Les informés du matin du 27 octobre 2023

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Les informés du matin du 27 octobre 2023

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00:00 Les informés du matin ont décrypté l'actualité pendant une demi-heure sur France Info.
00:08 Bonjour Renaud Delis.
00:09 Bonjour Jules.
00:10 Avec nous ce matin Géraldine Vossner, rédactrice en chef au Point.
00:13 Bonjour.
00:14 Et Jean-Jérôme Berthelus, éditorialiste politique.
00:16 Notre premier débat sur ces annonces hier, d'autres à venir aussi aujourd'hui.
00:20 La réponse du gouvernement aux émeutes du début de l'été.
00:23 Et oui, aujourd'hui, vous le disiez Jules, on attend un comité interministériel des
00:26 villes qui se réunira à Chanteloup-les-Vignes avec des annonces attendues sur l'emploi,
00:32 l'école ou encore la lutte contre les discriminations.
00:34 Mais dès hier, donc une première étape, en grande pompe, à la Sorbonne, Élisabeth
00:37 Barne qui fait une série d'annonces devant 500 élus locaux et des annonces qui portent
00:41 pour l'essentiel sur la sécurité, sur le domaine régalien en quelque sorte, des amendes
00:47 alourdies pour les jeunes délinquants, la création de forces d'action républicaines
00:50 appelées à intervenir dans certains quartiers ou encore les polices municipales autorisées
00:56 dans certaines conditions à effectuer certaines missions de la police judiciaire.
01:01 Bref, est-ce que mettre comme ça le paquet en quelque sorte sur le régalien, c'est
01:06 une bonne chose ? Et est-ce que ça correspond d'ailleurs à la réalité concrète observée
01:11 sur le terrain ? La réponse ce matin sur France Info de Stéphane Troussel qui est
01:14 le président PS du conseil départemental de Seine-Saint-Denis.
01:18 Bien évidemment qu'il y a un besoin de sécurité.
01:21 Enfin vous savez, en 25 ans, il y a un certain nombre de commissariats de la Seine-Saint-Denis
01:26 qui ont perdu 25% de leurs effectifs.
01:28 C'est ça la réalité.
01:29 Donc moi quand j'entends effectivement cet engagement de rétablir un certain nombre
01:36 de moyens, de mettre du bleu dans l'espace public, j'attends de voir.
01:40 Parce que c'est pas la réalité à laquelle on est confronté dans nos commissariats de
01:43 quartier.
01:44 C'est pas la réalité, en tout cas selon cet élu de terrain Stéphane Troussel en
01:48 Seine-Saint-Denis.
01:49 Et puis est-ce que la réponse sécuritaire, la réponse régalienne, c'est effectivement
01:52 ça doit être une priorité de la part du gouvernement 4 mois après les émeutes du
01:57 début du mois de juillet.
01:58 Géraldine Vosner, directrice en chef au Point, c'est comme ça que vous le comprenez vous
02:01 ? Hier, les premières annonces d'abord sur la sécurité, le retour à l'ordre, ça
02:05 veut dire que c'est une priorité y compris avant les autres réponses qui vont arriver
02:08 aujourd'hui ?
02:09 Oui mais ça peut évidemment se concevoir.
02:12 Je pense qu'il ne faut pas sous-estimer l'effet de sidération qu'ont eues ces émeutes
02:17 dans l'opinion publique.
02:19 Parce que même si l'État a rapidement repris la main au bout de 8 jours en envoyant
02:24 massivement l'armée, il faut s'en souvenir, je crois que les Français ont compris pour
02:29 la première fois, ils ont vu, ils ont constaté que l'État était débordé, n'avait plus
02:35 la main.
02:36 J'ai pas le souvenir que vous étiez déblindé, la gendarmerie est forte de l'ordre.
02:42 Il y avait déblindé quand même, c'était quand même une image saisissante.
02:45 Les effectifs absolument colossaux, extrêmement importants.
02:48 Et la réponse a été rapide mais il y a eu cet état de sidération, de débordement
02:55 et ça, le gouvernement devait évidemment y répondre.
02:59 La difficulté, et ce que dit M. Troussel est tout à fait exact, le problème c'est
03:04 qu'on n'a pas le sentiment qu'il y ait eu cette réflexion, ces 4 mois de réflexion
03:09 que le président avait promises.
