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  • 07/10/2023
Les invités d'Olivier de Keranflec'h débattent de l'actualité dans #PunchlineWE du vendredi au dimanche

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News
Transcription
00:00:00 des institutions, on ne peut pas laisser passer ce genre de réaction, ça n'est pas possible.
00:00:03 C'est vrai que Philippe Guibert, des réactions qui doivent susciter des sanctions derrière,
00:00:09 selon vous, effectivement, à entendre Yoann Usaï, c'est vrai que c'est incompréhensible.
00:00:12 Je ne pense pas qu'il y a de sanctions parce que les parlementaires ont liberté d'expression.
00:00:17 Non, j'ai parlé de réaction.
00:00:19 Ah, de réaction.
00:00:20 J'ai parlé de réaction.
00:00:21 Les réactions ont déjà commencé, Yoann.
00:00:23 Les réactions les plus violentes que j'ai lues sur Twitter avant d'arriver étaient
00:00:28 de la part de socialistes et de parlementaires socialistes, sénatrices ou députés.
00:00:34 Donc des réactions, oui, bien sûr, il y en a et c'est tout à fait normal, puisque
00:00:38 El-Effi est totalement irresponsable dans ses prises d'opposition et dans une stratégie
00:00:44 de rupture.
00:00:45 Voilà, là on en a, hélas, une démonstration de plus.
00:00:50 Il est 17h30, si vous nous rejoignez sur CNews.
00:00:53 Le Hamas a donc lancé une opération d'envergure contre Israël.
00:00:57 Plus de 5000 roquettes tirées dans la matinée, des combats au sol toujours en cours à cette
00:01:02 heure, qui ont fait au moins 70 morts selon les services médicaux israéliens.
00:01:07 Une véritable panique s'est emparée de la population.
00:01:09 Les habitants sont appelés à rester chez eux.
00:01:12 Adrien Spiteri nous a rejoint.
00:01:15 Adrien, une multitude de réactions.
00:01:17 On en parlait en France, mais également à l'international.
00:01:20 Oui, exactement, Olivier, les réactions se multiplient.
00:01:23 A commencer par la France, par l'intermédiaire d'Emmanuel Macron.
00:01:27 Le président condamne fermement ses attaques du Hamas.
00:01:31 Le président a exprimé sur le réseau social X sa solidarité envers les victimes.
00:01:36 Le chef de l'État français s'est entretenu avec le président israélien Isaac Herzog
00:01:41 et le chef du gouvernement israélien Benjamin Netanyahou.
00:01:44 Le ministère français des Affaires étrangères également recommande aux Français sur place
00:01:49 de renforcer leur vigilance.
00:01:51 A noter également qu'à la demande du président français Emmanuel Macron,
00:01:55 Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, a annoncé un renfort de la sécurité en France
00:02:00 sur les lieux communautaires juifs, les lieux de culte,
00:02:03 mais également les écoles, notamment à Paris et sa banlieue.
00:02:07 Autre réaction, celle de l'Union européenne.
00:02:10 "Je condamne sans équivoque l'attaque menée par les terroristes du Hamas contre Israël".
00:02:15 Ce sont les mots d'Ursula von der Leyen, selon la présidente de la Commission européenne.
00:02:20 "Israël a le droit de se défendre".
00:02:23 Elle réclame également la libération de civils pris en otage,
00:02:27 je cite, "en violation du droit international".
00:02:30 Et puis enfin, l'Organisation des Nations unies a également réagi.
00:02:34 L'émissaire de l'ONU pour le Proche-Orient, Tor, ou Wénesland,
00:02:38 condamne, je cite, "des attaques abominables du Hamas contre Israël"
00:02:42 et appelle à leur arrêt immédiat dans un communiqué.
00:02:45 Ces événements ont provoqué d'horribles scènes de violence, a-t-il déclaré.
00:02:49 Il assure également être en contact proche avec toutes les parties
00:02:54 pour leur demander, notamment, de protéger les civils.
00:02:57 Enfin, on vient de l'apprendre, le Brésil annonce vouloir une réunion d'urgence de l'ONU
00:03:03 pour aborder cette situation en Israël.
00:03:06 Grosse réaction internationale, donc merci Adrien Spiteri.
00:03:09 On vous retrouvera à 18h sur un nouveau point complet sur la situation en Israël.
00:03:13 On va retrouver justement tout de suite à Télé-L'Aviv
00:03:15 notre correspondant de CNews, Nathalie Sosna Ossir.
00:03:18 Nathalie, bonjour.
00:03:20 À cette heure-là, quelle est la situation sur place ?
00:03:24 Quelle est l'atmosphère autour de nous ?
00:03:25 Qu'est-ce que vous pouvez nous dire ?
00:03:28 Eh bien, le ton a été donné par Benyamin Netanyahou en fin de matinée.
00:03:32 Israël est en guerre, a déclaré le Premier ministre.
00:03:35 Et c'est bien le sentiment qui règne ici.
00:03:37 Le bilan de cette journée très éprouvante et qui est loin d'être terminée
00:03:42 est de plus de 100 Israéliens tués.
00:03:45 Parmi eux un élu local, des civils, des soldats, dont des commandants
00:03:49 et plus de 1 000 blessés, certains dans un état très grave, voire critique.
00:03:53 Et comme on le redoutait, et cela vient d'être confirmé par ça,
00:03:57 il y a bien des Israéliens qui ont été enlevés,
00:04:01 pas des terroristes palestiniens et emmenés à Gaza.
00:04:04 Alors on ne sait pas s'il s'agit de soldats ou de civils,
00:04:07 s'ils sont morts ou vivants, et c'est sans doute ce paramètre
00:04:10 qui devrait décider de la riposte israélienne.
00:04:13 Alors on sait que ces tirs, ce matin, qui ont commencé à 6h30,
00:04:18 il y a déjà eu plusieurs milliers de retraits tirés sur la moitié sud du pays,
00:04:23 étaient en fait destinés à couvrir l'infiltration de très nombreux terroristes palestiniens depuis Gaza.
00:04:29 On parle de 1 000 terroristes qui sont entrés sur le territoire israélien.
00:04:33 Ils sont entrés dans des localités proches de la culture de sécurité et fait régner la terreur.
00:04:39 Et au moment où je vous parle pour répondre à votre question,
00:04:42 Ça ne reprend pas totalement le contrôle de ces localités
00:04:47 et opère encore toujours contre les terroristes.
00:04:49 Il y a des dizaines d'Israéliens toujours retenus en otage.
00:04:53 Des familles lancent des appels pour retrouver leurs proches,
00:04:56 avec qui le contact a été interrompu.
00:04:59 Et des terroristes se sont repliés dans ce que l'on appelle un "mojav",
00:05:02 une ferme collective.
00:05:04 Alors il est important de noter que la défense ne s'attendait pas à cette double offensive.
00:05:10 Et bien sûr qu'on peut se poser la question de savoir comment autant de terroristes
00:05:14 ont réussi à pénétrer sur le territoire israélien.
00:05:17 Et déjà dans les médias, on compare cette offensive palestinienne
00:05:20 à l'offensive arabe de la guerre de Kippour,
00:05:23 il y a tout juste 50 ans, jour pour jour.
00:05:27 En tout cas, le gouvernement va sans doute devoir rendre des comptes.
00:05:31 Dans la soirée d'état d'urgence civile décrété par Itamar Ben Gvir,
00:05:35 le ministre de la Sécurité Intérieure va entrer en vigueur.
00:05:39 Il s'agit d'éviter des affrontements violents entre juifs et arabes,
00:05:44 notamment dans les villes mites, comme à Jérusalem,
00:05:46 comme ce fut le cas lors de l'opération gardien des Murailles en mai l'année dernière.
00:05:52 Les réservistes, Nathalie, qui ont été rappelés également.
00:05:58 Oui, tout à fait.
00:05:59 Des milliers de réservistes ont été appelés.
00:06:01 Il y a déjà des premières mesures qui ont été évidemment posées.
00:06:06 La fermeture des points de passage entre Gaza et Israël.
00:06:09 Demain, il n'y aura pas d'école dans un périmètre de 80 km
00:06:13 depuis la clôture de sécurité.
00:06:14 Les événements publics ont été annulés,
00:06:17 comme le concert que devait donner Bruno Mars ce soir à Tel Aviv devant 60 000 spectateurs.
00:06:23 Et on attend, il y a une réunion du gouvernement qui aura lieu à 19h, heure locale,
00:06:28 et sans doute pourrait faire une nouvelle évaluation de la situation.
00:06:32 On en saura peut-être plus à ce moment-là.
00:06:35 Donc vous nous parlez de 100 morts à l'heure actuelle.
00:06:37 Ce sont vos chiffres sur place ?
00:06:39 Oui, ce sont les chiffres qui sont donnés ici par les médias et par les services de secours.
00:06:43 Donc c'est vraiment…
00:06:45 Le bilan peut être évidemment revu à la hausse,
00:06:49 puisqu'il y a encore des disparus,
00:06:50 il y a des familles qui lancent des appels sur les réseaux sociaux, à la télévision,
00:06:54 parce qu'ils n'ont plus de contact avec leurs proches.
00:06:57 En tout cas, personne en Israël ne se souvient d'une attaque d'une telle ampleur ces dernières décennies.
00:07:03 Merci beaucoup Nathalie Sosna Ofir, correspondante CNews à Tel Aviv.
00:07:08 Merci pour toutes ces précisions.
00:07:09 1000 morts donc, 1000 terroristes également qui sont entrés sur le territoire palestinien.
00:07:15 C'est ce que vient de nous dire Nathalie Sosna Ofir.
00:07:19 Dans la foulée de cette attaque militaire et surprise des terroristes du Hamas,
00:07:24 Benyamin Netanyahou a donc pris la parole et il a affirmé, on va l'écouter, "Nous sommes en guerre".
00:07:29 Citoyens d'Israël, nous sommes en guerre.
00:07:32 Non pas dans le cadre d'une opération ou d'une ronde, mais en guerre.
00:07:36 Ce matin, le Hamas a lancé une attaque surprise meurtrière contre l'État d'Israël et ses citoyens.
00:07:42 Nous sommes dans cette situation depuis les premières heures de la matinée.
00:07:45 J'ai convoqué les chefs de services de sécurité et j'ai ordonné avant tout
00:07:49 de nettoyer les localités qui ont été infiltrées par des terroristes.
00:07:53 Cette opération est actuellement en cours.
00:07:55 En premier lieu, j'ai ordonné une vaste mobilisation des réservistes
00:07:59 et que nous ripostions avec une ampleur que l'ennemi n'a jamais connue.
00:08:03 L'ennemi payera un prix sans précédent.
00:08:05 En attendant, j'appelle les citoyens d'Israël à se conformer strictement
00:08:09 aux directives de l'armée et au commandement du front intérieur.
00:08:12 Nous sommes en guerre et nous la gagnerons.
00:08:16 Ben, on va le vaincre.
00:08:18 Et donc, 100 personnes sont mortes, je corrige,
00:08:20 ce sont bien 100 personnes qui sont mortes selon nos dernières informations.
00:08:24 Des soldats et des civils israéliens également pris en otage.
00:08:27 On y reviendra à Roldiman.
00:08:29 Il ne s'agit pas là d'un cycle de violence, pas d'une opération militaire,
00:08:33 dit Benjamin Netanyahou, mais d'une guerre.
00:08:35 Le Hamas paiera un prix sans précédent.
00:08:37 À quoi s'attendre au fond dans les heures qui suivent ?
