00:00 Après le cuisant échec du lancement de l'EPR de Flamanville et l'obsolescence annoncée
00:12 des centrales en fin de vie, l'industrie nucléaire française se rêve, tel le phénix,
00:16 renaissante de ses cendres.
00:18 Son nouveau produit marketing, les SMR, Small Modular Reactors, ou réacteurs de petite
00:24 taille, puisque c'est petit, ça doit être mignon.
00:27 Les SMR ne sont pas une grande nouveauté.
00:29 Destinés à la recherche ou présents dans les navires de guerre, ils existent depuis
00:33 longtemps, mais leur coût de production n'a jamais permis leur développement à
00:37 grande échelle.
00:38 Pour être compétitif, il faudrait pouvoir en produire des milliers en série.
00:42 Mais cela veut donc dire multiplier les sites d'installation partout dans le monde, y
00:46 compris dans des pays instables, et multiplier les dangers, tels que les risques d'accident
00:51 ou de menaces terroristes.
00:52 C'est aussi multiplier les transports de matières radioactives et la quantité de
00:55 déchets produits.
00:56 Dans ce contexte irréaliste, des compagnies chinoises, russes, américaines ou coréennes
01:02 ont abandonné leurs projets de développement de SMR face au manque de perspective et au
01:06 surcoût exorbitant d'ingénierie et de production.
01:09 Différents projets de recherche se poursuivent, mais dans le meilleur des cas, les prototypes
01:14 ne pourraient être finalisés qu'à la fin de la décennie, et leur production industrielle
01:18 ne débuterait réellement qu'en 2040 au plus tôt.
01:21 Or, c'est bien avant 2040 qu'il faut avoir agi pour le climat.
01:24 Encore une fois, une illusion technologique lointaine et très aléatoire essaie de distraire
01:29 de l'action climatique.
01:30 Pourtant, les solutions existent déjà et sont robustes.
01:34 Les mêmes qui s'enflamment pour des schémaires technologiques minimisent les progrès prouvés
01:39 des énergies renouvelables et dans le domaine du stockage de l'énergie.
01:42 C'est dans cette direction pourtant qu'il est utile de mobiliser la capacité française
01:46 de recherche et d'innovation.
01:47 Une étude de l'Université de Sussex à Brighton auprès de 123 pays sur 25 ans, basée
01:54 sur l'analyse des informations énergétiques transmises par la Banque mondiale et l'Agence
01:58 internationale de l'énergie, démontre que les pays les plus dépendants du nucléaire
02:02 sont aussi ceux qui ont le moins réduit leur empreinte carbone car ils ont moins investi
02:07 dans les énergies renouvelables.
02:08 L'urgence climatique n'autorise pas de courir après des illusions qui distraient
02:13 de l'action immédiate.
02:14 Merci.
02:15 – Sous-titrage : Le Crayon d'oreille -