- 13/11/2023
Les Vraies Voix Citoyennes avec Aurélie GROS et Stéphane PELLET, co-présidents du #G500citoyen, Hamama Bourabaa, présidente fondatrice de l’Association “Rendre le soin aux soignants”, Jean Pierre Rosenczveig, Président et Guy Benamozig Directeur de l’association laVita.
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NewsTranscription
00:00 Pour bouger la France, 19h20, des vraies voix citoyennes, Aurélie Gros, Stéphane Pelay.
00:05 Bienvenue dans les vraies voix citoyennes.
00:07 On parle de vraies voix qui font bouger la France, c'est pas bouger, qui bousculent la France.
00:11 Le G500, Aurélie Gros et Stéphane Pelay, cofondateurs de ce beau mouvement citoyen.
00:19 Bonsoir Aurélie Gros, bonsoir à tous les deux.
00:21 Bonsoir Stéphane Pelay.
00:22 Bonsoir, ravi de vous retrouver.
00:24 Le retour, et bien, is back.
00:25 En fait, il se fait désirer Stéphane Pelay.
00:27 C'est ça.
00:28 On aime bien ensuite Stéphane, Stéphane.
00:30 Et la société a changé, Cécile, Philippe, avant c'était plutôt les femmes qui se faisaient désirer.
00:35 Absolument, les choses changent.
00:37 Vous me donnerez des tuyaux.
00:39 Non, c'est trop compliqué pour vous Philippe.
00:42 Merci.
00:43 Allez, au sommaire de cette émission, en août, le gouvernement a annoncé une enveloppe de plus d'un milliard d'euros
00:47 pour revaloriser les soignants.
00:49 Un système de santé français déjà fragilisé par le début de l'épidémie du Covid se trouve dans une situation critique.
00:55 Vous l'avez entendu, certainement, les professionnels de santé alertent sur la dégradation continue du système
01:00 marqué par un manque de personnel dans les hôpitaux surchargés.
01:03 Malgré les promesses et les réformes du gouvernement, on fera le point avec Amana Bourabba,
01:08 qui est avec nous, présidente fondatrice de l'association "Rendre le soin aux soignants".
01:12 Des signes inquiétants de souffrance psychique sont décelables pour près de 1,2 million d'adolescents sur les 14 millions que compte la France.
01:20 La santé mentale des Français, en particulier chez les jeunes, reste affectée en 2023.
01:24 Une situation qui perdure depuis septembre 2020 suite à la pandémie de Covid-19.
01:29 Les urgences liées à des troubles de l'humeur, des pensées, des comportements suicidaires ont nettement augmenté en 2021 et 2022
01:36 et continuent à se maintenir à un niveau élevé avec une augmentation particulièrement notable chez les 18-24 ans.
01:42 D'après Santé publique France, nos invités de l'association LAVITA seront Jean-Pierre Rosenzweig, président,
01:47 et Guy Benhamouzik, directeur de l'association.
01:49 Et bienvenue dans les vraies voix citoyennes.
01:53 Les vraies voix Sud Radio.
01:55 Et Aurélie Gros, forcément les autres, les Ségur de la Santé, les annonces gouvernementales, enfin plein de choses ont été proposées.
02:03 Et aujourd'hui, c'était en août dernier, on parlait de plus d'un milliard et demi, en tout cas de pratiquement un milliard et demi d'aides du gouvernement.
02:11 On en est où ?
02:12 Eh bien on en est où ? On remarque depuis la pandémie, les Français se sont rendus compte qu'en fin de compte,
02:17 le système de santé était à bout de souffle, manque de matériel, personnel en grande souffrance,
02:23 des problèmes dans les hôpitaux, des problèmes de désertification médicale sur nos territoires,
02:28 même en Ile-de-France, le plus grand désert médical de France quand même.
02:31 Et aujourd'hui, il y a des soignants qui se sont mobilisés, il y a des associations qui se sont mobilisées pour proposer des idées de terrain.
02:39 Et on se pose toujours cette grande question, est-ce que, en fin de compte, la santé est la grande cause du quinquennat ?
02:46 Est-ce que, enfin, on va se dire, voilà, la cause qu'il faut sauver, qu'est-ce qu'il faut sauver, comment on va refonder notre système de santé ?
02:54 Et c'est pour ça qu'on est particulièrement heureux d'accueillir ce soir Amama Bourraba, qui a créé cette magnifique association et qui a sorti un livre,
03:06 justement, avec des propositions, avec des témoignages de professionnels de tout corps de métier.
03:12 Et on aimerait savoir où ça en est de toutes vos propositions pour rendre le soin aux soignants.
03:19 Merci en tout cas de venir nous apporter un éclairage qui est un éclairage en plus, pas des moindres,
03:25 puisqu'elle est dans la direction d'un hôpital, elle connaît vraiment très très bien le sujet.
03:32 Alors déjà, qu'on comprenne effectivement cette association, et ensuite, si vous pouviez nous expliquer qu'est-ce que vous avez mis en place
03:41 et d'où ça vient, et forcément, avec ce qui s'est passé dans le Covid, il y a eu beaucoup de débrouilles,
03:47 donc forcément, il y a des choses qui sont ressorties de tous ces événements.
03:50 Bien sûr, merci pour l'invitation.
03:53 Le livre "Rendez-soin aux soignants" trouve ses racines justement à l'époque de la Covid-19.
04:01 A l'époque, c'était de récupérer à chaud l'ambiance et justement cet aspect de débrouille des soignants.
04:10 Et en même temps, de prendre à chaud aussi leurs sentiments.
04:15 Et nombreux ont exprimé le fait qu'ils se sentaient abandonnés par le système.
04:19 Et dans le même temps, et beaucoup l'ont repris, c'est qu'ils ont eu l'impression d'être un peu plus libres dans les actions,
04:25 puisque l'administration a un peu pris du recul, puisqu'il fallait être opérationnel, il fallait être créatif,
04:32 puisque les moyens étaient peu nombreux, on se souvient très bien, il manquait du matériel, les masques, des respirateurs.
04:37 Et les informations très...
04:39 Et des informations, une cacophonie, on va dire, au niveau des plus hautes fonctions de l'État,
04:45 puisqu'au fond, on avait des informations qui étaient dissonantes avec ce que vivaient les soignants.
04:52 Tout d'abord, les masques, on disait qu'on envoyait des masques sur le terrain,
04:55 mais les soignants ne voyaient pas arriver ces masques.
