"AccessTrial.care", la future plateforme qui répertorie des fiches sur les essais cliniques liés au cancer

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Chaque jour, découvrez la pépite du jour dans la France Bouge avec Elisabeth Assayag.
Retrouvez "La pépite" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-france-bouge-academie

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00:00 La France Bouge, c'est des niches, des talents, des talents comme vous, Patricia Rigaud, vous êtes la fondatrice de Access Trial.
00:06 Europe 1, La France Bouge, la pépite.
00:10 Patricia, la plateforme va être lancée en novembre prochain, donc c'est vraiment...
00:14 C'est demain.
00:15 C'est demain, on va dire ça comme ça.
00:16 On va revenir un petit peu sur votre parcours, parce que nous, dans La France Bouge, on aime bien savoir qui est derrière l'entrepreneur, qui est derrière le dirigeant.
00:23 Vous, vous avez démarré, vous avez fait une école de commerce, vous avez fait une grande partie de votre carrière dans la pub, la communication, c'est dans les années 2000.
00:30 Et puis l'un de vos clients, c'était la Société Française de Cancérologie.
00:34 Privée.
00:35 Privé.
00:36 Donc là, vous vous occupez de leur com', vous entrez dans cet univers de la cancérologie, vous fondez même votre propre agence de communication autour du cancer.
00:44 Donc vous n'êtes pas médecin, vous aussi.
00:46 Alors, je ne suis pas médecin, par contre je me suis rendu compte que le fait d'être une communicante pouvait aider les médecins à rendre des choses plus accessibles à tous.
00:57 Parce qu'en cancérologie, les choses sont assez complexes.
01:00 Et ça va vite, je trouve.
01:01 Et ça va très vite en termes d'innovation, ce que disait tout à l'heure Alain est tout à fait juste.
01:06 Aujourd'hui, il y a 77 médicaments anticancéreux oraux, qui sont des thérapies moléculaires ciblées.
01:12 Ce qui veut dire que depuis une dizaine d'années, les patients peuvent rester chez eux, prendre leur cachet et être obligés de revenir à l'hôpital qu'une fois par mois ou une fois tous les deux mois.
01:23 Puisqu'en fait, ils peuvent se soigner eux-mêmes à domicile.
01:26 Alors après, se posent toutes les questions sur l'observance de ces traitements.
01:31 Alors moi, j'ai eu la chance dans mon parcours de croiser un éminent chercheur qui s'appelle le professeur Jean-Charles Soria,
01:37 qui a été l'ancien directeur général de Gustave Roussy, qui est parti depuis aux Etats-Unis faire ses recherches.
01:46 - Ça, on peut en parler aussi ?
01:48 - Non mais c'est vrai, quand j'entends qu'il est parti aux Etats-Unis faire ses recherches, c'est encore un autre sujet, mais...
01:53 - On a dit qu'on faisait le verre à moitié plein.
01:56 - C'est vrai, c'est un bon point.
01:59 Et donc en fait, Jean-Charles, j'ai confondé avec lui, NetCancer, qui est la première plateforme, qui était à destination des médecins,
02:05 donner de l'information sur les traitements anticancéreux.
02:08 Donc il y a un répertoire que j'ai mis en place, il y a 235 anticancéreux qui sont répertoriés,
02:13 et qui permettent aux professionnels de santé de connaître quels sont les effets indésirables de l'immunothérapie,
02:18 ou des thérapies moléculaires ciblées, ou des carticelles dont vous faisiez allusion tout à l'heure à Maury.
02:24 - Ça, c'est les non-savants que nous connaissons.
02:26 - Et donc en fait, c'est de l'information pour les médecins, pour les infirmières, pour les pharmaciens de pharmacies.
02:32 - Donc ça, c'est à destination des médecins ?
02:33 - Ça, c'est à destination des médecins. Il y a 5000 médecins qui sont quotidiennement connectés sur la plateforme.
02:39 Et puis pendant le Covid, je me suis retrouvée comme tout le monde, confinée pendant 8 semaines,
02:45 et avec des médecins qui me disaient "il y a un vrai stress, Patricia..."
02:48 - Parce qu'il faut se souvenir, on se remet dans le contexte, les patients n'allaient plus à l'hôpital pour se faire soigner ?
