TOUCHE PAS À MON POSTE : 100% médias, 100% darka !
Du lundi au vendredi à 18h45 sur C8.
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00:00 entre le 4 et le 10 septembre dans un bar de Bordeaux, un bar à vin.
00:03 - Attends, toi tu t'es pris pour Michel Marri.
00:04 [Rires]
00:07 Tu redescends de trois étages, tu nous dis ce qui s'est passé,
00:09 voilà, on va pas rigoler là-dessus, mais tu nous dis ce qui s'est passé,
00:11 arrête de te la raconter.
00:12 - Je ne me raconte pas, des gens ont consommé des sardines en conserve,
00:16 faites maison.
00:17 C'est un bar qui est fréquenté beaucoup par des touristes anglo-saxons.
00:20 Donc c'est des gens qui, pour certains, sont repartis.
00:23 Et 25 personnes auraient consommé ces sardines
00:26 qui ont été mal conservées et qui donc contenaient une bactérie.
00:31 - C'est le cul, ils les ont fait eux-mêmes, c'est des sardines...
00:33 - Oui, faites maison, c'est ça.
00:34 - Ah ouais, comment on fait des sardines faites maison ?
00:36 - Je ne sais pas, mais les conserves sont faites maison.
00:40 C'est-à-dire que tout le procédé de stérilisation justement a été mal fait.
00:44 C'est ça le gros risque.
00:45 Et donc à l'intérieur, il y a une bactérie qui déclenche le botulisme,
00:49 qui peut être mortelle et qui d'ailleurs l'est.
00:51 Et donc il y a 25 personnes qui, selon les enquêteurs, ont consommé ces sardines.
00:56 - Docteur, c'est quoi alors le botulisme ?
00:58 - Alors le botulisme, c'est une maladie qui est due à une bactérie qui s'appelle...
01:03 La...
01:05 - Ah !
01:07 - Faut le mémoire, c'est pas grave.
01:08 - Une bactérie qui sécrète une toxine qui est toxique pour les nerfs.
01:15 Et donc ça entraîne des paralysies.
01:18 Alors ça commence par une paralysie de l'œil.
01:21 Ça donne ce qu'on appelle une diplopie, une vision double.
01:24 Ça peut donner des maux de tête, des troubles digestifs et puis la paralysie descend.
01:29 Et dans les cas les plus graves, vous avez une paralysie respiratoire
01:32 qui entraîne la mort, qui peut entraîner la mort.
01:34 C'est mortel dans 10 à 20 % des cas.
01:37 - Alors là, on a vu que c'était extrêmement grave, hein ?
01:39 - Très grave.
01:40 - Puisque le bilan est très lourd.
01:41 - Très lourd, il y a un mort, 7 personnes qui sont en réanimation.
01:45 Et on recherche encore, il y a un cas en Espagne.
01:48 Il y a quelqu'un qui est reparti en Allemagne qui aurait été touché aussi.
01:51 Donc on recherche éventuellement d'autres victimes.
01:53 Et les enquêteurs disent à tous les gens qui ont fréquenté le bar, Cyril,
01:56 la semaine dernière, de se présenter à eux.
01:58 Parce que ça peut se déclencher tardivement, c'est ça ?
02:00 - Oui, ça peut se déclencher dans les heures qui suivent l'ingestion.
02:03 Mais ça peut se déclencher 3 à 4 jours, voire 5 jours plus tard.
02:07 Et alors le problème de cette maladie, c'est qu'elle est extrêmement grave
02:10 et qu'il faut agir tout de suite.
02:12 Dans les 24 heures, on a des antitoxines.
02:15 On sait les fabriquer et qui marchent, mais ça n'agit que dans les 24 premières heures.
02:20 - Donc il faut se rendre compte très vite ?
02:21 - Très vite, tout à fait.
02:23 Si on a des symptômes, si on voit double, si on a du mal à déglutir,
02:27 si on a la bouche sèche, eh bien il faut s'inquiéter.
02:30 Et surtout si on a consommé des sardines dans ce bar.
02:34 Alors le problème, c'est que ces sardines ont été mal stérilisées.
02:37 Quand les conserves sont mal stérilisées, eh bien ça permet la prolifération
02:40 de la bactérie qui sécrète la toxine botulique, que tout le monde connaît bien.
02:46 La toxine botulique, c'est le Botox.
02:48 - Ah d'accord, c'est ça.
02:50 Ce qui est très étonnant aussi, je trouve, c'est que le propriétaire du bar
02:54 a ouvert les boîtes, il a vu que ça sentait mauvais,
02:56 il en a acheté quelques-unes et il en a servi d'autres.
