"Quand on a un cancer du sein, ce n'est pas une fatalité": le message de Sophie Hoffmann, créatrice du podcast "My boobs story"

BFM

Sophie Hoffmann, créatrice du podcast "My boobs story" dans lequel elle parle de son parcours contre le cancer du sein, était l'invitée de BFMTV ce lundi matin.

Transcript

00:00 -Sophie Ockman, vous aviez 34 ans quand on vous a diagnostiqué un cancer du sein,

00:04 c'était il y a près de 3 ans.

00:05 Un cancer aussi parce que vous étiez porteuse du gène dont on vient de parler dans le reportage.

00:10 Où en êtes-vous aujourd'hui d'abord ?

00:12 -Ça va bien, merci.

00:14 En fait, ça fait vraiment 3 ans, jour pour jour.

00:17 Le 2 octobre 2020, je partais pour me faire opérer à l'Institut Curie.

00:21 Donc c'est un peu...

00:23 -Plus joyeux aujourd'hui.

00:25 -Rémission aujourd'hui ?

00:26 -Oui, c'est ça. On appelle ça rémission.

00:28 -Vous avez eu l'idée de lancer un podcast pour raconter votre combat contre la maladie.

00:33 Pourquoi un podcast et pourquoi sur le ton sur lequel vous faites ce podcast ?

00:38 -Oui. En fait, je me suis dit qu'il fallait documenter,

00:41 raconter la réalité d'un parcours contre le cancer du sein.

00:45 Et c'est vrai qu'au début, on a énormément d'informations.

00:48 Donc je prenais des post-it vocaux sur mon téléphone.

00:52 Et c'est mon conjoint, Damien, qui m'a dit "Mais enregistre ce que tu vis

00:56 parce qu'on a besoin vraiment de savoir ce que c'est réellement."

01:00 Et après, ça a donné un podcast de 200 épisodes de 5 minutes.

01:04 Donc c'est très court, mais qui relate un petit peu tout ce qui peut se passer

01:08 quand on suit un parcours de cancer du sein.

01:10 -Sophie, qu'est-ce que les femmes ne réalisent pas ?

01:12 -Alors, à quel moment...

01:14 Avant de se faire dépister, je pense que les femmes ont peur,

01:18 ne se sentent pas concernées.

01:20 Il faut absolument faire le dépistage parce que ça sauve des vies.

01:23 Enfin, vraiment, moi, c'est ce qui m'a sauvée, moi.

01:25 -On ne le fait pas suffisamment.

01:27 -On n'en fait pas suffisamment, c'est en baisse.

01:29 Et les femmes, oui, ont peur.

01:31 -Oui, oui. J'ai l'impression aussi qu'on ne sait pas vraiment

01:34 à partir de quel âge le faire.

01:36 Et aussi, j'ai l'impression qu'il y a de plus en plus de cancers

01:39 chez les femmes les plus jeunes.

01:41 Est-ce qu'il ne faudrait pas baisser peut-être l'âge aussi de dépistage

01:45 et comment ça dire, des 30 ans ?

01:47 Parce que les cancers, quand ils atteignent une femme de 30 ans,

01:50 sont beaucoup plus agressifs.

01:52 -C'est tout le bénéfice risque.

01:54 On ne peut pas faire trop de mammographie non plus.

01:57 Là, ce qui se fait, c'est à partir de 50 ans,

01:59 une mammographie tous les deux ans.

02:01 Vraiment, c'est gratuit. C'est pour ça qu'il faut le faire.

02:04 C'est ce qui permet de détecter une anomalie au tout début.

02:07 Et c'est la clé pour que un cancer soit bien guéri.

02:10 En fait, il y a 9 femmes sur 10 qui ont des chances

02:13 de guérir d'un cancer du sein si c'est pris au tout début.

02:16 -80 % des cancers du sein sont détectés

02:18 chez des femmes de plus de 50 ans.

02:20 Vous avez fait partie des 20 % de femmes en dessous de 50 ans.

02:23 Quel est le message que vous voulez faire passer

02:26 cette année pour Octobre Rose ?

02:28 -Plusieurs. Déjà, d'aller se faire dépister, vraiment, j'insiste.

02:32 Et ensuite, que quand on a un cancer du sein,

02:35 ce n'est pas une fatalité, c'est difficile.

02:38 Les traitements sont lourds.

02:40 J'ai eu de la chimiothérapie, de la radiothérapie.

02:43 On parle de mastectomie, donc on retire le sein.

02:46 Après, il y a des reconstructions possibles.

02:48 La vie ne s'arrête pas.

02:50 On peut continuer à avoir des projets.

02:52 Il faut l'adapter à sa fatigue, à ce qu'on vit.

02:55 Mais on peut continuer à faire des choses.

02:58 La vie ne s'arrête pas.

03:00 -L'accent peut être mis aussi sur l'autopalpation.

03:03 -Oui, on peut faire de l'autopalpation.

03:05 C'est aussi connaître ses seins.

03:07 Ce n'est pas une partie taboue de notre corps.

03:10 Il faut regarder ses seins comme on regarde nos mains

03:13 ou comme on a l'habitude de voir.

03:15 Si on a un petit bouton ou quelque chose de bizarre,

03:18 on va aller consulter.

03:20 Au moindre doute, on va consulter.

03:22 Ce n'est pas toujours facile de trouver des rendez-vous

03:25 chez des spécialistes, mais on insiste.

03:27 On va voir son médecin traitant au moindre doute.

03:30 On agit tout de suite.

03:32 -Faites-vous, dépissez, touchez-vous les boucles.

03:35 - Voilà, bon, mais vraiment, c'est... - Exactement.

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