04:57 Et il y a une sorte de, si vous voulez, je vais appeler ça maladresse,
05:01 mais je pense que nos gouvernants ont oublié que beaucoup dans la population
05:06 ont tous une connaissance qui travaille dans les hôpitaux, familles, voisins, hôpitaux,
05:11 ou même soins infirmiers dans les cabinets médicaux.
05:16 Et donc c'est vrai que cette dissonance-là a fait crisper, on va dire, les soignants dans la grande majorité.
05:23 - Et la machine en général. - Et la machine, les citoyens également en premier lieu,
05:28 qui étaient eux confinés et qui voyaient un peu ce spectacle
05:30 et qui vivaient au compte-goût des informations du gouvernement.
05:33 Et les réseaux d'informations parallèles qui, eux, dévoilaient au fond l'incurie à part du gouvernement.
05:42 Alors le livre "Rentre de soin aux soignants", c'était justement de collecter ces témoignages.
05:47 Et donc Aurélie l'a souligné, ce sont des témoignages de soignants hospitaliers,
05:52 mais aussi des médecins de ville, du monde du sanitaire, du médico-social, du social, du handicap également.
05:58 - Mais on nous a dit que si on avait dû confiner tout le monde,
06:01 c'est parce qu'on avait trop peu de lits d'hôpital et on a continué à enfermer.
06:05 À enfermer des lits d'hôpitaux.
06:08 Est-ce que vous pouvez nous expliquer la cohérence en cas de nouvelle pandémie ?
06:13 Parce qu'il y avait trop peu de lits, donc on enferme tout le monde,
06:15 mais s'il y a une nouvelle pandémie, on en a encore fermé depuis.
06:17 Désolé, je ne comprends pas.
06:19 - Alors ce qui est dommage, c'est qu'au fond, on a eu un effet projecteur concernant la Covid,
06:24 mais les manques de lits et criantes, bien avant la Covid-19,
06:28 puisque déjà pendant les crises d'épidémie de grippe successives,
06:32 on a des saturations, on ne brancolite pour les enfants,
06:37 donc on avait effectivement, sauf seuls, soit les familles, les parents,
06:42 étaient confrontés au système, pouvaient le vivre,
06:46 mais la situation s'est aggravée, puisque la population, dans le même temps, elle vieillit.
06:51 Donc au fond, ces lits qui ont été supprimés pour des causes financières,
06:56 ce qu'on appelle le virage ambulatoire,
06:58 où on a décidé qu'au fond, on allait soigner les gens,
07:00 ils venaient le matin, ils repartaient le soir à la maison,
07:03 donc ils ne sont pas hospitalisés, ils n'ont pas de lits,
07:05 ça c'est un peu l'effet pervers du système,
07:10 qui fait qu'en fait on ne répond jamais aux moyens,
07:13 c'est-à-dire qu'on atteint le moyen pour il y a 15 ans en arrière.
07:16 - Est-ce que les soignants, en tout cas les personnels soignants,
07:19 ont pris des risques pendant cette période de Covid,
07:22 en prenant, en sortant peut-être des protocoles ou des risques certains ?
07:28 - Alors les soignants, moi j'en suis admirative, je ne suis pas soignante de métier,
07:32 donc pour être proche au fond des soignants,
07:35 quand il y a une situation de crise, les soignants c'est presque biologique,
07:38 c'est-à-dire aux urgences, ils vont compter le nombre de matériels,
07:43 mais en même temps économiser les gestes pour ne pas se fatiguer, etc.
07:47 C'est un truc qui est assez intuitif chez eux.
07:49 Donc quand aujourd'hui, par exemple, quand on parle de tarification à la qualité,
07:53 c'est complètement dingue de penser une minute que la qualité n'est pas intrinsèque aux soins,
07:57 et qu'on devrait, pour autant, quand on fait du qualitatif, rémunérer cette qualité.
08:01 Voilà, ça c'est le côté complètement hallucinant au fond du système,
08:05 qui fait que... - Un côté peut-être très administratif.
08:08 - Bureaucratique, effectivement.
08:10 Parce qu'effectivement, pour connaître les soins,
08:13 il faut être au fond soignant et médecin,
08:16 pour savoir que chaque individu est différent.
08:20 Le diabète, c'est le diabète, d'accord, la maladie, on la connaît,
08:23 mais la personne qui a peut-être une comorbidité,
08:25 qui a peut-être aussi des problèmes sociaux,
08:28 donc un besoin d'éducation nutritionnelle, besoin d'un entourage particulier...
08:31 - La singularité d'un patient. - Tout à fait.
08:33 Celles-là, les soignants, en sont complètement investis,
08:37 et pour eux, ça fait partie de leur métier.
08:40 - Moi, je vous demande, qu'est-ce qu'il faudrait tout de suite faire ?
08:43 Ce serait la mesure numéro un que vous auriez en tête.
08:45 Je vous dis ça, pourquoi ? Parce que vous savez qu'en coût constant,
08:48 on a mis 30 milliards en 30 ans de plus dans le système de santé.
08:51 Mais simplement, c'est ce que disait tout à l'heure Cécile,
08:54 c'est que la population vieillit, le besoin de soins est tellement plus important,
08:58 en fait, on court, on court, on court, on n'arrive jamais à rattraper le niveau,
09:01 et petit à petit, le personnel soignant se désespère,
09:04 et souvent va vers les cliniques plutôt privées,
09:07 parce que ça va être encadré différemment,
09:09 il va y avoir moins de difficultés, etc.
09:11 - Moins d'attentes...
09:12 - Qu'est-ce que vous feriez en tout premier si vous étiez ministre de la Santé ?
09:16 - Ah, quand même !
09:18 - C'est bien, vous avez eu une promotion à 19h13.
09:20 - Je ne prends pas le poste !
09:22 - Vous savez quoi ? On va faire une petite pause.
09:25 - Vous pouvez réfléchir à la réponse pour éviter de faire un bad buzz.
09:30 - C'est un bon teasing, ça, vous restez avec nous, on revient dans quelques instants,
09:35 justement sur la santé en général,
09:38 la mauvaise santé forcément de nos hôpitaux.
09:41 On a forcément des choses à proposer,
09:43 pas nous, mais vous, vous avez des choses à proposer.
09:45 On en parle dans quelques instants, on fait une petite pause,
09:47 c'est les vraies voix citoyennes jusqu'à 20h.
