La Minute de vérité Le crash du Comet Vol BOAC 781
Le vol 781 BOAC était un vol entre Rome et Londres. L'appareil avait en premier lieu décollé de Singapour pour faire escale à Rome. Sa destination finale était Londres. Le voyage avait déjà pris une journée de retard : en effet, le Comet connut des problèmes techniques à Rome, ce qui remit au lendemain le vol vers la capitale britannique. L'avion subit une décompression explosive, au-dessus de la mer Méditerranée (près de l'Île d'Elbe), ce qui tua les 35 personnes à bord. Trois mois plus tard, un autre De Havilland Comet (Vol 201 South African Airways) a connut le même sort.
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00:00 [Générique]
00:13 Salut à tous !
00:14 Dans quelques instants, vous allez suivre un nouvel épisode de la Minute de Vérité,
00:17 l'émission qui souhaite faire toute la lumière sur les drames qui ont marqué la société moderne.
00:21 Nous sommes en 1954, lorsqu'un vol reliant Rome à Londres va s'écraser en pleine mer méditerranée,
00:27 tuant 35 passagers.
00:29 Les autopsies des corps des victimes vont révéler d'étranges blessures.
00:32 Trois mois plus tard, un avion du même type va se crasher dans les mêmes conditions.
00:37 Pour élucider ce mystère, voici donc un nouvel épisode de la Minute de Vérité,
00:40 et c'est tout de suite sur Direct 8.
00:42 [Générique]
00:46 1954, l'un des tout premiers avions à réaction décolle d'Italie.
00:50 [Générique]
00:53 C'est ce qui se fait de mieux en matière de transport civil.
00:56 [Générique]
00:58 26 minutes plus tard, il se désintègre en plein vol, tuant 35 personnes.
01:03 [Générique]
01:06 Le drame ébranle toute une nation.
01:08 [Générique]
01:11 Une équipe d'enquêteurs est chargée de découvrir pourquoi cet appareil s'est désintégré lors d'un vol de routine.
01:16 [Générique]
01:19 Les conclusions de l'examen des débris de l'avion feront date dans l'histoire de l'aviation
01:24 et dans le domaine du transport aérien.
01:26 [Générique]
01:30 Les catastrophes sont rarement le fruit du hasard.
01:32 Elles résultent souvent d'un enchaînement d'événements malheureux
01:35 que nous tenterons de reconstituer dans cette Minute de Vérité.
01:39 [Générique]
01:48 En 1954, un vent d'optimisme souffle sur l'Europe.
01:51 [Générique]
01:54 Le cauchemar de la Seconde Guerre Mondiale se dissipe
01:56 et les anciens ennemis tisent de nouveaux liens.
01:59 La mode est à l'esprit d'entreprise.
02:02 L'aviation civile est en plein essor grâce au progrès technologique réalisé durant le conflit.
02:08 En deux ans, le nombre de passagers a presque doublé.
02:11 [Générique]
02:18 9h30 du matin, dimanche 10 janvier, aéroport de Rome.
02:23 Une dizaine d'avions atterrissent et décollent toutes les heures.
02:28 Le vol 781, arrivé de Singapour et à destination de Londres, est sur le tarmac.
02:33 Ce comète, du constructeur britannique de Havilland,
02:36 est le symbole d'une nouvelle ère technologique.
02:41 Il permet de réduire de moitié la durée des vols commerciaux.
02:45 [Générique]
02:49 Les britanniques confirment ainsi leur suprématie dans le domaine aéronautique.
02:54 [Générique]
02:57 Un rêve devenu réalité.
02:59 À l'aéroport d'Hatfield, présentation du Comet, le premier jet commercial du monde.
03:05 En développement depuis trois ans, cet appareil sera mis en service dans moins de 18 mois.
03:11 Sa conception révolutionnaire est le fruit du savoir-faire militaire du constructeur de Havilland.
03:17 Propulsé par quatre réacteurs Ghost, cet avion peut transporter 42 personnes à 800 km/h,
03:23 presque deux fois plus vite que ses concurrents.
03:26 Pour atteindre cette vitesse, il vole à 12 000 mètres d'altitude, où la résistance de l'air est moindre.
03:37 De telles performances étaient jusqu'à présent réservées aux avions de chasse militaire.
03:42 Vingt mois après son lancement, 17 appareils sont en service.
03:48 Neuf appartiennent à la compagnie britannique BOAC, dont ce vol 781.
03:53 9h40.
03:58 L'ingénieur de BOAC, Jerry Bull, contrôle le train d'atterrissage du Comet.
04:04 Il cherche d'éventuelles fuites de carburant, une dégradation des pneus ou des marques sur la cellule de l'avion.
04:10 Il inspecte la structure en aluminium ultra légère de l'appareil, extrêmement fine et vulnérable.
04:16 "On cherche la moindre dégradation, et je n'en ai remarqué aucune ce jour-là.
04:25 Je me suis dit que l'appareil était en parfait état."
04:29 À 10h, Bull termine l'inspection.
04:35 L'équipage le rejoint.
04:37 À 31 ans, le commandant de bord, Alan Gibson, est un des plus jeunes pilotes de BOAC.
04:43 "Le commandant Gibson était un homme compétent.
04:50 Pas du genre à paniquer, il était sûr de lui."
04:53 À l'aéroport de Rome, les membres de la nouvelle Jet Set prennent le petit déjeuner.
