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  • 27/10/2023
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Ce matin, Wilfried Devillers témoigne son expérience de reportage en Israël.
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Transcription
00:00 comme tous les vendredis. Mais d'abord, alors que l'assaut d'Israël sur Gaza semble imminent,
00:04 avec nous en studio ce matin, le reporter européen Wilfried de Villers. Bonjour Wilfried.
00:08 - Bonjour.
00:09 - Vous rentrez Wilfried de 17 jours en Israël où vous êtes arrivé très peu de temps après l'attaque du Hamas sur le sud du pays.
00:15 Alors je vais en quelque sorte vous débriefer ce matin pour les auditeurs d'Europe 1. On a envie de savoir votre ressenti après cette
00:21 mission très longue.
00:23 Si vous deviez d'abord Wilfried, première question, conserver une image de ces 17 jours passés en Israël,
00:29 quelle serait-elle ?
00:30 - Moi je pense que l'image qui m'a vraiment marqué, c'était dans un kibbutz que j'ai visité, le kibbutz de Beheri, donc ça c'est dans le sud
00:36 à quelques kilomètres de la bande de Gaza.
00:38 - C'est l'un de ces deux kibbutz martyres avec Faraza.
00:40 - Voilà, Faraza et Beheri. Et moi donc avec l'armée on a pu visiter Beheri et je rentre dans une maison où il y a des impacts de balles partout
00:48 et je rentre dans cette cuisine et là, dans la cuisine, il y a une grosse trace de sang,
00:52 une grosse traînée de sang. Alors on sait pas si c'est une traînée de sang d'un combattant, d'un terroriste du Hamas, est-ce que
00:57 c'est des habitants qui ont été tués, ça on sait pas parce qu'il n'y a plus d'épouilles,
01:01 mais il y a cette marque de sang, cette odeur, et au sol il y a une photo
01:05 d'un couple, comme ça une photo polaroïde, d'un couple heureux
01:08 qui se serre dans les bras et ça c'est vrai que ça m'a marqué parce que ça fait vraiment une dissonance en fait entre
01:13 la réalité de personnes qui vivaient probablement là
01:17 ensemble, heureux, dans ce kibbutz et ce qui s'est passé, cette attaque.
01:20 Donc ça c'était vraiment quelque chose qui m'a saisi particulièrement.
01:24 - Quand vous avez travaillé pendant ces 17 jours, Wilfried, parce qu'Israël est un tout petit pays,
01:28 il faut bien mesurer les choses, on est à la taille d'une région française, à peu de choses près,
01:33 comment ça se passe, vous restez dans le sud pendant que vous travaillez, vous êtes forcés de revenir tous les soirs
01:39 à Tel Aviv pour des questions de sécurité, comment ça marche ?
01:42 - Alors on n'est pas forcés, il y a des zones auxquelles on peut pas accéder, les kibbutz c'est verrouillé donc en fait on peut y
01:47 entrer qu'avec l'armée.
01:49 - C'est une zone interdite aux civils aujourd'hui ?
01:51 - Alors interdite ça dépend, des civils peuvent y aller mais pas tout le temps, il y a beaucoup de checkpoints donc il faut pouvoir
01:57 montrer qu'on a l'autorisation de passer, et après pour les journalistes souvent ils vont revenir à Tel Aviv parce que comme vous le disiez
02:03 c'est un petit pays, en fait en une heure et demie, deux heures, ça prend du temps parce qu'il y a ces checkpoints mais on peut
02:09 rentrer à Tel Aviv et à Tel Aviv on a l'impression, je dis bien l'impression, d'être un peu
02:13 isolé de cette guerre parce que oui il y a les alertes, il y a des alarmes donc il faut se mettre à l'abri
02:17 mais on n'a pas les bombardements directs. - Parlez-nous Wilfried des israéliens, on a envie de savoir un peu dans quel état d'esprit
02:23 ils sont parce qu'on les voit, on a entendu quelques familles, on a entendu la parole institutionnelle aussi provenant des ministères, du gouvernement israélien mais
02:32 les israéliens, là actuellement on est peut-être à l'aube d'une opération très difficile
02:37 menée par Tzal dans Gaza, on sent que l'armée israélienne a envie d'en découdre, les israéliens vous comment les avez-vous
02:44 perçus ? Est-ce qu'ils ont aussi cette envie de vengeance que l'on sent dans l'armée ?
02:48 - Il y a une envie de vengeance, ça c'est sûr, dans une grande partie de la population on a envie d'intervenir,
02:54 on a envie que l'armée intervienne
02:56 dans Gaza le plus rapidement possible
02:58 mais en même temps beaucoup de gens se demandent "oui on intervient mais comment, pourquoi, comment on va tuer le Hamas ?
03:06 On peut pas faire ça n'importe comment" parce que je pense qu'il y a aussi cette crainte
03:10 qui n'est pas plus de morts, notamment chez les militaires parce que c'est beaucoup de réservistes donc finalement beaucoup de civils
03:15 qui sont en réserve dans l'armée et je pense que les israéliens ne veulent plus
03:19 qu'il y ait un nouveau drame après ce qui s'est passé mais on sent quand même qu'il y a cette envie
03:26 d'intervenir et un de mes contacts sur place me disait de toute façon c'est impossible
03:31 que l'armée n'intervienne pas parce que sinon les israéliens ne comprendraient pas pourquoi elle n'est pas intervenue.
03:38 On voit aussi que derrière l'union sacrée très clairement il y a aussi une colère envers le gouvernement,
03:42 envers Benyamin Netanyahou, à un moment on viendra leur décompte
03:47 y compris pour moi-même voilà ce qu'a dit Benyamin Netanyahou cette semaine lucide sur cette situation.
03:51 Est-ce qu'on la voit cette colère en Israël quand vous parlez aux israéliens ?
03:56 En fait il y a vraiment de la colère contre Benyamin Netanyahou,
03:59 là vous l'avez dit, il a dit que lui aussi devra rendre des comptes mais c'est la seule chose qu'il a dit en fait cette colère
04:05 contre Benyamin Netanyahou elle vient notamment du fait qu'il n'ait toujours pas pris clairement ses responsabilités
04:11 et qu'il n'a pas dit qu'il était prêt à démissionner après la guerre évidemment on voit pas le premier ministre démissionner en plein conflit
04:19 mais le fait qu'il n'ait pas pris officiellement ses responsabilités ça c'est vraiment même à droite
04:23 ça crée de la colère contre le premier ministre, il y a des manifestations tous les jours à Tel Aviv devant
04:30 le ministère de la Défense, il y a des manifestations anti-gouvernement ça c'est quotidien.
04:34 Merci beaucoup Wilfried de Villers, reporter européen de retour d'Israël.

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