03:11 On a des mesures qui sont fermes sur le papier, évidemment, on va essayer d'impliquer les
03:17 parents, renforcer les pouvoirs de la police municipale, sans qu'on sache très bien d'ailleurs
03:21 si le conseil constitutionnel va valider ces mesures.
03:28 Mais on voit pas bien les réponses systémiques, notamment la question du salaire des policiers
03:33 qui n'était pas sur la table et qui est aussi l'une des parties du problème.
03:37 – Jean-Jérôme Berthollus, il y a la réponse à l'opinion, choquée en effet par ces émeutes
03:42 mais ce sont les premiers concernés à qui s'adressent ces mesures prises aujourd'hui,
03:45 notamment pour la vie dans les quartiers.
03:47 C'est d'abord à cela que doit répondre le gouvernement ?
03:49 – Oui mais effectivement ça a été très justement dit par Géraldine Bosner.
03:54 C'est vrai que le président de la République avait dit "je vais pas réagir à chaud".
03:58 C'était une interview en août.
04:01 La seule chose qu'il avait dit quand il s'était exprimé face aux Français,
04:05 c'est "ma première leçon c'est de l'ordre, de l'ordre, de l'ordre
04:09 et de l'autorité à tous les niveaux".
04:10 Donc ça c'est une première réponse.
04:13 J'ai envie de dire que c'est une réponse un tout petit peu courte
04:17 parce qu'effectivement, par exemple, juste sur le domaine même qui a été concerné hier,
04:24 on va parler peut-être plus largement, mais sur le domaine juste de la police,
04:29 oui c'est vrai que même hors quartier prioritaire de la ville,
04:33 en général les départements populaires ou les zones d'habitation populaire
04:38 ont moins de ce qu'on appelle de subvention de droit commun.
04:42 C'est-à-dire moins de policiers et souvent plus jeunes qu'ailleurs,
04:45 moins de magistrats et souvent plus jeunes qu'ailleurs,
04:48 moins de profs et souvent plus jeunes qu'ailleurs.
04:50 Donc on a envie de dire qu'il y a la réponse de dire "oui la police municipale".
04:54 Certes mais c'est un peu court.
04:56 Ce que je veux dire, pour vous répondre d'un mot,
04:58 c'est que peut-être que la réponse aurait mérité effectivement un diagnostic
05:02 beaucoup plus profond, beaucoup plus d'ampleur, même simplement sur la sécurité.
05:08 D'ailleurs il n'a pas vraiment eu de communication sur les causes profondes de ces émeutes.
05:12 Le diagnostic n'a pas été détaillé en tout cas hier par la Première Ministre Elisabeth Borne.
05:16 On va rentrer un peu plus dans le détail encore des mesures annoncées hier dans un très court instant.
05:19 Après Le Fil Info, 9h11, Maxime Glorieux.
05:23 En Syrie, l'armée américaine a frappé dans la nuit
05:26 deux installations des gardiens de la révolution iranienne.
05:29 Une riposte après une série d'attaques contre le personnel américain sur place.
05:33 Des attaques menées par des milices soutenues par l'Iran,
05:36 selon le ministre américain de la Défense.
05:38 Alors qu'Israël vient de mener une nouvelle incursion terrestre,
05:42 près de 50 otages seraient morts dans des bombardements israéliens.
05:46 Nouvelle estimation du Hamas, au total 224 personnes ont été enlevées,
05:50 9 franco-israéliens sont toujours portés disparus ou retenus en otage.
05:54 La pêche et le ramassage des coquillages, de nouveau interdit dans plusieurs zones en Loire-Atlantique.
06:00 La faute à une algue qui produit une toxine à l'origine de troubles digestifs.
06:04 Une toxine qui n'est pas éliminée pendant la cuisson.
06:06 Avant la finale de la Coupe du monde de rugby, demain, l'heure du duel pour la 3ème place
06:11 entre l'Angleterre et l'Argentine.
06:13 Coup d'envoi, 21h, depuis le Stade de France.
06:16 [Générique]
06:28 Et avec nous, Renaud Géraldine Vosner, directrice en chef au Point,
06:31 et Jean-Jérôme Berthelus, éditorialiste politique.
06:33 Renaud Dely, parmi les mesures annoncées hier, il y en a notamment certaines qui concernent l'autorité parentale.
06:38 C'est vrai que l'autorité, qui est un mot d'ordre mis en avant par l'exécutif,
06:41 comme l'a rappelé Jean-Jérôme Berthelus fort justement à l'instant,
06:43 s'applique aussi dans les mesures annoncées hier, notamment à l'endroit des parents.