05:00 Parmi eux, de nombreux enfants qui retournent en Angleterre pour la rentrée,
05:04 toutes excitées à l'idée de monter à bord du premier avion à réaction.
05:08 Chester Wilmot, célèbre journaliste de la BBC, est également du voyage.
05:15 Il vient de couvrir le déplacement en Australie de la toute nouvelle reine d'Angleterre.
05:19 Chester est marié et père de 3 enfants.
05:30 Il est particulièrement proche de sa fille de 10 ans, Jane, sourde de naissance.
05:35 Celle-ci adore son père, sans savoir qu'il est l'un des journalistes préférés des Britanniques.
05:40 "Je l'adorais.
05:44 Je savais qu'il passait à la télévision et qu'il écrivait des livres,
05:48 mais j'ignorais qu'il était aussi célèbre.
05:50 Pour moi, c'était juste mon père."
05:53 10h05.
05:57 Les derniers bagages sont placés dans la soute du vol 781.
06:01 29 passagers et 6 membres d'équipage sont à bord.
06:08 Bernard Butler, 23 ans, est l'un des passagers.
06:14 Ingénieur en électricité, il travaille au Bahrein pour économiser de l'argent et se marier.
06:24 Il est fiancé à Pat Knight depuis 2 ans et ils doivent se marier dans 2 semaines.
06:28 "J'avais fait les robes pour les demoiselles d'honneur.
06:35 Les invitations étaient parties et on avait déjà reçu des cadeaux.
06:39 Tout était organisé."
06:41 Bernard rentre chez lui avec une surprise, une robe de mariage pour Pat.
06:50 "Hello."
06:52 À 10h18, les inspections d'avant bol sont effectuées.
06:59 Le commandant Gibson valide la feuille de contrôle.
07:03 "Le commandant Gibson avait l'air décontracté et heureux de rentrer chez lui."
07:09 5 vols BOAC, dont le 781, doivent relier Rome à Londres aujourd'hui.
07:18 Les autres appareils sont des avions à hélice plus anciens et plus lents.
07:22 À 10h19, un Argonaut en partance pour Londres s'élance bruyamment sur la piste.
07:29 Le commandant Johnson est au commande.
07:32 À 10h30, 11 minutes après le décollage de l'Argonaut, le Comet roule sur la piste.
07:48 Jerry Bull le salue.
07:50 "BA781, ici contrôle Campino.
07:56 Contrôle, ici BA781, prêt à décoller."
08:00 La tour de contrôle donne l'autorisation de décollage.
08:04 Une minute plus tard, l'appareil décolle.
08:10 La journée est ensoleillée et les conditions de vol parfaites.
08:16 Le vol doit durer 2h37.
08:19 Le Comet atterrira à Londres 2h avant l'Argonaut à hélice.
08:25 Les constructeurs américains Boeing et Douglas sont dépassés par deux Haviland qui espèrent s'approprier le marché.
08:43 En Grande-Bretagne, tout le monde, y compris Churchill, espère beaucoup de cet avion.
08:47 "C'était important pour les britanniques d'avoir leur propre avion.
08:54 Et en plus, le meilleur de tous.
08:56 Ça nous motivait."
08:58 Pourtant, depuis sa mise en service 20 mois plus tôt, deux accidents ont coûté la vie à 54 personnes.
09:06 En mars 1953, un appareil s'est écrasé au Pakistan.
09:13 Deux mois plus tard, un second drame s'est produit en Inde.
09:17 Les deux accidents s'étant produits dans des conditions difficiles, la fiabilité du Comet n'est pas remise en question.
09:25 A 10h38, le vol 781 monte à environ 11.000 m d'altitude, deux fois plus que les autres avions de ligne.
09:41 Pour le confort des passagers, l'ingénieur dans le cockpit active un système de pressurisation.
09:45 La pression dans la cabine est ainsi équivalente à celle qu'on ressent à 2.500 m,
09:53 un niveau facilement toléré par le corps humain.
09:56 Certains passagers s'adaptent difficilement à cette sensation nouvelle.
10:10 Mais rapidement, ils s'y habituent et s'installent tranquillement pour leur vol.
10:13 Ils ignorent qu'ils n'arriveront jamais à Londres.
10:21 Le nec plus ultra des avions à réaction vient de décoller de Rome à destination de Londres.
10:40 A son bord, 29 passagers et 6 membres d'équipage.
10:43 Alors que l'appareil prend de l'altitude, le commandant Johnson, parti quelques minutes plus tôt avec l'Argonaut,
10:51 contacte le commandant Gibson.
10:53 Les pilotes utilisent les noms de code des appareils,
10:59 "Haujig" pour l'Argonaut et "Yoke-Peter" pour le Comet.
11:02 - Merci de m'indiquer l'altitude de la couche nuageuse.
11:05 Nous sommes à 20.000 pieds, nous vous le dirons quand nous l'aurons traversé.
11:10 Bien, ceux terminés.
11:12 A 10h42, le commandant Gibson contacte la tour de contrôle.
11:19 - Contrôle, nous volons à 23.000 pieds.
11:23 L'avion se dirige vers le nord-ouest et survolera la Méditerranée.
11:28 [Musique]
11:35 - Vous désirez un thé, monsieur ?
11:37 - Thé, oui.
11:38 [Musique]
11:44 A 10h51, le commandant Gibson contacte de nouveau l'Argonaut.