00:08:40 Une décision très grave du cabinet israélien parce que Netanyahou,
00:08:46 malgré ses apparences d'homme prêt à faire des coalitions
00:08:52 avec les groupes religieux les plus extrêmes ou les plus à droite,
00:08:58 y compris des groupes carrément anti-arabes,
00:09:01 est en fait quelqu'un qui réfrène les réactions quand il est au pouvoir.
00:09:05 Donc, il riposte, mais c'est toujours mesuré et compréhensible.
00:09:10 Donc là, il est en train de dire,
00:09:13 attention, je vais faire davantage que ce à quoi je vous ai habitué.
00:09:18 Je vais me surpasser moi-même.
00:09:20 Donc, c'est qu'il y a une espèce de limite invisible qui a été franchie.
00:09:28 Et puisque tout le monde parle de la guerre du Kippour de 1973,
00:09:32 quand l'Égypte et la Syrie ont attaqué,
00:09:35 ils avaient, ces deux pays, une stratégie définie.
00:09:37 Ils voulaient secouer Israël puis arriver à la paix, surtout pour l'Égypte.
00:09:41 C'était le but de l'attaque de 1973,
00:09:44 reprendre l'autre rive du canal du Sinaï et obliger Israël à négocier.
00:09:50 Et dès qu'ils ont obtenu ce choc, ils ont commencé les négociations.
00:09:54 Ensuite, on a eu l'intifada en l'an 2000.
00:09:58 Et puis là, l'idée, c'était...
00:10:00 Et puis celle aussi dans les années 80, il y en avait deux.
00:10:03 C'était pour rendre la présence israélienne en Cisjordanie intenable.
00:10:07 Bon, pour faire de la place pour un État palestinien.
00:10:10 Ça encore, on peut comprendre.
00:10:11 Mais aujourd'hui, on ne comprend pas.
00:10:13 Parce que le déluge à l'Axa, une attaque surprise, comme Kippour,
00:10:19 ça arrive et les Israéliens peuvent être pris au dépourvu.
00:10:21 Mais à l'attaque, Israël, même le cœur,
00:10:25 qui n'est pas du tout contesté en droit international,
00:10:27 et donc c'est un but complètement apocalyptique.
00:10:30 Et on ne cherche pas la réconciliation.
00:10:32 Il n'y a pas du tout une offre de quelque chose derrière.
00:10:34 On ne vous fera pas pour obtenir un résultat que vous pouvez fournir.
00:10:39 Ce qui était le cas en 73 avec les Égyptiens.
00:10:42 Je veux dire, quand la guerre était finie, plus personne n'a tiré sur personne.
00:10:45 Les soldats se saluaient gentiment.
00:10:47 On s'est échangé dans la nourriture.
00:10:48 On s'est replié sur un échéancier très précis.
00:10:52 Il n'y a rien de tout ça maintenant.
00:10:53 Maintenant, c'est juste mourir tous autant que vous êtes.
00:10:56 Donc, cette ambiance a été polluée,
00:11:01 en l'occurrence par le Hamas et Benyamin Netanyahou, il dit
00:11:07 "Moi aussi, je vais aller plus loin".
00:11:09 Mais je dirais que même aujourd'hui, les Israéliens n'ont pas envie d'aller plus loin.
00:11:14 Ils n'ont pas envie de détruire totalement Gaza.
00:11:18 Ce qu'ils pourraient faire.
00:11:19 – C'est vrai qu'effectivement, quelle conséquence Emmanuel Dupuis,
00:11:22 parce qu'on l'imagine bien, la voie diplomatique aujourd'hui, elle est impossible.
00:11:25 On s'en doute.
00:11:27 Quelles conséquences cette journée, cette attaque surprise peut-elle avoir
00:11:30 à la fois sur les relations diplomatiques entre la communauté internationale, Israël ?
00:11:38 Comment est-ce que ça va bouger ? Qu'est-ce qui va se jouer ?
00:11:40 – Déjà la première chose, c'est qu'il va y avoir une opération au sol,
00:11:42 puisque le Conseil national de sécurité israélien l'a décidé il y a à peu près une heure.
00:11:46 Donc ça, c'est une nouveauté.
00:11:47 Donc, on va dans la continuation d'une cinquième opération militaire
00:11:50 depuis le blocus de Gaza en 2007.
00:11:52 La précédente, en 2020, avait vu 11 jours d'intervention militaire.
00:11:57 Je pense que ça ira beaucoup plus vite car, comme je disais précédemment,
00:11:59 il y a un avant et un après cet octobre.
00:12:02 Il y a aussi, et ça répond partiellement à votre question,
00:12:05 une pression politique intérieure dont doit tenir compte Benhamin Netanyahou,
00:12:09 avec des orthodoxes, notamment une personne qui a été citée par votre correspondante,
00:12:14 le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Guevir,
00:12:17 le patron de la force juive, qui veut aller beaucoup plus loin,
00:12:20 parce que lui, il appelle à des frappes massives
00:12:23 touchant des objectifs militaires comme civils, ne faisant pas le distinguo.
00:12:26 Donc, il y a une pression interne.
00:12:27 D'ailleurs, il y a quelques minutes, l'ancien Premier ministre,
00:12:31 Neftany Bennett, et l'autre Premier ministre, Yair Lapid,
00:12:35 ont appelé à la constitution du gouvernement d'urgence nationale.
00:12:38 Donc, il y a une pression politique très forte sur les choix,
00:12:41 les orientations qu'a prises le Premier ministre Benjamin Netanyahou
00:12:45 depuis décembre, la saisie en mandature depuis décembre de cette année.
00:12:49 Et puis après, il y a des conséquences sur le voisinage.
00:12:52 Harold a rappelé que la guerre de Kipour avait donné
00:12:55 ensuite les accords de Camp David en 1978,
00:12:58 mais beaucoup plus profondément, ça avait ouvert la voie à la normalisation,
00:13:03 puisqu'il y avait eu ensuite les accords de Wadi Araba
00:13:06 avec la Jordanie en 1994, et puis bien plus loin,
00:13:10 les accords d'Abraham en 2020, qui ont normalisé
00:13:14 les relations diplomatiques d'un certain nombre de pays.
00:13:16 On est, je pense, dans une phase de recul,
00:13:18 car un certain nombre de pays vont se mettre dans une posture
00:13:22 de leur opinion publique.
00:13:23 Ce n'est pas forcément le choix de Mohamed Ben Salman,
00:13:26 ce n'est pas forcément le choix du roi du Maroc Mohamed VI,
00:13:29 ce n'est pas forcément le choix du roi jordanien,
00:13:34 mais c'est évidemment une sorte de soutien pragmatique.
00:13:39 Après, les conséquences, c'est qu'un certain nombre de pays
00:13:42 comme la Turquie ou les pays qui appelaient à ce qui est
00:13:47 à l'approfondissement de la voie diplomatique,
00:13:50 maintenant vont sans doute se rendre compte
00:13:52 que l'Israël doit rentrer dans cette phase de légitime défense
00:13:55 comme une résolution musulmane pourrait l'amener,
00:14:00 puisque le Brésil comme Malte ont appelé
00:14:03 une réunion de sécurité et d'urgence.
00:14:04 Johan Usail, le chef de l'État français qui s'est entretenu
00:14:07 avec le président et le chef du gouvernement,
00:14:09 Benyamin Netanyahou, cet après-midi,
00:14:11 il s'est entretenu par téléphone.
00:14:13 Emmanuel Dupuy disait il y a un avant, il y a un après.
00:14:16 Qu'est-ce que ça va changer dans les relations françaises
00:14:18 avec Israël, par exemple ?
00:14:19 Ça ne va rien changer dans les relations françaises.
00:14:21 La France est déjà en soutien à Israël.
00:14:23 Le chef de l'État s'est entretenu avec Benyamin Netanyahou
00:14:25 au téléphone comme il est d'usage de le faire.
00:14:28 C'est quelque chose de tout à fait normal
00:14:31 pour témoigner du soutien de la France.
00:14:33 Mais ce que dit Benyamin Netanyahou, en réalité,
00:14:35 c'est qu'à attaque inédite, réplique inédite.
00:14:38 Il est effectivement en train de préparer les esprits
00:14:41 à une réponse d'ampleur.
00:14:42 Et il est évident que les habitants de la bande de Gaza
00:14:44 ont passé une nuit extrêmement difficile.
00:14:46 Mais encore une fois, il faut redire que le responsable,
00:14:49 c'est le Hamas et ça ne sera pas l'armée israélienne,
00:14:52 puisque ce qui est redit par l'ensemble
00:14:53 des grandes démocraties occidentales,
00:14:55 c'est qu'Israël a le droit de se défendre.
00:14:57 Ça veut dire précisément ce que je viens de vous expliquer.
00:15:00 C'est que le responsable des morts qu'il y aura,
00:15:03 parce qu'il y aura nécessairement des victimes collatérales
00:15:05 du côté Gaza, oui, le responsable, ce sera le Hamas,
00:15:08 qui n'a que faire, évidemment, on l'a suffisamment répété,
00:15:10 de la vie de ses habitants de la bande de Gaza,
00:15:12 qui cherchent même pour des questions de communication
00:15:14 à ce qu'il y ait le plus de morts possible.
00:15:16 Parce qu'il faut bien comprendre que le Hamas a pour habitude,
00:15:19 par exemple, de cacher ses munitions,
00:15:21 ses stocks d'armes près de lieux stratégiques
00:15:23 comme des écoles ou des hôpitaux,
00:15:25 précisément pour qu'il y ait le plus de morts possible
00:15:27 et qu'il puisse ensuite se victimiser.
00:15:29 Et c'est ça, la stratégie du Hamas.
00:15:32 Et il y a un signe qui ne trompe pas,
00:15:33 je vous parlais de réplique d'ampleur
00:15:35 de la part de Benyamin Netanyahou,
00:15:37 qui, pour la première fois, a rappelé
00:15:40 l'ensemble des réservistes.
00:15:41 Généralement, on appelle les jeunes à se mobiliser.
00:15:44 Là, pour la première fois, tous les réservistes,
00:15:46 y compris ceux de plus de 40 ans,
00:15:48 sont appelés à se mobiliser.
00:15:50 C'est un signe qui montre effectivement
00:15:51 que c'est une opération de très, très grande envergure
00:15:53 qui se prépare côté israélien.
00:15:55 - C'est un tel effort, effectivement, Philippe Dibert.
00:15:57 - Oui, avec une question qui se pose quand même,
00:15:59 qui est la façon dont le gouvernement israélien
00:16:03 va traiter la question des otages,
00:16:05 puisque là, c'est une des nouveautés tragiques
00:16:08 et affreuses de ce qui est en train de se passer.
00:16:13 Mais il me semble que la doctrine constante
00:16:16 du gouvernement israélien et de l'armée israélienne
00:16:19 est toujours d'essayer de sauver ces ressortissants,
00:16:22 ces soldats, de ne pas les abandonner.
00:16:24 - Oui, c'est exact.
00:16:25 - Dans la replique israélienne, cet élément-là peut jouer.
00:16:30 - Jean-Michel Fauvergue, ancien patron du RED,
00:16:31 spécialiste des prises d'otages,
00:16:32 donc ça va être très compliqué dans ce contexte-là.
00:16:37 - Oui, c'est exact et je confie en ce qui a été dit.
00:16:41 C'est effectivement, Israël ne laisse pas ses otages
00:16:45 et fait le maximum pour aller les sauver ou les échanger,
00:16:48 y compris des quelques fois contre beaucoup de prisonniers,
00:16:51 et ne laisse pas de cette manière.
