- 07/11/2023
Dérapage de Guillaume Meurice : un administrateur de Radio France demande des sanctions dans TPMP !
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00:00 Sur le cam, Guillaume Meurice, cet humoriste, si on peut dire humoriste, de France Inter,
00:06 qui a suscité un tollé dimanche dernier.
00:08 Alors on va revoir encore la vidéo, parce que cette phrase a suscité de nombreuses
00:12 réactions dont celle du député RN, Thomas Ménager, qui a qualifié Guillaume Meurice
00:16 de "diodonné du service public payé par nos impôts".
00:18 Et dans un instant, nous aurons avec nous sur le plateau un administrateur du Radio
00:23 France, Jérémy Patrier-Lettus, qui est député, horizon, et qui va nous en dire plus sur cette
00:28 affaire, puisque Guillaume Meurice a réagi en plus.
00:31 Il a continué en fait dans son idée, et c'est vrai qu'il a réagi sur les réseaux sociaux.
00:40 Guillaume Meurice est un petit peu acculé en ce moment.
00:42 Regardez, on va revoir la vidéo si vous ne l'avez pas encore vue.
00:45 C'est vrai qu'on n'a jamais autant parlé de lui, parce que je pense qu'en notoriété,
00:48 c'était pas...
00:49 - En ordon noir, si je peux dire.
00:50 - En notoriété, il était...
00:51 C'était pas...
00:52 - Ah non !
00:53 - Ah non, mais c'est vrai, c'était pas l'indolon, et puis maintenant, c'est...
00:54 - Ah, c'est toujours pas.
00:55 - Non, c'est toujours pas.
00:56 Regardez.
00:57 Alors Halloween, Halloween approche et tout le monde commence à chercher un déguisement
01:01 pour faire peur.
01:02 En ce moment, il y a le déguisement Netanyahou qui marche pas mal pour faire peur.
01:05 Vous voyez qui c'est ? Une sorte de nazi, mais sans prépuce.
01:08 Voilà.
01:09 Alors, il fait pas peur.
01:10 - Mais il coule.
01:11 - Il fait pas peur à tout le monde.
01:14 - En tout cas, les gens ont réagi.
01:15 - Voilà, donc c'était cette vidéo qu'on a déjà montrée dans l'émission.
01:18 Nombreuses, de nombreuses réactions.
01:21 Et Guillaume Meurice a réagi.
01:23 On va d'abord regarder la réaction de Thomas Ménager.
01:25 Regardez, et après, on verra ce qu'a dit Guillaume Meurice.
01:29 - Moi, ce qui m'inquiète aujourd'hui, c'est l'importation de ce conflit en France, c'est
01:34 les manifestations antisémites qu'ils peuvent exercer, c'est ce que Gilles Kepel appelle
01:39 le djihadisme d'atmosphère qu'on voit sur toutes les sphères.
01:45 On le voit même, excusez-moi monsieur le baron, mais moi je suis quand même aussi étonné,
01:48 on le voit même sur votre antenne.
01:49 Monsieur Meurice, qui il y a deux jours a voulu faire un peu le dieu donné du service
01:53 public, qui est sur votre antenne, qui est payé par le service public et qui a tenu
01:56 des propos antisémites.
01:57 - Alors Guillaume Meurice a réagi.
01:59 Toujours intéressant d'avoir l'avis sur l'antisémitisme d'un représentant d'un
02:03 parti créé par des SS.
02:04 Alors, il y a énormément de réactions et on voulait absolument avoir la réaction aussi
02:08 de Jérémy Patrier-Lettuce, député horizon du Calvados.
02:10 Et vous êtes administrateur de Radio France.
02:12 - Tout à fait.
02:13 - Donc c'est assez intéressant d'avoir votre avis sur ce qui s'est passé parce qu'on va
02:17 revenir sur, vous allez me dire ce que vous en pensez, sur la réaction de la direction
02:22 de France Inter dans un instant.