09:49 - L'enjeu de santé, notamment l'accès aux soins,
09:57 est une des premières préoccupations des Français.
10:00 Avec les nombreux départs à la retraite des médecins,
10:04 évidemment, je suis bien conscient que la situation est difficile
10:08 dans beaucoup de territoires.
10:10 Et sans attendre les effets, les pleins effets
10:14 de la levée du numerus clausus lors du précédent quinquennat,
10:19 on doit agir.
10:20 - Et avec notre invitée, Amama Bouraba,
10:24 qui est présidente fondatrice de l'association "Rendre le soin aux soignants",
10:29 en tout cas, merci d'être avec nous.
10:31 Stéphane Pauley, vous posez une question tout à l'heure,
10:33 juste avant la pub, justement sur ce sujet des soignants.
10:38 Stéphane, vous proposiez, quelle est la première proposition qu'on pourrait faire ?
10:43 - Oui, je disais, avec les moyens augmentés, mais on voit que ça ne suffit pas.
10:47 Il y a la reconnaissance des Français pourtant, mais on voit que ça ne suffit pas.
10:50 Et pourtant, en sortant par exemple des écoles de médecine,
10:52 on va plus tôt vers l'hôpital que sur le territoire, etc.
10:56 Donc on sent qu'il y a quelque chose à faire, peut-être plus fort encore que tout ça.
11:00 Vous auriez quoi comme idée ?
11:01 - Déjà, certainement, débureaucratiser l'hôpital.
11:05 J'ai repris quelques chiffres clés.
11:08 En France, qui est dirigée par l'administration,
11:12 on a 15 500 lois, 14 000 décrets, 400 000 normes, 74 codes.
11:17 Et en ce qui concerne la santé, en suce des ARS,
11:20 le ministère dénombre 34 agences et opérateurs,
11:23 dont l'utilité sociale n'a pas été évaluée.
11:26 Or, dans ces institutions, on sait que ça va se démultiplier,
11:30 où font les réunions de travail, etc.
11:33 Donc on va mobiliser aussi des soignants, des médecins,
11:37 du temps qui pourrait être mieux réorienté vers les patients lui-même,
11:43 au chevet du patient.
11:44 - Est-ce qu'on a le rapport entre l'administratif dans le quotidien d'une infirmière,
11:49 par exemple, ou d'un médecin,
11:51 la part de l'administratif par rapport à la part d'humain,
11:54 où on prend en charge un patient véritablement ?
11:56 - Je ne l'ai pas en tête tout de suite,
11:58 mais je sais qu'il est inversement proportionné par rapport à celui de l'Allemagne.
12:01 - C'est inquiétant.
12:03 - C'est souvent un critère.
12:05 - C'est plutôt très important.
12:07 - C'est plutôt très important.
12:08 Et au fond, je pense, oui, il y a nécessité de réorienter les moyens,
12:11 mais financiers également,
12:13 puisqu'on a des sortes de tuyaux très sophistiqués,
12:17 qui fait que l'argent, même si on annonce des chiffres extraordinaires,
12:20 ne sont pas orientés directement au chevet du patient.
12:23 - Et là, on vient d'entendre les annonces d'Amborne,
12:28 notre première ministre,
12:29 et vous en pensez quoi ?
12:31 Parce que depuis, c'était en septembre...
12:33 - C'est des redites par rapport aux voeux...
12:35 - On a quand même dit que c'était la première préoccupation des Français.
12:37 C'est bien de s'en rendre compte.
12:39 - C'est répété, c'est dit...
12:40 - Des Français, peut-être pas du gouvernement.
12:42 Apparemment, ce n'est pas le cas, en tout cas, pour le moment.
12:44 - C'est dit, c'est su, c'est répété en éléments de langage,
12:46 pour dire qu'on est bien en rapport avec le réel et le terrain.
12:50 Sauf que déjà en janvier 2023,
12:53 lors des voeux du président de la République,
12:55 avait déjà dit qu'il était conscient, au fond,
13:00 du constat partagé de la déliquescence du système de santé, etc.
13:04 Mais au fond, on n'a rien vu arriver.
13:07 L'arrêt du numerus clausus...
13:10 - Numerus clausus.
13:11 - Numerus clausus.
13:12 - J'arrive, j'arrive.
13:13 - Bon, c'est pas grave.
13:14 - Numerus clausus, voilà.
13:15 - Je sais du latin.
13:16 - Va améliorer un peu la situation, mais pas avant 2030.
13:19 - Oui.
13:20 - Pas avant 2030.
13:21 Donc, aujourd'hui, le problème, c'est, d'une part,
13:24 c'est le médecin, mais certains fuient encore les hôpitaux,
13:28 des soignants également.
13:29 On sait que le gâchis humain et financier est très important,
13:33 puisque un médecin, on met 10 ans pour le former,
13:36 mais quand il part avec 5 ans, 10 ans, 12 ans, 20 ans d'expérience professionnelle,
13:40 c'est un gâchis collectif.
13:41 - Et on voit qu'il y a aussi, dans les écoles d'infirmières,
13:44 un grand nombre de personnes qui arrêtent,
13:47 et qu'une infirmière sur cinq, en France, arrête sa profession.
13:51 C'est quand même inquiétant.
13:52 - Pour les infirmières, le problème, c'est pas qu'elles soient sous-payées
13:55 pour travailler à l'hôpital le jour, la nuit, le samedi,
13:57 les dimanches, les jours fériés, etc.
13:59 Est-ce qu'il n'y a pas un problème de rémunération aussi ?
14:01 - Il y a la rémunération, même si le Ségur a fait un effort de réajustement.
14:05 Enfin, c'est qu'un rattrapage de ces rémunérations.
14:08 - Et franchement, un rattrapage au niveau de qualification, il n'est pas gigantesque.
14:12 - On est dans la fourchette basse de l'OCDE, malgré ce rattrapage.
14:17 - Mais il y a des propositions sur le temps long,
14:21 on en a parlé, de ces médecins qu'on va mettre dix ans à former, voire quinze,
14:25 parce qu'après, il faut la pratique sur le terrain.
14:29 Et la version courte, c'est quoi ?
14:31 Qu'est-ce qu'il faudrait mettre en place dans les six mois à venir ?
14:36 - Il faut dégager du temps des médecins, en dégageant du temps des soignants,
14:41 et en créant peut-être de nouveaux métiers qui vont aider les soignants
14:44 dans les tâches logistiques, administratives.
