Sophie Audugé rapporte les propos choquants d'un chef d'établissement minimisant le harcèlement scolaire.

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il y a 2 ans

Déléguée générale SOS Éducation, Sophie Audugé rapporte les propos choquants d'un chef d'établissement minimisant le harcèlement scolaire.

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00:00 pas fait isolé, malheureusement, pour reprendre le suicide affreux et le parcours affreux

00:06 de souffrance de Lindsay, qui avait été attaqué devant les portes de son établissement, où

00:11 l'établissement a considéré qu'il n'avait pas à intervenir.

00:13 Évidemment, c'est très difficile d'enchaîner après ces mots-là, bien sûr, quand on connaît

00:22 l'issue pour Nicolas et pour sa famille.

00:24 Gabriel Attal a eu le mérite, que n'avait pas du tout eu Papa Ndiaye, d'appeler immédiatement

00:33 la famille et de ne rien mettre sous le tapis.

00:35 Ça, moi, je pense qu'il faut quand même lui reconnaître ça.

00:39 Ça veut dire que là, il dit d'une certaine manière « avec moi, le pas de vague, j'en

00:45 ferai plus, il n'y en aura plus ». Moi, je pense qu'il faut entendre ça.

00:49 Et d'ailleurs, je profite d'être à votre micro pour m'adresser à Gabriel Attal et

00:53 pour lui dire que nous avons, nous, des audios de chefs d'établissement qui tiennent des

00:57 propos de cette nature-là.

00:58 Vous avez en votre possession ?

01:00 Absolument, absolument.

01:02 Des propos du type, je vais reprendre exactement, le harcèlement.

01:07 On en fait beaucoup à la télé, mais on se rend compte qu'il n'y en a pas beaucoup

01:11 d'enfants qui se suicident.

01:12 Sophie, dis-je, par exemple, quand vous avez des audios, c'est-à-dire qu'ils ont été

01:17 enregistrés par les parents ?

01:18 Je veux dire que c'est des parents qui, comme les parents de l'INSEE, comme les parents

01:22 de Nicolas, découvrent.

01:25 Je rappelle qu'il y a… Le harcèlement n'est pas nouveau.

01:28 Il y a un rapport d'Erwann Balanon qui date d'octobre 2020, qui fait un état extrêmement

01:33 précis et qui d'ailleurs rappelle qu'il n'y a pas eu de grande enquête scientifique

01:38 sur le harcèlement au niveau national en France.

01:41 On sait, pour parler de chiffres, que 10% des enfants sont concernés.

01:44 On sait que l'absentéisme, pour 25% de l'absentéisme, c'est une cause.

01:49 La cause est le harcèlement de ces enfants-là.

01:51 On sait qu'un quart des enfants qui ont été victimes de harcèlement ont pensé à

01:55 se suicider.

01:56 Ces données, on les a.

01:57 On les a depuis longtemps.

01:58 Et nous, on a fait également avec l'IFOP une enquête où on a près de 40% des parents

02:03 qui nous disent que leurs enfants ont subi une agression verbale.

02:06 C'est 63% en zone d'éducation prioritaire.

02:08 Du harcèlement, c'est-à-dire des éléments à répétition, c'est 32%.

02:13 C'est 56% en zone d'éducation prioritaire.

02:15 Des agressions physiques, c'est 25%.

02:17 51% en réseau d'éducation prioritaire.

02:20 Et pour les agressions sexuelles, c'est 15% et presque 50% en réseau d'éducation prioritaire.

02:25 C'est les parents qui disent que c'est arrivé à leur enfant dans l'année dernière.

02:29 Je m'arrête sur ce que vous avez dit aussi parce que ça va être certainement repris,

02:33 c'est-à-dire ces audios avec une pression qui est mise sur ces parents.

02:37 Comment on peut aider maintenant ces parents-là pour que ça ne se termine pas comme...

02:41 Est-ce qu'il faut en appeler au ministre de l'éducation ?

02:44 Est-ce que vous en appelez au ministre ?

02:46 Oui, moi j'en appelle à Gabriel Attal,

02:48 qu'il continue sur ses premières annonces,

02:52 qui sont des annonces courageuses.

02:53 Moi j'ai envie de lui faire confiance.

02:56 J'ai envie de lui faire confiance sur cette enquête.

02:59 On sait tous qu'avant même de commencer la rentrée,

03:01 il avait rencontré les parents de l'INSEE,

03:03 il s'était engagé à ce que tout soit fait

03:05 et à ce que la mort de l'INSEE ne soit pas sans effet et sans conséquence

03:11 pour protéger les autres enfants.

03:12 Il y a aujourd'hui une pression qui est telle sur l'éducation nationale,

03:18 à laquelle on demande tout,

03:19 avec un ensemble d'indicateurs qui sont aberrants.

03:21 On en parle souvent, cet indicateur du climat social,

03:24 qui fait que ça détruit la réputation des établissements.

03:28 Il faut lever cet indicateur.

03:29 Il ne sert à rien s'il empêche que les situations de harcèlement soient vues et dénoncées.

03:37 Il y a également un problème de déshumanisation de ce corps professoral.

03:41 [Musique]

03:45 [SILENCE]

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