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  • 08/11/2023
Harcèlement, consentement, sexualité féminine... Nikita Bellucci dévoile les dessous du X français et sur son expérience de star de l'industrie.
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#interview #nikitabellucci #x

Catégorie

😹
Amusant
Transcription
00:00 Et là, je suis tombée sur "The Pervers", mais ça a été super violent.
00:04 Je me suis lancée dans ce milieu parce que je fantasais sur un acteur
00:15 et je lui ai écrit sur Facebook à l'époque.
00:18 Du coup, on a appris, on a joué au quart toute l'année, comme j'ai déjà dit.
00:21 Je pense qu'il y a des raisons un peu plus profondes
00:23 quand on fait une introspection sur soi-même.
00:25 Mais la première raison, c'était ça en tout cas.
00:29 Il peut y avoir plein de raisons.
00:31 On peut rechercher l'aspect financier, qui est une belle connerie.
00:34 On peut rechercher le regard ou l'amour qu'on n'a jamais eu de la part de nos parents.
00:39 On peut rechercher l'adrénaline, on peut rechercher le plaisir.
00:42 On peut rechercher plein de choses.
00:43 Alors, ça dépend.
00:46 Si tu veux faire de belles images avec un beau rendu,
00:50 ça va prendre toute la journée.
00:51 On va reprendre les prises plusieurs fois.
00:54 Maintenant, si tu cherches à faire un reportage animalier,
00:58 ça prend deux heures le temps que tout le monde fasse ce qu'il a à faire.
01:00 Des fois, il n'y a pas du tout de scénario,
01:04 c'est-à-dire qu'on pose la caméra et on filme de bon au beau entre amis.
01:07 Si tu cherches à faire un film scénarisé, ça peut être le réel.
01:12 Moi, j'écris avec mon mari.
01:14 Par exemple, un film en ce moment qui sera bientôt.
01:16 Donc là, on est en train d'écrire.
01:17 Ça prend énormément de temps.
01:19 Il y a les dialogues à faire.
01:20 Donc voilà, moi, en tout cas, j'écris avec mon mari.
01:21 On valide les choses ensemble.
01:24 Les idées peuvent me venir dans le sens où je suis à la base
01:27 consommatrice de films, ce qui fait qu'il y a des choses que je vais voir.
01:32 Et je me dis maintenant, c'est pas assez travaillé.
01:33 J'ai envie de plus partir en profondeur.
01:36 C'est un mauvais jeu de mots.
01:37 Et donc, du coup, je me dis tiens, on aurait dû rajouter ça sur cette scène.
01:41 C'est dommage, on va réécrire tout ça et on va plus partir
01:44 dans moins mes délires que je peux avoir.
01:46 Et mon mari, oui, c'est pareil.
01:48 On crée un peu nos fantasmes qu'on réalise pas ou qu'on réalise, peu importe.
01:51 Faut savoir que je suis un petit peu associable comme fille,
01:56 vous ne me direz pas, mais je suis très, très timide.
01:58 Donc, j'ai beaucoup de mal à engager la conversation.
02:00 Étonnamment, j'ai pas trop de mal à avoir un rapport.
02:02 Donc, ça permet de faire connaissance, en gros.
02:04 Après, ça dépend des affinités que j'ai avec les gens,
02:06 mais généralement, je parle pas.
02:07 Je suis là, je fais mon travail et je rentre chez moi.
02:09 J'ai une anecdote, par contre.
02:10 Sur mon premier tournage, j'arrive, il y a un acteur qui est sur un canapé
02:14 et qui est en train de se ****** pour avoir le *** comme ça.
02:17 Et il ne me parle pas, en fait.
02:19 J'étais très, très mal à l'aise.
02:20 Donc, le maquilleur essaye de me détendre un petit peu.
02:22 Le mec ne me calculait absolument pas.
02:24 Il était là pour faire son boulot et voilà.
