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  • 17/10/2023
Transcription
00:00 [Musique]
00:14 Quand j'avais 6 ans, j'ai voulu devenir environnementaliste.
00:18 C'est exactement ce que je suis aujourd'hui.
00:20 C'est tellement riche et divers.
00:23 Ça veut dire écrire des livres, ça veut dire prendre soin de la forêt, ça veut dire prendre soin des gens.
00:28 Donc, chaque jour est un nouveau miracle.
00:30 D'abord, mon amour était l'amour pour les animaux.
00:33 Quand j'étais enfant, j'avais des tortoises d'eau dans un grand aquarium.
00:37 J'avais des espèces de poissons et des verres.
00:39 J'avais bien sûr des amis normales. Je n'étais pas un nerd.
00:42 Mais après l'école, j'ai pensé à mon profession.
00:47 J'ai pensé, ok, j'ai étudié la forêt.
00:49 Et puis, il s'est déroulé que le forêtrier était un peu plus comme un bâtard de forêt.
00:53 Oh non, ce n'était pas ce que je voulais dire en étudiant la forêt.
00:57 Donc, ça a changé.
00:58 Et puis, j'ai fallu me faire aimer aux arbres.
01:00 Parce que je me suis dit, ok, ils ne sont pas seulement des producteurs de timbre.
01:04 Ils ne sont pas des producteurs d'oxygène pour nous, ni un carbone.
01:08 Non, ils sont une espèce sociale.
01:11 C'est un écosystème entièrement coopératif, pas compétitif.
01:14 Par exemple, les arbres peuvent créer leur propre nuage.
01:19 Leurs propres nuages.
01:20 Donc, une grande forêt peut créer des zones de dépression profonde, peut créer de l'eau active,
01:24 peut couler l'atmosphère locale.
01:27 Parce que, malheureusement, les arbres n'aiment pas ou détestent pas les mêmes choses que nous.
01:32 Les arbres sont notre meilleur compagnon en luttant contre le changement climatique.
01:35 En fond, jusqu'en primaire, j'ai pensé à une garde forestier.
01:39 Donc, ce n'est pas anodin, entre guillemets.
01:43 Plus tard, je voulais continuer dans les sciences.
01:46 J'ai abandonné le prépa véto pour entrer au Beaux-Arts.
01:49 Donc, j'ai fait cinq ans d'études de dessin, mais pour raconter des histoires.
01:52 Ce qui fait que j'écris autant que je dessine.
01:55 Mais je m'associe régulièrement avec des amis ou des amies qui font l'un ou l'autre.
01:59 Et j'aime bien travailler en binôme, comme avec Benjamin.
02:02 Et Peter, là, a six mains.
02:04 Ce qui est beaucoup plus rare.
02:06 C'est à la fois un livre super fin, plein comme un œuf, très fourni,
02:10 avec plein de renseignements scientifiques, mais aussi de rêveries, de balades.
02:16 Il raconte un petit peu sa vie.
02:17 Il y a beaucoup, beaucoup de choses dans ce livre.
02:19 J'ai fait une partie de tout croquer, quand j'ai commencé à écrire.
02:22 Et je suis allé chercher tous les éléments techniques,
02:26 que ce soit les micro-organismes qu'il y a dans le sol,
02:31 telle plante, la chenille, la tordeuse du chêne, la guêle du peuplier.
02:35 Tout ça, c'est des mots qui appelaient des images quand on lisait le livre de Peter.
02:40 Et donc là, je suis allé chercher à la fois sur Internet et dans des livres que j'ai à la maison,
02:44 les bons éléments à dessiner.
02:46 Je les ai fournis, donc je mettais page 22.
02:49 Il y a ça, ça, ça qui apparaît. Voilà les photos.
02:51 Jusqu'ici, personne ne peut dire comment un meilleur vendeur est fait.
02:55 Mais je pense que ça se passe parfaitement en temps.
03:00 Beaucoup de gens ont peur du futur, parce qu'on a des points de départ,
03:05 on voit de très mauvaises développations.
03:07 De l'autre côté, on n'aime pas changer notre façon de vivre.
03:10 Donc il y a beaucoup de changements, et ça fait des gens insûrs.
03:14 Ils nous voient d'un côté et la nature de l'autre.
03:17 C'est comme une lutte contre l'autre.
03:19 Je pense qu'on doit venir à une nouvelle coopération.
03:21 J'ai donc offert à eux une porte, avec un regard sur comment ça peut fonctionner.
03:27 Je ne sais pas tout. Je sais juste un petit morceau de la nature.
03:31 Mais ce petit morceau est toujours si intéressant et si encourageant
03:36 pour aider les arbres, les autres créatures,
03:39 et ça devrait être le premier pas pour que les gens réagissent
03:43 et s'engagent dans la nature conservée.
03:48 J'ai toujours évité, c'est facile à dire, les manies.
