Eric Revel - "Lampedusa : ce sont des migrants économiques"

Sud Radio

19/09/2023

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00:00 - Tout compte fait, Eric Revelle, bonjour. - Patrick, bonjour.

00:03 - Nous allons nous intéresser à ce dossier des migrants qui a flux en Italie et ensuite sur toute l'Europe.

00:09 Et ils demandent quoi ? Droit d'asile ou immigration économique ?

00:12 - Pour répondre à cette question, Patrick, il faut lister les nationalités des migrants

00:17 qui par milliers sont arrivés sur la petite île de Lampedusa entre l'Italie et la Sicile.

00:21 Quand vous regardez la nationalité de ces migrants, en tout cas telle qu'ils la donnent,

00:26 il y a beaucoup d'ivoiriens, des guinéens, des burkinabés, des maliens.

00:30 Bon, vous l'avez noté, il n'y a aucun pays qui est réellement en guerre.

00:33 Bon, il y a eu des poudres dans certains pays, mais ils ne sont pas en guerre.

00:37 Il y en a même qui sont relativement prospères.

00:40 La côte d'Ivoire, par exemple, a un taux de croissance qui n'est pas négligeable.

00:43 Donc, selon toute vraisemblance, il faut le dire, ces migrants sont des migrants économiques.

00:49 Ce sont des hommes, vous l'avez vu aussi, très peu de femmes et d'enfants,

00:53 qui dans ces conditions, puisque ce sont des migrants économiques,

00:57 devraient logiquement être déboutés du droit d'asile qu'ils demandent.

01:01 Bon, alors la France doit s'honorer, évidemment, toujours, il faut le dire,

01:05 d'ouvrir cette possibilité d'un droit d'asile.

01:07 Mais un droit d'asile qui doit être réformé.

01:09 Vous aimez les chiffres, Patrick ? Je vais vous en donner deux.

01:12 Le droit d'asile, c'est 2 milliards d'euros par an.

01:15 2 milliards d'euros par an en France pour traiter les dossiers.

01:18 Et puis, je vous le rappelle aussi, un débouté du droit d'asile,

01:22 en général, il reste dans le pays.

01:25 Que ces gens fuient la misère ou des conditions difficiles,

01:28 et qu'ils veuillent trouver un travail en France, bon, pourquoi pas.

01:31 - En France ou en Europe. - En Europe, mais...

01:34 Oui, alors, je dis en France ou en Europe, parce que vous avez vu qu'à Menton,

01:37 on vient d'ouvrir un endroit pour la PAF, pour la police des airs et des frontières,

01:43 pour pouvoir traiter les migrants qui sont reçus en France, pour les renvoyer en Italie.

01:48 On verra si ça fonctionne.

01:49 Donc en France ou en Europe, et puis autre chiffre, parce que je vous le donne aussi,

01:54 2 milliards, c'est un chiffre rond, qu'on peut bien retenir,

01:57 c'est aussi ce que coûte le traitement de ce qu'on appelle les mineurs isolés.

02:01 Vous savez, ces jeunes qui sont mineurs ou pas mineurs et qui viennent en France.

02:05 2+2, ça fait quand même 4 milliards d'euros pour le traitement simplement des dossiers.

02:09 Absolument, donc c'est quand même un sujet non négligeable.

02:12 Quels sont les pays que choisissent ces migrants africains, alors ?

02:15 Alors ça c'est très intéressant. Bon, d'après les témoignages,

02:19 ils choisissent en premier l'Allemagne, plutôt, la France, l'Angleterre, voire l'Espagne, mais pas l'Italie.

02:25 L'Italie, c'est un transit pour eux.

02:28 Alors, il faut quand même le noter, pourquoi viennent-ils en Allemagne en tête, en France, en Espagne, en Angleterre ?

02:36 Ben, pour des raisons économiques. Ils disent qu'ils font choix de l'Allemagne pour le travail et la qualité du pays.

02:44 Et la France, plutôt, et ça reboucle avec le sujet précédent, plutôt pour les aides sociales.

02:49 Donc c'est pas inintéressant. Et tout cela, Patrick, au moment où, vous le savez,

02:54 une loi immigration va venir dans le débat parlementaire, avec quoi comme produit clé, si j'ose dire,

03:00 la possibilité de délivrer des titres de séjour transitoires pour les métiers en tension.

03:07 Oui, les fameux métiers en tension.

03:08 Des migrations économiques métiers en tension, des images fortes contre ou pour l'immigration, avec une loi qui va être discutée en France.

03:16 Et puis, un dernier mot au niveau européen, il y a un pacte asile-immigration qui est en discussion.

03:20 Pour l'instant, ça n'avance pas, notamment parce que les pays sont divisés.

03:24 Ah ben oui, oui, alors Schengen, on va le dire, entre nous, c'est un fiasco.

03:27 La brigade Frontex, elle n'a pas les moyens de surveiller les frontières européennes, qui sont de véritables passoires.

03:32 Alors, vous me parlez du pacte asile-immigration, mais ça fait 4 ans, Patrick !

03:36 Ça fait 4 ans que ce pacte asile-immigration est en discussion au niveau des gouvernements et des chefs d'État.

03:42 Donc, il n'avance pas. Alors, sauf à rétablir des frontières nationales, oui, la solution passe sans doute pour l'Europe.

03:48 Mais pour quelle solution ?

03:50 Et puis, je vous le rappelle, les accords de Dublin, vous savez, qui permettent d'imposer des quotas de migrants

03:56 suivant qu'ils sont arrivés en Espagne, en Italie ou en Grèce, et ben ça aussi, ça ne fonctionne pas.

04:02 Donc, en réalité, oui, tout compte fait, on est dans une impasse.

04:05 Oui, et nous en reparlerons tout à l'heure probablement avec l'invité de Jean-Jacques Bourdin à 8h30.

04:10 Jean-Jacques reçoit David Lysnard, c'est le maire de Cannes et puis c'est le représentant aussi des maires de France.

04:16 Ce sera tout à l'heure à 8h30.

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