02:27 Il y a une fois, je suis allée à Prague.
02:30 J'avais absolument pas envie de tourner ce jour-là.
02:32 Et c'était une scène où il y avait pas mal de monde.
02:35 J'ai foutu la merde, en fait.
02:36 En gros, j'ai cassé l'ambiance totale.
02:38 J'ai fait en sorte, en fait,
02:39 que les acteurs ne puissent pas être présents physiquement.
02:43 Donc, j'ai fait ma...
02:44 J'ai été très, très chiante,
02:45 ce qui fait que tout le monde a ****.
02:47 C'est un peu pire que le tournage et je l'ai pas fait.
02:49 Je suis tombée une fois sur un réalisateur,
02:51 9h du matin, avec sa bouteille de bière dans la main.
02:54 Donc, c'est compliqué qu'un réalisateur
02:55 complètement bourré te donne des directives.
02:57 On peut se préparer de plusieurs façons.
03:01 Ça dépend de la pratique que tu fais.
03:02 Si tu dois faire de la nalle,
03:03 c'est mieux de faire un lavement avant
03:05 et de ne pas manger avant aussi.
03:06 Mais moi, en ce qui me concerne, je mange avant.
03:08 Je mangeais des gros pots de KFC
03:10 avec plein de trucs à...
03:11 Les cuisses de poule à manger.
03:13 Et les gens, ils hallucinent.
03:14 Ils disent "mais encore, t'arrives à le contrôler ?"
03:16 Préparer un tournage, il faut savoir avec qui tu tournes,
03:18 quelle pratique tu vas faire.
03:19 Si tu arrives pas sur un tournage,
03:21 la fleur au fusil,
03:23 pump it up, on y va.
03:24 Il faut connaître les acteurs avec qui tu vas tourner,
03:25 les pratiques que tu vas faire,
03:27 le scénario aussi, les tenues.
03:29 Il y a plein de choses à préparer.
03:31 Il n'y a pas de costumière, c'est le...
03:32 Il n'y a pas d'argent.
03:33 Non mais arrête !
03:35 Moi, à mon époque, on était archi mal payés
03:40 dans le sens où déjà, tu signes un contrat
03:41 pour les 90 ans à venir,
03:43 ton image, elle est cédée partout.
03:44 Sur Internet, à la télé.
03:46 90 ans, c'est-à-dire que t'es morte.
03:47 Il y a des gens, ils m'ont encore...
03:49 Mais surtout, il faut le savoir,
03:50 je trouve que par rapport au contrat,
03:52 on est archi mal payés.
03:53 Par rapport aussi aux conséquences,
03:54 on est très mal payés.
03:55 C'est pas l'eldorado non plus.
03:57 Après, ça dépend comment tu mènes ta carrière aussi.
03:59 Donc moi, ce que je vous conseille
04:00 à toutes et à tous,
04:01 les limeuses, etc.
04:04 Allez dans un centre des impôts
04:05 et renseignez-vous,
04:06 parce que le contrôle, vous allez l'avoir
04:07 un jour ou l'autre.
04:08 Évidemment qu'on peut dire non,
04:11 si la base, c'est le consentement.
04:12 Maintenant, moi, ce que je conseille,
04:14 c'est de faire tout par écrit.
04:16 Si on vous appelle pour un tournage,
04:18 vous passez par e-mail, par écrit,
04:19 par n'importe quel billet.
04:21 Vous mettez toutes les pratiques
04:23 que vous voulez faire
04:23 et toutes les pratiques que vous voulez pas faire.
04:25 Le jour du tournage,
04:26 certains peuvent faire en sorte
04:29 de vous retourner un petit peu le cerveau,
04:30 de vous pousser dans une direction
04:32 où vous ne vouliez pas aller.
04:33 Et le problème, c'est que vous allez
04:34 vous retrouver toute seule ou tout seul
04:36 dans ce tournage.