02:52 - Mais ils avaient peur, c'est ça ?
02:53 - Ils avaient peur, il n'y avait pas un super suivi des patients,
02:57 en tout cas pour certains, ils faisaient des examens, ils n'avaient pas les résultats tout de suite.
03:02 C'était compliqué comme période.
03:03 Et donc, vous, vous avez lancé une première plateforme, parce que vous, vous avez lancé deux boîtes.
03:08 Une première boîte, c'est en 2021, "Cancer Consult".
03:12 - Alors la première, c'était Net Cancer, qui a été fondée en 2014,
03:17 et la deuxième en 2021, qui est "Cancer Consult".
03:21 Donc là, "Cancer Consult", je me suis rendue compte que les patients ne venaient plus dans les hôpitaux,
03:26 et à ce moment-là, je me suis dit que je pouvais faire des choses.
03:31 Et donc en France, on est plutôt bien heldés, entre la BPI et le CIC.
03:35 Je me suis lancée dans une logique entrepreneuriale, j'ai monté cette plateforme,
03:38 qui permet à tous les patients, quel que soit l'endroit où ils se trouvent,
03:42 de demander un deuxième avis en ligne.
03:44 - Ça, c'est "Cancer Consult".
03:45 Si vous êtes parmi nous aujourd'hui, ce soir, Patrice Arrigo,
03:48 c'est pour nous parler de la prochaine plateforme, parce que ne vous arrêtez pas,
03:52 vous êtes une vraie entrepreneuse, vous passez d'un projet à un autre.
03:55 Cette plateforme, c'est "Access Trial", c'est ce qui nous intéresse ce soir,
03:57 parce que c'est là où vous avez des besoins,
03:59 c'est là où on va attendre les précieux conseils d'Alain Toledano.
04:02 "Access Trial", c'est quoi ?
04:04 - Alors...
04:05 - Eh bien, vous n'allez pas se pitié ?
04:06 - Je vais faire mon pitch.
04:07 - Allez, on vous écoute, top chrono, c'est parti.
04:08 - Les médecins ont de moins en moins de temps, et de plus en plus de patients.
04:12 En fait, la population, on a la chance de vivre plus longtemps,
04:15 donc il y a plus de 430 000 nouveaux cas de cancer par an,
04:19 il y a 3,8 millions de personnes touchées,
04:21 et face à ça, il y a des bonnes nouvelles, il y a une accélération de l'innovation.
04:26 Ce qui veut dire qu'on a, depuis 20 ans, plus de 23% d'essais cliniques réalisés en plus chaque année.
04:33 Ça veut dire qu'en France, quand on regarde tout simplement les choses,
04:36 il y a plus de 2 000 essais cliniques en cours de recrutement,
04:39 et là, c'est très difficile pour un médecin de connaître les essais cliniques,
04:43 quand on est un médecin oncologue généraliste,
04:45 et qu'on fait du poumon, du sein, de la prostate, du côlon,
04:49 on ne peut pas connaître les essais de manière très précise
04:51 qui concernent le cancer du sein,
04:53 comme un expert qui ne fait que du sein toute la journée.
04:56 Donc en fait, on a décidé de créer une plateforme
04:59 qui va répertorier, sous forme de bases de données,
05:02 des fiches sur les essais cliniques en cours de recrutement,
05:05 avec des informations sur les traitements,
05:07 des informations sur les modalités,
05:09 qu'est-ce que les patients vont devoir faire,
05:11 à quel rythme vont-ils devoir venir à l'hôpital,
05:13 pour faire quoi, quel type d'analyse on va leur demander, etc.
05:17 Et les médecins vont pouvoir remplir le profil du patient,
05:21 c'est-à-dire, j'ai un cancer du poumon bronchique non apticellule,
05:25 avec une mutation, si elle est identifiée,
05:28 savoir s'il est épidermoïde ou non épidermoïde,
05:31 savoir quel stade est la maladie.
05:33 - Vous rentrez dans le détail, en fait c'est de la donnée ?
05:36 - C'est de la donnée, en fait le médecin va remplir le profil du patient,
05:40 et ce profil, grâce à une machine learning,
05:42 va venir chercher les requêtes,
05:44 en requête, les essais cliniques correspondants à cet essai.
