Manif anti-A69 : le bilan des violences

Sud Radio

Avec David Leyraud, secrétaire régional Alliance Police Occitanie.   Nous suivre sur les réseaux sociaux   ▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOffi...   ▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradiooff...  ▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio  ▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr  ##C_EST_DANS_L_ACTU_6-2023-10-22##

Transcript

00:00 Hier Sud Radio donnait la parole aux opposants à l'autoroute A69, les organisateurs de la manifestation dite "ramdam" sur le macadam des écologistes

00:09 qui refusent le chantier et la construction d'une autoroute entre Toulouse et Castres.

00:14 Ils promettaient qu'il n'y aurait pas de violence, il se trouve malgré tout qu'il y en a eu à cause de 2500 éléments radicaux qui se sont greffés à cette manifestation.

00:23 On en parle avec notre invité David Lerraud, bonjour à vous.

00:26 - Oui bonjour.

00:28 - Soyez le bienvenu sur Sud Radio, secrétaire régional d'Alliance Police Nationale dans l'Occitanie.

00:32 Alors je dis bien, d'après la préfecture, 2500 éléments radicaux se sont greffés à cette manifestation, ça ne veut pas dire que tout le monde était violent hier,

00:41 mais malgré tout des violences, il y en a eu, combien de blessés parmi vos collègues d'abord ?

00:45 - Ecoutez, j'ai une pensée immédiate pour mes deux collègues de la BAC de Castres qui ont tenté de s'interposer afin qu'il n'y ait pas d'intrusion en zone urbaine,

00:54 parce qu'évidemment cette manifestation est plutôt en zone gendarmerie, en zone périurbaine,

00:59 et vous avez vu déjà les difficultés à maîtriser et encadrer ces cortèges,

01:04 donc si plusieurs dizaines ou centaines d'individus avaient réussi à pénétrer dans la commune de Castres,

01:08 je vous laisse imaginer les dégâts que ça aurait pu occasionner.

01:11 Donc deux policiers de la BAC de Castres ont été blessés en essayant d'interdire à des individus de pénétrer.

01:17 Ils ont pris un vélo lancé à pleine vitesse, en plein bûcher si je puis dire, et je peux vous garantir que ça fait mal.

01:23 - Un vélo lancé à pleine vitesse et en plein buffer, c'est-à-dire sur votre collègue, c'est ça ?

01:28 - Exactement, si vous me permettez l'expression.

01:30 - Non, non, on vous permet tout, de toute façon on est sur Sud Radio, parlons vrai, c'est une radio de rugby,

01:34 donc on voit à peu près ce genre d'expression, on a l'habitude de les employer malheureusement pour vous.

01:38 Quels sont les dégâts matériels ? Manifestement une cimenterie a été incendiée,

01:43 alors c'était plutôt en zone gendarmerie je présume, il y a eu d'autres dégâts ?

01:47 - Oui, sur des chantiers attenant aux travaux, plusieurs bâtiments, en tout cas des AGECO et des véhicules de chantier ont été brûlés,

01:56 mais globalement il y avait le cortège officiel et malheureusement, vous l'avez souligné, 2500 éléments radicaux,

02:02 nous le savions, les services de renseignement avaient prévenu,

02:05 et il était facile d'imaginer qu'il y aurait des dégradations des incendies, c'était évident.

02:11 - Vous aviez les durs d'un côté et les opposants toujours de l'autre, qui sont plutôt festifs et en tout cas pacifistes,

02:17 et qui restent assez nombreux. Question malgré tout, la préfecture a regretté publiquement, je cite,

02:22 "le non-respect de leurs engagements par les organisateurs de la manifestation".

02:26 Il y aurait eu notamment un cortège sur des voies non sécurisées, c'est-à-dire ?

