MACRON, C’EST DÉJÀ FINI ! (FRANÇOISE DEGOIS)

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MACRON, C’EST DÉJÀ FINI ! (FRANÇOISE DEGOIS)

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00:00 Il faut comprendre que Macron, c'est fini.
00:02 Je refuse de rentrer dans ce cinéma.
00:04 Et je le dis, je pense que c'est vraiment l'idiot utile,
00:06 Fabien Roussel, et franchement, les révolutionnaires en peau de lapin,
00:09 honnêtement, c'est pas possible.
00:10 C'est pas comme ça que ça fonctionne, la politique.
00:13 [Générique]
00:17 – Salut à toutes et à tous, vous êtes sur Le Média
00:19 et nous sommes à moins de trois semaines du 20 octobre,
00:22 date à laquelle nous serons aussi diffusés à la télévision
00:25 en plus des plateformes que vous connaissez déjà.
00:29 Ce sera notre saison 7 avec de nouveaux programmes
00:31 et nous avons besoin de vous qui nous aimez
00:34 pour les financer sur notre page Kiss Kiss Bank Bank.
00:37 Dans quelques secondes, vous regarderez le premier épisode
00:39 de "Sans langue de gois", la chronique politique de Françoise Degoy.
00:43 Françoise Degoy, elle est journaliste,
00:44 elle a été numéro 2 du service politique de France Inter
00:47 et passée de l'autre côté de la barricade en faisant du conseil politique
00:51 pour des personnalités de centre-gauche
00:53 et est revenue dans les médias comme éditorialiste rose,
00:57 vif selon sa propre expression.
00:59 Elle rejoint le Média pour animer une chronique hebdomadaire
01:02 de décryptage politique qui entend aller plus loin
01:05 que la seule énumération des faits d'actualité.
01:08 L'idée c'est de rebondir sur l'actualité de la communauté
01:10 mais aussi d'examiner les dessous des cartes,
01:13 les parcours des acteurs, ce qu'ils disent et ce qu'ils omettent,
01:16 les enjeux personnels et idéologiques au-delà des mots.
01:19 Emmanuel Macron joue-t-il à faire peur parce qu'il a peur ?
01:22 La droite LR est-elle une baudruche qui se dégonfle encore plus vite
01:25 qu'elle gonfle en faisant semblant de s'opposer à Macron
01:28 tout en courant après le RN ?
01:30 Les Européennes vont-elles définitivement tuer la nupèce
01:33 mieux que les embrouilles sur Twitter ?
01:35 Est-ce que Laurent Berger, l'ancien boss de la CFDT
01:37 passé au crédit mutuel, pense à la présidentielle de 2027
01:41 en se rasant le matin ?
01:43 Avec Françoise, on répond à ces questions
01:45 et on n'est pas toujours d'accord.
01:47 Salut Françoise et bienvenue au Média.
01:48 Salut Théophile, je suis vraiment très heureuse d'être là,
01:50 de cette nouvelle aventure qui commence.
01:52 Alors Françoise, est-ce que tu connais This is la peste ?
01:54 Oui, bien sûr.
01:55 Je croyais t'apprendre quelque chose,
01:57 mais disons que c'est un vieux rappeur quand même.
01:59 Il était très haut dans les années 2000 et aujourd'hui c'est aussi…
02:03 C'est ça que je connais !
02:05 On a décroché en même temps.
02:06 Il était acteur et écrivain.
02:08 Il a sorti un succès dont le titre était "J'pète les plombs".
02:11 J'pète les plombs, putain, j'pète les plombs, putain,
02:14 j'pète les plombs, mais j'pète les plombs.
02:16 C'est un air qui me trottait dans la tête
02:18 après notre discussion de préparation de l'émission,
02:21 parce qu'en gros ta thèse pour expliquer l'attitude d'Emmanuel Macron
02:25 ces derniers mois,
02:26 c'est qu'une attitude que tu qualifies d'hérétique,
02:29 c'est qu'il pète les plombs,
02:30 et pour utiliser une expression du largo ivoirien,
02:32 il y a la guerre dans sa tête.
02:34 Tout est mélangé.
02:35 C'est joli ça ! C'est pas mal, c'est pas mal.
02:37 Il y a la guerre dans sa tête, je retiens, je garde.
02:40 Tout est mélangé.
02:40 Alors dis-moi d'abord ce que tu trouves hérétique
02:42 dans le comportement d'Emmanuel Macron.
02:44 Je pense qu'Emmanuel Macron ne sait plus
02:46 quoi faire en réalité de son pouvoir.
02:48 Alors on sait que le président de la République,
02:51 tu vois Théo bien sûr,
02:52 c'est le pays d'Occident
02:54 où le président de la République a le pouvoir le plus puissant.
02:57 C'est un des hommes les plus puissants au monde
02:58 avec ce pouvoir de l'arme nucléaire,
03:00 mais pas simplement le pouvoir de dissoudre l'Assemblée.
03:03 Donc ce pouvoir est à la fois très important,
03:06 mais à la fois il est ramené d'une certaine manière
03:09 aux acquis, au strict minimum.
03:10 Quand tu n'as pas la majorité absolue à l'Assemblée nationale,
03:13 tu es freiné.
03:14 Et on sent bien que depuis un an,
03:16 on a bien compris qu'Emmanuel Macron,
03:18 je ne sais pas si tu te souviens,
03:19 il faut remonter à un an,
03:22 il faut remonter dans nos souvenirs,
03:23 la tête qu'il a le soir de sa seconde élection,
03:26 ce n'est pas la tête heureuse, enthousiaste.