04:37 Et avec la pression,
04:38 ah bah tiens, on te retourne le cerveau
04:40 et tu dis oui malheureusement.
04:41 Sauf qu'à la base, ton consentement,
04:42 il est absolument pas respecté.
04:44 Donc passez toujours par écrit.
04:47 Je regarde pas du tout ce que je fais.
04:49 Je supporte pas me regarder.
04:51 J'ai juste envie, c'est de me baffer.
04:52 Après, j'aime bien me regarder
04:53 au niveau de la comédie.
04:55 J'apprends à prendre plaisir
04:57 à faire de la comédie,
04:58 chose qui n'était pas du tout le cas avant.
05:00 Une fois de plus, mon mari me pousse
05:02 et me donne confiance en moi
05:03 sur ce terrain-là.
05:04 C'est quelque chose que je travaille,
05:05 que j'aime bien travailler.
05:06 Quand j'étais aux États-Unis,
05:08 j'avais travaillé pour Kink,
05:10 qui est une production que j'adore,
05:12 où on fait beaucoup d'extrêmes.
05:14 Alors moi, je suis arrivée,
05:15 ouais, super performeuse et tout, etc.
05:18 Que tchip, j'ai poussé mes limites
05:20 beaucoup trop loin.
05:21 Je me suis dit, allez, il faut y aller,
05:22 il faut y aller, t'as pas le temps,
05:24 marche ou crève, quoi, tu vois, en gros.
05:25 Et j'ai pas respecté mes limites.
05:26 Les acteurs, le réal,
05:28 enfin, tout le monde était super cool,
05:29 mais c'est plus moi dans ma tête
05:31 où je me suis dit, il faut que j'aille plus loin.
05:33 Sauf que non.
05:33 À la base, t'avais tes limites
05:35 et t'as allé au-delà de tes limites
05:37 sur le tournage.
05:37 Ce qui fait qu'à la fin du tournage,
05:39 j'ai pleuré,
05:40 pas parce qu'on m'a fait du mal ou autre,
05:41 mais parce que je me suis dit,
05:42 mais meuf, tu t'es pas respectée.
05:44 T'as pas respecté tes limites
05:45 et je m'en suis voulue.
05:46 Mais uniquement à moi-même.
05:48 Tout le monde autour était safe.
05:49 Après, il faut savoir que "Kink"
05:50 est une production ultra sérieuse.
05:52 C'est-à-dire qu'on te donne un papier
05:53 que tu dois remplir,
05:54 genre ça t'accepte, ça t'accepte pas,
05:56 c'est signé, tout est fait
05:58 pour que l'actrice,
06:00 on respecte son consentement et voilà.
06:02 À partir de 18 ans, parce que c'est la loi,
06:06 mais je dirais surtout,
06:08 parce qu'il y a plein d'adultes
06:09 qui devraient même pas en regarder
06:10 parce que ça leur monte tellement le cerveau
06:11 qu'ils arrivent même plus à dissocier les choses.
06:13 Je pense que c'est quand t'as acquis
06:15 une certaine maturité,
06:16 que t'arrives à prendre du recul
06:18 sur ce que tu vois.
06:18 C'est pas parce qu'une actrice
06:20 dans ses scènes dit "Ah ouais,
06:23 je suis une grosse *****,
06:24 j'adore quand tu me fais ça",
06:25 que forcément, c'est réel.
06:27 C'est un film, il y a une mise en scène.
06:29 Nous, on nous demande de dire dans la scène,
06:31 "Oui, alors n'oublie pas de dire
06:32 que t'es une grosse *****,
06:33 ouais, ouais, t'inquiète, je vais...
06:34 Ah ouais, je suis une grosse *****,
06:36 j'adore ce que je fais."
06:37 Enfin, tu vois, c'est une mise en scène.
06:38 C'est du cinéma.