11:48 - "Haujig", ici "Yoke-Peter".
11:50 - "Yoke-Peter", ici "George", à "Haujig".
11:53 - "Haujig", vous avez reçu.
11:55 [Musique]
12:06 Il ne finit pas sa phrase.
12:08 - "Yoke-Peter", répondez.
12:10 [Musique]
12:15 Le commandant Johnson contacte alors l'aéroport de Rome.
12:18 - Nous avons perdu tout contact avec le BA781.
12:22 Vous pouvez le localiser ?
12:24 [Musique]
12:26 A 10h56, les contrôleurs aériens tentent de contacter le Comet.
12:30 [Musique]
12:32 En vain.
12:34 Tout le monde craint le pire.
12:36 [Musique]
12:38 A 200 km au nord-ouest de là, sur l'île d'Elbe, des pêcheurs italiens réparent leur filet.
12:44 [Musique]
12:46 Parmi eux se trouve Luigi Papi, 33 ans.
12:48 [Musique]
12:50 Soudain, quelque chose d'incroyable se produit.
12:52 [Explosion]
12:54 - J'ai entendu comme une explosion, une sorte de coup de tonnerre,
12:58 mais rien à voir avec un coup de tonnerre habituel.
13:00 [Musique]
13:10 Stupéfait, il regarde les débris de l'avion en flammes tomber du ciel.
13:14 [Musique]
13:22 A 11h15, la tour de contrôle est informée qu'un avion s'est abîmé en mer, près de l'île d'Elbe.
13:28 Leurs pires craintes sont confirmées.
13:30 [Musique]
13:37 Jerry Bull est informé de l'accident.
13:40 - L'ingénieur en chef m'a dit "J'ai une mauvaise nouvelle, Jerry. Le comète s'est écrasé."
13:46 On ressent comme un vide.
13:50 C'est une sensation difficile à décrire.
13:53 On se retrouve dans un état de torpeur.
13:56 Mais très vite, je me suis demandé si j'avais fait une erreur.
14:00 Midi, heure anglaise.
14:05 La famille de Chester Wilmot arrive à Israël pour accueillir le reporter de la BBC.
14:10 - Il faisait très froid ce jour-là. On est arrivés dix minutes avant l'heure d'atterrissage prévue.
14:17 Pat Knight a fait quatre heures de route avec un ami depuis Nottingham.
14:21 Elle est impatiente.
14:23 - Je n'avais pas vu Bernard depuis 11 mois.
14:29 J'étais contente qu'il rentre. J'avais hâte de le revoir.
14:35 - Il est mort.
14:37 A 1 200 km de là, des bateaux de pêche quittent l'île d'Elbe en direction du lieu de l'accident.
14:44 - Au début, on ne voyait rien.
14:49 Et puis on a vu des mouettes qui picoraient quelque chose.
14:53 On s'est approchés et c'était là que l'avion était tombé.
14:57 (bruit de bateau)
15:07 C'est un spectacle effroyable.
15:10 Des corps et des débris de l'appareil flottent à la surface.
15:14 Au milieu de ce carnage, une robe de mariée.
15:20 (bruit de bateau)
15:27 13h30.
15:33 Le vol 781 aurait dû atterrir il y a plus d'une heure.
15:38 Il est annoncé retardé.
15:41 Jane Wilmot ne quitte pas des yeux le panneau d'affichage des arrivées.
15:47 - Maman essayait de m'occuper, alors elle m'envoyait sans cesse poser des questions.
15:53 On me répondait "retardé".
15:56 Jane voit soudain que le vol 781 n'est plus sur le panneau.
16:02 Elle va se renseigner au comptoir de la BOAC.
16:09 - J'ai demandé pourquoi il n'était plus sur le panneau, pourquoi il avait disparu.
16:14 - Je ne peux pas te le dire ma chère.
16:17 - Je ne peux pas te le dire.
16:19 - Qui t'accompagne ?
16:20 - Va chercher ta mère.
16:21 - Je parlerai à ta maman.
16:23 Edith Wilmot est conduite à l'écart.
16:28 Ses enfants attendent à l'extérieur, certains que l'avion de leur père est simplement retardé.
16:33 - Je me disais "elle est retard, c'est courant".
16:43 Edith revient, visiblement choquée, les larmes aux yeux.
16:48 - Mais chérie, il y a eu un accident.
16:54 Elle explique à ses enfants que Chester est mort.
16:57 Jane ne reverra plus son père adoré.
17:02 - Je n'arrivais pas à y croire.
17:09 Je savais qu'il rentrait pour mon anniversaire.
17:12 Je me répétais que ce n'était pas sa faute, c'était celle du pilote.
17:17 Les parents et les proches sont informés du drame.
17:26 Patricia Knight n'arrive pas à croire ce qu'elle entend.
17:31 - On nous a dit que l'avion s'était écrasé, qu'il ne savait pas si des corps avaient été retrouvés.
17:41 On ne pouvait rien faire.
17:43 En un instant, tous les projets d'avenir de Pat sont anéantis.
17:51 En Italie, les pêcheurs commencent à récupérer les corps.
18:02 - C'était terrible.
18:07 Quand on voyait des corps, on criait "Venez par là, venez !"
18:11 parce qu'ils avaient l'air en vie.
18:14 Ils avaient les yeux ouverts.
18:17 Mais quand on arrivait à côté, on voyait qu'ils étaient morts.