02:29 - En théorie, les organisateurs d'une manifestation déposent cette demande officiellement, et notamment un parcours,

02:35 ce qui permet à tout le monde d'effectuer cette manifestation, de s'exprimer librement et démocratiquement,

02:41 mais dans un cadre sécurisé, afin d'éviter que les participants, notamment les familles, les enfants,

02:46 aient à subir des violences sur un secteur qui ne serait pas sécurisé,

02:51 et qui permettent aussi que justement on puisse avoir des dégradations en dehors du parcours autorisé.

02:56 Mais nous ne nous voilons pas la face, avec la présence de 2500 radicaux, nous savions qu'il y aurait des débordements,

03:02 donc je dis aux organisateurs, avec toute la bonne foi que je peux leur prêter, ne soyez pas surpris.

03:08 Vous avez des centaines de Black Blocs qui viennent avec des drapeaux rouges, avec des drapeaux palestiniens,

03:13 dont acte, mais je ne vois pas le rapport avec le parcours d'une nouvelle autoroute,

03:18 donc vous savez, je crois que parmi ces radicaux, ces ultra-violents, il n'y en a qu'une conscience écologique,

03:25 qui ont juste envie de détruire, de casser, d'attenter à la vie des policiers et des gendarmes,

03:31 c'est évident, et ça se renouvelle encore une fois.

03:33 - Et ce qui m'amène à cette dernière question, malgré tout,

03:35 je sais que c'est plus facile de la poser que d'apporter une réponse,

03:38 mais David Lerrault, comment se fait-il, alors qu'on sait qu'il y a une manifestation,

03:41 qu'on connaît les manifestants plutôt pacifiques, qu'ils soient du coin ou pas,

03:44 comment se fait-il qu'on n'arrive pas à empêcher ces fameux 2500 éléments radicaux

03:49 qui doivent être forcément connus par vos collègues des services de renseignement,

03:53 et qui, malgré tout, accourent à chaque fois qu'il y a une manifestation de ce genre ?

03:57 - La réponse est assez simple, à ce jour, juridiquement parlant, il n'y a pas de "mesure",

04:03 c'est-à-dire que lors de la loi anti-Casper de 2019, il y avait un fameux article 3

04:08 qui prévoyait la possibilité pour un préfet d'interdire administrativement,

04:13 et donc au préalable, un individu connu, évidemment,

04:16 qui remplissait un certain nombre de critères en termes de dangerosité,

04:20 donc qui permettait à un préfet d'interdire la présence d'un individu à une manifestation,

04:23 c'était le fameux article 3, et il a été cassé par le Conseil constitutionnel

04:28 comme étant attentatoire aux libertés.

04:30 Donc écoutez, en tout cas, ce qui est sûr et certain,

04:33 c'est que les casseurs ont liberté de circuler, de casser, ça c'est une évidence,

04:38 de s'en prendre aux forces de l'ordre, de s'en prendre aux biens,

04:41 et ça, évidemment, nous on le déplore, il faudrait réellement une véritable réponse,

04:46 il faudrait évoluer là-dessus, parce que, une fois de plus,

04:50 des biens, des incendies, des attaques, des policiers, des gendarmes blessés,

04:53 et moi je tiens surtout à leur rendre hommage,

04:55 parce que c'est leur présence et leur mobilisation qui a permis d'éviter,

04:57 en tout cas au maximum, que cela dégénère dans l'ultra-violence

05:01 sur l'ensemble du territoire tarné.

05:03 - Et avouez quand même que c'est un paradoxe,

05:05 c'est-à-dire qu'on peut empêcher un hooligan connu d'aller assister à un match,

05:08 mais on ne peut pas empêcher un casseur connu d'aller participer à une manifestation

05:11 au milieu de familles, d'enfants et de grands-parents, c'est quand même incroyable.

05:16 Merci beaucoup David Lerraud, et bon courage à vous, ainsi qu'à vos collègues,

05:20 secrétaires régionales d'Alliance Police Nationale pour la région Occitanie.

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