06:40 J'étais invitée à la projection
06:43 de John Byrouth, qui est un réalisateur *****
06:45 et j'avais rien à me mettre.
06:46 Je me suis dit "Maman, t'as pas une robe
06:47 à me prêter parce que je suis invitée
06:49 à une soirée John Byrouth et tout."
06:50 Et en fait, elle a tapé John Byrouth
06:52 sur Internet et là,
06:54 elle a juste pété les plombs.
06:55 Donc je lui ai dit "Ouais, ouais, t'inquiète,
06:56 j'ai arrêté, j'en fais plus."
06:58 Sauf que je me retrouve aux Etats-Unis
06:59 et je l'appelle avec un numéro
07:01 de Las Vegas à l'époque.
07:02 Elle a compris que j'étais aux Etats-Unis
07:04 et elle a compris que je continuais.
07:06 Donc là, je lui ai dit "Écoute,
07:07 je suis aux Etats-Unis,
07:08 tu peux rien me faire."
07:09 "Ouais, je continue, *****."
07:10 Moi, j'ai très peu d'amis,
07:14 ça se compte sur la moitié d'une main
07:15 par choix.
07:16 Maintenant, le peu de personnes
07:18 que je côtoie au quotidien,
07:20 ils sont au courant.
07:21 S'ils le sont pas, je vais leur dire.
07:23 Si la personne commence à me parler
07:25 de l'industrie, des coulisses et tout,
07:27 ça dégage.
07:28 Après, si c'est des personnes
07:29 en fait qui s'en foutent totalement
07:31 et qui ne parlent pas au personnage,
07:32 mais à la personne que je suis au quotidien,
07:34 bah oui, je les garde près de moi,
07:35 c'est clair.
07:36 Je suis mariée avec un caméraman
07:41 qui est dans cette industrie.
07:43 On est ensemble, on est mariés,
07:45 on est parents.
07:46 Enfin voilà, tout se passe très bien.
07:48 Il le vit très bien.
07:50 Il regarde mes vidéos, il est content.
07:52 Je regarde son historique,
07:53 Nikita, Nikita, Nikita, Nikita.
07:55 Et des fois, quand je vois Adriana Chichic,
07:56 je pète les plombs, mais c'est que moi.
07:59 Il ne faut pas oublier que je suis une femme
08:01 et je suis aussi devenue maman.
08:02 C'est un grand chamboulement
08:04 quand on devient maman,
08:05 c'est savoir se retrouver avec soi-même.
08:08 Les gens pensent souvent qu'une actrice ***
08:09 dans sa vie privée,
08:10 elle passe son temps à ***
08:12 et elle fait le ménage en Porte Jartel.
08:13 Alors pas du tout.
08:14 En ce qui me concerne,
08:15 je n'ai pas la même ***
08:17 que j'ai sur mes films.
08:18 Ça ne m'intéresse pas d'avoir la même ***.
08:20 Et je vais même encore plus sacraliser
08:22 le rapport ***
08:23 du fait de travailler dans un ***.
08:25 C'est simplement que mon mari,
08:29 on a beaucoup parlé de ça.
08:30 Il connaît mes craintes, mes angoisses.
08:32 Il le dit si bien.
08:33 Ce qu'il a besoin d'un enfant,
08:34 c'est de l'amour et d'un rempart
08:35 et d'un cadre et d'une protection
08:37 et d'être accompagné
08:39 pour se lancer dans sa vie.
08:40 Donc bon, là, à un moment donné,
08:42 moi, j'ai mes hormones de femme
08:44 qui commencent à me travailler.
08:45 Je fais, allez, vas-y, on le fait.
08:47 Et puis, ce n'était pas une décision
08:50 de prise à la légère.
08:51 Moi, j'avais vraiment besoin de réfléchir
08:52 et on a fait deux beaux bébés.
08:54 Pourquoi Rocco, Manu Ferrara
08:58 ont une bonne image et pas les femmes ?
