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  • 14/09/2023
TOUCHE PAS À MON POSTE : 100% médias, 100% darka ! 


Du lundi au vendredi à 18h45 sur C8.


Tous les extraits et émissions de "Touche pas à mon poste" sont à retrouver sur MyCANAL : https://www.canalplus.com/c8/tpmp/touche-pas-a-mon-poste




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Transcription
00:00 Est-ce que tu peux nous expliquer, vous, vous faites ce qui est votre métier au quotidien ?
00:04 Déjà, vous êtes médecin généraliste, c'est ça ?
00:07 – Tout à fait, médecin généraliste, oui, c'est mon vrai métier en fait.
00:10 Je fais ça, des contrôles pour les arrêts de travail de façon très accessoire.
00:13 – D'accord, c'est ça.
00:14 Et en plus, vous faites des contrôles pour les arrêts de travail, ça c'est accessoire.
00:17 Alors expliquez-le à nos téléspectateurs, c'est qu'en fait vous contrôlez
00:19 que les personnes sont bien malades quand elles…
00:22 – Voilà, j'ai une entreprise qui est spécialisée dans les contrôles d'arrêts de travail,
00:26 qui me missionne pour aller vérifier que les arrêts de travail sont justifiés ou parfois non.
00:32 Je dois dire qu'en général, 9 fois sur 10, ils sont justifiés, c'est exceptionnel.
00:38 – Là, vous faites un contrôle sur cet homme, c'était en plein mois d'août,
00:45 qui vous a envoyé chez lui, c'est la société pour qui vous travaillez ?
00:49 – C'est une société qui m'a missionné pour aller contrôler l'arrêt de travail de cette personne
00:54 qui habitait dans le centre de Nice, une personne tout à fait classique.
01:00 – Vous ne connaissiez pas du tout cette personne ?
01:01 – Que je ne connaissais pas du tout, je n'ai pas du tout de lien non plus
01:04 ni avec l'entreprise qui missionne, qui demande la contrôle.
01:08 – Vous êtes missionné, vous allez directement chez le…
01:09 – Moi je suis totalement indépendant, je viens voir et je demande des explications
01:13 sur la raison de l'arrêt de travail, en fait je demande de quelle maladie il souffre.
01:17 – Ça s'était toujours bien passé avant ?
01:19 – Ça se passe toujours bien, exceptionnellement,
01:21 parfois les gens sont un petit peu agressifs parce que ça ne leur plaît pas
01:24 qu'on vienne contrôler leur arrêt de travail.
01:26 – Comment ça se passe, vous tapez directement aux portes ?
01:28 – Je vais à l'adresse, je sonne et…
01:30 – N'importe quand, vous ne prévenez pas bien entendu ?
01:32 – Il y a des heures où ils sont obligés d'être chez eux, en principe.
01:36 – D'accord, c'est normal.
01:37 – Donc aux heures où ils sont obligés d'être chez eux,
01:39 il m'arrive assez fréquemment que les gens ne soient pas chez eux.
01:42 – C'est ça.
01:43 – Alors ça, je ne sais pas ce qui se passe à l'heure.
01:45 – Exactement, bon là, il se trouve que la personne était chez lui,
01:49 vous allez contrôler cet homme, vous arrivez, vous sonnez,
01:54 qu'est-ce qu'il vous dit déjà ?
01:55 – Il ouvre, apparemment il n'était pas ravi de me voir,
01:59 je lui explique la raison pour laquelle je viens me voir.
02:03 Habituellement les personnes me laissent entrer chez eux
02:05 pour que je puisse m'asseoir et écrire quelque chose,
02:07 là il a refusé que je puisse entrer, j'ai dit "il n'y a pas de problème,
02:10 on va m'expliquer ça sur le palier de la porte".
02:12 – Vous êtes sur le palier de la porte.