03:29 On a presque le sentiment qu'il est là,
03:31 qu'il s'ennuie, qu'il ne sait pas ce qu'il va faire là.
03:33 Il avait probablement le désir de remporter ce pari,
03:37 d'être élu une seconde fois
03:39 là où personne n'avait réussi à le faire,
03:41 en tout cas sans cohabitation au milieu.
03:43 Et on sent bien qu'il est là, il s'interroge,
03:46 qu'est-ce que je vais faire de mon second mandat ?
03:48 Et paf, la tuile, la nupèce apparaît.
03:51 Et là, pas de majorité absolue à l'Assemblée nationale.
03:53 Et on voit bien la gaudie permanente d'Emmanuel Macron.
03:57 On voit bien.
03:58 Qu'est-ce qui me fait dire ça ?
03:59 Regarde le texte sur l'immigration.
04:00 Le texte sur l'immigration,
04:02 d'abord, ça a été un texte global.
04:04 Vous allez voir ce que vous allez voir,
04:05 on fait un texte global.
04:06 Ça, c'était il y a quelques mois.
04:07 Après, finalement, on va le couper en morceaux.
04:09 Alors, on le découpe en morceaux,
04:11 en fonction des rayons, pour plaire au chaland.
04:13 Tiens, un morceau pour les LR,
04:14 un morceau pour l'aile gauche de la Macronie,
04:17 si tant est qu'elle existe.
04:18 Moi, je ne crois pas, mais bon, voilà.
04:20 Un morceau pour la droite,
04:21 un petit morceau pour les électeurs du Rennes.
04:23 Finalement, on ne le coupe pas en morceaux.
04:25 Finalement, on le remet dans le bloc.
04:28 D'abord, on doit l'étudier en juillet.
04:30 Ah, finalement, on le reporte en octobre.
04:32 On le reporte à l'automne.
04:33 Donc, tout est à l'avenant.
04:34 C'est-à-dire que, je ne dirais pas, moi, qu'il pète les plombs,
04:37 je dirais qu'il est totalement déboussolé.
04:39 Il ne sait pas quoi faire de son quinquennat.
04:41 Il est coincé, en fait, Emmanuel Macron.
04:42 D'abord, il est coincé par une opinion qui décroche de lui.
04:46 On voit bien que, sur le plan de la popularité,
04:48 il garde son socle.
04:49 Bon, il pourrait s'en contenter,
04:51 mais on voit bien que l'opinion décroche.
04:53 On voit bien que c'est de plus en plus compliqué.
04:55 Son rapport au français,
04:56 son rapport à la réalité de ce pays est compliqué.
04:59 Il décroche de l'opinion.
05:01 Il décroche également à l'Assemblée nationale.
05:05 Il décroche sur la scène internationale.
05:07 Ce n'est pas, je me souviens, des unes du Times,
05:10 avec Macron, cet homme qui va sauver le monde et l'Europe.
05:14 C'était vraiment ça, le titre à la couverture du Times, je crois.
05:17 C'est fini. La passion Macron est passée.
05:20 Maintenant, vous lisez la presse étrangère.
05:23 Voilà, les journaux sont pleins de critiques sur ce président
05:27 dont on ne comprend pas.
05:29 On a bien compris qu'il est assez arrogant et très content de lui,
05:32 mais pour le reste, voilà.
05:33 Donc, il est là, avec ce quinquennat,
05:36 cette Assemblée qui lui résiste,
05:38 ces motions de censure qui s'enchaînent,
05:39 sans jamais être voté, d'ailleurs, mais on y reviendra.
05:42 Et surtout, Théo, si je peux me permettre,
05:45 et à tous les gens qui nous regardent,
05:47 il faut comprendre, je vous le dis, que Macron, c'est fini.
05:51 - C'est déjà fini. - C'est déjà fini.
05:53 Quand vous ne pouvez plus vous représenter.
05:55 La seule chose, si vous voulez, qui cimente une existence politique
05:58 dans ce pays au plus haut niveau,
05:59 c'est être candidat à la présidentielle.
06:02 Même si vous n'allez pas l'être, il faut laisser croire que vous l'êtes.
06:06 C'est comme ça que vous existez.
06:07 Emmanuel Macron, de toute façon, c'est fini.
06:09 Nous avons, entre aujourd'hui et quatre ans, c'est fini.
06:12 Il doit se dire "putain, quatre ans, comme nous tous".
06:14 Il doit se dire exactement ça.
06:16 Il se dit "qu'est-ce que je vais faire de ces quatre ans ?"
06:18 Et surtout, "comment je vais continuer à exercer mon pouvoir,
06:21 même si mon pouvoir, au fil des mois et des années,
06:24 fera de moi un peu peur aux autres ?"
06:25 C'est pour ça qu'il fait danser.
06:27 Il fait danser les marionnettes, c'est un marionnettiste.
06:29 "Ah tiens, je fais monter un peu Castex pour bien énerver Edouard Philippe.
06:33 Ah, ta y est, une petite pichenette à feu,
06:36 la barbichette d'Edouard Philippe."
06:38 J'envoie Elisabeth Born pour dire à quel point...
06:40 "Ah tiens, mais je vais faire monter le petit Attal aussi."
06:43 Voilà, il fait danser les marionnettes
06:44 pour continuer à avoir une forme de poids et de prise sur le réel.
06:48 Il n'en a plus.