03:00 Là quand même, je trouve qu'il a fait preuve d'une certaine...
03:03 - Bien sûr, si vous ouvrez une boîte de conserve, qu'il y a de l'air qui sort,
03:08 qu'il y a un gaz qui sort, si ça sent mauvais,
03:11 et si la boîte est gondolée, eh bien il ne faut surtout pas consommer.
03:14 - Ah ouais, surtout pas. - Surtout pas.
03:15 - Et docteur, c'est quoi le remède ?
03:17 Parce que je ne crois pas qu'il y ait des médicaments dans la pharmacie.
03:19 - Le remède, c'est l'antitoxine botulique.
03:21 - Oui, mais on ne le trouve pas dans les pharmacies, c'est juste chez les militaires, c'est ça ?
03:25 - Non, non, parce que chez les militaires, ça se trouve à l'hôpital,
03:27 on peut en avoir à l'hôpital, bien sûr.
03:29 - Donc se rendre immédiatement à l'hôpital.
03:30 - Oui, il faut se rendre immédiatement à l'hôpital quand on a ces signes.
03:34 Et surtout, c'est un traitement, après passer les 24 heures,
03:37 c'est un traitement qu'on dit symptomatique,
03:39 c'est-à-dire que si vous avez une insuffisance expiratoire,
03:42 eh bien on vous met sous machine.
03:44 Alors le problème, c'est que les séquelles peuvent être très lourdes,
03:46 parce que la toxine botulinique entraîne une destruction,
03:50 une dégénérescence des nerfs,
03:53 et pour que les nerfs se mettent à repousser, ça peut prendre des mois.
03:56 - Et ça peut arriver avec n'importe quel aliment,
03:57 c'est-à-dire que les gens qui nous regardent, par exemple,
03:59 quand ils vont au restaurant, qu'ils mangent,
04:01 quelle est la probabilité que ça puisse arriver ?
04:03 - C'est rarissime, c'est rarissime.
04:04 On chiffre ça à 0,8 pour 1 million d'habitants en France,
04:08 c'est-à-dire qu'il y a, en bon an, mal an, 15 à 20 cas par an en France.
04:14 C'est donc très rare.
04:15 - C'est ça, très rare. 5 à 25 cas par an, on sait ça.
04:18 - Voilà, c'est ça, Théopoilme.
04:20 - Oui, c'est très rare.
04:21 Le restaurateur, il risque quoi, Gilles ?
04:23 - Alors, moi, ce qui m'a d'abord étonné,
04:25 c'est que le restaurant est fermé quelques jours,
04:26 mais là, il va désinfecter et il aura le droit de rouvrir.
04:30 J'avoue que j'ai été très étonné.
04:31 Je ne sais pas si vous trouvez ça normal.
04:32 Certes, c'était dans des sardines.
04:34 - Non, on n'a pas envie de mettre des gens chômage.
04:36 - Non, mais c'est quand même très étonnant qu'il rouvre si vite.
04:39 - Non, mais tant qu'il n'y a pas de plainte de déposée,
04:41 il faut qu'il y ait une plainte de déposée, qu'il y ait une enquête.
04:43 Et à ce moment-là, effectivement, il peut y avoir une fermeture administrative.
04:47 - Mais docteur, il y a...
04:47 - Je pense que lui, voilà, lui, il est là aujourd'hui,
04:49 il doit être dans un département...
04:50 - Il est dévasté, il a dit.
04:52 - Il y a 7 personnes en réanimation qui sont entre la vie et la mort.
04:55 Au moment où nous parlons, comment ces personnes sont traitées,
04:58 est-ce qu'elles ont des chances de s'en sortir ?
04:59 - Oui, oui.
05:00 La mortalité, c'est entre 10 et 20 %.
05:04 - D'accord. - C'est énorme quand même.
05:04 - Beaucoup quand même.
05:05 - C'est beaucoup, mais quand même, elles ont...
05:07 - Parce que vous disiez, le traitement, c'est dans 24 heures.
05:08 Là, il y a...
05:09 - Oui, non, mais le traitement à base d'antitoxines, c'est dans les 24 heures.
05:13 C'est là que ça marche.
05:14 C'est avant que les signes respiratoires n'apparaissent.
05:17 Mais après, passé ce temps, si on a des signes respiratoires,
05:19 eh bien, c'est l'assistance respiratoire avec machine.
05:23 Et on peut garder des séquelles longtemps, malheureusement.
05:26 [Musique]