06:48 Responsabiliser les parents, y compris d'ailleurs sur le plan juridique,
06:52 faire peser une responsabilité civile sur les deux parents d'ailleurs,
06:55 même si ceux-ci sont séparés en cas de fait de délinquance commise par un mineur.
07:00 – Même pour le parent qui n'a pas la garde.
07:02 – Absolument, même pour le parent qui n'a pas la garde.
07:04 Il y a donc aussi, parmi les annonces, l'alourdissement d'un certain nombre d'amendes,
07:10 faire payer justement les parents ou leur faire faire des TIG,
07:14 y compris des travaux d'intérêt généraux,
07:16 ou alourdir les amendes, l'amende multipliée par 5 je crois pour un jeune.
07:21 – Jusqu'à 750 euros.
07:22 – Jusqu'à 750 euros pour un jeune qui enfreindrait un couvre-feu.
07:24 Bref, tout ça participe de la même philosophie, mais pose à mon avis deux questions.
07:29 La première c'est la faisabilité, c'est-à-dire très concrètement,
07:32 comment est-ce qu'on met ça en œuvre ?
07:35 Évidemment on connaît un certain nombre de situations sociales
07:37 dans des départements pauvres et déshérités.
07:39 Stéphane Troussel, président du conseil départemental de la SNCF,
07:42 en parlait ce matin sur l'antenne de France Info,
07:44 où vous pouvez alourdir une amende, la multiplier par 5, 10, 15 ou 20.
07:50 Je ne suis pas persuadé que pour autant les gens seront en mesure de la payer.
07:54 – Il suspectait une arrière-pensée du gouvernement qui était de taxer,
07:57 ou en tout cas de faire payer, en particulier parce qu'il s'agit de populations pauvres.
08:00 – Oui, ça je… – C'est ce que disait Stéphane Troussel.
08:02 – Voilà, mais ça je pense que c'est l'effet invalide de cette analyse,
08:05 puisque ça voudrait dire que donc un gosse de riche,
08:08 pour prendre cette expression, qui enfreindrait le couvre-feu
08:10 et qui serait arrêté dans ces circonstances-là,
08:12 n'aurait pas à payer selon la loi du gouvernement, et bien sûr que non.
08:15 Donc là, il ne s'agit pas, me semble-t-il, de cibler forcément les pauvres,
08:19 mais il s'agit de constater qu'effectivement, par définition,
08:24 la situation sociale de ces quartiers-là fait que je pense
08:26 que le nombre de ces mesures seront difficilement applicables.
08:29 Il y a un autre angle mort qu'évoquait d'ailleurs Stéphane Troussel ce matin,
08:31 qui n'est pas du tout abordé, c'est les relations d'une frange
08:35 de la jeunesse avec la police, c'est-à-dire, on sait qu'il y a eu
08:38 une multiplication des refus d'obtempérer, l'un d'entre eux étant,
08:41 à l'origine de ce drame d'ailleurs, la mort du jeune Naël,
08:44 mais c'est un comportement qui se multiplie, et que le comportement
08:48 de certains policiers est remis en cause aussi par une frange de la jeunesse
08:52 qui dénonce les contrôles au faciès de façon répète, etc.
08:55 Il n'y a rien dans les annonces du gouvernement qui porte,
08:58 en tout cas à l'heure où on s'exprime, sur ce sujet-là,
09:01 qui est évidemment un sujet important et qui est lié aussi directement
09:05 à ces explosions de violence qu'on a pu constater dans certains quartiers.
09:09 Mais des leviers du gouvernement assez simples à comprendre pour l'opinion,
09:12 donc il y a l'autorité parentale, ça parle à tout le monde,
09:14 il y a aussi cette idée de solliciter les militaires parfois
09:17 pour justement prendre en charge certains délinquants,
09:21 ça ce sont des réponses concrètes ou des réponses justement politiques
09:23 à l'opinion de Géraldine Boster ?
09:24 Ce sont des réponses extrêmement politiques,
09:26 cela dit, on le comprend, le gouvernement prend acte
09:30 de choses qui ont surpris au moment des émeutes,
09:34 l'extrême jeunesse des participants, la violence gratuite qui s'est exprimée,
09:39 qu'on a constatée qui était souvent d'ailleurs sans aucun lien
09:42 avec les revendications politiques ou les problèmes de relations avec la police,
09:46 ce qui est simplement du pillage, du pillage de magasins,
09:50 donc il en prend acte.