14:47 Ça peut être des intendants, des hôteliers, des logisticiens,
14:52 donc créer de nouveaux métiers qui accompagnent les soignants.
14:56 - Mais disons-le clairement, il y a eu un virage, vous savez,
14:59 vous avez parlé des technocrates, la tarification à l'activité.
15:02 De ce jour-là, vous savez qu'à l'époque, les hôpitaux étaient dirigés d'abord par des médecins.
15:07 Les patrons des hôpitaux, c'était des médecins.
15:09 À partir du moment où on a changé ce système, on a dit "vous n'êtes pas capables de gérer,
15:12 laissez-nous faire", et on a mis des administratifs à la tête des hôpitaux.
15:15 Vous le savez, ce sont des directoires avec des administratifs.
15:18 Or, en fait, il y a une chose que personne ne sait,
15:20 mais l'essentiel du système de santé est financé par les entreprises et les salariés.
15:25 Vous le savez, ça s'appelle la sécurité sociale.
15:27 Et le jour où on se dira qu'au lieu de laisser gérer ça par un ministère
15:31 et ses agences régionales, même si ce sont des gens formidables
15:34 et qui veulent être partout en France, c'est-à-dire avec un système national,
15:37 et où on ira vers une gestion par les usagers d'un côté et par les médecins de l'autre,
15:41 vous verrez que le système changera.
15:43 Voilà, Madame la Ministre.
15:45 - Elle a pas encore... Donc elle a accepté le poste.
15:48 - Moi, je valide.
15:50 - 90% des gens dans les professions de santé disent que la création des ARS,
15:54 ça a été une catastrophe. Est-ce de l'info, est-ce de l'intox ?
15:57 - Mille feuilles, mille feuilles administratives.
15:59 - Il y a un mille feuilles administratives, alors tout n'est pas la faute des ARS.
16:04 Les ARS aussi ont un rôle, sont normalement là pour orchestrer, animer, coordonner.
16:10 Sauf qu'au fond, le souci pour ces ARS, c'est qu'elles sont dépassées,
16:16 en fin de compte, par les situations de terrain.
16:19 Elles ne peuvent pas, au fond, parce que quand on prend au prorata de nombreux de gens
16:22 qui travaillent dans les délégations territoriales,
16:25 qui parfois ont un portefeuille de cinq hôpitaux pour venir à quatre réunions par an dans l'hôpital,
16:30 pour analyser le budget, pour vérifier si les budgets sont bien,
16:35 enfin les montants sont bien partis dans les bons comptes, etc.
16:37 C'est impossible, au fond.
16:40 Donc il manque une proximité, peut-être un maillage, au fond,
16:44 et donner sûrement plus de pouvoir à la commission médica.
16:48 Enfin, il existe ce qu'on appelle les directoires, les nouveaux directoires,
16:52 ne sont pas une réussite, il faut dire la vérité, ça ne fonctionne pas si bien que ça.
16:57 - Mais là, dans ce que vous dites, il n'y a pas du tout d'humain, en fait.
16:59 On est encore une fois dans la technocratie, finalement, dans la bureaucratie.
17:03 On n'a toujours pas revalorisé ces soignants,
17:07 enfin, en tout cas, au chevet des patients.
17:10 - Au chevet des patients, non du tout, puisque du coup, il continue.
17:13 Il faut faire des rapports, des comptes rendus,
17:15 il faut remplir des questionnaires, il faut faire des audits.
17:20 Donc, effectivement, c'est toute la journée un cadre,
17:23 par ailleurs aussi, pas son temps, non pas à manager le présentéisme,
17:27 mais à manager plutôt l'absentéisme, puisque forcément, il est important.
17:31 Les soignants sont usés, fatigués,
17:34 ils passent leur temps à changer de planning, etc.
17:38 - Et il y a la question de la médecine de ville, en fin de compte,
17:41 puisque aujourd'hui, vous nous dites qu'il y a plein d'administratifs
17:44 qui travaillent pour l'hôpital public,
17:46 mais ce qui empêche les médecins généralistes ou les médecins de ville en général,
17:50 les professionnels de santé de ville de travailler,
17:52 c'est qu'ils sont surchargés par l'administration
17:54 et eux, ils n'ont pas d'administratif.
17:56 Et vous ne pensez pas que de redonner des moyens à la médecine de ville
17:59 c'est juste pour désengorger aussi les hôpitaux ?
18:01 Parce que je pense que la perte du médecin de famille,
18:04 la perte du médecin dans les villages,
18:06 envoie directement aux urgences.
18:09 - Alors ça a été proposé l'été dernier, il y avait déjà cette polémique
18:12 où au fond il y avait des budgets qui avaient été proposés
18:15 justement aux praticiens qui sont au secteur 1,
18:20 justement de pouvoir avoir un appui administratif,
18:23 sauf qu'au bout des deux ans, il était financé depuis la troisième année.
18:26 Puisqu'on estime, c'est pareil à l'hôpital,
18:29 c'est-à-dire que quand il y a des nouveaux projets,
18:31 l'ARS va financer les premières années,
18:33 et on estime que ce sont les recettes qui vont financer au fond...
18:37 - Non, non, c'est pas comme ça que ça se fait.
18:38 - Il y a eu d'autres mesures aussi, même pendant le Covid,
18:40 où ils ont rappelé les médecins généralistes à revenir travailler à la retraite,
18:43 à côté de ça, ils leur ont envoyé une lettre pour leur dire
18:45 "vous êtes trop vieux, donc il ne faut pas aller travailler"
18:48 et ils ont retiré une partie des charges,
18:50 et après ils ont fait un rappel de cette partie qu'ils avaient retirée,
18:53 ils leur ont ponctionné deux ans après.
18:55 - Oui, la bureaucratie vient toujours mettre son grain de sel dedans,
18:58 ce qui fait que ça complique la machine,
19:00 ça finit par rendre ce qu'on appelle des usines à gaz,
19:03 où les soignants finissent par ne pas trouver leur compte
19:06 et finissent par rejeter les pommes.
19:08 - Est-ce que les maisons de santé, finalement, c'est une bonne solution ?
19:11 - C'est une bonne solution, parce que ça permet,
19:14 un peu comme dans les hôpitaux, c'est ce que recherchent les jeunes médecins,
19:17 c'est de travailler en pluridisciplinaire, en équipe,
19:20 et les maisons de santé permettent justement de mutualiser
19:23 peut-être les frais, les dépenses,
19:26 ce côté administratif, secrétariat,
19:29 taper les comptes rendus, etc.