02:14 – Sur le palier, voilà, bon, donc je lui ai demandé les raisons
02:17 de son arrêt de travail et tout de suite il s'est mis en colère
02:20 en m'expliquant que son patron était moins que rien,
02:24 je ne sais pas s'il m'a dit le terme "bandit" mais enfin
02:27 c'était plus ou moins un escroc, qu'il ne respectait rien
02:31 dans les règles de travail, etc.
02:33 Alors j'ai essayé de le calmer en lui disant "Monsieur,
02:35 moi je ne suis pas dans l'entreprise, je ne sais pas ce qui se passe
02:38 avec votre employeur, peut-être que vous avez raison,
02:40 qu'il se comporte mal votre employeur, mais moi je suis là pour savoir
02:44 si vous êtes malade".
02:45 – Exactement.
02:46 – Un arrêt maladie c'est quand on est malade, par définition.
02:48 – Vous êtes toujours sur le palier de la porte.
02:50 – Toujours sur le palier de la porte.
02:51 – Donc là au début on a l'impression qu'il se confie à vous,
02:54 qu'il vous dit "voilà moi je…".
02:56 – Voilà, la plupart du temps ça se passe très bien,
02:58 les gens m'expliquent, il y a une relation, je leur donne même
03:00 parfois des conseils, voilà, comme je le fais dans mon cabinet.
03:04 Mais là il était vraiment très en colère vis-à-vis de son patron
03:07 et je pense, ce qui est dommage c'est que c'est souvent
03:10 les personnes qu'on contrôle, on a l'impression qu'on est
03:12 le représentant du patron, ce qui n'était pas du tout le cas
03:14 parce que moi je ne le connais pas le patron et puis je n'ai aucun intérêt
03:17 à aller dans un sens ou dans l'autre.
03:20 J'essaie d'être objectif, de dire, je pense que en général
03:23 9 fois sur 10 l'arrêt est justifié, de temps en temps il ne l'est pas.
03:26 C'était le cas.
03:27 – C'était le cas, vous avez tout de suite senti que ça n'était pas le cas.
03:30 – Oui, je lui ai expliqué que le fait d'être en colère
03:33 contre son patron, même si son patron n'était pas très correct,
03:36 ça ne justifie pas un arrêt maladie.
03:38 – C'est ça.
03:39 – Parce que là je suis en train de voir s'il est malade ou pas
03:41 et il était simplement en colère, la colère c'est pas…
03:43 – Donc là vous l'avez dit, vous êtes simplement en colère,
03:45 pour moi vous n'êtes pas malade.
03:46 – Voilà, exactement, en pleine forme.
03:49 – Donc votre arrêt maladie n'est pas justifié.
03:52 – Je lui ai expliqué que j'étais désolé,
03:54 parce que c'est toujours embêtant de contrarier les gens,
03:56 mais que moi je ne pouvais pas justifier son arrêt maladie.
03:59 – Alors, qu'est-ce qui s'est passé, parce qu'on a vu les photos derrière
04:04 qui nous ont bouleversé, je vous le dis docteur,
04:07 vraiment, comment, là on a l'impression que c'est une discussion assez courtoise,
04:12 il se confie à vous, comment ça a basculé dans cette violence ?
04:16 – Il y a toujours une grande tension de son côté,
04:19 il restait sur la colère vis-à-vis de son patron,
04:22 et je n'ai pas réussi à le faire comprendre que moi j'avais rien à voir avec son patron,
04:26 il me confondait un peu avec son patron.
04:29 Donc à chaque fois on est obligé, l'entreprise nous demande
04:33 de tendre un document à la personne, comme quoi on est bien venu le contrôler,
04:38 et malheureusement on doit lui dire notre avis,
04:42 si on est d'accord avec l'arrêt ou pas.
04:45 Là j'ai dit "Monsieur, maintenant il faudrait que vous signiez le document,
04:48 comme quoi je suis venu vous voir et que j'ai constaté que votre arrêt n'était pas justifié".