18:21 Au total, 35 personnes périssent dans le crash du Vol 781.
18:34 15 corps sont récupérés.
18:37 Il n'y a aucun survivant.
18:41 Les corps sont transportés dans une chapelle de Porto Azzurro.
18:54 Les villageois viennent se recueillir.
19:01 Les enfants apportent des fleurs.
19:04 La catastrophe fait la une des journaux du monde entier.
19:13 Tout le monde se demande comment l'avion le plus moderne de l'histoire de l'aéronautique a pu ainsi tomber du ciel.
19:27 S'agit-il d'un tragique accident ou de quelque chose de plus effroyable ?
19:31 En cette année 1954, l'accident du comète hante l'esprit des britanniques.
19:41 Pourquoi l'avion à réaction le plus sophistiqué du monde s'est-il désintégré en plein vol ?
19:53 Quelques heures après l'accident, des experts de la BOAC sont priés de contrôler si les comètes de la compagnie n'ont pas un défaut de conception ou de fabrication.
20:01 La suprématie britannique en matière de transport aérien en dépend.
20:10 L'enquête qui suivra sera l'une des plus complexes et des plus importantes de l'histoire de l'aviation.
20:19 Aujourd'hui, en étudiant les résultats de l'enquête, nous pouvons vous révéler ce qui s'est réellement produit lors du vol 781.
20:26 Paul Wehfe est un métallurgiste aéronautique.
20:36 Pendant six ans, il a étudié l'enquête sur l'accident du comète et ses répercussions sur la sécurité aéronautique.
20:41 En l'absence de protection, il a été en train de faire des recherches sur l'avion.
20:47 En l'absence de protocole d'enquête sur les accidents aériens, la tâche était ardue.
20:52 Les enquêteurs étaient obligés d'imaginer de nouvelles techniques pour analyser cet accident.
20:59 Ils ont mis au point des tests, des méthodes, au fil de l'enquête.
21:04 Wehfe veut s'assurer que les conclusions de l'enquête aient été fondées.
21:09 Un demi-siècle après la catastrophe, il va réexaminer les preuves.
21:16 Si ses conclusions divergent, il réécrira l'histoire des enquêtes sur les accidents aériens.
21:21 A l'époque, les enquêteurs avaient rencontré une première difficulté.
21:27 En 1954, il n'y avait ni boîte noire, ni enregistreur de vol.
21:33 On ne pouvait pas savoir ce qui se passait dans l'avion au moment de l'accident.
21:37 Leur meilleur indice, l'épave, repose au fond de la Méditerranée.
21:43 Les enquêteurs devront donc élucider ce mystère avec très peu de preuves matérielles.
21:48 La presse avance la théorie d'un sabotage.
21:54 On est alors au début de la guerre froide et on craint l'acte de communistes subversifs.
21:59 Tout de suite, les gens parlaient d'un sabotage, d'une bombe.
22:10 Ils cherchaient une explication à ce drame.
22:13 Une bombe a peut-être été dissimulée à bord lors du chargement des bagages.
22:19 Si cette théorie est confirmée, cela dissipera les doutes sur la fiabilité du comète.
22:26 La fierté et la prospérité de toute une nation dépendent du succès du comète.
22:38 Une personne en particulier suit l'enquête de très près, Winston Churchill.
22:42 Si des saboteurs sont responsables, les enquêteurs devront fournir des preuves tangibles.
22:52 Ils savent que le Vol 781 volait à environ 11 000 mètres d'altitude quand quelque chose la fait se désintégrer.
23:06 Les pêcheurs italiens fournissent quelques indices.
23:09 J'ai vu une grosse boule de fumée plongée dans la mer. Il y avait une énorme traînée de fumée.
23:16 Le commandant Johnson, pilote de l'argonaute, complique l'énigme.
23:23 La communication a été coupée au milieu d'une phrase. Il n'y avait plus rien.
23:28 Mais le mystère s'épaissit avec les victimes elles-mêmes.
23:35 Quelques heures après l'accident, le docteur Anthony Fornari, médecin légiste, examine les corps.
23:40 Au cours de sa longue expérience, jamais il n'a vu une telle série de blessures.
23:47 Les victimes ont des membres fracturés et des côtes brisées. Mais ces blessures sont post-mortem.
23:55 Ce qui déconcerte Fornari, c'est que de nombreux corps ont des marques de fracture du crâne, qui elles, sont antérieures à la mort.
24:05 Il découvre un autre indice curieux. Les poumons de la plupart des victimes ont éclaté comme des ballons.
24:12 Pour couronner le tout, le légiste ne trouve aucun signe pour étayer l'hypothèse d'une bombe.
24:21 Ce cas particulièrement ardu le laisse perplexe.
24:25 Face à l'insuffisance de preuves, les enquêteurs sont dans l'impasse.
24:33 Inquiets, le premier ministre Churchill réunit ses conseillers et prend une mesure sans précédent.
24:38 Il ordonne à la Marine Nationale de renflouer l'épave du vol 781.
24:44 Ses ordres sont simples. Localiser et récupérer le comète.
24:50 Mais ça n'est pas aussi facile.
24:56 Jamais encore une telle opération n'a été effectuée. L'épave gît à 120 mètres de profondeur et personne ne sait exactement où.
25:04 "Si un avion s'écrasait aujourd'hui dans ce genre de circonstances, la boîte noire aurait un transpondeur qui indiquerait le lieu où se trouve l'épave.