03:52 En général, on ne peut pas les éviter, c'est comme ça, on a des manies ou pas.
03:55 Mais je ne voulais pas être handicapé par un besoin d'une ambiance particulière,
04:02 ni d'avoir des fétichismes du matériel.
04:04 Par exemple, j'ai des copains qui n'utilisent que telle plume sur tel papier.
04:08 Je dessine aussi bien chez moi qu'en voyage.
04:12 J'ai besoin de pouvoir trouver mon matériel assez facilement,
04:15 voire dans un supermarché.
04:17 Je ne dessine pas avec de l'aquarium pour enfants,
04:21 mais c'est pareil pour l'ambiance.
04:24 J'ai un bureau, mais c'est plus là où je réponds aux mails,
04:27 c'est là où il y a l'ordinateur, et ce n'est pas forcément là où je passe le plus de temps,
04:30 parce que j'écris toujours d'abord à la main, surtout en BD d'ailleurs,
04:34 puisque je dessine en même temps, je fais des croquis, je place des bulles,
04:37 donc je ne peux pas faire comme une bible de cinéma,
04:40 avec extérieur jour, je ne peux pas fonctionner comme ça.
04:43 Donc je dessine, je croque, et je peux faire ça à peu près dans n'importe quelle ambiance,
04:48 mais pas à côté, pas sur une aire de repos d'autoroute non plus.
04:51 Ce lieu est parfait pour écrire des livres sur des arbres.
04:56 Par exemple, cet arbre ici, près de moi,
04:59 je le connais depuis plusieurs années,
05:01 parce que ce n'est pas la première fois que je suis ici dans ce magnifique jardin.
05:04 La dernière fois, cet arbre était, je pense que c'était l'un des plus vieux arbres ici,
05:09 était en meilleure forme, cet arbre est en train de mourir.
05:12 Mais à l'intérieur de la mort, on voit plusieurs choses.
05:15 Cet arbre est en train de se battre, il est toujours en vie dans ses arbres.
05:18 Et ici, dans une partie, il y a, disons, un enfant de cet arbre
05:24 qui grandit dans le corps décaillant de l'arbre de sa mère.
05:27 Donc c'est un cercle de vie dans un arbre.
05:30 Je pourrais faire une tournée de guidage ou un livre complet juste sur cet arbre.
05:34 Et ici, il y a beaucoup d'autres arbres,
05:36 donc je ne veux pas le faire, mais je pourrais rester ici pour le reste de ma vie, écrivant des livres.
05:40 Peter, vous avez vu comme il est volubile et comme on voit ses paroles,
05:45 donc je voulais que dans le livre, on ait envie de le suivre,
05:48 et c'est comme s'il s'adressait au lecteur vraiment directement.
05:51 Et en revanche, il est tout seul dans la forêt avec son chien.
05:54 Il fallait alléger le livre un peu, mais sans l'appauvrir.
05:58 Avec le soutien du dessin, on peut quand même se passer de beaucoup de mots,
06:01 puisqu'on n'a pas à décrire.
06:03 Et en revanche, pour que ce soit vivant, j'ai cherché une langue parlée.
06:07 C'est un énorme travail. On ne pensait pas qu'il allait faire autant.
06:10 On ne savait pas combien il y aurait de pages et on avait carte blanche là-dessus.
06:13 Il fallait que ce soit cohérent, pas ennuyeux, vivant.
06:16 Donc il ne fallait pas se freiner pour trop serrer les choses,
06:20 et puis pas trop s'étendre non plus.
06:22 Donc il fallait trouver un juste milieu.
06:24 Ce livre a été l'idée de Lézaren, bien sûr, avec Fred et Benjamin.
06:30 On s'est rencontrés il y a deux ou trois ans.
06:33 Et j'étais surpris de la construction de la histoire,
06:40 parce que c'est une histoire de mon mode de vie.
06:45 Pour moi, c'était juste fascinant.
06:47 Certaines personnes me demandent si tous ces dessins, par exemple, sont faits sur l'iPad.
06:51 Non, ils sont tous faits sur papier.
06:53 C'était une expérience incroyable,
06:55 parce que, en général, il est difficile de travailler avec deux personnes sur un livre.
06:59 Et avec trois personnes, il faut être exactement sur la même longueur de courbe,
07:04 parce que sinon, c'est un délire de temps.
07:06 Et il n'y avait pas de second délire.
07:08 Pour le dessinateur, c'est un bonheur à dessiner.
07:11 Et pour le lecteur, on rentre dans les méandres du bois.
07:14 C'est vraiment peut-être les plus beaux dessins.
07:17 Mais les plus importants, et c'est tout le propos de Peter,
07:21 vu que ça raconte l'interaction qu'il y a invisible
07:24 entre le mycélium des champignons et les arbres entre eux,
07:27 c'est ce qui se passe sous le sol.
07:29 Benjamin les a super bien réussi.