09:52 Le problème, c'est comme le disait Jean-Jérôme,
09:54 la réponse est toujours un petit peu courte,
09:56 c'est-à-dire qu'on s'arrête à mettre une amende,
10:00 on va faire des travaux d'intérêt généraux,
10:02 alors un truc qui peut être intéressant, c'est les stages de responsabilisation,
10:05 on se dit que bon, éventuellement, on fait ça pour la délinquance routière,
10:10 pourquoi pas rappeler quelques règles à des parents défaillants,
10:13 ça existe et pourquoi pas, mais c'est un peu court dans la mesure où
10:18 on sait bien et on voit bien que le problème est beaucoup plus profond
10:23 qu'il relève de l'éducation, beaucoup,
10:26 on est quand même dans des zones où l'éducation est sinistrée,
10:30 un début de réponse avait été apporté avec le dédoublement des classes,
10:34 mais ce n'est pas généralisé, c'est dans des quartiers très spécifiques,
10:38 or là, on voit qu'un tiers des communes ont eu lieu,
10:41 les émeutes sont en dehors des quartiers des politiques de la ville,
10:44 donc on aurait espéré, en tout cas auprès des maires
10:49 auxquels j'ai pu parler ces derniers mois,
10:52 un diagnostic beaucoup plus profond et beaucoup plus poussé.
10:56 - Alors tout ça, c'est des leviers qui ont déjà été activés
10:58 dans des politiques de la ville, il y a aussi cette nouveauté,
11:00 je ne sais pas si c'est la mesure la plus importante,
11:02 Georges-Jérôme Berthelus, mais c'est en tout cas la mesure phare,
11:04 force d'action républicaine, justement, que des magistrats,
11:08 des éducateurs sociaux, des forces de l'ordre arrivent
11:12 tout en même temps, pour un temps donné seulement,
11:14 dans des quartiers, ce sera testé dans trois villes,
11:18 ça c'est une nouveauté, c'est une idée qu'avait déjà proposé Emmanuel Macron.
11:21 - Oui, alors effectivement, ce n'est pas tout à fait une nouveauté.
11:24 - Dans la mise en œuvre en tout cas.
11:25 - Voilà, dans la mise en œuvre, dans l'expérimentation,
11:27 trois villes, vous l'avez rappelé, on va voir ce que ça va donner,
11:30 c'est Maubeuge, Besançon et la troisième, Valence, merci.
11:34 On va voir ce que ça va donner, mais moi je trouve que cette mesure,
11:37 elle est vraiment symptomatique de tout ce qu'on dit là depuis le début,
11:40 c'est-à-dire que, est-ce qu'effectivement,
11:43 une force d'action républicaine, comme ça, rapide,
11:49 avec des fonctionnaires, alors il n'y aura pas de l'embauche de fonctionnaires,
11:52 ils vont être là, ils vont tenter d'établir un diagnostic,
11:54 notamment dans ces trois villes.
11:57 Vraiment, j'ai un gros point d'interrogation, encore une fois,
12:03 il y a par exemple des zones d'éducation prioritaires,
12:06 est-ce qu'il ne serait pas temps, dans ces zones d'éducation prioritaires,
12:09 de faire un véritable diagnostic ?
12:11 Et je vais rembobiner un peu ma pensée pour vous dire que,
12:14 je pense qu'Emmanuel Macron aurait dû intervenir sur ce sujet,
12:17 comme Géraldine Vosner l'a dit, on a eu une semaine d'émeute
12:20 qui ont sciléré la France, qui ont touché 500 communes,
12:23 et pas que des communes concernées par la politique de la ville.
12:28 Le président de la République avait dit "je vais prendre le temps de la réflexion",
12:32 très bien, il avait répondu à la droite qui disait
12:34 "c'est le problème de l'immigration, français de papier, etc."
12:37 Moi, je ne veux pas de réponse, tout de fait,
12:39 je vais prendre le temps de la réflexion.
12:41 Il n'est pas intervenu, il laisse à sa première ministre,
12:44 donc quelquefois qu'on taxe de techno,
12:46 il nous donnait beaucoup de mesures dont Renaud disait très justement
12:49 qu'on se demande la faisabilité, mais même, par exemple,
12:52 sur le quintuplement des amendes sur...
12:55 - On n'y passe à 750 euros.