04:51 Il m'a arraché le papier des mains, et là immédiatement il m'a envoyé un percute,
04:55 un coup de poing dans le visage.
04:57 – Pas direct ? – Direct.
04:59 Donc j'étais très très surpris, moi je ne m'attendais pas à ça,
05:02 ça n'arrive jamais cette histoire-là.
05:05 Parfois j'ai eu quelques insultes de la part, dans l'occasion d'un contrôle,
05:10 mais jamais on est arrivé à la violence, j'aurais jamais imaginé ça.
05:15 – Donc là il vous met un coup de poing ?
05:17 – Direct, je n'ai même pas eu le temps de savoir ce qui m'arrivait.
05:20 Et puis non seulement il me met un coup de poing,
05:22 mais il m'a tabassé comme… moi je pensais qu'il voulait me tuer, sincèrement.
05:26 La façon dont il se jetait sur moi…
05:28 – Ça a basculé ?
05:31 – Instantanément, d'une seconde à l'autre.
05:34 Il est passé de la colère à une espèce de furie, je ne sais pas.
05:38 J'ai eu très peur, parce que je me disais il va me tuer ce type-là.
05:41 Moi je n'ai pas les moyens de me défendre, je ne suis pas habitué à me bagarrer,
05:44 en plus je ne suis pas un bagarreur.
05:46 Et donc heureusement, Dieu merci, nous étions sur le palier,
05:49 et je n'étais pas chez lui.
05:50 Mais si j'avais été chez lui, je ne sais pas ce qu'il m'aurait fait.
05:53 Et en plus on était au rez-de-chaussée.
05:54 – Donc là il se jette sur vous, qu'est-ce qu'il fait, il vous assaille ?
05:57 – Il m'a donné des coups de poing de partout, il m'a arraché la peau de la main,
06:01 il m'a fait une ouverture au visage, j'ai eu sept points de suture,
06:05 j'ai eu des côtes fêlées, j'avais mal partout.
06:07 – Ça a duré combien de temps ?
06:08 – Ça a duré quelques petites minutes, parce que j'ai réussi à m'enfuir dans la rue,
06:14 même avec lui qui courait derrière en essayant de me tabasser.
06:18 Heureusement dans la rue il y avait quelques passants,
06:20 dont un passant qui était assez courageux puisqu'il s'est interposé,
06:24 il était assez costaud, et là l'autre, l'agresseur s'est calmé quand même,
06:29 il ne m'a pas couru après parce qu'il y avait la personne entre nous deux.
06:32 Je me suis éloigné le plus vite possible à ce moment-là,
06:35 mais il continuait à m'insulter de loin dans la colère, il n'arrivait pas à se maîtriser.
06:40 Le passant, Dieu merci, a eu le réflexe d'appeler la police immédiatement avec son portable,
06:44 qui est arrivé dans les 5-10 minutes très rapidement.
06:47 – Donc là on a vu votre état, qu'est-ce que vous vous êtes dit à ce moment-là ?
06:50 Vous vous êtes dit "il va me tuer" ?
06:51 – À ce moment-là je me suis dit "il était en train de me tuer ce type-là",
06:55 c'était évident, il s'acharnait sur moi.
06:58 – Mais qu'est-ce qu'il vous disait ?
07:00 – Je ne me souviens plus du terme exactement, il me traitait de tous les noms,
07:04 espèce de salopard, "tu ferais mieux de prendre ta retraite plutôt que d'emmerder les gens",
07:09 des choses comme ça, très agressif, très insultant, c'est des insultes.
07:17 – Ce qui est fou c'est la bascule entre la discussion que vous avez eu au début
07:22 et là cet acharnement sur vous, donc là la police arrive,
07:26 vous êtes dans un piteux état ?
07:28 – Oui, la police est arrivée donc je me suis…
07:32 je suis parti me rendre aux urgences de la vie à une clinique pas très loin,
07:36 je suis allé à la clinique pour me faire recoudre.