07:31 J'avais insisté pour qu'il fasse les couleurs à l'aquarelle,
07:34 parce que l'aquarelle, c'est de l'eau.
07:36 En art adulte, ça fait monter 500 litres d'eau par jour.
07:39 Et le fait de tout dessiner à l'aquarelle, on a des effets d'eau.
07:42 Je trouve que c'était cohérent.
07:44 Et là, on a un dessin qui est aussi vivant que l'est une forêt.
07:47 Je trouve que c'était super important.
07:49 Le prochain livre que nous publierons en allemand,
07:52 c'est sur nous, que nous sommes toujours des animaux,
07:55 que nous sommes toujours des parties de la nature,
07:57 et que nous agissons selon nos instincts.
08:00 Et nous pensons que nous agissons selon notre esprit.
08:02 Le livre est sur les solutions,
08:04 mais d'abord, nous devons accepter notre héritage animal.
08:08 Et c'est très intéressant de voir, dans la vie quotidienne,
08:12 comment nous réagissons avec les choses.
08:15 Comme les oiseaux, comme les loups.
08:18 Et ça nous connecte mieux à la nature et nous aide à avoir un meilleur futur.
08:24 Puisque ce livre est fait avec Benjamin, je peux parler du projet...
08:27 On a un projet ensemble, qui est une adaptation d'une histoire
08:30 que j'ai déjà racontée sous une forme d'album jeunesse,
08:33 avec François Rocaille, qui s'appelle "L'homme bonsai".
08:36 Ça se passe au 17e, 18e siècle, avec des pirates.
08:39 C'est un homme qui se fait parasiter par un arbre.
08:42 Une graine lui pousse sur la tête.
08:44 Un arbre qui va le parasiter et le tuer.
08:46 Et là où il va mourir, l'arbre va prendre racine,
08:48 mais il est récupéré par des animaux.
08:51 Il est récupéré par un équipage de pirates chinois
08:54 qui vont tailler l'arbre pour en faire un bonsai.
08:57 Et ça lui donne une force extraordinaire au lieu de le tuer.
09:00 Donc ça, c'est une histoire qui me tient à cœur.
09:02 Et c'est à la demande de Benjamin que je le reprends une troisième fois,
09:05 en fait, en le développant encore.
09:08 Alors que la première version, elle est de 2003, je crois.
09:11 C'est une histoire qui m'habite depuis 20 ans.
09:19 Mon avis est que les forêts reviendront.
09:22 Ce serait juste bien si nous étions toujours ici.
09:26 Ça veut dire qu'on n'a pas besoin de se préoccuper de détruire la nature,
09:31 mais c'est tout à fait notre endroit dans la nature.
09:34 Donc, j'aimerais bien que la mankind reste dans cet écosystème merveilleux.
09:39 Parce que sans cet écosystème, nous y allons et nous y allons d'abord.
09:43 Le plaisir du destin que tout le monde acquiert enfant,
09:47 c'est très lié à celui de faire une cabane dans la forêt,
09:51 de monter dans un arbre avec un petit chien.
09:55 J'ai écrit « Comme ça venait ».
09:58 C'est un petit oiseau qui dit « J'adore le livre de Peter,
10:00 c'est toute ma vie et celle de mes amis les arbres ».
10:03 Voilà, puisque l'on sait que les oiseaux, ils plantent les graines,
10:07 ils se nourrissent des insectes qui courent sur les arbres.
10:10 Enfin, tout est relié.
10:12 J'insiste, ce n'est pas moi qui ai écrit le livre, je ne l'ai pas lu.
10:16 Je lis le début du livre, puisque c'est un peu l'ouverture,
10:20 c'est les rideaux du théâtre qui s'ouvrent en fait, le début.
10:23 Peter dit, puisque c'est lui qui parle,
10:26 « La forêt, sa beauté m'a toujours fasciné,
10:29 étrange mélange de puissance et de délicatesse,
10:32 monde végétal plein de recoins et de mystères.
10:35 Parfum de mousse, d'humus, craquement de bois,
10:38 cri d'oiseau, vent dans les branches, ombre et lumière,
10:41 elle nous chuchote des mots inconnus qui pourtant
10:44 nous parlent au plus profond.
10:47 La forêt est incomprise et souvent maltraitée,
10:50 elle est pourtant au cœur de la vie de notre planète
10:53 et elle est indispensable à la survie de l'humanité.
10:56 Je m'appelle Peter Volleben, ingénieur forestier.
10:59 Pendant plus de 30 ans, avec les années,
11:02 je m'étais mis à regarder les arbres uniquement comme une matière première à exploiter.
11:05 Je pensais productivité, rentabilité, jusqu'au jour où. »
11:11 CULTURA, la culture avec un grand A
11:14 CULTURA, la culture avec un grand A
11:18 CULTURA, la culture avec un grand A
11:21 CULTURA, la culture avec un grand A
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