25:14 La marine n'avait pas cette information."
25:20 Le Wrangler, un contre-torpilleur britannique, explore une zone de 260 km².
25:25 Trois navires de sauvetage sont sur place avec des équipements de pointe, comme une caméra sous-marine et une chambre de visualisation des fonds marins.
25:38 Mais la mauvaise météo retarde les opérations.
25:47 Enfin, le 12 février, 33 jours après l'accident, des experts identifient le premier débris de l'épave grâce à une caméra sous-marine.
25:55 Des plongeurs entrent en action.
25:58 Pendant plusieurs semaines, des fragments de l'appareil sont expédiés en Angleterre pour y être examinés.
26:05 Puis une large section du fuselage arrière est localisée et renflouée.
26:15 "C'est un débris de l'épave qui a été détruit. Il est en train de se débrouiller."
26:19 "Il est en train de se débrouiller."
26:22 "Il est en train de se débrouiller."
26:25 "Il est en train de se débrouiller."
26:28 "Il est en train de se débrouiller."
26:31 "Il est en train de se débrouiller."
26:34 "Il est en train de se débrouiller."
26:37 "Il est en train de se débrouiller."
26:40 "Il est en train de se débrouiller."
26:44 "Il est en train de se débrouiller."
26:46 "Il est en train de se débrouiller."
26:49 "Il est en train de se débrouiller."
26:52 "Il est en train de se débrouiller."
26:55 "Il est en train de se débrouiller."
26:58 "Il est en train de se débrouiller."
27:01 "Il est en train de se débrouiller."
27:04 "Il est en train de se débrouiller."
27:07 "Il est en train de se débrouiller."
27:10 "Il est en train de se débrouiller."
27:13 "Il est en train de se débrouiller."
27:15 "Il est en train de se débrouiller."
27:18 "Il est en train de se débrouiller."
27:21 "Il est en train de se débrouiller."
27:24 "Il est en train de se débrouiller."
27:27 "Il est en train de se débrouiller."
27:30 "Il est en train de se débrouiller."
27:33 "Il est en train de se débrouiller."
27:36 "Il est en train de se débrouiller."
27:39 "Il est en train de se débrouiller."
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27:44 "Il est en train de se débrouiller."
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27:59 "Il est en train de se débrouiller."
28:02 "Il est en train de se débrouiller."
28:05 "Il est en train de se débrouiller."
28:08 "Il est en train de se débrouiller."
28:12 Le 8 avril, à 18h32, 16 jours après la reprise des vols,
28:16 un comète décolle de Rome à destination de l'Egypte.
28:19 14 passagers et 7 membres d'équipage sont à bord.
28:24 33 minutes plus tard, le pilote indique qu'il vole à 11 000 m d'altitude.
28:30 Ce sera son dernier message.
28:33 "Il est en train de se débrouiller."
28:35 "Il est en train de se débrouiller."
28:38 "Il est en train de se débrouiller."
28:41 "Il est en train de se débrouiller."
28:44 "Il est en train de se débrouiller."
28:47 "Il est en train de se débrouiller."
28:50 "Il est en train de se débrouiller."
28:53 "Il est en train de se débrouiller."
28:56 "Il est en train de se débrouiller."
28:59 "Il est en train de se débrouiller."
29:02 "Il est en train de se débrouiller."
29:04 "Il est en train de se débrouiller."
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29:19 "Il est en train de se débrouiller."
29:22 "Il est en train de se débrouiller."
29:25 "Il est en train de se débrouiller."
29:28 "Il est en train de se débrouiller."
29:31 Ils se sont abîmés en mer peu de temps après avoir atteint cette altitude.
29:35 Un défaut de l'appareil paraît vraisemblable.
29:38 De nouveau, la marine britannique cherche des indices.
29:44 Elle retrouve cinq corps et des effets personnels.
29:48 Churchill prend alors une décision capitale.
29:57 Il enquête au R.A.E., le plus important centre britannique de recherche en aéronautique.
30:01 Sir Arnold Hall dirigera cette enquête.
30:06 Chercheur à Cambridge, c'est l'un des plus grands scientifiques de sa génération.
30:11 "Sir Arnold Hall est un brillant scientifique."
30:18 "Un homme qui juge sur les faits et pas sur des opinions."
30:25 Les instructions de Churchill sont "tous les moyens financiers et humains doivent être mis en oeuvre sur cette enquête."
30:31 Mais même pour un homme aussi qualifié que Hall, c'est une mission difficile.
30:37 La seconde épave gît à 1000 mètres de profondeur et ne pourra pas être renflouée.
30:43 S'il trouve la cause de l'accident du vol 781, les enquêteurs espèrent pouvoir expliquer le second drame.
30:55 "Le second drame"
30:57 Durant quatre mois, l'épave du 781 est méthodiquement reconstituée à Farnborough, où est basée Sir Arnold Hall.
31:08 C'est un travail révolutionnaire.
31:11 "Jamais aucune reconstruction d'épave n'avait été réalisée."
31:19 "Les gens ont appris sur le tas et inventé des techniques et des outils pour reconstituer l'appareil endommagé."
31:24 En examinant les débris, des indices troublants apparaissent.
31:32 Des bouts de moquettes, des cachets provenant de la trousse de pharmacie, un coin du miroir des toilettes et des fragments de bagages...