07:40 – Donc ça a été quoi les séquelles ?
07:42 – Les séquelles c'est pendant plusieurs semaines j'avais surtout mal au côte,
07:46 j'avais mal à la mâchoire aussi, j'arrivais difficilement à marcher,
07:49 à manger pardon, marcher ça allait encore, et puis voilà des douleurs un peu partout,
07:55 puis surtout j'étais très inquiet parce que je me disais ce type-là,
07:59 comme vous l'avez dit tout à l'heure, le procureur a demandé qu'il soit gardé…
08:04 – Alors justement parce que là la police arrive, qu'est-ce qui se passe ?
08:07 Il l'interpelle ?
08:09 – Il l'interpelle, il l'emmène tout de suite et puis il était en garde à vue,
08:11 je ne sais pas 24 heures ou 48 heures, et donc le procureur a demandé
08:15 qu'il soit gardé en garde à vue en attendant une expertise psychiatrique
08:19 parce que bon on ne sait pas ce qui se passait dans sa tête,
08:21 et donc le juge a décidé qu'il leur mettait en liberté,
08:25 ça je n'ai pas compris du tout parce que…
08:27 – Ça c'est incroyable, si vous nous rejoignez à 21h06,
08:30 écoutez moi je ne comprends pas, Jean-Yves franchement je vous dis,
08:33 moi j'ai vu vos photos, j'ai vu votre état, je vous jure j'ai pensé à vous tous les deux.
08:38 – J'ai passé un mauvais quart d'heure, ça c'est la même corpuscite.
08:41 – Vraiment on va vous en rigoler aujourd'hui.
08:42 – J'en ris maintenant mais c'est un rire un peu nerveux parce que…
08:45 – Bien sûr, je pense que vous avez eu très peur.
08:47 – Il a échappé belle quoi.
08:48 – Vous avez eu très très peur ?
08:49 – J'étais terrorisé.
08:50 – Vous avez porté plainte contre lui bien entendu.
08:52 – Comment ?
08:53 – Vous avez porté plainte contre lui.
08:54 – Ah oui bien entendu, le lendemain je lui avais porté plainte.
08:56 – Donc là il est en garde à vue, qu'est-ce qui se passe après ?
08:58 Parce que c'est ça qu'on a envie de savoir.
09:00 Donc là il vous roue deux coups, pour rien, voilà.
09:04 – Oui tout à fait injustifié, il n'y a aucune excuse.
09:07 – Il est mis en garde à vue et qu'est-ce qui se passe après ?
09:09 – Ah ben moi je n'en sais rien,
09:11 moi j'attendais d'avoir des nouvelles d'une expertise psychiatrique.
09:14 – Bien sûr.
09:15 – Pour être un petit peu peut-être rassuré je ne sais pas,
09:17 de voir ce qui se passait dans la tête de cet individu,
09:20 tellement colérique, c'est quand même inquiétant.
09:23 Mais moi je dirais, je vous remercie de m'avoir invité,
09:26 parce que cet événement m'incite à penser qu'on est dans une société
09:32 qui tolère la violence finalement, qui la banalise quelque part.
09:36 On a l'impression que c'est un peu normal, chacun fait son coup de poing.
09:39 – C'est incroyable parce qu'on a la chance que vous soyez là aujourd'hui,
09:43 mais je vous dis, ça aurait pu être beaucoup plus grave.
09:46 – Oui.
09:47 – Avec ce coup de bite et les coups qu'il vous a assainis.
09:49 – Oui, moi je suis sous anticoagulant,
09:51 je tombais par terre à une fracture du crâne,
09:53 je pouvais rester sur le carreau, une hémorragie cérébrale, je sais.
09:56 – Non mais vous vous rendez compte, et donc là, aujourd'hui,
09:58 ce monsieur, il est chez lui en train de nous regarder.