12:57 - Il y a effectivement "est-ce que le MAUM va payer, est-ce que la famille va payer ?"
13:00 mais est-ce que la justice est en mesure, aujourd'hui,
13:02 compte tenu de ses faibles moyens, d'aller réclamer ses amendes ?
13:05 Bref, ça aurait mérité une parole du président de la République,
13:08 qui saurait mériter exactement ce qu'on dit depuis le début, d'un mot,
13:11 pourquoi pas une grande convention citoyenne ?
13:13 Pourquoi pas un grand débat sur l'état de nos villes, aujourd'hui ?
13:16 Franchement, je ne comprends pas qu'on ne donne pas la parole aux citoyens et aux élus.
13:19 - Ce qui est symptomatique, c'est un détail, mais sur cette histoire d'amende,
13:21 par exemple, on se souvient que le chef de l'État, au début de l'été,
13:23 avait annoncé sa volonté qu'immédiatement, on puisse régler en liquide,
13:27 faire payer en liquide les amendes liées à la consommation de cannabis sur la voie publique.
13:32 Bon, il ne s'est toujours pas entré en vigueur,
13:34 ce qui, d'ailleurs, paraît-il, agace le chef de l'État,
13:36 mais on voit bien qu'entre des annonces qui ont vocation
13:39 à faire oeuvre d'un côté de pédagogie pour ce qui est de la restauration de l'autorité,
13:43 de l'autre côté, simplement de communication politique,
13:45 pour essayer de rassurer l'opinion, et leur mise en œuvre,
13:48 il y a souvent un espace assez béant.
13:51 Et juste un tout dernier point, on peut noter quand même,
13:53 alors on va attendre de voir quelles seront les annonces aujourd'hui,
13:56 du deuxième volet, à l'issue de ce Conseil interministériel des villes,
13:59 c'est-à-dire un volet qui est supposé être plus social,
14:02 en tout cas tourner davantage, d'ailleurs, vers l'éducation,
14:05 vers le logement, vers l'emploi, ou vers la lutte contre les discriminations.
14:08 – L'accès aux services publics aussi.
14:09 – L'accès aux services publics aussi, vous avez raison Jules,
14:11 mais ce qui est frappant quand même avec la mise en scène d'hier,
14:13 et l'annonce de ce catalogue, c'est à quel point on est très très loin
14:16 du discours qui était celui du candidat Macron en 2017,
14:19 le discours originel du macronisme en quelque sorte,
14:22 lorsqu'il parlait des quartiers en difficulté,
14:24 où souvenez-vous, son mot d'ordre c'était de lutter contre l'assignation à résidence,
14:29 c'était l'expression qu'utilisait Emmanuel Macron,
14:31 et qui mettait l'accent justement davantage sur le volet social,
14:35 la lutte contre les discriminations,
14:37 – L'entreprenariat aussi.
14:39 – Ce qui s'était traduit par une scène restée dans les mémoires,
14:42 cette humiliation publique qu'avait subie Jean-Louis Borloo
14:45 lors de la remise d'un plan aussitôt enterré,
14:48 ça c'était au printemps 2018, par Emmanuel Macron.
14:51 – Renaud Delis, on va se retrouver dans un très court instant
14:54 avec nos informés Géraldine Woster et Jean-Jérôme Berthelus,
14:57 pour parler du conflit entre Israël et le Hamas,
14:59 qui est aussi une guerre de communication,
15:01 c'est juste après le Fil info 9h21, Maxime Glorieux.
15:04 – Près de trois semaines après le début du conflit,
15:07 au Proche-Orient, Israël prépare toujours son offensive terrestre.
15:10 Des soldats ont pénétré pendant quelques heures,
15:13 cette nuit dans la bande de Gaza.
15:15 Au sein de l'État hébreu, il y a une crainte quant à leur impréparation,
15:18 estime le géopolitologue Frédéric Ancel, invité du 8.30 France Info.
15:22 200 millions d'euros supplémentaires pour accélérer le déploiement
15:26 des bornes électriques, annonce ce matin du ministre des Transports Clément Beaune.
15:30 624 sans-abris sont morts l'année dernière en France,
15:34 d'après un rapport publié ce matin par le collectif "Les morts dans la rue".
15:37 Il s'agit pour la plupart d'hommes âgés d'une cinquantaine d'années,
15:40 soit un écart d'espérance de vie de plus de 30 ans avec le reste de la population.