00:16:54 La problématique qu'on a aujourd'hui,
00:16:56 c'est qu'on n'est pas dans une prise d'otages traditionnelle
00:16:58 comme Israël a connu auparavant.
00:16:59 On est dans une...
00:17:00 Et le Premier ministre d'Israël l'a dit,
00:17:05 Benjamin Netanyahou l'a dit,
00:17:07 on est dans une guerre, donc dans une guerre.
00:17:09 La problématique, c'est d'abord de nettoyer le terrain,
00:17:12 et là aussi le Premier ministre l'a dit,
00:17:14 sur l'état d'Israël, mais il ne s'arrêtera pas là.
00:17:19 J'ai entendu parler à plusieurs reprises
00:17:21 d'opérations de représailles.
00:17:23 On n'est pas sur des représailles,
00:17:24 on est sur une opération de défense, d'autodéfense.
00:17:27 C'est un État qui joue sa crédibilité sur la défense
00:17:30 et qui va aller en profondeur, dans les profondeurs,
00:17:32 c'est-à-dire sur la bande de Gaza,
00:17:35 pour essayer de récupérer sa sécurité,
00:17:39 parce qu'il y a eu une faille à un certain moment,
00:17:41 de récupérer sa sécurité par cette opération-là.
00:17:43 Récupérer sa sécurité, et je réinsiste sur le fait
00:17:46 de récupérer du renseignement aussi,
00:17:48 parce qu'il est intéressant d'aller sur ce terrain-là,
00:17:51 pour savoir comment cette opération a pu se dérouler,
00:17:53 sans que les services de renseignement
00:17:56 ne soient au courant de rien, et soient complètement surpris.
00:17:58 Donc on est dans de la légitime défense,
00:18:01 et c'est clair que l'État d'Israël, l'armée tzahal,
00:18:06 et les groupes d'intervention aussi de la police et de l'armée,
00:18:12 je pense en particulier au Yemen,
00:18:13 qui est un très bon groupe d'intervention,
00:18:16 iront travailler en profondeur, très loin,
00:18:18 pour récupérer de la sécurité sur ce pays.
00:18:20 Et un ennemi, on en parle depuis tout à l'heure, le Hamas.
00:18:24 Alors le Hamas qui a tiré des roquettes,
00:18:26 la plupart interceptées venant de Gaza,
00:18:28 mais la véritable attaque s'est produite au sol,
00:18:31 avec l'infiltration de plusieurs dizaines de combattants,
00:18:34 une centaine, au travers de la frontière.
00:18:37 Ils sont arrivés d'ailleurs par la mer, par les airs, par les terres,
00:18:40 et ça c'est assez nouveau, des commandos terroristes du Hamas.
00:18:43 Qui sont-ils ? Les précisions tout de suite.
00:18:45 Il est considéré par l'Union européenne et les Etats-Unis
00:18:50 comme une organisation terroriste.
00:18:53 Le Hamas, qui découle de l'organisation des Frères musulmans,
00:18:56 est un mouvement islamiste palestinien.
00:18:58 Il est soutenu financièrement et militairement par l'Iran.
00:19:01 Il entretient également des relations avec le Qatar et la Turquie,
00:19:04 des pays qui investissent en masse
00:19:06 dans la reconstruction et l'aide humanitaire pour Gaza.
00:19:09 L'organisation a été créée en 1987,
00:19:12 juste après le début de la première intifada,
00:19:14 un soulèvement contre l'occupation par Israël
00:19:17 de la Cisjordanie et de la bande de Gaza.
00:19:19 A sa création, il s'appuie sur une charte,
00:19:21 dictant son fonctionnement et ses principes.
00:19:23 Elle y appelait au djihad contre les juifs,
00:19:25 à la disparition d'Israël ainsi qu'à l'instauration
00:19:28 d'un État islamique palestinien.
00:19:30 Une charte qui a évolué.
00:19:32 Le Hamas accepte désormais les frontières de 1967,
00:19:35 mais uniquement à titre provisoire.
00:19:37 Il tente également d'effacer les références antisémites,
00:19:41 mais continue à parler d'antisionisme.
00:19:43 C'est en 2017 qu'il prend le contrôle total
00:19:45 de la bande de Gaza par la force.
00:19:47 Depuis, Israël et l'Égypte ont mis en place un blocus,
00:19:51 toujours en vigueur aujourd'hui.
00:19:53 - On l'entendait, une entité terroriste,
00:19:56 soutenue par l'Iran et le Qatar également.
00:20:01 - Ça, c'est plus souterrain, le Qatar.
00:20:04 C'est-à-dire que le Qatar, ou si vous voulez,
00:20:06 plus innocent d'un côté.
00:20:09 Le Qatar a pour habitude d'envoyer des ressources budgétaires
00:20:15 à Gaza pour faire fonctionner le mini-État gazaoui,
00:20:20 qui est dirigé par le Hamas.
00:20:24 Le Hamas, c'est une organisation militaro-terroriste,
00:20:29 et de l'autre côté, c'est comme un conseil municipal.
00:20:32 Il doit faire les deux.
00:20:34 Il n'y a pas d'autres autorités distinctes du Hamas
00:20:37 dans le territoire.
00:20:39 Le Qatar donnait sous cette forme-là,
00:20:43 et au vu et au su d'Israël, c'était permis.
00:20:46 Ça devait passer par tous les canaux financiers
00:20:51 permis par Israël.
00:20:53 On ne peut pas dire que ça soit une aide illicite et secrète.
00:20:58 - Si ce n'est à Roll que ça s'est fait par des valises de billets
00:21:01 et que tout le monde connaît la corruption du Hamas.
00:21:03 - Ah bah oui, la corruption, c'est illicite,
00:21:06 mais d'un point de vue diplomatique, ça ne compte pas.
00:21:11 - C'est l'argent qui arrive là-bas,
00:21:12 tout le monde sait que le Hamas prélève.
00:21:14 - Mais c'est l'Iran qui est sans doute la grande nouveauté.
00:21:18 Parce que ça fait assez longtemps que le Hamas est brouillé
00:21:20 avec l'Arabie Saoudite, même si de temps en temps,
00:21:23 il y a des séries de bises dans des petits sommets.
00:21:26 Mais non, ils ne vont pas bien ensemble.
00:21:29 Mais avec l'Iran, là, il y a très peu de temps,
00:21:34 le chef du Hamas a rendu visite au guide suprême.
00:21:38 Et voici que le guide suprême se réjouit
00:21:41 au plus haut point de l'héroïsme de cette attaque.
00:21:44 Donc, il y a un changement complet des alliances
00:21:47 et on est en train de voir finalement, au grand jour,
00:21:50 l'axe Gaza-Tehran.
00:21:53 - Donc, on peut s'attendre à une instabilité grandissante
00:21:56 dans la région finalement, Emmanuel Dupuis.
00:21:57 - Oui, alors elle y était avant, mais pour revenir sur le Qatar,
00:21:59 il y a quand même un signe qui ne trompe pas.
00:22:02 Tous les chefs du Hamas ont été domiciliés au Qatar.
00:22:05 Alain Méchal jusqu'à sa mort en 2014.
00:22:08 Et certains disent qu'Ismaël Agné,
00:22:09 l'actuel chef du bureau politique, n'est pas à Gaza,
00:22:12 mais il est au Qatar.
00:22:13 - Il faut juste rajouter ça.
00:22:14 - Donc, effectivement, on en a appris un peu plus sur le Hamas,
00:22:19 cette entité terroriste.
00:22:21 On le rappelle, une attaque qui intervient,
00:22:23 on le disait, 50 ans, jour pour jour, après la guerre de Kipour.
00:22:27 Guerre qui a éclaté, je vous le rappelle, le 6 octobre 1973,
00:22:30 dans une attaque combinée de la Syrie, de l'Egypte contre Israël,
00:22:33 alors que la population se préparait à célébrer Yom Kippour.
00:22:38 L'assaut a pris par surprise les services de renseignement,
00:22:40 là encore, comme aujourd'hui, finalement,
00:22:42 l'armée et le gouvernement israélien.
00:22:44 La guerre a duré 19 jours, elle a fait de nombreuses victimes
00:22:48 et bien évidemment, elle a traumatisé le pays tout entier.
00:22:52 C'est dans ce contexte qu'a eu lieu la taxe de ce matin,
00:22:55 d'où une émotion, Philippe Dider, d'autant plus vive aujourd'hui
00:22:59 au sein de la population israélienne.
00:23:02 Oui, bien sûr, parce qu'elle pouvait se sentir relativement protégée
00:23:08 des requêtes, notamment par les performances technologiques
00:23:11 bien connues d'Israël, mais là, la population a été directement tichée.
00:23:16 Les vidéos qu'on tournait sur les réseaux sociaux
00:23:19 montrant les enlèvements d'Israéliens extrêmement violents.
00:23:24 Le présenter comme infaillible, je pense notamment à l'Ukraine,
00:23:27 les Ukrainiens voulaient absolument que Benjamin Netanyahou
00:23:30 puisse céder ce système,
00:23:34 évidemment que les Russes ne veulent absolument pas qu'Israël cède.
00:23:37 Mais je crois encore une fois que c'est une attaque complexe
00:23:40 qui met en avant la faillibilité des services d'enseignement israélien
00:23:44 en Israël, mais aussi leur incapacité à s'appuyer sur les sources humaines
00:23:49 dont elles disposaient dans la banque de Gaza.
00:23:52 Je rappelle qu'Israël a pénétré cinq fois dans la banque de Gaza
00:23:56 depuis le blocus de 2007 et que bien évidemment,
00:23:58 en tout cas chose espérée, qu'ils avaient un certain nombre de capteurs
00:24:01 qui là, vraisemblablement, ont failli montrer que cette attaque était imminente,
00:24:07 d'autant plus qu'elle advient dans l'anniversaire d'une cupo,
00:24:10 on l'a évoqué, mais surtout des tensions très fortes
00:24:13 autour du Mont du Temple ou la mosquée d'Al-Aqsa.
00:24:16 Il y a de cela deux semaines, avec une tension vive dans Jérusalem l'Est,
00:24:21 dans une lutte entre les communautés, notamment visant toutes les communautés
00:24:25 qui sont présentes dans le centre historique de Jérusalem.
00:24:27 Il est 18h, si vous nous rejoignez sur CNews, bienvenue.
00:24:31 C'est donc ce matin que des terroristes se sont infiltrés sur le territoire palestinien,
00:24:35 alors que dans le même temps, plus de 200 roquettes étaient tirées
00:24:38 de manière incessante depuis Gaza.
00:24:40 Une violence aveugle qui a fait pour l'heure une centaine de morts,
00:24:44 des centaines de blessés.
00:24:46 Une attaque, on le disait, revendiquée par le groupe terroriste du Hamas.
00:24:49 Des civils sont pris en otage, des civils et des soldats également.
00:24:54 On l'a appris il y a quelques minutes, l'état d'urgence civil déclaré dans tout le pays.
00:24:58 Adrien Spiteri, vous nous avez rejoint pour faire un point complet sur la situation.
00:25:03 Que sait-on précisément à cette heure, 18h ?
00:25:06 Écoutez Olivier, on va d'abord revenir sur tout ce qui s'est passé depuis ce matin.
00:25:10 Vous l'avez dit, des centaines de roquettes ont été tirées depuis la bande de Gaza vers Israël,
00:25:15 près de 5000 au total.
00:25:17 Plusieurs villes du pays ont été touchées.
00:25:19 C'est le cas de Tel Aviv, d'Ashkelon, de Zdero ou encore de Jérusalem.