19:32 Entre médecins, il y a également les centres de santé
19:35 dont on ne parle pas assez, également,
19:37 qui sont aussi un maillage important,
19:39 puisque les centres de santé permettent,
19:42 sans avance de frais important,
19:45 du coup, de se soigner... - Dispensaire, vous appelez ça.
19:48 - On peut appeler ça dispensaire, mais les centres de santé sont aussi
19:51 un acteur, je pense, important dans le système.
19:54 - Dans ce maillage territorial. - Exactement. - Merci beaucoup.
19:57 - Merci beaucoup. - Amama Bourabba, présidente fondatrice de l'association
20:00 "Rendre le soin aux soignants".
20:03 Merci beaucoup. Dans un instant, on va revenir sur ces adolescents
20:06 qui inquiètent. Pour un peu plus d'un million
20:09 d'adolescents aujourd'hui, on sont décelés
20:12 avec d'inquiétants, de souffrances psychiques,
20:15 on en parle dans quelques instants avec l'association L'Avita.
20:18 A tout de suite.
20:21 - Bienvenue dans "Les vraies voix citoyennes"
20:24 avec Aurélie Gros et Stéphane Pelé.
20:27 Amama Bourabba est toujours avec nous.
20:30 En septembre 2023, on va parler d'une association.
20:33 La Vita, Stéphane Pelé.
20:36 - Je vais vous le dire,
20:39 c'est avec un peu d'émotion qu'on accueille
20:42 un grand monsieur, deux grands messieurs,
20:45 mais un que j'ai moi-même côtoyé
20:48 dans l'action. On parlait beaucoup des mineurs,
20:51 des enfants, des jeunes, enfin tout ça.
20:54 Jean-Pierre Rosenzweig, je préfère donner son nom tout de suite,
20:57 qui est là, qui est notamment le président de L'Avita,
21:00 cette association, mais de beaucoup d'autres actions encore
21:03 en France. - Bonsoir, merci d'être avec nous d'abord.
21:06 - Et puis Guy Benamozig,
21:09 directeur de cette association.
21:12 On est ravis, messieurs, de vous avoir parce que
21:15 on ne pourra pas épuiser le sujet ce soir, mais vous incarnez en France
21:18 quand même cette approche extrêmement généreuse, humaine
21:21 de la question de la jeunesse, tout simplement.
21:24 Et on n'a pas envie de faire de longues, longues présentations,
21:27 même si vous aurez l'occasion de répondre.
21:30 Mais d'abord, dites-nous une chose simple, Jean-Pierre Rosenzweig,
21:33 comment va la jeunesse de France ce soir ?
21:36 - Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il y a une jeunesse de France
21:39 qui n'a strictement aucun problème.
21:42 Elle est à la table, elle est garantie d'avoir une partie du gâteau,
21:45 donc il n'y a pas de problème. C'est l'autre partie,
21:48 celle qui n'arrive pas à monter à la table et qui n'est pas du tout assurée
21:51 d'avoir une miette qui pose problème, on l'a vu au mois de juillet.
21:54 Et puis il y a celle, effectivement, qui va très très mal.
21:57 Pour passer la parole tout à l'heure à Guy Benamozig,
22:00 le suicide, c'est la deuxième cause
22:03 de décès des jeunes de 17 à 24 ans.
22:06 Donc il y a une partie de la jeunesse qui est en très grande difficulté.
22:09 Et puis il y a les moments conjoncturels, vous en parliez tout à l'heure
22:12 dans la première partie de l'émission, comme les périodes de confinement
22:15 qui révèlent plus que d'autres des situations délicates
22:18 où il y a des explosions, où il y a de la délinquance,
22:21 où il y a toute une série de choses. Bref, pour répondre à votre question,
22:24 la jeunesse n'existe pas, il faut parler des jeunesses.
22:27 - Tout à fait.
22:29 - Guy Benamozig,
22:32 si on parle de chiffres pour qu'on comprenne bien,
22:35 on disait en prélude,
22:38 on parle d'un peu plus d'un million
22:41 de ces ados aujourd'hui.
22:44 Quand je dis limite, c'est-à-dire
22:47 qu'en fait, ils sont un petit peu perdus
22:50 et avec certains qui passent à l'acte, forcément.
22:55 - Oui. Bonsoir, merci en tous les cas de nous accueillir.
22:59 - Merci à vous.
23:02 - Oui, on sait naturellement qu'il y a des milliers,
23:05 des milliers de jeunes qui ne vont pas bien, qui sont en mal-être.
23:08 C'est pourquoi, en fait, nous, avec cette association,
23:11 nous avons présenté un dispositif
23:14 qui existe en fait depuis 2015.
23:17 C'est assez particulier parce que c'était avant le Covid.
23:20 En fait, on a été confronté avec un groupe d'experts,
23:23 de psychologues, de psychiatres,
23:26 à la réalité de ces jeunes qui ne vont pas bien.
23:29 Et en fait, notre idée a été de proposer,
23:32 parce que vous savez très bien que les CMP, CMPP
23:35 sont saturés de demandes, et précisément pour travailler
23:38 en complémentarité et puis pour présenter quelque chose
23:41 en lien naturellement avec les services publics,
23:44 nous avons donc mis en place ce dispositif.
23:47 Le dispositif est très simple.
23:50 Donc en fait, il existe depuis 2015, mais il a été fonctionnel
23:53 à partir de 2017 parce qu'il a fallu trouver des financements.
23:56 Parce que les pouvoirs publics, en fait,
23:59 n'ont pas pu nous aider. On n'a pas réussi à obtenir
24:02 des financements. Si ça vous intéresse,
24:05 je peux vous dire quels sont les financements qu'on a pu obtenir
24:08 de mutuelles, de fondations qui nous soutiennent encore aujourd'hui.
24:11 Et le Conseil Régional de l'Île-de-France, Mme Pécresse,
24:14 s'est intervenue avec sa directrice de cabinet pour nous soutenir.
24:17 Le principe du dispositif est extrêmement simple.
24:20 Un jeune est repéré par un professionnel
24:23 qui est en contact avec lui. Ce jeune,
24:26 et le professionnel, ça peut être un médecin généraliste,
24:29 une assistante sociale, une infirmière scolaire, un travailleur social.