31:42 sont retrouvés coincés dans la partie arrière du fuselage, sous la dérive de l'avion.
31:48 Cela semble indiquer qu'une explosion à l'avant de la cabine a envoyé les effets personnels vers l'arrière de l'appareil.
31:54 La question est, pourquoi et où y a-t-il eu une explosion ?
32:00 Après l'épave, les victimes fournissent-elles aussi quelques explications ?
32:09 Quatre des corps retrouvés après le second accident sont envoyés à Londres pour une autopsie.
32:15 Les blessures sont identiques à celles des passagers du vol 780.
32:19 Fractures du crâne et poumons éclatés.
32:23 Hall se demande alors si l'appareil lui-même n'a pas éclaté comme un ballon.
32:32 Après tout, les cabines pressurisées, pour le confort des passagers, créent une pression accrue sur le fuselage de l'appareil.
32:41 En cas de défaut de structure, l'avion pourrait imploser.
32:45 Jamais une décompression aussi violente ne s'est produite sur un avion de ligne, mais cela expliquerait les blessures des victimes.
32:58 Pour vérifier cette théorie, les enquêteurs organisent une expérience inédite.
33:05 L'équipe reconstruit le fuselage, en le faisant avec des machines à l'aide d'un médecin.
33:10 L'équipe reconstruit le fuselage en plexiglas, à l'échelle 1/10.
33:14 La cabine comprend 28 sièges miniatures et 6 mannequins.
33:19 Cette maquette est placée dans une chambre de pressurisation.
33:24 Quand la pression atteint le même niveau qu'à 12 000 m d'altitude, l'équipe fissure délibérément le fuselage.
33:31 [Musique]
33:50 Une caméra haute vitesse filme la scène.
33:53 L'air qui s'échappe rapidement libère une énorme quantité d'énergie.
33:59 Des sièges se détachent et s'envolent.
34:02 Les mannequins sont catapultés verticalement, leurs têtes s'écrasant contre le plafond.
34:09 C'est une démonstration visuelle d'un phénomène que les experts ne connaissent que trop bien.
34:14 La cabine pressurisée qui explose, c'est comme une bombe de 220 kg qui éclate.
34:21 L'expérience explique les terribles blessures à la tête qu'ont subi les victimes des deux vols.
34:28 De plus, après un changement soudain de pressurisation, l'air contenu dans leurs poumons s'est dilaté, faisant éclater ces derniers.
34:50 Si une décompression explosive peut expliquer les deux accidents, l'enquête doit déterminer la cause de cette faiblesse dans la structure du fuselage.
34:58 Une défaillance de l'enveloppe en aluminium semble peu probable.
35:04 D'après les essais du constructeur, la durée de vie du fuselage est de plus de 10 000 vols.
35:10 Les deux avions qui se sont écrasés sont loin du compte.
35:15 Mais Sir Arnold Hall ne veut rien laisser au hasard.
35:20 Il décide de tester la structure de l'avion.
35:22 Pour Sir Arnold Hall, la dépressurisation était une des causes possibles.
35:30 Comme il voulait que tout soit vérifié, c'était juste un test parmi d'autres.
35:35 Mais d'abord, les enquêteurs examinent de près la conception du comète.
35:44 Ils découvrent que pour résister aux contraintes des nombreuses pressurisations, la cellule de l'appareil doit être très résistante tout en étant légère.
35:52 Pour cela, De Havilland a développé un alliage d'aluminium d'environ un demi-millimètre d'épaisseur.
36:09 Les ingénieurs avaient conçu une cellule aussi fine que possible et réduit le nombre de fixations au minimum.
36:15 Sir Arnold Hall met au point un test visant à contrôler la solidité du fuselage.
36:23 L'expérience se fait à une toute nouvelle échelle.
36:26 Elle requiert la construction d'un caisson de compression hydraulique de 34 mètres de long, 7 mètres de large et 5 mètres de profondeur.
36:36 Les ingénieurs travaillent sans relâche et le construisent en 6 semaines.
36:40 Les ingénieurs du centre de recherche ont travaillé 24 heures sur 24 en se relayant.
36:47 Ils dormaient sur place et étaient très dévoués.
36:50 Le 29 mai, le caisson est prêt.
36:54 Une fois le moteur et les garnitures de la cabine d'un comète retirés, l'avion est placé dans le caisson.
37:03 Seuls ses ailes dépassent.
37:05 Des vérins hydrauliques exercent des pressions sur les ailes pour simuler des conditions de vol.
37:11 Les ingénieurs remplissent d'eau le caisson et l'avion.
37:15 Ensuite, ils continuent d'envoyer de l'eau dans l'avion pour le pressuriser comme s'il était en vol.
37:29 Au bout de 5 minutes, ils réduisent la pression.
37:33 Chaque essai impose à l'appareil des contraintes identiques à celles d'un vol à 12 000 mètres d'altitude.
37:40 Sir Arnold Hall veut poursuivre l'expérience jusqu'à la destruction du fuselage, ce qui pourrait prendre 5 mois.
37:49 Avec les moyens technologiques des années 50, c'est une entreprise ardue.
37:58 - Aujourd'hui, on ne ferait pas des essais en caisson. On utiliserait la modélisation et les simulations informatiques.
38:04 Pendant ce temps, d'autres questions se posent.
38:08 Mi-juin, 5 mois après l'accident du vol 781, l'équipe a reconstitué les 2/3 du fuselage sur le sature en bois.