00:25:23 Vous le voyez sur cette carte, la branche armée du Hamas a annoncé avoir déclenché
00:25:28 l'opération "déluge d'Al-Aqsa" contre Israël.
00:25:32 Autre information que l'on peut vous donner, c'est que des combats au sol se sont engagés.
00:25:37 Des combattants de la bande de Gaza se sont infiltrés sur le territoire israélien,
00:25:41 notamment avec des parapentes.
00:25:43 Vous le disiez, l'armée israélienne fait étage, je cite,
00:25:45 "d'infiltration d'un nombre indéterminé de terroristes et de prises d'otages".
00:25:50 Des soldats et des réservistes israéliens sont mobilisés.
00:25:54 Nous sommes en guerre, a déclaré Benyamin Netanyahou,
00:25:57 qui annonce également des représailles sans précédent.
00:26:01 Enfin, le bilan provisoire, qui devrait vraisemblablement évoluer,
00:26:05 fait étage d'au moins 70 morts en Israël selon les secours.
00:26:09 Le ministère israélien de la Santé avance lui le chiffre de 1000 blessés,
00:26:13 des blessés qui ont été évacués vers les hôpitaux dans le pays.
00:26:17 À Gaza, il y aurait 198 morts selon le ministère de la Santé du Hamas,
00:26:23 conséquence probable de représailles déjà menées par Israël.
00:26:28 Un grand merci, Adrien Spiteri, pour toutes ces précisions.
00:26:31 On vous retrouve à 18h30.
00:26:32 On fera là un point complet sur les réactions, notamment internationales,
00:26:36 qui se multiplient depuis tout à l'heure.
00:26:38 On va aller en Israël tout de suite.
00:26:40 On prend la direction de Ramdagan, c'est près de Tel Aviv.
00:26:44 On va retrouver Eliane Tayeb qui habite sur place.
00:26:48 Il témoigne donc depuis Israël après ces tirs de requêtes.
00:26:52 Eliane Tayeb, merci d'avoir accepté notre invitation.
00:26:55 Peut-être racontez-nous qu'est-ce que vous avez vécu ce matin,
00:27:00 au petit matin, aux alentours de 18h30.
00:27:04 Alors, ce matin à 18h30, donc on dormait avec ma femme, les enfants.
00:27:10 On est à Ramdagan, vraiment proche banlieue de Tel Aviv.
00:27:14 Et à 18h30, on a entendu l'alarme des requêtes.
00:27:18 On ne s'y attendait pas du tout.
00:27:19 Il faut savoir qu'il n'y avait pas spécialement d'escalade de violence,
00:27:24 juste avant ça, mais à 18h30, l'alarme a retenti.
00:27:30 Mes enfants dorment dans le bunker.
00:27:33 En Israël, dans les nouveaux immeubles, chaque appartement a un bunker.
00:27:40 Donc j'ai pris ma femme, je lui ai dit "Viens, on va dans le bunker".
00:27:43 On a fermé la porte du bunker et c'est comme ça qu'on a attendu le passage de l'alerte.
00:27:49 Donc des requêtes qui se sont abattues sur Tel Aviv et Ramdagan, la proche banlieue.
00:27:54 À cette heure, quelles sont les dernières informations dont vous disposez ?
00:27:58 On imagine que vous avez l'ordre de rester chez vous.
00:28:01 Quelles sont les dernières informations dont vous disposez ?
00:28:04 Est-ce qu'il y a des combats en cours ?
00:28:08 Alors, nous, dans le centre d'Israël, tout ce qu'on ressent, c'est les requêtes.
00:28:12 Ça veut dire que les infiltrations dans le pays des terroristes, ça se passe dans le sud.
00:28:17 C'est à peu près à 1h30 de voiture de Tel Aviv.
00:28:22 Nous, on est habitués aux requêtes dans le centre du pays depuis des années.
00:28:27 Ce qui nous a choqués aujourd'hui, je vais vous dire très sincèrement,
00:28:31 c'est qu'on a l'habitude, même quand il y a des requêtes à Tel Aviv,
00:28:35 à Ramadgan, dans la banlieue, on a l'habitude que les gens,
00:28:39 la population israélienne sortent dans la rue.
00:28:41 Il n'y a pas de souci là-dessus.
00:28:43 S'il y a une alerte, ils se cachent.
00:28:45 Aujourd'hui, les rues étaient vides.
00:28:48 Pas une voiture, pas une personne dehors.
00:28:51 Donc oui, les consignes, c'est de rester chez soi, près des abris.
00:28:56 C'est la consigne principale.
00:28:57 Sachez que demain, l'école devait reprendre, c'était les vacances scolaires en Israël.
00:29:02 L'école ne reprendra pas.
00:29:03 Donc on va devoir garder les enfants à la maison et rester isolés
00:29:08 pendant encore de longues heures, au minimum 24 heures en tout cas, jusqu'à demain.
00:29:13 On parle d'une attaque surprise, bien évidemment,
00:29:15 depuis ce matin des terroristes du Hamas.
00:29:17 Est-ce que vous aviez en tête qu'un tel scénario puisse se produire ?
00:29:24 Pas du tout. On ne s'y attendait pas du tout.
00:29:26 Et on a été… Alors, on est à distance, on suit les informations.
00:29:31 Moi, ce qui m'a choqué aujourd'hui, c'est des milliers de roquettes
00:29:34 qui se sont abattues sur tout le pays.
00:29:37 Et je pense que ce qui a choqué le plus la population, je vais vous dire,
00:29:42 c'est les prises d'otages et les kidnappings.
00:29:45 Le fait que des terroristes rentrent sur le territoire israélien,
00:29:49 c'est du jamais vu. C'est du jamais vu.
00:29:52 Qui kidnappent des populations civiles, qui tuent des soldats, qui tuent des civils,
00:29:59 c'est ce qui a choqué ici la population
00:30:02 et ce qui a créé un sentiment de peur dans le pays.
00:30:08 Ce qui fait qu'aujourd'hui, voilà, comme je vous l'ai dit,
00:30:10 personne n'est dans les rues, personne ne sort.
00:30:12 Il faut savoir qu'aujourd'hui, vous parliez de Yom Kippour,
00:30:17 c'est aussi une fête juive aujourd'hui, c'est Simcha Torah.
00:30:19 Et on a l'habitude, à la fin, c'est la fête de la Torah,
00:30:22 on a l'habitude, à la fin de cette fête, de sortir les enfants,
00:30:25 d'amener les enfants dans les rues.
00:30:27 Il y a des défilés de joie ce soir.
00:30:30 Tout ça a été annulé et tous les enfants resteront chez eux,
00:30:34 près des abris, en tout cas dans le centre du pays.
00:30:37 C'est comme ça qu'on le ressent aujourd'hui.
00:30:39 Une attaque terroriste un jour de fête, c'est absolument ignoble.
00:30:43 Harold Iman, qui est en plateau avec nous, souhaitait vous interroger.
00:30:46 Oui, monsieur Tayeb, est-ce que vous avez pensé à la possibilité
00:30:50 d'une entrée en guerre du Hezbollah ?
00:30:53 Parce que vous êtes dans l'Israël central,
00:30:55 vous êtes peut-être grosso modo équidistant des deux zones,
00:30:59 la zone Hamas et la zone Hezbollah.
00:31:02 Est-ce qu'on en parle de ça ?
00:31:04 Est-ce que c'est une préoccupation ?
00:31:07 Alors, on en parle.
00:31:09 Il faut savoir que tous les réservistes ont été rappelés,
00:31:13 tous les militaires ou réservistes ont été rappelés.
00:31:19 Il faut savoir que les terroristes de Gaza,
00:31:24 ça reste des terroristes, ça reste…
00:31:27 je ne vais pas dire comme des amateurs, on ne peut pas dire ça,
00:31:30 mais ce n'est pas une armée organisée en tout cas.
00:31:33 Le Hezbollah fait beaucoup plus peur à Israël
00:31:36 puisque c'est une réelle armée qui est organisée.
00:31:40 Et c'est pour ça que tous les militaires, les réservistes ont été rappelés,
00:31:47 surtout pour anticiper un double front d'attaque.
00:31:52 Ça veut dire un front dans le nord et un front dans le sud.
00:31:55 Donc tous les réservistes ont été rappelés,
00:31:58 tout le monde est mobilisé et soupçonne une éventuelle attaque possible
00:32:07 dans le nord du pays aussi.
00:32:09 Merci Elion Tayeb pour votre témoignage.
00:32:12 Vous êtes donc à Ramahgan en Israël.
00:32:14 Merci, bon courage à vous et à vos proches.
00:32:17 On accueille autour de ce plateau David Rigoulet-Rose,
00:32:20 chercheur associé à l'IRIS, spécialiste du Moyen-Orient.
00:32:23 Merci d'avoir accepté notre invitation pour nous éclairer.
00:32:26 Là encore ce soir, on entendait cette crainte d'un double front.
00:32:29 Double front avec le Hezbollah, est-ce que c'est un scénario envisageable ?
00:32:33 C'est un scénario envisagé en tout cas,
00:32:35 parce que de toute façon le ministre de la Défense, Youhaf Galante,
00:32:39 déjà il y a plusieurs semaines, évoquait la possibilité d'une menace multifront.
00:32:43 Donc c'est bien qu'il y avait intellectuellement intégré effectivement
00:32:47 la particularité, l'évolution de la situation,
00:32:50 qui comprend effectivement le front sud avec la bande de Gaza,
00:32:54 le front nord avec potentiellement le Hezbollah,
00:32:57 voire le front Golan avec la Syrie,
00:33:00 puisqu'il y a un certain nombre de mandataires pro-iraniens
00:33:03 qui se sont installés de l'autre côté de la frontière.
00:33:05 Donc il y a clairement, en tout cas d'une manière stratégique,
00:33:09 il y avait intégré cette possibilité, cette évolution de la situation.
00:33:13 Ce qui frappe en revanche, c'est l'effet de surprise.
00:33:16 Là, sur le plan immédiat, justement,
00:33:19 alors même que ça avait été intellectuellement anticipé.
00:33:21 L'effet de surprise et la méthode également.
00:33:23 Et les modalités, oui.
00:33:24 Mais je dirais que même si effectivement le Hamas,
00:33:28 en tout cas les zénithalcalsim, les brigades,
00:33:31 ne sont pas au niveau du Hezbollah,
00:33:33 il y a quand même une montée en gamme.
00:33:35 Et on le voit avec le caractère multimodal,
00:33:37 c'est-à-dire terre, air, mer.
00:33:39 Et notamment, c'est les unités d'élite Nouba
00:33:41 qui ont été structurées par le chef justement de la branche armée,
00:33:46 en l'occurrence Mohamed Daïf,
00:33:47 et qui sont manifestement assez opérationnelles.
00:33:51 Probablement, ça a été certainement sous-estimé.
00:33:54 Donc là, il y aura un diagnostic à faire à postériori.
00:33:57 Mais incontestablement, il y a une montée en gamme,
00:34:01 si j'ose dire, du caractère opérationnel,
00:34:06 militaire de la branche armée du Hamas.
00:34:08 On le disait, les réservistes sont donc mobilisés.
00:34:12 Avec cette perspective éventuelle de l'entrée du Hezbollah,
00:34:16 d'une attaque sur un double front, vous nous l'expliquez justement.
00:34:19 Nous sommes en liaison avec un réserviste.
00:34:21 Alors vous l'imaginez, pour des raisons de sécurité,
00:34:23 on ne verra ni son visage,
00:34:24 on ne donnera ni son nom, ni son prénom.