02:24 Mais déjà, vous sur ça, Jérémy Patrier-Lettuce, sur ça en tant qu'administrateur de Radio
02:29 France, est-ce que vous cautionnez, est-ce que vous dites que c'est de l'humour ou est-ce
02:32 que vous dites que c'est inadmissible ?
02:33 - Je vais vous répondre, je vais pas être en deux mots, pour vous dire pourquoi j'ai
02:35 accepté votre invitation.
02:37 On s'est demandé pourquoi un député administrateur de Radio France venait sur votre antenne.
02:40 Il y a deux raisons.
02:41 La première c'est que je suis administrateur de Radio France, je suis attaché à l'audiovisuel
02:43 public et on pourra en discuter.
02:45 Et je pense que c'est important et que Guillaume Meurice, d'une certaine manière, nuit à
02:48 ce que fait le service public et c'est le service public.
02:50 La deuxième raison, c'est que je crois à la diversité de l'information et des médias.
02:54 Et je n'ai pas accepté le boycott, l'appel au boycott de votre émission.
02:58 Et je suis là aussi en tant que député, je pense qu'on peut être en désaccord avec
03:02 ce que vous pouvez défendre, on peut être en désaccord avec ce que certains médias
03:04 défendent, mais je pense, et je le dis aux jeunes qui nous écoutent, on ne peut pas dans
03:07 notre pays boycotter des émissions ou des médias.
03:10 C'est vrai pour vous, c'est vrai pour France Inter.
03:12 Quand j'entends des gens dire "il faut boycotter France Inter, on a besoin de cette diversité
03:15 des médias", c'est pour ça aussi que j'ai accepté votre invitation et je voulais vous
03:17 le dire.
03:18 – C'est bien de le dire, bravo, bravo Jérémy.
03:19 [Applaudissements]
03:20 – Et Jérémy, je vais rebondir sur ce que vous dites, on peut ne pas être d'accord
03:25 avec nous, ne pas être d'accord avec moi sur plein de séquences, sur des choses, etc.
03:29 Mais là, en l'occurrence, ne pas être d'accord avec une émission qui prône la paix, sur
03:33 ce point-là, là, c'est que vraiment, il y a un énorme problème.
03:37 Sur d'autres séquences de l'émission, je peux comprendre qu'il y ait des gens qui
03:40 ne soient pas d'accord, etc.
03:41 Sur cette séquence-là, c'est quand même problématique.
03:43 – C'est très dangereux quand on en vient dans un pays à boycotter des médias.
03:46 Est-ce qu'on veut devenir la société américaine ?
03:47 Regardez, les gens de gauche regardent CNews, les gens de droite regardent Fox News.
03:50 C'est ça qu'on veut dans notre pays ? On veut que les gens de gauche regardent
03:52 certains médias et les gens de droite, il faut de la diversité des médias.
03:55 Moi, je me réjouis qu'un député rassemblé au National ait été invité à France Inter.
03:58 – Après, je vous le dis bien, il y a plein de gens qui ont lancé un boycott de France
04:01 Inter, qui n'a jamais aussi bien marché, et le boycott de TPMP, qui n'a jamais aussi
04:05 bien marché aussi.
04:06 Donc c'est vrai que les boycotts, c'est surtout sur les réseaux sociaux, mais c'est
04:09 vrai que boycotter l'AP, c'est assez problématique.
04:15 Bon, sinon, sur le cas de Guillaume Meurice, vous avez dit il y a un instant, monsieur
04:18 le député, vous avez dit qu'il nuisait aux services publics, aux valeurs du service
04:22 public.
04:23 – Moi, je crois que le problème de Guillaume Meurice, ce n'est pas ce qu'un humoriste
04:25 peut dire.
04:26 Moi, on pourra en discuter, je pense qu'un humoriste peut tout dire.
04:28 Et ce n'est pas la question.
04:29 La question, c'est à quel moment on n'est plus un humoriste et on devient un militant
04:33 politique.
04:34 Et c'est ça la question.
04:35 Moi, c'est ce que j'ai écrit dans mon courrier à la présidente, ce n'est pas
04:38 de mettre des limites à la liberté d'expression.