06:49 – En gros, il ne sait pas où va la France, il ne sait pas où il va,
06:52 et d'ailleurs, personne ne le sait, y compris les parlementaires.
06:55 Et du coup, ils ont le blues, quel que soit leur bord.
06:59 – Oui, Théo, je pense que tu es comme moi,
07:01 tu croises beaucoup de parlementaires dans l'exercice de tes fonctions,
07:05 moi aussi, je parle avec les uns et les autres,
07:07 quel que soient les tendances confondues,
07:10 on sent bien que les parlementaires se demandent tous
07:13 comment on va faire pendant 4 ans, comment est-ce qu'on va continuer,
07:17 c'est une guérilla, tout est compliqué, tout est dur.
07:22 Yael Brown-Pivet est une présidente, moi j'ose le dire, absolument odieuse,
07:25 elle est odieuse avec l'opposition, vraiment, véritablement.
07:28 Il n'y a aucun cadeau n'est fait à l'opposition,
07:32 et au contraire, les choses trappent, sont organisées,
07:35 je parle de l'opposition de gauche bien sûr,
07:37 parce qu'elle soigne beaucoup plus l'extrême droite,
07:39 elle soigne beaucoup plus le Rassemblement National,
07:41 elle met en permanence en opposition les jolis costumes du RN,
07:46 les attitudes supposément mal élevées, notamment de la France Insoumise,
07:50 c'est absolument indigne d'être un président de l'Assemblée Nationale
07:53 et de se prêter à ce jeu.
07:54 Est-ce que Yael Brown-Pivet, on l'a entendu commenter,
07:58 un député Renaissance qui passe devant les députés RN
08:01 en faisant le salut nazi, non, on n'en a pas parlé,
08:04 on ne parle que des tenues fleuries et du langage fleuri de Louis Boyard,
08:07 je veux bien tout ce qu'on veut,
08:08 mais quand même, cette façon de gérer l'Assemblée Nationale
08:12 est absolument indigne, et c'est vrai que les parlementaires en auront le bol.
08:14 Le chef de file des députés LR, Olivier Marlec, c'est très clair,
08:17 son groupe ne votera pas la motion de censure de la gauche,
08:20 ce serait jouer contre l'intérêt du pays, dit-il.
08:22 En revanche, les élus LR le répètent à l'envie,
08:25 pourquoi pas déposer une motion de censure sur de prochains textes ?
08:28 Si j'ai bien compris, dans ce contexte,
08:29 tu as envie de dire aux députés LR, même pas Cap ?
08:32 J'ai envie de dire aux députés LR, écoutez, franchement,
08:35 les révolutionnaires en peau de lapin, honnêtement, ce n'est pas possible.
08:38 Mais écoutez, à chaque examen de texte, on a Marlec, Olivier Marlec,
08:43 retenez-moi ou je fais un malheur, ils font Bruno Retailleau,
08:46 nous sommes capables désormais, la censure n'est pas un tabou,
08:49 il y avait un qui disait "tu" et l'autre qui disait "nous",
08:51 au Sénat, à l'Assemblée, à la Ligue du Figaro, il y a 15 jours,
08:55 et l'autre, je ne sais plus sur quelle télé ou sur quelle radio.
08:58 "Ce n'est pas tabou", ok, ce n'est pas tabou, quand ça se présente,
09:01 vous votez ou vous ne votez pas ? Qu'est-ce que vous faites exactement ?
09:04 Vous allez au bout de quelle logique politique ?
09:06 On recommence avec le RSA, pas de motion de censure, rien n'est voté.
09:11 Qu'est-ce qu'espèrent les LR ? Moi, ça m'arrange.
09:14 Les LR, c'est simple, ils se disent "nous allons aller tranquillement
09:17 quand Emmanuel Macron va partir vers une alternance",
09:19 et en gros, il y aura presque un mouvement de balancier automatique,
09:22 si on est bien gentil, entre l'électorat macroniste et nos maïs,
09:26 ils se mettent le doigt dans l'œil jusqu'à l'eau au clac,
09:28 comme dirait ma grand-mère.
09:30 – Donc voilà, il n'y a aucun…
09:31 – Ça peut être un bon calcul, s'ils trouvent une personne qui est très médiatisée…
09:34 – Mais ça ne marche pas comme ça, Théophile, ça ne marche pas comme ça, la politique.
09:39 Ça n'existe pas les vases communicants en politique,
09:42 ça n'existe pas surtout une présidentielle qui est la mère des batailles,
09:46 ça n'existe pas une espèce de, comme ça, de vase communiquant,
09:49 mais ce n'est pas comme ça que ça fonctionne, la politique.
09:52 – Là, c'est un peu la théorie aussi de Marine Le Pen qui ne dit rien,
09:54 c'est la théorie du point fixe, à chaque fois qu'elle ne dit rien, elle monte,
09:58 à chaque fois qu'elle ne fait rien, elle monte.
09:59 – Oui, à chaque fois qu'elle ouvre la bouche, elle est battue.
10:02 – Elle a l'air peut-être inspirée de Marine Le Pen.
10:06 – Moi, je veux bien, si vous voulez, sur Marine Le Pen,
10:09 permettez-moi une insiste, parce que c'est quelque chose que je vais dire toute l'année,
10:12 et peut-être qu'il ne plaira pas aux gens qui nous écoutent,
10:15 moi, je ne fais pas partie des gens qui fantasment sur l'arrivée de Marine Le Pen,
10:19 moi, je ne crois pas, je pense que la France, elle est très résiliente,
10:22 elle est remplie de défauts,
10:24 mais je pense qu'il y a un surmont à français très fort
10:27 sur la question de Marine Le Pen.