00:34:27 Bonjour, merci d'être avec nous.
00:34:30 Vous avez été appelé aujourd'hui.
00:34:32 Racontez-nous comment cela s'est passé.
00:34:34 Bonjour, alors depuis ce matin,
00:34:38 quand on a entendu les informations,
00:34:41 on s'y attendait tous un peu.
00:34:43 Et depuis ce matin, on a été prévenu de se préparer.
00:34:48 Cet après-midi, la plupart des réservistes du pays,
00:34:51 à l'époque des combattants, ont été rappelés.
00:34:55 Et voilà, donc ça a été fait.
00:34:57 Heureusement que le pays est préparé
00:34:59 pour ce genre de situation.
00:35:01 On voit qu'il y a des entraînements régulièrement
00:35:03 pour répondre le plus vite possible.
00:35:06 Et du coup, là, il y a une puissance de réservistes
00:35:10 qui est disponible relativement rapidement.
00:35:14 Et donc là, on se prépare tous.
00:35:16 Comme je l'avais dit, on ne sait pas ce qui va se passer.
00:35:20 On a été pris par surprise.
00:35:22 Ça n'est arrivé qu'un seul front,
00:35:24 mais ça peut évoluer à tout moment.
00:35:26 Quels sont les ordres qu'on vous a donnés ?
00:35:28 Vous êtes opérationnels, prêts à intervenir
00:35:32 dans les minutes, dans les heures qui viennent ?
00:35:34 Dans les minutes, c'est un peu difficile
00:35:38 en fonction de où est-ce qu'on habite.
00:35:40 Mais sous quelques heures,
00:35:43 tous les réservistes sont en place.
00:35:45 Chacun sait déjà où est-ce qu'il peut arriver,
00:35:48 reçoit son équipement
00:35:50 et on est déjà prêts à toutes les mutualités.
00:35:53 Vous vous préparez à quel type de combat ?
00:35:56 C'est très différent en fonction d'où est-ce que ça vient.
00:36:03 Parce que si c'est à Gaza,
00:36:06 comme à l'heure actuelle, c'est beaucoup plus difficile.
00:36:10 Parce que c'est à l'intérieur de la ville,
00:36:14 dans les bâtiments.
00:36:16 Si c'est dans le nord ou dans des terrains ouverts,
00:36:20 on se prépare à toutes possibilités.
00:36:22 Quand vous avez rejoint votre caserne,
00:36:26 les rues étaient vides.
00:36:27 Quelle est l'atmosphère aujourd'hui en Israël ?
00:36:30 Est-ce qu'il y a toujours des combats en cours
00:36:32 dont vous auriez connaissance ?
00:36:35 C'est un peu particulier parce que je viens de loin.
00:36:41 Mais dans les routes, la plupart des gens qui sont sur les routes,
00:36:44 c'est soit ceux qui étaient en week-end,
00:36:46 soit ceux qui étaient en week-end dans un certain endroit,
00:36:49 soit les réservistes qui vont en route.
00:36:54 Merci beaucoup à vous.
00:36:57 On a des petits problèmes de liaison,
00:37:01 on ne vous entend pas de façon très claire.
00:37:03 En tout cas, un grand merci pour votre témoignage, Jean-Michel Fauvergue.
00:37:06 Il faut signaler qu'un certain nombre de ces réservistes-là,
00:37:09 il y a quelques jours de ça, étaient en protestation.
00:37:12 Vous savez que le climat social en Israël est un peu particulier
00:37:17 puisqu'il y a une grande réforme de la justice
00:37:19 et qu'il y a beaucoup d'opposants.
00:37:21 Une partie des réservistes était en opposition avec ça
00:37:23 et donc étaient considérés comme,
00:37:25 je ne sais pas si c'est le bon mot, mais grévistes en tout cas.
00:37:27 Et que là, face à la menace,
00:37:31 ils laissent de côté, évidemment, leur combat social.
00:37:33 Une unité nationale, effectivement.
00:37:36 Ce qui force le respect quand même,
00:37:38 c'est que ces jeunes vont risquer leur vie en réalité.
00:37:41 Parce que c'est bien de ça dont il s'agit.
00:37:43 On n'est pas dans un jeu vidéo, vous comprenez bien ce que ça veut dire.
00:37:45 Ils partent faire la guerre en réalité.
00:37:47 Ils semblent ne pas hésiter un instant.
00:37:49 Il y a un esprit de patriotisme dans ce pays
00:37:51 parce qu'ils savent bien en réalité que c'est leur droit à vivre en sécurité
00:37:55 qui est en jeu et donc leur droit à vivre tout court.
00:37:57 Parce que si la sécurité n'existe plus en Israël,
00:37:59 le pays n'existe plus.
00:38:01 Donc, ils ont conscience de tout cela et ils partent effectivement.
00:38:05 Ils se mobilisent et il y a un côté quand même très admirable.
00:38:08 Ça force le respect et l'admiration.
00:38:11 - Mais justement, c'est un modèle à prendre en compte.
00:38:15 Et vous savez qu'en France, on travaille sur les réserves
00:38:17 de la gendarmerie, de la police et de l'armée,
00:38:19 y compris les pompiers.
00:38:22 Les gens qui vont chez les pompiers sont en général du monde civil.
00:38:29 Et ça, c'est un modèle à prendre en compte,
00:38:32 qu'on a perdu de vue et qu'il va falloir restaurer
00:38:36 assez rapidement dans ce monde mondial.
00:38:37 - C'est le patriotisme qui est à la base de tout ça.
00:38:39 Parce que quand vous êtes patriote, quand vous avez cet esprit-là,
00:38:41 effectivement, vous n'hésitez pas une seconde.
00:38:43 Quand vous avez ce sentiment d'appartenance à une même nation
00:38:45 et de faire bloc en réalité, eh bien voilà.
00:38:48 - Mais c'est vrai que c'est assez éloigné de ce qu'on peut vivre ici.
00:38:50 Il y a un cap qui a été donné notamment par le chargé d'Israël
00:38:54 en France, Raphaël Morave.
00:38:55 Il s'exprimait sur notre antenne cet après-midi
00:38:58 et il reprend en quelque sorte des mots de Benjamin Netanyahou.
00:39:01 C'est-à-dire que le cap, c'est de gagner, de vaincre.
00:39:04 - Il s'agit donc d'une attaque surprise d'envergure
00:39:09 contre des cibles citoyennes, essentiellement citoyennes,
00:39:13 et qui a le seul but de massacrer, de tuer le maximum de civils possible,
00:39:18 sans aucun prétexte ni action de la part d'Israël dans cette attaque.
00:39:25 Donc bien sûr, nous allons contenir cette attaque très fermement.
00:39:30 Et je crois qu'aussi les commanditaires de cette attaque
00:39:33 vont devoir en rendre compte.
00:39:35 Il ne s'agit pas seulement de contenir une attaque sur le terrain d'Israël,
00:39:38 parce que ça, on l'a eu déjà depuis plusieurs fois,
00:39:41 mais il y a les commanditaires qui envoient ces terroristes
00:39:44 sur notre territoire pour des attaques contre nos cibles.
00:39:48 Donc chaque pays a le droit de se défendre,
00:39:52 de défendre sa population et de réagir comme il convient.
00:39:55 Une volonté farouche de se défendre, une unité, on le disait Emmanuel Dupuis,
00:39:59 face à une menace, au fond, qu'on parlait d'U.S.B.O.L.A. tout à l'heure,
00:40:03 qui pouvait rentrer effectivement dans le front de ces attaques.
00:40:07 Pour l'instant, l'U.S.B.O.L.A. n'est pas rentrée dans la configuration.
00:40:11 Mais néanmoins, il faut se souvenir qu'il y a eu un enjeu
00:40:14 qui a peut-être été un peu oublié,
00:40:16 fa août dernier, à l'occasion d'une résolution onusienne,
00:40:19 où un certain nombre de pays, notamment les États-Unis,
00:40:21 étaient très exigeants pour veiller à ce qu'on contrôle davantage
00:40:25 les patrouilles mixtes de l'armée libanaise par rapport au U.S.B.O.L.A.
00:40:29 Et donc légitimant, re-légitimant, la force intérimaire des Nations Unies,
00:40:34 qui existe depuis 1978 pour éviter les infiltrations de l'U.S.B.O.L.A.
00:40:37 L'U.S.B.O.L.A. est une menace que les Israéliens connaissent bien
00:40:40 et qui est peut-être plus profonde,
00:40:43 dans le sens où les roquettes dont dispose le djihadiste amir,
00:40:46 ou l'Aamas, sont de portée moindre que les missiles dont dispose l'Aasbola,
00:40:52 et qui pourraient frapper en profondeur tous les territoires israéliens.
00:40:55 Pas forcément le cas du Hamas,
00:40:56 qui frappe dans la frontière entre la bande de Gaza et le territoire israélien.
00:41:03 Il y a aussi la volonté de la part de l'ensemble de la classe politique israélienne
00:41:09 de faire la différence entre l'urgence opérationnelle
00:41:14 et la dimension stratégique,
00:41:17 dans le sens où là, il y a un consensus national
00:41:19 pour veiller à ce que les 43 personnes,
00:41:22 à peu près 43 personnes, quarantaines,
00:41:23 isolées ainsi, qui ont été prises en otage dans la bande de Gaza,
00:41:26 soient le plus rapidement libérées.
00:41:28 Car sinon, le Hamas va les utiliser comme une monnaie d'échange.
00:41:32 C'est ça.
00:41:33 Puisqu'ils ont d'ores et déjà dit ce matin qu'ils ont suffisamment d'otages
00:41:37 pour pouvoir négocier la libération de leurs prisonniers.
00:41:40 Donc il y a urgence du point de vue israélien,
00:41:42 et d'où l'idée d'un consensus national
00:41:45 avec cet appel à un gouvernement d'union nationale.
00:41:48 Et on le rappelle, les Israéliens qui font tout pour libérer leurs otages,
00:41:51 ça aussi, ça fait partie de leur ADN.
00:41:56 Conséquence de cette attaque surprise ?
00:42:00 Conséquence en France également,
00:42:02 puisque le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
00:42:05 a demandé au préfet la protection des lieux communautaires juifs
00:42:08 sur le sol français, sur le territoire français,
00:42:11 même s'il précise que la France ne fait actuellement l'objet d'aucune menace.
00:42:14 On va retrouver Célia Barotte à Beauvau,
00:42:18 puisqu'une réunion s'est déroulée justement pour apporter des précisions.
00:42:23 Effectivement, après s'être rendue à Toulouse
00:42:29 pour le Congrès national des sapeurs-pompiers,
00:42:31 Gérald Darmanin a annoncé l'organisation et la présidence
00:42:37 de sa part d'une réunion de sécurité
00:42:39 pour connaître les difficultés que nous pourrions avoir sur le sol national.
00:42:43 Donc pour l'heure, aucune menace pour la France,
00:42:46 mais Emmanuel Macron lui a demandé d'être attentif
00:42:48 à la protection des lieux où la communauté juive se rend,
00:42:51 comme les synagogues ou encore les écoles juives.
00:42:54 Les préfets, quant à eux, ont reçu l'ordre depuis ce matin
00:42:57 de protéger les lieux communautaires.
00:42:59 Ils sont déjà très largement protégés par les militaires,
00:43:02 par les policiers ou encore par les gendarmes.
00:43:05 Il y a aussi, selon nos sources policières,
00:43:08 ce renfort de la part des militaires de l'opération Sentinelle
00:43:12 qui pourrait être mise en place.