10:02 – Je ne sais pas s'il me regarde, mais en tout cas,
10:05 c'est quand même très inquiétant,
10:07 pour moi, parce que je suis inquiet, parce que je me dis toujours,
10:10 moi j'ai installé une caméra dans mon cabinet,
10:12 mais autant il connaît mon arnaque, c'est pas très bien venir,
10:14 finir son œuvre, s'il a la haine contre moi, je ne sais pas moi.
10:19 – Aujourd'hui, vous avez peur de le retrouver ?
10:21 – Oui.
10:22 – Vous savez que là, il est libre actuellement.
10:24 – Complètement, oui, je suis inquiet, je fais un petit peu attention
10:27 là où je vais, j'essaie de ne pas me trouver tout seul dans une rue,
10:30 voilà, je regarde un peu autour de moi, parce que je ne suis pas tranquille,
10:34 c'est certain.
10:35 – Et comment ça se fait qu'il ait été remis en liberté, Gilles ?
10:37 – Quelques jours après, un juge de la détention et des libertés,
10:39 c'était le 8 août l'agression, le 14 août, le juge a estimé
10:43 qu'il pouvait être remis en liberté avec juste interdiction, bien sûr,
10:46 de vous contacter par quelques moyens que ce soit.
10:48 – Heureusement, oui, évidemment, c'est incroyable.
10:51 – C'est incroyable, donc là il est libre, il est libre,
10:53 il a juste l'interdiction, celle-là, et de quitter le département.
10:56 Et il aurait dû être jugé, en comparution immédiate,
10:58 mais il a demandé un délai, donc le procès n'aura lieu que 12 février prochain.
11:02 Donc il est libre, totalement libre, et pour vous, c'est un danger.
11:06 – Il était alcoolisé ? Il avait l'air bizarre ?
11:09 – Non, c'était une personne colérique.
11:12 – Oui, et pas sous emprise ?
11:14 – Il était en colère, mais je n'ai pas du tout l'impression
11:16 qu'il était alcoolisé, ni drogué, ni quoi que ce soit.
11:19 C'est ce que j'ai dit à la police quand il m'a interrogé,
11:21 je n'ai pas cette impression-là.
11:23 – Et donc aujourd'hui, Gilles, cette personne est dehors ?
11:25 – Totalement libre, je pense qu'il regarde, comme vous le disiez là,
11:27 il est dehors, il est chez lui, et ce qui moi m'étonne beaucoup,
11:30 c'est que vu l'ampleur des violences, vous avez vu 10 jours d'ITT,
11:34 il risque, non mais ce que je veux dire, c'est que cette personne risque de la prison,
11:38 vu l'ampleur des violences, il risque 3 ans de prison.
11:40 Remettre quelques jours après, en liberté, quelqu'un qui risque 3 ans de prison,
11:43 c'est ahurissant.
11:44 – Mais au-delà de ça, c'est ce qui est incroyable, je vous dis,
11:48 moi je pense à Jean-Yves, et je pense, demain, il est colérique,
11:51 il peut être demain, dans un magasin, il y a un mec qui lui dit,
11:54 non, je ne peux pas, je vais fermer, et il…
11:57 Non mais les mecs, c'est un danger public qui est quand même dehors.
12:01 Parce que Jean-Yves, je le vois, je ne vois pas Jean-Yves, voilà,
12:04 mal lui parler, ou Jean-Yves, c'est juste son travail.
12:07 – Comme lui-même.
12:08 – On voit que c'est quelqu'un, bien sûr, comme lui-même,
12:10 on voit que c'est quand même un mec qui est…
12:12 – Personne ne fait ça.
12:13 – Il y a les deux fils qui ne se touchent pas.
12:14 Non mais c'est vrai.
12:15 Donc aujourd'hui, vous habitez toujours à Nice.
12:18 – Oui, oui, en Camélie, à Nice.
12:20 – Et donc, vous venez dans la peur de vous dire, il peut revenir.