15:45 Deux clubs français ont pris la tête de leur groupe en Ligue des champions,
15:49 l'Olympique de Marseille, victoire à domicile face à l'AEK Athènes,
15:53 et le Stade Rennais qui a battu le Palatineikos.
15:55 Toulouse n'a pas réussi à faire le poids face à Liverpool,
15:58 défaite 5 buts à 1.
16:00 Avec nous Renaud Delis, Jean-Jérôme Bertelus, éditorialiste politique,
16:15 et Géraldine Vosner, rédactrice en chef au Point.
16:17 La guerre entre Israël et le Hamas, information du début de la matinée,
16:21 c'est qu'Israël affirme que des soldats de l'infanterie
16:25 ont pénétré dans la bande de Gaza, au centre de la bande de Gaza,
16:28 épaulés par des chasseurs et par des drones pour préparer une future offensive terrestre.
16:32 Des cibles du Hamas détruite, annonce Israël.
16:35 La guerre sur le terrain, guerre de communication aussi.
16:37 – Guerre de communication, vous le disiez à l'instant,
16:39 les autorités israéliennes communiquent, le Hamas de son côté communique également.
16:42 Il a publié par exemple 7000 noms de victimes des bombardements israéliens
16:49 selon le Hamas, bombardements israéliens évidemment sur la bande de Gaza,
16:54 alors qu'il faut comment prendre justement cette communication
16:58 qui tourne parfois à la propagande ou aux fake news.
17:00 On a en mémoire ce qui s'est produit à propos de l'hôpital du nord de Gaza
17:04 dont la destruction avait été attribuée par le Hamas à Israël,
17:08 alors qu'il semblerait, selon toute évidence aujourd'hui,
17:10 que ce soit effectivement une requête du djihad islamique
17:12 qui se soit abattue dans la cour de cet hôpital,
17:15 causant de nombreux morts, mais moins que le bilan affiché à l'époque par le Hamas.
17:20 Et de son côté, Israël depuis d'ailleurs s'est mis à communiquer
17:22 en diffusant des images, des vidéos, des enregistrements
17:26 des massacres commis par les terroristes du Hamas le 7 octobre.
17:30 Il y a donc une guerre de communication qui est aussi une guerre de propagande
17:33 et qui est aussi influencée, on va dire peut-être,
17:37 par le fait qu'il n'y a pas de journalistes internationaux partout.
17:41 C'est d'ailleurs ce que soulignait ce matin sur l'antenne de France Info,
17:44 Hima Mabib qui travaille pour l'agence Médias Palestine,
17:48 qui elle est en poste à Paris, mais qui souligne qu'à Gaza,
17:50 il n'y a pas de journalistes étrangers.
17:53 Le gouvernement israélien empêche les journalistes
17:55 de pouvoir faire leur travail dans la bande de Gaza.
17:58 Et d'ailleurs, les autorités israéliennes n'autorisent pas
18:00 les journalistes internationaux à se rendre,
18:02 pour documenter ce qui est en train de se passer,
18:04 à se rendre dans la bande de Gaza.
18:06 Il n'y a pas de journalistes étrangers dans la bande de Gaza internationaux.
18:09 Et puis les journalistes palestiniens qui sont sur place
18:11 travaillent évidemment aussi sous les trois contrôles du Hamas,
18:14 qui contrôlent la communication du côté de la bande de Gaza.
18:17 Bref, comment faire le tri entre le vrai et le faux
18:20 dans cette guerre de communication ?
18:21 Et comment d'ailleurs nous-mêmes, journalistes,
18:23 pouvons traiter ce conflit ?
18:27 – C'est vous qui releviez cet adage,
18:29 "la vérité est toujours la première victime dans une guerre",
18:31 c'est ce qu'on constate là en ce moment, Jean-Jérôme Berthelus,
18:34 avec cette guerre de communication, cette guerre des images
18:36 que personne ne veut perdre ?
18:37 – Non mais c'est… oui, c'est très vrai,
18:39 Gilles Dequis, la vérité est toujours la première victime dans une guerre.
18:43 Et d'autant plus que cette guerre, on dit beaucoup
18:45 qu'elle s'exerce peut-être en dehors justement des lois de la guerre,
18:51 en dehors de certaines règles de conflits classiques
18:54 et que de plus en plus le monde bascule dans un monde sans règles,
18:59 sans règles diplomatiques, voilà, et sans règles aussi sur le terrain.
19:05 Pourquoi je dis ça ?