10:29 Alors, tout le jeu est de la faire monter, parce que c'est ça,
10:31 c'est l'assurance-vie, de toute façon, du centre et de la droite,
10:34 c'est l'existence de Marine Le Pen, je refuse de rentrer dans ce cinéma,
10:37 la réalité, c'est que Marine Le Pen, la dernière mâche, elle ne la passe jamais,
10:41 que Marine Le Pen, même si les gens l'aiment bien, après tout, elle a raison,
10:46 ça ne suffit pas pour en faire une présidente de la République,
10:48 sinon les français l'auraient élue déjà deux fois,
10:51 comprenez ce que je veux dire,
10:52 et il n'y aurait pas eu de barrage républicain,
10:54 et les français l'auraient élue, ça n'a pas été le cas.
10:56 – Il faiblit, il faiblit.
10:57 – Oui, enfin, il n'a pas encore faibli la dernière fois.
10:59 – Justement, pour parler du barrage républicain de la République et du R.A.,
11:03 de l'extrême droite en général, la montée du racisme,
11:07 en tout cas la montée médiatique du racisme, elle nous sidère,
11:10 surtout les gens qui ont quand même un peu vécu dans ce pays
11:12 et qui, des fois, ne le reconnaissent plus,
11:14 on a l'impression d'assister à une inexorable déferlante,
11:17 dont témoigne encore le dernier bad buzz,
11:19 mais buzz quand même de Pascal Praud, pilier de CNews.
11:22 – Est-ce qu'on sait pourquoi il y a plus de punaise de lit aujourd'hui ?
11:26 Est-ce lié à l'hygiène ?
11:28 Je vais poser toutes les questions.
11:30 Il y a beaucoup d'immigration en ce moment, est-ce que c'est lié à cela ?
11:34 – Françoise, et si on allait au-delà du buzz, pourquoi ça monte ?
11:39 Est-ce que ça monte vraiment ?
11:40 Est-ce que c'est quelque chose qui est entretenu médiatiquement ?
11:42 – Moi, j'ai beaucoup de mal à dire ça,
11:44 je pense quand même que, bon, le racisme a toujours existé,
11:47 je pense que ça monte parce que nous sommes dans une crise,
11:50 dans une crise économique, dans une crise presque de la psyché.
11:54 Nous sommes dans des crises.
11:56 Je pense que la crise de la psyché est la plus dure
11:59 parce que c'est la peur de la mondialisation,
12:01 c'est la peur du déclassement,
12:03 c'est une crise économique avec des gens, donc est-ce que le racisme monte ?
12:07 – C'est la peur du grand remplacement chez certains.
12:09 – Mais alors ça, c'est la théorie du grand remplacement.
12:12 – Oui, mais est-ce que ça…
12:13 – Ton avis, elle prend cette théorie ?
12:16 J'ai l'impression, moi.
12:17 – Bien sûr.
12:17 – En tout cas, médiatiquement, elle se banalise.
12:19 – En tout cas, elle se banalise, comment est-ce qu'on peut entendre,
12:21 comment on peut oser, quand on est intelligent comme Pascal Praud,
12:25 qui a le métier, comment on peut oser poser la question
12:28 du lien entre l'immigration et les punaises de lit ?
12:30 Comment c'est possible de faire ça ?
12:32 Mais il le fait peut-être parce qu'il le pense,
12:35 parce qu'il sait très bien que ça a un écho,
12:37 en tout cas dans son marché de niche à lui, qui est CNews.
12:40 Donc il ne faut pas non plus…
12:42 il faut faire attention à l'effet grossissant, vous savez ?
12:45 Moi, je fais partie des rares journalistes,
12:46 non pas parce que je suis plus intelligente que les autres,
12:49 mais je connais tellement, j'ai tellement mené des campagnes
12:52 et suivi des campagnes que je vois bien
12:55 comment le miroir grossissant sur Zemmour…
12:58 j'étais absolument… j'avais parié, j'ai gagné beaucoup de cadeaux,
13:01 j'avais parié que Zemmour n'arriverait même pas à 8%.
13:05 Il faut faire attention au miroir grossissant,
13:07 c'est pas parce que les choses s'expriment de cette manière
13:10 sur CNews que les Français ressentent ça.
13:12 N'oublions jamais que les chaînes de télé,
13:14 c'est 800 000 personnes sur un pays qui en compte 67.
13:18 Les scores… - 67 millions.
13:20 - Les scores maximum des chaînes de télévision en continue,
13:23 il ne faut pas trop s'obséder là-dessus, c'est 900 000 téléspectateurs.
13:27 - Oui, mais il y a l'écho de ces chaînes sur les réseaux sociaux,
13:30 notamment sur Twitter, qui est énorme.
13:31 - Théophile, je suis d'accord avec ce que tu dis,
13:33 mais je ne veux pas ni dramatiser ni banaliser.
13:37 Je dis juste qu'il faut garder la tête froide,
13:40 il y a bien sûr une partie de l'opinion qui est absolument persuadée
13:43 qu'on va être grand à remplacer,
13:45 il y a une partie de l'opinion qui ne peut pas entendre le discours
13:48 sur ce que je crois être le métissage,
13:51 qui est l'histoire de l'humanité, point.
13:55 Mais voilà, est-ce qu'on serait là, vous et moi…
13:57 - Ce n'est même pas un discours, c'est un fait.