12:23 – Je suis inquiet, je suis inquiet.
12:25 – C'est pas votre place, on aurait été pareil.
12:27 – C'est sûr, c'est logique.
12:29 – On vous dit quoi ?
12:30 Juste, Jean-Yves, moi, cette histoire, et je suis sûr que vous qui nous regardez,
12:34 encore une fois, on vit dans un pays de fous.
12:37 Non mais je vous jure, il n'y a rien qui tourne rond,
12:40 tout marche à l'envers, on marche sur la tête ici.
12:42 Et vous avez eu raison de parler de banalisation de la violence.
12:45 Aujourd'hui, ils ont dû se dire, ça va, il n'a eu que 10 jours d'ITT,
12:49 regarde, aujourd'hui, il est debout, ça va bien, on passe à autre chose.
12:52 Alors que ça aurait pu être un drame, et vous avez eu de la chance,
12:55 Jean-Yves, on est content que vous soyez là.
12:57 Mais aujourd'hui, est-ce que vous avez appelé la police ?
13:00 Est-ce que vous avez essayé d'avoir des contacts pour savoir ?
13:02 Ils vous disent quoi quand vous dites, mais vous vous rendez compte, le mec est dehors ?
13:06 Ils vous disent quoi, la police ? Même votre famille, elle dit quoi ?
13:10 – Eh, mon ami, je suis rapproché d'un avocat pour essayer d'avoir plus d'informations,
13:15 il m'a répondu, on ne peut rien.
13:17 Le juge a décidé qu'il était sorti, il est sorti, c'est tout.
13:19 – Jean-Yves, vous avez des enfants ? – Oui.
13:21 – Non mais, je me mets à leur place.
13:24 Excusez-moi, parce que là, moi, il se passe ça, mon père, il se passe ça,
13:27 ils n'ont pas eu un moment où se dire, aussi,
13:30 à un moment, ils ont dû avoir des choses qui leur venaient en tête,
13:34 qui n'étaient pas, ils ont dû se dire, on va aller le voir, quand même, non ?
13:37 Enfin, il ne fallait pas, mais peut-être aller lui parler,
13:39 lui dire ce qui s'est passé.
13:41 – Aller parler à cet individu-là ? – Oui, non.
13:44 – J'avoue que moi, j'éviterais de le rencontrer, parce que…
13:47 – Ça touche ses proches et sa famille, sa mère, en fait, ça rend dingue.
13:51 Il y a un moment où il y a quelqu'un qui agresse ton père ou ta mère,
13:54 moi, je sais que je vrille, on touche à quelqu'un de ma famille.
13:57 – Oui, mais c'est toi qui vas risquer au final, et même pas l'agresseur.
13:59 – C'est une sorte d'instinct de protection qui est plus fort que tout.
14:02 – Non, mais après, Jean-Yves, moi, je le vois aujourd'hui,
14:04 moi, j'ai surtout peur pour lui, donc aujourd'hui,
14:06 il ne peut pas approcher Jean-Yves, mais bon.
14:08 – Moi, j'aimerais bien qu'on m'explique la comparution immédiate.
14:11 J'aimerais bien qu'on m'explique ce que c'est la comparution immédiate,
14:13 parce qu'il y a eu une comparution immédiate il y a peu de temps,
14:16 l'année dernière, ou fin de la saison, où un chocolatier s'est fait taper.
14:19 Il y a eu une comparution immédiate tout de suite.
14:21 Les mecs, ils ont eu tout de suite la comparution immédiate.
14:23 Et lui, pourquoi il a fait appel et s'est reculé ?
14:25 Et quand je vous dis justice à deux vitesses, vous me dites non, c'est pas vrai.
14:29 – Non, mais là, on n'est pas entré dans un débat.
14:30 – Ah oui, mais… – La comparution immédiate, j'ai pas compris, moi.
14:32 – On est sur le témoignage de Jean-Yves.