04:39 La loi en pose, on l'a vu avec l'affaire Dieudonné, mais c'est est-ce que quelqu'un
04:43 qui, sur son compte Twitter, toute la journée exprime des opinions politiques, peut ensuite
04:48 se cacher derrière l'humour pour avoir des propos aussi scandaleux qu'il a tenus.
04:52 Et c'est important, parce que ce n'est pas ici un combat contre la liberté d'expression.
04:55 Moi, je suis attaché à la liberté d'expression, au droit à l'humour, au droit à la satire
04:58 des proches qui disaient on peut rire de tout.
05:00 Mais on ne peut pas, quand on a des expressions politiques, quand d'une certaine manière
05:05 on est un militant politique, se cacher derrière l'humour pour ensuite dire qu'on est un
05:10 humoriste.
05:11 – L'humour, en fait, c'est militant.
05:12 C'est-à-dire que l'humour, de par son essence, c'est militant.
05:14 Et tous les chroniqueurs à la radio ont toujours été, quelque part, politisés, ont fait
05:18 passer leur message politique à travers leur humour.
05:21 On ne peut pas demander à un humoriste d'avoir l'air complètement nul.
05:23 – Jamel Debbouze, Kadel Malé, Franck Dubosc, ils ne sont pas politisés.
05:24 – Non, moi je parle de ce type d'humoriste chroniqueur à la radio, à la télé.
05:29 Généralement, quand on fait de l'humour, il y a souvent un aspect politique et on peut
05:33 lire à travers ce que dit Gaspard Proust.
05:35 C'est exactement la personne que j'avais en tête.
05:36 – Gaspard Proust est très drôle.
05:37 – Oui, mais dans la limite… – Alors, c'est une question de goût,
05:38 de l'humour.
05:39 Moi, je ne le trouve pas drôle.
05:40 Mais peut-être, il y a des gens qui ont malheureusement rigolé.
05:41 – Non, mais moi, ce que je pense… – Mais dans la limite de ce qui est autorisé,
05:44 dans la limite de ce que dit la charte.
05:47 – Gaspard Proust, toi, tu estimes que Gaspard Proust, c'est politiquement correct ?
05:49 – Oui, c'est politiquement correct.
05:50 – Gaspard Proust, il est sur une chaîne privée.
05:51 – Parce que ce n'est pas militant, Gaspard Proust.
05:54 Ça n'a rien à voir.
05:55 Il est beaucoup plus proche d'un des proches que de Guillaume Laurin.
05:59 Et puis Gaspard Proust, je vais te dire, l'avantage de Gaspard Proust, et c'est pour ça qu'on
06:03 lui pardonne tout, c'est qu'il est très drôle.
06:05 Je suis désolé, c'est comme Pierre Desproges, il avait le talent.
06:07 Gaspard Proust, il a le talent.
06:08 Après, à un moment… – Il est sur une radio privée.
06:10 – Et Gérard Géril, par ailleurs, il est sur une chaîne privée, ça regarde le groupe.
06:14 – On ne peut pas museler quelqu'un parce qu'il est nul.
06:15 – Non, non, je suis d'accord avec vous.
06:16 Ce n'est pas une question de talent.
06:17 – Là, il est en contravention, et monsieur l'administrateur, vous pouvez nous le dire,
06:20 il est en contravention avec l'article 5 de la charte.
06:22 – Si vous m'permettez juste de… – Juste, je voudrais la citer.
06:25 "La société participe aux actions en faveur de la cohésion sociale et de la lutte contre
06:29 les discriminations."
06:30 Il est en violation avec ce principe-là, avec cet article-là.
06:34 À ce titre, il devrait être sanctionné à minima.
06:36 Ce qui est compliqué, ce que vous dites, c'est qu'il y a l'expression qu'on fait
06:39 en humoriste dans un sketch ou dans une antenne à un moment donné, dans une chronique, et
06:42 il y a ensuite le prolongement sur les réseaux sociaux.
