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  • 15/09/2023

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Transcription
00:00 Nous sommes le vendredi 15 septembre, vous avez choisi France Bloc Citanie, pratiquement 8h15.
00:04 On passe cinq minutes avec Barbara Minck, chargée de communication pour l'association
00:08 Pompiers de l'urgence internationale, également pompier à Caraman en Haute-Garonne.
00:12 Bonjour Barbara Minck. Bonjour à vous.
00:15 Alors une semaine après le séisme meurtrier au Maroc qui a fait près de 3000 morts,
00:20 plus de 5000 blessés, on prend des nouvelles. Contrairement à d'autres pays,
00:25 la France n'a pas eu d'autorisation pour partir là-bas. Je crois que vous avez fait
00:29 une nouvelle demande au consulat du Maroc à Bordeaux hier pour tenter d'aller sur place.
00:34 Est-ce que vous avez une réponse ?
00:35 Alors non, je n'ai pas de réponse à vous donner. Donc on est toujours dans l'attente.
00:39 Bon après un certain temps s'est écoulé, maintenant comme vous l'avez dit,
00:42 donc les besoins ont changé aussi. Donc de toute manière un déploiement de notre part
00:46 ne serait plus comme on l'avait initialement prévu. Donc voilà, on attend.
00:50 Quelle est la plus-value justement de votre association Pompiers de l'urgence internationale ?
00:55 Vous êtes des professionnels du sauvetage. Trouver des survivants dans les décombres d'un séisme,
01:00 c'est une de vos spécialités ?
01:02 Alors c'est notre toute première mission. Effectivement quand on se déploie,
01:05 c'est pour venir en aide et sortir des victimes vivantes des décombres.
01:09 Alors évidemment ce n'est pas un scénario qui se produit souvent parce que d'ici qu'on arrive,
01:13 un certain temps s'est écoulé. Et puis bon il y a d'autres facteurs aussi qui rentrent en ligne de compte.
01:18 Mais au mois de février dernier, d'ailleurs j'étais venue vous voir à ce moment-là,
01:22 nous avions pu effectivement extraire deux victimes vivantes des décombres.
01:26 En Turquie ?
01:27 En Turquie oui.
01:28 Et jusqu'à quand on peut espérer sauver des personnes ?
01:31 Est-ce que là, une semaine après, on pense que c'est trop tard ?
01:35 Ben écoutez, il y a toujours de l'espoir. En Haïti en 2010, nous avions extrait deux victimes,
01:40 deux très jeunes victimes, une petite fille de 4 ans et un bébé de 28 jours.
01:44 6 jours et 7 jours après le séisme. Ce qui était juste incroyable en fait.
01:49 Quels sont vos moyens sur place pour arriver à ces sauvetages ?
01:53 J'imagine qu'il y a du matériel, des chiens aussi ?
01:57 Alors nous nous déployons avec du matériel, du matériel de recherche et de sauvetage,
02:01 pour percer déjà, pour étayer, ensuite pour pouvoir extraire une victime.
02:07 Nous avons effectivement du matériel d'écoute aussi, des caméras, et nos chiens de sauvetage.
02:12 Nos chiens ont été absolument extraordinaires en Turquie et comme sur d'autres missions.
02:16 C'est eux qui ont permis de marquer les victimes vivantes et de nous dire
02:20 "c'est là qu'il faut creuser, c'est là qu'il faut intervenir vite".
02:22 Vous êtes en Haute-Garonne beaucoup de bénévoles pour cette association ?
02:26 Alors nous sommes 8 maintenant qui sommes affiliés au service départemental d'incendie et de secours de la Haute-Garonne.
02:32 Donc des professionnels et des volontaires comme moi-même.
02:35 Alors quand on est bénévole, volontaire comme vous, on quitte tout quand il y a une catastrophe du jour au lendemain
02:41 parce que vous avez un travail à côté. Comment ça se passe ?
02:44 Oui c'est vrai, ce n'est pas toujours évident à gérer ce qui se passe.