13:58 - C'est un fait, est-ce qu'on serait là, vous et moi,
14:00 si à un moment donné, il n'y avait pas eu des métissages ?
14:01 Évidemment que non, on serait tous rabougris dans notre coin,
14:05 on serait tous morts de vieillesse, sans se mélanger,
14:07 vous comprenez ce que je veux dire.
14:08 Donc il y a des gens, ils ne peuvent pas entendre ce discours.
14:10 Bon, c'est une partie,
14:12 mais je ne pense pas que cette partie soit majoritaire
14:15 et surtout qu'elle puisse prendre un jour le pouvoir dans ce pays,
14:17 parce que je crois, moi, qu'il y a une France qui est ouverte,
14:21 il y a une France républicaine,
14:23 il y a une France qui ne peut pas… qui ne va accepter le journalisme.
14:26 - Mais l'extrême droite n'est pas au port du pouvoir, selon toi,
14:29 mais on peut quand même dire qu'elle est en train de marquer des points
14:33 dans la bataille culturelle.
14:34 - Alors, elle marque des points, ça me fait bien mal au ventre d'ailleurs,
14:37 et bien mal aux pieds, parce que, vous savez,
14:39 moi, on va apprendre à se connaître,
14:41 moi j'ai un héros dans la vie à tel point d'ailleurs
14:43 que tous les étés, ne rigolez pas,
14:45 je vais toujours faire un petit tour en Sardaigne, à Guilhardsas,
14:50 et l'endroit où il a été élevé, c'est Gramsci.
14:52 Je suis absolument folle de Gramsci,
14:55 j'ai tout lu de Gramsci sur la bataille culturelle,
14:58 et je pense vraiment que Gramsci se retournerait dans sa tombe
15:02 s'il entendait comment l'extrême droite s'est emparée,
15:05 c'est Gramsci, communiste un peu disruptif,
15:09 mort en prison, mort dans les geôles de Mussolini,
15:14 Mussolini qui avait dit "il faut empêcher cet homme de penser,
15:16 de parler pendant dix ans", il en est mort, Gramsci,
15:19 Gramsci qui a théorisé la bataille culturelle,
15:22 le fait qu'il faut s'emparer, il faut gagner.
15:24 Et comment la gauche a pu laisser ce personnage et ça à Marine Le Pen,
15:29 ne serait-ce que dans la bouche,
15:31 dans le discours aujourd'hui de l'extrême droite,
15:33 c'est "nous gagnons la bataille culturelle",
15:34 je ne suis pas sûre de ça.
15:36 Je vois bien les esprits, les conversations qu'on peut avoir,
15:40 vous et moi, chez nous, etc.
15:42 Je le redis, je ne suis pas un bisounours,
15:44 je dis juste qu'il faut faire attention à ses émotions,
15:47 je pense qu'il y a une France, il y a une France qui est comme ça,
15:51 mais il y a une France plus importante,
15:54 et d'ailleurs ce n'est pas forcément une France de gauche ou de droite,
15:56 attention, et ce n'est pas forcément, je le redis,
15:58 la France des quartiers contre la France des villes et des ruralités.
16:01 Ce n'est pas parce que vous êtes à la campagne que vous votez Marine Le Pen,
16:04 et ce n'est pas parce que vous êtes dans les quartiers
16:05 que vous votez Jean-Luc Mélenchon.
16:06 Ça ne marche pas comme ça, la vie, c'est beaucoup plus…
16:08 – C'est des grosses tendances, c'est un peu…
16:10 – Mais c'est beaucoup plus subtil.
16:11 En tout cas, là, il y a une France plus importante encore,
16:15 qui, même si ses discours la touchent,
16:19 n'est pas dans une transformation de l'émotion,
16:24 on vote pour l'extrême droite.
16:26 – Pendant ce temps, au sein de la lupesse, on s'embrouille encore, magnéto.
16:30 – Fabien Rousselre, bonsoir, vous êtes député de l'Upesse du Nord,
16:33 secrétaire national du Parti…
16:34 – Je vais communiquer, s'il vous plaît.
16:35 [Rires]
16:37 – Ah, bah déjà, ça commence bien.
16:38 – La lupesse n'est pas une formation politique.
16:40 – Sur les bulletins, sur les affiches, il y avait écrit "lupesse".
16:43 – Non, non, je suis député du Parti communiste français.
16:47 Je prends acte du fait qu'il a décidé de quitter la lupesse.
16:50 – Alors François, c'est quoi l'enjeu de tout ça ?
16:53 – L'enjeu, c'est toujours la même chose, Fabien Rousselle,
16:57 je vais être très dur avec Fabien Rousselle, parce que je le pense vraiment,
17:01 tant pis, je le dis, je pense que c'est vraiment l'induité, le Fabien Rousselle.
17:04 D'abord, pourquoi ?
17:06 Parce qu'il est adoré par des gens qui ne voteront jamais pour lui.
17:10 Aujourd'hui, la droite adore Fabien Rousselle,
17:12 vous ne pouvez pas avoir une seule personne de droite qui dit
17:14 "Ah, mais lui, il se communique si formidable",
17:16 comme on parlerait d'un objet folkrique.
17:18 Vous savez, Fabien Rousselle, c'est un peu comme un vieil oncle
17:20 que vous invitez au repas à Noël et qui balance des bonnes vieilles blagues
17:24 et des bonnes vieilles vannes à la fin du repas et vous êtes content.
17:27 Ça ne veut pas dire que vous irez vivre chez cet oncle-là.
17:29 Fabien Rousselle, il essaie de faire exister le Parti communiste,
17:33 il essaie de le faire renaître.