24:32 Nous travaillons en lien avec les missions locales
24:35 que vous devez connaître, qui sont sur toute la France,
24:38 mais principalement sur Paris-Île-de-France. Il y a 250 000 jeunes
24:41 qui fréquentent, qui côtoient ces missions locales
24:44 et 30 % de ces jeunes sont en mal-être.
24:47 Donc nous avons des conventions de partenariats
24:50 avec ces missions locales de Paris et d'Île-de-France.
24:53 Nous travaillons avec la Fondation des Apprentis de Theuil,
24:56 là depuis 4 ans maintenant, qui nous oriente des jeunes,
24:59 et avec l'ASE de Paris et d'Île-de-France,
25:02 qui aussi nous orientent des jeunes. Le principe du dispositif est très simple.
25:05 Comme je vous disais tout à l'heure, un jeune est repéré,
25:08 identifié par un professionnel qui voit que ce jeune a besoin
25:11 d'un soutien psychologique et exprime une demande
25:14 de soutien psychologique. Il va être orienté,
25:17 en remplissant un formulaire vers notre association,
25:20 sur notre plateforme, on reçoit la demande très vite
25:23 et en moins de 72 heures, nous prenons en charge
25:26 ce jeune avec un soutien psychologique. Pour nous, ça a été
25:29 extrêmement important, un accès gratuit pour ce jeune.
25:32 Quand je dis un accès gratuit, ça veut dire que pour le jeune,
25:35 il est important qu'il puisse se permettre
25:38 d'avoir un soutien psychologique gratuit,
25:41 c'est vraiment essentiel, mais nous payons
25:44 l'ensemble des professionnels qui vont
25:47 le prendre en charge. - Oui, parce que c'est un frein
25:50 pour ces jeunes-là,
25:53 le paiement de ces consultations-là, souvent ils n'osent pas,
25:56 il y a peut-être aussi une question d'argent, de moyens.
25:59 - Absolument, c'est pour ça qu'on a décidé cette
26:02 gratuité, cet accès gratuit et rapide, c'est surtout
26:05 l'immédiateté et la gratuité de cette prise en charge.
26:08 Le jeune est orienté vers un psychologue de proximité,
26:11 homme ou femme, selon son souhait. Un bilan psychologique
26:14 va être fait, c'est très important pour nous, ce bilan
26:17 d'évaluation psychologique qui permet de ne pas passer à côté d'une pathologie
26:20 et d'évaluer aussi s'il a des troubles, et dans ce cas-là, il sera
26:23 pris en charge aussi par un de nos correspondants psychiatres.
26:26 Et nous tenons aussi un bilan somatique.
26:29 Je vous ai entendu parler tout à l'heure des maisons
26:32 de santé, des centres de santé. Pour nous, c'est
26:35 essentiel qu'on passe par des médecins généralistes
26:38 qui appartiennent à ces centres de santé, et nous avons la chance
26:41 aussi aujourd'hui d'avoir un partenariat avec l'espace
26:44 santé jeune Guy Moquet de l'Hôtel-Dieu qui va
26:47 prendre aussi en charge nos jeunes sur des bilans somatiques.
26:50 Donc, bilan d'évaluation psychologique, bilan somatique
26:53 et suivi psychologique. Pour nous, voilà, c'est un petit peu le cadre
26:56 de cette prise en charge.
26:59 - Jean-Pierre Rosenzag, vous avez parlé non pas
27:02 de la jeunesse, mais des jeunesses. On a parlé des dégâts
27:05 collatéraux, des confinements sur les jeunes. Est-ce que
27:08 toutes ces jeunesses sont touchées de la même manière ou
27:11 est-ce différent selon le milieu social ?
27:14 - Non, je crois
27:17 qu'effectivement, mais cette règle
27:20 s'applique ici comme elle s'applique de manière générale.
27:23 Le milieu à la fois conditionne les problèmes et conditionne
27:26 les réponses aux problèmes. Je disais il y a 40 ans que la violence
27:29 à enfants existait partout. C'est l'épaisseur des murs
27:32 qui allait guider la nature de l'intervention. Si le mur est très fragile
27:35 comme dans les HLM, c'est la police et les services sociaux
27:38 qui vont intervenir. Si le mur est en meulière comme dans le 16e,
27:41 c'est plutôt le psychiatre
27:44 en Suisse qui interviendra.
27:47 C'est pour répondre à votre question. Pour prolonger ce que disait Guy,
27:50 mais sous un autre angle, ce qui est intéressant dans la démarche
27:53 de l'Avita, c'est qu'elle répond à un problème politique
27:56 qui consiste à dire qu'il n'y a pas d'intervenants sociaux disponibles,
27:59 notamment il n'y a pas de psychologues disponibles.
28:02 Deuxièmement, ils vont mettre des mois et des mois à intervenir.
28:05 Ce que démontre le réseau qui a été mis en place par Guy,
28:08 puisque c'est son idée, il faut rendre à César ce qui appartient à César,
28:11 c'est qu'il en existe des psychologues disponibles en région parisienne.
28:14 Je disais l'autre jour qu'il en avait réuni 200,
28:17 mais je crois que c'est un peu plus, il va le préciser.
28:20 Mais en tout cas, ils peuvent intervenir en 48 heures
28:23 et gratuitement. Donc on vient de nous dire
28:26 qu'il y a beaucoup de jeunes en souffrance et qu'en face,
28:29 il n'y a pas les intervenants disponibles. C'est un peu faux.
28:32 Nous ne savons pas les mobiliser. Le problème, c'est que
28:35 les pouvoirs publics ne savent pas. Ils ont abandonné
28:38 nombre d'émissions de services publics, ça a été dit dans votre première partie
28:41 d'émission, éducation nationale, police, justice, santé,
28:44 j'en passe et des meilleurs. Dans le champ de la santé mentale,
28:47 de l'accompagnement des personnes en difficulté
28:50 et spécialement des enfants, depuis des années,
28:53 et ça passe par toutes les couleurs politiques,
28:56 on n'a pas fait ce qu'on devait faire.
28:59 Regardez ce qui se passe dans les familles, qui implose, qui explose
29:02 avec la montée actuellement du nombre d'enfants qui sont accueillis
29:05 par les services de l'aide sociale à l'enfance.
29:08 C'est bien parce qu'à proximité des familles, quand la famille élargie
29:11 ne peut pas fonctionner, il n'y a plus les services sociaux qui existaient
29:14 jadis, la santé scolaire, le service social scolaire,
29:17 la protection maternelle et infantile, la psychiatrie infantile,
29:20 le service du handicap et maintenant même la prévention spécialisée.
