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  • il y a 2 ans
La guerre Israël-Hamas a provoqué de nombreuses réactions dénonçant des « crimes de guerre ». Mais que signifie exactement cette notion, et qu’est-ce qui régit ce que l’on a le droit de faire ou pas en situation de conflit armé ?

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Transcription
00:00 de possibles crimes de guerre.
00:01 Ce sont des crimes de guerre massifs.
00:02 Et ça, c'est pas un crime de guerre.
00:04 Attendez, d'abord, c'est quoi un crime de guerre ?
00:06 Et plus largement,
00:08 que dit le droit international en temps de guerre ?
00:10 Ici, on parle du droit international humanitaire,
00:13 qui fait partie du droit de la guerre.
00:14 Il fixe ce qui est autorisé et ce qui est interdit
00:18 dans un conflit armé,
00:19 que ce soit entre deux États ou même au sein d'un seul.
00:22 Ce droit est composé de plusieurs textes fondateurs,
00:24 dont le principal, les conventions de Genève.
00:27 On parle souvent de la convention de Genève,
00:29 mais il y en a quatre qui ont été signées
00:32 par tous les pays du monde et s'appliquent donc à tous.
00:34 Elles annoncent plusieurs principes fondamentaux.
00:37 La distinction entre civils et combattants,
00:39 la proportionnalité dans l'attaque,
00:41 la précaution dans l'attaque
00:43 et l'interdiction de créer des souffrances superflues.
00:45 Toute violation grave de ces règles est un crime de guerre.
00:49 Ce qui concerne le plus souvent les meurtres
00:51 ou les atteintes à l'intégrité physique de civils
00:54 ou de prisonniers de guerre,
00:55 l'utilisation d'armes interdites,
00:57 mais aussi le pillage ou la destruction délibérée
01:00 et arbitraire de construction civile.
01:02 C'est différent d'un crime contre l'humanité,
01:04 qui est une attaque intentionnelle généralisée ou systématique
01:08 contre toute population civile.
01:10 Ou du crime de génocide,
01:12 qui renvoie des actes commis dans l'intention de détruire,
01:14 en tout ou en partie,
01:16 un groupe national, ethnique, racial ou religieux.
01:19 Maintenant, prenons quelques exemples précis.
01:22 Peut-on viser des hôpitaux ?
01:23 Alors, tous les bâtiments civils sont protégés
01:26 par le droit international humanitaire.
01:28 Ils ne doivent pas faire l'objet d'une agression,
01:30 que ce soit des bombardements, des tirs ou des encerclements.
01:33 C'est encore plus vrai pour les établissements de santé,
01:36 dont le personnel médical est protégé
01:38 et ne doit pas être entravé
01:40 dans l'exercice de ses fonctions humanitaires.
01:42 Par contre, cette protection ne s'applique pas
01:45 si ces endroits sont détournés de leurs fonctions humanitaires
01:48 pour commettre des actes nuisibles à l'ennemi,
01:50 comme par exemple y stocker des munitions.
01:52 A-t-on le droit de faire un blocus ?
01:54 Techniquement, oui. Il n'est pas interdit de couper
01:56 les ravitaillements ou les communications
01:58 d'une ville ou d'un territoire.
01:59 Mais affamer une population civile est un crime de guerre.
02:03 Un blocus ne doit pas non plus priver les civils
02:05 des services et biens essentiels à sa survie,
02:07 sans quoi elle devient illégale
02:09 et s'apparente à une punition collective.
02:11 C'est-à-dire punir toute une population civile
02:14 pour un ou des faits qu'elle n'a pas commis.
02:17 Quelles sont les règles sur les otages ?
02:19 La prise d'otage est par définition le fait d'enlever une personne
02:22 ou de la détenir, accompagnée de menaces de la tuer,
02:25 de la blesser ou de continuer à la détenir,
02:27 afin de contraindre une tierce partie
02:29 à accomplir un acte quelconque.
02:31 C'est interdit et considéré comme un crime de guerre.
02:35 Maintenant qu'on a dit tout ça,
02:36 qu'est-ce qui se passe quand ces règles sont bafouées ?
02:38 Déjà, ce qu'il faut retenir, c'est que seules des personnes physiques
02:41 peuvent être jugées pour des crimes de guerre.
02:43 Ni des États, ni des groupes armés.
02:45 C'est d'abord à la justice nationale du ou des pays concernés
02:49 de se saisir pour juger les personnes accusées de crimes de guerre.
02:52 Si elle ne peut pas ou ne veut pas le faire,
02:54 une juridiction internationale peut s'en saisir.
02:57 Notamment la SCPI, la Cour pénale internationale,
03:00 située à Laé, qui a été créée spécifiquement pour ça.
03:03 Mais en principe, il faut que le crime ait été commis
03:06 par un ressortissant ou sur le territoire
03:08 d'un État ayant ratifié le statut d'homme,
03:10 le texte qui régit la SCPI.
03:12 Ce n'est pas le cas d'Israël, qui l'a signé mais jamais ratifié.
03:16 Par contre, c'est le cas de l'autorité palestinienne,
03:18 qui l'a fait en 2015.
03:19 La SCPI peut donc poursuivre pénalement
03:22 tout crime de guerre ou crime contre l'humanité
03:24 commis sur le sol palestinien ou par un Palestinien.
03:27 Cela peut concerner les possibles crimes commis à Gaza
03:30 par l'armée israélienne,
03:31 comme les massacres commis par la branche armée du Hamas
03:34 le 7 octobre.
03:35 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
03:38 *tap tap tap tap tap tap tap tap tap*

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