09:01 Je pense que les gens les considèrent
09:03 un peu comme leur père spirituel.
09:05 Mais la femme, voilà,
09:06 dès qu'une femme déjà s'exprime,
09:08 elle est une ***.
09:10 Parce que oui, les femmes ont une ***.
09:12 Les femmes sont des *** aussi.
09:13 C'est des ***, des ***, etc.
09:15 Donc imaginez, en plus de ça,
09:16 si elle est actrice ***.
09:18 Alors là, c'est même plus une ***.
09:19 C'est une sorcière quand même sur le bûcher.
09:20 Il s'agirait un petit peu
09:21 de changer les mentalités.
09:23 Les femmes que vous avez épousées,
09:25 vos soeurs, vos mères ont une ***.
09:28 Ce *****, comme je l'ai dit.
09:30 Et à un moment donné,
09:31 il faudrait peut-être les laisser respirer.
09:32 Et j'invite également les femmes
09:34 à faire un peu plus preuve de sororité.
09:37 Quand moi, je vois par exemple
09:38 des commentaires de femmes.
09:39 "Ouais, t'es qu'une ***, t'es sale."
09:42 Non mais il y a un moment où
09:43 vous êtes des femmes quand même.
09:45 Un petit peu d'intelligence,
09:45 ça ne vous ferait pas le mal pour certaines.
09:47 Il y en a une, une fois, elle me dit
09:48 "Oui, tu devrais avoir honte.
09:50 Ton enfant va avoir honte de toi."
09:52 Je clique sur son profil.
09:53 La meuf, c'est une daronne.
09:54 En fait, c'est ça que tu m'inculques à ton enfant.
09:56 C'est de stigmatiser, d'envoyer des messages
09:58 à une personne que tu ne connais même pas
10:01 pour lui dire "Ni, ni, ni, c'est pas bien."
10:02 "Mais oh, t'as quel âge ?"
10:03 Il ne faut pas s'étonner que les enfants harcèlent.
10:05 Quand nous, en tant qu'adultes,
10:07 on passe notre temps à faire que de la ***.
10:09 Parce qu'il ne faut pas oublier
10:10 que les enfants nous regardent.
10:11 On a une influence sur eux.
10:13 Moi, quand je vois par exemple
10:14 sur les réseaux sociaux,
10:15 tout le monde est en train de se juger.
10:16 Tout le monde est en train de dire
10:17 "Ni, ni, ni, t'as vu elle ?
10:18 Elle a un gros ***.
10:19 Elle, lui, c'est un roux."
10:21 Ce qu'on transmet aux enfants,
10:22 c'est le stigma et le rejet.
10:24 Donc, il ne faut pas s'étonner
10:25 qu'un enfant harcèle lui à son tour
10:28 et trouve ça normal.
10:29 Par exemple, Mila.
10:30 Mila qui a été harcelée, menacée de mort, etc.
10:33 Et qu'on voit sur un plateau télé.
10:34 "Ah bah oui, mais enfin quand même,
10:35 elle a provoqué en disant ça."
10:37 "Mais vous êtes des oufs ou quoi ?"
10:38 Il y a juste la liberté d'expression dans ce pays
10:40 et on est en train de légitimer le harcèlement.
10:42 Pour moi, c'est devenu tellement banal
10:44 quand on arrive à ce genre de drame.
10:46 Nous, je pense, en tant que parents
10:47 et adultes, on devrait se remettre
10:49 un petit peu en question
10:50 et ne pas s'étonner de tout ce qui se passe
10:51 dans la société à l'heure actuelle.
10:53 Je suis remontée comme une pendule.
10:54 Est-ce qu'on me reconnaît dans la rue ?
10:59 Oui.
10:59 Après, les gens sont beaucoup plus respectueux
11:03 et font attention, en fait.
11:05 Avant que je prenne la parole dans les médias,
11:06 il y a quelques années,
11:07 c'était beaucoup d'insultes.