29:24 Tous ces services sont disparus. Ce que fait
29:27 l'Avita, c'est de démontrer que si les services sont
29:30 disparus, il y a encore dans ce pays un certain nombre de gens qui sont
29:33 mobilisables, si on veut bien s'organiser pour les mobiliser.
29:36 - Et bien vous restez avec nous. - Je ne vais pas dire de petits détails,
29:39 les financements, c'est qu'un petit détail. - On fait une petite pause,
29:42 on en reparlera dans quelques instants. L'association
29:45 s'appelle l'Avita. Pierre Rosenberg est avec nous
29:48 Guy Benamovic et
29:51 cette belle association justement pour
29:54 venir en aide à cette jeunesse un petit peu
29:57 et je dis même beaucoup très perturbée.
30:00 On en parle dans un instant 0826 300 300. Vous avez envie de poser des questions
30:03 vous êtes les bienvenus jusqu'à 20h.
30:06 Sud Radio, les vraies voix qui font bouger la France.
30:09 19h20, les vraies voix citoyennes. Aurélie Gros,
30:12 Stéphane Pelé. - Et on est ravis de retrouver
30:15 Stéphane Pelé et Aurélie Gros, c'est le G500
30:18 qui chaque semaine nous propose des
30:21 associations de personnes très motivées sur l'engagement
30:24 sur le terrain. Et ce soir c'est l'association
30:27 l'Avita. Pierre Rosenberg est avec nous et Guy
30:30 Benamovic qui est avec nous. C'est cette association qui
30:33 vient justement à titre préventif
30:36 à l'endroit d'une jeune génération.
30:39 Vous évoquiez tout à l'heure ces jeunes
30:42 à qui vous permettez de rencontrer
30:45 des praticiens sur des pathologies
30:48 qu'ils ont. Quel est le rôle des
30:51 parents aujourd'hui ? Quand vous dites que ce sont des
30:54 professionnels de santé qui identifient le mal-être
30:57 de ces enfants, quel est le rôle des parents ? Est-ce que les parents
31:00 s'en rendent compte ? Est-ce que finalement
31:03 ce rôle des parents est essentiel aussi ?
31:06 - Jean-Pierre ?
31:09 - Oui, je veux bien répondre mais je pense que c'est à Guy
31:12 de le faire. Oui, bien entendu, les parents à la fois
31:15 sont participes d'eux,
31:18 parfois ils sont à l'origine des problèmes que les enfants peuvent rencontrer
31:21 et ils sont les mieux placés
31:24 pour percevoir, à condition
31:27 d'avoir les bonnes grilles de lecture, un certain nombre de symptômes.
31:30 Ce qui est intéressant, c'est que
31:33 dans les hypothèses dont nous parlons, c'est qu'ils ne peuvent pas tout seul
31:36 répondre aux problèmes. Et l'enjeu c'est surtout de ne pas
31:39 les laisser tout seul. D'où le fait
31:42 de pouvoir faire appel à des intermédiaires
31:45 comme les médecins, le médecin de quartier, le médecin de famille
31:48 qui lui-même ne doit pas être laissé isolé. C'est toute une chaîne.
31:51 Donc il faut que les parents réalisent qu'il y a un problème avant le suicide,
31:54 si possible, ou l'attentif de suicide. Deuxièmement, qu'ils trouvent un médecin
31:57 qui lui-même est informé et qui va pouvoir passer le relais
32:00 à une association comme l'Avita ou à d'autres, peu importe,
32:03 il n'y a pas que l'Avita en France qui fasse le nécessaire.
32:06 Je pense que Guy peut prendre le relais à ce moment-là.
32:09 - Avant qu'il ait le relais... - En fait, on peut intervenir naturellement.
32:12 - Pardon ? - Guy, je complète
32:15 un petit peu le propos. Il y a le rôle des parents et donc le réseau
32:18 de réponses, comme disait Jean-Pierre Rosenzweig.
32:21 Justement, expliquez-nous bien ce fameux réseau
32:24 parce qu'il y a quand même quelque chose d'extraordinaire dans votre action,
32:27 c'est que vous avez complètement pris la place de l'action publique défaillante
32:30 et vous, vous proposez une réponse en 2 à 3 jours maximum.
32:34 Comment vous réussissez ça et surtout,
32:37 comment on peut faire pour vous aider ? - Et avec quel moyen, surtout ?
32:40 - Alors, en fait,
32:43 le processus est très simple, si vous voulez.
32:46 D'abord, ça part du constat
32:49 des services publics naturellement saturés, comme je disais tout à l'heure,
32:52 mais c'est surtout aussi de notre expérience.
32:55 Notre expérience, ça veut dire un comité d'experts et puis une association
32:58 avec un conseil d'administration, des personnes impliquées,
33:01 mobilisées et ce comité d'experts est composé,
33:04 comme je vous disais tout à l'heure, de psychiatres, je ne sais pas si je l'ai dit,
33:07 mais en tous les cas de psychiatres, de psychologues, de sociologues, d'historiens,
33:10 de philosophes et c'est une réflexion globale que nous avons menée.
33:13 On est tous avec 20, 25, 30 ans
33:16 d'expérience de terrain, donc des cliniciens de terrain
33:19 et nous sommes partis sur ce constat, comment
33:22 pallier les défaillances et les carences et surtout
33:25 les problèmes de saturation des services publics.
33:28 Donc voilà, on a mis en place ce
33:31 processus-là, ce dispositif, très très simple,
33:34 comme je vous disais tout à l'heure, le repérage par un professionnel,
33:37 donc ça veut dire des gens de terrain. Où sont les jeunes ?
33:40 Ces jeunes qui ne vont pas bien, ils sont aussi bien dans les collèges,
33:43 les lycées, les universités, les missions locales
33:46 et puis aussi dans des fondations, des établissements
33:49 comme la Fondation des Apprentis d'Auteuil et ce sont donc,
33:52 c'est un maillage avec l'ensemble de toutes ces institutions
33:55 comme tu disais tout à l'heure, les missions locales, la Fondation des Apprentis
33:58 d'Auteuil et la SEU, là en tous les cas pour le moment on est sur
34:01 Paris, Île-de-France, mais on peut recevoir un jeune qui peut nous appeler
34:04 ou un professionnel qui peut nous appeler de Lille, Marseille,
34:07 Sevran, Rouen ou Strasbourg,
34:10 il sera pris en charge de la même manière. Alors comment fait-on ?