14:34 Il paraît qu'aujourd'hui, vous vous baladez avec toujours une bombe lacrymogène.
14:38 – J'ai une bombe lacrymogène dans une poche, pour essayer de me rassurer un peu.
14:42 D'autre côté, la mairie de Nice m'a offert un petit appareil
14:45 qui permet d'appeler la police instantanément, en me situant géographiquement.
14:49 Donc, ça me rassure un peu, mais le temps que la police arrive…
14:53 – Vous avez une appréhension, maintenant, forcément, quand vous allez taper aux portes ?
14:57 – Je fais attention à ce que je dis, et puis maintenant,
15:01 j'ai obtenu des entreprises qui m'emploient pour les contrôles de ne plus donner mon avis.
15:06 – D'accord.
15:07 – Je dis à la personne qui m'explique la raison de l'arrêt de travail,
15:09 et je dis au revoir, monsieur.
15:11 – Donc, c'est double peine, en fait.
15:12 – Double peine, c'est pour vous, vous avez été agressé, en plus, vous avez peur.
15:17 Lui, il est en liberté, en fait, tout est à l'envers.
15:20 Le monde est complètement…
15:21 – Le monde est à l'envers, je vous le dis, le monde est à l'envers.
15:23 – Il y a une bombe acrymogène sur lui.
15:25 – On marche sur la tête.
15:26 – D'autant plus que je crois que son affaire est très claire,
15:29 il n'a aucune circonstance d'atteinement,
15:31 donc je ne vois pas très bien pourquoi ça a été reporté.
15:33 Il n'a pas à se défendre, son avocat, je ne suis pas à sa place.
15:37 Qu'est-ce qu'il peut dire, l'avocat ?
15:39 – C'est indéfendable, c'est indéfendable.
15:41 – Indéfendable, oui, absolument.
15:42 Aujourd'hui, vous m'avez donné un livre "L'humanité, solidaire, consciente et responsable",
15:47 on a l'impression, Jean-Yves, que vous êtes choqué par la société d'aujourd'hui.
15:53 – Complètement, parce que toute ma vie, ça a été du dialogue avec mes patients,
15:57 essayer de leur faire du bien.
15:59 C'est d'ailleurs pour ça que j'adore mon métier,
16:01 c'est que j'ai l'impression de faire du bien,
16:02 et mes patients me le disent, "merci docteur", on me le dit tout le temps.
16:05 Et ça, vous pouvez savoir comme c'est gratifiant.
16:07 Et je dis, il n'y a pas de problème dans la vie, il n'y a que des solutions.
16:11 Pourquoi est-ce qu'on crée des problèmes en utilisant la violence ?
16:14 C'est ça que je ne comprends pas.
16:15 Et cette violence, elle perdure dans notre pays,
16:18 puis dans le monde entier d'ailleurs, il n'y a pas que chez nous.
16:20 Donc je ne comprends pas qu'on ne prenne pas des mesures,
16:24 les juges sont là pour ça aussi, de façon à ce que la violence soit interdite.
16:28 On n'a pas le droit d'être violent.
16:30 – Vous avez peur aujourd'hui ou pas ?
16:32 – Je suis inquiet, je ne suis pas un caractère peureux,
16:34 mais je suis inquiet parce que…
16:36 – Vous avez l'air tellement zen en plus, c'est vrai.
16:39 – Oui, moi c'est mon métier d'être zen, de rendre les gens zen,
16:42 de les rassurer, c'est ma profession de tous les jours.
16:45 Donc je m'inquiète plus pour mes patients que pour moi-même à vrai dire en fait.
16:49 – Nous on s'est bien inquiétés pour vous en tout cas Jean-Yves.
16:51 – C'est très gentil, je vous remercie beaucoup.
16:52 – Merci en tout cas d'avoir été avec nous.
16:53 [Musique]
16:55 ♪ ♪ ♪

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