17:34 Tout ça, au nom de cette ambition personnelle,
17:38 je pense que ça annonce déjà les Européennes.
17:41 Ça, c'est une chose, mais il ne faut pas se tromper d'élection.
17:43 Je pense que les Européennes, bon,
17:45 l'épargne de marché sont prises pour Fabien Rousselle.
17:47 Enfin, je veux dire, la Gaule est souverainiste, le Parti communiste.
17:51 Donc, je ne vois pas qu'est-ce qu'il peut faire comme résultat.
17:54 Et la présidentielle, la seule chose qu'il peut faire,
17:57 c'est empêcher un candidat ou une candidate de la gauche unie de gagner.
18:00 Donc, en ce sens-là, je trouve qu'il n'est pas bon camarade,
18:05 vraiment pas. Je n'aime pas cette façon de fonctionner.
18:09 Je n'aime pas ces mensonges.
18:10 Il est capable d'affirmer qu'il n'a jamais fait campagne avec la NUPS.
18:15 Toutes les affiches de Fabien Rousselle en campagne,
18:18 vous avez le logo de la NUPS.
18:20 On ne peut pas utiliser une formation et le coup de génie
18:22 quand même de Jean-Luc Mélenchon pour se faire élire
18:25 et après cracher dans la soupe. Ça m'insupporte.
18:27 Mais par ailleurs, je dirais aussi à notre camarade Jean-Luc Mélenchon
18:30 que ce n'est pas la peine non plus de sortir la sulfateuse à tous les étages.
18:34 C'est-à-dire qu'il y a quelque chose qui devient épuisant
18:37 de voir ces deux grands…
18:41 un plus grand que l'autre, à mon avis, politiques,
18:44 s'écharper sur la plage publique.
18:46 Il y a quelque chose aussi chez Mélenchon qui, à mon avis,
18:49 dysfonctionne un peu.
18:51 On ne peut pas sortir la sulfateuse sur tout et tout sujet, tout le temps.
18:55 Ce n'est pas possible. Ça l'abîme en plus parce que ce n'est pas son niveau à lui.
18:58 – Est-ce que les élections européennes, quelque part,
19:00 c'est de manière structurelle ou pas un mauvais moment à passer
19:03 pour la France insoumise ? On se rappelle des dernières où…
19:06 c'est comme une sorte de redescente dans les montagnes russes,
19:11 une redescente qui est surestimée par le commentariat
19:16 parce qu'en réalité l'élection européenne,
19:17 c'est souvent en général 50% d'abstention.
19:21 Mais est-ce que ce n'est pas justement ce moment où on descend,
19:25 le dimanche après-midi où on est triste
19:27 avant d'aller retourner à la bataille ?
19:29 – Théophile, il n'y a plus rien à ajouter.
19:31 Il ne faut pas que Jean-Luc Mélenchon se trompe d'élection.
19:32 Il n'a pas supporté 2019 avec tous les commentaires qu'on s'est vus,
19:36 mais c'est comme ça, c'est un fait.
19:38 L'opinion ne lui donne pas crédit sur la question européenne
19:40 comme sur les autres questions sociales où elle lui donne crédit.
19:43 L'opinion, elle va peut-être donner 6% à la liste de Jean-Luc Mélenchon
19:47 mais elle est capable de le propulser à 500 000 voix près
19:50 au second tour d'une présidentielle.
19:51 Parce que, Théophile, moi je ne fais pas de la démago,
19:54 mais je vous dis ce que je crois profondément à tous,
19:57 je crois que vraiment les Français, ils sont beaucoup plus intelligents
20:01 que les gens, souvent, que les gens qui les gouvernent
20:03 et que les gens qui les commentent.
20:04 Ils ne se trompent pas d'élection les Français.
20:07 – Est-ce que c'est important les élections européennes ?
20:10 – Moi je crois que c'est important.
20:11 – Est-ce que ça ne pouvait pas être utilisé ?
20:14 En 2019, Mélenchon avait parlé de référendum anti-Macron,
20:19 bon ça n'a pas fonctionné, enfin si quand même un peu,
20:20 puisque ce n'était pas non plus la joie pour…
20:24 – Oui mais c'est le Rassemblement National qui a tout ramassé,
20:26 qui a ramassé la mise.
20:27 – Est-ce que, quelque part, on n'aurait pas pu utiliser
20:30 ces élections européennes pour montrer une UPS unique qui gagne ?
20:34 – Moi je ne suis pas d'accord, parce que la gauche, par exemple,
20:37 si on prend l'historique, les élections européennes,
20:39 ça a toujours été un moment, parce que c'est une élection proportionnelle,
20:42 et c'est une élection où vous comptez aussi vos troupes vont par rapport à l'Europe,
20:45 et s'il y a bien une question sur laquelle personne…
20:49 il n'y a plus que des nuances de rose, de gris, de rouge et de vert,
20:52 à gauche comme il y en a d'ailleurs à droite et à l'extrême droite,
20:55 mais s'il y a bien une élection où vous pouvez faire entendre votre différence,
20:58 Lionel Jospin, je me souviens,
20:59 mais alors là, les gens qui le regardent, peut-être qu'ils s'en souviendront,
21:02 mais je me souviens de Lionel Jospin, il est à Matignon,
21:04 il est Premier ministre, ça n'empêche absolument pas l'UPS d'avoir sa liste,
21:08 ils sont tous ministres du gouvernement,
21:10 les communistes sont au gouvernement, Robert Hul fait 7%, il a sa liste, donc…
21:16 – Pourtant justement, ça l'avait réussi à Robert Hul,
21:18 parce que tu dis que ça ne va pas réussir à…
21:20 – Ils ont plongé, parce que les parts de marché,
21:23 quand je parle de parts de marché, je suis sévère,
21:26 le souverainisme il est déjà représenté dans cette élection,
21:29 qu'est-ce que les communistes…
21:31 mais bon, Dupont-Aignan, il y a une part de souverainisme chez…
21:35 alors le souverainisme de gauche ou de droite,
21:37 avec Roussel c'est vraiment un sujet, c'est un souverainiste,
21:40 le PC est un souverainiste, le PC n'aime pas l'Europe,
21:43 voilà, moi je le dis, alors il peut expliquer,
21:45 "j'aime l'Europe", il n'aime pas le fonctionnement de l'Europe, etc.