38:17 La moitié d'une aile gîte au sol.
38:24 Les fissures dans le métal confirment que l'appareil a subi une violente décompression avant de se désintégrer.
38:29 D'après les fissures, il apparaît que la rupture initiale s'est produite à l'avant, entre la cabine et le poste de pilotage.
38:40 La queue et l'arrière du fuselage se sont ensuite détachés.
38:47 Puis, les structures postérieures des ailes ont lâché, suivies des ailes rondes.
38:53 Le cockpit s'est détaché quand l'appareil a plongé, et le carburant dans les ailes a mis le feu au débris.
38:58 Mais la cause exacte du drame reste à déterminer.
39:16 Le 24 juin, les ingénieurs chargés de l'essai en caisson informent Sir Arnold Hall qu'ils ont du nouveau.
39:22 Après moins d'un mois d'essai, l'équivalent de 3 000 vols, le fuselage du comète s'est rompu.
39:38 Une fois le caisson vide, Sir Arnold Hall inspecte les dégâts.
39:46 Il découvre une fissure de 2 mètres de long et 1 mètre de haut qui suit la ligne des hublots et des portes.
39:52 Cette découverte est préoccupante, mais capitale.
39:58 Un défaut majeur dans la structure du comète vient d'être révélé, et il concerne sans doute l'ensemble de la flotte.
40:06 « Tout le monde était abasourdi, et de Havilland en particulier.
40:12 Ils ne pensaient pas que la cellule du comète s'aiderait si vite. »
40:15 Mais comment expliquer cette défaillance ?
40:19 On avance alors l'hypothèse d'une fatigue des métaux.
40:22 Paul Weffey connaît bien ce phénomène.
40:26 « Cette feuille d'aluminium est identique à celle de la cellule du comète, mais plus fine.
40:34 Un cycle de sollicitation ne la brisera pas, mais si la sollicitation est répétée,
40:39 La fatigue est causée par la flexion répétée d'un métal dans un sens, puis dans l'autre.
40:43 Là, ça fait 3 ou 4 millimètres sur cette feuille.
40:47 Au bout d'un certain temps, de minuscules fissures se forment.
40:51 La fissure se propage sur tous les chantillons.
40:55 La fissure s'agrandit régulièrement, et c'est la rupture.
41:04 Or, cette explication pose deux problèmes.
41:07 Tout d'abord, la fatigue des métaux laisse des traces microscopiques à la surface du métal.
41:12 Même si, dans les années 50, la technologie en est encore à ses balbutiements,
41:18 aucun débris repêché ne permet d'étayer cette thèse.
41:22 Ensuite, avant sa mise en scène, la technologie a une idée.
41:31 Elle a une idée de la résistance de son fuselage face aux pressurisations à répétition.
41:35 Les essais ont été concluants.
41:39 Les enquêteurs doivent apporter la preuve de ce qu'ils avancent.
41:44 Il leur faut une pièce du comète montrant des marques de cette fatigue.
41:48 "Sir Arnold Hall avait absolument besoin de la source de la fissure qui devait être la plus précise possible.
41:57 Sir Arnold Hall avait absolument besoin de la source de la fissure qui devait être quelque part sur la cellule."
42:02 Une seule pièce de l'épave permettrait de conclure cette enquête.
42:08 Mais cet indice se trouve au fond de la Méditerranée.
42:12 Sir Arnold Hall est désormais convaincu que les accidents des comètes
42:25 ont été provoqués par une fissure dans la cellule de l'appareil.
42:28 Après un seul essai de pressurisation sur la cabine du comète,
42:35 les enquêteurs examinent la fissure de 2 mètres de long qui s'est formée sur le fuselage.
42:39 Leurs découvertes sont inquiétantes.
42:45 Ils s'aperçoivent que la fissure est partie d'un hublot de secours à l'avant.
42:50 Jusque là, rien d'étonnant.
42:54 Les contraintes subies par l'appareil devraient être réparties uniformément sur le fuselage.
42:58 Mais quand il y a une porte ou un hublot,
43:01 la contrainte se concentre sur ces zones plus sensibles.
43:04 Pour analyser cela, ils installent des indicateurs de résistance sur un appareil
43:13 pour mesurer la pression subie par la cellule.
43:16 Les conclusions sont effrayantes.
43:20 Pour les vols, la contrainte autour des hublots et des portes est 4 fois plus forte que sur le reste de l'appareil.
43:25 C'est 2 fois plus que ce que le constructeur a prévu.
43:29 Autre détail inquiétant,
43:36 les bords des hublots sont fixés avec des rivets au lieu d'être collés.
43:39 Or, ces rivets ne sont pas forés, mais enfoncés dans le métal.
43:44 De quoi créer de petits défauts de fabrication
43:48 qui, au fil des vols, peuvent donner des fissures de fatigue.
43:51 Un défaut de fabrication multiplie les risques de fissures de fatigue.
43:59 L'équipe d'enquêteurs de Sir Arnold Hall se rapproche du but.
44:04 Mais le mystère n'est pas encore résolu.
44:07 Ils n'ont aucune trace de fatigue sur les débris du vol 781.
44:11 Il lui fallait une preuve pour que les conclusions de son enquête
44:17 soient de façon indiscutable avec l'accident.
44:19 Le 12 août, 7 mois après l'accident,
44:24 un chalutier italien remonte dans ses filets un gros fragment de l'épave.