06:44 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, la complexité, c'est qu'à côté de la parole humoristique,
06:48 que moi j'ai trouvé déplacée, mais ce n'est pas le sujet, il y a un prolongement
06:52 sur les réseaux sociaux avec des expressions politiques.
06:54 Et moi, c'est ce que j'ai dit.
06:55 C'est quelque chose de plus mesuré peut-être, mais c'est qu'il faut faire la différence.
06:58 À un moment donné, soit on est humoriste, soit on est militant politique.
07:01 Si on est militant politique, on s'engage, on se prend aux élections et on est candidat.
07:04 On ne peut pas se servir, c'est ça mon argument, il n'est pas très convaincu, on ne peut pas
07:07 se servir de l'humour comme d'une tribune politique.
07:10 Gaspard Couste, il reste, je ne pense pas qu'il prétend être un militant politique.
07:14 L'humour est militant.
07:15 Non, mais à travers ce humour, on peut lire ses opinions politiques.
07:18 Ça n'a rien à voir.
07:19 Et c'est le cas de plein d'humoristes.
07:20 Ça n'a rien à voir.
07:21 Mais comme le faisait Kovacs, etc.
07:22 Mais là, ce que je ne comprends pas, c'est qu'il a un tel CV, effectivement, sur les
07:26 réseaux sociaux, à un moment donné, quand on l'engage, on sait exactement à qui on
07:30 a affaire.
07:31 On a son profil et on le prend quand même.
07:33 Donc en fait, on l'engage pour quoi ?
07:34 On peut l'engager en considérant que c'est un humour particulier qui ne nous plaît peut-être
07:40 pas, mais qu'il a un humour particulier.
07:41 Après, depuis qu'il est effectivement en fonction, on voit qu'il prend des positions
07:45 politiques.
07:46 Et c'est là mon sujet.
07:47 Mais même Kavriviar aussi, si je peux me permettre.
07:49 Kavriviar est très drôle.
07:50 Mais ça, c'est une question de point de vue de chacun.
07:53 Il ne tweet pas politique à toute la journée.
07:55 Ce qu'a dit M. le député, ce n'est pas seulement ce qu'il fait sur l'antenne de
08:01 Radio France.
08:02 Philippe Kavriviar ou Gaspard Proust, ils ne sont pas sur les réseaux toute la journée
08:07 à faire des tweets politiques.
08:09 Ils ne sont pas en campagne idéologique.
08:11 Ils traitent du sujet du jour, que ce soit Philippe Kavriviar ou Gaspard Proust.
08:16 Ils ne sont pas toute la journée sur les réseaux à faire de la propagande politique.
08:23 Je ne suis pas d'accord.
08:24 – Sur la directrice de France Inter, vous avez vu sa réponse ?
08:27 – J'ai lu.
08:28 – Alors, est-ce que sa réponse vous convient ?
08:31 Gilles, vous avez dit que c'était une réponse…
08:32 – Molle.
08:33 – Molle.
08:34 – C'est des mots.
08:35 Mais en tant qu'administrateur, est-ce que vous ne demandez pas une mise à pied
08:37 ou un départ pseudo-humoriste ?
08:40 – Au-delà de Guy Humoriste, j'ai demandé une vraie clarification.
08:46 On voit dans le service public ou ailleurs des humoristes qui sont des pseudo-chroniqueurs,
08:51 des dishumoristes, mais qui en fait derrière ont une idéologie qu'ils essayent de distiller
08:55 à travers l'humour.
08:56 Et moi, je demande une clarification plus large.
08:58 Ce n'est pas la question de Guillaume Meurice.
08:59 Et c'est aussi pour ça que je suis là, parce que c'est un débat essentiel, les
09:02 médias.
09:03 Vous êtes les premiers à être confrontés.
09:04 On a appelé à boycotter votre émission.
09:05 Ce n'est pas un petit sujet.
09:06 C'est derrière Guillaume Meurice.
09:07 C'est un sujet majeur.
09:08 Un, la pluralité de l'information dans notre pays, la liberté d'expression qui
09:13 est importante.
09:14 Et à force d'y mettre des coups, on porte préjudice à des émissions comme la vôtre,
09:20 au service public, à France Inter.