21:49 Parmi l'ensemble du spectre des candidats,
21:51 si vous êtes un électeur ou une électrice,
21:53 que vous avez envie de voter pour une liste qui n'aime pas l'Europe,
21:57 est-ce que vous allez voter pour la liste du Parti communiste ?
22:00 – Peut-être qu'ils ne détestent pas assez fortement l'Europe.
22:02 – Non, mais je veux dire par là que je ne veux pas jouer les madame Irma,
22:06 ils jouent leur jeu, etc.
22:07 mais ce n'est pas une élection pour le PC,
22:10 ce n'est pas une élection pour Jean-Luc Mélenchon,
22:12 moi j'entends ce que vous dites,
22:14 parce que derrière ce que j'entends dans ce que tu dis,
22:16 c'est l'idée que de toute façon ce Parlement on s'en fout, ça ne sert à rien,
22:19 il y avait un coup politique à jouer pour afficher une union
22:22 et pour afficher que la gauche est supérieure à la droite et à l'extrême droite.
22:26 Moi je pense qu'on s'en fiche complètement des commentaires du soir du 9 juin,
22:32 parce que si les commentaires sont sérieux,
22:35 et il arrive quand même qu'ils le soient,
22:37 ils additionneront les listes et ils verront que le total gauche
22:39 est plus important, je l'espère.
22:41 Moi je pense qu'il y a un autre enjeu si tu veux,
22:43 si tu veux je crois qu'il y a un enjeu vraiment de Parlement pur et simple,
22:47 mais ça Jean-Luc Mélenchon ne veut pas entendre ça,
22:50 je lis qu'il ne veut pas l'entendre.
22:52 Mon sentiment c'est quand même qu'on peut basculer à 14 ou 15 députés
22:57 vers un Parlement plutôt social-démocrate et écologiste,
23:01 il faut jouer le coup.
23:02 Bien sûr qu'une liste unie fera moins de députés,
23:05 puisque c'est la proportionnelle, que plusieurs listes.
23:09 Moi je pense que ça vaut vraiment le coup qu'on ait plusieurs listes.
23:11 Pour avoir plus de députés.
23:12 – Alors un petit sujet de friction entre nous,
23:14 je suis saisi d'un gros doute à l'évocation d'une de tes intuitions,
23:18 enfin c'est plus qu'une intuition,
23:20 tu écoutes le microcosme politique, notamment social-démocrate,
23:23 et ton petit doigt te dit qu'il faut suivre la trajectoire de Laurent Berger,
23:28 l'ancien boss de la CFDT, qui pourrait être le joker,
23:32 sinon des gauches, du moins d'une gauche.
23:34 – C'est ça, alors moi je ne dis pas du tout que c'est mon vœu,
23:37 mais attendez-vous à savoir que dans quelques temps
23:40 vous allez voir fleurir des papiers, et si c'était lui,
23:42 et si ce n'était pas lui, on le connaît ça avec Ségolène déjà,
23:45 après ses nouvelles Observateurs 2006, si c'était elle.
23:48 Après tout le monde a refait inlassablement cette une,
23:51 oui j'entends que beaucoup de gens s'agitent sur la question de Laurent Berger,
23:58 la CFDT, bon les social-démocrates version François Hollande l'adorait,
24:04 le parti socialiste a l'air de se rosifier un peu plus vif maintenant,
24:08 parce qu'il y a une obligation de combat,
24:10 Laurent Berger et la CFDT, ce n'était pas la tasse de thé de tout le reste de la gauche,
24:15 il se trouve quand même que Laurent Berger a porté des choses,
24:18 et a montré des choses dans la réforme des retraites,
24:20 qui sont quand même assez intéressantes,
24:21 qui peuvent être considérées comme intéressantes en tout cas,
24:25 moi ce n'était pas ma tasse de thé et la CFDT,
24:27 mais je me suis retrouvée à dire du bien de Laurent Berger,
24:29 ce qui ne m'était pas arrivé depuis au moins 10 ans,
24:31 parce que je trouvais qu'il était solide.
24:33 – Et ça m'a surpris, son positionnement a surpris Emmanuel Macron à cette époque.
24:37 – Son positionnement a surpris Emmanuel Macron,
24:38 il y a aussi une grande inimitie en deux qui remonte à l'époque
24:41 où Macron était à Bercy et que Laurent Berger était très lié à Hollande,
24:45 donc Macron a toujours pensé que Berger complotait contre lui,
24:49 vous voyez la parano habituelle à ce niveau-là du pouvoir,
24:53 mais il a étonné, son attitude nous a beaucoup, moi m'a beaucoup étonné,
24:58 et puis il y a aussi quelque chose chez Laurent Berger que je trouve,
25:02 pour moi intéressante, c'est qu'il est extrêmement clair
25:04 et sans ambiguïté sur les questions migratoires.