44:28 Il s'agit d'une section du toit qui comprend 2 petits hublots
44:34 servant à émettre et recevoir des signaux radio.
44:45 A Farnborough, les enquêteurs inspectent ce fragment
44:48 et trouvent ce qu'ils cherchaient.
44:50 Près d'un trou de rivet dans le coin d'un des hublots,
44:53 il y a une légère fissure.
44:55 Quand ils placent ce fragment sur l'épave,
45:01 ils s'aperçoivent que toutes les fissures sont parties de ce point.
45:04 C'est la preuve qui leur manquait.
45:14 "Le devenir du comète, premier avion à réaction civile,
45:17 dépend de la décision d'une commission d'enquête."
45:20 Le 19 octobre, après 6 mois de travail intensif,
45:23 Sir Arnold Hall présente ses conclusions à une commission d'enquête.
45:27 Un détail fascine Paul Wethy.
45:32 En 1954, les tests de fatigue étaient rudimentaires.
45:36 La dernière preuve a été examinée avec un microscope ordinaire.
45:41 Et les enquêteurs ont basé leurs conclusions sur leur expérience.
45:44 Paul Wethy se rend au London Science Museum,
45:50 où est conservé ce fragment d'épave.
45:52 Personne ne l'a réexaminé avec des méthodes modernes.
45:56 En se servant des techniques du 21e siècle,
46:01 Wethy veut l'inspecter pour voir si Sir Arnold Hall avait raison.
46:06 Pour protéger la section endommagée, la pièce a été montée sur une plaque.
46:09 Près d'un trou de rivet se trouve la fissure qui serait à l'origine de la catastrophe.
46:16 Pour examiner les dégradations de plus près,
46:25 Wethy prend une entrée dans un dessus de la pièce.
46:28 La pièce est encore en train de se dégrader.
46:32 Pour examiner les dégradations de plus près,
46:34 Wethy prend une empreinte à l'aide d'un mastique en silicone.
46:37 A l'Imperial College de Londres, il utilise un microscope électronique.
46:48 En grossissant 200 fois la fissure,
46:55 Wethy montre ce que Sir Arnold Hall aurait vu à l'époque.
47:01 C'est la fissure de fatigue de la cellule du comète.
47:03 Avec les moyens de l'époque, Sir Arnold et son équipe pouvaient voir ça.
47:06 Mais en grossissant la fissure 800 fois,
47:10 Wethy découvre de nouveaux détails.
47:13 Il repère un léger défaut de fabrication,
47:16 probablement occasionné par l'enfoncement du rivet.
47:19 C'est à cause de ça que la fissure s'est propagée.
47:24 Cette image prouve qu'Arnold Hall et son équipe avaient raison.
47:29 C'est une fissure de fatigue qui s'est aggravée jusqu'à la rupture.
47:32 52 ans après l'enquête la plus révolutionnaire de l'histoire de l'aéronautique,
47:39 Paul Wethy a la preuve que les conclusions de Sir Arnold Hall étaient justes.
47:44 En retraçant le fil des événements et en analysant en détail l'enquête qui a été faite,
47:52 nous allons vous révéler comment l'accident du vol 781 s'est produit.
47:56 10h31, le 10 janvier 1954.
47:59 26 minutes avant la catastrophe, le vol 781 décolle de Rome.
48:05 La cellule de l'avion est recouverte d'un alliage d'aluminium extrêmement fin.
48:12 Des rivets enfoncés durant sa construction ont créé des défauts de fabrication microscopiques.
48:25 A chaque vol, le système de pressurisation soumet le fuselage à d'énormes contraintes.
48:29 Surtout autour des hublots et des portes.
48:33 Les pressurisations répétées transforment les défauts de fabrication en fissures de fatigue
48:40 qui progressent à chaque vol.
48:43 19 minutes avant le drame, le vol 781 monte à 11 000 m d'altitude.
48:52 La pression augmente et la cellule de l'avion subit davantage de contraintes.
48:56 A 10h51, le commandant Gibson envoie un message radio.
49:03 5 secondes avant le drame, une fissure de fatigue atteint 2 cm et l'appareil se désintègre.
49:13 A 10h57, des débris du vol 781 tombent du ciel.
49:17 35 personnes sont tuées.
49:24 Sur l'île d'Elbe, un monument aux victimes de ce drame a été érigé.
49:27 La douleur ne s'oublie pas, mais les enseignements tirés de l'avion sont toujours là.
49:35 Les écrits de la fissure de fatigue sont toujours en place.
49:39 Les écrits de la pression de la pression de l'avion sont toujours sur place.
49:43 Les écrits de la pression de l'avion sont toujours sur place.
49:47 Les écrits de la pression de l'avion sont toujours sur place.
49:52 La douleur ne s'oublie pas, mais les enseignements tirés de l'enquête ont été pour certains une consolation.
49:57 "Ca a réconforté ma mère de voir que les tests qu'elles ont effectués après le drame ont permis de prévenir d'autres accidents."
50:08 4 ans après le drame, le Comet reprend du service, sans obtenir le succès escompté.
50:20 Entre temps, l'américain Boeing a lancé un avion à réaction et se pose en leader du marché aéronautique.
50:25 La compagnie de Havilland Périclite est finie par être rachetée.
50:31 Le Comet aura marqué l'histoire du transport aérien.
50:35 aérien.
50:36 *bruit de moteur*