00:43:15 Le ministère de l'Intérieur a annoncé qu'il allait porter quotidiennement
00:43:18 une attention particulière à ces sites
00:43:20 et qu'il n'hésiterait pas à renforcer la protection
00:43:22 par des effectifs de police et de gendarmerie
00:43:25 pour assurer la sécurité et le bon quotidien
00:43:29 des membres de la communauté juive en France.
00:43:32 À Paris, il y a déjà une surveillance très accrue
00:43:35 des synagogues avec des points fixes.
00:43:37 Il y a des points de contact aussi entre les autorités
00:43:41 et les membres religieux pour appréhender,
00:43:44 pour anticiper d'éventuels risques
00:43:46 et pouvoir organiser une sécurité optimale pour tous les fidèles.
00:43:52 Merci beaucoup Célia Barotte pour toutes ces précisions.
00:43:55 Célia Barotte avec Léo Marcheguet,
00:43:58 en direct de Beauvau, Yoann Uzay.
00:44:00 On le voit, des tensions possibles également,
00:44:03 des répercussions possibles aussi en France.
00:44:05 Ce n'est pas nouveau que ce conflit israélo-palestinien s'exporte.
00:44:09 Oui, hélas, c'est déjà le cas depuis très longtemps.
00:44:11 On sait bien que quand il y a des événements,
00:44:14 alors heureusement pas toujours dramatiques
00:44:16 comme celui que nous connaissons aujourd'hui,
00:44:17 mais quand il y a des tensions au Proche-Orient,
00:44:22 eh bien, à l'évidence, il y a des conséquences
00:44:24 sur le sol français.
00:44:27 On voit bien que certains jeunes,
00:44:28 notamment issus de la communauté arabo-musulmane,
00:44:31 des jeunes qui, la plupart du temps,
00:44:33 ne connaissent d'ailleurs rien à ce conflit,
00:44:34 ne comprennent rien à ce qui se passe là-bas,
00:44:37 n'en ont absolument aucune idée,
00:44:39 n'ont aucune idée des conséquences,
00:44:40 mais parce qu'ils se sentent en solidarité
00:44:43 avec le peuple palestinien,
00:44:45 eh bien, soutiennent le Hamas et donc considèrent
00:44:47 qu'Israël est responsable de tout
00:44:49 et donc manifestent de fait leur haine anti-Israël
00:44:53 et parfois leur antisémitisme aussi,
00:44:54 disons les choses clairement, il faut appeler un chat un chat.
00:44:56 Il y a de l'antisémitisme auprès d'une partie de ces...
00:45:00 Je parle des jeunes parce que ce sont eux
00:45:01 qui le plus souvent manifestent cette haine et cet antisémitisme
00:45:06 et le manifestent en se rendant parfois coupable d'actes
00:45:10 qui sont des actes répréhensibles.
00:45:11 Donc, c'est pour ça que Jean-Luc Mélenchon,
00:45:13 pardon, le ministre de l'Intérieur,
00:45:15 a demandé à ce que soient surveillés
00:45:18 de manière beaucoup plus renforcée
00:45:20 les lieux de culte juif.
00:45:22 J'avais évoqué Jean-Luc Mélenchon,
00:45:24 j'ai fait un lapsus parce que je pensais précisément
00:45:26 à la France insoumise qui précisément,
00:45:28 avec ses messages, je vous ai lu tout à l'heure
00:45:30 le tweet d'une députée de la France insoumise
00:45:32 qui, en réaction aux événements aujourd'hui,
00:45:35 a estimé que la haine attire la haine.
00:45:38 Et bien précisément, une partie de ces jeunes arabos musulmans
00:45:43 se sentent encouragés aussi par les discours politiques
00:45:45 de certains responsables français,
00:45:47 se sentent encouragés dans leur haine des juifs
00:45:49 et dans leur antisionisme.
00:45:51 Donc, il faut dire que ces responsables français
00:45:54 ont une grande responsabilité dans ce qui pourrait se passer
00:45:57 sur le territoire français dans les prochains jours,
00:45:59 s'il est là, la situation devait parfois dégénérer
00:46:02 dans certains quartiers notamment.
00:46:04 Donc, on imagine des services de renseignement,
00:46:05 Jean-Michel Koveig, en tout cas sur le pied de guerre
00:46:08 ces dernières heures après cette attaque en Israël.
00:46:11 Oui, alors l'action de police, police-gendarmerie,
00:46:15 bien évidemment, se fait dans tous les sens,
00:46:17 y compris police municipale d'ailleurs,
00:46:18 elle se fait dans tous les sens.
00:46:19 On l'a vu, protéger les lieux de culte,
00:46:23 ou les lieux, les écoles, etc.
00:46:26 Tout ce qui peut polariser les forces là-dessus
00:46:33 et les réactions là-dessus.
00:46:35 Mais aussi, évidemment, aller au plus profond
00:46:38 dans la mesure du possible avec les renseignements
00:46:39 territoriaux en général, la DGSI éventuellement,
00:46:43 pour savoir quel est l'état d'esprit
00:46:47 et savoir si justement on peut…
00:46:50 Ceux qui ont manifesté lors des émeutes dernièrement,
00:46:55 si ceux-là ne sont pas prêts à repartir
00:47:01 pour cette cause-là, qu'ils ne comprennent pas,
00:47:02 je suis d'accord avec vous, Johan, là-dessus,
00:47:04 qu'ils ne comprennent pas, ne sont pas prêts à repartir
00:47:06 tout simplement dans la rue pour continuer à mettre le chaos
00:47:10 et à refaire ce qu'ils avaient fait.
00:47:13 Donc il y a une action du ministère de l'Intérieur
00:47:16 qui va se faire sur tous les niveaux.
00:47:18 Et la réunion que va faire le ministre de l'Intérieur,
00:47:22 ce n'est pas pour mettre en place ces dispositifs-là,
00:47:24 ils sont déjà mis en place,
00:47:26 il y a une réactivité assez importante.
00:47:27 C'est justement pour étudier s'il y a de la menace
00:47:33 qui se précise dans un sens ou dans l'autre.
00:47:35 Une réunion d'urgence du Conseil de sécurité a été annoncée
00:47:38 pour demain, David Rigoulet-Rose.
00:47:40 Qu'en attendre ?
00:47:41 Qu'est-ce que ça révèle au fond,
00:47:42 cette réunion du Conseil de sécurité demain ?
00:47:46 Ça souligne à la fois l'urgence de la situation
00:47:50 et l'ampleur de l'enjeu.
00:47:52 Quel type de décision pourrait éventuellement être prise ?
00:47:59 On ne peut pas préjuger de ce qui sera pris comme décision.
00:48:02 Mais en tout cas, de toute façon,
00:48:04 il y a déjà un certain nombre de dispositifs
00:48:05 qui sont préétablis et qui seront renforcés.
00:48:09 Emmanuel Dupuis.
00:48:10 Alors ça dépend qui la demande cette réunion de sécurité
00:48:12 parce que votre évocation évoquait le Brésil.
00:48:16 On sait que le président dit que depuis cette date,
00:48:19 c'est un petit peu éloigné d'Israël.
00:48:20 C'est pour ça que la décision, par contre, des États-Unis,
00:48:23 c'est pour ça que la décision et l'affirmation forte
00:48:26 de Lloyd Austin, secrétaire américain,
00:48:29 vise à dire cela.
00:48:30 Nous ne lâcherons pas Israël.
00:48:32 Une chose qu'il n'avait pas dite en 2019.
00:48:34 Oui, parce que quand on voit tous les soutiens du Hamas,
00:48:36 on peut effectivement craindre, dans les jours qui viennent,
00:48:39 une escalade dans la région et même dans le monde entier.
00:48:43 Si on croit le guide suprême Ali Khamenei,
00:48:45 si on croit le chef de la brigade Al-Qods
00:48:47 qui appelle à continuer l'offensive, oui.
00:48:50 D'autant qu'il faut le rappeler, à l'heure où nous parlons,
00:48:52 un certain nombre de terroristes se trouvent toujours
00:48:54 en territoire israélien.
00:48:56 - Je pense que c'est là aussi, surtout,
00:49:00 l'état de la riposte israélienne qui va permettre,
00:49:03 à un certain moment, aux alliés du Hamas
00:49:08 de pouvoir monter au créneau assez rapidement.
00:49:10 Mais moi, je voulais juste revenir sur le...
00:49:13 C'est vrai qu'on est sur le court terme et la contre-offensive
00:49:16 et la légitime défense de cet état israélien
00:49:19 va se jouer sur le court terme.
00:49:21 Mais il faut aussi, et ça c'est absolument important,
00:49:23 travailler sur le long terme, sur la sécurité d'Israël.
00:49:26 Et sur le long terme, il y a eu une faille quelque part.
00:49:28 Ils n'ont pas réussi à voir cette attaque massive arriver.
00:49:33 Donc il faut savoir, il faut arriver à comprendre pourquoi.
00:49:36 Et donc pour ça, il faut aller le chercher sur la bande de Gaza,
00:49:39 sur le territoire, à l'intérieur des domiciles des gens du Hamas.
00:49:42 - Est-ce que les services de renseignement n'avaient pas
00:49:44 les resseignements ? Est-ce qu'ils n'ont pas été écoutés ?
00:49:47 Ça aussi, ça peut être une interrogation.
00:49:49 - Eux-mêmes le sauront lors de cette opération-là,
00:49:51 en procédant à ce que font les services de renseignement,
00:49:54 c'est-à-dire recueillir un maximum d'informations chez l'ennemi
00:49:57 pour les éplucher après et voir comment ça s'est passé.
00:49:59 Parce que ce n'est quand même pas normal qu'une attaque
00:50:02 de cette ampleur, avec ce nombre de roquettes
00:50:06 qui a été lancée.
00:50:08 Et cette offensive par air, terre et mer,
00:50:13 n'est pas...
00:50:16 Si t'apparues comme ça, d'un seul coup, sans qu'il n'y ait aucun...
00:50:19 - Et des otages, là encore, est-ce qu'on peut retenir ?
00:50:22 On va y revenir dans un instant, mais il est 18h30,
00:50:25 passé de une minute.
00:50:26 Bienvenue, si vous nous rejoignez sur CNews,
00:50:28 émission Punchline Weekend spéciale consacrée à ces attaques terroristes.
00:50:33 Donc sur le territoire israélien, des terroristes qui se sont infiltrés
00:50:37 ce matin, alors que dans le même temps, plus de 200 roquettes
00:50:40 étaient tirées de manière inséxcente depuis Gaza.
00:50:43 On décompte désormais 100 morts, des centaines de blessés.
00:50:48 Une attaque revendiquée par le groupe terroriste du Hamas,
00:50:51 Adrien Spiteri, qui nous a rejoint.
00:50:53 Adrien, des réactions à l'international qui se multiplient
00:50:57 donc depuis ce matin.
00:50:58 - Oui, exactement, des réactions internationales
00:51:00 qui se multiplient depuis ce matin, à commencer par l'OTAN,
00:51:03 qui condamne fermement les attentats terroristes du Hamas
00:51:07 contre Israël.
00:51:08 Déclaration d'un porte-parole de l'alliance Dylan White
00:51:11 sur le réseau social X.
00:51:13 "Nos pensées vont aux victimes et à toutes les personnes touchées",
00:51:16 a-t-il déclaré.
00:51:17 Selon lui, Israël a également le droit de se défendre.
00:51:20 Autre réaction, celle de la Maison Blanche.