19:06 Parce que bien sûr, face à l'absence de cadre, à l'absence de règles,
19:11 oui, il y a une guerre non seulement des images,
19:14 mais une guerre des opinions publiques.
19:16 Le Hamas avec ses… Israël a donc… enfin,
19:23 le Tsar a donc montré les images des exactions terribles
19:27 des massacres terroristes produits par le Hamas.
19:31 Pourquoi ils ont fait ça ?
19:32 Parce qu'effectivement, c'est l'opinion publique mondiale
19:36 qui regarde ce conflit, mais la deuxième chose,
19:38 c'est que ce blocus et cette éventuelle invasion terrestre,
19:42 tout le monde le dit, ça va être très compliqué,
19:45 très sensible pour les civils, et donc en presque…
19:49 en disant "mais regardez, on est légitime à faire ce qu'on va faire,
19:53 même si effectivement on va prendre tous les risques
19:56 par rapport aux populations civiles".
19:58 Donc c'est ça aussi cette guerre de communication,
20:01 et c'est une guerre de communication aussi par rapport
20:05 aux opinions publiques mondiales.
20:07 On voit que les opinions publiques arabes ont vraiment basculé
20:09 dans le camp palestinien, et que les opinions publiques occidentales
20:13 maintenant ont une interrogation.
20:16 Guerre que personne ne peut se permettre de perdre,
20:18 la guerre de communication ?
20:19 Je pense qu'il faut quand même souligner une asymétrie
20:22 dans cette guerre de communication.
20:24 La désinformation malveillante, elle est vieille comme la guerre.
20:29 Aujourd'hui c'est pire, parce qu'on a des outils technologiques
20:32 avec l'intelligence artificielle, les réseaux sociaux,
20:35 la vidéo qui la rend prépondérante.
20:38 La grande différence c'est que pour le Hamas,
20:41 la désinformation n'est pas une arme parmi d'autres.
20:45 Le Hamas n'a pas les moyens de vaincre Israël par les armes,
20:51 sur le plan de Mitten, on n'a pas les moyens.
20:53 La désinformation c'est donc son arme première.
20:57 Et le massacre du 7 octobre a été pensé exactement comme ça,
21:02 et dans ce but c'était une arme de guerre.
21:04 Il y avait plusieurs objectifs,
21:06 humilier Israël, montrer cette humiliation d'un Etat à genoux,
21:10 prendre des otages, et pousser Israël à une réaction
21:15 qui serait si brutale, si démesurée,
21:18 que ça allait entraîner les opinions publiques arabes.
21:22 Et l'épisode de l'hôpital de Gaza s'inscrit évidemment dans ce cadre.
21:27 Il est fabriqué, monté en épingle par le Hamas
21:30 pour faire basculer les opinions publiques.
21:34 Ce qui est frappant, c'est que les opinions occidentales
21:37 ont du mal à voir cette asymétrie,
21:40 et ont du mal à reconnaître le Hamas pour ce qu'il est,
21:43 c'est-à-dire un mouvement terroriste, un mouvement fanatique,
21:46 qui se rapproche davantage dans sa nature de Daesh ou du nazisme
21:51 que d'un mouvement résistant.
21:53 À partir de là, les opinions occidentales
21:56 ayant du mal à être lucides sur cette asymétrie,
21:59 elles ont du mal aussi, et les journalistes y compris,
22:02 à faire le clair, c'est-à-dire qu'elles vont continuer
22:05 à mettre sur le même plan un communiqué d'un groupe terroriste
22:09 et le communiqué d'une démocratie,
22:12 sans que ça leur pose vraiment par cœur.
22:14 - Avec pas de reporters étrangers dans la bande de Gaza en ce moment.
22:17 - Et pas de reporters non plus palestiniens, en vrai.
22:19 - La une du point, Géraldine Vosner.
22:21 - La une du point, les meilleures feuilles, oui,
22:24 les meilleures feuilles du dernier ouvrage de François-Louis Gisbert.
22:28 - La tragédie française.
22:29 - La tragédie française qui nous parle.
22:30 C'est saisissant, vraiment, de notre époque.
22:32 - Merci à vous, Géraldine Vosner, rédactrice en chef au Point Jean-Jérôme Berthelus,
22:35 éditorialiste politique.
22:37 Et merci à vous, Renaudy, qui se retrouve lundi pour les informer.
22:40 - Merci, merci beaucoup, on va