été un des plus beaux métiers du monde.

04:44 - Une dernière question.

04:45 - Le lien s'est coupé avec les consommateurs, c'est ça qui est dommage.

04:49 - Dernière question, rapidement Nicolas Turies,

04:51 la maladie bovine qu'il y a en ce moment, la MHU,

04:55 est-ce que ça vous inquiète particulièrement, pour les éleveurs en tout cas ?

04:57 - Oui, ça inquiète fortement tous les éleveurs,

05:00 surtout que c'est toujours pareil, il n'y a pas eu beaucoup de soutien de l'Etat

05:04 vis-à-vis de cette problématique, par exemple quand il y a eu le Covid,

05:08 les restaurateurs ont eu de grosses conversations sur ce chiffre d'affaires,

05:12 nous en agricole, c'est un peu pareil, on peut comparer le Covid à la MHU,

05:16 la MHU au Covid, mais en face il n'y a pas autant de solutions et de réponses aux problèmes.

05:21 - Et vous en appelez donc à l'Etat, merci Nicolas Turies,

05:23 bonne journée à vous sur votre tracteur en direction de Toutefois.

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