00:51:22 Dans un communiqué, elle indique que le président américain,
00:51:25 Joe Biden, suit attentivement la situation dans, je cite,
00:51:29 "cette horrible attaque menée par les terroristes du Hamas.
00:51:34 Nous sommes solidaires du gouvernement et du peuple d'Israël",
00:51:37 c'est ce qu'indique lui le secrétaire d'Etat américain,
00:51:40 Anthony Blinken, qui présente également au nom du peuple américain
00:51:44 ses condoléances pour les Israéliens qui ont perdu la vie
00:51:47 dans ces attentats.
00:51:49 Autre réaction, celle du Royaume-Uni.
00:51:51 Le Premier ministre britannique, Rishi Sunak,
00:51:54 se dit choqué par les attaques menées ce matin
00:51:57 par les terroristes du Hamas.
00:51:58 Selon le chef du gouvernement britannique,
00:52:00 Israël a le droit absolu de se défendre.
00:52:04 Enfin, Londres appelle ses ressortissants en Israël
00:52:07 à suivre les conseils aux voyageurs.
00:52:09 Et puis, le président turc, Recep Tayyip Erdogan,
00:52:12 appelle, lui, à la désescalade de la violence.
00:52:15 "Nous invitons toutes les parties à agir de manière raisonnable
00:52:18 et à s'abstenir d'agir impulsivement",
00:52:21 ce qui augmenterait les tensions, a-t-il déclaré.
00:52:25 Voilà pour les premières réactions à l'international
00:52:28 depuis cette attaque menée en Israël.
00:52:31 Merci beaucoup, Al Rhyen, pour toutes ces précisions.
00:52:33 Adrien Spiteri, on vous retrouvera à 19h
00:52:35 pour un point de situation complet.
00:52:38 En tout cas, depuis ce matin,
00:52:39 c'est toute une population qui vit dans l'horreur.
00:52:43 Les habitants, pour l'heure, appelaient à rester chez eux.
00:52:46 Les réservistes ont été mobilisés.
00:52:49 Des Israéliens qui doivent donc faire preuve
00:52:51 de la plus grande prudence.
00:52:52 Je vous propose de revenir sur ces témoignages.
00:52:59 C'est avec le bruit assourdissant des sirènes
00:53:02 et des tirs de roquettes que, très tôt ce samedi matin,
00:53:04 les Israéliens se sont réveillés.
00:53:07 Très vite, les habitants sous le choc ont pris conscience
00:53:10 de la gravité de la situation.
00:53:12 J'ai entendu vers 6h du matin des bruits canons, mais rares.
00:53:18 Mais je sais que c'est une région ici où il y a beaucoup de camps,
00:53:21 où il y a beaucoup d'entraînement, etc.
00:53:24 Mais un samedi, ce n'était pas possible.
00:53:27 Et là, je me suis dit qu'il y avait quelque chose de grave
00:53:29 qui se passait.
00:53:31 Il n'y a pas eu autant de tirs de roquettes tirés
00:53:35 envers différentes villes d'Israël aussi puissantes
00:53:39 et de façon constante comme ça.
00:53:42 Face aux attaques terroristes du Hamas,
00:53:45 l'armée israélienne a invité la population
00:53:47 à rester près des abris.
00:53:49 Beaucoup craignent pour leurs proches.
00:53:51 Là, je n'ai pas ma femme, mais ma petite fille avec moi.
00:53:54 Malheureusement, elle et la petite se trouvent encore plus proches.
00:53:57 Elle est chez ses parents, elle se trouve encore plus proche de Gaza.
00:54:00 Et eux, depuis ce matin, 6h30, se sont tous mis,
00:54:04 une famille toute entière, dans une pièce qui doit faire 4m2,
00:54:07 qui est également un bunker pour que le bébé soit à l'abeuil des bombes.
00:54:11 Les ressortissants français sur place sont appelés à rester vigilants
00:54:15 et à suivre les consignes locales.
00:54:18 La communauté internationale a condamné avec la plus grande fermeté
00:54:22 les attaques terroristes en cours contre Israël et sa population.
00:54:27 On va prendre la direction de Tel Aviv.
00:54:29 À présent, on va retrouver le professeur Cyril Cohen,
00:54:32 qui est en liaison avec nous.
00:54:34 Bonjour, merci d'avoir accepté notre invitation
00:54:38 pour nous faire part un petit peu de l'atmosphère
00:54:40 qui règne en ce moment, même autour de vous.
00:54:43 Racontez-nous, quelle est l'ambiance, si je puis dire ?
00:54:46 Bonsoir à tous.
00:54:49 L'ambiance est très, très tendue.
00:54:51 Israël est en guerre.
00:54:53 Nous avons été attaqués sauvagement ce matin par des terroristes.
00:54:57 On parle d'à peu près des centaines de terroristes
00:54:59 qui ont traversé la barrière par air, par mer, par terre.
00:55:04 Et on est choqués, évidemment.
00:55:06 C'est inutile de le préciser,
00:55:10 vu qu'on a plus d'une centaine de morts.
00:55:13 On a plus de 1 000 blessés.
00:55:15 On entend tout le temps les hôpitaux,
00:55:16 les hélicoptères qui transfèrent les blessés d'hôpital en hôpital.
00:55:21 On a malheureusement aussi des gens qui ont été kidnappés.
00:55:24 Et on se prépare à une guerre, tout simplement.
00:55:28 Et tout le monde a été mobilisé.
00:55:30 La majorité a été mobilisée.
00:55:32 Et on attend, on suit exactement.
00:55:34 On sait que cette nuit aussi, elle va être tendue.
00:55:36 On a couru dans nos appareils pendant la journée.
00:55:39 On sait que cette nuit aussi, on doit se préparer à cela.
00:55:42 Effectivement, une journée particulièrement angoissante.
00:55:46 Quelles sont les dernières nouvelles dont vous disposez ?
00:55:50 Qu'est-ce que les autorités vous demandent de rester chez vous,
00:55:53 bien évidemment ?
00:55:55 Oui, en gros, demain, les écoles, évidemment, sont annulées.
00:55:58 Ce que l'on sait aujourd'hui, c'est qu'il y a encore,
00:56:01 à l'heure où on parle, il y a encore des terroristes
00:56:03 qui se trouvent dans certaines localités en Israël.
00:56:08 Et on est vraiment, je dirais, dans une phase d'essayer de juguler ça.
00:56:13 Donc, vraiment, à l'intérieur de villes, dans le sud,
00:56:17 essentiellement, vraiment des combats, des tirs, etc.
00:56:22 C'est la chose qui, une fois de plus, c'est une chose,
00:56:25 même si on est habitué, entre guillemets, à un certain état de crise,
00:56:29 là, il y a une escalade et c'est très grave ce qui est en train d'arriver.
00:56:32 Est-ce que vous vous attendiez ou non à ce type d'attaque ?
00:56:36 Est-ce que c'était finalement dans votre esprit
00:56:40 qu'un tel scénario puisse se produire ?
00:56:44 Non, je crois qu'on a été surpris.
00:56:45 Je me tendais même, justement, il y a quelques minutes aux infos,
00:56:48 même apparemment, les Palestiniens eux-mêmes,
00:56:51 les terroristes ont été "surpris" par cette opération,
00:56:56 par, entre guillemets, excusez-moi de dire ce mot, le succès pour eux,
00:56:59 malheureusement, de cette opération.
00:57:03 Non, on avait quelques indications,
00:57:05 on parlait peut-être, vu que c'était la période des fêtes,
00:57:07 il faut dire qu'aujourd'hui, on clôture la période des fêtes du Nouvel An,
00:57:12 du Kipour et de la fête de Soukotte.
00:57:15 Donc, on clôture ces trois semaines de fêtes.
00:57:16 On savait qu'il y avait une petite tension,
00:57:18 quand même, on pensait qu'il pourrait y avoir des attentats,
00:57:21 mais pas à cela, surtout qu'on est, vous savez,
00:57:24 dans la mémoire du peuple d'Israël,
00:57:26 c'est 50 ans exactement, presque jour pour jour,
00:57:29 après la guerre de Kipour,
00:57:30 et qui a été aussi une guerre qui, justement, de surprise.
00:57:35 Donc, c'est pour ça qu'ici, on s'interroge aussi sur les motifs.
00:57:38 C'est sûr que le terrorisme n'a pas de logique,
00:57:41 mais on s'interroge aussi pourquoi maintenant ?
00:57:43 On pense par exemple peut-être à la volonté de créer une tension
00:57:47 par rapport aussi à l'Arabie saoudite,
00:57:49 parce que ces derniers temps, on parlait d'un rapprochement
00:57:51 entre Israël et l'Arabie saoudite avec une normalisation.
00:57:54 On sait qu'Iran est sûrement derrière cela,
00:57:56 et on s'attend, et on a peur aussi,
00:57:58 par rapport à notre frontière nord,
00:58:00 que du sud de Liban, le Hezbollah commence aussi à,
00:58:06 je dirais, tirer sur Israël.
00:58:08 Donc, on se prépare.
00:58:09 Vous vous préparez donc à une escalade dans la guerre, finalement.
00:58:12 C'est ça votre état d'esprit ce soir, professeur ?
00:58:16 C'est exact.
00:58:18 On reste quand même sûr, je dirais, de notre...
00:58:23 On essaie quand même de rassurer notre population,
00:58:27 rassurer nos enfants,
00:58:28 même si on doit passer la nuit dans un abri, etc.
00:58:31 On sait qu'Israël est un pays qui sait réagir en temps de crise,
00:58:36 mais quoi qu'il en soit, on est quand même en état de choc.
00:58:40 Il y a une interrogation quant au rôle du service de renseignement
00:58:43 aujourd'hui qui est relayée par la presse.
00:58:47 Oui, cette interrogation, elle est effectivement,
00:58:52 je dirais, une interrogation pas seulement
00:58:54 dans les services de presse, mais aussi nous-mêmes,
00:58:56 vu en général l'efficacité de nos services de renseignement
00:58:59 et la préparation en général.
00:59:01 On est assez surpris de cette offensive terroriste.
00:59:08 On n'avait pas, et c'est apparemment, une fois de plus,
00:59:12 je relaie un peu de ce qui est dit,
00:59:14 mais on va mettre ça de côté.
00:59:16 Après, je dirais, on a une guerre à gagner pour l'instant
00:59:21 et on tirera les conclusions un peu après.
00:59:24 Un grand merci, professeur Syahil Cohen,
00:59:27 d'avoir accepté de témoigner sur notre antenne.
00:59:30 Merci à vous. Bon courage.
00:59:31 Bien évidemment, on pense bien à vous.
00:59:33 Merci beaucoup. Merci pour votre soutien,
00:59:35 le soutien du peuple français à Israël.
00:59:38 Bon courage à vous.
00:59:39 C'est vrai qu'on l'entendait,
00:59:40 c'est très clairement, David Rigoulet-Rose,
00:59:42 une perspective de guerre qui se dessine,
00:59:45 ce soir, entendre les témoignages sur place.
00:59:47 Oui, clairement, il va y avoir une réponse
00:59:49 qui sera proportionnelle à la menace ressentie.
00:59:53 Mais il y avait quand même des signes indicateurs
00:59:56 que des choses se préparaient.
00:59:57 Un engagement militaire de ce type,
01:00:01 avec des opérations terroristes en pleine ville, etc.
01:00:05 Ça ne se monte pas comme ça en une semaine.
01:00:07 Ça fait des mois.
01:00:08 Ça veut dire que le Hamas était préparé.
01:00:09 Ça veut dire que le Hamas s'entraînait.