02:47 Je vais prendre le cas du Maroc. Nous avons reçu un SMS pour nous dire
02:51 "potentiel déploiement au Maroc pour venir en aide à la population après la catastrophe.
02:55 Disponible ? Oui/Non ?"
02:57 Donc en quelques minutes, on répond si on peut éventuellement partir.
03:01 On a quand même une idée approximative des dates.
03:04 Et après, il y a des aménagements à faire simplement au niveau de sa vie personnelle aussi
03:08 et puis au niveau de sa vie professionnelle.
03:10 Donc certains de mes collègues qui sont des professionnels ont des conventions.
03:13 D'ailleurs d'autres aussi, des volontaires ont des conventions avec leurs employeurs.
03:16 Et puis pour d'autres, on va simplement poser des jours de congé pour pouvoir partir.
03:21 Alors vous disiez, aujourd'hui, une semaine après, en effet, ce n'est pas la même tâche à effectuer sur place.
03:27 Là, l'urgence c'est quoi ? C'est approvisionner par exemple les sinistrés en eau potable, en électricité ?
03:33 Alors l'eau potable, c'est toujours un grand besoin effectivement.
03:37 Et ce que je me suis laissé dire, nous avions un collègue sur place
03:40 qui rendait visite à sa famille, un pompier franco-marocain,
03:44 qui me disait hier que finalement les grands besoins aujourd'hui, c'est du logement.
03:48 C'est des tentes, des toiles de tentes et aussi peut-être de quoi faire la cuisine.
03:52 Donc pour cuisiner, des bouilloires, des réchauds, ce genre de choses.
03:57 En Libye, des secouristes s'activent aussi à la recherche de milliers de personnes
04:01 portées disparues après des inondations qui ont dévasté la ville côtière de Derna.
04:05 Est-ce qu'en Libye, vous allez déployer une équipe ?
04:08 Non, alors au début, il est vrai que le même processus s'est enclenché,
04:12 savoir si nous pourrions constituer une équipe.
04:15 Et effectivement, plusieurs personnes à nouveau se sont dites disponibles.
04:19 Et puis après avoir regardé de plus près la situation,
04:21 il est vrai que c'est un pays quand même compliqué, c'est une zone de conflit.
04:25 Donc pour une petite association comme la nôtre,
04:27 nous ne sommes pas évidemment la Croix-Rouge par exemple,
04:30 ou d'autres organisations de ce type.
04:32 Une petite organisation comme la nôtre, c'est difficile de se déployer.
04:35 Il faudrait un convoi armé, il faudrait être accompagné.
04:38 Donc voilà, ce genre de choses fait que nous avons levé l'alerte.
04:41 En revanche, si nous pouvons venir en aide au pays,
04:44 nous le ferons malgré tout, comme nous avons pu le faire par le passé,
04:47 notamment pour l'Ukraine, etc.
04:49 Une dernière question Barbara Mink, est-ce qu'en France,
04:51 nous sommes prêts en cas de séisme, en cas de catastrophe de grande ampleur,
04:55 justement, à sauver des victimes très nombreuses ?
04:59 Alors je dirais qu'on a eu quand même plusieurs catastrophes,
05:03 qui se sont produites chez nous, des tempêtes importantes,
05:05 ce genre de choses.
05:06 Et puis on apprend, c'est toujours comme ça d'ailleurs,
05:08 que les secours s'organisent.
05:11 On apprend de nos erreurs, on s'entraîne, on a des exercices.
05:15 On a aussi des unités de sécurité civile,
05:17 on a des ONG comme Pompiers de l'urgence internationale.
05:20 Donc la chaîne des secours s'organise très bien.
05:22 Et d'ailleurs, il semble que ce soit le cas aussi au Maroc.
05:25 Ils ont une chaîne de secours efficace.
05:27 Merci beaucoup Barbara Mink.
05:29 Je rappelle que vous êtes chargée de communication
05:31 pour l'association Pompiers de l'urgence internationale
05:33 et les pompiers bénévoles volontaires à Caraman, Haute-Garonne.

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