05:47 Et nous on va interfacer, c'est-à-dire mettre en relation
05:50 le patient avec le centre investigateur.
05:53 Avec un paramètre, c'est qu'on aura une localisation précise
05:57 de où se trouve le médecin.
05:59 - Oui parce que s'il y a un tour et que l'essai ou la thérapie
06:02 est à l'opposé, c'est compliqué.
06:04 - C'est combien de kilomètres ?
06:06 - 50 km, après on peut élargir la recherche,
06:10 mais l'idée c'est que le patient puisse avoir l'essai le plus proche,
06:13 connaissance de l'essai le plus proche de chez lui.
06:16 - Alors je vous ai trouvé Elisabeth, une intelligence artificielle
06:19 pour trouver le meilleur traitement anti-cancer.
06:22 C'est une start-up franco-américaine qui s'appelle Hawkin,
06:26 qui est basée à Paris.
06:27 - On les a eues dans la France Bouges, ils sont super aussi.
06:30 - Ils travaillent depuis 4 ans avec l'Institut Gustave Roussy
06:32 pour trouver le traitement initial optimal pour chaque patient.
06:36 C'est une intelligence artificielle, le médecin-chercheur
06:39 doit entrer toutes les informations concernant les examens du patient,
06:42 son type de cancer précis,
06:44 et la machine va trouver dans tous les hôpitaux du monde
06:46 d'autres patients avec les mêmes caractéristiques,
06:48 le même type de cancer,
06:49 et donc là le médecin aura accès aux traitements
06:51 qui ont le mieux fonctionné pour ses patients.
06:54 - La data, la donnée, Alain Toledano,
06:57 c'est une révolution dans l'univers de la cancérologie.
07:00 - Oui, de tout temps les réflexions sont basées
07:04 sur des connaissances et des données.
07:06 Là on voit qu'on va avoir un accès, je félicite Patricia et le projet.
07:09 - Vous connaissez le projet ?
07:11 - Je le connais, vous me l'avez communiqué, j'ai lu,
07:13 et maintenant on va s'y intéresser de près.
07:16 - Oui, merci.
07:18 - Vous validez ?
07:21 - Oui, l'accès, exactement.
07:23 C'est-à-dire avoir accès à l'information,
07:25 c'est la base pour pouvoir faire un choix.
07:27 Maintenant on a plusieurs sujets.
07:29 On a l'accès à l'information pour les professionnels
07:31 et l'accès pour les patients.
07:33 C'est vrai que le patient a envie de guérir,
07:35 a peur de mourir, a peur de souffrir.
07:37 On est dans une ère où il n'y a plus les soignants d'un côté,
07:40 c'est les sachants, et les patients qui ne savent pas.
07:43 Avec la démocratisation d'internet, docteur Google,
07:46 chacun va avoir de l'information.
07:48 - On arrive avec le diagnostic.
07:50 - Mais des fois elle est anxiogène, cette information.
07:52 - Parce que ce n'est pas notre métier.
07:54 - Il y a des gens qui vont vous dire "écoutez, moi je ne veux pas du tout de chimiothérapie classique".
07:58 - Il y en a qui vous le disent.
07:59 - Bien sûr, et ils vont se faire leur traitement eux-mêmes,
08:01 et ils viennent vous demander le traitement qu'ils ont imaginé pour eux,
08:04 sans avoir eu le filtre de la compréhension
08:07 de la situation particulière qui était la leur.
08:09 Donc c'est à double tranchant pour les patients,
08:11 c'est-à-dire que c'est exceptionnellement génial
08:14 d'avoir accès dans des situations où on est au-delà des ressources
08:18 à des médicaments innovants,
08:20 mais l'écrasante majorité des situations sont bien codifiées,
08:24 il faut passer par des traitements, des professionnels qui l'expliquent.
08:27 - Il y a des protocoles.
08:28 - Et reformater la relation entre les soignants et les soignés,
08:31 elle va être cédée du numérique,
08:33 mais ça doit d'abord rester une relation individuelle,
08:36 une relation de confiance.
08:37 - Et une relation humaine.
08:38 - Et il faut comprendre les choses.

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