34:13 Comme je vous disais tout à l'heure, il y a naturellement des difficultés
34:16 des pouvoirs publics de nous financer,
34:19 alors il est vrai que j'aimerais beaucoup que nous soyons reçus
34:22 par M. Rousseau, par le ministre de la Santé,
34:25 là on serait ravis de pouvoir
34:28 le rencontrer, comme aussi
34:31 les responsables de l'ARS et de la CNAM,
34:34 ce sont vraiment les trois institutions
34:37 qu'il faudrait naturellement rencontrer
34:40 et actuellement nous sommes sur 800,
34:43 nous avons pris en charge 800 jeunes et ceci
34:46 grâce à des financements privés, comme je vous disais
34:49 tout à l'heure, aussi bien la Mutuelle des douanes par exemple,
34:52 la Masfip et des fondations comme la Fondation Rothschild,
34:55 la Fondation Notre-Dame ou le Grand Orient de France
34:58 qui nous aident, toutes ces fondations et ces mutuelles
35:01 ont permis d'accueillir ces jeunes gratuitement,
35:04 mais je rappelle, nous réglons toutes les consultations,
35:07 les honoraires de tous les intervenants
35:10 qui sont avec nous. - Sans aucune aide de l'État actuellement ?
35:13 Rien ? Zéro ? - En dehors du Conseil Régional
35:16 d'Ile-de-France, comme je vous disais tout à l'heure, grâce à Mme Pécresse
35:19 qui est intervenue et aussi à sa directrice
35:22 de cabinet qui a voulu absolument nous soutenir.
35:25 - Mais vous ne pensez pas que Guy et Jean-Pierre...
35:28 - On peut même aller plus loin sur la question.
35:31 Bien entendu, on n'est pas concurrentiel d'aucune manière des services publics,
35:34 on souhaiterait même que les services publics fassent son boulot pour qu'il n'y ait pas
35:37 le secteur associatif qui pallie ces difficultés.
35:40 Alors nous restons à une échelle qui est tout à fait modeste.
35:43 800 situations, ça ne représente pas l'ensemble
35:46 de la problématique des jeunes de France qui sont en souffrance.
35:49 Ce qui est intéressant, et pour répondre à la question qui était posée,
35:52 c'est comment un secteur associatif, et ça répond à votre émission,
35:55 comment un dispositif associatif de militants
35:58 avec des bouts de ficelle arrive à faire mieux que les pouvoirs publics ?
36:01 Parce qu'il y a un dispositif public qui existe, il faut le dire.
36:04 Guy le connaît bien mieux que moi, il pourrait vous l'expliquer.
36:07 C'est lui qui a été mis en place de mobilisation des psychologues,
36:10 mais qui ne fonctionne pas. Peut-être ne fonctionne-t-il pas,
36:13 mais c'est une hypothèse, parce qu'on n'a pas su rémunérer la hauteur
36:16 du travail qui est fourni, de la prestation qui est fournie,
36:19 les psychologues, le résultat concret de la manœuvre, c'est qu'ils préfèrent aller ailleurs.
36:22 Nous, nous les payons au juste travail qu'ils fournissent,
36:25 et nous le faisons grâce au soutien de tout ce secteur caritatif
36:30 et militant qui nous soutient.
36:33 Alors la question maintenant qui est posée, c'est comment passer
36:36 de la politique de la mobilisation qui est la nôtre à une politique générale.
36:39 C'est ça la question qui est posée. Et nous n'y parvenons pas.
36:42 Et comment vous aider alors ? Il nous reste une minute vingt.
36:45 Comment vous aider ? Guy Benamaudi.
36:48 Comme je disais tout à l'heure, si on avait la chance de rencontrer
36:51 les pouvoirs publics, puisque...
36:54 Mais ça c'est le rôle de Stéphane Paulette.
36:57 Avec Aurélie Grand en renfort.
37:00 Attendez, j'ai ma petite fille.
37:03 Je suis de garde aussi.
37:06 On est en famille, ne vous inquiétez pas.
37:09 Place aux jeunes.
37:12 Voilà, donc voilà, en tous les cas, si les pouvoirs publics nous recevaient
37:15 et puis pouvaient entendre notre combat, parce que je crois que
37:18 si nous pouvons être soutenus aussi bien par les pouvoirs publics
37:21 mais aussi le privé, je crois que vous avez plus d'un million d'auditeurs.
37:24 Si chacun peut nous adresser un euro simplement,
37:29 ça permettrait de prendre en charge 500 jeunes de plus.
37:34 Si je peux répondre très vite à la question qui a été posée.
37:38 Comment on intervient ?
37:41 Dans les 48 heures, on engage un processus avec un bilantage.
37:44 Un bilan qui va être fait, bien évidemment, comme le disait Guy.
37:47 Psychiatrique et somatique.
37:50 Mais d'entrée de jeu, il y aura 16 séances.
37:53 16 séances qui vont être mises en place dans les quelques mois
37:56 qui vont suivre, avant de passer le relais aux institutions publiques.
38:00 Jean-Pierre Rosenzweig et Guy, est-ce qu'au moment de conclure,
38:03 vous pouvez nous dire juste l'adresse du site internet
38:06 et comment on peut signer la pétition pour être avec vous ?
38:10 Très court.
38:11 Alors www.lavita.paris,
38:14 c'est Paris parce que nous avons la création de l'association,
38:18 c'est sur Paris, mais comme je vous disais,
38:21 on reçoit des jeunes de toute la France.
38:24 Et là, je fais la pétition.
38:26 Il faut savoir que les parents sont impliqués aussi.
38:29 Merci.
38:30 La question sur la pétition, elle est sur misopinions.com.
38:34 Nous ne sommes que 10 000 à appeler à une amélioration
38:37 du dispositif de protection de l'enfance,
38:39 quand 62 000 personnes ont demandé que les chiens de maillot
38:42 soient mieux protégés.
38:43 Donc, il y a encore une marge de manœuvre.
38:45 Il y a 67 millions de Français qui manquent à l'appel.
38:48 Merci beaucoup, Guy Belabozig et Jean-Pierre Rosenzweig.
38:51 On se retrouve demain à 17h.
38:55 Merci beaucoup.
38:57 On mettra tout sur notre site internet et sur Twitter.
39:01 On se retrouve demain à 17h.
39:03 Passez une très belle soirée.
39:04 Merci à notre équipe formidable.
39:05 Salut, à demain.
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