11:09 Et à partir du moment où j'ai tapé du poing sur la table
11:11 en disant "non mais ça suffit, vos harcèlements,
11:14 vos menaces, vos insultes, etc."
11:15 et qu'il s'en est suivi tout ça,
11:18 les gens sont respectueux.
11:20 Ils ne viennent pas forcément me voir
11:21 parce qu'il y a des moments où je suis en famille.
11:23 Donc, ils se disent "bon, bah, t'as pas envie, tu vois."
11:26 Ça reste délicat aussi.
11:27 Ça reste très bienveillant.
11:28 Merci, les gens.
11:29 Un psy, ouais.
11:32 Quand j'ai été harcelée,
11:34 ça a eu un impact psychologique sur moi.
11:39 Donc, j'ai été aidée là-dessus.
11:41 Après, oui, moi, je vois un psy.
11:42 Enfin, j'ai mon psy,
11:43 mais mon psy, c'est ma meilleure copine.
11:45 Je lui raconte toute ma vie,
11:46 tout ce qu'on évoque.
11:47 J'évoque même pas le p*****.
11:49 Il y a beaucoup de retours positifs,
11:54 mais pas forcément par rapport à mes scènes
11:57 ou à mon travail en tant que telle.
11:58 C'est plus par rapport aux prises de parole.
12:00 C'est simplement que les gens se disent
12:03 "bah, c'est bien, continue,
12:05 il faut se battre".
12:06 C'est plus pour ça, il y a beaucoup d'encouragement.
12:08 On se reconvertit, tout simplement,
12:12 mais on peut avoir des difficultés à se reconvertir.
12:15 Moi, en 2016, j'arrête le porn
12:18 et je me reconvertis dans le médico-social.
12:20 Donc, le médico-social, c'est payer une misère,
12:24 mais c'est, je crois, le plus beau métier.
12:26 Et le métier, moi, qui me fait le plus vibrer,
12:28 c'est le médico-social, quoi.
12:30 AES, accompagnement éducatif et social.
12:33 Et donc, du coup, je rentre en centre de formation.
12:35 Je paye ma formation toute seule, comme une grande,
12:37 sauf qu'au bout d'un mois, je vois les regards.
12:39 Et donc, du coup, je vais voir mon chef de pôle.
12:40 Je dis à mon chef de pôle
12:41 "bon, faut que je vous le dise,
12:43 j'ai fait du p*****".
12:44 Je pense que tout le monde m'a reconnu.
12:47 Je préfère vous le dire moi-même avant que...
12:49 Et là, je suis tombée sur The Pervert,
12:51 mais ça a été super violent,
12:53 où il m'a prise devant toute la classe,
12:56 mais j'ai été humiliée,
12:58 mais d'une puissance phénoménale,
13:00 en me questionnant sur ma probité morale
13:02 à travailler dans le médico-social,
13:04 à dire que lui, il avait travaillé avec des femmes
13:07 qui avaient fait des infanticides,
13:10 qu'il a sorti de la rue,
13:11 qui ont été prostituées, qui avaient la g**le,
13:14 mais que moi, mon cas,
13:15 il ne pouvait pas me sauver.
13:17 C'est souvent le discours des abolitionnistes,
13:19 les actrices p***** ont besoin d'être sauvées.
13:20 Moi, j'ai juste besoin de faire ma formation,
13:22 l'esquipement, je m'en fous.
13:23 Donc, ça allait très très très très loin.
13:25 J'ai fait comprendre à la direction,
13:26 parce qu'en amont, j'étais en train de gérer le dossier,
13:29 je leur ai fait comprendre que c'est simple,
13:30 c'est s'ils me viraient, déjà, ils étaient dans l'illégalité,
13:32 parce que c'est de la discrimination,
13:33 et que s'ils faisaient ce genre de choses,
13:36 j'allais les attaquer en justice,
13:37 avocat, article de prêt,
13:39 j'allais foutre un énorme bordel.