25:06 – Moi j'ai trouvé que là-dessus la CFDT, la CGT évidemment,
25:10 mais j'ai trouvé que la CFDT était très… Laurent Berger est très clair,
25:13 il n'hésite pas, il n'a pas hésité en 2018 à critiquer Macron,
25:17 et Emmanuel Macron sur sa politique migratoire.
25:19 Moi je ne pense pas du tout que c'est la panacée,
25:21 je ne pense pas que c'est le candidat idéal,
25:22 mais je vous dis juste, attendez-vous à savoir que ça fosse fort
25:27 pour essayer de trouver quelqu'un qui puisse être le candidat unique.
25:30 – Mais dernière question, tu as parlé de part de marché,
25:33 est-ce que la part de marché des sociodémocrates est encore élevée
25:38 dans l'équilibre des gauches en France ?
25:39 – Je n'en sais rien, je pense qu'après, que les gens soient d'accord ou pas,
25:42 la force centrale c'est la France insoumise,
25:45 alors après on peut critiquer etc.
25:47 mais la réalité c'est d'abord, la force centrale aujourd'hui à gauche,
25:51 c'est la France insoumise, c'est le coup de génie,
25:53 et je n'ai pas honte de le dire, je l'ai toujours dit de Mélenchon,
25:57 d'avoir réfléchi, Jean-Luc Mélenchon, d'avoir réfléchi et conceptualisé la NUPES,
26:02 moi je ne pense pas que la NUPES est morte, je ne pense pas du tout,
26:04 je pense que les députés vont continuer à voter,
26:06 malgré le fait qu'ils se sont écharpés sur les sénatoriales,
26:10 mais je ne sais pas quelle est la part de la sociodémocratie,
26:13 d'ailleurs je ne sais pas où en est la sociodémocratie,
26:16 mon sentiment quand même c'est que la sociodémocratie,
26:19 le Parti Socialiste pour la vie, retrouve un peu de couleur,
26:22 parce que finalement, il y a quelque chose qui s'est un peu musclé dans leur discours,
26:26 on verra aux européennes, mais je pense qu'ils feront mieux que 6%.
26:29 – J'ai dit dernière question, mais en fait c'était l'avant-dernière,
26:31 parce que pour finir, tu as un coup de cœur à nous présenter aujourd'hui,
26:34 c'est un livre, c'est un auteur.
26:35 – Oui, c'est Neige Sinon, je vous le dis parce que c'est l'auteur de "La rentrée",
26:39 mais je ne vous en parle pas aujourd'hui parce que c'est l'auteur de "La rentrée",
26:45 c'est que tout le monde dit que c'est l'auteur de "La rentrée"
26:46 parce que c'est exceptionnel, voilà.
26:48 Neige Sinon raconte l'inceste qu'elle a subi pendant des années avec son père,
26:53 triste tigre, et voilà, je sais que nous sommes tous très,
26:57 comment dirais-je, touchés par les questions migratoires,
26:59 moi ça fait partie des choses qui me touchent,
27:01 par la question de l'inceste des violences faites aux femmes.
27:04 C'est un livre qui est un peu insoutenable, notamment les premières pages,
27:08 c'est d'une grandeur, c'est d'une puissance humaine,
27:11 ça s'appelle "Triste tigre", chez Paul, j'en fais la promo,
27:13 mais vous voyez fleurir des papiers partout sur ce livre,
27:16 tant Neige Sinon en plus, et quelqu'un d'assez énigmatique
27:20 qui ne cache pas sa douleur, mais qui est très profonde,
27:23 ce n'est pas simplement une narration de son inceste,
27:26 ça va chercher beaucoup plus loin sur les relations humaines, la pensée humaine,
27:31 c'est exceptionnel, c'est chez Paul,
27:33 et voilà, si vous voulez quelque chose de puissant, c'est ça.
27:36 Voilà, moi je ne me suis pas régalée parce que ce n'est pas le mot,
27:38 mais c'est exceptionnel.
27:39 – Merci Françoise. – Merci Théophile, c'était un plaisir.
27:42 [Musique]
27:46 – Merci à vous d'avoir regardé le premier numéro de "100 langues de Gois",
27:49 la chronique politique de Françoise De Gois,
27:52 le média, votre média, et en ce moment en pleine campagne,
27:54 objectif, aider au financement des programmes
27:57 qui nous permettront d'être diffusés,
27:59 non seulement à la télévision dès ce 20 octobre,
28:01 mais de ne pas faire seulement de la figuration.
28:04 Parmi ces programmes, les prochaines éditions de la chronique
28:07 que vous venez d'écouter ou de regarder, on l'a dit et on le redit,
28:10 si vous voulez voir exister une chaîne d'information qui regarde la France
28:14 et le monde d'une manière radicalement différente
28:16 de celle qui existe déjà dans le paysage audiovisuel français,
28:19 si vous voulez voir exister une chaîne d'info qui respecte
28:23 et représente ce qui, dit-on, ne sont rien,
28:25 eh bien soutenez notre campagne de mobilisation de fonds
28:28 sur KissKissBankBank, le lien est en description,
28:31 il faut aussi cliquer sur le petit "i" ici en haut.
28:34 Quant à moi, je vous dis à plus.
28:36 (Générique)
28:39 ---
28:43 (Générique)
28:46 [SILENCE]

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