09:21 Il y a des journalistes à France Inter qui font un boulot remarquable.
09:24 Couvrir l'actualité au Proche-Orient, c'est pas facile.
09:27 On est un pays qui est à cran, qui est en tension.
09:30 Le moindre mot est épié.
09:32 Et moi, je sais que les journalistes de France Inter essayent de couvrir cette actualité
09:36 en étant le plus équilibré possible, en essayant de ne pas prendre position, de dire
09:40 les faits.
09:41 Ce n'est pas évident.
09:42 J'étais en Israël, moi.
09:43 J'ai vu l'horreur de mes yeux.
09:44 J'ai vu la barbarie.
09:45 Et ensuite, il faut être capable de prendre du recul et de manière objective, de décrire
09:49 des faits.
09:50 Ce n'est pas évident.
09:51 Et donc, moi, j'appelle à de la modération.
09:52 Vous savez ce qui me dérange le plus dans ce qu'a fait Guillaume Meurice ? C'est qu'il
09:55 alimente un moment de notre pays où la société est fracturée.
09:59 Est-ce qu'on est obligé de brutaliser le débat public ? Vous avez des désaccords,
10:02 je vous regarde de temps en temps, ça m'arrive, vous donnez votre avis.
10:04 Mais est-ce qu'on est obligé en permanence d'avoir la terreur des mots, la brutalisation
10:08 de la vie politique ? Est-ce qu'on est obligé de dire qu'Israël est un État fasciste ?
10:11 Les mots ont un sens.
10:12 – Donc, on le sanctionne ? – Oui.
10:13 – Donc, on le vire ? – Oui.
10:14 – Donc, on prend des mesures fortes.
10:17 Et je fais confiance, et je le dis ici, je fais confiance à la présidente et à la
10:20 directrice générale de Radio France pour prendre les mesures qui seront utiles.
10:24 Mais ce sont des mesures plus importantes.
10:26 Le problème de Guillaume Meurice, c'est que ça arrive à un moment donné où tout
10:29 nous explose à la figure, où on voit bien que ces débats qui couvaient la politisation
10:33 d'une partie des humoristes, des chroniqueurs, ça fait des années qu'on en parle, c'est
10:38 un vrai sujet.
10:39 C'est maintenant qu'il faut y répondre.
10:41 – On ne va pas en faire un héros si on le sanctionne et si on l'enlève de l'antenne ?
10:45 – Non, non.
10:46 – Humoriste ou pas humoriste, politique ou pas politique, pardon, mais il y a un dérapage
10:49 antisémite.
10:50 Et on ne peut pas cautionner ça sur un plateau.
10:52 Le service public a viré un animateur pour une blague de très mauvais goût sur un sujet
10:57 qui n'avait rien à voir.
10:58 Et là, on garde à l'antenne qu'elle parle de texte.
10:59 – Elle parle de texte.
11:00 – Oui, on parle de texte.
11:01 – Elle parle de texte.
11:02 – Sa blague était atroce, mais je trouve ça, si on peut se permettre de faire une
11:05 échelle, moins grave qu'un dérapage antisémite dans cette période.
11:07 Et mettez-vous à la place de n'importe qui qui tiendrait ses propos sur un plateau,
11:12 c'est la porte directe.
11:13 Pourquoi on garde ce mec-là ? On en fait limite une star et…
11:15 – Non, mais il n'y a pas une police de…
11:16 – Parce que ce n'est pas une question de ce qu'on dit, c'est une question de
11:19 ce qu'il était sorti de son rôle d'humoriste, on parlait de Gaspard Proust, ou est-ce que
11:23 ça devient du militantisme politique et qu'on juge ses propos comme tel ?
11:26 – Mais on peut être antisémitisme et toléré dans l'humour.
11:27 – Non !