13:40 Alors, si en partant au procès, je gagnais,
13:42 je me visais de l'argent,
13:43 mais moi, ça ne m'intéressait pas,
13:44 je voulais juste avoir ma formation.
13:45 Et donc, de là, revirement de situation,
13:47 "Ah bah non, on vous garde, il n'y a pas de problème."
13:50 Alors par contre, on met ça sous silence.
13:51 Vous arrêtez ce que vous avez déclenché, bah oui.
13:53 Du coup, j'ai été diplômée,
13:54 officiellement, à l'ESSE.
13:56 Il y avait un résident qui était polyhandicapé,
14:05 en situation de polyhandicap,
14:08 et il pouvait rentrer en grosse crise.
14:13 Et moi, j'arrivais, en fait, avec toute ma connerie,
14:19 je ne sais pas, j'arrivais à le faire rire, en fait.
14:22 Et quand je voyais...
14:23 Pardon.
14:25 Pardon.
14:26 Et quand j'arrivais,
14:28 bah voilà, il avait le smile.
14:30 Et quand tu arrives à détendre une crise,
14:34 c'est super positif,
14:36 et puis tu accompagnes le résident dans sa vie,
14:39 et voilà, et tu participes à ça,
14:41 et c'est, comme je l'ai dit,
14:44 pour moi, c'est "the métier".
14:45 C'est le plus beau métier du monde.
14:46 Après celui de maman, c'est le plus beau métier du monde.
14:48 Je suis trop dans le social, je suis trop dans le...
14:50 Moi, je donne tout aux gens.
14:51 Je suis prête à me "sacrifier", entre guillemets,
14:55 pour les gens.
14:56 Je m'occupe des fleurs, je peux en pleurer, quoi.
14:58 Maman, elle a un cœur d'artichaut.
15:05 Mes enfants connaissent leur maman,
15:07 et ils vont pas découvrir leur maman dans 10 ans.
15:09 Donc, petit à petit,
15:11 je vais employer un langage adapté à leur âge,
15:13 et je vais surtout les éduquer à une ouverture d'esprit,
15:16 à pas juger l'autre, que ce soit moi ou d'autres.
15:19 Enfin, il y a un moment...
15:20 Et puis, je verrai sur le moment venu, au final.
15:22 Maintenant, mon mari est là aussi,
15:25 pour les accompagner.
15:26 Alors, forcément, mes enfants,
15:28 à un moment donné, seront en rébellion.
15:29 "Bah, t'as fait ça, c'est pas bien !"
15:31 Et puis, à un moment donné,
15:32 peut-être qu'ils se diront aussi,
15:33 "C'est ma mère, et ma mère, je l'aime."
15:35 Enfin, fuck off, au final, quoi.
15:37 Je pense qu'ils auront compris ce vers quoi je vais les inculquer,
15:41 c'est-à-dire l'ouverture d'esprit,
15:42 et tu juges pas l'autre.
15:43 Maintenant, s'ils comprennent pas ça,
15:44 je pense peut-être un petit peu échouer.
15:46 Je mise sur leur intelligence.
15:49 Voilà !
15:52 C'est mon psy qui va être content.
15:53 Moi, je fais très dur envers moi-même.
15:55 Je peux ne pas avoir confiance en moi,
15:56 mais ça, c'est plus mon parcours de vie hors porn qui veut ça.
16:00 Maintenant, justement, par rapport à mon parcours de vie,
16:04 finalement, je suis très fière de moi par rapport à mon parcours de vie,
16:07 où j'en ai chié.
16:08 Je me suis faite toute seule,
16:09 et je suis surtout très fière de la mère que je suis,
16:12 et de l'éducation que je donne à mes enfants.
16:14 Donc, ouais, non, je suis fière de moi.
16:15 [Musique]
16:17 [Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org]

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