01:00:11 Mais ça veut dire aussi qu'ils ont pu être vus s'entraîner.
01:00:13 Oui, il y a eu deux réunions importantes.
01:00:15 La première, c'est une réunion en avril à Beyrouth,
01:00:17 entre Nasrallah, le chef du Hezbollah, et le Hamas,
01:00:22 réunie autour du chef des Gardiens de la Révolution,
01:00:25 Ismail Khaani, qui a fait le déplacement pour ça,
01:00:28 justement, dans la perspective de la préparation
01:00:31 d'une confrontation à venir.
01:00:32 Et cette réunion a été complétée par le voyage
01:00:35 d'Ismail Haïniye, le chef du Hamas,
01:00:39 avec le chef du djihad islamique, Atehan.
01:00:41 Et à cette occasion, le chef du djihad islamique
01:00:44 a explicitement formulé le fait que désormais,
01:00:48 la trêve avec Israël était caduque,
01:00:50 qu'elle n'avait plus le djihad,
01:00:52 et qu'il s'agissait de rentrer pour le front de la résistance,
01:00:55 entre guillemets, dans une logique confrontationnelle
01:00:58 assumée avec l'aval, l'onction du guide suprême.
01:01:02 Et d'ailleurs, on peut noter qu'il y a eu une réaction
01:01:05 d'un de ses conseillers, qui est assez clair en la matière,
01:01:09 donc qui valide effectivement la stratégie
01:01:11 qui a été engagée sur le plan militaire de la part du Hamas.
01:01:15 Et la vraie question, c'est savoir si effectivement,
01:01:17 il va y avoir une deuxième phase avec un soutien potentiel
01:01:21 d'U.S.B.O.L.A., voire d'autres choses par ailleurs.
01:01:25 Et c'est ça qui, évidemment, suscite les plus grandes
01:01:27 préoccupations en Israël.
01:01:29 - Yoann, vous aviez voulu y réagir.
01:01:30 - Oui, je voulais vous poser une question,
01:01:31 surtout parce que compte tenu de ce que vous nous dites,
01:01:33 ça signifie que nécessairement, les services de renseignement
01:01:37 israéliens étaient en état d'alerte.
01:01:38 Et donc, malgré cet état d'alerte, ils sont passés à côté
01:01:41 de cet attentat le plus grave depuis 50 ans.
01:01:45 - Ou alors, ils n'ont pas été écoutés par le politique, peut-être.
01:01:46 - Alors qu'il n'ait pas été écouté, on le saura.
01:01:48 Mais compte tenu de ce que vous nous dites,
01:01:50 ça semble là, maintenant, assez improbable
01:01:52 qu'il n'ait pas été écouté.
01:01:53 - Emmanuel Dupuis a un élément de réponse.
01:01:54 - Alors, il faut avoir à l'esprit qu'il y a quand même
01:01:55 une très forte tension en interne, au sein du gouvernement.
01:02:00 J'ai là la déclaration du président israélien Isaac Herzog
01:02:03 concernant le ministre de la Sécurité nationale,
01:02:06 dont on a beaucoup parlé, celui qui a déclenché l'état de guerre,
01:02:09 Itamar Ben Ghevir, en disant qu'il était très préoccupé
01:02:13 que sa nomination en commission était une inquiétude pour Israël.
01:02:16 Donc, ça veut dire qu'il y a sans doute eu des signaux,
01:02:19 mais ça ne veut pas forcément dire qu'il y a eu consensus
01:02:21 pour les prendre en compte de manière unanime.
01:02:25 C'est la raison pour laquelle, au-delà de l'émotion,
01:02:27 au-delà de la capacité de répondre,
01:02:31 il y aura sans doute des conséquences politiques internes à Israël.
01:02:33 - Il est évident...
01:02:34 - En remettant en cause la gestion de ce dossier par Benjamin Netanyahou.
01:02:37 - Il est évident que la responsabilité incombera
01:02:39 soit aux services de renseignement, soit au gouvernement.
01:02:42 Si les services de renseignement sont passés à côté de cette information,
01:02:45 ça appellera un grand chamboulement au sein de ces services de renseignement
01:02:48 qui sera nécessairement complètement refondé, me semble-t-il.
01:02:50 Si c'est le gouvernement qui n'a pas écouté les signaux,
01:02:55 qui n'a pas suivi les alertes lancées par les services de renseignement,
01:02:58 là, alors évidemment, ça sera un problème tout à fait politique
01:03:02 et là, ça aura des conséquences sur le gouvernement
01:03:05 et sur la position même de Benjamin Netanyahou
01:03:08 au sein de son poste de Premier ministre.
01:03:09 - Ça pourrait remettre en cause le poste de Benjamin Netanyahou ?
01:03:13 - En tout cas, la dimension politique est clairement posée
01:03:16 parce que, comme le disait Emmanuel Dupuy,
01:03:18 il y avait une logique dysfonctionnelle interne, effectivement, politicienne.
01:03:23 Et il est peu probable que les services de renseignement,
01:03:27 que ça soit passé sous les radars complets des services de renseignement
01:03:30 et d'autant moins, je faisais référence à la déclaration du Wahab Ghaland
01:03:34 qui évoquait déjà depuis un bon moment la possibilité d'une guerre multifronts
01:03:38 et d'une menace multimodale et multifronts.
01:03:41 Donc, il y avait bien dans la tête des stratèges israéliens cette possibilité.
01:03:45 Ce qui est surprenant, c'est qu'effectivement,
01:03:47 ça se soit passé comme ça, de manière aussi rapide,
01:03:50 aussi saisissante et stupéfiante, effectivement.
01:03:55 Et là, ça va soulever effectivement la question des responsabilités a posteriori,
01:03:59 parce que là, ce n'est pas le moment,
01:04:01 mais vraisemblablement, il y aura une dimension politique,
01:04:03 effectivement, probablement des renseignements que les responsables ont pu obtenir.
01:04:08 - Et toujours est-il, on l'a appris cet après-midi,
01:04:10 que désormais des civils, des soldats également, ont été pris en otage,
01:04:14 alors que c'est-on précisément sur ces prises d'otages ?
01:04:18 Vous voyez les éléments, on en parle après.
01:04:20 Même un général.
01:04:20 - Après avoir tiré 5000 roquettes ce matin sur Israël,
01:04:27 le Hamas s'est infiltré de manière aérienne et pédesque sur son territoire.
01:04:32 Une information confirmée par l'armée israélienne,
01:04:35 le Hamas a bien kidnappé au moins cinq soldats israéliens,
01:04:39 mais aussi des hommes, femmes et enfants.
01:04:41 - Ils sont rentrés carrément dans des maisons, kidnappés des gens.
01:04:46 Ils ont réussi à kidnapper un certain nombre de citoyens israéliens
01:04:51 et les ont ramenés à Gaza.
01:04:54 Il y a eu aussi, on a vu des vidéos de prises d'otages,
01:04:56 ils ont enlevé une mamie de 80 ans.
01:05:00 C'est pour dire à quel point ils ne reculent devant rien.
01:05:03 - Des actes dénoncés par le vice-président de la Commission européenne.
01:05:06 - Les nouvelles de civils pris en otage chez eux ou à Gaza sont effroyables.
01:05:10 Cela va à l'encontre du droit international.
01:05:12 Les otages doivent être libérés immédiatement.
01:05:15 - Selon les médias israéliens, le Hamas compte au moins
01:05:17 une trentaine de prisonniers de guerre,
01:05:19 dont des civils et des soldats du Tsaal, encore retenus en otage.
01:05:23 - David Rigouleros, un général aussi parmi les otages.
01:05:28 - Ce n'est pas confirmé, mais certaines sources sur les réseaux sociaux
01:05:32 évoquent la possibilité que le général Nimrod Halony,
01:05:36 qui était sur le front sud près de Gaza,
01:05:39 puisse faire partie des soldats qui ont été enlevés.
01:05:43 Ce serait absolument ahurissant compte tenu du niveau de préparation
01:05:51 des officiers israéliens.
01:05:54 Cela impliquerait une réflexion sur la sous-estimation
01:05:59 de capacitaires du Hamas avec ce qui vient de se passer.
01:06:03 - Jean-Michel Fauvergne, il va y avoir une stratégie à mettre en place
01:06:06 pour à la fois aller chercher ces otages
01:06:08 et en même temps avoir une réponse militaire.
01:06:11 Cela va être compliqué.
01:06:12 - Oui, ça ne va pas être facile parce que les opérations
01:06:16 de récupération d'otages se font en général de manière,
01:06:19 j'allais dire assez fine, ce n'est pas le mot qui convient bien,
01:06:23 mais c'est assez ciblé pour aller chercher et les faire revenir vivants.
01:06:29 - Il devrait y avoir de la négociation du coup ?
01:06:32 - Je ne sais pas.
01:06:35 - Vu le contexte.
01:06:36 - Il y a déjà eu par le passé des négociations.
01:06:38 Là, on est dans une situation tout à fait exceptionnelle.
01:06:40 Ça serait étonnant, je ne suis pas là-bas,
01:06:45 mais ça serait étonnant quand même qu'il y ait une négociation de ce type-là.
01:06:48 Non, je pense plutôt d'abord, il faut savoir où ils sont.
01:06:52 C'est la première des difficultés, c'est ça, savoir où ils sont
01:06:56 et ensuite essayer de les récupérer vivants dans la mesure du possible
01:06:59 ou en tout cas avec le moins de risques.
01:07:01 Et ça, ça se marie peu en même temps avec une opération de contre-attaque
01:07:07 et de légitime défense et d'entrer dans la bande de Gaza,
01:07:11 une opération plus militaire et plus lourde.
01:07:13 Donc, combiner les deux opérations, ça va être très difficile,
01:07:17 à moins que ce soit l'armée qui les délivre en rentrant style rouleau-compresseur
01:07:23 ou en ayant du renseignement très fin pour cibler ça.
01:07:28 Ça va être assez délicat d'allier les deux.
01:07:32 Parce que là, Emmanuel, on s'imagine que la réponse doit être rapide, forte, très ferme
01:07:38 pour qu'effectivement, il n'y ait pas d'escalade derrière cette crainte
01:07:41 qu'on a entendue parmi les témoignages tout au long de cette émission.
01:07:45 Alors, c'est justement précisément parce qu'il faut aller vite
01:07:47 qu'il n'y aura pas de négociation.
01:07:49 Lors de la précédente intervention qui avait duré 11 jours, gardien du mur,
01:07:53 il y avait eu une négociation.
01:07:54 L'Égypte, d'ailleurs, avait proposé d'être aux médiatrices.
01:07:56 Je crois qu'Israël ne veut absolument pas être de nouveau prise sous ses fourches cosines.
01:08:02 Par contre, si effectivement, il y a des officiers, a priori un officier général,
01:08:07 la question se posera parce que c'est la première fois qu'il y ait un otage de cette qualité.
01:08:14 En tout cas, le vice-président du Hamas, le nord-deux d'Ismail Agneh,
01:08:21 a évoqué le fait qu'ils avaient de quoi négocier,
01:08:25 donnant l'impression qu'ils veulent mettre la pression de ce point de vue.
01:08:28 Néanmoins, j'ai quand même en tête ce qu'a dit le ministre de la Défense,
01:08:34 qu'il n'y aura pas de négociation parce que ça va être une opération massive,
01:08:38 différente de toutes celles qui ont précédé,
01:08:40 qui étaient entre guillemets limitées ou d'une certaine manière précises
01:08:45 ou conséquentes par rapport aux buts militaires recherchés.

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