11:28 – Après, est-ce que je peux vous dire, moi je lis tout ce qui arrive, donc je vous
11:31 pose la question, parce qu'il y a plein de gens qui réagissent sur les réseaux et
11:33 qui disent "moi je ne suis pas d'accord, il ne faut pas sanctionner Guillaume Meurice
11:36 parce qu'il y a énormément d'Israéliens qui sont contre la politique de Netanyahou
11:42 et qui ne s'est pas attaqué au peuple juif mais au Premier ministre".
11:48 Qu'est-ce que vous répondez à ça ?
11:49 – Moi j'ai lu sur Twitter une comparaison où on insinuait qu'Israël était un État
11:58 fasciste, être en désaccord avec la politique de Benjamin Netanyahou, considérer qu'aujourd'hui
12:02 la guerre est peut-être trop importante et qu'il faut protéger les civils palestiniens,
12:07 éviter les dommages collatéraux, tout ça ce sont des opinions tout à fait légitimes.
12:10 Mais quand un humoriste, lui comme un autre, parle d'État fasciste, il faut faire attention
12:15 à ce que l'on dit, aujourd'hui on ne peut pas faire semblant de ne pas voir que l'antisionisme,
12:20 la haine d'Israël est le nouveau visage de l'antisémitisme, il faut être aveugle
12:23 pour ne pas le voir.
12:24 Vous avez vu ces jeunes dans le métro, qu'est-ce qu'ils disent ?
12:27 Ils disent "Nique Israël, nique les juifs".
12:31 C'est comme ça, l'antisionisme, la haine d'Israël est aujourd'hui le nouveau visage
12:35 de l'antisémitisme et donc il faut faire attention.
12:37 On peut dire "je ne suis pas d'accord avec la politique de Benjamin Netanyahou", on
12:41 peut dire qu'on ne cautionne pas ce qu'il est en train de faire à Gaza, mais ça ne
12:45 veut pas dire qu'Israël est un État fasciste.
12:47 Attention aux mots qu'on emploie, il y a des jeunes qui nous regardent.
12:50 Il faut être capable d'avoir des yeux judiciaires.
12:51 Il y a beaucoup de monde qui nous regarde.
12:52 Et ça c'est la responsabilité d'un service public que de ne pas non plus sortir du cadre,
12:55 il n'est pas dans le cadre de l'humour, il est dans un cadre où il donne une opinion
13:00 politique en assimilant Netanyahou à un nazi, en faisant référence au prépuce qu'il nous
13:04 renvoie à la période de l'occupation.
13:06 Ce sont des termes qui sont extrêmement graves.
13:08 On n'est pas dans un cadre d'humour, on est dans un cadre plus que militant.
13:11 Et ça, on ne peut pas le tolérer sur une chaîne de service public.
13:14 C'est pour ça que je suis venu ici, aussi pour dire, comme administrateur de Radio
13:17 France, et ne pas me cacher, que les équipes de Radio France, de France Inter font un boulot
13:22 remarquable, les journalistes font un boulot remarquable.
13:23 Ce n'est pas facile du tout d'être un journaliste.
13:25 – Parce que le service public peut aussi être garant de la cohésion sociale,
13:27 de la cohésion en France, et là il participe à une mienne.
13:30 – Je vais vous dire un truc, et c'est ce que dit M. le député, sachez qu'aujourd'hui,
13:34 et c'est vrai, il y a des journalistes exceptionnels sur le service public,
13:38 et ils sont un petit peu gênés aussi par ce qui se passe autour de Giorno Rizzi,
13:44 et il ne leur rend pas service.
13:46 – Il ne leur rend pas service.
13:47 – Il y a des petites tensions…
13:48 – Ça coince en interne.
13:49 – Ça coince en interne, on est d'accord.
13:50 – Bien sûr, évidemment que ça coince, parce qu'il jette le discrédit sur effectivement
13:54 une rédaction qui bosse comme elle peut.
13:57 – Est-ce que vous ne pensez pas qu'il va partir de lui-même ?
13:58 – Moi je pense que là il se pose des questions, il est dans une surenchère,
14:02 il cherche peut-être une porte de sortie par le haut,
14:04 comme il va pouvoir faire en insultant le RN, etc.
14:07 On sent qu'il est un peu perdu.
14:08 Moi je pense qu'inéluctablement, peut-être qu'il finira la saison,
14:11 mais en tout cas, je ne le vois pas rester sur France Inter.
14:14 – Moi aussi.
14:15 – Et je pense que M. le député, vous ne voyez pas non plus un avenir à terme
14:18 pour M. Moret sur France Inter.
14:19 – Je vois ce que la présidente, directrice générale de Radio France décidera.
14:25 Mais vous avez bien compris mon point, c'est un sujet plus large,
14:27 c'est un sujet plus large que Guillaume Meurice, c'est ce sujet majeur.
14:30 À un moment donné, je me répète, mais des éditorialistes politiques,
14:34 ce n'est pas des humoristes, il faut choisir son métier.
14:37 – Les humoristes ne sont pas des journalistes non plus,
14:38 parce que c'est le parallèle, on dirait qu'il y a des journalistes formidables,
14:41 et ça c'est vrai sur le terrain, mais un humoriste ce n'est pas un journaliste,
14:43 il donne son avis.
14:44 Moi je me pose juste une question, est-ce que le fait qu'il ne s'excuse pas,
14:47 qu'il refuse de s'excuser, ça ne jette pas davantage de l'huile sur le feu ?
14:51 Parce que faire effectivement un parallèle qui est inacceptable,
14:54 et moi je suis d'accord avec tout ce qui a été dit, c'est une chose,
14:56 c'est un dérapage, mais le fait d'en rajouter une couche en disant
14:59 "je refuse de m'excuser", est-ce que ça ne devient pas inadmissible ?
15:02 – Je vous ai dit ce que j'en pense, la société est en tension,
15:05 je la vois comme députée, vous la voyez, mais regardez les manifestations,
15:08 regardez la multiplication des actes antisémites.
15:10 Et je pense qu'à un moment donné, sans se renier,
15:14 on peut être capable de dire "je suis allé trop loin en ces",
15:15 moi j'aime beaucoup Patrick Simpson, il a fait des blagues horribles
15:19 sur les personnes en situation de handicap.
15:21 C'était son droit, il est humoriste, à un moment donné il a vu les "moi",
15:24 il a pris la parole, il a dit "écoutez, à aucun moment je ne voulais vous viser,
15:29 c'est de l'humour, c'était mal contre eux, c'était maladroit".
15:31 Je pense qu'un humoriste, sans se déshonorer, sans se renier,
15:35 peut être capable de dire "j'ai poussé le bouchon",
15:37 Pierre Desproges disait "on a besoin des humoristes en temps de guerre,
15:40 il y a une forme de catharsis", moi j'ai vu de l'horreur,
15:42 je suis allé dans les camps de Shoura où j'ai vu les bébés israéliens assassinés,
15:46 je l'ai vu de mes yeux, d'avoir de l'humour,
15:48 ça paraît peut-être incohérent ce que je dis,
15:50 mais on a besoin d'artistes, on a besoin d'humoristes
15:52 pour essayer de nous aider à traverser ces périodes.
15:54 Et donc quand un humoriste fait des propos qui finalement contribuent
16:00 à mettre le pays en tension, ça a des conséquences,
16:02 regardez on est en débat.
16:03 – Mais ce n'est pas drôle ce qu'il a dit.
16:04 – Il faut être capable de s'excuser.
16:05 – Pardon ?
16:06 – Il faut être capable de s'excuser.
16:07 – Desproges était drôle.
16:08 – J'aimerais, j'aimerais, exactement.
16:09 – Gaspard Couste était drôle, Desproges est drôle,
16:12 et Philippe Carves-Rivière est très drôle, désolé.
16:15 – Mais le problème ce n'est pas s'il est drôle,
16:17 le problème c'est est-ce qu'il est homme politique ou est-ce qu'il est humoriste ?
16:20 Et effectivement, vous avez l'air de dire qu'il est…
16:22 – Oui mais vous savez on a une classe politique aujourd'hui
16:24 qui n'a pas voulu nommer par exemple des attentats
16:25 et qui a laissé justement le truc sur le tableau.
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